ESCALADES

 dans la

 Région des Calanques

par le Dr. G. Albert

Membre de la Section du Var et de Haute Provence  du C.A.F

Généralités

Du Cap Croisette à la Baie de Cassis, sur une longueur à vol d'oiseau de plus de 4 lieues, les massifs de calcaire de Marseilleveyre, des Escamponnets, du Mont Puget poussent dans la mer leurs falaises et leur promontoires à pic, véritables remparts dont les Caps Sormiou, Morgiou et la Presqu'ile de CastelVieil sont les bastions les plus avancés et l'Ile de Riou la sentinelle.

Point de plages, sauf au fin fond des calanques qui font brèche dans la muraille :

Sormiou large et verdoyante

Morgiou plus sauvage habitée seulement par quelques pêcheurs au delà de laquelle c'est l'absolu désert

Sugitton, puis de simples échancrures de falaises jusqu'à En-Vau la fantastique

Port Pin moins escarpée

et la dernière, le long bras dissimulé dans les pinèdes de Port Miou
Il est impossible de saisir les détails de cette terre tourmentée sans la venir explorer à fond. Or les sentiers y sont rudes souvent, plusieurs points du bord de mer sont inaccessibles au simple piéton, mais que de belles escalades à tenter et quelle sauvagerie dans le paysage ou la blancheur du roc éclate sur le vert des pins et le bleu sombre du ciel et des flots

(extrait de l'annuaire de la section de Provence du C.A.F. 1902)

Tel est lyriquement décrit le Pays des Calanques au bord de la mer latine.

D'innombrables voies d'escalade y ont été découvertes -* nous en décrirons 337, où le rochassier trouvera toute la gamme des possibilités imaginables.

Avec cela peu de marche d'approche, une température toujours clémente, pas de menace imprévisible de mauvais temps dangereux, le spectre des bivouacs écarté.

C'est le royaume du calcaire blanc. "la Côte de Marbre".. le vrai paradis des grimpeurs.

* D'autres voies d'escalade furent ouvertes pendant les 3 années que dura la rédaction de ce volume (1941-1942-1943) et dont nous reparlerons dans un autre ouvrage, sinon notre travail eût subi le sort de la tapisserie de Pénélope et n'aurait jamais pu être terminé.

La varappe y est généralement plus subtile que dans le granit. dans les passages épineux, on ne peut que rarement utiliser la tactile brutale de l'attaque en force. On est alors contraint de ruser avec la roche en travaillant sur le bout des doigts et en surveillant constamment la solidité des prises.

De plus à l'inverse du granit ou de la protogine, les murailles de calcaire des Calanques sont très souvent fissurées dans tous les sens, et permettent de trouver, par l'emploi de pitons, la clé des problèmes, insolubles par des moyens naturels. D'où l'apparition de cette escalade artificielle qui devait connaître si vite un essor déconcertant.

L'escalade dans les Calanques demande un entrainement tout différent de ce que l'on est accoutumé de pratiquer dans les Alpes, aussi la Côte de Marbre n'est plus seulement une région d'école où les grimpeurs locaux entretiennent leurs forces en vue des campagnes d'alpinisme d'été. Elle est devenu un centre d'escalade autonome qui mérite d'être plus connu et dont on a pu dire qu'il était le pays où s'effectuent de nos jours les escalades de rocher pur les plus difficiles de France (E. Frendo dans Alpinisme: Calanques 1942)

Nos descriptions seront réparties en 2 livres, un pour chaque massif et nous les grouperons le mieux possible en distinguant les divers quartiers où elles se situent.

Nous avons rattaché artificiellement au mont Puget l'aiguille de Sugitton parce qu'elle est le prolongement et la fin maritime du petit chainon secondaire des Collines des Escampons, et que ce dernier en dépend plus - géographiquement parlant - que de Marseilleveyre. Nous enclaverons par contre dans le livre de Marseilleveyre, l'île de Riou sise à peu de distance du littoral (3.5km) entre les Goudes et Sormiou.

Et ceci nous donne la table de matière de cet ouvrage.

Premier Livre: Le Massif de MarseilleVeyre

I     Quartier de St Michel D'Eau Douce
II   Quartier du Vallon des Aiguilles
III  Quartier du Malvallon
IV   Quartier de Podestat - La Melette
V    Quartier des Baumettes
VI  Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'île de Riou

Second Livre: Le Massif de Puget

I    Quartier de Morgiou Sugitton
II  Quartier de la Tete de Puget
III Quartier du Vallon des Rampes
IV  Quartier de la Grande Candelle
V    Quartier du Devenson
VI  Quartier de la Calanque de l'Oule
VII Quartier d'En-Vau

Nous ne nous attarderons pas à décrire les voies d'accès et les marches d'approche conduisant à ces centres d'escalades.
Nous nous contenterons d'en indiquer sommairement le site géographique renvoyant le lecteur pour de plus amples détails aux diverses brochures de H. Imoucha.

UN PEU D'HISTOIRE DE L'ESCALADE DANS LA REGION DES CALANQUES

Nous rédigeons ces aperçus généraux en regrettant de n'avoir pu réunir une documentation plus complète et plus exacte sur les escalades d'autrefois.
Il eut été intéressant d'accompagner toutes nos descriptions d'un historique précis de leurs première. Malheureusement ce ne fut possible que pour les temps modernes, c'est à dire ces toutes dernières années. Et cela nous vaudra le reproche d'avoir écrit surtout une apologie des grimpeurs d'aujourd'hui.
A cette époque où le grimpeur qui ignorait l'usage des pitons, importés à Marseilleveyre en 1935, ne pouvait compter que sur sa valeur physique et son allant moral pour triompher d'obstacles inconnus, et l'on conviendra que dans ces conditions il fallait du cran pour entreprendre des parcours comme l'Arête de Marseille ou la Voie en "I" de la grande Candelle. Aussi les "premières" furent-elles rares pendant longtemps.
Ouvrons à ce propos une parenthèse: ceci doit nous conduire à une plus saine estimation de la beauté de certaines escalades, aujourd'hui dédaignées et jugées " à vaches" par des jeunes grimpeurs qui ne les abordent pas sans quelques pitons à la ceinture, pensant que c'est plus prudent ainsi !
Et que dire des "Premières" antérieures à 1914, exécutées dans une véritable atmosphère d'exploration. Evidemment la muraille en " Z " de la Grande Candelle, ou la Cheminée Nord de l'aiguille de Sormiou paraissent aujourd'hui très faciles parce qu'elles sont aujourd'hui archi-connues dans leurs moindres détails, apprises par cœur pour ainsi dire, et que n'importe qui sait par avance n'y rencontrer aucun gros obstacles. Il n'en est pas moins vrai que leurs auteurs eurent un grand mérite de les réussir puisque à cette époque ils opéraient " en solo" et sans corde!.
Nous désirions vivement recueillir le plus de renseignements possible sur les premières escalades antérieures à l'ère des "clous", mais nous nous sommes heurté à toutes sortes de difficultés. :Les escaladeurs d'avant 1914 ont presque tous abandonné la pratique du rocher et beaucoup n'ont jamais publié leurs exploits. Les éléments de l'escalade de cette époque nous sont parvenus par légende orale, la plupart du temps incomplets ou inexacts.
Pour les itinéraires postérieurs à 1914, nous avons réuni une documentation plus précises; mais là encore la déformation de la tradition orale se fait jour : erreur de date, attribution discutable de telle première à tel ou tel escaladeur, etc.. émaillent les récits qui souvent se contredisent suivant leur origine.
Nous nous efforcerons, en conclusion, de résumer pour chaque itinéraire les détails de sa découverte en nous étendant plus amplement sur ceux qui firent date dans l'histoire de l'escalade dans la Région des Calanques.
D'ores et déjà indiquons brièvement que l'ère de l'escalade libre, ouverte par le guide Gaspard et F.R. Mark, lors de la conquête du sommet de la Grande Candelle, s'étend en pureté jusqu'en 1935.
Elle passe par plusieurs phases:
Avant 1900: c'est l'exploration des régions pratiquement inconnues, illustrée surtout par H.Abeille.
Après 1900, le Rocher Club et le Climber's Club s'emploient à élargir le champ d'action découvert par les pionniers du XIXme siècle. Leurs principaux membres sont : Orelli, Bourgogne pour l'un et Hermitte, Gras, V.Martin, Angelvin etc.. pour l'autre.
Puis aux approches de 1914, l'équipe familiale des frères David- d'abord Julien et plus tard Louis - prennent brillamment la tête du mouvement, et se signalent par de très beaux succès aidés par Guéry, Andriny, etc..
Après la guerre de 14-18 le sport de l'escalade parait entrer en sommeil, pour connaître un renouveau triomphant vers 1926, et c'est alors l'avènement des grandes conquêtes de l'escalade libre, dont la plus spectaculaire fut celle de l'arête de Marseille à la Candelle en 1927. On note pour cette époque les noms de : J.Laurent, Wyss, Choberg, Imoucha, C. Hancy, Dr. Poucel Junior, Studer, Leguen, Reboul, Prudhomme, les Lyonnais Paillon père et fils, et des groupes anonymes " La Cordée " , "Les Ecureuils " etc...
Puis en 1935 E. Frendo fait connaître aux marseillais l'usage des pitons au cours d'une démonstration légendaire au Candellon puis à la Lézarde de St.Michel.
La technique de l'escalade artificielle est née dans les Calanques et va heureusement combler les déficiences de l'escalade libre pure. De nombreux adeptes s'adonnent avec passion au noble sport de la varappe; beaucoup deviennent rapidement des maîtres et forment la pléiade des as qui vont en quelques années faire moultes premières retentissantes. Ce sont : J. Save, J.Meunier, V. Rostand puis Barrin, R. Duchier, Ch. Magol, Ramond, etc..
Grace à un harmonieux mariage de l'escalade libre et de l'escalade sur pitons, ils font les conquêtes de la Face Nord du Rocher des Goudes, de la Sirène d'EnVau, de l'Arête Victor Martin, de la Face Ouest du Rocher des Goudes,etc..

Puis la pratique de l'escalade acrobatique s'intensifie à partir de 1938 et R. Tanner, G. Rebuffat, G. Tramier etc., s'emploient à vaincre les parois restées vierges, ils conquièrent: l'Arête Nord-Ouest du Rocher des Goudes, La Face Nord des Lames. Enfin ces derniers temps on pousse à fond l'apprentissage de l'escalade artificielle, et dès lors les murailles des Calanques ne connaissent plus de répit. Les prouesses les plus invraisemblables s'accumulent à un rythme échevelé, toujours la limite du possible parait atteinte et toujours elle s'éloigne. Les nouvelles escalades se surclassent tour à tour en difficultés et rien ne fait prévoir une accalmie dans la compétition acharnée à laquelle se livrent maintenant les pratiquants de l'escalade de cirque, pour la conquête du nec plus ultra.
Mais en même temps, l'escalade libre se perfectionne et s'affine; les grimpeurs de plus en plus audacieux, dédaigneux de l'emploi des clous, démontrent la possibilité de faire sans quincaillerie de nombreuses escalades classiques où elle paraissait indispensable auparavant.
C'est le retour à l'escalade naturelle avec un progrès considérable.
Deux école s'affrontent dans les Calanques: celle des partisans de la Directissime à tout prix, fut-elle continuellement sur pitons, et celle des chercheurs d'escalade libre qui n'utilisent les clous qu'en toute dernière ressource. Les deux se valent et nous laisserons le lecteur le soin de choisir sa préférée.

Nous avons puisé de nombreux renseignements dans les bulletins et annuaires de la Section de Provence du C.A.F.
Un très beau manuscrit de G. Rouard, actuellement propriété de la St.des Excursionnistes marseillais nous a été fort utile pour l'historique des escalades anciennes. De même qu'un rarissime exemplaire du guide d'Escalade qui avait été ébauché par les membres de la Section du Var et Haute Provence du C.A.F. nous a donné maintes précisions sur l'époque inter-guerre.
Quant aux itinéraires modernes nous avions décidé de les parcourir tous personnellement pour l'homogénéité de nos descriptions, mais nous avons dû y renoncer, submergé par leur nombre.. Nous en avons négligé très peu et nous nous sommes inspiré pour eux des renseignements que nous ont transmis les collaborateurs bénévoles, que nous remercions ici pour leur aide précieuse : G.Tramier, G.Rebuffat, G.Livanos, G.Hancy, etc.. et en général tous les grimpeurs locaux.

LE MATERIEL
La Corde

Comme nous l'avons déjà dit le matériel exigé par l'escalade libre est assez restreint.
Pour les itinéraires décrits sous l'étiquette " escalade libre facile " il suffira de prévoir une corde simple avec des intervalles moyens de 2O à 25 mètres.
Pour l'escalade " libre difficile" il sera sûrement prudent de prévoir le double encordement entre le leader et le second, l'expérience ayant malheureusement prouvé qu'une chute de quelques mètres sur une arête vive ou sur un piton a entrainé neuf fois sur dix la rupture de la corde simple ( accident mortel de Bonnet à la dalle Paillon de l'Arête de Marseille et de Vincent tout récemment à l'Arête V.Martin) alors que d'autres décrochages de grande amplitude qui auraient eu des conséquences graves après la rupture de la corde si elle eut été simple, ont été enrayée et minimisées par la résistance de second câble ( Tanner au Pic de Bertagne, Terray au Gros surplomb de St.Michel) d'autre part il ne faut pas oublier que celle-ci est à la merci des chûtes de pierre même minimes: l'auteur s'est trouvé plusieurs fois arrêté par des coupures complètes causées par l'écroulement de blocs de quelques kilos! L'emploi de la double corde est la meilleure manière de parer à ces incidents, selon le vieil adage : deux suretés valent mieux qu'une. Enfin dans l'escalade "libre très difficile" le double encordement s'impose d'autant plus que les pitons d'assurance sont souvent très espacés et qu'une chute libre de 4 mètres et plus amènera immanquablement la rupture de la corde simple sur le mousqueton du dernier piton d'assurance.
Ne lésinez pas sur le poids au mètre de votre "ficelle" qu'elle soit en chanvre français ou italien plus résistant à la traction, ou en manille plus résistant à l'usure: les bonnes dimensions sont comprises entre 11 et 13 mm de diamètre, et nos préférences personnelles vont au 13mm. Tant pis pour les ennuis des kilos supplémentaires sur l'échine, car ils seront compensés par un excédent de sécurité en cas de décrochage. Quant à la fabrication il est essentiel d'utiliser des cordes câblées,- à longues fibres de premier choix- à 3 torons plus solides que celles à 4 torons, toujours pliée à angle vif au même endroit; dans un mousqueton ou sur un anneau, ou sur une branche si l'on descend souvent en rappel, traduit à la longue sa souffrance par une démolition de son câblage et l'expulsion d'un de ses brins. Au contraire les 3 torons d'une bonne corde pliés à angle aigus "portent" également et rien n'est modifié dans leur structure par un long usage.
Les cordes tressées sont infiniment plus fragiles et il est préférable de ne pas s'en servir, d'autant plus qu'à calibre égal, leur résistance à la traction est inférieure d'au moins 2O% à celle des cordes câblées. N'oubliez pas non plus qu'une corde s'use, aussi bonne soit-elle !
Le critérium d'une usure dangereuse est la disparition des saillants des torons: les fibres externes ont été coupées à chacun de leur passage à la périphérie et leurs débris ont bouché les intervalles entre ceux-ci. Si l'on démonte les fragments d'une corde ainsi usée, on voit que l'on n'a plus que quelques fibres longues intactes et que tout le reste n'est plus qu'étoupe et poussières. A ce moment là, gare à la casse, car cette corde qui neuve "tenait" peut-être 15OO Kgs ( en 12mm par exemple) n'en supporte plus que 15O ou 2OO à ce stage de décrépitude! il faudra donc savoir s'en débarrasser à temps.
Ainsi donc: en escalade libre, simple encordement pour les parcours catalogués "facile"; double encordement de sécurité pour les itinéraires " difficiles" et "très difficile". A chaque description la longueur optimum de l'intervalle sera indiquée, sauf pour les escalades très faciles réalisables en "solo" sans grand risque.

Dans les itinéraires d'escalade artificielle la double corde est de rigueur, la longueur d'intervalle étant indiquée également pour chaque voie. Dans des cas spéciaux où la commodité du coulissage l'exigera, nous indiquerons également les conditions d'encordement les meilleurs

Les Pitons

Dans les Calanques les grimpeurs ont pris la malencontreuse habitude d'enlever après leur passage les pitons posés par le leader. Cette coutume, qui est l'une des tares les plus insupportables de l'escalade en Provence a des inconvénients multiples: la cordée se trouve retardée dans des proportions considérables, qui vont multiplier par 2 ou 3 le temps normal d'un parcours.- le dernier de l'équipe doit se livrer à un travail fastidieux et éreintant- et ce qui est plus grave, dans les escalades très fréquentées, le "dépitonnage" désagrège le rocher, démolit les fissures et rend la pose ultérieure de nouveaux clous problématique. Certes le dépitonnage n'a pas été pratiqué de tout temps par tous les grimpeurs et nous nous souvenons d'une époque pas très lointaine où les itinéraires difficiles étaient surabondamment pourvus d'une quincaillerie distribuée avec prodigalité: cela les facilitait d'ailleurs tellement que cela leur enlevait tout leur caractère. Il y a quelques années la Lézarde de St.Michel parée d'une douzaine de pitons se montait les doigts dans le nez et l'on se baladait sous le "cœur" de la voie Barrin au Rocher des Goudes.
Puis le vandalisme allié à l'esprit de rapine poussèrent quelques malotrus à se munir à peu de frais du matériel généreusement abandonné dans les parois par des mécènes. En quelques mois toutes les murailles furent proprement nettoyées et leurs pitons raflés. C'était tomber de Charybde en Scylla, car dès lors tout le monde dépitonne à la montée et l'aire des "tabassages" homériques fut ouverte au grand dam des roches fragiles et des prises délicates.
Evidemment l'idéal serait que tous les itinéraires d'escalade fussent pourvus à demeure des pitons ABSOLUMENT indispensables; mais il faut compter avec les moeurs de certains grimpeurs qui n'hésitent pas à s'approprier le bien d'autrui abandonné à la collectivité et nul ne se soucie plus de laisser en place un matériel coûteux. Peut-être les groupements constitués, tel le C.A.F. ou la Sté des Excursionnistes Marseillais-, utilisant en cela une faible partie des cotisations de leurs membres-, devraient-ils user de leur autorité et protéger le matériel qu'ils feraient placer à leur compte dans les murailles ? Nous posons cette question avec peu d'espoir de la voir résolue, néanmoins le débat est ouvert. *NB
Nous n'indiquerons pas dans nos descriptions le nombre de " clous" à emporter dans chaque itinéraire.
Il suffira de se rappeler qu'en " escalade libre " et la catégorie "facile" se fait aisément sans eux, qu'ils sont facultatifs et peu nombreux en "escalade libre difficile" et que tous les itinéraires " très difficiles " n'en exigent qu'un nombre restreint, 6 à 8 étant la plupart du temps un maximum. Et chacun aura toute liberté de corser la dose à son gré suivant ses capacités.
Quant aux itinéraires d'escalade artificielle ils demandent suivant leur classement une quantité plus ou moins grande de ces accessoires encombrants. En moyenne les voies " peu difficiles" et "difficiles" peuvent se faire avec une douzaine de pitons et avec un stock de 15 et 2O pitons il est possible d'entreprendre presque toutes les autres, quitte à les replanter plusieurs fois, à part cependant les escalades "extrêmement difficiles" qui n'ont pu être réalisées qu'avec un outillage important et spécial: fiches en bois, grosses broches ou pitons ultra court de quelques centimètres. Ce matériel, qui n'existait pas dans le commerce récemment encore, est cependant indispensable à l'exécution correcte de quelques parcours, très rares il est vrai.
Le grimpeur qui désire pratiquer à fond l'escalade artificielle des Calanques devra donc se munir de ces pitons spéciaux.- F. Simond fils aux Bossons en a déjà fait sur commande- ou si ses compétences en métallurgie le lui permettent les fabriquer lui même. Ceci nous amène à dire que la pratique de l'escalade artificielle est plus un métier qu'un art et que si l'on "nait" bon grimpeur d'escalade libre, on devient bon grimpeur d'escalade artificielle, par un long apprentissage qui ne peut s'improviser, tout comme n'importe quelle profession manuelle;- la perfection de l'outillage employé entrant autant en ligne de compte dans le résultat final que la dextérité dans son utilisation.
Ce qui revient à dire que l'escalade artificielle, même très difficile est à la portée de tout le monde qui veut s'en donner la peine, - ce qui d'ailleurs a été surabondamment démontré dans les calanques- alors que la pratique courante de l'escalade libre très difficile n'est accessible qu' à une élite, - le summum de l'art de la varappe étant atteint par l'heureux sujet également compétent dans les deux parties.

*  N.B.- Depuis la rédaction de ce chapitre, l'auteur a fait un essai de mise en pratique de cette conception des pitons les plus utiles, posés à demeure dans les itinéraires difficiles très fréquentés. Il a choisi pour cela la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes et l'Arête V. Martin au Roc de St. Michel et il y a placé plusieurs pitons très fortement coincés dans les fissures et de plus scellés au ciment, donc difficilement escamotables. Ce matériel offre toute sécurité et a été disposé de telle façon qu'il ne puisse servir de prises artificielles, mais seulement de point " d'assurance ".
Bien entendu cette initiative privée a suscité les commentaires les plus divers dans les milieux officiels, dont il soulignait la carence en cette matière.

Nos remarques sur le dépitonnage s'appliquent intensément aux parcours artificiels, où l'échelle des difficultés est surtout basée sur la pose des " clous"; après plusieurs vigoureuses séances d'extraction de ceux-ci, brisant les fissures ou écornant les saillies de la roche, certaines voies ne seront plus faisables dans un proche avenir. Il est vrai aussi que si tous les pitons étaient fixes et solides, une seule classe suffirait à englober toutes les escalades artificielles et que ce serait un jeu d'après midi de "faire" la Paroi Jaune ou la Voie du Mitan! La vérité doit donc se trouver à mi-chemin du pitonnage massif à demeure ou du dépitonnage intégral.

Mousquetons, Etriers etc..

Le corollaire de l'usage des " clous" est l'emploi des mousquetons: indiquons brièvement que le nombre de mousquetons emportés doit égaler, au moins le nombre de pitons à poser dans une étape. Ce théorème n'est pas une lapalissade car il est fort gênant pour le leader à court de matériel de redescendre chercher les mousquetons qui lui seront utile plus haut.
Inutile en escalade libre, les étriers ou anneaux de corde, munis ou non de planchettes pour les pieds sensibles, sont très appréciés en escalade artificielle où ils suppléent avantageusement à la traction directe, sans parler du confort relatif qu'ils apportent aux grimpeurs, ils permettent d'économiser la solidité des pitons en ne leur faisant supporter que le poids du leader, alors que dans la " traction directe" on leur ajoute le contrepoids du second qui tractionne et Dieu sait si certain clous, même posés consciencieusement sont susceptibles et s'arrachent facilement sans qu'il soit besoin de les solliciter longuement.

Le Jargon

Le texte de cet ouvrage parait souvent chaotique, émaillé de mots bizarres ou d'expressions inhabituelles; la faute en est au jargon des grimpeurs que nous emploierons à tout propos, préférant toujours nous servir du " terme du métier" plutôt que de la formule académique correspondante, quand il en existe une !.
Nous terminerons donc ces aperçus généraux par une rapide traduction en langage courant, des principales expressions qui reviennent souvent sous notre plume, à l'usage des lecteurs non encore initiés.

Une "première" : escalade réussie pour la première fois.
Une "
directissime" : escalade faite suivant la ligne la plus directe pour joindre le sommet.
Une "
combe " Petit vallonnement suspendu
Un "
couloir " : Large et longue faille dans une muraille généralement très pentue. Les rives d'un couloir sont toujours désignées suivant le sens orographique, c'est à dire en regardant vers le bas dans le sens de la descente; la rive droite à droite, la rive gauche à gauche.
Une "
cheminée " : Faille étroite dans une muraille où l'on peut pénétrer.
Une "
fissure " : faille très étroite dans une muraille où l'on ne peut pas pénétrer.
Un "
dièdre " : Faille en " livre ouvert" généralement peu profonde avec deux plans lisses. Il est "rectangle" si l'angle décrit par les deux plans égale 9O°, "aigu" s'il est plus petit, "obtus" s'il est plus grand. Dans ce dernier cas nous dirons " dièdre ouvert ".
Une "
corniche " : Longue bande de terrain plat, sensiblement horizontale dans le milieu de la muraille.
Une "
corniche en trottoir ": Corniche rocheuse spacieuse
Une "
vire" :Corniche étroite et irrégulière
Une "
vire ascendante " :Vire montante en pente plus ou moins raide.
"
Pente négative" se dit d'une muraille en surplomb dès que sa pente dépasse 9O°
"
c,a,d, " la verticale stricte; en deçà de O à 9O°, c'est une pente positive - normale.
"
grimper en opposition" Il n'ya pas de prises dans un couloir ou dans une cheminée; on s'élève par adhérence en opposant la pression du dos contre une paroi et la pression des bras et des jambes contre l'autre paroi.
"
Ramonage ": Grimper en opposition tout comme un ramoneur dans une cheminée.
"
A la Dulfer " : du nom de celui qui généralisa cette méthode. On s'élève le long d'une fissure lisse, trop étroite pour permettre des coincements ou des verrous des mains ou des pieds, mais où les mains peuvent s'accrocher à l'un des bords, la traction des bras obligeant les pieds à adhérer au rocher. Est très pénible et demande une grande sûreté.
Abréviations "R1" 2 ou 3..etc.. Indiquent les " relais" où l'on s'arrêtera entre les étapes d'une escalade.

ESSAI DE CLASSEMENT DES DIFFICULTES
 PROPRE AUX ESCALADES DE LA REGION DES CALANQUES

Avant d'aborder les descriptions des escalades elles-mêmes nous croyons utile d'indiquer dans ces notes préliminaires les raisons qui nous ont fait adopter un mode de classification inédit, d'USAGE PUREMENT LOCAL, en nous excusant par avance de les développer un peu longuement peut-être.
Pour décrire commodément des itinéraires d'escalade et pour les différencier, on avait essayé dans les calanques de les classer au petit bonheur, d'après l'échelle de W.Welsenbach.
Les degrés de la gradation dolomitique conviennent bien aux murailles de grandes dimensions des Dolomites, du Tyrol et des Alpes où la moindre ascension se mesure par centaines de mètres et où certains itinéraires difficiles dépassent le kilomètre. Il est probable que les différenciations en 1er, 2me,3me degré concernent des parcours dissemblables par leur longueur ou par leur altitude plus que par leur difficultés propres. Quant au fameux " sexto grado" il ne s'applique parait-il qu'à certaines voies, non seulement très difficiles mais aussi très longues au cours desquelles on ne compte plus les heures, mais les jours et les bivouacs nocturnes.
Lorsque les escalades provençales commencèrent à se multiplier, les grimpeurs tentèrent de les classer suivant la fameuse échelle des 6 degrés. De convention courante, l'Arête de la Cordée devint le type du 4°; le 5° fut attribué à la Lézarde et la Momie de Sormiou ou la Face Nord du Rocher des Goudes de Barrin, représentèrent le 6°, ce qui à vrai dire était un peu prétentieux!
Puis l'usage des pitons se généralisa et quelques audacieux se lancèrent à la conquête des parois inaccessibles auparavant sans l'usage intensif des moyens artificiels. Ce furent les " premières" de la Face Ouest du Rocher des Goudes et l'Arête Nord-ouest du même, de la cheminée Bouisson dans la face Sud de la Candelle etc, etc.. Et dans leur récit d'ascension, les auteurs de ces premières se trouvèrent dans un grand embarras quand il s'agit de leur trouver une place dans la classification admise jusque là. Elles étaient plus difficiles que les escalades antérieures dites du 6° mais malheureusement Walsenbach n'avait pas prévu de 7° et son 6° correspondait au maximum possible!
La difficulté fut tournée à la satisfaction de tous par la création du " sixième supérieur " et l'on y entassa pas mal d'escalades à clous que l'on ne savait où fourrer dès leur naissance. Malheureusement elles se multiplièrent tant et si bien que dans certains quartiers de Marseilleveyre notamment, on comptait récemment beaucoup plus d'orgueilleuses " 6° supérieur" que de modestes 3° ou 4° ! Un esprit ingénieux trouva le remède à cette situation paradoxale: Il suffisait de faire descendre dans la catégorie inférieure toutes les voies d'escalade précédemment classées d'après l'étalon: -La Cordée 4°. Le sixième devenait ainsi beaucoup moins encombré et offrait une large place aux futures " premières extrêmement difficiles" qui ne souffriraient plus dans cette classe la promiscuité des voies considérées auparavant comme "pure 6°" mais en passe de devenir classiques et " à vaches ".
Finalement le triomphe de l'escalade moderne (!!) ce furent les premières" de la Paroi Jaune et autres. Elles ne pouvaient décemment être classées sur le même pied que la N.Ouest du Rocher des Goudes ou la Super Lézarde! Il fut alors sérieusement question d'ouvrir la catégorie du 7° ou même une série " Hors Rang". Pendant ce temps des grimpeurs à l'esprit ingénieux revoyaient les escalades décrites par les auteurs de leur première. A leur idée les 6° ne suffisaient pas pour cataloguer et différencier nettement tous les parcours; ils essayèrent timidement d'abord de subdiviser quelques unes des classes de Welsenbach, notamment le 5° et 6°; puis l'on perfectionna le système et l'on entendit couramment parler de 5° inférieur, de 6° moyen, de 3° supérieur, etc.. il n'y eut plus 6 degrés mais l8 !! Et que dire des discutions académiques sur la différenciation entre le 1° et le 2°; combien de fois fut agitée la question de savoir si le 1° devait se faire avec ou sans les mains! Et que de disputes dans les clubs entre grimpeurs qui discutaient gravement sur l'opportunité de classer telle voie dans le 3° supérieur ou dans le 4° inférieur. Finalement il n'y eu plus que quelques rares initiés qui purent apprécier les difficultés de l'escalade dans les Calanques; mais leurs propos n'étaient plus accessibles à l'entendement du commun des grimpeurs. Les descriptions relevaient plus du langage chiffré que de la prose courante de vulgarisation, qu'il eut été préférable d'employer.
Dans les Calanques, les escalades courantes se font dans des parois dont la hauteur moyenne est de l'ordre des 1OO m. et souvent beaucoup moins. La plus longue des voies connues à ce jour: La Grande Arête de Cassis à la Candelle a 315 mètres de hauteur. Les itinéraires de 2OO m. et plus ne se trouvent que dans les falaises du Devenson et ils dont rares en 1941. Quelques parois dépassent 1OOm. : La Muraille du Socle de la Grande Candelle (175m.), la Face Sud de la Grande Candelle (155m.) La Falaise du Canceou (155m.) la Face Nord du Cap de Sormiou (123 m.), les Tours de Riou (1O3 m.), et quelques arêtes d'En Vau etc..
Et combien de faces redoutables, telles la Nord des Lames ou l'Ouest du Rocher des Goudes se cantonnent au dessous de 6O mètres.
Les facteurs: longueur d'escalade, altitude et résistance du grimpeur, considérable dans l'échelle de Welsenbach dans les Alpes ne peuvent être appliquées dans la région marseillaise, puisque les ascensions y sont forcément courtes par manque de hauteur des murailles! D'autre part il ya peu d'intérêt chez nous de différencier le 1er degré facile du 2° peu difficile. Enfin il est illogique de placer dans le même 6° l'escalade de la N.O. de la Civetta des Dolomites de 12OOm. et celle de la Face Nord du Rocher des Goudes de 85 m.- Enfin dans l'escalade alpine la progression sur pitons est presque une anomalie et n'est guère employée jusqu'à maintenant que pour forcer un passage, non seulement infranchissable mais incontournable par ailleurs; et bien entendu cela ne se produit que dans de rarissimes itinéraires de très hautes difficultés.
Tout au contraire dans les Calanques cette méthode artificielle a été employée à tout propos pour agrandir le champ d'action assez restreint avant l'ère des clous. Il est bien évident cependant que l'on ne peut comparer avec exactitude, l'escalade artificielle alpine et celle de la région provençale, quoique en théorie et d'après l'échelle Welsenbach, la Voie Cassin de la face Nord des Grandes Jorasses appartienne au même 6° d'un quelconque parcours marseillais. Tout au plus pourrait-on chercher une similitude entre certains passages tels :le Pendule de l'Arête Est du Crocodile et les surplombs de l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes; mais cette similitude est toute superficielle, l'un se trouve à 3OOOm. et l'autre au bord de la mer. Que l'on songe aux conditions toutes différentes dans lesquelles se trouvera le grimpeur pour se livrer à la même gymnastique, du fait de l'altitude, du froid et de la fatigue pour celui-là, tandis qu'il sera frais et dispos et à 25m. du plancher des vaches pour celui-çi.
Pour toutes ces raisons nous abandonnerons résolument les six degrés de la classification Welsenbach qui convient si mal aux escalades des Calanques et nous allons essayer de créer de toutes pièces une méthode de classement originale.
Depuis la rédaction de ces lignes en 1941, elle a été adoptée par la généralité des grimpeurs, elle est maintenant d'usage courant.

Et d'abord nous distinguons deux grands groupes schématiques ;
Escalade libre et Escalade artificielle
Le terme " escalade libre " s'entend de toute escalade exécutée sans aucun point d'appui artificiel sur le rocher pouvant aider directement le grimpeur dans sa progression.
En " escalade libre" les accessoires sont obligatoirement très réduits et s'il est fait usage de quelques rares pitons dans certains passages exposés, ce sera uniquement en vue de récupérer le leader et de limiter sa chute en cas de décrochage. Nous admettrons comme moyen normaux d'escalade libre : une corde, quelques pitons et mousquetons et même un marteau et, lorsque cela sera indispensable :la courte échelle sur les épaules du suivant.
Si dans un itinéraire quelconque, facile ou non on est absolument obligé ne serait-ce qu' un point, de recourir à la pose de un ou plusieurs pitons-prises destinés à la mise en place d'un étrier ou à la traction directe du premier de cordée par les suivants au moyen de la corde d'attache, - cet itinéraire sera systématiquement considéré comme appartenant à l'escalade artificielle."
Cette expression barbare signifie que tous les moyens sont admis et utilisables pour arriver au terme de l'escalade, sauf l'échelle et la traction du leader par câble envoyé du sommet.
L'escalade artificielle se fait à l'aide de pitons multiformes, voire de fiches en bois, et de nombreux mousquetons.
La " traction directe" sur double corde y est de pratique courante; on emploi même quelque fois une 3ème corde pour certains passages épineux et l'on cite une voie du Roc de St. Michel où l'on ne recula pas devant les embarras du quadruple encordement; il va sans dire que la difficulté propre à l'escalade se trouve aggravée dans des proportions considérables par la complexité des manoeuvres dans ce dernier cas. - De plus, lorsque les prises de pied manquent, il est d'usage en escalade artificielle de se servir d'étriers pour y suppléer à un ou plusieurs échelons. Le dernier progrès de la technique fut de les munir de petites planchettes pour éviter la crispation douloureuse des pieds dans les passages où les difficultés rencontrées obligent à des stations prolongées. Nous ne parlerons que pour mémoire du forage des trous à la chignole- avec emploi de pitons coniques spéciaux- pour passer les murs lisses et sans défauts. Les essais de cette méthode ne furent pas toujours concluants, car il faut un entrainement très poussé dans un atelier de mécanique pour arriver à se servir correctement de cet outil dans une paroi.
Si la répartitions des escalades de la classe "libre" se fera sans anicroches d'après ces principes, il paraitra peut-être paradoxal de dénoncer comme "artificiels" les itinéraires où seul un court passage exige formellement la pose de un ou plusieurs "clous-prises" tels: la Voie de la Momie de Sormiou ou la Voie Directe de la Sirène à En Vau- au même titre que la Paroi Jaune de St.Michel où l'on ne touche pratiquement pas le rocher.
Cependant on est bien forcé de convenir que sans ces pitons-prises si peu nombreux soit-ils, on ne saurait réussir ces deux itinéraires. Et cet exemple justifiera notre méthode de classement pour les cas similaires, méthode crée avant tout, pour faciliter nos descriptions.

Ces deux grands groupes d'escalade seront à leur tour divisés en plusieurs compartiments suivant l'échelle aproximative de leurs difficultés.
I :
Pour l'escalade libre
A- Une première catégorie, dite facile, comprendra toutes les escalades faciles courantes, sa limite maximum de difficultés correspondra à celle du Couloir des Marseillais à En-Vau ou la Face Sud de la Pointe Callot. Ce sont les plus nombreuses, nous en décrivons 113 : 47 dans le Massif de Marseilleveyre et 66 dans le Massif du Mont Puget.

B- La deuxième catégorie dite " difficile " englobera des parcours plus respectables où le grimpeur moyen rencontrera des obstacles sérieux, mais peut passer sans utiliser les clous d'assurance, telles: L'Arête du Vallon à l'Aiguille de Sugitton, l'Arête de la Cordée à St. Michel, l'Arête de Marseille à la Grande Candelle, La Lézarde etc..cette dernière étant considérée comme la limite supérieure de cette catégorie. Ils sont encore nombreux: 81 dont 34 pour Marseilleveyre et 47 pour le Mont Puget.

C- La troisième catégorie dite " très difficile " est réservée à certaines voies peu nombreuses,- 25- en tout où le grimpeur moyen est aux prises avec des difficultés sévères et soutenues. Il ne pourra lui être fait grief de s'y servir de pitons d'assurance pour limiter la chute du leader en cas de décrochage dans les passages exposés. Mais le terme " escalade libre" exclut la faculté d'utiliser ces pitons comme un quelconque moyen de progression et d'en multiplier le nombre..

Le type de cette catégorie est à sa limite inférieure: l'Arête Victor Martin longue avec plusieurs passages critiques, ou la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des Goudes: longue et très soutenue, ou la Cheminée Bouisson de la face Sud de la grande Candelle, longue et peu soutenue mais coupée par un long passage extrêmement difficile, sans pitons-prises s'entend; ou la Voie Palice de la Face nord de la grande Candelle, courte mais comportant un passage limite. Nous en décrivons: 1O pour Marseilleveyre et 15 pour le mont Puget.

II : pour " l'Escalade artificielle "
Ce deuxième groupe a été divisé en quatre catégories.

A- Escalade artificielle peu difficile
nous ne pouvons dire facile car sans les pitons on ne passerait pas. Nous y rangerons: Des itinéraires courts sur pitons faciles à poser: Ex/ La Voie H. Gilles dans la face Sud des lames. Des itinéraires mixtes comportant de l'escalade libre facile ou même assez difficile coupée par des passages artificiels faciles à agencer. Ex: La Voie de la face Sud de l'Aiguille de la Melette. En tout 31, 24 à Marseilleveyre, 7 à Puget.
B- Escalade artificielle difficile
Cette catégorie comprend : Soit de l'escalade artificielle courte, mais pose de pitons très difficile.
Ex: Voie des Trois Surplombs de la face Sud du rocher des Goudes. Soit de l'escalade mixte: un trajet " libre" long difficile ou très difficile coupé par un ou plusieurs passages sur pitons ex: La voie du Gros Surplomb de la Face Sud du Roc de St Michel ou la Voie Occidentale de la Face Nord du Rocher des Goudes, ou la Voie Duchier-Magol de la face Ouest du Rocher des Goudes ( celle-ci à la limite supérieure de la catégorie
Dans cette classe nous relevons : 59 itinéraires: 34 pour Marseilleveyre, 25 pour le Mont Puget, tous très intéressants car ils n'obligent pas à se munir d'une quincaillerie surabondante.

C- Escalade artificielle " très difficile "
Demande un entrainement préalable sérieux. Les difficultés rencontrées au cours de la progression sur pitons sont considérables et très soutenues, ou bien si la voie décrite dans cette classe comporte de l' escalade libre, il existe par ailleurs des passages de clous compliqués et exposés, généralement en pente négative, tels à l'Arête Nord Ouest du Rocher des Goudes, la Voie de l'Os à St Michel. - 23 parcours appartiennent à cette catégorie- 15 dans le Massif de Marseilleveyre et 8 au Mont Puget.

D- Enfin nous réservons une quatrième classe dite de l' "Escalade artificielle extrêmement difficile " à certains itinéraires où furent rencontré les difficultés jugées maxima, Ex: La Paroi Jaune de St Michel. - 5 en tout -.

La critique de cette classification est aisée et nous sommes bien certains par avance qu'elle soulèvera d'innombrables objections. Aussi en l'établissant tant bien que mal, n'avons nous qu'un but, faciliter nos descriptions. Loin de nous la prétention d'en faire un dogme intangible et peu importe si la fantaisie de chacun lui fait subir des métamorphoses imprévues. Le lecteur aura toute latitude de considérer l'Arête Nord de Marseilleveyre comme un piège dangereux,- ou la Momie de Sormiou comme une escalade intégralement libre et à "vaches".
Il est évident que l'on pourra transformer à volonté une escalade "libre très difficile " comme l'Arête V. Martin ou la Face Nord Rocher des Goudes "Voie Barrin" en escalade " artificielle peu difficile". Il suffira au grimpeur d'y placer de nombreux pitons et de s'y faire tirer sans vergogne par traction directe ou d'y installer de confortables étriers. Par contre la réciproque sera plus compliquée et probablement attendrons nous assez longtemps la venue du super-as qui passera le Toît du Mitan en escalade libre.
Notre classement a été basé sur la modeste expérience du grimpeur moyen, qui, s'il éprouve de grandes joies à parcourir les murailles des Calanques, tient néanmoins suffisamment à la vie pour risquer de s'y casser la gueule. Nos descriptions s'adresse surtout à lui. Elles intéresseront moins le brillant "G.H.M." et le "Sexto-gradiste " des Dolomites. Pour ceux-ci les ascensions de Marseilleveyre et de Puget ne sont qu'un entrainement aux grandes escalades des Alpes. Habitués à la limite du possible à haute altitude ils trouverons peut-être nos difficultés bien surfaites et taxerons surement nos récits d'exâgérations marseillaises!
Nous espérons malgré tout que notre camarade " le grimpeur moyen", tirera de ces pages des renseignements utiles à son sport favori.
Enfin nous attirons l'attention du lecteur sur le fait que de nombreuses escalades n'ont pas été refaites, leurs descriptions reposent donc uniquement sur les impressions de leur auteur lors des premières. Il est tout à fait normal qu'elles contiennent des erreurs d'interprétations des difficultés; car tout le monde sait que les impressions tirées d'une première sont rarement exactes péchant soit par exâgération, soit mais c'est moins fréquent par sous-estimation. De plus la forme tient un rôle énorme en escalade et malheureusement elle n'est pas toujours d'une fidélité parfaite; la justesse de l'appréciation des difficultés s'en ressent, lorsqu'elles ne sont pas revues en une deuxième édition. Aussi le lecteur pratiquant corrigera-t-il de lui même les erreurs que nous aurons pu commettre.
 

Les Premières Féminines de Gisèle Albert

Toujours de la partie, deuxième de cordée et dépitoneuse attitrée, ma mère a tout de même monté plusieurs voies, et non des moindres, en tête.

Mon père en avait dressé la liste  ci-dessous:

La Cordée
 La Bougie
 Le Bec de Sormiou par la Cheminée
 Le "Z"
 La Lézarde(24 Juin 1939)
 La face Nord du Rocher des Goudes
 La Grande Vire
 Les Deux Anes (1947)
 La  Face Sud-ouest de la Pointe Callot  (Juin 1939)
 La Momie
 La Sirène(21 Avril 1940)
 L'arête de Marseille (17 Septembre1939)
 La Saphir Co-leader de la première avec Georges Albert le 19 Octobre 1939
 L'Arête Percée de l'Eïssadon  Co-leader  avec Georges Albert le 21  Mars   1942

 


Gisèle ALBERT au sommet de la Bougie 1938


En second à la Grande Vire, Face Sud de St Michel d'Eau Douce

 

 

Les Amis du Club de "l'Araignée"

Guillot - Bouisson - Meunier - Reymon - Rebuffat-
Tanner

Georges et Gisèle Albert


Sommet de l'aiguille de Sormiou - 1937


Mme Tanner, Gaston Rébuffat, Robert Tanner, André  Coudray, Gisèle Albert, Georges Albert
Novembre 1937


Georges Albert, Gisèle Albert,  Joseph Bouisson


Jean Meunier, André Coudray au socle de la Candelle en 1943
 


Jean Meunier et l'équipement du grimpeur des Calanques en 1937


Georges Albert sortant d'une cheminée

Gisèle Albert à En-Vau

Georges Albert à En-Vau

Albert-Guyot-Reymon-Bouisson-Gisèle

Bouisson-Guyot-Gisèle Albert-Meunier-Albert

 

Clichés Noirs et Blancs du Dr. Albert
Clichés Couleurs de M. Albert

LIVRE PREMIER

 

LE MASSIF DE MARSEILLEVEYRE


Le Massif de Marseilleveyre au soleil couchant vu du sommet du Mont Puget -  Photo-Télé Dr. Albert

Il étend au Sud  de Marseille dont il clôture la rade son chainon au profil régulier ; mais cet aspect est trompeur, son relief tourmenté et torturé défie toute tentative de description géographique de l'ensemble.
Le sommet principal ; Marseilleveyre (432m) est flanqué à l'est par le plateau

I     Quartier de St Michel D'Eau Douce
II   Quartier du Vallon des Aiguilles
III  Quartier du Malvallon
IV   Quartier de Podestat - La Melette
V    Quartier des Baumettes
VI  Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'île de Riou

 

 I - Quartier de St Michel d'Eau Douce

85 Itinéraires - 14 Photos

1 - Le Rocher des Goudes
2 - Les Lames
3 - Face Ouest du Roc de St Michel
4 - Face Sud du Roc de St Michel
5 - Face Nord du Roc de St Michel
6 - Aiguille Bébé
7 - T
ête de Miougranier (Cime du Trou du Chat)
8 - Aiguille Henriette
9 - Pointe Piazza
10 - Aiguille 32

1 - LE ROCHER DES GOUDES


Muraille des Calanques : Les Faces Nord des Lames et du Rocher des Goudes vues du Pas de la Demi-Lune  Cliché Dr.Albert

Une dent triangulaire qui domine de ses 258 mètres les cabanons de Callelongue.
Sa Face Sud insignifiante contraste violemment avec sa Face Ouest très raide, et surtout avec sa Face Nord la plus grandiose.

La Face Sud est peu élevée: 25m à la Fenêtre, 35m à la Voie de l'Eboulement. De nombreuses petites escalades libres généralement faciles la sillonnent; on y trouve aussi des parcours d'escalade artificielle difficile. Aux deux extrémités les Arêtes Est et Sud-Ouest n'offrent aucune difficulté.

La Face Ouest atteint 55 mètres. Extrêmement raide et souvent en surplomb, elle est parcourue par plusieurs itinéraires d'escalade artificielle difficile et très difficile, très voisins les uns des autres. La "Première" de la Face Ouest en 1938 date dans l'histoire de l'escalade provençale comme d'ailleurs celle de la Face Nord en 1936.

La Face Nord a 130 mètres de large sur 85 de haut; concave dans tous les sens, elle surplombe fortement dans sa partie occidentale. Un seul itinéraire d'escalade libre, très difficile, celui de la première et plusieurs parcours d'escalade artificielle dont certains atteignent à l'extrême difficulté.

La Face Sud du Rocher des Goudes
Vue du Sentier de la Galinette - Cliché: Dr. Albert

I - Arête Est
II - Le Tube
III - La Dalle Studer
IV - Le Dièdre Aigu
V - La Voie de la Fenêtre
VI - La Dalle Ortl

 

VII - Le Dièdre Rouge
VIII - La Voie du C.A.F.
IX - La Voie des 3 Surplombs
X - La Voie de l'Eboulement
XI - l'Arête Sud-Ouest
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest

 

I - Arête Est
 Première par D. Marx en 1901 - Escalade libre facile

Eviter les premiers mètres de l'arête par une petite cheminée dans la Face Sud; suivre ensuite le taillant et tourner par la droite le dernier ressaut.

II - Le Tube
 Première en 1925 - Escalade libre facile.

Un peu à gauche de l'arête Est, gravir des gradins faciles, puis escalader une dalle lisse, soit en la contournant par sa base, soit par son bord droit. Remonter alors une cheminée étroite et profonde, dont on sort en son milieu. Terminer par un léger surplomb tout en haut.

III - La Dalle Studer
 Première par Ch. Studer - Escalade libre facile

Débuter par une dalle assez lisse, virer vers la droite sous un surplomb pour grimper sur la plateforme à la base du "Tube". Escalader à gauche une courte fissure, puis s'engager dans une dalle à belles prises.

IV - Le Dièdre Aigu
 Première par Tanner en 1939 - Escalade libre difficile

Monter droit dans une grande dalle, à l'aplomb du pin en se tenant plutôt sur la droite. Le dièdre aigu s'ouvre au dessus et surplombe franchement. Presque dépourvu de prises il se passe par un ramonage pénible; on en sort par la gauche dans des gradins faciles.

V - La Voie de la Fenêtre
 Première par Louis David en 1917 - Escalade libre facile

On remarque une petite ouverture ovale dans le haut de la muraille. A son aplomb parcourir une cheminée oblique en direction du pin poussé sur une plate forme, un peu à gauche gravir une fissure d'aragonite (prises à surveiller.. accident mortel en 1938). A la hauteur de la Fenêtre virer à gauche, puis y pénétrer en passant la jambe gauche la première. On est dans un puits qui mène au sommet par un ramonage facile.

VI - La Dalle Ortl
 Première par Ortl - escalade libre facile

Vers le milieu de la muraille monter sur une corniche ascendante très facile en direction de la Fenêtre; gravir un petit dièdre et virer à gauche dans une dalle que l'on escalade en oblique.

VII - Le Dièdre Rouge
 
Première par Ch. Magol et M. Forestier 2 Octobre 1937
Escalade artificielle peu difficile

Ce classement à première vue peu favorable se justifie par la brièveté des réelles difficultés du passage du surplomb. Le dièdre rouge se trouve dans la partie supérieure de la Face Sud en son milieu.
Monter sur la corniche ascendante de la Dalle Ortl; à gauche s'élever dans une fissure très raide que l'on passe difficilement en escalade libre et qui se perd dans une coulée d'aragonite rouge en dièdre concave. gravir le surplomb par des pitons peu faciles à poser  au dessus une dalle facile, puis des gradins.

VIII - La Voie du C.A.F.
 Première par G. Pouillaude et H. Jean en 1922 - Escalade libre facile

De la terrasse où partent les itinéraires précédents exécuter vers l'ouest une longue traversée horizontale, puis remonter une large cheminée oblique peu inclinée. Revenant sur la droite on passe 2 ressauts successifs et l'on s'engage sur une corniche légèrement ascendante qui aboutit à un renforcement d'aragonite. Finir par la dalle fissurée de gauche.

IX - La Voie des 3 Surplombs
 Première par H. Joubard et Laurent le 8 décembre 1940

Sortie du 3ème surplomb par Dr. Albert et Gisèle Albert le 15 décembre 1940 - Escalade artificielle difficile
Elle comporte trois passages très difficiles mais sa faible longueur lui vaut sa place dans la 2ème catégorie de l'escalade artificielle

X - La Voie de l'Eboulement
 Première par le Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Octobre 1940
Escalade libre façile. Un court passage difficile au surplomb

Départ à l'aplomb de la croix ouest; montée directe dans une série de dalles faciles vers un toit oblique caractéristique. Contourner par la droite un gros bloc détaché qui permet le franchissement facile du toit
Traverser un pin et atteindre une plateforme; grimper sur une grosse écaille et se rétablir sur un bloc coincé surplombant l'entrée d'une fissure oblique. Dépasser d'énormes blocs posés "l'éboulement"! et atteindre sans difficulté le sommet près de la croix ouest.

XI - l'Arête Sud-Ouest
 Escalade libre facile.

Attaquer l'arête dès son origine en suivant une mince crête horizontale, au dessus de la corniche qui mène dans la face ouest. Lorsqu'elle se redresse monter dans un petit dièdre sur son bord gauche, virer à droite et après un ressaut arriver dans un éboulis issu du sommet.

XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
 Escalade libre facile

Départ à droite de l'arête proprement dite en direction d'un pin que l'on contourne; après un ressaut, on arrive sous une fissure assez raide, au dessus se trouve une plateforme inclinée. Vers la gauche de hautes marches conduisent au sommet de l'itinéraire normal.
La descente s'effectue en rappel posé sur un anneau scellé à 3m à l'est de la Voie de la Fenêtre , avec relais possible sur la fin de cet itinéraire. On peut aussi descendre facilement par l'arête Est, Sud-Ouest ou la Voie du CAF.

 

Face Ouest du Rocher des Goudes
vue des éboulis de Callelongue - Photo-télé Dr. Albert

I  - Voie Duchier-Magol
I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
II - La Grande Cheminée

II' - Variante et Rectifications
III - La Cheminée Médiane
IV / La Cheminée Nord
 

La Première est due à R. Duchier et Ch. Magol qui se relaient à tour de rôle, le 1 Mai 1938.

Les itinéraires suivants parcourent les trois cheminées de la Face Ouest et découpent la Voie Duchier -Magol en trois tronçons autonomes; ils solutionnent les problèmes difficiles qui incitèrent les auteurs de la première à faire de nombreux détours.

I  - Voie Duchier-Magol
 Première par Duchier et Magol le 1 Mai 1938 - Escalade Artificielle Difficile
Les 1ère, 4ème et 6ème étapes sont en escalade libre - Encordement 20 mètres

"Dans cette face, en dehors des difficultés techniques rencontrées, la non évidence de la voie explique les tâtonnements qui marquèrent sa recherche. Cette escalade, à cause de sa longueur, de l'importance des surplombs, de l'exposition de certains passages, doit être considérée comme difficile à l'extrême." (Renseignements et appréciation de R. Duchier en 1938).
Deux grandes cheminées sillonnent la Face Ouest. Cet itinéraire emprunte les extrémités inferieure et supérieure de la Cheminée Nord et la partie moyenne de la Cheminée Sud ou Grande Cheminée.
Départ dans l'axe de la Cheminée Nord par une large fissure de 5 mètres dont on sort en prenant à droite une corniche d'abord très étroite, puis large et confortable. Relais 1
Quitter la corniche 2m avant son étranglement sud et remonter la fissure en surplomb qui oblique légèrement vers la gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises, puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la Corniche Barrin. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la Corniche Barrin. Relais 2
On la suit vers la droite et l'on pénètre dans la Grande Cheminée où l'on escalade une zone pourrie et redressée, mais très courte, à laquelle succède un petit couloir peu incliné. A ce niveau on revient à gauche sur une plateforme spacieuse. Relais 3
Continuant vers la gauche on escalade une petite arête secondaire délitée et l'on rentre dans une cheminée resserrée; par un ramonage facile on atteint l'orifice inférieur qui lui fait suite et l'on installe le relais à l'intérieur. Relais 4
Dans sa paroi Ouest s'ouvre un trou très étroit qui communique avec une niche minuscule ouverte à l'extérieur; il faut y passer les pieds les premiers et descendre sur un étrier préalablement posé dans la niche. De là, virer à l'horizontale sur des étriers et contourner vers le Nord une dalle bombée (aérien) à laquelle fait suite une étroite vire délitée. On atteint alors la Cheminée Nord en contournant un gros bloc posé sur lequel on se rétablit. Relais 5
Virer dans le fond de la cheminée que l'on gravit facilement en opposition, et on sort vers la gauche par un petit éboulis.

I' - Variante de sortie de la Voie Duchier-Magol
 
Première : Dr Albert, Gisèle Albert, G. Livanos,H. Gilles le 16 Février 1941
Escalade artificielle difficile.

Du cinquième relais au lieu de rejoindre le fond de la cheminée Nord on escalade une zone délicate où l'on monte sur des blocs instables, la pente s'attenue et l'on atteint le sommet par des dalles faciles.

II - La Grande Cheminée
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Octobre 1940
Escalade artificielle difficile   -  Encordement : 25 mètres

Elle coupe la Face Ouest en son milieu; bien delimitée dans le haut de la paroi où elle oblique un peu à droite, elle est barrée par de petite grottes à sa partie moyenne et se perd vers le bas dans la grande dalle où elle finit en fissure étroite.

A quelques mètres à droite de la ligne générale d'escalade, s'elever dans une cheminée oblique assez raide puis facile; on arrive dans une anfractuosité. Virer à gauche à l'horizontale jusqu'à se trouver sous une grosse fissure à demi bouchée par de l'aragonite. franchir un léger surplomb, puis virer sur la gauche sur une mince lèvre de rocher; traverser alors une dalle pour atteindre une courte fissure verticale que l'on suit jusqu'à un gros bloc posé sur des gradins terreux. Monter ensuite facilement à la Corniche Barrin.Relais 1

L'escalade se poursuit dans la zone pourrie et redressée à laquelle succède un petit couloir peu incliné et l'on arrive face à une niche étroite. A gauche plateforme spacieuse au dessus de laquelle on aperçoit le trou de l'itinéraire Duchier-Magol. S'élever jusqu'au toit de la niche, passer un surplomb d'aragonite grise et atteindre par une fissure la première grotte. Relais2

Assez spacieuse elle communique par l'intérieur avec la deuxième grotte. Relais 3

De là il faut escalader à l'intérieur, jusqu'au sommet du porche et à l'aide d'un étrier sortir vers la droite (aérien) et rejoindre la fissure du fond de la cheminée qui est devenue oblique et l'on arrive sur un étroit replat dans la paroi de droite. Au dessus la fissure s'élargit et devient terreuse: les pitons y tiennent mal et doivent être doublés par des extra-courts dans la paroi de droite. Ce passage exposé surmonté, on finit dans les gradins faciles du sommet.

II' - Variante et Rectifications
 
Première par Stricher, Tramier, Rolland le 29 Juin 1941
Escalade artificielle difficile

Prendre le départ dans l'axe exact de la cheminée en remontant la courte fissure surplombante assez large d'abord, puis très mince après laquelle on se rétablit sur la première corniche .Relais
A la limite d'une grande dalle noire, escalader une fissure rectiligne qui oblique légèrement vers la droite. On passe deux ressauts successifs et l'on rejoint l'itinéraire Albert.

III - La Cheminée Médiane
Première Dr. Albert, Gisèle Albert le 16 Novembre 1940
Escalade artificielle très difficile   -  Encordement : 25 mètres

Les difficultés que l'on y rencontre sont très soutenues et la dernière étape est très exposée par suite de la mauvaise qualité de la roche. En 1941, c'est le parcours le plus difficile de la Face Ouest.
Départ à la verticale du "trou de la voie Duchier-Magol; Par courte échelle on s'élève le plus haut possible vers une très mince fissure demi-colmatée, où l'on poursuit sur pitons jusqu'à la première corniche.-R1-
Continuer par la 2me étape de l'itinéraire Duchier-Magol: quitter la corniche deux mètres avant son étranglement sud et remonter une fissure en surplomb qui oblique légèrement à gauche dans une dalle noire où l'on trouve quelques grosses prises; puis l'on monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement difficile sur la corniche Barraud. Passer un bombement délicat après lequel on arrive sur la corniche Barrin.-R2-
Monter dans une grande niche peu profonde au dessus du relais, puis escalader en opposition extrême le toit qui la surmonte; on se rétablit alors difficilement dans un dièdre d'aragonite rouge (exposé) que l'on remonte plus facilement. Après un étranglement on pénètre dans une cheminée resserrée où l'on fait un relais sous l'orifice inférieur  du tube qui lui fait suite. Ceci pour mettre les suivants à l'abri des chutes de pierres pendant la progression du leader dans l'étape au dessus.-R3-
S'élever dans la cheminée jusqu'à l'orifice du tube et sortir vers la droite sur des pitons posés dans une fissure parallèle. On franchit ainsi une zone surplombante très exposée par suite de la fragilité de la roche; puis on continu  dans un passage très pourri et fragmenté mais assez court, en suivant une fissure à travers laquelle on aperçoit par moment l'intérieur du tube ! Il faut prendre les plus grandes précautions pour y poser les pitons, afin d'éviter les éboulements dangereux. On se rétablit ensuite sur une très étroite corniche. Au dessus la muraille surplombe et le rocher devient tellement mauvais qu'il n'est plus possible de poursuivre l'escalade à la stricte verticale. Virer franchement à gauche à l'horizontale sur des prises de main heureusement solides (aérien), puis escalader un saillant surplombant formé par une agglomération de blocs brisés (extrêmement exposé). On atteint alors un dièdre vertical dans lequel on s'élève jusqu'à un rocher suspendu qui barre le passage; on le contourne par la droite et l'on finit sur un éperon formé de blocs empilés. Cette étape en escalade artificielle extrêmement difficile fut jugée tellement exposée qu'elle fut évitée lors d'un premier essai à la Médiane par Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles, G. Livanos le l6 Février 1941.

 IV / La Cheminée Nord
 Première par:Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - La première et la dernière étape en escalade libre
Encordement 20 mètres

Elle n'est bien marquée que dans sa partie supérieure où elle s'évase en un profond couloir, la première partie étant formée par deux fissures à peu près parallèles coupées par plusieurs surplombs.  
 Quitter la corniche verte par une petite cheminée très raide mais où l'on trouve de bonnes prises pour  se rétablir sur la première corniche.-R1-
Au débouché de la cheminée initiale partent deux fissures très rapprochées; choisir celle de droite la plus large. Franchir plusieurs mètres en surplomb accentué et aborder une dalle où l'on trouve quelques prises; mais la paroi s'incurve de nouveau et il faut continuer sur des pitons pour atteindre une fissure qui va s'élargissant et se termine au niveau de la corniche Barraud, à peine large de quelques cms. Au dessus une dalle lisse oblige à placer un " étrier" sur piton et à s'y installer pour faire le 2me relais.-R2-
Gravir la dalle en montant vers une niche en encorbellement, où l'on pénêtre le plus possible. En sortir pour s'engager dans un dièdre fortement déversé dont l'escalade est d'abord pénible et impressionnante, puis devient moins ardue lorsque la pente négative s'atténue. On atteint bientôt un très étroit replat, dominé par un surplomb où une échancrure laisse apercevoir la deuxième partie de l'escalade beaucoup plus aisée. Par un ramonage délicat on pénètre dans la cheminée proprement dite qui s'élargit rapidement en couloir. Toujours par ramonage, mais plus facilement, on atteint un groupe de blocs posés dans la paroi de droite.-R3-
Reprendre l'escalade du fond de la cheminée sans difficultés importantes jusqu'à l'éboulis de la sortie Duchier-Magol et terminer par quelques mètres de fissure raide. La première étape et une partie de la dernière sont communes avec l'itinéraire Duchier- Magol.

Le Rocher des Goudes et son arête Nord-Ouest
Vus du Traçé Rouge du Vallon de Callelongue - Photo télé Dr. Albert


 

I - Itinéraire Tanner
II - Itin
éraire Albert
III - Variante Stricher-Tramier

A - Croix du Sommet
B - Ar
ête Sud-Ouest
C - Face Ouest
 
D - Face Nord
E - Corniche Barrin
F - Corniche Verte
G - Corniche Broussailleuse
H - Ar
ête Est
I - Les Lames
J - Br
êche Carrée

Arête Nord Ouest

Elle délimite les deux grandes faces, ouest et nord, du rocher des Goudes. Elle comprend deux parties de caractéristiques nettement différentes: du tracé Vert de Callelongue à la Grotte Rolland), jusqu'à la corniche Verte, sa pente moyenne ne dépasse pas 45°, mais  deux ressauts surplombants opposent de grosses difficultés au grimpeur qui veut suivre le fil de l'arête; ils peuvent cependant être tournés, le premier par le flanc nord, le deuxième par le flanc ouest; le reste du parcours est sans histoire jusqu'à la corniche verte. De celle-ci au sommet l'arête devient verticale et de plus se trouve barrée par un gros surplomb  à deux étages, après lequel elle s'élargit considérablement.
 La " première" exécutée par Tanner eut lieu de la corniche Verte au sommet en 1939. Tout comme celles des Faces Ouest et Nord, elle occupe une place de premier ordre dans l'histoire de l'escalade en Provence.
En 1941, Stricher, Tramier et Rolland firent le bas en évitant les ressauts surplombants. A la fin de la même année, le 2 Novembre 1941, le Dr. Albert et Gisèle Albert suivirent le fil de l'arête en son entier.

Escale artificielle "très difficile"
Quatre passages extrêmement difficiles, les 2ème et 4ème étapes en escalade libre facile; la dernière en escalade libre difficile.
Il est utile de prévoir le triple encordement à 20 m. d'intervalle pour la 6éme  étape, et le double encordement à 20m. pour la dernière.
Départ à proximité du tracé vert. On remonte d'abord une dalle peu pentue, puis il faut passer un premier surplomb recouvert de débris. On escalade ensuite une dalle très inclinée et l'on s'engage ensuite dans un petit dièdre noir. Parvenu sous un gros surplomb on vire un peu à droite pour prendre pied sur un étroit replat incliné. Passer ensuite une dalle déversée en mauvais rocher ( exposé).  -R1  
Suivre sans aucune difficulté le fil de l'arête jusqu'au deuxième ressaut.--R2
Attaquer celui-ci dans son flanc nord en passant un surplomb très accentué, puis un dièdre surplombant où le calcaire est noir et délité ( très exposé ). Contourner par en dessous et vers la droite un bloc fragile saillant sur l'arête et se rétablir difficilement sur une dalle peu inclinée recouverte d'un pavage de blocs posés.
Escalader alors un petit mur qui termine le 2ème ressaut. -R3
Les deux ressauts extrêmement difficiles peuvent être évités par la variante Streicher:
Départ à 10 m. du fil de l'arête, dans son flanc nord où l'on escalade une faille oblique ; après avoir dépassé une niche, on rejoint la crête par un passage de mauvais rocher. Au pied du 2éme ressaut virer à droite et par une traversée délicate, atteindre une fissure -cheminée en mauvais état qui amène à la corniche Verte. Escalader le taillant de l'arête extrêmement mince jusqu'à la première corniche de la Face Ouest.-R4
L'itinéraire suivi par Tanner oblique vers le Sud sur cette corniche : on remonte dans la Face Ouest la première fissure oblique sous un surplomb, puis un petit dièdre rouge très court; virer alors à l'horizontale pour revenir sur le fil de l'arête et monter sur un petit becquet où l'on fait un très mauvais relais à la base d'un gros surplomb.
Il est plus élégant , mais plus difficile de continuer sur le fil de l'arête au dessus du 4éme relais. Grimper dans un dièdre vertical et lisse, puis aborder une très mauvaise fissure formée par un énorme bloc à demi -détaché, on progresse difficilement jusqu'à une zone plus franche et moins inclinée dominée par le becquet du 5ème relais.--R5
Attaquer  le gros surplomb par la droite, en suivant une fissure oblique qui coupe ses ressauts successifs. Après avoir franchi un premier encorbellement on se rétablit sur un replat extrêmement étroit; une dalle concave lui fait suite, puis un deuxième ressaut très accusé. Au dessus la fissure se perd dans la paroi ; obliquer alors à gauche en exécutant une vire difficile sur une corniche en arc de cercle à peine dessinée mais très courte. On est revenu sur l'arête qui s'est beaucoup élargie. Escalader une dalle verticale le long d'une fissure et lorsque celle-ci disparait, virer à gauche et par une traversée difficile et exposée, atteindre une petite niche.-R6
Dans cette étape il est commode d'utiliser le triple encordement à 15-17 mètres d'intervalle pour faciliter le coulissage, il convient de passer le gros surplomb sur une première corde, puis après la vire convexe d'en tirer complètement " le mou", et de continuer sur les deux autres brins jusqu'au 6ème relais. Le second de cordée sera assuré par la première corde  dans le gros surplomb et par les deux autres dans la dalle.
L'étape suivante, quoique très aérienne, ne comporte plus de grosses difficultés et s'effectue en escalade libre. Sortir de la niche par la droite en suivant une corniche ascendante qui ramène sur le bord droit de l'arête. On s'engage ensuite dans une fissure assez large, à son sommet obliquer à droite, passer entre deux genévriers, et terminer par un dièdre déversé, mais facile. 

 

Escalades de la Face Nord

Face Nord du Rocher des Goudes
Vue du sentier du C.A.F. au pied de l'Arete Sud de la Tete du Miougranier - Photo télé Dr. Albert


 

I  - Voie Barrin
I' - Variante Bouisson
 II -  La Petite Orientale
III /  L' Orientale
IV - La Super Barrin
 V  - La Directissime
VI  - La Voie du Toit du Mitan
VII  - La Voie Occidentale
VIII  - La Super Occidentale
A - Variante Magol
 

La "première" de la Face Nord en 1936M par Barrin, Duchier, Lacaze, fit sensation dans les milieux de grimpeurs marseillais, et eût même les honneurs de la première page d'un journal local; plusieurs essais dans cette paroi s'étaient terminés par des échecs  ou même par un décrochage en règle, sans suite grave heureusement pour la cordée Meunier-Bouisson. Il semble que ceux-ci soient les premiers à être arrivés sur la Corniche Barrin, par un itinéraire d'ailleurs différent de celui de la "première".
 L'aspect formidable de cette paroi, -par rapport aux escalades pratiquées à cette époque-, encourageait peu les candidats à en tenter l'assaut. En fait il n'y a pas de parcours faciles dans la Face Nord, et le seul itinéraire d'escalade libre qu'on y ait trouvé reste celui de la première. S'il est fait avec un nombre restreint de clous d'assurance, il peut être considéré comme fort peu commode et représente le type de ce que nous avons convenu d'appeler " escalade libre très difficile ". Depuis Barrin l'exploration de la Face Nord a été poussé fort loin, puisqu'en 1941 on y comptait 7 voies nouvelles, dont deux tout au moins, l'Orientale et la Voie du Toit du Mitan,  sont classées comme " escalades artificielles extrêmement difficiles "; Une troisième, l'Occidentale" se distingue des autres parce qu'elle se fait entièrement en escalade libre et ne présente que trois courts passages d'escalade artificielle. Les 4 autres relèvent de " l'escalade artificielle pure avec quelques passages d'escalade libre.
 La Face Nord est coupée dans sa longueur par trois corniches parallèles bien distinctes. Tout en bas à une dizaine de mètres de l'éboulis, la corniche Broussailleuse, sur laquelle pousse une végétation dense d'arbustes et de chênes verts; elle est interrompue à l'ouest par une coulée d'aragonite jaune. La Corniche verte, à trente mètres de hauteur, délimite le socle du Rocher des Goudes: on la parcours facilement, sauf à l'ouest de la paroi où elle est coupée par une vire délicate, au niveau d'une grande excavation en forme de grotte à ciel ouvert, au delà la corniche communique sans difficulté avec la Face Ouest. 21 mètres au dessus c'est la Corniche Barrin, large et confortable par endroit, très souvent fort étroite et même totalement interrompue.

I  - Voie Barrin
 Première par H. Barrin, R. Duchier, Lacage, le 23 Août 1936
Escalade libre très difficile - Encordement : 25 mètres

Les passages les plus difficiles sont l'arrivée sous la Corniche Verte, le dièdre oblique au départ de celle-ci, la montée sous le cœur, et la cheminée jaune; mais l'ensemble est très soutenu.

L'histoire de cet itinéraire comporte deux épisodes: Le 23 août 1936, après diverses tentatives, Barrin démarre de la Corniche verte et arrive au sommet.
Quinze  jours plus tard, le 6 Septembre, en compagnie cette fois de Duchier et René Jean il complète son ascension en gravissant le socle ( I') qu'il avait négligé.
 A la même époque, à une date imprécise, Magol et Naillet escaladent aussi le socle  et arrivent à la Corniche verte sous l'épaule de l'Arête Est ( A).
 Par une curieuse aberration, le parcours Barrin dans le socle  tomba par la suite dans l'oubli et les grimpeurs qui font la Face Nord en entier empruntent actuellement  l'itinéraire Magol        .
Ces deux escalades se valent cependant en difficultés.

Parcours Barrin: Débuter à la verticale de l'Arête Est par un dièdre ouvert assez délicat  qui livre accès à la Corniche broussailleuse.- R.1
Virer alors à droite et continuer en descendant un peu, un éperon dénudé, longer la corniche vers l'ouest, traverser un fourré de chênes verts, contourner une arête secondaire et à 30 m. de l'éperon dénudé atteindre une plateforme inclinée, on peut également prendre par là, par un trajet direct d'escalade artificielle (I " ) ( J. Bouisson, Dr. Albert le 29 Mars 1942 ).
Grimper facilement jusqu'à une deuxième plateforme.- R.2
Escalader alors un long dièdre oblique et étroit, de roche grise; après un passage difficile l'escalade est aisée jusqu'à un bombement délité, on le contourne par la droite et l'on arrive à la Corniche Verte.- R.3
 Le parcours Magol débute par le même dièdre ouvert jusqu'à la corniche Broussailleuse.-R.1'
Monter ensuite en obliquant à gauche vers un éperon à la verticale de l'épaule de l'arête Est. Grimper le long d'une mince fissure sur son taillant, puis l'abandonner pour se rétablir difficilement à gauche sur un balcon. A son extrémité Est monter facilement à la Corniche Verte. -R.2'.
 Revenir sur la droite, après une cinquantaine de mètres, le grimpeur se trouve au pied d'un dièdre très ouvert incliné vers la gauche; on l'escalade en se servant de prises de mains dans la fissure du fond ( difficile mais sur) et l'on se rétablit sur un replat. Monter ensuite dans des rochers médiocres après lesquels on arrive sur une minuscule plateforme de rocher pourri. -R.4
Un pas vers la droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur des prises très espacées, jusqu'à un rocher surplombant en forme de "cœur " sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de mains très hautes, grimper sur le "cœur" et s'élever dans une dalle fissurée on arrive sur la corniche Barrin que l'on suit vers la droite où elle s'élargit en trottoir.( le rétablissement sur le cœur  peut être grandement facilité en montant dans un anneau de corde placé sur son sommet).-R5
Suivre la Corniche Barrin vers l'ouest, jusqu'au pied d'une grande cheminée d'aragonite jaune, où elle est coupée par une large entaille. Dès le départ il faut attaquer un surplomb très prononcé à l'aide d'une courte échelle, ou mais beaucoup plus difficile, en ramonage du fond de la cheminée. Deux mètres de verticale, puis nouveau surplomb moins prononcé mais tout aussi difficile parce que l'on trouve que des prises rondes pour le passer. La cheminée s'élargit et se fait plus commode. Sur son arête droite s'amorce une étroite vire terreuse peu engageante, on y trouve de suite une grosse écaille qui déverse dans le vide
( passage impressionnant et aérien mais sûr) et l'on arrive sur un replat (genévrier). Escalader ensuite une arête fissurée légèrement oblique et très raide de parcours délicat ( rocher fracturé) et se rétablir sur une terrasse où pousse un chêne vert.- R.6
Vers l'ouest, une dalle fissurée puis un éboulis amènent au sommet.
 Encordement minimum : 25 mètres pour la 5ème étape.

 II -  La Petite Orientale
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 8 Septembre 1940
 Escalade " artificielle peu difficile " - Encordement 2O mètres

Cette voie n'atteint pas directement le sommet par la Face Nord; elle se termine au pied de l'Arête Est sous laquelle elle se développe en un trajet  rectiligne.
Départ à droite d'un éperon descendu de l'arête Est, par une cheminée très ouverte dont le parcours est rendu délicat par la rareté des prises. Relais sur la corniche broussailleuse.-R.1
Quelques mètres vers la droite monter dans une excavation en gueule de four; à son sommet s'élever sur une coulée d'aragonite grise issue de deux niches jumelles. Passer par celle de gauche et remonter une courte fissure très raide pour arriver dans une petite grotte.-R2
Virer à droite, dépasser une excavation et monter sur la corniche Verte.- R.3
S'élever dans une niche étroite; en sortir vers la droite puis remonter une fissure un peu surplombante jusqu'à un replat. Obliquant légèrement à droite on poursuit l'ascension dans une dalle raide en direction d'une petite cheminée limitée à gauche par un gros bloc à demi détaché. Au dessus on trouve un replat  à la base d'un couloir.  R.4
On le remonte sans difficulté jusqu'à la corniche Barrin. Au dessus on gravit un dièdre délité par opposition entre ses parois et l'on débouche sur une plateforme de l'arête Est que l'on suit jusqu'au sommet.                

 III -  L' Orientale
Première par: G. Livanos,Dr. Albert ( leader à tour de rôle) le 2O Juillet 1941
 Escalade "artificielle extrêmement difficile" -  encordement 25 mètres

C'est un des parcours les plus durs de la Face Nord, tant par la multiplicité des difficultés à surmonter que par l'exposition de l'escalade pendant les 40 derniers mètres où les embuches les plus diverses sont accumulées sans interruptions. Son nom vient de sa situation dans la moitié orientale de la Face Nord.

Attaquer à gauche d'un saillant de la base du socle par une fissure en "S" inversé qui contourne un surplomb par sa droite. Gravir un petit dièdre et atteindre la Corniche Broussailleuse.-R1
Un peu à gauche dépasser une arête secondaire et s'élever dans une fissure rectiligne qui se redresse peu à peu, puis s'ouvre en petite cheminée. Celle-ci franchie on arrivé sur la corniche Verte.- R.2
 A gauche de la voie Barrin on gravit un dièdre incliné vers l'ouest, il faut alors se rétablir sur un replat exigu. Contourner par la gauche un surplomb pourri, puis revenant à droite, on atteint une plateforme.- R3
Escalader alors une dalle aux prises peu sures; au niveau d'une faille horizontale virer un peu vers l'ouest et s'élever sur la dalle du flan droit  d'un dièdre oblique. On atteint une deuxième faille horizontale: la Corniche Barrin totalement interrompue en cet endroit. Relais sur étrier en cet endroit .-R.4
Les difficultés rencontrées depuis le troisième relais vont s'accroitre jusqu'au relais suivant non loin de l'arête Est. Quitter le relais par sa gauche et s'élever difficilement le long d'une fissure très raide; elle se perd bientôt dans une dalle qu'il faut gravir sur des prises incertaines. Virer alors à gauche vers une nouvelle  fissure très pourrie. Après l'avoir remontée on atteint la base d'un grand dièdre en surplomb, où l'on s'engage en passant sous un énorme bloc suspendu (l'armoire à glace) passage extrêmement exposé- On escalade difficilement le dièdre qui est barré par un surplomb de gros rochers brisés sur lequel on se rétablit.- R.5
Etape extrêmement difficile ! Par des gradins faciles on arrive au sommet non loin du haut de l'arête Est.
 

IV - La Super Barrin
 Première par Dr Albert, G. Livanos, le 10 Août 1941
Escalade Artificielle Très Difficile - Encordement 25 m.
En escalade artificielle très soutenue elle comporte un passage d'escalade libre extrêmement dur après la Corniche Verte.

Elle a été baptisée ainsi parce qu'elle rectifie l'itinéraire parcouru par Barrin lors de la première de la Face Nord, suivant une ligne à peu près verticale axée sur le cœur.
Le départ se situe à quelques mètres à droite de celui de l'Orientale, au niveau du saillant de la base du socle. On gravit une fissure  oblique qui surplombe après quelques mètres et par un pas délicat vers la droite on arrive sur la corniche broussailleuse. -R1
On poursuit en gravissant une dalle convexe. Après une corniche on traverse par la gauche un peu plus haut. On suit alors une fissure verticale jusqu'à la Corniche Verte. -R2
Immédiatement à droite du début de la Voie Barrin remonter une fissure qui va en s'élargissant d'abord, puis se referme brusquement en surplombant. Il faut alors se rétablir difficilement sur une mauvaise corniche (très exposé). On continue dans une vire ascendante qui finit au niveau du replat délité où l'on rejoint la voie Barrin -R.3
 " Un pas vers la droite et l'on remonte un système  de fissures verticales sur des prises très espacées jusqu'à un rocher en forme de cœur sous lequel on vire à droite pour atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de main très hautes, grimper sur le "cœur" et s'élever dans une dalle fissurée; on arrive  sur la Corniche Barrin." Virer un peu à droite pour faire un relais confortable.-R4
On continue à la verticale du "cœur" par une grosse fissure mal marquée; après avoir dépassé des blocs peu solides on aborde une zone plus franche, passer alors un surplomb peu accentué, coupé par une fissure double, auquel succède un petit dièdre oblique. Parvenu dans une dalle moins inclinée, on vire à gauche pour remonter une fissure assez facile jusqu'à un replat herbeux.-R.5
 Terminer par un couloir facile qui arrive au sommet  à proximité de l'anneau de rappel scellé.
 

     V  - La Directissime
 Première par G. Rebuffat et R. Tanner ( leader à tour de rôle) en 1939          
 Escalade Artificielle Difficile - Encordement 20 mètres

On y trouve de nombreux passages d'escalade "libre très difficile", notamment dans les deux dernières étapes.
Elle escalade la Face Nord à la verticale de la cheminée jaune de la voie Barrin. Son trajet à peu près rectiligne lui valut son appellation à consonance dolomitique. C'est le deuxième itinéraire ouvert dans la Face Nord.
 Au départ prendre une fissure pourrie d'abord surplombante puis en pente modérée aux abords de la corniche broussailleuse. -R.1
 Continuer par une longue fissure sur le flanc droit d'une arête secondaire qui finit à l'entrée d'une niche d'aragonite.-R.2
 Sortir par son toit et déboucher sur la Corniche Verte.-R.3
 Grimper dans une petite grotte ogivale. En sortir par le haut en "traction" sur un piton planté dans son plafond; atteindre difficilement une mauvaise fissure et s'y engager à l'aide d'un étrier. Celle-ci aboutit à une minuscule corniche sur laquelle il faut se rétablir et amorcer une vire délicate vers la droite pour installer un relais médiocre.-R.4
 A cet endroit il est préférable d'inverser la cordée par suite du manque de place sur la corniche. Le second continue au dessus de la grotte par une dalle très lisse, mais présentant quelques trous d'aragonite. Puis l'on s'engage dans une cheminée où l'on surmonte par ramonage un bloc coincé surplombant. Escalader alors la muraille d'une grande excavation. Relais sur sur la Corniche Barrin.- R.5
 Cette étape peut être simplifiée en ne s'arrêtant pas au 4ème relais et en montant très légèrement plus à gauche par une fissure délitée au bout de laquelle on rejoint la cheminée. Passer les 1O mètres de cheminée difficile qu'emprunte la voie Barrin et continuer dans son axe en franchissant un petit mur au dessus duquel on se rétablit dans une niche étroite. Immédiatement au dessus grimper dans une deuxième niche puis obliquer à gauche sous un gros bloc saillant pour s'élever dans une très courte cheminée en surplomb, en ramonant face à l'est. De bonnes prises très hautes facilitent un rétablissement impressionnant sur une belle plateforme..-R.6
Revenir à droite et après avoir contourné un bloc posé branlant, on traverse la cheminée pour s'élever vers le taillant d'un éperon très raide. Grimper alors droit et terminer par l'escalade exposée d'une dalle arrondie aux prises infimes et glissante; c'est le point crucial de cet itinéraire.

Une variante de sortie fut découverte par J. Stricher et G.Tramier qui ne trouvèrent pas trace de Rebuffat à partir du 6ème relais et se trompèrent de chemin.
Quitter la plateforme par la gauche en grimpant dans une dalle verticale où saillent quelques prises, puis virer à gauche sous un surplomb pour sortir tout en haut de la cheminée terminale de la Super Barrin

     VI  - La Voie du Toit du Mitan
 Première par Dr. Albert, G. Livanos le 13 Juillet 1941       
 Escalade Artificielle Extrêmement Difficile - Encordement 20 mètres

Les difficultés rencontrées sont ininterrompues, de plus, à partir de la Corniche Verte, on est le plus souvent en deçà de la verticale. Le dernier passage dans le Toit du Mitan est extrêmement aérien et exposé.
Diverses tentatives par le Dr. et Gisèle Albert qui furent interrompues par des incidents, avaient abouti auparavant au 6ème relais.

Le haut de la Face Nord est dentelé par une série de surplomb plus ou moins prononcés, et, vers son milieu, (mitan en patois) une saillie rocheuse isolée s'avance sur le vide plus fortement que les autres dominant toute la Face ; c'est le "Toit du Mitan".
Cette voie d'escalade monte à sa vertical exacte, décrivant cependant une sinuosité sous la Corniche Verte, au niveau d'obstacles insurmontables malgré tous les moyens employés en 1941

 Départ dans une dalle concave surmontée dans sa partie droite par un toit oblique. Contourner par la gauche un léger surplomb et remonter une courte fissure dans des rochers brisés.-R.1
Escalader une fissure assez large puis remonter l'échine arrondie d'un pilier de roches grises où les prises sont peu saillantes. On arrive sous une zone de rochers pourris. A l'aide d'un étrier traverser à l'horizontale vers la gauche pour se rétablir sur un petit replat.-R.2
Virer un peu sur une corniche herbeuse puis monter dans une dalle raide recouverte d'un plaquage de débris. atteindre un tout petit bloc encastré derrière lequel on place un piton et un étrier pour parvenir dans une zone rocheuse plus solide. Revenir à droite sous un surplomb et monter dans une échancrure qui livre accès à la Corniche Verte.-R.3
 Au dessus la paroi devient surplombante et monte en dehors de la verticale jusqu'à la Corniche Barrin. Quitter la corniche Verte en suivant  la branche droite d'une fissure double "en "V " renversé qui fracture une dalle surplombante de couleur rouge sombre. après  un mince replat remonter une courte fissure, puis un dièdre oblique dans lequel on fait un relais sur piton.-R.4
 Escalader le haut du dièdre puis s'engager dans un surplomb accentué. La pente négative s'atténue au niveau d'une strate horizontale. On continue sur des pitons placés dans une fissure colmatée par l'aragonite rouge (exposé) et l'on se rétablit sur la Corniche Barrin.-R.5
 Laissant à droite le grand dièdre oblique de la Voie Occidentale on remonte quelques mètres de fissure, puis on vire à gauche sur une dalle ronde en direction d'un dièdre étroit. Après un passage d'escalade libre facile on suit une fissure très raide et l'on passe un bombement au dessus duquel s'ouvre une niche exigüe; on la dépasse pour faire un relais au niveau d'une 2eme niche, sur piton.-R6
 Continuant à la verticale du relais on escalade une dalle une dalle fissurée très pourrie et l'on arrive sous le " Toit du Mitan " que l'on attaque en suivant  une fissure verticale qui le coupe en son milieu. La muraille s'infléchit fortement vers l'extérieur et après un passage extrêmement surplombant dans du mauvais rocher on se rétablit sur la dalle du sommet.

 VII  - La Voie Occidentale
 Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 25 Août 1940         
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 30 mètres min. pour la dernière étape

Le plus souvent en escalade libre, on n'y rencontre que trois passages d'escalade artificielle difficile : dans la 3me étape sous la Corniche Verte,- la traversée d'une interruption de la Corniche Barrin,- l'entrée dans le dièdre oblique du haut.
 Cet itinéraire s'inscrit dans la moitié occidentale  de la Face Nord, d'où son nom. Le départ se situe à la base de la grande coulée d'aragonite jaune qui s'est déversée par l'orifice de l'excavation de la Corniche Verte.
 Monter jusqu'à une petite grotte; à son entrée escalader en obliquant vers la gauche une courte dalle puis une fissure délitée. Grimper dand

s les baragnes (broussailles) de la Corniche broussailleuse.-R.1
 Au niveau  d'une grosse écaille monter dans une très courte fissure et se rétablir  sur une dalle assez inclinée. Continuer à la verticale en utilisant de petites niches d'aragonite et arriver sur une plateforme (chêne vert).-R2
 Virer vers l'ouest sur les rares aspérités d'une étroite corniche sans prises pour les mains
( délicat); monter dans un petit dièdre d'aragonite, et après quelques mètres  d'escalade artificielle assez exposée, virer de nouveau vers l'ouest sur un replat fuyant et grimper sur un bloc posé.-R.3     
Gagner le fond de la grande excavation de la Corniche Verte.-R.4
 Escalader sa paroi de gauche (Est) jusqu'à un surplomb formé par le haut d'une dalle concave; on le franchit en utilisant l'opposition et l'on atteint de bonnes prises très hautes; on contourne alors un saillant rocheux derrière lequel se trouve une plateforme spacieuse.-R.5
 Monter une large fissure dans une dalle noire légèrement surplombante, le rocher peu solide demande des précautions dans les derniers mètres sous la corniche Barrin.- R.6
 Suivre la corniche Barrin vers l'est, puis elle s'amenuise et s'interrompt totalement.-R.7
 Placer un étrier sur un piton posé le plus loin possible dans la fissure horizontale qui succède à la corniche; après s'y être installé, atteindre à 1 m.50 de là, le point où la fissure colmatée se trouve dégâgée et poser un 2eme " étrier" sur un piton qui permet de remonter difficilement sur la corniche.-R.8 - 
L'Etape en escalade  " artificielle difficile".   On est parvenu au pied d'une fissure au sommet de laquelle on aperçoit un grand dièdre oblique qui échancre les surplombs du haut de la face Nord.  Escalader la fissure encombrée de rocailles brisées jusqu'à un replat exigu; au dessus une dalle lisse exige la pose d'un étrier pour permettre l'accès à la base du dièdre. On s'y engage sur de petites prises très espacées mais sures. Puis la pente s'atténue et l'escalade devient moins ardue. On parvient sur un petit replat d'où  un pas vers la droite conduit dans une fissure issue d'une niche étroite. Monter dans la niche et virer vers la droite le long d'une faille horizontale. Après un bombement, monter droit sur un éperon arrondi et le suivre jusqu'au sommet.

VIII  - La Super Occidentale
 Première par G. Rebuffat, G. Livanos( leaders à tour de rôle) le 4 Mai 1941   
 Escalade Artificielle  Très Difficile - Encordement 25 mètres

La dernière étape se fait dans une zone de surplomb ininterrompus.

Elle tire sa dénomination de sa situation à l'extrémité occidentale de la Face Nord, d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite jaune du socle, puis s'infléchissant vers l'Arête Nord-Ouest, qu'elle côtoie à quelques mètres  ans le haut de la muraille.
On commence l'escalade à la droite de la petite grotte ouverte au pied de la coulée jaune. Franchir une série de plaques puis s'élever dans la coulée d'aragonite, d'abord un peu surplombante; vers la fin on oblique à gauche en passant un ressaut et l'on atteint une niche confortable. - R1
Sortir à droite par une vire ascendante sous des rochers cassés, puis s'élever directement par une cheminée pourrie et broussailleuse qui mène à l'entrée  de l'excavation de la Corniche Verte. -R2
Dans son pilier de droite et sans y pénétrer, s'élever par une dalle délitée, très raide au départ puis moins inclinée, et gagner une terrasse à son sommet. - R3
Un peu à droite  grimper dans une fissure très pourrie, qui après un petit replat, surplombe fortement et mène à la Corniche Barrin, très large à cet endroit. -R4
Au dessus la paroi surplombe sans arrêt jusqu'au sommet. Un peu à droite du relais on gravit une bonne fissure, puis au bout de six mètres on revient vers la gauche. relais sur étriers au niveau d'un replat exigu et mal marqué, utile pour le coulissage des cordes dans la suite de l'escalade. - R5
On s'élève ensuite dans un dièdre oblique à droite suivi d'une d'une cheminée-fissure constamment surplombante, et coupée de plus par plusieurs ressauts. On termine l'escalade par une cheminée dans des blocs brisés, qui débouche à proximité du haut de l'Arête Nord-Ouest. (Très aérien)

 

LES LAMES

Le chainon miniature des "Lames" rattache le Rocher des Goudes au Roc de St-Michel d'Eau Douce. Deux entailles profondes, la Grande Brèche à l'Ouest et la Petite Brèche à l'Est, le découpent en trois sommets distincts: La Lame Ouest, la Grande Lame au centre et la Petite Lame.
Une troisième entaille, le Pas de la Demi-Lune, où aboutit par une corniche un sentier jalonné en pointillé jaune par la Société des Excursionnistes Marseillais, sépare le Lames de l'Arête de la Cordée, contrefort du Roc St Michel.
Du sommet du Rocher des Goudes, on découvre l'extraordinaire architecture de cette arête horizontale aigue comme une lame de couteau. L'épaisseur de la Lame Ouest ne doit pas d&passer 3 mètres et sa crête n'est qu'une mince dentelle de pierres parvenues au dernier stade de l'effritement. La Grande Lame un peu plus massive est couronnée par une terrasse de 4 à 5 mètres de large sur 3O m. de long. La Petite lame n'est qu'un mamelon sans caractères.
La face Sud, comme celle du Rocher des Goudes est insignifiante et ne dépasse pas 25 m. de hauteur, par contre elle est très raide et lisse et beaucoup moins abordable que cette dernière; en 1941 on n'y connait pas de voies d'escalade normalement passables sans pitons.
 Leur  Face Nord au contraire est plus élevée- 60 m. à la Grande Lame- et surtout beaucoup plus impressionnante par sa verticalité. Tous les itinéraires qui la parcourent sont très difficiles sauf à la Petite Lame.
 La " première des Lames " réalisée en 1926 fut la traverse des trois sommets dans le sens: Pas de la Demi-Lune- Rocher des Goudes.
 Les Faces Nord et Sud ne furent gravies qu'en 1939 alors que la pratique de l'escalade artificielle s'était répandue dans les Calanques.

Escalades de la Face Sud  des Lames

I -  Voie H. Gilles    ( Face  Sud de la Grande Lame )
II  -  Fissure Sud-Ouest   ( Face Sud de la Grande Lame)
III -  La Grande Brêche     ( par la face Sud  )
IV  - Voie de la Grotte des 3 lucarnes (Face Sud de la Lame Ouest)
V  - Voie de la Fenêtre de la Lame Ouest
 
A - Col du Pas de la Demi Lune
B - Petite Lame
C  - Petite Brêche
D - Grande Lame
E - Grande Brêche
F - Lame Ouest

 I /  Voie H. Gilles    ( Face  Sud de la Grande Lame )
Première par : H. Gilles, Toto Guérin en hiver 1939
 Escalade " artificielle peu difficile "     -  Encordement  20 m.

Cet itinéraire fut celui de la " première " de la face Sud des Lames.   Quelques mètres à gauche de la verticale du cairn du sommet et un peu à droite d'un pin, s'engager dans une fissure oblique rectiligne; passer unique légèrement déversé qui finit sur une plateforme.- Relais -  Terminer par un petit mur vertical de rocher brisé.

II  /  Fissure Sud-Ouest   ( Face Sud de la Grande Lame)
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert   le 23 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile "      - Encordement : 2O m

Départ l0 mètres à l'ouest du pin qui se trouve sur la corniche à la base de la Grande Lame
Débuter par un dièdre vertical très court. A sa sortie prendre pied sur une dalle inclinée, puis remonter un deuxième dièdre dont la base est légèrement déversée, au dessus la pente s'atténue mais les prises sont peu sures; on arrive sur une corniche  (gros genévrier mort.) - Relais -
 Continuer à  la droite du relais par une fissure surplombante, dépasser une niche exigüe et se rétablir sur un replat limité à droite par un gros bloc en équilibre ( exposé ). Terminer par une courte dalle facile

  III  /  La Grande Brêche     ( par la face Sud  )
Première par :  M.Samuel, G.Livanos   Octobre 1940
Escalade " artificielle peu difficile "        - Encordement : 20 m

Escalader un dièdre oblique puis une fissure redressée qui s'ouvre bientôt en cheminée commode. De la brèche on monte assez facilement sur la lame Ouest et plus difficilement sur la Grande Lame.

IV  / Voie de la Grotte des 3 lucarnes    ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert    le 22 Décembre 1940
 Escalade " artificielle peu difficile  "         - Encordement: 2O M

Départ au niveau d'une baisse de la corniche qui sangle la face Sud de la Lame Ouest au tiers de sa hauteur.   Gravir une dalle triangulaire assez facile puis une cheminée étroite et redressée qui donne accès à une corniche. Virer à l'horizontale et, deux mètres à gauche, s'élever dans un dalle lisse à laquelle succède un petit dièdre. On pénètre dans une grotte qui occupe toute l'épaisseur de la Lame qui n'a pas 2 mètres de large! Deux lucarnes donnent sur la face nord et la troisième sur la face Sud. - Relais -
Escalader le porche d'entrée et sortir en haut et à droite par un rétablissement difficile et assez osé qui amène sur la dalle du sommet.

 V  /  Voie de la Fenêtre       ( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert        le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle peu difficile "        - Encordement : 15 m.

Un peu à l'ouest de la Voie des 3 lucarnes remonter sans grande difficulté un dièdre légerement oblique. Parvenu dans un renfoncement prendre à gauche une fissure très raide mais courte dans du rocher pourri. On ontinue l'escalade entre deux gros blocs jusqu'à la fenêtre et par la dalle de son bord droit on atteint la crête.

 Traversée des Lames

         I  / Sens classique  : Est - Ouest
 
Première escalade des Lames par : Ph. Bernard, A. Nessi  en 1926
 Escalade  " libre facile "      - Encordement  15 m

Départ du Pas de la Demi-Lune, on escalade l'Arête de la Petite Lame extrêmement étroite et de rocher assez médiocre, on rencontre peu de difficulté dans ce premier passage, puis l'on descend très facilement à la Petite Brèche.
 Remonter vers la Grande Lame par des gradins faciles, un brusque ressaut vertical barre alors le passage; descendre un peu vers la gauche et virer dans une cheminée très raide que l'on escalade sur de très bonnes prises.  Traverser le plateau de la Grande Lame et descendre en rappel à la grande Brèche. Remonter sur la Lama Ouest par une courte vire aérienne dans la Face Nord et un dièdre très ouvert de mauvais rocher. Traverser l'étroit plateau sommital qui se resserre bientôt à l'extrême vers l'ouest où il est réduit à une lame de rocher croulant. Par chevauchement dépasser le toit de la Fenêtre puis descendre un peu dans la face Sud vers un petit pin rabougri sur lequel on installe le rappel final.

II  / Sens  Ouest- Est
Première par : G.Livanos, Dr.Albert       - le 5 novembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile "   - Encordement : 15 m.

Le parcours de la crête des Lames dans ce sens comporte des passages beaucoup plus difficiles que l'itinéraire précédent.    Attaquer la Lame Ouest par le taillant très redressé de son arête sous un gros surplomb. A hauteur de celui-ci virer dans la face Nord le long d'une faille oblique, puis escalader une dalle pourrie et revenir sur l'arête. On dépasse une plateforme et après une courte fissure on s'engage sur la crête sommitale dans sa partie pourrie et resserrée. Descendre à la Grande Brèche par la fissure et la petite vire dans la face Nord ( exposé pour le dernier de cordée). Escalader une dalle très raide et délitée sur le taillant de l'arête de la Grande Lame, puis une fissure vers la gauche qui donne accès sur le plateau. Descendre à la Petite Brèche par une cheminée raide sur le bord sud de l'arête et poursuivre jusqu'au Pas de la demi-Lune sans difficulté en suivant l'itinéraire classique précédemment décrit.

 Escalades de la Face Nord des Lames

Comme pour les faces Nord et Ouest du Rocher des Goudes, la " première" de la face nord des Lames ne fut réussie qu'après plusieurs tentatives et pas mal de tâtonnements. Son tracé extrèmement varié décrit de nombreuses sinuosités dans la paroi de la Grande Lame et comporte même une descente accentuée !!
Les obstacles rencontrés par les auteurs de la première ont tous été surmontés quelques temps après au cours de tentatives effectuées par d'autres grimpeurs. Il en est résulté un découpage de la voie Tanner en trois tronçons parallèles, comme ce fut le cas de la Voie Magol-Duchier à la Face ouest du Rocher des Goudes.  Néanmoins cet itinéraire suivi dans son intégrité, conserve  son caractère de grande classe et par la diversités de ses passages, s'écarte agréablement de la monotonie des directissimes habituelles de l'escalade artificielle.
L'exploitation de la Face Nord des lames se poursuivit à une cadence accélérée. Successivement ce furent les escalades de la Lame Ouest, en escalade artificielle difficile et soutenue ( on ne quitte guère le marteau! )puis celle de la Petite Brèche, - celle de la Grande Brèche où l'on trouve toute la gamme de l'escalade libre et un dur passage d'escalade artificielle, les autres relèvent presque exclusivement de l'escalade artificielle, sauf celui de la Petite Lame en escalade libre facile.

Face Nord des Lames
Vue du sentier du C.A.F. au pied de l'Arête Sud de la Tete du Miougranier - Photo télé Dr. Albert


 

I -  Voie Tanner
II  -  Voie de la Face Nord de la Petite Lame
III -  Voie de la Petite Brêche
IV  - La Cheminée Oblique
V  - La Fissure
 
I' -  Variante Livanos
VI - Voie de la Grande Brêche
VII - Voie de la face Nord de la Lame Ouest
VIII - Voie des Baignoires


 

 I  /  Voie Tanner  (Face Nord de la Grande Lame )
Première par R. Tanner, Suzon Dijon, G.Rebuffat     le 21 Avril  1940
Escalade " artificielle difficile "       - Encordement  2O m.

La 1ere et la 4me étape en escalade libre; le passage le plus difficile se trouve dans les surplombs de la 5èmè étape
 A l'aplomb du cairn du sommet suivre une fissure assez large où l'on passe " à la Dulfer " puis virer à gauche dans une dalle inclinée en direction d'une cheminée tubulaire que l'on remonte jusqu'à son orifice supérieur.- R1
Evitant la fissure qui émerge de la cheminée, remonter en obliquant à gauche, une autre fissure qui conduit dans une zone de rochers noirs. Revenant à droite à l'horizontale on passe au dessus du relais précédent, puis on contourne un petit éperon après lequel on descend dans un dièdre de 3 à 4 m. fortement en pente et au bas duquel on fait un relais sur un mauvais replat.- R2.
Cette étape peut se faire plus directement en quittant le premier relais par la droite: par un grand pas atteindre à l'horizontale une dalle raide que l'on traverse, après un bombement on arrive au 2me relais  (Variante Albert)
Grimper malaisément dans une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite un peu surplombante d'abord, puis verticale; on arrive sur une corniche étroite devant une niche triangulaire.- R3.
Virer vers l'ouest et monter sur un mince replat; par une nouvelle vire on atteint une cheminée fissure que l'on remonte par coincement, elle se termine par une corniche fuyante au dessous de la ligne de surplombs noirs qui barre la Face Nord dans toute sa longueur. - R4
C'est dans l'étape suivante que l'on va rencontrer les plus grandes difficultés de cette voie:
Du relais partent deux fissures formant un " V " dont on prend la branche droite terreuse et délitée. Après un surplomb de rocher pourri il n'ya plus qu'une seule fissure le long de laquelle on traverse un deuxième surplomb; on arrive alors dans une niche peu profonde. - R5
Virer à droite et remonter un petit dièdre oblique que l'on quitte bientôt par la droite pour grimper sur une plateforme. On franchit un dernier ressaut et l'on arrive sur le plateau sommital.

I ' -  Variante, rectification
Première par : G. Livanos,  Bimar   le 22 Septembre 1940
Escalade " artificielle difficile "     - Encordement  :20 m.

Cette variante due à Livanos-Bimar est une rectification de la Voie Tanner, dont elle vise à rejoindre la partie supérieure par un parcours rectiligne dans le bas de la face et à en faire une voie directe, suivant la formule chère aux amateurs de directissime.   Le départ se situe à l'aplomb du 4 me relais de la Voie Tanner: une fissure puis un long dièdre y aboutissent.
L'escalade commence par une zône verticale, puis de moins en moins inclinée; on traverse ensuite une dalle aux prises peu sures et l'on arrive sur une dalle convexe.-Relais-
Virer un peu à gauche et s'engager dans un long dièdre caractéristique. S'éleer d'abord par le fond, puis dans la paroi gauche; après un nouveau crochet dans le fond du dièdre on revient encore dans sa paroigauche et l'on atteint difficilement un minuscule replat. Droit au dessus passer un surplomb le long d'une mince fissure et se rétablir sur une corniche étroite.On rejoint là la Voie Tanner par une vire à gauche.

 II  / Voie de la Face Nord de la Petite Lame
Première par : Ch.Magol, Daflon  en Novembre 1939
 Escalade " libre facile "    - Encordement 2O m.

Quoique antérieure à la Voie Tanner, cette escalade n'est pas considérée comme la " première " de la face Nord des Lames, d'abord parce que son trajet est situé tout à l'extrémité de la face et ensuite parce que son peu de difficulté n'est pas dans le ton des autres parcours. En réalité ces objections sont spécieuses, et la Voie Magol-Daflon est bel et bien le premier itinéraire réussi dans la face Nord des Lames.
Départ dans une fissure descendue du Pas de la Demi-lune, pour rejoindre une corniche ascendante qui parcours en écharpe la Petite Lame. - R1.
Virer vers la droite par une marche de flanc et remonter la corniche jusqu'à la base d'une cheminée très courte.- R2          
Continuer sur la corniche en direction d'une grotte carrée, à laquelle on accède en gravissant un mur d'aragonite grise. - R3.         
Sortir de la grotte par son coté Est; escalader des gradins d'aragonite et monter droit dans une dalle raide jusqu'au sommet.
Variante :  Cette variante plus difficile consiste à quitter le 2me relais en escaladant la cheminée et à monter droit dans une fissure jusqu'à un replat; au dessus il faut passer difficilement un ressaut d'aragonite sans prises pour se rétablir sur une plateforme où l'on rejoint l'itinéraire Magol. ( Gisèle Albert  2 Octobre 1940 ).
Une autre variante évite le ressaut d'aragonite sous le 3 me relais et par une descente délicate amène au bas de la grotte carrée.
( Livanos, Septembre 1940).

  III  /  Voie de la Petite Brèche
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson    4 Octobre 1940
Escalade :"artificielle peu difficile "  - Encordement : 2O m.

La  première étape en escalade artificielle, ensuite une série de fissures en escalade libre.
A la verticale de la petite Brêche escalader une large fissure qui aboutit à une corniche fuyante, puis oblique vers la gauche dans une dalle qu'elle coupe en diagonale. A partir de la corniche parfaitement lisse, oblige à la pose de pitons et d'étriers pour accéder à une terrasse spacieuse. Gravir ensuite une courte dalle fissurée jusqu'à une niche.- Relais-
 Quitter celui-ci par la droite en virant dans une dalle raide, remonter une courte fissure jusqu'à un replat étroit et terreux( genévrier ) puis atteindre une anfractuosité où se trouve trois petites niches. Ramoner ensuite une petite cheminée très lisse qui s'évase rapidement en entonnoir et finir par une dalle sous la brèche.
 Variante:  Départ une dizaine de mètres à gauche de l'itinéraire Albert: Escalader une dalle en obliquant vers la droite, monter sur une corniche fuyante et délitée, passer une plaque recouverte de débris et remonter un petit dièdre qui finit sous la plateforme où l'on rejoint l'itinéraire précédent. (Livanos, Rébuffat, Avril 1941 ;)       

 IV - La Cheminée Oblique
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert  21 Mars l941
 Escalade " Artificielle très difficile "   - Encordement : 3O mètres

La première étape est en escalade " artificielle facile, la 2ème en escalade " libre difficile " et la 3ème, très longue: en escalade" artificielle très difficile" soutenue.
Située dans la partie orientale de la grande Lame, elle s'élève au dessus de la grotte tubulaire creusée dans la paroi à une quinzaine de mètres du sol. Assez fortement oblique, elle est limitée à droite par un éperon descendu du sommet et à gauche par une grande dalle lisse; elle fait face à la corniche du Pas de la Demi-lune. Dans la grotte tubulaire on croise l'itinéraire Tanner qui bifurque immédiatement après vers la droite dans la face.  A l'aplomb de l'orifice inférieur de celle-ci, passer des gradins faciles et remonter une fissure mince qui coupe à la verticale une dalle bombée du bas. Parvenu sur une corniche peu inclinée on gagne sans difficultés le fond de la grotte.- R1.
Sortir par l'ouverture supérieure et attaquer un peu à droite un ressaut vertical aux prises fragiles. Revenir à gauche sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène  sur une plateforme exigüe.- R2.
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rochers cassés. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille de gauche. Au niveau d'une strate horizontale revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée à cet endroit; on le franchit sur des "étriers" et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rochers brisés. Parvenu sous le troisième surplomb on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête ( aérien et exposé ).Gravir alors une courte dalle puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.- R3-  (26 mètres depuis le R.2 ). Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande lame à proximité du cairn du sommet.

 V -   La Fissure Jaune
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert    le 3O Août 1942
Escalade  " artificielle très difficile "      -  Encordement  25 m.

Cet itinéraire est entièrement en escalade artificielle et ne présente pas un bien grand intérêt. Il fut tenté à plusieurs reprises par divers grimpeurs et achevé finalement dans le seul but de résoudre les difficultés techniques - si l'on peut dire- qui avaient arrêté, on ne sait d'ailleurs pas pourquoi, les cordées précédentes. Cette réussite illustre parfaitement l'aphorisme : " avec des pitons on passe partout pourvu qu'il existe une fissure pour les poser . "
L'escalade débute à quelques mètres à droite de la Voie Tanner, et l'on grimpe dans une grosse fissure raide jusqu'à un renfoncement  - R1.
Passer au dessus un surplomb prononcé puis s'arrêter sur un mauvais replat très exigu où l'on rejoint la Voie Tanner venue de la gauche. - R2
Escalader en s'y coinçant une courte fissure déversée; au niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une fissure d'aragonite jaune verticale. On se rétablit dans une niche triangulaire .- R3.
La Voie Tanner file à droite mais on va poursuivre à la verticale. On s'élève difficilement au sommet de la niche, puis on grimpe dans un dièdre ouvert jusqu'à la corniche fuyante sous les surplombs noirs. Installer à gauche un relais inconfortable à coté d'un bloc saillant. - R4
On continue l'escalade par un premier passage en surplomb, puis s'élever dans une grande dalle extrêmement raide où la monotonie de la pose d'une série de pitons et étriers le long de la fissure jaune est compensée par l'impression de vide qui s'accroit peu à peu;on arrive enfin dans un renfoncement et par une nouvelle fissure déversée on atteint la corniche spacieuse tout à coté de l'émergence de la Cheminée Oblique. - R5-      On termine par un petit dièdre sans difficulté.

   VI  -  Voie de la Grande Brèche
Première par:  Dr. Albert, Gisèle Albert     le 8 Octobre 1940
Escalade " artificielle difficile "       - Encordement 25 mètres

La première étape en escalade artificielle peu difficile, la 2me en escalade libre avec des passages très difficiles, la 3ème en escalade artificielle très difficile.
 De la Grande Brèche, entre la Grande Lame et la Lame Ouest descend une fissure qui s'élargit d'abord en dièdre surplombant puis en couloir oblique qui se referme à la base de la muraille.
Franchir les premiers mètres verticaux et lisses par traction directe sur pitons. La fissure s'ouvre un peu en petit dièdre et l'on escalade des blocs empilés qui forment son arête gauche; on atteint alors l'extrémité de la corniche broussailleuse venue de la Face Nord du Rocher des Goudes; l'on poursuit dans la fissure devenue moins raide et plus facile jusqu'à une niche à la base d'un grand couloir.- R1.
On y gravit une dalle concave très lisse et l'on contourne par la gauche une zone verticale sans prises, puis l'on reprend l'escalade sans difficultés, du couloir jusqu'à une étroite corniche. On s'élève dans une courte dalle fissurée coupée par un replat large de quelques centimètres. A ce niveau le couloir s'est fortement rétréci et ne forme plus qu'une étroite cheminée, trop étroite pour y pénétrer. On a devant soit une dalle lisse limitée à gauche par une énorme écaille peu solide; franchir ce passage exposé en opposition entre la cheminée et l'écaille et atteindre une corniche confortable. - R2.
Au dessus un dièdre de roche noire surplombe fortement jusqu'à un toit en pan coupé; les prises y sont rares et l'escalade rendue difficile par le devers de la muraille; à l'aide de pitons peu sûrs on arrive au niveau d'un bloc en stalactite pendu sous le toit; on le contourne par la gauche en sortant du dièdre et l'on continue le long d'une fissure oblique.

VII - Voie dite de la Face Nord de la Lame Ouest
Première par G. Livanos, Bimar le 15 Août 194O
Escalade " Artificielle difficile" - Encordement: 25 m.
Les difficultés rencontrées sont soutenues et à peu près ininterrompues; elles forment un ensemble très homogènes; les trois derniers relais sont médiocres sur des replats exigüs.

Départ quelques mètres à droite de l'itinéraire précédent sous un long toit oblique. Grimper dans une dalle fissurée, puis obliquer à gauche sous un surplomb accentué ; derrière une grosse écaille  plaquée à la paroi on trouve une fissure qui coupe le toit oblique et que l'on remonte jusqu'à la corniche broussailleuse. - R1
Continuer sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un rétablissement amène sur une plateforme exigüe. -
R2
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage atteindre une marche de rocher cassé. Abandonner le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la muraille gauche. Au niveau d'une strate horizontale, revenir à droite et monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée en cet endroit; on le franchit sur des étriers et l'on entre dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de rocher brisé. Parvenu sous un troisième surplomb, on quitte la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête (aérien et exposé). Gravir une courte dalle,puis une fissure terreuse qui échancre une corniche spacieuse.-
R3 - (26 mètres depuis le R.2 ).
Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau de la Grande Lame à proximité du cairn du sommet.

VIII - Voie des Baignoires ou de la Fenêtre
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 15 mètres

Plusieurs passages très difficiles contrastent avec le reste de l'escalade de difficultés assez courantes.

Primitivement appelée voie de la Fenêtre parce qu'elle arrive dans la fenêtre du haut de la Lame Ouest, elle est plus connue sous le nom de voie des Baignoires; au cours de la 2éme étape on traverse deux conques creusées dans la paroi, qu'avec un peu d'imagination on a comparé à des baignoires. Départ sur la droite du toit oblique de l'itinéraire précédent. Remonter une fissure dont les premiers mètres sont verticaux et dont la pente s'atténue ensuite au niveau d'un chêne vert.-R1.
Attaquer alors une nouvelle fissure à demi-bouchée par l'aragonite le long de laquelle on progresse sur des pitons très espacés. Le parcours de sa partie supérieure, à l'entrée de la première baignoire est délicat par suite de la mauvaise qualité du rocher.- R2.
Sur la droite escalader une fissure oblique qui entaille des roches noires et par une traversée à gauche sur une corniche délitée on atteint la 2ème baignoire beaucoup plus petite .Sur son bord remonter une courte fissure en surplomb très accusé: il faut alors se rétablir péniblement sur l'extrémité d'une minuscule plateforme en balcon (exposé) .-R3.
Revenir un peu à droite par une traversée sur étriers pour atteindre une fissure colmatée à son origine qui monte dans une dalle en surplomb; la pose des premiers pitons y est très pénible. Aux premiers mètres très difficiles succède une zone plus commode, puis la fissure s'élargit et l'on arrive sur un replat; exécuter alors une vire délicate vers la droite pour rejoindre une corniche terreuse.- R4.
Franchir un petit dièdre fissuré qui débouche sur une plateforme; Au dessus passer un surplomb en remontant une fissure terreuse qui finit sur une belle plateforme.-R5.
Escalader une cheminée barrée par un ressaut surplombant à laquelle fait suite un dièdre extrêmement pourri et fragmenté qui aboutit dans la fenêtre.- R6.
Terminer l'escalade par un passage exposé dans des rochers brisés en équilibre qui forment le toit de la fenêtre.

 

LE ROC de ST MICHEL D'EAU DOUCE

 


Ce ne sont pas les Dolomites, mais le Rocher de St Michel d'Eau Douce sous la neige  pour la Noel de 1940 - Cliché Dr. Albert

Cet énorme quadrilatère rocheux est campé entre les vallons de la Mounine et de Miougranier; il clôture à l'Est le Cirque de St. Michel d'Eau Douce.
Couronné par un vaste plateau herbeux ( Alt.321 m.) auquel on accède très facilement, les mains dans les poches, par son angle Nord-Est, il représenterait le type parfait de la montagne à vaches de Samivel, si celles-ci figuraient dans la faune de Marseilleveyre. Cependant à part le passage du nord-est et la paroi Est depuis longtemps effondrée et en voie de nivellement, le Roc de St. Michel est ceinturé par des falaises de belle allure dont le développement total atteint 800 mètres de longueur.

Elles furent le théâtre de fort belles prouesses et sont actuellement l'un des champs d'action les plus fréquentés par les grimpeurs marseillais: en 1941 on y dénombrait 29 itinéraires d'escalade.

La Face Nord relativement peu élevée- 60 mètres en moyenne est fort raide; elle est creusée à sa base par la Grotte de St. Michel d'Eau Douce, au porche curieusement rectangulaire. Sans nous attarder à des considérations de toponymie superflue ici, indiquons qu'au tout au fond de cette grotte, dans une salle où l'on accède par une courte descente facile dans un boyau visqueux, on trouve de l'eau en toute saison, ainsi d'ailleurs que dans la Grotte de l'Ermite, sa voisine de la Face Ouest. Point n'est besoin de chercher ailleurs le patronyme " St. Michel d'Eau Douce "
La première exploration de la Face Nord se fit à rebrousse poil si l'on peut dire, par une descente en trois rappels devenue classique. Quant à la première escalade, elle fut réussie par Meunier, qui tentant l'assaut de l'arête V. Martin, alors inviolée, dérailla dans la Face Nord et arriva au sommet de celle-ci non loin de la verticale de la grotte.
Entre les faces Nord et Ouest, un saillant très aigu dans sa moitié inférieure: c'est l'arête V. Martin. Cet éperon résista longtemps aux tentatives des grimpeurs et ne fut vaincu qu'en 1937 par Ramond.
Au-delà, la muraille s'infléchit vers le Sud et acquiert dans la face Ouest son plus bel aspect de grande paroi: longue de 280 m. et haute de 75 à 80 m. elle domine majestueusement le Vallon de Miougranier et fait face au hameau des Goudes.

Immédiatement à droite de l'Arête V. Martin s'ouvre la Grotte de l'Ermite,- appellation donnée en souvenir du moine qui y construisit au XIVème siècle un ermitage dont il ne reste plus aujourd'hui que des fragments de maçonnerie - elle est couverte par une formidable voûte en plein cintre; tout au fond dans un réduit se trouve une source pérenne.
Trois contrefort épaulent la Face Ouest, à distance égale des autres: le contrefort central, parcouru par la Voie du Pin est encadré au Nord par celui de la Lézarde, le plus important, et au Sud par celui de la Voie Directe. Entre eux deux zones redoutables de muraille le plus souvent surplombantes : La Paroi Jaune et le mur de la Voie de l'Os.
La " première de la Face Ouest fut faite en 1928 par Nevière; tout seul le long de la Lézarde; cet exploit fut jugé tellement extraordinaire à l'époque qu'il rencontra une incrédulité générale, d'autant plus qu'il fallu attendre plusieurs années avant qu'il soit renouvelé par une cordée conduite par Frendo; à notre connaissance cette escalade n'a plus été refaite en solo.
On trouve dans cette face tous les types difficiles de l'escalade libre et artificielle, mais pas d'itinéraires faciles.
Au niveau du Pas de la Demi-Lune, la falaise fait un nouveau coude vers l'Est formant encore un saillant aigu: l'Arête de la Cordée; à cet endroit le chaînon du Rocher des Goudes et des Lames se rattache au Roc de St. Michel par une étroite arête horizontale. Conquise en 1928 par le groupe de grimpeurs " La Cordée " elle fut la première escalade réussie dans les murailles de St. Michel, précédant de 15 jours l'ascension solitaire de Nevière à la Lézarde.
Dans l'ensemble facile - sauf au pas du becquet, plus impressionnant que difficile, -l'Arête de la Cordée est certainement l'itinéraire le plus fréquenté de St. Michel; il est aussi celui d'où l'on jouit du plus beau panorama.
La Face Sud d'abord très élevée et verticale ( 80 m.) s'abaisse graduellement vers le Vallon de la Mounine et prend à son approche un caractère plus débonnaire; elle est sillonnée par de grandes corniches en son milieu et sa hauteur n'atteint plus que 4O mètres à l'arête de la Barre de Fer qui la termine à l'Est. La proximité de la mer et l'action conjugué du soleil et des vents humides du sud-est y activent la décomposition du rocher; la végétation s'accumule sur les nombreuses corniches et plateformes sculptées par l'érosion et par ci par là,les pins se développent vigoureusement.
La première escalade de cette face est due à Leguen qui parcouru en 1931 la Voie des Deux Anes, on y trouve des itinéraires d'escalade généralement peu difficiles sauf dans le secteur voisin de l'Arête de la Cordée où règne l'escalade artificielle.

Escalades de la Face Nord du Rocher de St Michel
 


La Face Nord du Roc de St Michel - La Grotte de St Michel d'Eau Douce - Cliché Dr. Albert
 

I - Voie Meunier
II - L' X de Meunier
III - Le Dièdre noir
IV - Remontée des Trois rappels
V - Descente des Trois Rappels
 

I - Voie Meunier
Première par: J.Meunier, J.Bouisson, Guenin - en 1935-
Escalade "libre difficile " -  Encordement 20 m.

En général très facile on y trouve néanmoins deux passages fort difficiles au début de la 2ème étape surtout, puis dans la 4 ème. Ce fut la première escalade de la Face Nord de St. Michel. Cette voie était improprement appelée " Arête V. Martin " avant que fut réussi l'itinéraire Ramond sur cette arête.En réalité si son origine en est voisin, elle ne l'effleure qu'au premier relais, puis elle parcours en écharpe la Face Nord et sa sortie se situe presqu'au dessus du porche de la grotte St. Michel.
L'escalade débute à gauche du taillant de l'arête par une cheminée étroite et raide au commencement puis s'évasant à sa sortie sur la corniche où se trouve le bloc adossé à la dalle V. Martin. - R1.
Quelques mètres plus à gauche s'élève un dièdre vertical que l'on gravit en opposition sur des prises infimes et dont on sort par son bord gauche ( passage très difficile sans Piton),-c'est le clou de la Voie Meunier- puis on escalade une dalle assez lisse en obliquant à gauche en direction d'un chêne vert. - R2
On parcours ensuite une corniche ascendante facile qui aboutit à une nouvelle corniche inclinée. - R3 -
Escalader à son extrémité Est une nouvelle dalle fissurée lisse, puis une cheminée terreuse délitée on arrive sur une corniche "en trottoir" - R4
Toujours en direction Est une fissure glissante barrée par un bloc coincé termine l'escalade.

II - L' X de Meunier
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert, Paul Albert le 20 Novembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 m.

A la première étape où se trouve un passage d'escalade libre très difficile succède une étape en escalade artificielle difficile; la 3ème étape est en escalade libre facile, la 4ème en artificielle courante; dans la dernière un passage artificiel court mais très difficile.

Son appellation assez tirée par les cheveux, vient de ce que cet itinéraire forme un "X" avec la voie Meunier qu'elle coupe en son milieu. A mi-chemin entre l'Arête V. Martin et la grotte de S. Michel, on remarque dans la muraille une grande dalle carrée de couleur sombre: le tableau noir. Immédiatement au dessous et un peu sur la droite on remonte une grosse fissure courbe formée par un bloc détaché, puis l'on s'engage dans une autre fissure verticale où l'on progresse par verrouillement de la main gauche; on en sort difficilement vers la droite pour escalader une dalle où l'on trouve de bonnes prises. Relais sur une plateforme.- R1 -
Escalader un petit dièdre qui surplombe sur le relais et sortir par la droite; on grimpe alors dans une dalle sur des pitons très espacés et l'on monte une nouvelle fissure d'abord surplombante puis moins raide lorsqu'elle s'incurve vers la gauche. Gravir ensuite par coincement une courte cheminée très lisse et terminer l'étape par une fissure facilement passable à la "Dulfer". - R2.
Grimper alors dans une dalle fissurée après laquelle on coupe la voie Meunier dans une petite cheminée peu inclinée; continuant tout droit on escalade un ressaut au dessus duquel on arrive dans un recoin herbeux. R3
Continuer l'escalade sur pitons le long d'une fissure bouchée par des coulées de calcaire noir; arrivé au niveau d'une grosse écaille sur la gauche, traverser par une grande enjambée puis escalader une très courte fissure vers une corniche en "trottoir".- R4.
Revenir à droite et après un pas délicat monter sur un gros bloc à demi détaché; passer sur des pitons peu surs une courte fissure oblique fortement surplombante ( difficile et exposé ) puis ramoner la cheminée qui lui fait suite jusqu'au sommet.

III - Le Dièdre noir
Première par: Dr. Albert, G. Livanos (leader à tour de rôle) le 24 Août 1941
Escalade :"artificielle extrêmement difficile "- Encordement: 25 m.- triple encordement à 15 mètres d'intervalle pour la 4ème étape.

Les 3 premières étapes en escalade " artificielle très difficile" ;la 4ème étape en escalade "artificielle extrêmement difficile et exposée" ; dans la dernière étape les passages artificiels alternent avec l'escalade libre de difficultés courantes.
A mi chemin entre l'arête V. Martin et la grotte se trouve un très long dièdre noir coupant en oblique la partie moyenne de la paroi; il prend naissance au dessus du "tableau noir" et se termine sous un toit impressionnant, sur toute sa longueur il surplombe sans discontinuité..

On commence l'escalade sous le tableau noir par une fissure en "Y" dont on suit la branche gauche jusqu'à une faille horizontale; par une courte traversée à gauche on atteint une 2ème fissure un peu surplombante; on la suit alors dans la dalle noire jusqu'au toit qui la surmonte. Virer vers la gauche se rétablir sur un replat de quelques centimètres carrés.- R1 -
On pénètre dans le dièdre noir par une fissure-cheminée; il faut poursuivre vers la gauche sur des pitons posés dans le fond du dièdre dont les deux faces surplombes. On dépasse un coude où la fissure se rapproche de la verticale (très difficile) et l'on grimpe sur une écaille peu solide.-R2 -
Continuer l'escalade dans la paroi gauche où l'on trouve de rares prises, puis l'on reprend l'ascension au fond du dièdre devenu plus profond et plus facile. A quelques mètres sous le toit on atteint à gauche un renfoncement incliné où il est préférable d'installer un relais pour faciliter le coulissage des cordes dans l'étape suivante. - R3.
Il faut d'ailleurs utiliser le triple encordement à 15m. d'intervalle pour pouvoir continuer sans trop d'encombres. Passer le premier ressaut et parvenu sous le toit sortir vers l'extérieur en opposition sur un piton posé dans le fond. Il faut alors atteindre le bord droit du dièdre en une enjambée impressionnante et très aérienne et le remonter un peu pour effectuer vers la droite une traversée extrêmement difficile et exposée sur des blocs branlants; puis on escalade une courte dalle en direction d'un genévrier sur une corniche.- R4
 Si l'on n'a pas fait le 3ème relais dans le haut du dièdre, les cordes coulisses très mal dans la traversée et rende son passage dangereux.
Les grosses difficultés sont terminées à ce relais. Revenant à gauche par une traversée horizontale; on escalade une belle dalle à petites prises, peu inclinée et très sure. Lorsqu'elle se redresse on aperçoit à droite une corniche ascendante très étroite formée par une diaclase oblique; on la remonte pour terminer l'escalade dans un petit couloir terreux.

IV - Remontée des Trois rappels
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, G. Livanos le 5 Novembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 215 m.-

Dans la première étape: alternance de passages artificiels et d'escalade libre; la 2èmè étape en escalade artificielle avec un passage difficile vers le haut; dans la 3ème étape une belle fissure à la "dulfer"; puis une dernière étape en escalade libre facile..
On suit à peu près la ligne de descente des Trois Rappels en empruntant une série de fissures à leur gauche (Est)
Départ à une dizaine de mètres à l'Est de la Grotte dans une fissure colmatée par l'aragonite noire, où l'eau suinte en toute saison après la pluie. La première partie se monte "à la Dulfer" puis la fissure s'évase au niveau d'une corniche exigüe. Au dessus elle se redresse et se divise en deux branches entre lesquelles se circonscrit un dièdre vertical que l'on passe en opposition; on rencontre alors une 2èmè corniche, puis après une fissure facile une 3ème corniche. A droite un anneau scellé du 3me rappel. - R1.
Continuer l'escalade dans une fissure d'abord facile, puis verticale et terreuse.Après quelques mètres elle s'incline légèrement vers la gauche, puis se perd dans un bombement délité. A ce niveau virer à gauche par un pas difficile vers un replat convexe peu incliné, puis monter droit dans une dalle raide teintée en noir par les eaux (difficile) après laquelle on arrive sur une 4ème corniche. - R2.
Aller à droite vers un groupe de 3 fissures en éventail. Escalader celle de gauche en opposition " à la Dulfer",on débouche sur une plateforme assez vaste: à droite anneau scellé du 2me rappel. - R3.
Au dessus on gravit des dalles faciles en suivant un éperon de rocher pourri.

V - Descente des Trois Rappels
Première par une cordée conduite par P. Bernard vers 193O
Hauteur totale : 55 mètres - Une corde de 5O mètres

Un court tracé noir descend des barres inférieures du plateau de St. Michel et conduit au premier rappel en haut de la face Nord. Très court- 12 mètres- il est aussi très facile le long d'une pente modérée.
Sur une plateforme spacieuse on trouve l'anneau scellé du 2éme rappel plus long et vertical:2Om.
On arrive sur une corniche que l'on suit vers l'ouest pendant 5 à 6 mètres pour atteindre l'anneau du 3me rappel lui aussi scellé dans la roche. Après un départ dans une dalle verticale, on fait quelques mètres en fil d'araignée, puis on atterrit non loin de la grotte après 25 mètres de descente.

Arête Victor Martin ( N° II sur la photo de la Face Ouest )
Première par: Ramond, Roubaud le 2 Octobre 1937
Escalade " libre très difficile " -  Encordement 2O M.

1ère et 2ème étape faciles; 3ème et 4ème étapes: très difficile; 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile. - les relais sont tous excellents .
Elle limite au nord la Face Ouest du Roc St. Michel. Très mince dans le bas, elle se perd dans le haut de la paroi où elle se termine par des dalles bombées.
Le premier essai de cette arête, le 9 Juillet 19O5, se termine tragiquement par la mort de V. Martin, qui décrocha probablement dans la dalle de la 3ème étape; une grosse broche en fer coincée dans une fissure reste le seul témoignage de sa tentative car il était "en solo" ; elle fut posée en effet quelque temps après par ses camarades du Climber's Club: Guéry, Hermitte et Gras qui tentaient de venger son échec tragique, mais ne purent aller plus loin, malgré qu'ils aient pris la précaution, les premiers, de se faire lancer d'en haut une corde qui se trouva trop courte.
En 1928 le groupe "La Cordée" procéda à un troisième essai qui aboutit encore à un échec, en contournant par la gauche la dalle V. Martin jugée impraticable; ces grimpeurs firent un crochet dans la Face Nord- repris plus tard par Meunier.- et revinrent sur l'arête au pied de la grande dalle lisse gravie par Rebuffat en 1941, mais ils ne soupçonnèrent pas l'existence du difficile passage qui contourne l'arête par la droite au dessus de la grotte de l'Ermite, ou peut-être l'ayant découvert, le jugèrent-ils trop hasardeux ? Ils se firent hisser par un câble lancé d'en haut et leur leader arriva en haut tiré par les camarades. ( Ces renseignements sont extraits d'une conférence que P. Nevière fit à la Sté. des Excursionnistes Marseillais en 1929 ) Bien entendu une ascension faite dans ces conditions ne peut pas être considérée comme la vraie première de l'Arête V. Martin

 

Face Ouest du Roc de St Michel
Vue du sommet du Rocher des Goudes - Cliché Dr. Albert

I - La Lézarde
II - Ar
ête Victor Martin
III - L'Hyper Lézarde
IV - La Super Lézarde
V - Voie de la Paroi Jaune
VI - La Faucille

VII - La Voie du Pin
VIII - La Voie du Pin "Directe"
IX - La Voie de l'Os
X - La Voie Directe
XI La Fissure de la Bonne Mère


I / La Lézarde
Première par: P. Nevière " en solo" le 8 Mars 1928
Escalade " libre difficile" - Encordement 2O Mètres
1ere étape très facile; 2ème étape difficile; 3ème étape plus facile mais moins sûre; 4ème étape difficile; 5ème étape peu difficile.
Nota : Première féminine par Gisèle Albert le 24 Juin 1939

A quelque distance au sud de la grotte de l'Ermite, un premier contrefort rocheux semble étayer la muraille jusqu'à mi-hauteur; la grande Lézarde zèbre la paroi au dessus de cet éperon. Cette escalade fut la première de la Face Ouest de St. Michel.
Presque sur le taillant de l'éperon et dans son flanc sud, gravir une cheminée facile. Quelques gradins et une cheminée oblique; relais sur une corniche herbeuse.-
R1
A l'extrémité sud de cette corniche on est au pied de la Lézarde. Dès le début une étroite fissure oblique s'élevant de droite à gauche dans une dalle verticale: son parcours quoique sûr est rendu difficile par l'espacement et la petitesse des prises; on débouche sur un relais terreux.
- R2
Au dessus la fissure s'élargit et devient une cheminée assez raide: les bonnes prises y sont rares et la solidité du rocher douteuse vers le haut; on atteint un deuxième replat terreux.( Dans une anfractuosité, boite en fer du carnet).
- R3
La lézarde prend alors l'aspect d'un dièdre encombré de terre et d'arbustes, puis lisse et vertical. En sortir par son arête gauche et suivre une fissure oblique dont la pente s'atténue rapidement et devient plus facile; traverser une dalle et arriver sur une belle corniche.
-R4
Pour ceux que le ramonage des dièdres lisses embarrasse, il est préférable de quitter le 3ème relais par la gauche et grimper droit dans la dalle. Gravir ensuite une courte cheminée fortement surplombante et se rétablir à l'aide d'un genévrier mort sur un éboulis. Cette dernière étape peut aussi se faire en gravissant le petit dièdre sur la gauche.
La Lézarde est encadrée de chaque coté par deux itinéraires d'escalade artificielle. L'Hyper Lézarde et la Super Lézarde, qui n'ont de commun avec la voie de Nevière que la proximité de leur voisinage; leurs appellations emphatiques paraissent donc dues à un excès d'imagination de leurs auteurs.

III / L'Hyper Lézarde
Première par: G. Livanos, H. Joubard, M. Forestier, A. Coudray le" 7 Septembre 1941

Escalade " artificielle difficile" - Encordement 25 mètres

Les trois premières étapes en escalade artificielle difficile soutenue, les deux dernières en escalade libre coupées de quelques passages artificiels.
Ce n'est pas une rectification de la Lézarde, ni une variante. Parti sur le coté gauche du contrefort cet itinéraire converge vers la voie Nevière, le croise dans le dièdre au dessus du 3ème relais et finit plus au sud dans une combe rocheuse qui échancre largement le dernier étage de la Face Ouest. Le préfixe " Hyper" lui a sans doute été attribué pour mettre en valeur ses difficultés plus grandes que celles de la Lézarde.
Départ dans l'angle sud de la terrasse inférieure de la Grotte de l'Ermite, au voisinage du pointillé jaune.. On monte sur un petit gradin facile, puis on escalade une courte fissure dont on sort à gauche sur un replat incliné. Au dessus on s'élève le long d'une mince rainure qui se creuse plus haut derrière un feuillet et mène à une plateforme. -
R1
Monter dans une fissure au dessus du relais et après 4 ou 5m. prendre pied sur un replat pourri en faisant une courte traversée sur la droite. Gravir alors un système de fissures très raides, puis surplombantes; on se dresse ensuite sur une vire et l'on se rétablit à droite sur la corniche herbeuse de la Lézarde.
- R2.
Quelques mètres à droite s'élever dans une dalle fissurée très raide, on parvient à un recoin embroussaillé suivi d'un petit surplomb que l'on passe sur la droite. Au dessus on s'engage dans une fissure terreuse qui s'élargit et mène à une zone très pourrie. Un dernier surplomb de blocs brisés se contourne par la droite et l'on arrive au 3ème relais de la Voie Nevière.-
R3
On gravit le dièdre lisse de cet itinéraire et à mi-hauteur on l'abandonne par un pas à droite pour entrer dans un dièdre divergeant. Au bout de 5 mètres on passe un ressaut, puis une zone facile mais délitée conduit à une vaste corniche " en trottoir".-
R4.
Franchir au dessus un petit mur surplombant et arriver par un couloir peu incliné sur le plateau.

IV / La Super Lézarde
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le l8 Novembre 194O

Escalade : "Artificielle difficile " - Encordement 2O m.

La 1ère et 3ème étape: en escalade artificielle très difficile et soutenue; la 4ème en escalade libre courante; dans les 2ème et 5ème alternance des deux types d'escalade.
A quelques mètres à droite du contrefort de la Lézarde, une cheminée fissure rectiligne et surplombante borde la Paroi Jaune. A mi-hauteur de la muraille elle s'incurve vers la droite et une arête arrondie lui fait suite jusqu'au sommet. C'est une autre Lézarde plus rectiligne et plus difficile.
Au départ sur une large corniche, deux fissures parallèles très raides. Prendre celle de gauche et l'escalader pendant 1O mètres en traction directe; par la suite on trouve quelques prises sur la droite et l'on parvient sur la plateforme. -
R1
La fissure s'est élargit en couloir. Traverser vers la gauche une petite arête secondaire et monter dans le dièdre qu'elle délimite. Le couloir se resserre et devient vertical, le rocher y est moins bon. On parvient sous un surplomb que l'on passe par la droite sur des pitons peu solides et l'on arrive dans une niche triangulaire où se trouve les restes d'un énorme nid de rapaces. -
R2
Sortir par le plafond et s'engager dans une cheminée d'aragonite peu profonde et déversée. La pente est franchement négative jusqu'à un bloc coincé et colmaté qui barre le passage; le contourner par la droite et se rétablir sur son sommet. On poursuit l'escalade dans une zone un peu moins surplombante et l'on arrive à hauteur d'un figuier qui a poussé paradoxalement à l'envers sous un toit. En ce point - la fissure rectiligne que l'on suivait depuis le bas se perd dans la Paroi Jaune. On l'abandonne pour suivre à gauche une vire ascendante très raide et même surplombante. On retrouve bientôt la verticale dans une petite cheminée qui débouche dans le bas de la combe rocheuse; on passe des blocs faciles et l'on atteint une plateforme. -
R3.
Laisser à gauche la fissure facile qui monte au dessus du relais et prendre une autre fissure vers la droite qui s'élève dans l'axe de la cheminée du départ. Après avoir surmonté un court passage de dalle raide, on poursuit l'escalade sans difficultés jusqu'à une belle corniche qui délimite le haut de la combe. -
R4
Trois mètres à droite une large fissure coupée au milieu par une écaille et aux trois-quarts par un genévrier, on évite la première partie en grimpant dans la dalle qui surplombe légèrement le relais; le rocher y est excellent; on vire au niveau de l'écaille pour rejoindre la fissure que l'on suit jusqu'au sommet

V / Voie de la Paroi Jaune
Première par: G. Livanos, R. Tanner ( leader à tour de rôle) le 23 Mai 1941
Escalade " artificielle extrêmement difficile"  - Encordement :3O mètres.

Il faut prévoir le triple encordement de même intervalle pour la troisième étape. Tous les relais doivent être faits sur " étriers " ou escarpolettes.C'est le type parfait de l'escalade artificielle au cours de laquelle on ne rencontre aucun passage de libre. Les difficultés y sont considérables et surtout très soutenues. La Paroi Jaune est une immense dalle de 75 mètres de hauteur sur 5O de largeur, dominée à son sommet par des surplombs menaçants; de couleur ocre, elle est striée par des coulées noires en son milieu. Vue d'en bas, elle surplombe régulièrement et continuellement, si bien qu'une ligne verticale abaissée du sommet passe à plus de 5 mètres en dehors de la base de la muraille.
Il faut l'éclairage à jour frisant du soleil de midi pour discerner un peu de relief dans la partie supérieure, le reste est désespérément lisse et plat.
Tenter de forcer une pareille muraille paraissait une gageure, car malgré que la technique de l'escalade artificielle ait atteint en 1941 un haut degré de perfection, il était aisé de prévoir la somme de difficultés qu'il faudrait y surmonter. Aussi n'est ce qu'après plusieurs tentatives de longue durée que Livanos et Tanner parvinrent au terme de ce magnifique itinéraire.
Le nombre de pitons qu'ils y employèrent - plus de 80 - témoigne éloquemment de la valeur de leur exploit; il semble d'ailleurs qu'il ne soit que très difficilement réalisable dans une seule séance et seulement par des moyens exceptionnels: un groupe de deux cordées opérant en tandem, l'une posant les pitons, l'autre les enlevant. Et encore faut-il envisager dans ces conditions au moins 12 à 15 heures d'escalade.
Après cette réussite, la Voie de la Paroi Jaune fut considérée comme l'apothéose de l'escalade artificielle, d'autant plus que l'âpreté de l'ascension est corsée par l'impression de grand vide que le grimpeur éprouve tout au long du parcours; il est rare en effet d'avoir du rocher sous les pieds et sans relâche il faut passer d'un étrier à l'autre en plein ciel. Aujourd'hui encore en 1943, si l'on a réussi à vaincre dans d'autres parcours des obstacles plus aigus, il n'en est pas moins vrai que l'on na pas encore fait dans dans les Calanques d'autres voies aussi soutenues
La caractéristique essentielle de la Paroi Jaune, nous l'avons déjà dit, est la progression continuelle sur pitons. Ils sont généralement difficile à poser mais plus particulièrement dans le milieu de la 2ème étape qui est le gros morceau du parcours; la 3ème étape, au niveau du cône, est également semée de passages scabreux.
La ligne d'escalade s'élève dans la moitié droite ( Sud) de la Paroi.
Après avoir franchi le ressaut facile du bas et dépassé une banquette herbeuse, on grimpe sans difficultés vers une courte cheminée déversée où l'on trouve de suite les premiers ennuis de "pitonnage" dans les feuillets d'aragonite du fond. On atteint bientôt un étroit replat sur la gauche.- R1.
On peut également arriver là, beaucoup plus facilement et en escalade libre en grimpant plus à droite dans une fissure raide et en faisant une jolie vire le long d'une strate horizontale.
Sur la gauche du relais, on s'élève le long d'une étroite et courte fissure et l'on monte sur un petit amas de roches brisées. La pente devient négative et il faut poursuivre l'ascension dans une dalle absolument lisse en progressant sur les pitons tous très espacés, posés au hasard des rares défauts du rocher. On parcourt bientôt une zone où l'escalade est particulièrement exposée car on doit employer des jumelages de clous mal coincés dans des trous borgnes; puis on atteint enfin une fissure terreuse où la sécurité devient meilleure, mais elle se ferme un peu plus haut; et l'on continue sur la gauche le long d'une nouvelle fissure parallèle formée par une grosse écaille presque entièrement détachée. Deux pitons y sont posés avec le minimum de brutalité car on risque de faire écrouler ce bloc d'un tonnage impressionnant, continuant tout droit on gravit alors un petit dièdre assez facile et l'on s'arrête à son sommet sur des étriers.-R2
Lors de la première, Livanos et Tanner, cherchant à rejoindre au plus tôt une cheminée encaissée qui s'ouvre à quelques mètres sur la gauche de la grosse écaille, exécutèrent sur celle-ci une délicate traversée et allèrent se loger sur un minuscule replat marqué par quelques broussailles où ils firent leur 2ème relais. Mais cela les obligeait à faire peu après un 3ème relais sous le cône et à perdre un temps précieux en manoeuvres diverses.Quitter le 2ème relais en traversant à l'horizontale et sur la gauche une dalle bombée pour atteindre une cheminée encaissée que l'on remonte jusqu'à hauteur d'une écaille encore sur la gauche. Une courte vire sur de bonnes prises et l'on grimpe sur son sommet. C'est là que Livanos et Tanner durent faire leur 3ème relais dont nous avons parlé plus haut. Monter droit dans une dalle verticale et attaquer le bombement où la pente négative s'accentue; c'est une zone de rocher blanc, encadré de part et d'autre par des dalles noires qui a la forme d'un cône inversé. La progression s'y trouve à nouveau gênée par des difficultés de pitonnage. Enfin on arrive dans une petite cheminée d'aragonite rouge et peu après on atteint une strate horizontale. Virer alors à gauche vers une série de marches sur lesquelles on fait le 3ème relais.- R3
Il ne reste plus qu'à passer l'encorbellement du sommet. Revenir à droite et reprendre la cheminée rouge qui se creuse mais en même temps déverse fortement. Après quelques mètres assez aisés malgré que l'on soit de plus en plus déporté dans l'espace, on franchit un dernier surplomb très prononcé d'où l'on peut admirer en son entier, devant soi et en dessous! toute la formidable muraille que l'on vient de gravir. Il ne reste plus que l'escalade banale d'une petite cheminée verticale pour déboucher sur le plateau de St. Michel.

 

VI / La Faucille
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Décembre 1941 (leader à tour de rôle )
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres

Première étape le plus souvent en escalade libre avec deux courts passages artificiels; 2ème étape en escalade "artificielle assez difficile; 3ème étape en escalade libre; 4ème étape très difficile en "escalade artificielle " ainsi que la 5me plus facile; 6ème étape courte et peu difficile.
La Voie de la Faucille limite au Sud la Paroi jaune, qu'elle sépare du contrefort central de la face Ouest; après un trajet à peu-près vertical jusqu'à moitié de sa hauteur, elle s'infléchit d'abord vers la gauche, puis s'incurve franchement vers la droite; tout en haut elle devient horizontale le long de la dernière strate de la paroi et se termine dans un dièdre fissuré; ce parcours sinueux rappelle, avec un peu de bonne volonté, la silhouette d'une faucille.
Après avoir passé la murette du bas puis la banquette herbeuse, on attaque dans le flanc nord du contrefort une courte dalle lisse de pente modérée, puis à l'aide d'une courte échelle ou à défaut d'un étrier on arrive sous le bord gauche d'une plaque accolée, que l'on gravit très difficilement à "la Dulfer " (exposé); on continue en obliquant sur la gauche vers un petit replat. Passer un court dièdre vertical qui échancre une étroite corniche couverte de terre et de broussailles. Virer à gauche et remonter une petite fissure oblique dans laquelle il faut se hausser le plus possible pour atteindre sur la droite une prise très haute dans une dalle bombée ; poser un piton à bout de bras et un étrier qui permettra l'accès à un replat sur une vire de rocher médiocre.- R1 -
Revenant une nouvelle fois à gauche par une traversée délicate on grimpe le long d'une fissure très mince qui s'infléchit peu après vers la droite; monter avec précaution sur un bloc détaché, puis continuer dans la fissure devenue verticale et plus facile. Sous un toit à pan coupé, virer vers la gauche par une grande enjambée et atteindre une niche creusée sous un surplomb, où le leader s'encastre pour faire le 2me relais. - R2 -
Pour éviter des manoeuvres de corde compliquées dans un espace aussi restreint, le second prend alors la direction des opérations, double le leader, et remonte une fissure surplombante difficile, après laquelle il arrive sur une corniche fortement ascendante; un peu plus haut il dépasse un genévrier et installe un relais médiocre à la base d'une petite cheminée. -R3 -
On escalade d'abord par opposition facilement, puis vers le haut il faut se méfier des prises fragiles avant de se rétablir sur une étroite banquette. Au dessus la muraille se creuse dans un surplomb formidable, mais sur la droite une fissure courbe et déversée l'évite en partie. les premiers sont relativement faciles puis il faut passer une zone heureusement courte où la solidité des pitons devient problématique; vers le milieu de la fissure l'escalade reprend normalement jusqu'à une nouvelle zone très difficile, trois mètres environ avant une niche que l'on aperçoit sur la droite; la fissure déverse de plus en plus puis s'interrompt totalement: il faut s'élever le plus possible pour poser un piton dans un trou que l'on devine derrière une prise; il ne reste plus qu'à faire une courte vire sur la droite pour pénétrer dans une niche en ogive.- R4.-
( étape difficile et exposée )
Continuer pour une traversée horizontale délicate le long de la strate supérieure de la Face Ouest, après laquelle on monte sur une bonne corniche.- R5.
Terminer en escaladant une dalle bombée dans un renfoncement, puis une très courte fissure.

VII / La Voie du Pin
Première par: R.Tanner, Suzon Dijon, G. Rebuffat, Ch. Magol, le 3 Mars 194O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O mètres -

On trouve dans cet itinéraire une heureuse variété des sortes d'escalade peu courantes: plusieurs traversées de dalles aériennes, des vires descendantes, un passage de cheminée surplombante, etc...
L' escalade libre est représentée par la première étape très facile, la 2ème étape difficile, des fragments peu difficiles des 3èmè et 4ème étapes, la 5ème très difficile et la 6ème étape difficile et très aérienne.
L'escalade artificielle par : une traversée de dalle dans la 3ème étape, un passage de surplomb dans la 4ème et la 7ème difficile. Les relais sont généralement inconfortables.
Diverses tentatives de reconnaissance pendant l'hiver 1939-194O aboutirent le 3 Mars 194O à la découverte de l'itinéraire. La Face Ouest en son centre semble appuyée sur un soubassement de rocher arrondi. Entre la Paroi Jaune à gauche et le mur de la Voie de l'Os à droite une zone de bombement et de surplomb forme le contrefort central. Un gros pin poussé dans un renfoncement d'ocre jaune, à une trentaine de mètres du sol, a donné son nom à la voie d'escalade qui passe à son voisinage.
Du pointillé jaune du Pas de la Demi-Lune qui passe sur le soubassement monter en direction d'une arête secondaire dont l'escalade facile amène sur une corniche.- R1-
On la suit vers le sud jusqu'à un genévrier; attaquer alors une fissure délicate en direction du pin et l'abandonner pour se rétablir vers la droite sur une étroite corniche.- R2.
Monter dans un dièdre qui la clôture au sud et traverser toujours sur la droite une dalle lisse au moyen d'un étrier posé sur son sommet; on remonte alors une grosse fissure puis des dalles jusqu'à un pin malingre - R3
Escalader une fissure légèrement oblique qui parcourt en direction verticale une grande dalle triangulaire et atteindre une niche qui en occupe le sommet après avoir franchi un surplomb difficile.- R4.
S'élever dans une cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition, puis on la quitte en traversant à gauche sur une vire extrêmement étroite et redescendant légèrement on arrive  sur une corniche exigüe bordée de deux genévriers. - R5.
Traverser à l'horizontale vers la gauche sur une belle dalle sur des prises en bénitier( extraordinairement aérien mais sûr ) puis redescendre sur une corniche qui s'élargit peu après et se termine au niveau d'un gros bloc posé.- R6
Descendre encore par une vire délicate pour arriver au pied d'une longue fissure verticale; à droite une dalle rayée de calcique rouge s'avère infranchissable à sa partie supérieure. S'élever difficilement dans la fissure terreuse jusqu'à une zone surplombante; un étrier sur un piton posé dans un défaut de la dalle à droite permet l'accès de la partie supérieure de la fissure devenue plus commode. On dépasse une strate horizontale et l'on termine par l'escalade d'un dièdre lisse pour déboucher sur l'éboulis d'un petit cirque dans les barres inferieures du plateau.

VIII / La Voie du Pin Directe
Première par: G.Livanos, H.Gilles le 9 Février 1941
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 2O Mètres -

L'escalade artificielle prédomine dans cet itinéraire, à l'inverse de la Voie Tanner, dont il est plus une rectification qu'un trajet autonome; il est certain d'ailleurs qu'au point de vue esthétique il est moins beau, car il évite les plus beaux moments d'escalade libre et y suppléé par des passages " à clous" assez courants.
A la verticale du pin monter dans une dalle facile, puis dans un dièdre oblique peu incliné que l'on quitte en escaladant son arête nord jusqu'à un genévrier. On s'élève alors dans la fissure délicate de la voie normale et on l'abandonne pour se rétablir sur une étroite corniche.-R1 .
Peu avant le dièdre qui la clôture au sud, on escalade une fissure très ouverte, puis la dalle raide qui lui fait suite; au dessus de celle-ci on oblique un peu à gauche et l'on atteint un replat contre la muraille qui limite au nord la dalle triangulaire. -R2 -
On monte dans une anfractuosité, puis par une traversée horizontale à droite on arrive sous un ressaut surplombant que l'on franchit difficilement; on a rejoint là la voie normale; monter alors dans une niche triangulaire.- R3
S'élever alors dans la cheminée surplombante qui domine le relais en utilisant l'opposition; on la quitte plus haut en traversant à gauche sur une vire étroite, et redescendant légèrement on arrive sur une corniche exigüe bordée de 2 genévriers. - R4.
Monter alors dans une dalle fissurée d'abord très raide, puis moins inclinée mais très pourrie, au dessus de laquelle on atteint une petite grotte sur la dernière strate horizontale.- R5 -
Virer vers le nord et grimper sur une grosse écaille fortement déversée; passer une fissure et remonter une courte dalle, puis on s'engage dans une cheminée très ouverte aux parois lisses qui débouche sur l'extrémité sud du petit cirque.

IX / La Voie de l'Os
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 2O Avril 1941
Escalade " Artificielle très difficile ". - Encordement : 25 mètres -

Les 1ère, 4ème et 5ème étapes sont en escalade" libre difficile" par contre la 2ème étape est en escalade "artificielle difficile" ainsi que la 3ème " très difficile". - Les premier et 3ème relais sont médiocres, le 2ème doit être fait sur étrier.

A proprement parler dans cet itinéraire il ne fut rien rencontré qui rappelle une pièce quelconque de squelette; il n'y fut pas trouvé non plus d'ossuaire, en lui donnant cette appellation les premiers grimpeurs voulurent seulement traduire par une métaphore les difficultés qu'ils rencontrèrent au cours de la 3ème étape: lors de la première tentative le leader jugea qu'à partir du 2ème relais il trouverait un os extrêmement pénible à avaler et que selon toutes probabilités il lui resterait au gosier. L'exactitude de cette supposition vérifiée lors des trois essais ultérieurs, ne fut infirmé qu'à la 5ème tentative.
Il est probable que ce passage de l'Os se laissera désormais vaincre plus facilement, maintenant que les emplacements des pitons essentiels sont repérables par les traces laissées sur la roche.

A une vingtaine de mètres à la droite de la Voie du Pin on remarque une longue cheminée, assez mal dessinée qui se perd dans des plaques de roche noire à mi-hauteur de la paroi; elle est dominée à sa verticale par une grande dalle bombée et tout en haut de la Face par une longue niche creusée en demi cylindre..Au début se trouvent deux cheminées-fissures parallèles que l'on rejoint en gravissant une dalle raide limitée à gauche par une coulée d'aragonite en formation. Remonter la fissure à gauche jusqu'à un étranglement; on en sort par la droite en franchissant un petit surplomb de bon rocher et l'on pénètre dans la fissure de droite où l'on trouve bientôt une niche peu profonde. - R.1
Escalader des blocs instables, ramoner le bas d'une cheminée lisse, puis virer un peu à droite sur une dalle raide aux prises arrondies. Revenir à gauche dans l'axe de la cheminée qui se creuse légèrement en niche terreuse. Au dessus un bloc surplombant doit être passé grâce à des prises très hautes sur sa partie supérieure et l'on se rétablit sur le replat étroit qu'il forme. Après avoir escaladé une fissure lisse limitée à gauche par un petit éperon, on parvient au niveau d'un renfoncement, sous un toit qui ferme le haut de la cheminée. Il faut installer là le 2ème relais sur étriers.  R.2
Les difficultés rencontrées jusqu'à ce relais étaient d'ordre assez courant; par contre dans l'étape suivante elles vont s'accumuler jusqu'au 3ème relais.-
Contourner un saillant par la droite pour atteindre le bas d'un petit dièdre oblique très raide et lisse, on le remonte en utilisant quelques rares prises sur son arête droite et des pitons très espacés dans la fissure bouchée du fond; arrivé sous un petit surplomb noir virer à droite pour reprendre l'ascension verticale en direction d'une fissure que l'on aperçoit quelques mètres au dessus. Ce passage dénué de prises,- l'OS "- doit être surmonté à l'aide de pitons dont la pose est très délicate. On atteint alors la fissure surplombante terreuse qui précède un petit couloir, trop étroit pour y pénétrer; au dessus on remonte une cheminée facile qui s'élargit rapidement en entonnoir. Installer là le 3ème relais sur pitons. - R.3
Escalader la cheminée en opposition jusqu'à hauteur d'un petit replat en balcon sur son arête gauche que l'on atteint par un pas et continuer dans une dalle facile qui aboutit à une corniche.- R4
A gauche se trouve une grande excavation qui d'en bas parait avoir la forme d'un demi cylindre: c'est une ancienne grotte creusée en puits dont la paroi ouest s'est effondrée. Remonter le taillant de son arête droite; à mi-hauteur virer à gauche, escalader une dalle lisse surplombante qui domine la grotte et se rétablir dans les blocs posés du sommet.

X / La Voie Directe
Première par: M.Samuel, G. Livanos, le 1er septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 25 mètres -

Cette voie s'exécute à peu près entièrement en " escalade artificielle " à part un court passage d'escalade " libre difficile " au début de la 2ème étape et la dernière étape en escalade " libre facile ".
Ce fut la première voie à trajet à peu près directe ouverte dans la Face Ouest de St. Michel; en effet les itinéraires qui la précède dans l'ordre chronologique: La Lézarde, La Fissure de la Bonne Mère et la Voie du Pin décrivent tous des sinuosités prononcées.
Il s'agit d'une fissure oblique à trajet rectiligne qui débute à une trentaine de mètres de la Voie de l'OS, sur le saillant du troisième contrefort de la Face Ouest.
On escalade d'abord une dalle fissurée très raide, puis une zone de petits replats terreux; au dessus on s'élève dans une fissure verticale et l'on débouche sur une grande corniche.-R1
Grimper dans un dièdre lisse et surplombant et se rétablir sur des blocs instables au sommet d'un pilier; s'élever ensuite dans des plaques de rochers détachés sous un gros genévrier; tourner l'arbuste par la droite puis revenir à gauche dans une niche, en sortir à gauche sur une arête secondaire et monter sur un replat. - R2 -
Gravir une étroite cheminée terreuse puis une fissure profonde fortement déversée dont on sort encore par la gauche, et grimper droit dans une dalle après laquelle on trouve un replat terreux. - R3 -
Monter une corniche ascendante puis une fissure verticale; on oblique alors à gauche par une traversée de dalle aérienne; on franchit un court dièdre délité, limité au nord par un bloc peu solide ( exposé) et revenant un peu à droite, on s'élève dans une fissure étroite qui surplombe un peu sur la fin. Relais sur une minuscule corniche.- R.4
Continuer par la gauche en escaladant des écailles de rocher solide et gagner la base d'un dièdre incliné par lequel on atteint le sommet.

XI / Fissure de la Bonne Mère
Première par: R. Duchier, Ch. Magol, M. Forestier le 3 Octobre l937
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 2O mètres-

Première et dernière étape faciles; 2me étape difficile; 3me étape difficile; 4me étape très difficile, 5ème étape difficile; 6ème étape très difficile; 7ème étape difficile.
Malgré l'inégalité des difficultés que l'on y rencontre cette voie d'escalade, exécutée avec un nombre très réduit de pitons d'assurance, mérite d'être classée dans la catégorie " très difficile" de l'escalade libre, parce qu'elle oppose aux grimpeurs deux obstacles importantes : la fissure qui termine la cheminée et le début de la traversée du haut. Le premier exige un ramonage sévère suivi d'un rétablissement difficile; le deuxième est un passage aérien où l'on ne trouve que de mauvaises prises de main d'autant plus exposé que le relais suivant est peu sûr.
Contrairement aux apparences elle ne fut pas dédiée par les premiers grimpeurs à la célèbre patronne des navigateurs marseillais, cette appellation ne lui fut attribuée que longtemps après la première,- Horresco referens- en souvenir de la triviale expression locale proférée par le leader alors qu'il venait de se soustraire péniblement aux embuches de la fissure terminale de la cheminée.
Dans le flanc nord de l'Arête de la Cordée- à l'extrémité sud de la Face Ouest- on remarque une profonde cheminée qui parait suspendue; sa base est formée par un surplomb accentué; sa partie supérieure s'amincit puis s'infléchit vers la gauche en corniche ascendante; elle se termine vers le haut en mince fissure verticale.
Débuter par une vire ascendante vers la gauche, en escaladant une série d'écailles, puis rejoindre à l'horizontale une corniche de rocher délité et monter droit sur un replat exigu. - R1
Revenir vers la droite en exécutant une marche de flanc délicate à l'aide de bonnes prises haut placées; après trois mètres monter droit dans une dalle raide et atteindre une petite plateforme à la base de la cheminée. Franchir un surplomb facile ( rocher excellent, grosses prises rondes) et pénétrer dans une excavation dont on sort par la droite dans une dalle peu inclinée. Revenant un peu à gauche on atteint une plateforme spacieuse dans la cheminée.- R2 -
On s'y élève d'abord sans difficulté jusqu'à rencontrer une lame de rocher qui emplit le conduit et ne laisse qu'un passage assez étroit à gauche où le rocher devient moins bon. Par ramonage on parvient au sommet de la lame dans une niche exigüe.- R3-
Au dessus la cheminée se rétrécit à l'extrême et les prises deviennent rares et espacées: c'est la fissure de la Bonne Mère. Il faut s'y élever par coincement du bras et du pied droit, adhérence du corps sur la paroi gauche, et à la sortie se rétablir sur une plateforme lisse et sans prises ( difficile et exposé ). On fait le relais un peu plus loin au début de la corniche ascendante. R4-
Remonter celle-ci, d'abord peu inclinée et facile, puis de plus en plus étroite et redressée; passer ensuite une dalle assez lisse et monter sur un replat confortable.- R5.
Virer à l'horizontale vers la droite sur une corniche bientôt barrée par une dalle bombée; continuer la traversée vers la droite sur une étroite corniche convexe par une marche de flanc impressionnante; ce difficile passage d'équilibre franchi, on descend dans une anfractuosité où l'on fait un relais sur piton. On peut aussi effectuer cette traversée en passant un peu plus bas sur des prises de pied minimes et espacées, mais c'est aussi difficile. - R6.
Continuer toujours vers la droite sur la corniche maintenant en légère descente; lorsqu'elle s'interrompt, grimper sur un ressaut et prendre une deuxième corniche spacieuse; au niveau d'un bombement descendre un peu ( aérien) pour rejoindre la partie supérieure de l'Arête de la Cordée - R7 .
Terminer par une série de cheminées faciles sur le bord gauche de l'arête.

XI ' / Sortie directe de la Fissure de la Bonne Mère
Première par : J. Sticher, G. Tramier -Le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile - Encordement 2O Mètres

Son tracé est plus élégant, mais elle diffère totalement de la sortie en traversée de Duchier, car elle se fait en escalade artificielle après un court passage d'escalade libre .Du 5ème relais monter droit dans une courte cheminée d'aragonite grise, dépasser une niche terreuse et s'élever sur pitons le long d'une fissure dans une dalle verticale. Après une strate horizontale, on franchit un léger surplomb au dessus duquel la fissure redevient verticale pendant quelques mètres puis la pente s'atténue mais le rocher devient mauvais et on arrive dans un éboulis croulant sur le plateau sommital.

 

Arête de la Cordée
vue du sommet de la Petite Lame
Clich
é grand angulaire : Dr. Albert


I - Voie de la Cordée
II - La Cordée "Directe"
III- Arrivée de la Voie de la Fissure de la Bonne Mère
A - Brèche du Pas de la Demi-Lune
B Tête de la Mounine

I / Arête de la Cordée
Première par le groupe " La Cordée " le 21 Février 1928
Escalade " libre difficile " -Encordement 20 Mètres
.

Son parcours en général facile comporte un seul passage difficile, ce qui lui vaut d'ailleurs son admission dans la 2ème catégorie de " l'Escalade libre. Dans le compte rendu de la première, le nom du leader ne fut pas publié à l'époque, sur le désir formel dit-on des membres du groupe auquel il appartenait; cependant il est notoire que ce fut P. Nivière qui dirigea les opérations.
Primitivement désignée sous le vocable " Arête de la Mer l'itinéraire suivi par le groupe "La Cordée" fut débaptisée par la suite et acquit le nom de ses explorateurs.

A quelques mètres à l'Est du Pas de la Demi-lune, par une cheminée oblique dans son flanc sud, gagner le fil de l'arête, à cet endroit horizontale et très étroite. On la chevauche pendant2O mètres jusqu'à une vaste plateforme.- R1.
Escalader une courte cheminée oblique, puis deux ressauts successifs assez raides, on arrive sur une dalle horizontale. - R2
Quitter l'arête pour effectuer dans la Face Sud une traversée légèrement ascendante après avoir fait un "pas" et gagné une étroite vire. Escalader ensuite une dalle fissurée et grimper dans une grosse fissure très courte formée par une écaille décollée.- R3.
Une cheminée très ouverte et terreuse ramène sur l'arête au niveau d'une confortable plateforme de 3m. sur 2m. - R4.
Le départ de cette plateforme comporte un passage assez osé : il s'agit après s'être placé à son extrême bord, d'atteindre à bout de bras un " becquet" rocheux à la base d'une fissure oblique, où l'on s'engage par une grande enjambée au travers d'un couloir vertical; pour les grimpeurs de petite taille il est préférable de descendre d'abord dans le couloir et de le remonter par ramonage jusqu'au becquet. On poursuit dans la cheminée oblique ( prises à surveiller) jusqu'à un replat exigu, puis l'on revient à droite en traversant le bas d'une grande dalle sur des prises en bénitiers.- R5
Gravir des gradins faciles, puis grimper sur le bord droit de la dalle et la retraverser vers la gauche à son sommet ( délicat).- R6 - D'une corniche terreuse trois courtes cheminées faciles conduisent au plateau.

II / Arête de la Cordée " directe "
Première par : Leguen et X en 1930 Escalade " libre très difficile "

Ce parcours suit le taillant de l'Arête de la Cordée tout au long. Il est beaucoup plus difficile que la voie normale car il aborde de front les deux obstacles qui obligèrent les membres de la Cordée à faire des crochets importants pour les contourner: les deux passages de dalle verticale, au dessous et au dessus de la plateforme du becquet.
Suivre l'itinéraire précédent jusqu'à son 2ème relais. Continuer sur le taillant en gravissant des ressauts facile, puis l'arête se redresse brusquement à la verticale; escalader alors une dalle où les prises sont rares et le rocher peu solide ( dans une fissure, gros clou en acier laissé par les premiers escaladeurs), On arrive difficilement sur la plateforme du Pas du Béquet.
On la quitte en se haussant par courte-échelle jusqu'aux premières prises très hautes d'une dalle surplombante; virer un peu à droite sous de grosses écailles et se rétablirsur l'arête dans des blocs brisés; puis sans difficultés, on arrive au relais sur le bord droit de la grande dalle.- On continue ensuite jusqu'au sommet par la voie normale.

Escalades de la face Sud du Roc de St Michel

I / La Voie des deux Anes
II / La Fissure Rectiligne
III / La Voie "G. G. A."
IV /
La Grande Vire
V / La Voie du Gros Surplomb
VI / La Voie Poucel

 

VII / La Voie Rostand
VIII - Le Petit Couloir
IX - Le Grand Couloir
X - La Voie de Soleil
X' - Variante de la Voie du Soleil

D'aspect beaucoup plus engageant que les Faces Nord et Ouest, La Face Sud a été aussi beaucoup plus exploitée par les grimpeurs; en 1941  on y compte 13 itinéraires d'escalade.
De nombreuses voies d'escalade libre facile: la Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit Couloir; le Grand Couloir, l'Arête de la Barre de fer; toujours en escalade libre mais plus difficiles : La Grande Vire, Les Deux Anes, la Voie des Deux Anes " directe".
Les autres en escalade artificielle : la Fissure Rectiligne, la Voie "G.G.A.", le Gros Surplomb, la Voie du Soleil et la Fissure du Toubib présentent toutes des caractéristiques analogues: de courts passages artificiels souvent difficiles et la plus grande partie du parcours en escalade libre.

I / La Voie des deux Anes
Première par: Leguen, Imoucha - le 15 Mars 1931
Escalade " libre difficile " - Encordement : 25 mètres

Les deux premières étapes peu difficiles, puis la troisième étape difficile et surtout exposée.
Les deux grimpeurs qui réussirent cette voie d'escalade en 1931, se virent attribuer ce qualificatif de la part de certains pontifes qui officiaient dans les clubs de montagne à cette époque:" il fallait être deux ânes pour tenter pareille aventure" ! Ce fut la premiere ascension de la Face Sud de St. Michel.
Dans sa moitié orientale, face à l'ouverture de la Grotte du Déserteur, aborder une longue coulée d' aragonite rouge sur le flanc ouest d'un pilier arrondi. L'escalade en est peu difficile mais exposée par suite de la nature de la roche friable et délitée. Une vire horizontale, un pas à droite et quelques rochers verticaux conduisent au premier relais.- R1 -
Monter sur une grosse écaille détachée, puis escalader à la verticale une dalle coupée de petits replats et -R2 - sur une plateforme terreuse.
Vire délicate vers la droite et reprise de l'escalade verticale par des rochers brisés et peu sûrs. Relais assuré sur piton au pied d'un dièdre rouge.- R3 -
Une traversée difficile vers la gauche et l'on aborde une étroite fissure oblique et déversée dont le parcours est assez exposé. On se rétablit sur l'écaille qui la termine; quelques mètres d'escalade verticale, puis on vire vers l'est sur une longue plaque de rocher solide avec d'excellentes prises de main; il n'y a plus qu'à grimper au collet où finit l'escalade.

II / La Fissure Rectiligne
Première par: M. Samuel, G. Livanos en Septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " Encordement : 25 Mètres

La première et la dernière étape entièrement en escalade libre; dans les autres étapes on fait le plus souvent de l'escalade " libre difficile " mais plusieurs passages sont franchis sur pitons
Longue fissure rectiligne, comme son nom l'indique, dans le flanc droit de l'Arête de la Cordée au sommet de laquelle elle aboutit.
Débuter par une petite fissure sans prises de pied que l'on escalade "à la Dulfer" et au sommet de laquelle on se rétablit sur un pin.- R1 -
Monter des rochers brisés puis la pente se redresse et il faut passer une dalle lisse dominée par un bec rocheux sur lequel on se rétablit; la fissure devient meilleure et l'on trouve quelques prises de pied dans sa paroi droite. Arrivée sur une corniche. - R2-
Escalader un entassement de grosses écailles en équilibre qui amène dans un dièdre assez large; s'élever dans une fissure très étroite d'abord puis s'élargit en petite cheminée très glissante; on passe ensuite une zone verticale où la fissure devient de plus en plus large, puis se transforme en cheminée rectangulaire bientôt barrée par un surplomb; relais assuré par pitons sur une marche où l'on trouve juste la place de deux pieds. - R3
Sortir de la cheminée sur son arête gauche que l'on gravit par deux mètres de bonne dalle et revenir dans la fissure immédiatement en surplomb pour escalader des blocs encastrés branlants (exposé) au dessus desquels on atteint une dalle rugueuse. - R4.
On pénètre alors dans une cheminée très large que l'on ramone jusqu'à la plateforme sommitale de l'Arête de la Cordée. Terminer par une cheminée très facile.

III / La Voie "G. G. A."
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert- le 11 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres

Les deux premières étapes en escalade libre sont très faciles. La 3ème étape comprend d'abord un passage artificiel très difficile- qui est la clé de cet itinéraire-, puis de l'escalade libre facile; dans la 4ème étape après une corniche ascendante facile, on retrouve l'escalade artificielle difficile, puis l'escalade libre difficile et l'on termine par une 5ème étape artificielle difficile. - G.G.A." sont les initiales des deux grimpeurs qui firent la première.

Suivre le sentier des Corniches Rouges le long de la Face Sud; à 5O m. du Pas de la Demi-Lune, il contourne un éperon sur lequel ont poussé plusieurs gros pins. La Voie G.G.A. dans son flanc Est par un passage de dalle à petites prises qui amène sur une corniche légèrement ascendante vers la gauche; relais au niveau d'un gros pin. - R1 -
Continuer vers la gauche pour atteindre le taillant de l'éperon que l'on remonte par des gradins et des fissures terreuses jusqu'à son sommet au dessus d'un pin.-R2 -
Revenir à droite par une courte traversée, puis descendre un peu vers le bas d'une fissure double où se trouve le premier passage artificiel et le plus difficile. Après 5 mètres d'escalade normale sur pitons, la fissure se bouche et ne permet plus que la pose de clous espacés et peu solides; peu après il faut passer par un surplomb à angle vif, puis on grimpe sur une corniche ascendante embroussaillée; il faut s'arrêter sur le premier replat dans une encoignure, car l'on ne trouvera plus d'emplacement de relais pendant 25 mètres. - R3 -
Continuer l'escalade de la corniche ascendante qui est barrée à son extrémité par un bouquet d'arbustes; Par une courte vire vers la gauche, on grimpe sur une grosse écaille à proximité d'un petit pin, et l'on reprend l'escalade artificielle le long d'une bonne fissure verticale. Après un bombement légèrement surplombant, elle s'infléchit brusquement sur la droite et devient franchement mauvaise; on y progresse sur des pitons mal verrouillés dans la terre qui l'emplit ( exposé) et l'on arrive à la base d'une cheminée verticale où il est très difficile de pénétrer; on y poursuit difficilement l'ascension en escalade libre et après un amoncellement de blocs empilés on atteint un replat confortable derrière un énorme genévrier.- R4 -
Escalader alors une cheminée verticale d'abord délicate parce qu'exposée aux chûtes de pierres, puis meilleure vers la fin où l'on trouve une grosse fissure très sûre.

IV / La Grande Vire
Première par : J. Bouisson, V. Rostand ( leader à tour de rôle ) le 6 Octobre 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement :2O mètres

Trois étapes assez difficiles: la première, la 6ème et la dernière, tout le reste n'offre pas de difficultés.
C'est un long trajet en vire ascendante qui parcourt la Face Sud en écharpe dans le sens Ouest- Est. Le début se trouve à environ 2O m. du pilier de la Voie G.G.A. dans un renfoncement de la muraille.
Une étroite vire en pente modérée s'élève de gauche à droite, d'abord facile elle présente un passage délicat avant d'arriver dans un renfoncement où il est prudent d'assurer le premier sur piton. - R1 -
Se rétablir difficilement sur une petite corniche horizontale embroussaillée; au niveau d'un pin monter droit, puis traverser une dalle et s'engager dans une profonde cheminée.- R2 -
La remonter sur une dizaine de mètres et la quitter par son arête droite pour accéder à une spacieuse corniche horizontale. - R3 -
A son extrémité Est, s'élever dans un autre cheminée raide dont la sortie est obstruée par un amoncellement de blocs instables. Relais sur la plateforme en pente.- R4 -
Monter en virant sur une écaille, redescendre légèrement et atteindre une étroite corniche; relais sous un angle saillant de la muraille. - R5-
Suivre la corniche qui s'amenuise et traverser horizontalement une dalle convexe( délicat, prises de pied rares ) à son extrémité monter droit par une courte cheminée en direction d'un gros pin. - R6-
Reprendre en direction Est la cheminée dont la pente s'accentue; on grimpe derrière une grosse écaille.- R7 -
Continuer par une nouvelle cheminée raide jusqu'à une étroite vire, contourner vers la droite un bombement; escalader une mince fissure verticale, une courte dalle, et des gradins faciles. Ou bien de la vire étroite passer un surplomb difficile et terminer par une petite cheminée.

V / La Voie du Gros Surplomb
Première par G. Livanos, Dr. Albert le 28 Novembre l94O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 2O mètres.

C'est le type parfait de l'escalade mixte : en général en escalade " Libre difficile" avec une 3ème étape où l'on passe un dièdre surplombant impressionnant sur une série de pitons de pose relativement facile.
Cette escalade débute aussi par une vire ascendante vers la droite, puis elle monte verticale dans l'axe du Gros Surplomb au dessous duquel elle croise la grande Vire.
Monter sur une corniche ascendante facile dans sa première partie qui se redresse bientôt à hauteur de gros blocs mal équilibrés; on les contourne par la droite et l'on revient aussitôt à gauche pour gravir une courte cheminée verticale et faire le premier relais sur un pin.- R1 -
Monter droit et parcourir la première cheminée de la Grande Vire et la continuer jusqu'à un dièdre déversé; l'itinéraire Bouisson a été à droite quelques mètres avant. Gravir ce dièdre difficile en opposition, puis sortir par la droite et atteindre un petit replat limité par un pin. - R2 -
On est parvenu sous le gros surplomb, c'est un dièdre vertical à sa partie médiane et fortement déversé à la fin où il surplombe dee plus de 2m.5O. Monter dans la dalle au fond du relais et atteindre la base du dièdre dont le fond est occupé par une bonne fissure continue. Utilisant d'abord des étriers, puis l'opposition entre les deux parois, on dépasse un gros bloc décollé dans la muraille de droite,-le colis- et l'on aborde la zone où la pente négative atteint son maximum. Au dessus de ce passage impressionnant on reprend la verticale et l'on arrive sur un replat exigu. - R3 -
Quitter ce relais par la droite sur une corniche mal tracée; à son extrémité monter droit dans une dalle excellente en direction d'un arbre mort. - R4 -
( Nid d'abeilles gênant à l'extrémité de la vire.)- Cette étape peut aussi se faire par la gauche: on grimpe dans un petit dièdre assez lisse, et l'on rejoint l'arbre mort par une traversée le long d'une corniche de mauvais rocher.. Traverser en obliquant à droite une dalle assez raide et lisse et remonter une cheminée évasée jusqu'à une corniche confortable. - R5 -
S'élever difficilement dans un court dièdre à petites prises et terminer par une fissure facile.
Continuant à longer la base de la Face Sud; on quitte le sentier des Corniches Rouges au point où il descend dans le Vallon de la Mounine, on passe une petite barre et l'on arrive sur une très grande terrasse herbeuse. Quatre itinéraires d'escalade facile en partent: La Voie Poucel, la Voie Rostand, le Petit et le Grand Couloir; la muraille s'est fortement abaissée et n'atteint plus que 4O à 45 mètres de hauteur. ( Un cinquième itinéraire dû à J. Meunier n'a pu être retrouvé, même avec le concours de son auteur!!!.)

VI / La Voie Poucel
Première par : Dr. Poucel junior, Hancy en 1932
Escalade " libre facile " - Encordement 15 à 2O m.

Un court passage délicat sur une vire étroite, le reste facile. Comme la Grande Vire à laquelle il est parallèle cet itinéraire monte en écharpe dans la Face Sud d'Ouest en Est.
Départ à l'extrémité ouest de la grande terrasse herbeuse par l'escalade facile d'une sorte de contrefort en pente douce .- R1-
Virer à gauche sur une corniche puis grimper dans une courte cheminée très ouverte en direction d'un chêne vert. - R2 -
Monter en revenant vers la droite dans une dalle aux prises excellentes pour rejoindre une grande sangle embroussaillée. On la suit sans aucune difficulté jusqu'au point où elle s'amincit à l'extrême en vire fuyante. - R3
Après un court passage d'équilibre, grimper sur de gros blocs brisés.- R4-
Continuer dans une large fissure assez raide et oblique qui émerge sur la plateforme.- R5 -
Cette étape a été reprise par Rostand: Escalader des gradins faciles et terminer par une bonne cheminée verticale.

VII / La Voie Rostand
Première par : V. Rostand, J. Meunier en 1937
Escalade " libre facile " - encordement: 2O mètres

Au centre de la grande terrasse et vers le bas du petit couloir, escalader une cheminée pourrie et par des rochers brisés atteindre une corniche herbeuse. - R1-
Aller à gauche vers une cheminée très large

VIII - Le Petit Couloir
Il n'a pas été possible d'en retrouver la date de la première ni les noms de ses auteurs
Escalade " libre facile "

Itinéraire surtout intéressant à la descente, soit en rappel sur le pin du haut.
Le départ est commun avec celui de la Voie Rostand, mais l'on monte vers la droite dans un système de fissures terreuses.
-R1.
Continuer par un éperon très facile, puis obliquer à gauche dans une dalle délitée.-
R2.
Remonter par le petit couloir dont le parcours est sans histoire jusqu'au pin.
-R3.
Terminer par un éperon facile sur la droite.

IX - Le Grand Couloir
Première par : J. Meunier, V. Rostand, Guichard, Petrot, Jouven le 13 Mars 1934
Escalade : " libre facile " - Encordement 2O m.

Deux courts passages difficiles dans chaque étape.
Cinquante mètres à l'Est du Petit Couloir, le Grand Couloir entaille profondément la Muraille.
Début par la rive gauche en suivant une fissure délicate et des rochers brisés ;pénétrer dans le couloir et par un passage de cheminée difficile arriver dans les broussailles d'une large corniche.-
R1
Après quelques gradins très faciles, aborder le couloir supérieur. On escalade sans difficultés la première partie et l'on atteint un surplomb qui barre le passage; on le franchit en s'aidant de rares prises sur l'arête droite.- Sommet -

Les itinéraires suivants y compris celui des Deux Anes déjà décrit, parcourent la moitié orientale de la Face Sud; ils partent tous beaucoup plus bas que les précédents, car la muraille s'est beaucoup abaissée dans le Vallon de la Mounine. Au niveau du contrefort de la Voie des Deux Anes, le mur de soutènement de la grande terrasse herbeuse rejoint la paroi principale et leur hauteur totale atteint 6O mètres à cet endroit; un peu à gauche se trouve la Grotte du Déserteur.

X - La Voie du Soleil
Première par : Livanos, Coudray le 7 Décembre 1941
Escalade " Artificielle difficile "- Encordement : 2O mètres

Une première étape artificielle où l'on rencontre des obstacles considérables, puis l'escalade libre assez facile avec deux petits passages artificiels.
Le dernier de cordée doit exécuter un pendule de quelques mètres après avoir dépitonné le surplomb du début: ce passage original a été dénommé "le soleil" par analogie lointaine avec le grand soleil à la barre fixe des gymnastes.
On prend le départ dans un renfoncement jaune à quelques mètres sur la gauche de la Voie des Deux Anes.Attaquer un surplomb très prononcé puis grimper à droite le long d'une fissure qui s'élargit peu après et devient impraticable. Par une traversée descendante " en traction" le leader rejoint une 2ème fissure parallèle et monte dans une dalle raide puis oblique à droite vers une autre fissure assez large. Revenant à gauche on pénètre dans un couloir broussailleux.
-R1
Au dessus deux cheminée divergentes: ramoner celle de gauche où l'avance est gênée par des ronces et des arbustes. On débouche sur l'extrémité Est de la grande terrasse herbeuse.-
R2 .
Laisser à gauche un couloir évasé, barré à quelque distance par un mur très raide et s'élever entre de gros blocs sur la droite. Après une courte vire à gauche escalader une dalle surplombante d'abord plus facile. Tourner à droite sur un rocher en balcon.
-R3
Continuer par une courte dalle fissurée très verticale, puis escalader deux étroits gradins, au dessus desquels il faut passer une fissure sans prises et l'on termine dans des rochers faciles.

X ' / Variante de la Voie du Soleil ( sans "soleil" )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 28 Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 mètres

Alors que la Voie Livanos vise la rectitude approximative du parcours,la variante fut faite dans un but de simplification des moyens artificiels et de recherche éventuelle d'escalade libre, sans aucun succès d'ailleurs pour ce dernier point dans la première étape, puisqu'il fallut 12 pitons pour atteindre le premier relais! néanmoins on évite par là le " soleil" du dépitonneur et dans la 3ème étape on peut laisser de côté les étriers et la traction directe.
Départ au pied de la Voie des Deux Anes, une fissure rougeâtre forme un " V " dont on suivra la branche gauche, avec l'étape initiale de cet itinéraire; après un court passage d'escalade libre on progresse sur pitons en direction d'un couloir embroussaillé où l'on fait le premier relais.-
R1
Escalader la cheminée de la Voie Livanos jusqu'au 2ème relais.-
R2
Laisser à gauche le petit couloir évasé plein de blocs instables et de broussailles et grimper sur de gros rochers jusqu'à la base d'un mur vertical. Par une enjambée vers la gauche traverser le haut du couloir et monter dans une dalle excellente. A hauteur de blocs suspendus en équilibre, virer à droite puis escalader une petite cheminée; on monte alors en écharpe vers le rocher en balcon.-
R3
 De là continuer jusqu'au sommet par l'itinéraire précédent.

XI / La Voie des Deux Anes " directe "
Première par: V. Rostand, C. Guillot,leader à tour de rôle) au printemps 1941
Escalade " libre difficile " - Encordement : 2O Mètres

La sortie après le 4ème relais avait déjà été faite par Tanner et Rebuffat en 1939, ces grimpeurs ayant suivi jusque là la voie normale. Beaucoup plus difficile et plus droite que la Voie Leguen, on y trouve de nombreux passages peu commodes dans toutes les étapes et surtout vers la fin.
La Voie Rostand monte dans la Face Sud du pilier de la voie normale; elle le rejoint vers le haut puis s'en écarte vers la gauche.
Après avoir remonté un petit dièdre assez lisse on escalade un gros bloc en surplomb à l'aide de prises très haut placées puis on grimpe dans un couloir ouvert et terreux.
- R1
Effectuer une traversée délicate mais courte dans une dalle lisse, puis escalader un petit dièdre en évitant de toucher à de grosses écailles peu solides; après un replat on gravit un dièdre glissant et l'on atteint la plateforme. -
R2
On rejoint là très facilement la voie Leguen par une courte traversée sur la gauche, puis on la suit par une délicate corniche ascendante et une cheminée de blocs branlants jusqu'à la plateforme à la base du dièdre rouge.
- R3

On suit encore la voie normale dans la fissure difficile qu'elle emprunte à gauche du dièdre d'aragonite rouge, puis on vire à gauche sur une belle corniche en trottoir, relais vers un pin.-
R4
Monter sur une banquette, virer un peu à gauche, puis escalader à la "Dulfer" un dièdre surplombant
( piton d'assurance fort utile ) au sommet duquel on se rétablit sur un becquet; une corniche étroite et des gradins faciles lui font suite jusqu'au sommet.

XII / La Fissure du Toubib
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Avril 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 15 à 2O m.

Une première étape difficilement passable sans le secours de 2 ou 3 clous; une 2ème étape en escalade libre difficile- le reste sans histoire.
Entre les deux Anes et l'arête qui termine la Face Sud, une grotte large mais peu profonde s'ouvre dans les rochers rouges de la falaise; en face on remarque une petite niche à deux étages;
Départ 2 mètres à gauche de celle-ci dans une dalle très raide pour atteindre une fissure déversée que l'on gravit en évitant des blocs détachés. Après 1O m. d'escalade très difficile la pente s'atténue et l'on arrive sur une belle dalle inclinée
. - R1
On la remonte en direction d'un surplomb que l'on attaque à sa verticale pour se rétablir sur un replat herbeux. Au dessus escalader une zone très raide mais courte de rochers brisés. Contourner un groupe d'arbustes et s'engager sur une corniche.
- R2
Monter en écharpe en direction d'un dièdre vertical au sommet duquel se trouve un genévrier mort, pour déboucher dans les pentes Est du Roc de St. Michel.

XIII : L' Arête de la Barre de Fer
Première par V. Rostand, J. Bouisson, Dr. Albert le 2 Janvier 1938
Escalade " libre facile " - Encordement: 2O M.
Une traversée délicate vers le milieu, tout le reste facile.

Cette courte arête ( 45 m.) limite la Face Sud à son extrémité Est; elle s'élève au voisinage de la Barre de fer placée dans un passage abrupt du tracé vert du Vallon de la Mounine.
Eviter les premiers mètres de l'arête difficile en prenant dans la Face Sud une corniche horizontale, puis escalader sur son taillant de gros blocs brisés.
- R1.
Monter droit dans une dalle assez raide, et obliquant vers la gauche par des fissures superposées se rétablir sur un groupe d'écailles détachées;
- R2
Faire un pas délicat vers la droite et contourner un bombement par une vire très étroite pour gagner une cheminée.
- R3
On la remonte et l'on termine par un parcours de dalles sans difficultés .

 

LA TETE DU MIOUGRANIER et les Aiguilles Bébé et Henriette
Cime du Trou du Chat

Appelée Tête du Miougranier car elle s'élève dans les pentes de la rive droite de ce vallon, mais plus connue des grimpeurs sous le nom de la Pointe du trou du Chat, cette cime altière et élancée vue du vallon de Callelongue, n'est en réalité qu'un promontoire détaché du Béouveyre: on peut arriver de plein pied sur son sommet en passant par le sentier du Col du Bouvier.
Elle fait face à la paroi Nord du Rocher des Goudes à laquelle elle oppose son arête sud au profil aérien  et de part et d'autre, deux faces orientées au sud-est et au sud-ouest. Cette arête  sud-est est creusée à la base de son ressaut supérieur par un petit boyau - une chatière - qui fait communiquer les deux faces, d'où la seconde dénomination  de Cime du trou du Chat.
La face sud-ouest, la plus abrupte, est entaillée vers son centre par une grande excavation triangulaire ouverte par un formidable toit horizontal de 5 à 6 mètres; à la fin de 1941, c'était l'objet de la convoitise de quelques grimpeurs candidats à l'escalade "à l'envers", mais à cette époque aucune réalisation à leur projet n'avait été tentée.
Escalade réussie depuis, au printemps 1942 par G. Tramier, H. Joubard, H. Rollad et qui sera décrite dans un autre ouvrage.
Cependant un itinéraire monte dans la face sud-ouest, haute de 60 mètres
entre l'arête Sud et la grande excavation.
Les deux
arêtes Sud et Ouest offrent également deux beaux parcours difficiles. La face Sud-est est moins haute et plus accueillantes  se gravit par un passage assez facile dans un angle rentrant vers son milieu.
Deux aiguillettes de petite taille flanquent la Tête du Miougranier:  l'Aiguille Henriette ( Photo B) et à l'Est l'Aiguille Bébé  ( Photo A)  en face de la Grotte St Michel.

I - Arête du Trou du Chat ( Photo A )
Première par :J. Save, Artru en 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
Un passage très difficile à réussir sans piton dans la 5ème étape s'oppose très nettement au reste de l'escalade de difficultés courantes . Ce fut la première escalade réussie dans la Tête de Miougranier

Quitter le sentier du Club Alpin ( tracé rouge des Goudes à Mazargues) et monter dans une grande dalle inclinée située à droite du premier ressaut de l'arête. Quelques mètres d'escalade facile amènent à un gros pin.- R1
S'engager dans un long dièdre très ouvert, puis par des fissures ascendante s'élever dans la grande dalle, de son plan droit jusqu'à un replat sur son bord gauche. - R2
Continuer dans le dièdre, passer un surplomb de rocher brisé ( délicat ) et gravir des blocs cassés
on débouche sur un éboulis.- R3
Laisser à gauche l'arête devenue horizontale et à hauteur d'une petite brèche qui la coupe, escalades la paroi sud-ouest d'une arête secondaire dans un très mauvais rocher. - R4
Eviter les premiers mètres impraticables en grimpant difficilement sur une étroite vire ascendante, développée au dessus du Trou du Chat. Contourner un surplomb accusé ( exposé) et par une vire délicte traverser l'arête pour escalader une dalle pourrie dans son flan sud-ouest; dépasser un ressaut et faire le relais sur une plateforme de son taillant.- R5
Continuer sur l'arête qui se redresse peu à peu et devient verticale au niveau d'un dièdre fragmenté; s'y engager avec précaution: le rocher est instable. En sortir par la gauche à son sommet, traverser une étroite plateforme et gravir une courte dalle. - R6. Terminer par des ressauts sans difficultés.

II / ( photo "A " ) Voie Bouisson
Première par : J.Bouisson, J.Meunier, X en 1935
Escalade " libre facile " - Encordement 25 mètres

Une seule étape difficile: la première.
Vingt mètres de la Voie Save et dans le flan sud-ouest du premier ressaut de l'arête rejoindre le bas d'une longue dalle rectiligne; elle fait le pendant de façon curieuse à la dalle de la Voie du Trou du Chat.
Par une fissure oblique atteindre un pin mort,puis s'élever dans le long dièdre qui limite la dalle droite, en utilisant des prises rares et petites. Relais sur un petit genévrier.-R1
Traversée horizontale à gauche et au niveau d'un gros bloc monter vers un pin plaqué à la muraille et continuer dans du rocher moins bon et terreux pour déboucher sur un éboulis.- R2
Une marche de flan vers la droite, la traversée de barres faciles et la remontée d'un autre éboulis amènent au pied de la paroi sud-est de la Tête de Miougranier, bien à droite de l'Arête du Trou du Chat. S'engager dans une longue vire ascendante terminée à la base d'un couloir.- R3
Ramonage sans grosses difficultés de celui-ci jusqu'à un pin. - R4
Gravir une cheminée abrupte qui débouche sur le plateau de la Tête de Miougranier.

III / (photo A et B) Arête Ouest de la Tête de Miougranier
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Septembre 194O
Escalade : " artificielle difficile " - Encordement 25 Mètres.

Alternance d'escalade libre avec de courts passages artificiels dont un très difficile dans la traversée de la première étape.
Monter une dalle facile jusqu'au taillant de l'arête et le contourner par la droite pour arriver sous un dièdre très ouvert et légèrement déversé. Remonter la fissure du fond jusqu'à une étroite plateforme terreuse sur laquelle on se rétablit. A gauche une dalle parfaitement lisse et verticale de 3 mètres sépare l'arête qu'il s'agit d'atteindre. Poser un piton dans les rochers brisés au dessus de la plateforme et se laisser glisser en rappel oblique pour atteindre une encoche de quelques centimètres carrés derrière laquelle on place un autre piton avec étrier; de là, une grande enjambée amène sur l'arête par une vire courbe. - R1
Escalader une dalle convexe à l'aide de petites prises en cupules jusqu'à une zone raide de rochers brisés dont l'escalade est délicate. Au dessus, un replat, quelques gradins, et une courte fissure conduise à une écaille pourrie sur la gauche de l'arête. Faire un pas à droite dans une anfractuosité terreuse, puis monter droit dans une dalle dont la pente s'atténue progressivement. - R2
Contourner par la droite un surplomb de blocs en équilibre, se rétablir sur une corniche étroite et monter dans une dalle aux prises rares jusqu'à un genévrier mort. Au dessus des gradins sans difficultés amènent au sommet.

 

IV / (photo B) Voie de la Face Sud-ouest de la Tête de Miougranier
Première par: G. Livanos, M. Samuel, le 29 Décembre 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 mètres

Comme pour l'arête Ouest il s'agit d'un parcours mixte où les passages à clous alternent avec l'escalade libre. Le départ se situe vers le milieu de la Face Sud-ouest.
S'élever dans une petite grotte tubulaire puis un peu à gauche franchir une fissure oblique jusqu'à des dalles faciles. Obliquant à droite on rejoint une terrasse rectangulaire.- R1
Le rocher devient extrêmement pourri. Traverser à droite et prendre une fissure oblique jusqu'à une niche, dont on sort par le toit pour se rétablir dans une mauvaise cheminée que l'on remonte jusqu'à une corniche terreuse.- R2
Au fond et à droite du relais monter une courte cheminée d'aragonite; après un replat, le rocher devient de plus en plus pourri. Contourner un gros bloc et grimper dans une 2ème cheminée; on débouche sur une plateforme dominée par un ressaut raide. Virer à droite, escalader un petit dièdre et revenir au dessus du ressaut. - R3
Franchir une dalle raide puis des rochers faciles sous le sommet de l'Arête du Trou du Chat.

V / (photo B) Aiguille Henriette
Première par: Ch. Studer, Wyss en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
La première étape est facile, par contre l'arrivée sous le sommet est difficile et exposée.

Cette fine aiguille se trouve au pied d'un promontoire rocheux important, à deux cents mètres environ à l'ouest de la Cime du Trou du Chat; sa face ouest est assez haute -4O m.- alors que sa face Sud ne doit pas dépasser 12 m. au dessus du collet. Elle s'escalade par une voie en écharpe d'abord sur son arête sud par un système de fissures faciles. Relais sur une corniche à hauteur du collet. Continuer par une dalle fissurée très raide et difficile dans sa face Est à proximité de son arête nord.

VI / (photo A ) Aiguille Bébé

La première de date inconnue se fit par la face Est. l'Aiguille Bébé est très mal individualisée; elle termine une barre rocheuse descendue de la Cime du Trou du Chat, environ 12O m. à l'Est de son arête Sud, exactement en face de la grotte de St. Michel. Elle est perforée à sa base par une ouverture cylindrique et à 25 m. de hauteur. Deux courtes voies y sont naturellement tracées: dans sa face Est et le long de l'arête Sud.

Voie de la Face Est
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m. ( Cet itinéraire n'est pas visible sur la photo
" A " puisqu'il est sur l'autre face de l'aiguille.)

On grimpe dans une dalle fissurée raide et lisse où il existe encore dans les trous de gros clous de charpentier, probablement posés par les premiers grimpeurs; on rejoint une cheminée profonde, limitée par un pilier arrondi, dans laquelle on progresse par un ramonage assez difficile, et l'on atteint aussitôt après la crête extrêmement délité.

Voie de l'Arête Sud
Escalade " artificielle peu difficile "
Première par: Dr. Albert, Paul Albert le 3O Novembre 1941

Un court passage artificiel au début, puis un passage libre difficile vers le haut.
Départ dans la dalle sur le bord de l'arête, traverser ensuite vers la gauche sur des prises minimes, puis remonter une courte fissure; on continue dans une très belle dalle et l'on contourne par la droite un énorme bloc en porte-à-faux. Relais - Grimper dans une dalle extrêmement raide et contourner par la gauche des blocs surplombants en équilibre sur la crête.

Aiguille "32"
Première par : C. Hancy, X, en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.

C'est une grande lame de rocher orientée Est-Ouest, située à l'extrémité inférieure d'une longue crête rocheuse descendue du sommet de Béouveyre vers l'ouest, exactement au Col Moutte, tout en haut du vallon de Callelongue. Elle est de la même structure que les aiguilles Bébé et Henriette. Une voie d'escalade parcours son arête Ouest.
Départ au col en remontant l'arête où l'on aura d'abord gravit un premier ressaut de très mauvais rocher. Un peu plus haut on escaladera un 2ème ressaut raide mais court et l'on arrivera dans une encoignure au pied d'un 3ème rocher absolument vertical. On se hisse dans un petit dièdre et par un pas on se dresse sur d'excellentes prises hautes dans une dalle de rocher très franc. On débouche alors sur les gradins du sommet. Le passage impressionnant du 3ème ressaut peut s'éviter par une traversée ascendante dans la face sud, beaucoup plus facile, mais aussi beaucoup moins jolie car le rocher y est détestable. La descente se fera par un rappel de 2O m.sur un piton posé près du cairn du sommet à l'aplomb du collet.



LA POINTE PIAZZA

Nous terminerons le tour du Quartier de St. Michel par ce très modeste sommet de 224 m. campé sur la crête qui sépare le haut vallon de Callelongue des vallonnements de la côte Ouest de Marseilleveyre. Il est bien visible de la route des Goudes au niveau de la Calanque des Trous.
Pour l'atteindre, suivre le tracé rouge qui va de cette calanque à la Madrague de Montredon en passant au Col Moutte dans Béouveyre. Après avoir remonté le vallon de l'Agneau, le sentier passe au pied de la Face Ouest de ce rocher où l'on distingue en lettres gigantesques peintes sur la muraille le nom du célèbre inventeur de la carte postale. Cette paroi de peu d'importance-35 M. de hauteur- est assez escarpée et seule intéresse le grimpeur: les autres faces étant insignifiantes et très faciles.

Voie de la Face Ouest de la Pointe" Piazza"
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 17 Décembre 1939
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.

Commencer l'escalade dans le milieu de la face par une cheminée étroite puis évasée et terminée par un toit au niveau d'une fenêtre donnant jour sur un puits profond creusé dans le rocher. Contourner l'arête droite de la cheminée et s'engager sur une étroite vire pourrie qui s'élève un peu et aboutit à une corniche en pente. - R1.
Revenir à gauche, traverser quelques mètres de dalle raide, puis monter droit dans une fissure surplombante pour se rétablir sur une grosse écaille posée sur une corniche exigüe. Virer vers la droite sur des prises infimes (exposé: rocher délité) et se rétablir difficilement sur une plateforme d'aragonite grise.- R2.
Gravir un étroit couloir encombré de blocs en équilibre instable; on atteint la crête à son extrémité sud-ouest.

Variante :
Première par: G. Livanos, Dr. Albert le 26 Juillet1941
Escalade " artificielle peu difficile " - encordement 15 m.

Remonter la cheminée de la Voie Albert et faire un premier relais dans l'ouverture du puits.-R1
Passer le difficile surplomb qui la couvre et virer vers la gauche en direction d'une corniche terreuse. -R2
Monter sur une grosse écaille et grimper le long d'une fissure très raide qui aboutit au sommet vers le milieu de la Face.
 


 

II -  Quartier du Vallon des Aiguilles

1 - Muraille de la Rive Droite du Vallon des Aiguilles
2 - La Mitre
3 - Le Rat
4 - La Nonne et l'Evêque
5 - La Colonne

18 Itinéraires


La Rive droite du Vallon des Aiguilles  vue de la Roche Percée (Photo I) - Cliché: Dr. Albert

I - Arête Nord de Marseilleveyre
II - Voie de la Mitre
III - Ar
ête Ouest de la Mitre
VIII - Le Couloir Choberg
IX - l'Arête Manquée

X - Le Mur du Jardin Suspendu
X' Variante de départ du Mur du Jardin Suspendu
XI -  La Voie des Araignées
XII La Voie de la Tour  (la premi
ère étape est masquée par l'éperon nord de l'Aiguille du Rat)
 

Nous quittons les versants méridionaux du  Quartier de St. Michel et remontant le petit vallon de l'Aigle, affluent du Miougranier, nous franchissons au col des Chèvres la ligne de crête Marseilleveyre-Béouveyre. Devant nous descend vers le nord la pente raide du Vallon des Aiguilles, profonde coupure entre les falaises de Marseilleveyre à droite et les terrasses superposées de Béouveyre à gauche. Les quelques aiguilles, qui lui ont valu son nom, ne sont que de médiocres pitons, dont le plus élevé, le Rat, n'atteint pas 25 m  à sa plus grande hauteur, et se trouvent éparpillées dans les éboulis de la rive gauche, sous les petites parois de Béouveyre.

Par contre la rive droite est formée  par une belle muraille de 9O à 100 m. d'où se détache isolée la cime massive de la Mitre ( 320m.). Une douzaine d'itinéraires de tous genres y ont été découverts, dont l'ancêtre, l'Arête Nord de Marseilleveyre, date de 1912. A 50 m. de la paroi, dans l'éboulis issu du couloir Choberg, s'ouvre au ras du sol (+ des photos 1 et 2) l'étroite ouverture de l'Aven Gombault (27 mètres )  La voie d'accès normale au Vallon des Aiguilles et la plus courte c'est le Boulevard de la Grotte Rolland, embranchement de la route de la Madrague de Montredon.

   Escalades de la Rive Droite du Vallon des Aiguilles

 I -  L'Arête Nord de Marseilleveyre( Photo N° 1)
Première par: Hermitte et Gras en 1912- modification par Dr. Poucel junior, C. Hancy en 1932 -  Escalade "libre facile"

Très facile par le premier itinéraire, elle présente plus de difficultés si l'on suit le fil de l'arête en entier en direction du sommet de la Mitre (variante Poucel) ce dernier parcours étant beaucoup plus joli.   Sur cette arête on trouve tout au long la roche impeccable à grosses prises, très rares dans le calcaire des calanques; c'est pour cela qu'elle est si fréquentée par les caravanes de tout poil qui montent par là pour éviter les éboulis fastidieux des sentiers jalonnés: aussi des centaines de godillots ferrés ont-ils usé et poli le rocher devenu glissant par endroits. Encordement : 15 m.
 Descendu du sommet de la Mitre, l'Arête Nord termine dans sa partie basse la rive droite du vallon des Aiguilles
Remonter le thalweg du vallon, puis l'éboulis de la Grande Face de la Mitre, et suivre vers la gauche un sentier qui serpente en direction de l'arête. Débuter par des rochers en escalier et un petit couloir embroussaillé dans son flanc droit.-R.1
Franchir quelques marches, monter sur un bloc détaché - (à gauche dans la face nord débouché d'une cheminée très raide gravie par E. Frendo en 1930 pour éviter le bas de l'arête trop monotone) -, escalader alors une dalle bombée assez lisse ( la Tortue).- R.2
Continuer sans difficultés jusqu'à l'entrée d'une vire terreuse dans le flanc nord.-R3-
Au bout de cette courte vire  grimper dans une cheminée ouverte puis escalader une série de gradins et de dalles fissurées.-R4-
L'Arête devient horizontale jusqu'à un collet.-R5-
L'itinéraire Hermitte file alors vers la gauche au flanc d'un vallon suspendu; - nous y reviendrons plus loin, après avoir décrit la variante Poucel qui suit le taillant de l'arête tout au long-. Escalader une dalle lisse à prises inconfortables jusqu'à un surplomb de rocher brisé que l'on passe par la gauche.-R6-
Continuer par de petits éperons et des dalles jusqu'à un replat horizontal. -R7-
On gagne de là sans difficulté la Cime de la Mitre et l'on redescend vers son collet. Reprendre l'ascension par une dalle lisse sur le flanc gauche de l'arête.-R8-
Terminer sur son taillant; l'on arrive sur les éboulis supérieurs de Marseilleveyre.

L'itinéraire Hermitte abandonne l'arête au 5ème relais, et suit une piste horizontale en longant la muraille sur la gauche. Après avoir contourné la base d'une arête secondaire bien détachée, on s'élève au fond d'un couloir incliné. A mi-hauteur virer à droite sur une corniche étroite et l'on poursuit facilement sur la petite arête qui se perd dans les éboulis Est de la Mitre.
Rejoindre son collet  et de là, évitant le dernier ressaut vertical de l'Arête Nord, on fait une nouvelle marche de flanc vers la gauche en direction d'une cheminée d'aragonite rouge, où l'on escalade d'abord une zone lisse, puis l'on ramone entre les parois du fond et l'on débouche sur les éboulis supérieurs non loin du Tracé Bleu des Crêtes.
L'itinéraire Hermitte a été jalonné en noir, mais il ne subsiste actuellement que des traces à demi effacées.

 II -  La Voie de la Mitre ( Photo N° 1)
Premiere par: G. Livanos, G. Rebuffat le 1er Mai 1941
  Escalade "artificielle très difficile" - Encordement 25 mètres

Entièrement en escalade artificielle ininterrompue, à part la première moitié de la première étape; la 2ème étape est particulièrement difficile et se termine par un relais sur planchette.
Comme nous l'avons déjà dit, la Mitre est un ressaut de l'arête nord de Marseilleveyre: à son sommet l'arête principale se divise en deux grandes arêtes secondaires, d'abord divergentes puis convergentes vers le bas, limitant entre elles une belle paroi orientée nord-ouest face au boulevard.de la Grotte Roland, d'où elle est très visible et détache nettement sa silhouette comparable à l'ornement épiscopal.
Démarrer entre la grande excavation jaune et une petite grotte située sur la droite de la muraille. Grimper sur une dalle bombée d'abord compacte puis agrémentée de bonnes prises. Au bout de quelques mètres prendre à droite une courte fissure et se rétablir sur une vire qui file à droite vers le haut de la petite grotte. S'élever au dessus dans une dalle lisse dominée par des blocs brisés après lesquels on franchit une fissure raide, puis sur la gauche une petite cheminée: on atteint alors une plateforme carrée.-R.1
Monter sur les blocs empilés, puis attaquer le plan droit surplombant d'un grand dièdre noir; l'on franchit une succession de surplombs et au bout d'une dizaine de mètres on remonte une très courte fissure. Traverser alors à droite pour atteindre une autre fissure sur le bord de laquelle on s'élève jusqu'à des rochers brisés sous un surplomb; installer là un relais sur "étriers". - R.2
Au dessus et à gauche escalader un dièdre fissuré, puis à gauche gagner un étroit replat herbeux.- R.3
Traverser encore à gauche et s'élever dans une nouvelle fissure difficile qui s'améliore au bout de quelques mètres; elle mène à une corniche marquée par un pin. R.4
Par des dalles faciles on gagne le pied d'une dernière fissure où l'on s'élève jusqu'à une vire herbeuse; sur la gauche escalader une courte cheminée qui aboutit à une large terrasse. R.5
De là des barres sans difficultés mènent au sommet.

Rive droite du Vallon des Aiguilles
Vue prise de la Roche Percée
Photo II - Cliché Dr. Albert

 

 

 

 


III - Arête Ouest de la Mitre
IV - Arête Nord de la Faille "O"
IX - L'Arête Manquée
V - La Faille "O"
VI - La Voie Meunier
VII - Arête Sud de la Faille "0"
VIIII Début du Couloir Choberg
 

 

 

 III -  L'Arête Ouest de la Mitre ( Photo N° 1 et 2)
Première par: Magol, Duchier, au printemps 1941
  Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.

Cet itinéraire  de date récente est parallèle à une autre voie plus ancienne due à Meunier en 1935, décrite plus loin sous le nom de l'arête Nord de la faille "O". Il en est très voisin et souvent se confond avec lui: le départ se prend beaucoup plus bas et les 3 premières étapes présentent peu d'intérêt car à chaque relais on arrive sur des terrasses de plein pied  avec l'éboulis du couloir Choberg, et jusqu'au 3ème relais on n'a gravi que des soubassements.
Franchir dès le départ une série de dalles raides et pourries qui mènent à une première corniche.- R.1
Au-dessus on gravit vers la gauche une lame détachée au sommet de laquelle on se rétablit, puis on escalade tout droit un petit ressaut surplombant  et l'on arrive par des rochers brisés sur une terrasse- R.2
Monter facilement sur le sommet d'un petit gendarme, descendre dans son collet, puis escalader de l'autre coté une dalle qui aboutit à une deuxième terrasse.-R.3
On aborde alors l'arête elle-même. Sur le bord Nord d'un couloir facile on gravit un saillant délicat qui mène à une bonne plateforme.-R.4-
Traverser légèrement à droite et remonter un couloir dans le flanc gauche de l'arête. Après un passage difficile on passe une zone plus commode et l'on arrive dans un bosquet de chênes verts.-R.5-
Gravir une barre sans difficultés.-R.6-
Au dessus suivre le taillant de l'arête pendant 25m; on atteint alors un bloc détaché.-R.7-
Après l'avoir escaladé, virer un peu à gauche, et remonter une fissure qui finit sur une vaste terrasse herbeuse.-R.8-
Passer une barre de rochers verticaux et terminer par des gradins faciles.

  IV-  L'Arête Nord de la Faille "O" ( Photo N°  2)
Premiere par: J. Meunier, Carrère, en Novembre 1935
  Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres.
 

 Quoiqu'il s'agisse en réalité de l'Arête Ouest de la Mitre, cette voie sera décrite sous ce nom plus exact géographiquement parlant puisqu'elle suit tout au long la ligne de démarcation nord de la Faille " O". Il n'en est pas moins vrai que l'itinéraire précédent de Magol n'est qu'une rectification de ce parcours plus vieux de 6 ans. La primeur de l'Arête Ouest de la Mitre doit donc revenir en réalité à J. Meunier, qui en 1935 parti du bas de la Faille "O" rejoignit cette arête à mi-hauteur, après avoir parcouru un éperon secondaire difficile et délicat.
Prendre le départ au bas de la Faille "O" et remonter le taillant assez raide d'un éperon projeté au sud de l'arête ouest de la Mitre; après un long parcours peu commode premier relais sur une plateforme embroussaillée.-R1-
Franchir difficilement les premiers mètres d'une fissure très raide qui s'incline peu après et devient facile.-R2-
Traverser sur la gauche un bosquet de chênes verts, puis escalader une cheminée qui débouche sur une corniche.-R3-
Contourner le fil de l'arête et grimper dans son flanc droit le long d'une fissure qui devient peu à peu mal commode car le rocher est très fragmenté.-R4-
Continuer toujours dans le flanc droit par une nouvelle fissure qui s'en écarte sensiblement; on parvient sur une grande terrasse.-R5-
Terminer par le même parcours que l'itinéraire précédent.

 

   V -  La Faille "O" ( Photo N°  2)
Premiere par: Prudhomme, X, le 18 Octobre 1931
  Escalade "libre difficile" - Encordement 30 mètres.

Après une première étape extrêmement facile les difficultés apparaissent sous la forme de cheminées lisses, et vont s'accentuant jusqu'au quatrième relais. Encordement 30 mètres (pour la troisième étape que l'on peut couper,si l'on veut, par un mauvais relais qu'il est préférable d'assurer sur piton).
Cette voie actuellement peu connue est certainement la première escalade parfaitement rectiligne  réussie dans les calanques; ce fut le type idéal, avant la lettre, de la directissime.
Elle parcours une longue faille au fond d'un profond couloir très ouvert de 7O mètres, qui entaille de haut en bas la face ouest de la Mitre (h.90m.).
Quitter l'éboulis du couloir Choberg à hauteur de l'aven Gombault et remonter sur la gauche un couloir broussailleux très facile.-R1-
Continuer par des gradins en direction d'une cheminée verticale resserrée que l'on escalade sans trop de mal par ramonage. -R2-  - sur une corniche.
Gravir une large et raide fissure, d'abord terreuse puis étroite et lisse, au dessus on remonte une zone plus facile et l'on atteint une encoignure embroussaillée.( relais éventuel si l'on ne dispose pas de 28 à 30 mètres d'intervalle.) La fissure se redresse à nouveau et il faut franchir un passage délicat sur des prises douteuses; on pénètre dans un couloir.-R3- 
Passer un petit mur vertical puis grimper sur de bonnes prises dans le flanc gauche de la faille: il faut alors franchir un dernier mais court passage de fissures très raides où l'on progresse par adhérence; on débouche alors sur une grande terrasse.-R4-
Terminer par une série de fissures superposées qui amènent au sommet de la Mitre dans l'axe de la Faille "O".

   VI - Voie Meunier  ( Photo N°  2)
Première par: J. Meunier, V. Rostand en 1935
  Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres

Elle parcourt la partie médiane de l'arête  Sud de la Faille "O" décrite au paragraphe suivant. Comme pour l'arête nord de cette faille, J. Meunier emprunta une voie détournée pour atteindre cette crête, cherchant probablement avant tout le parcours d'escalade libre le plus commode. Démarrer dans la faille "O" et monter jusqu'à sa première cheminée verticale.-R1-
Par une facile traversée ascendante sur la droite grimper sur une vaste corniche.
-R2-
Monter droit au collet d'un petit gendarme délabré.
-R3- 
Escalader le fil de l'arête relativement peu inclinée mais délicate; monter sur une grosse écaille, puis virer un peu à gauche et s'élever dans une fissure sur son flanc nord; peu après gravir quelques ressauts plus commodes.
-R4-
Traverser alors à droite vers un couloir terreux que l'on remonte jusqu'à un chêne vert au niveau duquel on débouche sur un éboulis.
-R5-
Continuer facilement vers le sommet de la Mitre.

 

   VII - Arête Sud de la Faille "0"  ( Photo N°  2)
Première par: M. Samuel, G.Livanos le 18 juillet 1940
  Escalade "libre très difficile" - Encordement 25mètres

Cette voie, primitivement exécutée en traction directe, s'est révélée à l'usage passable en escalade libre.
En 1940 M. Samuel reprenant la voie Munier, y rattacha un départ autonome, puis suivit le fil de l'arête en son entier. Il fit donc une rectification de l'itinéraire précédent. Le départ se situe à l'entrée du couloir Choberg entre deux saillants de la muraille, noirâtres et surplombants, dans l'axe de l'arête elle-même. Monter sur la droite d'une coulée d'aragonite, virer un peu à gauche et grimper vers un surplomb que l'on évite par la gauche. Après un petit replat, quelques ressauts faciles mènent au premier relais.-R1-
Escalader alors une large cheminée jusqu'à la corniche où l'on rejoint l'itinéraire de Meunier.-R2-
On le suit jusqu'au petit gendarme. -R3-
....puis sur le taillant de l'arête.-R4-
Au lieu de virer à droite vers le couloir, continuer sur le fil de l'arête en passant un ressaut très raide par son flanc droit. Après quelques mètres revenir à gauche et continuer sur le taillant où l'on trouve une fissure qui conduit à une plateforme.-R5-
Terminer droit vers le sommet de la Mitre.

NOTA : Ces cinq derniers itinéraires présentent la particularité de communiquer très facilement entre eux à tous les étages; quoique difficiles ils ne sont donc pas de la classe des voies de la Face Ouest de St. Michel, par exemple, cataloguées dans la même catégorie de difficulté, car il est toujours possible d'y éviter un morceau déplaisant en virant dans le parcours voisin.

  VIII - Le Couloir Choberg  ( Photo N°1 &  2)
Première par: Ch Choberg en 1914
  Escalade "libre facile" - Encordement facultatif  15 mètres

C'est l'itinéraire le plus facile du Vallon des Aiguilles. A part deux petites cheminées aux extrémités, son parcours est absolument sans histoire; un seul ennui possible en cours de route: les chûtes de pierre. Débuter par un couloir pierreux encaissé entre deux hautes murailles;
Escalader une cheminée verticale dont le haut surplombe un peu mais où l'on trouve toutes les prises rêvées, quoiqu'elles soient polies par les souliers ferrés.
Traverser une combe couverte de pierrailles et obliquant à droite grimper dans le couloir qui peu après tourne brusquement à gauche. - Remonter une longue pente jusqu'à un étranglement que l'on tourne par la gauche. Revenant à droite on franchit une cheminée et l'on atteint un éboulis en entonnoir, non loin de l'arrivée de l'arête Nord de Marseilleveyre.

IX - L'Arête Manquée  ( Photo N°  1)
Première par: G. Livanos, A. Coudray, le 5 Octobre  1941
  Escalade "artificielle difficile" - Encordement30mètres

Les deux premières étapes et la 4ème en escalade libre; la 3ème et la 5ème en escalade artificielle difficile.
Elle fut "manquée" par Joubard et Forestier, qui, lors d'un essai antérieur, s'arrêtèrent au 4ème relais et terminèrent par un retour en rappel à leur point de départ; il est juste cependant de rappeler qu'ils sont responsables de la découverte de cet itinéraire jusqu'à son 4ème relais, et que Livanos n'eut plus qu'à mettre le point final en trouvant la cheminée de sortie.
A droite de l'entrée du couloir Choberg on attaque sur un contrefort. Les premiers mètres sont assez raides, puis l'on monte dans des blocs empilés pour atteindre par la droite une première terrasse. Grimper dessus dans une dalle très lisse que l'on franchit en écharpe vers la droite. Toujours à droite on contourne le bord de la dalle et par quelques rochers pourris on gagne une deuxième terrasse.-R1-
Escalader une dalle délitée mais très facile qui communique à gauche avec la combe du couloir Choberg. On traverse peu après deux petits gendarmes et franchissant leur collet on arrive au pied de l'arête proprement dite.-R2-
Après avoir passé un petit ressaut de 3 à 4m. très raide on arrive sur un replat, puis un passage d'escalade aisée amène à la partie difficile de l'arête Manquée. S'élever en traction dans des dalles, d'abord tout droit, puis vers la droite. Virer alors à gauche vers une large fissure très raide et difficile, après un gros bloc coincé elle s'améliore, puis on passe devant un replat de la paroi droite; grâce à de grosses prises peu solides on atteint une plateforme isolée sur la gauche.-R3-
Suivre  un éperon de rochers pourri qui mène à un vaste collet herbeux de l'arête principale.-R4-
A quelques mètres à gauche du taillant remonter une large fissure; à mi hauteur on la quitte pour s'élever à gauche dans une dalle peu engageante et l'on se rétablit au dessus sur une vire. On gravit alors une 2me dalle par sa gauche et l'on parvient sous un étranglement fortement surplombant que l'on franchit pour se rétablir dans les blocs brisés du sommet.

 

  X - Le Mur du Jardin Suspendu ( Photo N°1 )
Première par: Dr Poucel Jr, C. Hancy, le 11 Avril 1931
  Escalade "libre facile" - Encordement 25mètres

Le Jardin Suspendu se trouve dans la paroi rive droite de Vallon des Aiguilles, tout en haut de la muraille, à mi-chemin entre le Couloir Choberg et le Pas de la Cabre.

Cette appellation manifestement flatteuse désigne quatre chênes verts et une pelouse de quelques mètres carrés sur une corniche. Une longue vire en écharpe y conduit, dont l'origine se trouve à 2Om. à droite du couloir Choberg.
Monter dans une dalle facile virer un peu à gauche et s'élever droit dans une courte cheminée d'aragonite grise ( prises fragiles ), prendre à droite une large corniche ascendante pour arriver dans une niche-R1-
Contourner un pilier et continuer sur la corniche jusqu'à un chêne vert.-R2-
Traverser en montant de petites dalles pour atteindre un deuxième chêne.-R3-
Escalader des rochers brisés et reprendre la corniche en écharpe pour arriver sur un étroit balcon. -R4-
On pénètre dans le Jardin suspendu en se frayant un passage dans les ramures des chênes verts et par une vire courbe on arrive sur la pelouse.-R5-
Sans entrer dans le jardin et en montant droit au dessus du 5me relais, puis en virant difficilement à droite vers une cheminée lisse que l'on ramone, on peut atteindre les pentes du sommet de Marseilleveyre; cette variante est plus difficile que le reste de l'itinéraire Poucel.
( X '' - Variante (Photo N°1 ) J.Meunier,X,X)
A l'extrémité sud de la pelouse gravir une dalle puis une cheminée verticale où se trouvent des blocs instables et par une corniche ascendante facile arriver sur une plateforme. -R6-
A droite gros monolithe : la Tour. - Escalader une courte dalle pour déboucher sur les pentes nord-ouest du sommet de Marseilleveyre.

   X'  - Variante de départ du mur du Jardin suspendu.(photo N° I )

De nombreux grimpeurs voulant éviter la première étape de la voie normale, passaient par le couloir Choberg, qu'ils remontaient jusqu'au petit collet au niveau duquel il fait un coude brusque vers la droite. Franchissant ce collet ils faisaient une marche de flanc sur la corniche en écharpe de la voie Poucel.

  XI - La Voie des Araignées ( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, Mme d'Albertas, F.Vey, le 26 Septembre 1940
  Escalade "artificielle difficile" - Encordement 20mètres
La plus grande partie se fait en escalade libre, mais deux cheminées-fissures difficiles dans les 4me et 6me étapes doivent se passer sur des pitons

Elle coupe la voie du Mur du Jardin Suspendu dans son premier tiers et débute dans une dizaine de mètres à droite  du départ de la voie Poucel. - On gravit d'abord des rochers en gradins puis une fissure oblique délicate qui finit sur une dalle inclinée.-R1-
Escalader un dièdre vertical au fond du relais en passant sur son flanc gauche; contourner par la droite un saillant et monter sur une plateforme
-R2-
On croise la voie Poucel puis l'on monte droit dans un couloir herbeux très facile.
-R3-
Escalader une cheminée déversée en s'aidant de très rares prises sur son flanc gauche, passer un surplomb délicat et s'arrêter dans une anfractuosité.
-R4- 
Un peu à gauche remonter un couloir herbeux très court, traverser encore à gauche des blocs instables jusqu'au pied d'une fissure oblique.
-R5-
On la remonte jusqu'à un minuscule replat sous un surplomb accentué; un rétablissement difficile mène dans un petit couloir en entonnoir dont l'entrée est extrêmement lisse.
-R6-
Continuer dans son plan gauche et terminer par un pas à droite qui ramène au dernier relais.

  XII - La Voie de la Tour( Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, H. Joubard (leaders à tour de role) le 21 Juin 1941
  Escalade "artificielle  peu difficile" - Encordement 30mètres

La Tour du Vallon des Aiguilles se trouve dans le haut de la muraille, au dessus du Pas de la Cabre que franchit le tracé vert dans le haut du vallon 'est un monolithe carré assez difficile à distinguer d'en bas. Débuter dans un renfoncement de la muraille sous le Jardin Suspendu par une courte fissure déversée suivie d'une cheminée pleine de blocs instables. Après quelques mètres on atteint un ressaut raide que l'on franchit par la droite, puis on parvient sur une bonne corniche ascendante.-R1-
On la suit en direction d'un couloir où le rocher est de nouveau très mauvais,et dont on sort par la gauche pour arriver sur une belle plateforme herbeuse.
-R2-
Juste au dessus du relais s'élever dans une courte dalle puis on traverse vers la gauche dans une deuxième dalle après laquelle on atteint un replat. On peut également passer plus à gauche par une fissure plus commode.
-R3-
Gravir au dessus une fissure déversée et pourrie qui permet d'entrer dans un grand dièdre de rocher blanc. Se rétablir au sommet d'une grosse écaille et progresser ensuite dans le fond du dièdre le long d'une large fissure assez facile: elle finit sous un surplomb. On le contourne par la droite sur pitons et l'on remonte un petit couloir facile descendu du collet de la tour.
-R4-
Virer à droite dans sa face nord; on atteint le sommet par une dalle délitée.- De là on redescend dans le collet puis on finit l'ascension en escaladant quelques blocs dans la paroi d'en face.


 
Escalades de la Rive Gauche du Vallon des Aiguilles

Alors que sa rive droite est bordée par une haute muraille, la rive gauche du Vallon des Aiguilles est formée par de petites parois superposées, coupées de grandes corniches auxquelles on accède très facilement par de nombreux passages sans escalade; ce sont les assises de Béouveyre.
L'exiguïté de ces murs n'a pas attiré les grimpeurs et l'on ne peut guère y signaler qu'un seul parcours, d'ailleurs très facile: la cheminée Sud de la Baume de la Colonne.
De petites aiguilles se dressent dans ses éboulis qui offrent des possibilités d'escalades très courtes mais le plus souvent difficiles; ce sont: le Rat, la Nonne, l'Evêque et la Colonne.

Rive Gauche du Vallon des Aiguilles
Vue prise du premier ressaut de l'Arête Nord de Marseilleveyre
- Cliché Dr. Albert
I - Le Rat
II - La Nonne
III - L'Evêque
IV- La Colonne
V - Sortie de la Cheminée de la Baume de la Colonne
(masquée par l'Eperon de la Colonne)
VI - L'Arête face au Rat

 I - Le Rat
Première par: J. Laurent,X  en 1929
  Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres

L'Aiguille du Rat s'élève à proximité du tracé vert, à l'issue de sa première montée raide. L'escalade la plus courante se fait dans sa face Est: le rocher y est très bon mais un pitonnage intensif quoique superflu, a quelque peu massacré les prises.
Du collet qui sépare le Rat de son contrefort Nord, remonter très facilement une vire en écharpe jusqu'à une plateforme.
Grimper dans une dalle raide en cherchant sur la droite des prises hautes. Après un replat longer une fissure sinueuse qui aboutit à une plateforme puis à un petit éboulis sous le ressaut sommital.
Une deuxième voie part en contrebas du collet dans la face Ouest et gravit en diagonale la face Sud le long dièdre oblique.

 II - La  Nonne
 Première par: Prudhomme, Arles, le 11 Juin 1933
                     Escalade" libre difficile" mais très courte  - Encordement 15m.

Ainsi que son voisin l'Evêque, la Nonne est située au pied d'une muraille de Béouveyre à la même altitude que le Rat à une centaine de mètres vers l'Ouest.- Contrairement aux usages c'est l'Evêque qui parait prosterné devant la Nonne.
Sous le collet qui sépare la Nonne de la muraille de Béouveyre, grimper facilement dans le flanc Est de l'Aiguille jusqu'à une petite plateforme de son arête Nord. Escaladez alors une dalle ouest où l'on atteint bientôt le sommet.
On peut également escalader en ramonage une profonde cheminée ouverte entre la Nonne et l'Evêque dans leur flanc Est jusqu'à la brèche entre les deux aiguilles et suivre l'arête Nord pour rejoindre l'itinéraire précédent.- Descente en rappel sur un bloc du sommet.

III - L'Evêque
Première par: Prudhomme, Arles le 11 Juin 1933
 Escalade"libre difficile"très courte -Encordement 15m.

Monter à la brèche entre les deux aiguilles par la cheminée de leur flanc Est, puis grimper dans un renfoncement et se hisser sur un bloc en surplomb, quelques mètres faciles conduisent ensuite au sommet.  - Descente en rappel sur un pin  (15m.)

 IV - La Colonne
Première par: J.Laurent, Mme Garrigues en 1929
  Escalade "libre difficile" - Encordement 15 m.

Après le Rat suivre le tracé vert devenu horizontal jusqu'à un grand éboulis descendu de Béouveyre; on le remonte par sa rive gauche pendant 50 m. Gravir alors les rochers de cette rive en contournant l'éperon qui soutient la Colonne, on arrive à une corniche.
Monter dans une fissure peu marquée dans sa face Nord Est en direction du collet; là aussi les rares prises ont été abimées par des coups de marteau intempestifs !!
Au dessus escalader une bonne et courte fissure qui amène sur l'étroite plateforme du sommet.

V- La Cheminée sud de la Baume de la Colonne

Continuer l'ascension de l'éboulis précédent jusqu'à la Baume. La cheminée monte en oblique
sur la gauche.
Elle est très facile, et ne mérite pas une description détaillée.

VI - L' Arête face au Rat
Première par: Moyrand, X  en février 1941
  Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 20m.

Ce segment d'arête descendu de Béouveyre fait face à l'arête sud du Rat. -
Débuter dans  le flanc droit par une difficile fissure verticale puis obliquer à gauche, gravir une nouvelle fissure et atteindre une corniche.Contourner facilement le taillant et terminer dans le flanc gauche par un dièdre incliné.

 Escalades de la Face Nord de Marseilleveyre

Les cheminées de la Grotte Rolland
Première par: C. André  en 1924

Nous joindrons au quartier du Vallon des Aiguilles cette voie d'ascension directe au sommet de Marseilleveyre par sa face Nord. Nous n'avons en effet rien d'autre à décrire dans cette face où il doit exister pourtant des parcours intéressants.
Suivre le tracé noir et jaune qui passent au bas du Vallon des Aiguilles et franchir la première crête, au de là de laquelle s'ouvre, en contrebas du sentier, la Grotte Rolland. Dans le thalweg du vallon un énorme bloc est tombé à proximité du chemin. Quitter le tracé à cet endroit et s'élever jusqu'à la paroi au pied d'une cheminée verticale; on la gravit en montant dans son plan gauche. On arrive sur les corniches nord de Marseilleveyre; traverser le sentier et remonter une seconde cheminée d'abord surplombante et étroite, puis s'élargissant plus haut en couloir aux parois lisses. Remonter alors l'éboulis des terrasses supérieures de Marseilleveyre et atteindre le sommet par une série de grandes dalles superposées.

 

 

III -  Quartier du Malvallon

1 - La Pointe Callot
2 - Face Est de la Tête de la Mounine
3 - Paroi Triangulaire
4 - Arête Ouest du Cirque de la Mounine
5 - Muraille du Plan des Cailles

17 Itinéraires 7 photos

Les bonnes gens qui le baptisèrent "Malvallon" étaient sans doute impressionnées par la hauteur des murailles qui s'élèvent haut dans le ciel au dessus de cette gorge extrêmement pittoresque; en réalité un excellent sentier court le long de son thalweg qui parti du Plan des Cailles dans la calanque de Marseilleveyre monte en direction du Pas de la Selle après avoir bifurqué dans la branche nord du vallon et de là file vers la Fontaine de Voyre et Mazargues. Ce fut de tout temps le chemin le plus fréquenté par les pêcheurs de ce village qui se rendaient à leur cabanon de Marseilleveyre, son parcours est très facile et sans aléas. Seul l'aspect rébarbatif des murailles de ses deux rives  a pu influencer l'esprit populaire et valoir au vallon de Marseilleveyre son préfixe péjoratif de " Mal".
 Les plus belles parois et d'ailleurs les seules pratiquées des grimpeurs, se trouvent en haut de la Rive Droite du Malvallon dans les pentes Est et Sud de la Cime de Marseilleveyre; les faces Ouest et Sud de la Tête de la Mounine ( 384 m.) et vers le bas à proximité de la calanque, la Muraille du Plan des Cailles .
 Une ligne d'arêtes aujourd'hui presque nivelée descend du sommet de Marseilleveyre vers le Sud-Est et présente  un ressaut brusque  isolé : la Pointe Callot ( 325m. environ ).
 Les autres rives du Malvallon et de ses branches médianes sud sont formées par de nombreuses petites murailles de peu d'ampleur et aucune n'a à notre connaissance été gravie.

Deux voies d'accès mènent au quartier du Malvallon : Du boulevard de la Grotte Rolland par le tracé noir jusqu'au bois de la Selle ; on suit alors le tracé vert de la Calanque de Marseilleveyre qui franchit le Pas de la Selle et par une piste à flanc de coteau on arrive à la Pointe Callot.
 De Callelongue on prend le tracé jaune de la Galinette, après avoir longé la face Sud du Rocher de St. Michel on traverse le vallon de la Mounine et l'on franchit le Col de la Galinette. Le sentier suit alors la base de la Face Sud de la Tête de la Mounine, puis sa face ouest et on contourne la Pointe Callot avant d'arriver au Pas de la Selle. 

 

 LA POINTE CALLOT

 Massive et peu élégante dans son ensemble, elle est supportée par un énorme socle d'éboulis témoin de sa splendeur passée et de sa décrépitude actuelle; seules ses faces ouest et sud-ouest ont bel aspect.
 Elle est orientée dans sa plus grande longueur dans le sens Est-Ouest. Elle a quatre faces : Nord, Ouest, Sud-Est,  et trois arêtes : Est, Nord-ouest, et Sud-ouest.  La Face Nord présente peu d'intérêt, car elle est non seulement peu élevée mais aussi envahie par une végétation dense, de plus elle est sillonnée par plusieurs corniches qui communiquent avec les éboulis voisins.
On y compte  plusieurs itinéraires d'escalade libre: deux très faciles: la Voie des Arêtes et le couloir Nord,- une courte cheminée un peu moins commode : la Reboulade, et un parcours d'arête avec une vire délicate: l'Arête Nord-Ouest.
 La Face Sud-Ouest est fortement concave et de meilleure apparence; elle n'offre que deux itinéraires: la Voie dite de la Face Sud -Est, complétée par la Voie Droite..
 La Face Sud-Ouest est plus majestueuse elle atteint 70 m.de hauteur; elle est parcourue par deux voies très difficiles, une de'escalade libre, l'autre d'escalade artificielle.
 Entre ces deux faces méridionales, l 'itinéraire Clair assez facile, anciennement appelé Voie de la Face Sud monte sur un éperon mal individualisé.
 La Face Ouest est très verticale et coupée en écharpe par une diaclase d'aragonite : La Diagonale.
 Quant aux arêtes deux seulement ont été escaladées: l'Arête Est extrêmement facile  et la petite N.Ouest qui rattache la Pointe Callot aux pentes de Marseilleveyre. L'arête sud-ouest attendait encore sa conquête à la fin 1941.

 

Escalades de la Face Nord
I  /  La Voie des Arêtes
  Premiere par : Callot  père et fils       le 20 Mars 1902

 Escalade " libre facile "   - Encordement ( facultatif)  10-15 m.

Au milieu de la Face Nord et à mi-hauteur, car sa base descend obliquement en pente rapide, suivre vers l'est une belle corniche légèrement ascendante qui mène à l'arête Est; on put aussi arriver là très facilement en suivant son taillant depuis son origine. Escalader une cheminée facile, traverser une terrasse dite du gendarme, sauter sur une cassure de 2m. de haut et tantôt sur l'arête, tantôt par de petites cheminées dans son flanc nord, on atteint le sommet .       

II  / La Reboulade
Première par : Reboul, en ?
Escalade " libre facile " - Encordement l5 m.

A mi-chemin de la corniche qui mène à l'arête Est, une cheminée assez profonde mais courte permet de rejoindre directement la crête; on la franchit par un ramonage plus fatiguant  que difficile et l'on débouche à quelques mètres à l'Ouest du saut du gendarme.

 III  /  Le Couloir Nord
 Première par: Callot   Père et fils   le 20 Mars  1902
 Escalade " libre facile " - Encordement facultatif     15 m.

Ce fut l'itinéraire de la " première de la Pointe Callot  "    Un peu à gauche de l'aplomb du sommet, grimper dans une dalle vers une écaille détachée, suivre des vires herbeuses sur la gauche pour rejoindre le couloir et le suivre jusqu'à une corniche qui ramène à l'Est vers les arêtes.   Le couloir Nord est surtout utilisé pour la descente.

IV  /  L'Arête Nord-Ouest
Première par J. Save, Artru   en  1934
 Escalade " libre difficile  "    Encordement 15 m.

Du Collet de la Pointe Callot, suivre la ligne d'arête, passer l'arche de pierre et remonter des rochers très faciles jusqu'à une plateforme où pousse des arbustes- R.1 et 2.
 S'élever droit dans une dalle fissurée peu commode et se rétablir sur une corniche extrêmement étroite. On la suit vers la droite par une marche de flanc exposée (aucune prise sure pour les mains) et après avoir contourné un bloc on pénètre dans un couloir barré par un chêne vert.- R3
     Remonter ce couloir terreux et embroussaillé et terminer par des gradins.

 

Escalades de la Face Sud-Est

I  -  Voie de la Face Sud-Est
Première par: V. Rostand, X  le 13 Septembre 1936
 Escalade  " libre difficile "         - Encordement 20 m.

Cet itinéraire  fort incomplet décrit un " S " parfait dans la partie moyenne de la Face, mais son origine se trouve dans la face Sud-ouest et il finit sur la portion horizontale de l'arête Est !   Un seul court passage vraiment difficile avant d'arriver au 2ème relais.
 Remonter le couloir de la Voie Clair, dite de la face Sud, parvenu au sommet de son éperon, longer vers la droite une corniche horizontale qui file dans la Face Sud-Est.- R1
Quelques mètres avant son interruption escalader un dièdre dont la paroi gauche est formée de rochers brisés; puis virer vers la gauche sur une étroite corniche ascendante et se hisser sur une écaille posée sur son extrémité. De là grimper droit dans une courte dalle sans prises, puis on se rétablit sur une nouvelle corniche horizontale que l'on suit à droite en direction d'une plateforme en balcon. - R2
Laisser le dièdre vertical qui se développe au dessus et d'engager dans la dalle de droite en suivant une bonne fissure oblique pour atteindre les arêtes.

 II  / La Voie  Droite
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert  le 14 Septembre 1939
 Escalade " libre difficile"      - Encordement 20 m.

Les difficultés sans atteindre à l'extrême, y sont très soutenues et sensiblement plus grandes que celles de l'itinéraire précédent.

Cet itinéraire suit une diaclase rectiligne qui fracture la face de l'aplomb de l'épaule Est et rectifie les sinuosités de la voie Rostand.
Débuter par une mince fissure verticale, d'abord facile, puis très raide sous la corniche où elle s'élargit.-R1
Escalader le dièdre de rochers brisés de la Voie Rostand et laissant à gauche la vire ascendante, traverser vers la droite une dalle abrupte pour rejoindre la diaclase. Monter sur des plaques détachées, passer une fissure glissante et se rétablir sur un bloc en balcon.- R2
Grimper dans le dièdre au dessus du relais où l'on progresse par un ramonage exposé; on peut d'ailleurs en sortir au bout de 3 à 4 m. en se rétablissant difficilement sur son arête droite que l'on suit commodément. Dépasser une niche à hauteur de l'arête Est et franchir sur le saillant de l'épaule un surplomb très accusé; après s'être rétablit difficilement sur un replat incliné, il ne reste plus qu'à passer une courte dalle où l'on trouve des prises excellentes mais très hautes.
 

Escalades de la Face Sud-Ouest
Dans ce paragraphe nous comprendrons l'itinéraire L. Clair connu depuis sa découverte sous le vocable de "Voie de la face Sud", parce que jusqu'en 1936 il fut le seul parcours fréquenté dans les Faces méridionales de la Pointe Callot. En réalité il se trouve  presqu'entièrement dans la face Sud-Ouest.

I  -  Voie L. Clair
Première par: L. Clair, Lemerre en 1922
 Escalade  " libre facile " - Encordement 20 m.

Un seul passage délicat : une fissure en surplomb où il faut passer sur un bloc coincé branlant, assez solide cependant puisque d'innombrables grimpeurs non avertis ont essayé sans succès de le faire partir.
A gauche d'un grand éperon, à l'intersection des faces sud-est et sud-ouest, remonter un couloir parsemé d'arbustes, faire une courte traversée vers la gauche; passer une petite cheminée et, revenant à droite, prendre pied sur la terrasse au sommet de l'éperon.- R1
Gravir une cheminée assez ouverte et lisse au départ puis escalader un ressaut au dessus duquel se trouve une corniche bordée de gros blocs.- R2.
A son extrémité à gauche remonter une fissure extrêmement lisse mais peu inclinée qu'il faut franchir par coincement du bras et de la jambe droite; la pente s'atténue et l'on arrive sur une terrasse herbeuse.-R3
Escalader une petite cheminée très raide bouchée par un bloc branlant, dont on se sert comme prise pour sortir sur une terrasse; remonter un couloir caillouteux et terminer par des gradins très faciles.

 

L'Orthopédique

Ce nom baroque et dont il ne nous a pas été possible de déceler l'origine, désigne une variante de sortie de la "Voie Clair". Après la fissure du bloc branlant, grimper sur la gauche du couloir caillouteux dans une courte fissure très raide où l'on progresse en coincements pénibles. Que le grimpeur se rassure, il n'est pas besoin d'accessoires d'orthopédie,-béquille ou jambe de bois- pour passer par là. On termine également par des gradins commodes.

 II  -  Voie de la Face Sud- Ouest
Première par: Ch. Magol, R. Duchier  le 29 août  1937
Première féminine par Gisèle Albert      Juin 1939
Escalade " libre très difficile "  - Encordement 25 mètres.

 Les grosses difficultés se trouvent dans la grande vire de la deuxième étape et surtout dans la 3me. Exécutée avec quelques pitons d'assurances - 4 à 5- c'est la voie d'escalade libre la plus difficile de la Pointe Callot. Plusieurs essais sur ce parcours furent faits avant Magol, mais ils n'allèrent pas plus loin que le 2 me relais.
 Quelques mètres à gauche du couloir de l'itinéraire Clair remonter une longue fissure rectiligne pour arriver sur une corniche qui communique avec la terrasse au sommet de l'éperon sud.- R1
 Gravir un dièdre oblique et aborder une longue fissure ascendante en écharpe qui s'élève" dans la face Sud-Ouest. Passer d'abord une dalle déversée; traverser une étroite vire pour atteindre une mince fissure sans prise de pied; traverser une nouvelle dalle pour arriver sur une corniche exigüe. Franchir un ressaut de la fissure devenue plus facile et par une marche de flanc atteindre une belle plateforme.-R2
Toute cette étape se fait sur d'excellentes prises de mains, mais les prises de pieds y sont rares et espacées.
 Monter droit une dalle commode et s'engager dans un dièdre ouvert limité à droite par une dalle lisse; suivre la fissure du fond (difficile ) jusqu'à un surplomb que l'on surmonte grâce à des prises dans la paroi de gauche et l'on pénètre dans une niche terreuse.- R3
 Par un ramonage face au vide, escalader une cheminée barrée par un gros surplomb et l'on se rétablit sur une petite plateforme (aérien); des ressauts faciles amènent sur une corniche horizontale.- R4.
 Un peu à droite une courte dalle abrupte livre accès aux gradins du sommet
                

   III  / L'Intégrale de la  Face  Sud-Ouest
Première par : G.Rebuffat, G.Livanos,J.Bouisson  le 26 Janvier 1941
Escalade  " artificielle très difficile "  - Encordement 20 m.

Une première étape libre facile, une 2me étape artificielle peu difficile, puis trois étapes très difficiles, la fin étant moins ardue.

Le départ se trouve dans le flanc droit du pied de l'arête sud-ouest:; on monte sur un gros chêne; puis on grimpe dans une fissure qui débouche sur une sangle herbeuse inclinée.- R1
Escalader alors une nouvelle fissure verticale où le rocher est brisé et instable; une cheminée meilleure lui fait suite qui aboutit dans une anfractuosité, relais sur un gros bloc à gauche.- R2.
Dans son angle Est remonter une cheminée d'aragonite et suivre une fissure oblique en surplomb où l'on progresse difficilement sur des pitons peu surs.Dépasser un replat puis escalader un gros bloc mal coincé entre les deux branches de la fissure qui s'est dédoublée. Aussitôt après  on atteint facilement une corniche herbeuse à peu de distance du énième relais de la voie Magol.- R3
Revenir vers l'ouest et s'élever en oblique sur une plaque de rochers pourris   pour rejoindre une fissure sinueuse que l'on suit jusqu'à une nouvelle corniche; on s'y rétablit sur un bloc et l'on vire à gauche vers une plateforme sous une niche .- R4
Passer un surplomb accentué et grimper dans une dalle fissurée; on arrive sur une troisième corniche
( genévrier ) - R5
 Continuer à la verticale en franchissant une fissure déversée; après un replat on escalade une dalle de rocher excellent et l'on oblique à droite en suivant la base d'un mur surplombant. Passer un dernier ressaut et terminer dans les gradins du sommet .

Escalade de la Face Ouest

   IV  /  La  Diagonale ( photo des Faces Ouest et Sud -ouest et de la face Nord )
Première par:  Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles   le 26 Janvier 1941
  Escalade " artificielle difficile  "   - Encordement : 30 mètres

Le plus souvent en escalade libre difficile, avec de très courts passages artificiels.

Une bande d'aragonite rouge coupe en écharpe la face Ouest depuis le bas se l'arête sud-ouest jusqu'au collet de l'arête Nord-ouest; ce feuillet est inséré entre les lèvres d'une diaclase qui fracture la paroi en oblique.
Départ au pied de l'arête sud-ouest dans un large couloir, obliquer à gauche, passer un entassement de blocs instables et s'arreter sur un ressaut couvert de débris. - R1
 On s'engage d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite sur des prises médiocres, puis l'on suit son bord gauche où son rocher s'améliore. On franchit un premier puis un deuxième ressaut et arrivé à hauteur d'une plateforme située dans la muraille à droite, facilement identifiable  par les broussailles qui l'encombre, on traverse une bande d'aragonite. Après avoir passé un petit dièdre surplombant on se rétablit sur une dalle inclinée.- R2   - relais assuré sur piton.-
 Vers le Nord escalader un court dièdre déversé et se rétablir difficilement sur les prises rondes d'une corniche étroite. - R3.
Virer encore au Nord, escalader un saillant qui clôture la corniche, puis une zone de rocher extrêmement délité et très raide ( exposé ). On pénètre dans un couloir où règne une végétation qui amène à un minuscule collet communiquant avec les pentes de la face Nord.- R4
 Escalader la dalle fissurée de l'itinéraire de l'Arête Nord-Ouest mais au lieu de virer à droite sur la corniche, monter sur un bloc encastré dans une fissure coupée par un surplomb; celui-ci franchi, la fissure s'ouvre en cheminée très lisse mais peu inclinée et débouche sur les terrasses du sommet .

    
Escalades de la Face Est de la Mounine

 I  /  Voie Moyrand
Escalade " artificielle peu difficile"  - Encordement 25 m 
  Un seul passage artificiel, le rete en escalade libre moyenne

 La Voie Moyrand traverse en écharpe la paroi rive gauche Nord du Grand Couloir,
Remonter la première partie très embroussaillée mais sans difficulté du couloir jusqu'au point  où il se resserre et se redresse. - R1
Virer à droite sur une plateforme, gravir une dalle raide, dépasser un replat terreux, puis traverser vers la droite une vire que l'on suit jusqu'à un pin. - R2.
Gravir un gendarme accolé à la paroi, il faut ensuite escalader une dalle lisse en passant sur un piton qui sert de prise, puis on oblique à droite sur l'éperon Nord.- R3
Terminer par une série de cheminée terreuse qui aboutissent dans les terrasses du sommet de l'éperon.

II  /  Variante Livanos
Première par: G. Livanos, Suzon Dijon, le 3 Janvier 1942
 Escalade " artificielle peu difficile "  -   Encordement  25 m.
 

Elle parcourt également en écharpe la paroi Nord du Grand Couloir, mais arrive plus haut sur l'éperon.  La première partie est commune avec l'itinéraire Moyrand, puis au lieu de virer à droite, on grimpe dans une courte fissure et après un encoignure  rougeâtre on traverse à droite vers une plateforme inclinée.- R1
Passer un léger surplomb en suivant une fissure oblique à gauche et grimper sur une vire qui ramène franchement à droite vers une terrasse. - R2.
Sur le bord gauche  d'une cheminée rouge, gravir des rochers surplombants en direction d'un entassement de gros blocs instables où l'on se rétablit. Revenir à droite en contournant un saillant et rejoindre une corniche étroite. - R3.
Monter au fond d'un dièdre surplombant; après quelques mètres la fissure qui en occupe le fond s'élargit considérablement. On passe alors sur le plan gauche où l'on s'élève quelque peu, puis on vire sur le plan droit vers une cheminée sur le bord de laquelle on monte. Elle s'élargit ensuite et permet le ramonage avant d'arriver au sommet de la paroi.

                           III  /  Le Grand Couloir ou Couloir du Portefeuille
           Première par : J. Steicher, G.Tramier  le 11 Mai 1941
          Escalade " libre très difficile "          -  Encordement : 3O mètres.

 Deux étapes très difficiles sont encadrées par deux autres étapes très faciles.

  Ce couloir mérite amplement son adjectif " grand" haut de 135 m.et large à sa partie moyenne de plus de 30, il coupe la paroi d'une large incision rectiligne. Son surnom lui a été attribué récemment à la suite d'une mésaventure pénible survenue à l'un des grimpeurs lors de la première : il perdit son portefeuille!
Il ne nous a pas été possible de recueillir des renseignements précis sur un essai bien antérieur qui aurait aboutit au sommet en suivant les parties faciles du couloir et une dérivation dans la partie droite au niveau des itinéraires Moyrand et Livanos dans le but probable d'éviter la zone moyenne extrêmement rébarbative; et nous n'avons pu retrouver traces de ces grimpeurs, ni de sa date approximative. De toutes façons la zone moyenne du Couloir a bien été gravie pour la première fois par Streicher et Tramier et cette première doit être inscrite à leur palmarès.

 Gravir une longue première étape sans difficultés. -R1
 Attaquer la cheminée verticale au fond, en opposition pendant une dizaine de mètres puis il faut passer un surplomb très difficile où la pose d'un piton prise est presque indispensable; un nouvel étranglement permet de reprendre l'escalade en opposition et d'arriver à une plateforme assez confortable.- R2
Après un nouveau passage d'opposition, la cheminée se resserre à nouveau et devient trop étroite pour que l'on puisse se coincer entre ses plans parallèles; c'est là le passage le plus difficile et le plus exposé de tout l'itinéraire, on débouche ensuite dans un chêne vert à moitié carbonisé. - R3
 Remonter un couloir de pierres et de broussailles et terminer par une cheminée facile.


 IV  -  Voie de l'Eperon Central
Première par G.Livanos, M.Samuel  ( leader à tour de rôle) le 24 Novembre 1940
 Escalade " artificielle très difficile "         -  Encordement 3O mètres
Escalade la plus longue de la Tête de la Mounine - 135 m.- les trois premières étapes sont très difficiles, les deux autres faciles

Cet itinéraire assez sinueux s'inscrit dans le flanc Sud-Est de l'éperon central.
Débuter par une petite fissure peu inclinée jusqu'à un mauvais replat ( arbustes ) S'élever pendant une dizaine de mètres le long de deux fissures parallèles puis virer à droite dans une dalle après laquelle on arrive sur un étroit replat herbeux dominé par un bloc menaçant. Virer à gauche et gagner une corniche-R1
Traverser à droite pour se rétablir sur le gros bloc en équilibre et grimper dans une courte cheminée, puis le long d'une courte fissurz. Traverser un peu à gauche, gravir une dalle, revenir à droite pour reprendre la fissure que l'on suit jusqu'à une mauvaise plateforme sur la droite. Grimper sur un bloc et monter sur un replat encombré d'arbustes.- R2.
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche terreuse.- R4.
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au sommet de l'éperon.- R5
 Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.

 

V -  Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile "  -  Encordement 35 mètres

Le principal obstacle se trouve dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone verticale, puis la fissure s'incline  encore à gauche ( passage d'équilibre ), au dessus on gravit un deuxième passage vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur une grande terrasse.- R1
 A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de la Mounine.

VI  -  Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première, ni le nom de ses auteurs
          Escalade " libre facile.   -  Encordement facultatif  15 à 2O m.

 Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la Face Est.

Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.

VII  /  Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos, A.Coudray   le 26 Décembre 1941.
 Escalade " artificielle peu difficile "       -   Encordement: 25 mètres

Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade libre.

Départ à l'aplomb de l'arête horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second replat.- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une terrasse. -R3
 Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire alors  à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse.- R5

Escalades de la Face  Sud

A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité  de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement.

I  - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et date inconnue
Escalade " libre facile "   - Encordement facultatif  : 15 m.
 Aucune difficulté dans cet itinéraire

Du sentier de la Galinette monter sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir, traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser  vers la droite une grande terrasse pour rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage d'un pin (d). Continuer vers la gauche par des corniches et de petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la Tête de la Mounine.

II /  Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, le 5 Octobre 1939
 Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court  -  Encordement 2O m.

Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest.  Du Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou dans la dalle de gauche plus facile.

Escalades de la Face Ouest

La hauteur de la muraille s'est encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le Petit Val Vierge au Levant.
                  
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert  le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile"   - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés d'escalade libre assez sérieuses.

Vingt mètres à gauche de l'Arête, ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1.
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive sur une terrasse herbeuse. - R2.
 Escalader une fissure délitée et finir par des gradins.

IV -  Quartier de Podestat - La Melette

1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures

A 370 mètres au dessus de la mer le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de Cortiou.
  Il détache vers le sud-est un promontoire qui se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le relie aux têtes  de Podestat et Malvallon.
   Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet, par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée: c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble l'indiquer.

Quant à la paroi de la Tête de la Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étâgées, sauf sur sa face Est.
 A l'une des extrémités de cette face est adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un contrefort couronné par un gendarme;  le sommet de cette aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m. alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord plus de 80.
  Au nord de l'aiguille et de la Tête de la Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries, peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon, au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne, mince pilier isolé haut de 25 m.
  Le flanc Ouest du Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement vierges sauf erreur.

  Ce quartier est très peu connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre d'attraction de cette région désertique.
  Les voies d'accès courantes sont  au nombre de 3 ;  la plus courte part de  Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd. Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de l'Homme Mort;  elle descend dans le Malvallon sud, puis, au Pas de la Lèbre  elle tourne à gauche, franchit le col avec le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille Bompard.  Ou bien continuant par le chemin  de Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries, puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.

La Muraille du Pas de la Lèbre

A proximité immédiate du Pas de la Lèbre (du lièvre) cette petite muraille forme le haut du vallon de Podestat; on y connait un itinéraire le long de son arête centrale.

Arête  du  Trio-Laid
 Première par: Moyrand, Christine Duclos, Sylvia d'Albertas en Avril 1939
 Escalade "libre difficile " Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est plus commode.   

La première de cette escalade dût se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente progressive où la stabilité devient problématique vers le haut. Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête, passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un morceau délicat en quittant le relais.

 

En venant du Pas de la Lèbre on trouve cette minuscule aiguille campée à l'orée du cirque de la Bougie. Elle est la tête de file isolée d'une crête dentelée qui descend vers la mer en direction de la calanque de l'Escu et dont les gendarmes forment le groupe des Aiguilles des Walkyries.

Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
 Escalade " libre facile"      Encordement 10-15 m.  Auteurs et date de la première inconnus

Les Aiguilles des Walkyries se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
   Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en 1927

N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie.

 

LA BOUGIE

Ce gros piton porte bien son nom, évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face Est creusée par une profonde faille verticale.
 Il est adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
 La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade, précédant la  Première de l'Arête de Marseille était certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de Provence du C.A.F. (1928-1929 ). Puis longtemps après, grâce à l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces furent successivement vaincues.

                  Escalade de la Face Ouest   (I de la photo N° I )
   Première par : Ch. Choberg, H. Imoucha,   1er Mai 1927
Escalade  " libre difficile "     -   Encordement  25 mètres

Monter dans le couloir facile qui rejoint le collet de l'aiguille  et l'abandonner à mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2. Terminer par quelques mètres sans aucune difficultés.
 La descente se fait en rappel, soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).

 Escalades de la Face  Sud (  II des photos  I  et  II  )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson  le 22 Février 1942
 Escalade " artificielle très difficile "      - Encordement 2O mètres

En 1942 c'est la voie d'accès  la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté dans la 5ème étape

La Face Sud de beaucoup la plus haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement différentes. Sa  moitié inférieure,peu pentue a un relief très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure, au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très facilement vers un petit  pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On  atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut, la petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale.  Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles  dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise  en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le bas de la cheminée. - R. 5-
Le milieu de cette étape par ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de gradins très faciles mènent au sommet.


    Escalades de la Face Est.        (III de la photo N° II )
 Première par: R. Duchier, Ch. Magol         le 11 Novembre 1938
     Escalade " libre très difficile "   Encordement 20 mètres;
Un court passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape; une seconde étape très difficile, une 3 ème étape plus facile mais très aérienne.

Cette escalade fut exécutée lors de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels; elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile ainsi.
La Face Est est striée par deux fissures qui se croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent  verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des prises et la mauvaise qualité du rocher,il est suivi d'une fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau surplomb se passe assez  aisément en opposition, puis en ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse.

 

 Escalade de la Face Nord             ( IV de la photo  N° II )
Première par :  Dr. Albert, J. Bouisson     le 1er Février 1942
Escalade  " artificielle difficile "     Encordement 3O mètres.

Le plus mauvais passage se trouve dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune,  la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire on prend le départ dans la Face Est en remontant une large cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au collet. - Relais -
On grimpe ensuite en opposition entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un court ressaut délicat.

 

Escalades du Cirque Est de la Bougie

Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;

 I  / La Cheminée Conique     ( V  de la photo N° II de la Bougie  )

Première par : G.Livanos, A.Coudray   le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile "    -       Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux

 A 20 mètres à l'est de la Bougie et sur le flanc gauche  du contrefort central du cirque, un éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché tout en haut par un bloc effondré : le couvercle.
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés, qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la cheminée qui domine  de haut le relais descend deux fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc saillant. - R2
 Gravir en opposition quelques mètres faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur les rochers du sommet. ( très exposé ")


 

Muraille Sud du plateau des Walkyries La Tour Carrée
Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert

 

Voie de la Tour Carrée des Walkyries


 

 II  / Voie de la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save, X, X, en 1936
Escalade " libre difficile "   -   Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de promenades agréables

Cette escalade était autrefois grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont brûlé lors de l'incendie de 1938.
 Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit replat terreux.. -R1

Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante, puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint  un grand pin sur une terrasse.-R.4
 Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6    - En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une cheminée difficile. Mais  on peut aller plus à gauche où une grande corniche atteint directement la crête.

       III./ Les Cheminées de la Tête de la Melette
    III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941

Escalade " libre facile"

Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin  entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.



 

 La Face Sud de l'Aiguille de la Melette
Vue du pied de la Face Est de la Tête de la Melette
I L'Arête Est
II La Fissure Sud
III La Voie de la Face Sud

AIGUILLE DE LA MELETTE

Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries  ; Mal  individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord.  Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut  de l'aiguille.   Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927.

Escalades de la Face Sud   
  I /  Arête Est
        Premiere par : Lecointre, Choberg, Imoucha  en  1927
        Escalade " libre facile "       Encordement - mètres

 Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.

  II /  Fissure Sud
         Première par :  Imoucha, Lecointre, Choberg  en 1927
        Escalade " libre facile "         Encordement  10-15 m.

Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.

  III /  La Voie de la Face Sud
          Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert  le 31 Décembre 1939
          Escalade " libre très difficile "       Encordement 20 M.

 Les principales difficultés se trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez courtes, le reste se fait plus facilement.
  Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet; après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1  -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de blocs brisés, puis facile vers le sommet

 Escalades de la Face Ouest

 I  - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha, Lecointre en 1927
 Escalade "libre facile "      - Encordement 10-15 mètres

 A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.

  II  / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard  en 1936
Escalade " libre difficile "     Encordement :15 m.

Cette escalade débute paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.- R.2-  De là, au sommet trajet sans histoire.

La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en 1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte

  Venant du sentier de douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à gauche du chemin on aperçoit la Colonne.
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première incursion au sommet, au printemps 1928 .
   
 

V  -  Quartier des Baumettes

1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas

Arête Nord-Ouest de la Croix des Baumettes

Le petit Massif de la Croix des Baumettes au premier Plan, les maisons du hameau
Vue de la Carrière Marion  - Cliché Dr. Albert

Son centre est le petit hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand Arenas. et c'est tout pour ce quartier.

 

 I  -  Arête de la Croix des Baumettes
Première par: Ramond, Roubaud, Forestier, X, le 14 Juin 1937
Escalade " libre difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes -   Encordement 2O mètres

Il s'agit de l'arête faîte de l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix, dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par une fissure facile, puis par une corniche ascendante.
-R1-
Escalader un petit gendarme  encastré à la base d'une cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au pied d'un petit mur vertical.
-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle: Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier, remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.
-R3-
La pente s'atténue progressivement, puis l'arête devient presque horizontale; on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle noire.
-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure délitée terminent l'escalade proprement dite.
-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans histoire pour arriver à la croix.

II - Aiguille  Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
 Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15 mètres.

Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.

 Escalade : Soit par les fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une lame détachée de la muraille visible de loin et un court ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté (facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements communiqués par C. Hancy ).

III - Arête de l'Arenas

Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.

 

 

VI - Quartier de Sormiou

1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
 

20 Itinéraires

 La Calanque de Sormiou
Vue du Col des Courtines
Cliché Dr. Albert

A gauche:  L'Aiguille de Sormiou
A droite:  La Falaise du Cap Sormiou et la Momie
En bas : le petit port de Coin des Pêcheurs, à l'issue du Vallon des Escourtines

AIGUILLE DE SORMIOU

Autrefois appelée Pointe des Pêcheurs par le Climbers's Club. Elle est située dans la rive gauche du Vallon des Escourtines et se découvre aisément, bien détachée sur la mer, du Col des Escourtines.
C'est une des plus anciennement connues de nos aiguilles puisqu'elle fut conquise par J. David en 1905.
Elle fut d'ailleurs très fréquentée les années suivantes puisque les membres du Climber's Club* ( en anglais: Club des grimpeurs) y élurent domicile et aménagèrent la grotte qui la traverse à mi-hauteur ( B des photos des faces nord et sud-ouest), en y construisant un cabanon rudimentaire démoli par des vandales pendant la guerre de 1914. Il n'en reste plus aujourd'hui que le soubassement cimenté. Et depuis elle est restée un lieu d'entrainement très estimé puisqu'il est rare qu'un dimanche se passe sans qu'elle reçoive la visite de quelque grimpeur.
La voie d'accès la plus commode passe au Col des Escourtines, venant de Mazargues et des Baumettes; puis en descendant dans le vallon du même nom, et lorsque l'on rejoint son thalweg, on abandonne le sentier et l'on prend sur la gauche une bonne piste qui remonte dans les éboulis d'en face; on atteint un petit plateau et tournant à gauche, on est bientôt à l'Aiguille.
 * Le Climberg's Club fut fondé par: les frères David, Victor Martin, E. Guery, Andriny, Angelvin, Gras, Hermitte, etc...

Escalades de la Face Nord


 

 La Face Nord de l'Aiguille de Sormiou
Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil
Dans le fond :
La Momie et le Bec de Sormiou
En Bas, a droite: l
a Calanque de Sormiou
I - L'Arête du Dromadaire
I' - Sa Variante
II - Voie des Arêtes Nord-Est
III - La Cheminée Nord
IV - La Voie Magol
A- Le Surplomb Barrin
B - La Grotte du Climbers' Club

La Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte  ( B ) qui la perfore de part en part.

 I  /  Arête du Dromadaire
 Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile "       Encordement 15 mètres

Du Col, après avoir escaladé une série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
 Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus loin ( N° II)

I' Variante
 Première par: H. Joubard, X date inconnue

 Escalade " libre facile " avec un court passage difficile.Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.

II / La Voie des Arêtes Nord -Est
  Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
 Escalade " libre facile "      Encordement 15 mètres

Sous le collet du Dromadaire, ramoner une cheminée assez lisse  et pénétrer dans un tube.-R.1
 On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3.
 S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)

 III / La Cheminée Nord
 Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.   
Escalade " libre facile "  -    encordement 15 m.

 Du col descendre l'éboulis et rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une plateforme.-R.1
 Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la grotte. -R.2
 Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le grimpeur progresse  par ramonage d'autant plus pénible que son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte. On s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.

 IV  /  La  Voie Magol
 Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
 Escalade " artificielle  peu difficile "     - Encordement 15 mètres
 C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout d'assurance la traction directe n'étant utile que pour l'équilibre.

 Monter sans difficulté l'éperon de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement sur un replat terreux après avoir gravi une petite  fissure oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur un replat où poussent des arbustes.- R2.
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile.


 
Escalades de la Face Sud-Est


 

 La Face Sud-Est de l'Aiguille de Sormiou
Vue des éboulis sous le Baou Rond
Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou
dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie
Cliché Dr. Albert
+++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateurs
I - La Voie du Dromadaire
I' - Sa Variante
2 - Voie du Collet du Dromadaire
3 - La Voie de la Face Sud-Est
4 - La Dalle Meunier
5 - L'Arête Sud
I et II - Fin de la Voie des Arêtes
A- La Caverne des Campeurs
B - La Grotte du Climbers' Club


 

La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.

  I  -  La Voie du Dromadaire
 La première de cette voie ne peut être attribuée avec certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais ne peuvent en préciser la date en 1936.
 Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le haut.   - Encordement:15 mètres

Elle parcours la face Sud-Est de l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine avec  un peu de bonne volonté sur la photo: les deux cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique avec une autre face.- R.1
 Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.

I ' -  Variante de la Voie du Dromadaire

Moins difficile    . Au premier relais  traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes

  II  -  Voie du Collet du Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle doive être attribuée à la cordée  Save- Barrin
Escalade " libre facile "   -   Encordement 20 mètres.

Par une fissure facile atteindre  une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au tube de la voie des Arêtes.-R2         -  On continue par cet itinéraire vers le sommet.

III -  Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le 1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
 Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+

Ce fut l'itinéraire de la première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2   -     Revenant alors sur la droite on s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure facile, puis une fissure difficile car elle est un peu surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une dernière fissure assez raide.

 IV -  Escalade combinée de la Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.     
(voir les photos des deux faces )

 La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face nord.
Nous n'avons pas plus de précision.      Escalade " libre difficile "      Encordement 15 mètres.

Ce parcours accouple élégamment deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement sur un minuscule replat très haut,légèrement sur la droite; puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle, mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la terrasse de la grotte.-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade le porche de la grotte en grande opposition puis il faut s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise très haute crée  récemment par l'enlèvement d'un bloc qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton ). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans difficulté jusqu'au sommet.
 

V - L'Arête Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand, Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile "    -       Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut

C'est le plus long parcours de l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
 Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face Ouest, traverser une grande plateforme et remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est, puis avant  la fissure surplombante, virer sur une étroite corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.

                               

  Escalade de la Face Sud-Ouest
  Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile "           - Encordement 20 mètres.

Escalader très facilement les gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
 Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux, qui finit dans le haut de l'arête sud.

Les Falaises du Cap Sormiou

 La Falaise  Nord Est du Cap de Sormiou
Vue d'un bateau au milieu de la Calanque
Cliché Dr. Albert
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
III - La Voie de la Momie
IV - La Voie de la Falaise Nord-Est
A- Le Bec
B - La Momie
C- Entrée de la Baume du Capelan
D- La Cheminée Vincent


 

 L'Arête du Bec  de Sormiou
Vue  d'un bateau au large
 
I - La Voie du Tour du Bec
II - L'Arête du Bec
II' - Variante Gisèle Albert
A- Le Bec
B - La Momie
C - L'Aiguille de Sormiou
D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou Rond

Les Crêtes de Sormiou se terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à cette partie de l'éperon, vue du large, l'aspect d'un bec de rapace.(A de la photo N° II).
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle est beaucoup moins haute: 70 à 80 m., mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926  une première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils " entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir reconnu par une descente en rappel. Cette belle première complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle.
Ensuite il fallu attendre 10 ans  la conquête de la Momie à la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le 3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse suspendue, et après une descente facile,le 5me posé sur un anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.

La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine

    I - (photo I  et II ) le Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926  
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade, dont un immédiatement après le Bec

Au dessus de la Baume du Capelan (C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D. photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte. Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en 1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe " Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément accessible, la Fenêtre.
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod ) les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées, s'il est fait le matin et par beau temps, par le spectacle merveilleux des irradiations lumineuses  multicolores reflétées  par le tapis de sable du fond  Cet éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique caverne des Mille et Une nuits.mais il s'éteint dès que le soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5  à 6m. sur l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un sentier dans les pinèdes nord.   Il ne faut pas entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée entre le Capelan et le Bec.

                        II  -  Arête du Bec de Sormiou    ( photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils" le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile "     -    Encordement 20 mètres

Le plus gros morceau est le passage du Bec.  - L'itinéraire précédent sert de voie d'accès pour cette escalade.
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II ) permet d'éviter ce passage où la roche est peu sure, mais les difficultés d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la borne (R).Revenir à droite et par une cheminée parvenir au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle  Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939.
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire déséquilibre.
                                       


         III  - La Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol, R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
 Escalade  " artificielle difficile "    - Encordement  25 mètres

Malgré le passage, où l'emploi d'un piton est absolument indispensable soit excessivement court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle, fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel, mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par des décrochages.
Cependant il faut reconnaître qu'à part ces deux mètres épineux en haut de la première étape, tout le reste est en escalade libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de "l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse suspendue au sommet de l'Aiguille ).
 Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord de la Momie.
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20 mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis 1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
 Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2.
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine  sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un rétablissement sur la plateforme du sommet.
 Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la Momie de la muraille.Mais une dalle compacte et surplombante de 10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.

I
         IV  - Voie de la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7 Janvier 1940
 Escalade  " artificielle difficile "    - Encordement  25 mètres

Ce n'est pas à proprement parler un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa classification dans l'escalade artificielle, motivée par le court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la 3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue  de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint  très facilement la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à son collet. -R3 et 4.
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses, puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au dessus de la Momie.

 V  -   La Voie Tanner    ( photo  N°  I )
 Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
 Escalade " artificielle difficile "          -   Encordement  3O mètres

Elle a les mêmes caractéristiques que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les passages artificiels sont plus importants.
 Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la grande dépression située entre les deux contreforts et débute derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
 Dans le fond de la dépression  une fissure plus ou moins large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets sur la droite au cours de la première étape.
 Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres, puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche embroussaillée.- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2.
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse, puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet.

  VI  -  La Voie du Contrefort Nord     ( photo  N° 1  )
 Première par :  G. Livanos, A. Coudray,  le 14  Décembre 1941
 Escalade  " artificielle difficile  "           -     Encordement 25 mètres

Il s'agit encore d'un parcours mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une place prépondérante.
 Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir, avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde; après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très mauvaises on atteint une large corniche herbeuse. - R 1
 A quelques mètres à droite escalader  " à la Dulfer " une fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus et à droite un petit replat. - R2
 Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. - R3.
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises, dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat. - R.4
 Sur la gauche, s'élever  dans une dalle compacte vers la fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse. - R.5
 On abandonne alors la verticale  impraticable et l'on s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis issue d'une grande dépression de la crête sommitale. - R.6
 Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap.

MURAILLE  SUD DU BAOU ROND

Malgré son voisinage avec l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942.
 Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire imâgé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe  à l'Aiguille de Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis du coin des Pêcheurs.

 Voie  Chopard - Hancy
 Première par H. Chopard, G. Hancy  le 11 Janvier 1942
 Escalade  " artificielle  peu difficile "      -    Encordement  20 mètres.
 Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en escalade libre parfois exposée.

La face sud du Baou-rond est coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son sommet.De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par une grande sangle herbeuse horizontale.
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons, dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe du contrefort. -R3
 Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au dessus de la vire. Bon relais.- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade.

 

 LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU


         

La Falaise du Cancéou    Vue du Bec de Sormiou

A- Calanque du Cancéou
 B - Le Portail de Rome
 C- Crique
 D- La Calanque de la Figuière
 E - Plateau du Cancéou  Alt: 220m
 F,F',F2 Corniche Albert

-  Photo-télé: Dr. Albert

G - Le Tube
H - Grande Terrasse
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
L - Cime du Ponant
M - Cime du Levant

 

 

 

 

 

Les éboulis nord de la Calanque de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car un sentier serpente  au bord de l'eau qui, venant du coin des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de multiples contours arrive  à la Crique de la Gorge du Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
 Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille.Aussi le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en pente douce vers la mer qu'il rejoint  par un trajet pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A ) creuse profondément la falaise; elle est inconnue des excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la Calanque de Sormiou
 Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur, absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme - toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la Figuière ( D ) au levant.  Elle n'était connue que des pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs, car, par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
 Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte marine et 50  mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux portique de pierre, presque entièrement détaché de la paroi élève sa voûte en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau; et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
 Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment, le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès:   Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint  au Col des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné .Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous.  Sur la gauche une muraille est striée par une série strates inclinées vers la mer formant plusieurs corniches étâgées.
 A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut s'engager.  Au bord de l'à-pic on la rejoint par une escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage confortable.
 On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F  I ), au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient dans une zone plus  large au pied d'une cheminée. On est arrivé dans la falaise.  Au dessous une très large terrasse file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche s'interrompt peu après.
 A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde (G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle délitée, sous l'excavation.
 La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet endroit.   Marcher vers l'Est en longeant la paroi, car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de pins nains.  On arrive bientôt au bord de la falaise inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il communique avec la mer par un conduit sous-marin.
 Pour continuer la visite des terrasses  il faut escalader en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant par une cheminée délicate  (J ).
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.

LE COULOIR DU MASQUE


 

 La Falaise  du Cancéou
Vue de la Mer au large
Cliché Dr. Albert
I - Couloir du Masque
II - Voie de la Falaise
B - Portail de Rome
C- Crique
I - Bouche de l'Aven
J - Fissure à escalader
K - Les Gargouilles
M - Cime du Levant
N - Le Masque

L'exploration de la Falaise du Cancéou par la voie de terre était à peine réalisée que son escalade fut entreprise par la cordée : Gisèle Albert, J. Bouisson et Dr. Albert, ces grimpeurs s'attaquant à la grande diaclase oblique qui sépare les cimes du Ponant et du Levant.
Cet itinéraire, vu d'en bas, était évident et paraissait aisé à parcourir: les quarante premiers mètres ne présentant aucune vraie difficulté et la partie supérieure - soit une cinquantaine de mètres dans un profond couloir- ne semblant devoir opposer que les obstacles habituels des cheminées. Seule la zone centrale, où le couloir du Masque se ferme complètement en mince fissure colmatée, posait un problème dont la solution  n'était pas  absolument certaine au premier examen.
L'ensemble cependant avait un aspect suffisamment sympathique et engageant et ce fut une surprise de se heurter à de rudes difficultés dans la 5éme étape.
 Alors que  du bas,une curieuse illusion d'optique faisait voir la muraille simplement verticale, les grimpeurs se trouvèrent en réalité dans une pente souvent négative et de plus coupée par un gros surplomb franc au dessus du 4me relais..Ensuite la pose des pitons indispensables fut beaucoup gênée par la structure compacte du rocher,- la falaise du Canceou, sous ce rapport diffère totalement  de l'habituel calcaire fissuré des Calanques.-  Quant à l'escalade libre qui avait été escomptée sans histoire, elle fut souvent exposée parce que le rocher fut trouvé couvert d'une croute de débris pulvérulents ou bien enduit d'argile visqueuse dans le couloir.
 Ainsi donc cette escalade relativement facile et libre dans les deux premières étapes, devient artificielle et très difficile dans la 3éme étape et surtout dans la 5ème. Les 4ème et 6ème étapes se font en escalade libre courante. La 7ème étape comporte un passage de surplomb très difficile au départ du relais.
Quant à la dernière étape, également en escalade libre, elle est très exposée parce que la paroi est faite à ce niveau, d'un invraisemblable agglomérat de blocs croulants.  La 5me étape à elle seule justifie le classement du Couloir du Masque dans la catégorie " escalade artificielle extrêmement difficile  " .
Pour terminer ces généralités nous indiquerons que le Masque ( N ) grossièrement sculpté par l'érosion dans le couloir se distingue facilement sur la photo, sous le 6ème relais.

Première par: Dr.Albert, Joseph Bouisson, Gisèle Albert. le 11 Avril 1942
 Escalade " artificielle extrêmement difficile - Encordement: 25 mètres 

 Le triple encordement à 25 m. d'intervalle est très utile sinon indispensable pour la 5 me étape afin d'améliorer le coulissage.
 Le moyen le plus pratique d'aller au départ est évidemment le bateau en partant de Sormiou. Si l'on ne dispose pas d'une embarcation, il faut venir par la voie de terre de la falaise précédemment décrite ( II ), dépasser la diaclase, descendre en rappel sur une grande plateforme au base de la falaise du Levant, mais il sera impossible de rejoindre ainsi le niveau delà mer.
 L'escalade débute dans la crique ( C ) d'où l'on quitte le bateau par un surplomb peu commode, puis on atteint facilement une grande plateforme. -R1   - Un suintement d'eau à creusé là un canon minuscule.
Traverser vers l'ouest puis escalader une muraille assez raide avec un passage délicat au milieu; on arrive peu après à la grande terrasse.- R2
Le couloir du Masque est réduit là a une étroite faille  entièrement bouchée et il faut s'élever sur la gauche dans une dalle brune dont la pente d'abord commode, se redresse rapidement en même temps que les prises se raréfient.  L'escalade devient alors artificielle et exposée parceque les pitons sont très espacés et surtout tiennent mal. Ce premier passage difficile vaincu, on pénètre dans une large excavation: sur la droite une petite stalagmite trapue assure une bonne stabilité au relais. -R3.
Obliquer vers la gauche et grimper sur un encorbellement pour atteindre une petite plateforme couverte par un énorme bloc en porte à faux. - R4
 A partir de là il convient de s'encorder en triple brin.   Par une très grande enjambée sur la droite, atteindre une profonde et courte fissure qui coupe à la verticale un surplomb très accusé; on s'y élève sur pitons et l'on arrive péniblement à hauteur d'une étroite vire inclinée vers le vide. Ce passage est extrêmement aérien, car on est alors à plusieurs mètres en dehors de la verticale du 3me relais, et la muraille  en pente négative oblige à une gymnastique fatigante sur des pitons douteux. Traverser à droite et monter vers une niche. Envisager là l'éventualité d'un mauvais relais intermédiaire sur " étrier" si l'on a des doutes sur la facilité du coulissage des cordes. On s'y élève en opposition et après avoir franchi un petit surplomb on grimpe dans une cheminée oblique (la rampe de paquebot).  L' escalade deviendrait assez facile si la roche n'était recouverte d'un dépôt de débris poudreux qui annule l'adhérence des chaussures. On atteint peu après le maximum de la zone surplombante que l'on vient de franchir. Revenir un peu à droite dans le couloir qui commence à s'entrouvrir et faire un bon relais assuré par un gros bec rocheux. -R.5.
Quitter là, si l'on veut, le triple encordement.
L'escalade deviendrait franchement facile,- un ramonage banal de profonde cheminée- si le rocher n'était maintenant enduit  d'argile grasse glissante:; après une varappe laborieuse on arrive  dans un évasement de très grande dimension; continuer sur la droite, et l'on retrouve bientôt les prises rondes et les amas poussiéreux de  l'étape précédente. On s'arrête sous un surplomb et l'on est alors installé sur les rochers
 ( N ),qui ont, vus de la mer, une vague ressemblance avec un masque.- R 6.
Attaquer un surplomb oblique en s'élevant difficilement sur des pitons fragiles, puis exécuter un rétablissement exposé sur un petit saillant  de cristaux bruns. Grimper ensuite dans le couloir qui est fortement étranglé par d'énormes blocs en surplomb mais se creuse profondément. ( passage dit: de "l'estrangle belle-mère! " ) La progression est de nouveau gênée par l'argile glissante, mais des prises  nombreuses et sures donnent cependant une bonne sécurité. On débouche bientôt dans une grande excavation dominée par un amoncellement de blocs menaçants. Il est préférable d'installer un relais le plus près possible de la gueule du couloir, sinon l'on ne s'entendrait pas pour les manoeuvres de corde des suivants. Puis on gagne facilement une petite grotte sur la gauche où la cordée se regroupera à l'abri. -R.7
La dernière étape se fait en effet dans une muraille en pleine décomposition, et il est en effet impossible d'éviter des chutes de gros blocs mal soudés par la terre rouge, qui s'écroule au moindre choc et vient s'engloutir dans le couloir.   Grimper sur la droite de la grotte, puis obliquer légèrement sur la gauche et terminer par des marches assez faciles.   On arrive dans le thalweg d'un petit vallon entre les Cimes  du Ponant et du Levant.

 

VII -  Quartier de l'Ile de Riou

Ce livre d'escalade manque ... S'il m'est jamais retourné, il sera intégré à cet endroit.

Les plus célèbres des escalades de Riou sont les Tours, domaine des faulcons du Roy et autres rapaces et pour cette raison maintenant interdites au public

 


Cheminée de la Face Sud de la Tour Centrale de Riou (Croquis Dr. Albert)


Voie de la Face Sud de la Tour Centrale (Croquis Dr. Albert)

 

 

L'ile Maïre fait partie de l'archipel de Riou. En 1952 et 1953, mon père, Jean Meunier et Néné Devergie firent 2 escalades retrouvées sur deux croquis


Voie de l'Arête du Fromage


Arête des Escaliers

 

SECOND LIVRE

LE MASSIF DE PUGET

    

La Grande Candelle et le Candellon. Derrière le Socle, la Paroi Concave.
Au fond le Cap Canaille, A gauche le Cap Gros.
Vue de la Vigie de MarseilleVeyre - Cliché M. Albert

Généralités


Cliché Dr. Albert

Le Mont Puget est situé au sud-est de Marseille, d'où l'on aperçoit très bien sa tête ronde et chauve. Une légende locale veut que Puget, le célèbre statuaire ait sculpté sur sa crête le gigantesque profil d'une face d'homme couché, tourné vers la mer, et de fait ce masque long de 300 mètres  se détache étrangement sur le ciel au sud de la Croix de Luminy.

            Autour du sommet principal ( 563 m.) s'épanouissent un grand nombre  de chainons secondaires séparés entre eux par de profonds vallons et ce massif s'étend sur une surface  considérable de  4000 hectares.  Il est circonscrit à l'ouest par la  plaine de Mazargues, au nord-ouest par le vallon de Ricard, au nord par la vallée de la Fenêtre, à l'est par le ravin de Gorgue-Longue et la Calanque de Port-Miou.

            Pour aller au Mont Puget l'itinéraire le plus direct emprunte la route du Redon à Cassis.  Il faut arriver aux abords immédiats du  Col de la Gineste pour apercevoir les premiers escarpements de la Face Ouest étâgés en barres rocheuses régulières au dessus de la vallée boisée de Luminy.  Puis le col franchi, la descente commence vers Cassis et c'est alors une longue suite de collines aux courbes molles et de vallons incultes sans que le grimpeur déçu puisse apercevoir la moindre paroi, ni la plus modeste aiguille.

           Les merveilles rocheuses de cette montagne sont, en effet, toutes invisibles d'ici et comme jalousement cachées à  la vue du commun des mortels.  Pour les découvrir on doit quitter la route au col de la Gineste et suivre un sentier qui s'enfonce dans la colline vers le sud-est, passer au Puits de Cancel, remonter le Vallon de l'Herbe et déboucher enfin sur le vaste plateau de Puget à l'Est du sommet principal  Un magnifique  panorama de vallons boisés descendant en ondulations douces vers Cassis blottie au fond de sa baie protégée par les  falaises rouges de Canailles , apparait alors brusquement. Puis le sentier file vers le Sud, et à l'extrémité du plateau une dépression soudaine laisse apercevoir la Grande Candelle et la ligne de crête des falaises qui plongent à pic dans la mer à 500 m. au dessous du Refuge Félix Roche.

      Le littoral de cette région est certainement le plus grandiose de toute la cote méditerranéenne française par la sauvagerie de ses abords et la hauteur de ses falaises : 465 m. à la Grande Candelle,  321  dans le Haut Devenson, 228 au Baou Rouge,  140 à Castelvieil. C'est essentiellement le pays des Calanques, puisque la plupart de ces fjords méditerranéens échancrent son rivage :  Morgiou,  Sugitton,  En Vau,  Port Pin,  Port Miou,  et c'est là que l'on trouve les plus beaux itinéraires d'escalade parce que les plus longs sinon les plus difficiles.  La longueur des marches d'approche - parfois 3 ou 4 heures - explique éloquemment la virginité encore intacte de beaucoup de murailles du Massif de Puget.

Par la terre il n'y a que trois voies d'accès : celle des Baumettes, celle du Redon, celle de Cassis. un chemin charretier permet bien, il est vrai, d'atteindre en voiture la ferme domaniale de la Gardiole ou les abords de la Calanque d' En Vau, mais il faut encore des heures de marche pour arriver sur les lieux d'escalade.
Quant à la voie maritime elle serait idéale en partant de Morgiou ou de Cassis, mais elle est sous l'entière dépendance de l'état de la mer car les rares points d'accostage sont très espacés et la plupart fort mauvais : sur 10 kms de côte on ne peut débarquer surement qu'à Sugitton, En Vau, Port Pin, et seulement à condition que les flots soient parfaitement calmes : au Rafrégiquiou , à la Lèque, à l'Oeil de Verre, au Devenson, à l'Eissadon, à l'Oule.

Les terrains d'escalade du Mont Puget sont presque tous situés au voisinage de la mer.
C'est d'abord dans le quartier de Morgiou-Sugitton : la Face Sud du Crêt de St. Michel, l'Aiguille de Sugitton et sur la rive droite de la  calanque de Morgiou : l'Eperon du Renard.
Dans le Quartier de la Tête de Puget, peu de choses intéressantes pour le grimpeur : au Nord la Croix de Luminy et en contre-bas de la ligne faîtière: le gros monolithe de la Gouargue et face à la Grande Candelle, la Falaise terrestre du Cap Gros sur laquelle est construit (! ?) le Refuge Félix Roche parmi les ruines d'une ancienne vigie du XVIIème siècle. Les grandes barres rocheuses qui font une ceinture à la tête de Puget à l'Ouest, sont actuellement à peu près inexplorées.

          A l'Est, le Vallon des Rampes enserre le sommet des multiples méandres de ses affluents : les Vallons des Pèlerins, de la Réserve, et de la Fenêtre, isolant de çi-de là, de jolis massifs rocheux : Arêtes de la Flèche , des Cloportes, des Huits Gendarmes.        
          Au Sud, c'est l'Aiguille-reine : la Grande Candelle, dont la fière silhouette écrase tout le littoral de sa masse et qui est depuis toujours pour les grimpeurs, le pôle d'attraction principal de la Région des Calanques, elle est flanquée au nord de sa réplique miniature : le Candellon
          Les autres quartiers s'échelonnent le long du rivage et comprennent exclusivement des falaises ou des aiguilles marines.
          Le Quartier du Devenson s'étend du Val Vierge au pied de la Grande Candelle, jusqu'à la calanque de l'Eissadon ; il est actuellement fort mal connu et peu  accessible
        Plus à l'Est, le Quartier de l'Oule englobe toute cette calanque et la Face Ouest de la presqu'île de Castelvieil.
        Et enfin, le Quartier d' En-Vau, la merveille tant de fois évoquée dans la littérature provençale, avec son vallon hérissé de hautes arêtes dentelées, ses nombreuses Aiguilles et sa magnifique calanque cernée par de grandes falaises abruptes .


Le Littoral du Mont Puget

En haut et à l'extrème gauche la Falaise du Cap Gros, extrémité Sud du Plateau Sommital du Mont Puget
       Au premier plan: la Calanque de Morgiou

 


Reproduction d'une carte en couleurs du Massif du Mont Puget au 1/10 000 du Dr Albert,
réduite au 1/37500 environ

   I   Quartier de Morgiou Sugitton

  1. Crêt de St. Michel

  2. Aiguille de Sugitton

  3. Sorbet de Morgiou

  4. Arête du Renard
       

II  Quartier de la Tete de Puget

  1. La Gouargue

  2. Promontoire des Americains

  3. La Cathédrale

  4. Falaise du Cap Gros

  5. Arête du Saut du Chat

III Quartier du Vallon des Rampes

  1. Arête des Cloportes

  2. La Flèche

  3. Arête des Huit Gendarmes

  4. Arête de la Fenêtre

  5. Arête des Braconniers

IV  Quartier de la Grande Candelle - Original Book missing

  1. La Grande Candelle

  2. Le Socle

  3. La Face Est de la Candelle

  4. Candellon

  5. Couloir du Candellon

  6. La Tour Penchée

  7. Cheminée du Diable

  8. La Cheminée du C.A.F.

V   Quartier du Devenson

  1. Paroi Concave

  2. Grand Couloir

  3. Petit Couloir

  4. Corniche Paretti

  5. Corniche Aérienne

  6. Arête des Dissidents

  7. Voie de Gasquet

  8. Baou Rouge

  9. Traversée de la Falaise du Bas Devenson

  10. Arête Perçée de l'Eissadon

  11. Aiguille de l'Eissadon

VI  Quartier de la Calanque de l'Oule

Les Voies de la Grande Falaise

VII Quartier d'En-Vau

  1. Arête des Trois Tours

  2. Arêtes de la Lune et de Lily-Jeanne

  3. Alp Hutli

  4. Aiguilles Bayet et Anonyme

  5. Grande Aiguille

  6. Massif du Pouce

  7. Eperon de la Sirène

  8. Arête Saphir et Tour Ronde

  9. Cheminée de CastelVieil

  10. Petite Aiguille

  11. Groupe du Couloir des Marseillais

  12. Groupe de la Passerelle

  13. Le Pouce

  14. Le Doigt de Dieu

I    Quartier de Morgiou Sugitton

26 Itinéraires

La Calanque de Morgiou entaille profondément le littoral Sud-Ouest du Mont Puget. Très large à son débouché dans la mer, elle se resserre progressivement pour n'être plus qu'un étroit fond de vallée submergée aux abords du petit hameau de Morgiou, où elle est alors encaissée entre de hautes murailles abruptes taillées au flanc de collines escarpées.

        Sa rive droite au relief confus intéressera peu le grimpeur qui n'y trouvera que d'assez banales escalades au Sorbet et à l'arête du Renard; elle lui permettra par contre, une promenade d'un intérèt touristique majeur au Cap de Morgiou, d'où il découvrira dans toute leur splendeur le groupe des plus belles falaises de la région des Calanques depuis la Grande Candelle jusqu'à la presqu'île de CastelVieil. Cette merveilleuse vue panoramique dans un site maritime incomparable vaut bien pour une fois l'abandon de la corde et du marteau, et il n'est pas d'escaladeur qui puisse regretter l'emploi d'une demi-journée à cette excursion faite les mains dans les poches.

La rive gauche de la Calanque de Morgiou est beaucoup plus puissamment sculptée. Un chainon montagneux issu du Mont Puget auquel il se rattache par la baisse du Col de Sugitton, prolonge vers le sud-est la chaine des Monts Escampons. Sa ligne faitière d'abord érodée et nivelée au Crêt de St Michel (270m.) reprend vite au Belvédère de Morgiou (252m.) l'allure des montagnes
jeunes: de brusques cassures brisent son arête rocheuse flanquée de part et d'autre par des barres abruptes et l'abaissement par échelons vers la mer, puis elle se hausse d'un dernier élan à l'Aiguille de Sugitton (175M.) avant de s'abimer dans les flots.
Ce chainon sépare le vallon de la calanque de Morgiou, du Vallon et de la calanque de Sugitton.

        Son versant Nord est sans grand relief jusqu'à l'Aiguille de Sugitton, alors que son versant Sud est taillé à pic au Crêt de St.Michel par une dépression verticale de plus de 100 m. de hauteur, longue de 300 m.  Cette Face Sud du Crêt de St.Michel de Morgiou est avec l'Aiguille de Sugitton le principal terrain d'escalade du quartier.

        La voie d'accès la plus commode, en attendant l'achèvement de la route carrossable de Morgiou dont on vient de commencer les travaux ( 1942), part des Baumettes et suit le chemin charretier du vallon de Morgiou jusqu'au hameau au bord de la mer. De là un chemin en lacets escalade les éboulis vers le nord et conduit rapidement au pied de la Face Sud du Crêt de St. Michel.  Pour aller à l'Aiguille de Sugitton, on prend un sentier jalonné en rouge qui part de la plage et s'élève en gradins successifs le long de la rive gauche de la calanque jusqu'à son extrémité où il contourne l'Aiguille par sa base.  Par un autre sentier jalonné en noir en suivant la rive droite, on passe sous le Sorbet et un peu plus loin sous l' Arête du Renard, c'est le chemin du Cap Morgiou.

Face Sud du Crêt de St. Michel de Morgiou

Malgré l'importance de ses murailles hautes de 110 mètres sous le sommet, et malgré sa situation privilégiée dans le voisinage immédiat de Morgiou et du Tracé Rouge de l'Oeil de Verre très fréquenté par d'innombrables excursionnistes, d'où elle apparait dans toute sa beauté, il ne semble pas que la Face Sud du Crêt de St Michel ait attiré l'attention des grimpeurs avant 1940. A notre connaissance la première escalade réussie eut lieu cette année là et fut exécutée dans la paroi Est de la paroi où sa hauteur se réduit à 75 mètres.
        Depuis d'autres parcours y furent rapidement découverts soit en escalade libre soit en escalade artificielle.

I - Voie des Guetteurs
 Première par G. Livanos, J.Bimar le 27 Octobre 1940 
   Escalade libre difficile - Un seul passage difficile dans la 5ème étape
 Encordement de 20 mètres

Elle aboutit  à une plateforme où était installé un poste de guetteurs en 1939
Cet itinéraire d'abord essayé par V.Rostand qui échoua près du but fut repris quelques temps après G.Livanos.

        Démarrer à une trentaine de mètres à gauche (ouest) de l'arête qui clôture la Face Sud. Escalader les rochers faciles mais délités, puis longer vers la gauche une corniche herbeuse où s'ouvre un petit aven. - R. 1
Gravir une dalle puis un petit couloir embroussaillé jusqu'à une écaille détachée.-  R. 2
S'élever dans une dalle en obliquant à droite, puis revenir au dessus du relais et traverser à gauche    vers une plateforme. - R.3
Parcourir  de petites cheminées à gauche jusqu'à un éperon peu saillant derrière lequel se développe une large corniche, on la suit jusqu'à son extrémité.-  R. 4
Gravir alors la fissure du fond d'un dièdre très ouvert et sortir par son plan gauche. R. 5
Quelques ressauts faciles amènent à la plateforme des guetteurs .

II - Voie de Droite
 Première par G. Livanos, A. Coudray le 8 Mars 1942
Escalade artificielle très difficile  - Encordement de 25 mètres

Les plus grosses difficultés se trouvent dans la 5ème étape.    Dans la moitié Ouest de la Face Sud la muraille présente un aspect inaccoutumé dans les Calanques.
A l'Est du sommet, du haut en bas et sur 50 m. de large environ, le calcaire prend une teinte grise; de plus une multitude d'arbrisseaux et de petits pins se sont insérés dans tous les défauts de la roche et accentuent encore la couleur sombre de cette muraille qui s'élève en pente régulière de 80° environ : c'est la Paroi Noire parcourue en son milieu par un très bel itinéraire d'escalade libre. La Voie de Droite et la Voie de Gauche dont nous parlerons plus loin ,désignent des parcours découverts " à droite" et à  "gauche" de cette Paroi Noire.

A droite de la Paroi Noire un éperon peu saillant se perd à mi-auteur dans un mur de dalles.
Monter au départ sous l'éperon, dans une dalle encombrée de blocs démolis et d'arbustes en obliquant à droite on atteint de grandes terrasses. - R. 1
 Revenir sur le fil de l'éperon  par des dalles assez raides, puis inclinées mais roujours délitées.Franchir un court ressaut vertical et par quelques mètres faciles et un petit dièdre couvert par un bloc instable -(tombé en Déc.1948) - on atteint le sommet d'un premier pilier de l'éperon. - R. 2
Le second pilier, très raide,s'attaque sur la droite où l'on gravit une dalle facile puis un petit surplomb et des rochers brisés. Peu après on traversera à droite dans une dalle pour rejoindre une étroite fissure-dièdre  d'aragonite où l'on s'élève en escalade artificielle.. On parvient à une niche dont on franchit le toit directement.Quelques mètres moins raides mais délités, amènent au replat herbeux. - R. 3
On quitte le relais par une vire facile à gauche. Revenir ensuite à droite à la cime du 2ème pilier. - R. 4
Monter à droite du relais dans une dalle lisse. Trois métres plus haut traverser à droite pour rejoindre un système de fissures à pitons. On progresse d'abord tout droit, puis vers la gauche le long d'une petite fissure-dièdre délitée qui se termine sur un petit replat broussailleux.Une nouvelle fissure verticale aboutit à des dalles faciles. On traverse alors à gauche vers un relais confortable. - R. 5
Refaire la traversée en sens inverse, puis s'élever en écharpe dans des dalles sur la droite. On contourne une plaque et par une dalle inclinée et très lisse on arrive à une vire-balcon marquée par un pin. - R. 6  (le pin a disparu en Sept.1948 )
 Franchir, au dessus, des rochers surplombants et gagner le sommet par une vire ascendante vers la gauche dans des rochers instables.
 

III - Voie de la Paroi Noire:
Première par H Joubard, Forestier leaders à tour de role le 14 Décembre  194&
Escalade libre très difficile  - Encordement de 25 mètres

La 2ème et surtout la 3ème étapes sont les points cruciaux de ce parcours qui par ailleurs est de difficulté soutenue.

Cet itinéraire appartient à la série des escalades éffectuées tout d'abord grace à la multiplications des moyens artificiels, et qui revues par la suite par d'autres grimpeurs se révélèrent franchissables en escalade libre avec quelques pitons d'assurance.
En escalade artificielle c'est un trajet sans histoire; en escalade libre cela devient un beau parcours très ardu.
     
Attaquer vers le centre de la Paroi Noire, au niveau d'un bouquet de pins, en grimpant dans une série de fissures faciles dont la pente s'accentue progressivemrnt.On s'arrète après 30 m. sur un replat contre une écaille. R.1-
Escalader une étroite cheminée d'abord assez facile, puis de plus en plus raide et difficile car les prises s'y rarifies au fur et à mesure que l'on gagne de la hauteur. Après un dernier passage exposé, on atteint un étroit replat terreux entre deux écailles détachées. - R. 2
Grimper sur l'écaille de droite et s'engager dans une dalle verticale en suivant une fissure dont les prises sont très petites et très espacées. Au niveau d'un petit pin au tron curieusement sinueux, virer à droite pour s'y installer à califourchon. - R. 3
Revenir à gauche, et par une vire ascendante, atteindre la base d'une cheminée profonde  on passe un petit mur  couronné par un replat herbeux et l'on grimpe facilement par ramonage jusqu'à un genevrier; un peu au dessus s'ouvre une niche étroite dans laquelle une mince colonnette assurera le relais.- R. 4-   (Dans un trou:boite en fer et carnet)
S'élever en écharpe dans la dalle de droite sur des prises excellentes,puis escalader une fissure inclinée vers la gauche. On s"arrète sur une plateforme exigue. - R. 5

Escalader tout droit une nouvelle dalle raide à belles prises et terminer par de petites fissures sur la gauche.


IV - Voie de la Face Sud du Crêt de St. Michel
 Première par G. Livanos, M. Samuel le 8 Décembre 1940
Escalade artificielle  difficile  - Encordement de 25 mètres
Parcours d'escalade mixte dont le plus gros obstacle se situe dans la cheminée de sortie

Une longue cheminée rouge entaille profondément la partie supérieure de la muraille à l'aplomb du sommet du crêt et limite à l'Ouest la Paroi Noire. Cet itinéraire, le second découvert dans la Face Sud, se développe en partie à gauche dans l'axe de la cheminée.
Départ sur la droite d'un saillant de la base de la muraille, des dalles inclinées menent à un petit replat; de là virer à gauche. Gravir une courte dalle vers la droite et s'engager sur une corniche ascendante embroussaillée.-R.1   
Grimper sur l'arête gauche d'un dièdre: sous un surplomb traverser à droite vers une cheminée que l'on remonte jusqu'à un petit gendarme.- R. 2
Virer alors pendant une dizaine de mètres sur la droite. -R.3
Continuer l'ascension à la verticale dans une zône de rochers brisés jusqu'à une plateforme: genevrier mort R.4-
Sur la droite pénétrer par un passage très raide dans la cheminée où l'on escalade des blocs branlants, puis une grosse écaille et des rochers faciles jusqu'à une niche rougeR. 5
Un peu au dessus,virer à gauche et abandonner la cheminée rouge pour un grand dièdre qui lui est parallelle;on y gravit la cheminée du fond jusqu'à un gros bloc.- R. 6
De là, jusqu'au sommet, progression sur étriers dans le fond du dièdre dont on sort par le plan gauche.

V - Voie de Gauche
 Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de role) le 25 Janvier 1942
Escalade artificielle  difficile  - Encordement de 25 mètres
Deux étapes artificielles, la première et la dernière, le reste en escalade libre souvent difficile

Par rapport à la Paroi Noire, si ce n'est pas exactement la voie de Gauche, c'est tout au moins la voie d'extrème gauche; mais en fait peu importe la logique des titres des voies d'escalade.
Le départ est situé sur le flan droit d'une concavité noire qui creuse la base de l'extrémité Ouest de la Face Sud.
Par des dalles faciles on monte jusqu'à une niche herbeuse. Après quelques mètres dans les rochers brisés très raides et une petite traversée à droite, on suit une mince fissure oblique qui se perd peu après sous un surplomb. On le contourne par la droite et l'on arrive sur un replat herbeux.- R. 1
Remonter vers la gauche une pente embroussaillée. - R. 2
Obliquer à droite vers un grand pin. -R.3
Par un court passage d'opposition pénétrer dans une profonde cheminée d'aragonite où l'on monte aisémentet dont on sort par la gauche  sur un gros bloc posé. Deux rétablissements successifs menent à un genevrier mort. -R.4 -
Gravir une courte cheminée surplombante et rejoindre une bonne plateforme sur la droite.- R. 5
Escalader une dalle aux prises peu solides et se rétablir un peu plus haut sur une écaille délitée; continuer en traversant une dalle sur la droite et monter sur une banquette de blocs empilés.- R. 6
Grimper dans une cheminée en évitant quelques blocs instables, puis suivre vers la droite une vire ascendante. Se rétablir au dessus d'une écaille branlante et virer de nouveau à droite.Gravir quelques mètres directement puis escalader de nouveau à droite une fissure cheminée et terminer par un dièdre très ouvert.

VI -  Arête du Brouillard
 
Première par H. Joubard, Forestier, le 11 Décembre 1938
Escalade libre facile  - Encordement de 15 mètres

Cet itinéraire emprunte surtout la petite Face Ouest du Crêt de St.Michel puisqu'il ne rejoint l'arête qui  ne clôture à l'Ouest la Face Sud que dans sa partie terminale.
Attaquer à  10 m. à gauche du gros gendarme de base par une montée en écharpe dans une dalle au relief tourmenté. -
R. 1
Revenant un peu à gauche,grimper dans une fissure-cheminée de prime-abord un peu délicate puis franchement facile. On débouche sur une terrasse d'où une série de couloirs très faciles mènerait aisément au sommet.-
R.2
Gagner alors l'arête dont on suit le fil sans difficulté jusqu'à un replat.- R. 3
Continuer toujours sur le taillant par une escalade amusante; le passage d'un bloc en léger surplomb termine l'escalade.-
R. 4
De là au sommet ascension sans aléa.

 


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Aiguille de Sugitton


En bas à l'extrême gauche la route de Luminy et la Calanque de Sugitton
En haut et à gauche la Muraille du Socle de la Grande Candelle

Vue prise du Vallon de Sugitton       Cliché Dr. Albert
 

La beauté pittoresque de la Calanque de Sugitton en a fait de tout temps un but de promenade très fréquenté par les excursionistes. Aussi l'Aiguille, dont les pentes Nord jusqu'à la petite plage, est-elle un centre d'escalade les plus anciennement connus des grimpeurs marseillais.
La première ascension date de 1903.
C'est plutôt une longue arête rocheuse en lame de couteau qu'une véritable aiguille: longue de 250m et fort étroite sauf en son milieu, elle culmine à 175m. La crête faitière est orientée NO-SE et détache un gros promontoire en direction de la calanque, ce qui permet de distinguer 3 faces bien distinctes: Sud-Ouest, Est et Nord.
Les Faces Sud-Ouest et Est n'ont qu'un hauteur médiocre 60 à 70m environ, mais elles sont verticales et bien dégâgées.
Le relief de la Face Nord est beaucoup moins net quoiqu'elle soit plus élevée: de grandes terrasses couvertes de végétation coupent la raideur de sa muraille, sauf à son extrémité Ouest où la belle Arête du Vallon atteint la crête d'un seul jet.
Du point de vue de l'escalade, l'Aiguille de Sugitton offre toute la gamme des difficultés de l'escalade libre dans une série d'itinéraires variés; l'escalade artificielle ne s'impose que dans quelques passages des voies récemment découvertes.

 

ESCALADES DE LA FACE SUD-OUEST
Photos I et II



La Face Sud-Ouest de l'Aiguille de Sugitton - Photo I
Vue en enfilade prise des pentes du Collet de l'Aiguille
   Cliché grand angulaire: Dr. Albert

 


 L'Aiguille de Sugitton - Photo II   Cliché  Dr. Albert
La Face Sud-Ouest et l'Arête Sud-Est
vue prise de la mer
 

Un gros contrefort saillant coiffé par un piton rocheux divise cette face en deux parties inégales et de chaque coté elle est épaulée par deux éperons, l'un très saillant à l'ouest, l'autre mal individualisé et arrondi à l'est.

I - Arête Nord
 Première par L. David en 1914
Escalade libre facile  - Encordement de 20 mètres

Il s'agit en réalité de l'arête Nord-Ouet de l'Aiguille. Démarrer dans une dalle inclinée à droite de l'arête et monter jusqu'à un pin. - R. 1
Escalader une cheminée facile qui conduit au collet d'un petit gendarme sur l'arête.- R. 2
Passer dans le versant nord et rejoindre le taillant que l'on suit jusqu'à l'épaule. -R. 3
De là, suivre le fil de l'arête devenue horizontale en se tenant dans le versant nord aux passages très étroits.


II - Arête de Morgiou
 auteur inconnu - Escalade libre facile  - Encordement de 15 mètres

C'est l'éperon Ouest, le plus saillant dans la Face Sud-Ouest, il s'adosse à l'épaule de l'arêteNord-Ouest.
 Le point de départ est situé dans le flanc droit de l'arête. On s'élève dans une grosse fissure assez raide et lisse puis,par une courte vire à gauche et un petit dièdre incliné à droite on atteint un pin.- R. 1
Grimper dans une cheminée largement ouverte et facile, gagner le taillant de l'arête par laquelle on monte sur une terrasse d'éboulis. -R. 2
Escalader par son bord droit un gros bloc détaché "la carapace de la tortue " et l'on arrive peu après à l'épaule de l'arête Nord-Ouest

III - Envers de la Voie Guéry
 Première par: H. Joubard,Forestier
le 21 decembre 1941
Escalade libre facile  - Encordement de 15 mètres

Cet itinéraire parcourt une profonde cheminée dans le flanc ouest du contrefort central et fait pendant à la vieille voie Guery qui serpente dans son flanc Est.
A quelques mètres à gauche de la cheminée escalader une fissure oblique à droite puis le plan gauche d'un  petit dièdre; une nouvelle fissure oblique mène à une niche.-R.1
Continuer à la verticale du relais pour rejoindre un peu plus haut et à droite, une fissure d'aragonite.
On s'élève ensuite dans une cheminée surplombante qui débouche au collet du gendarme terminal du contrefort central. - R. 2
De là on suit la Voie Guery vers le sommet.


IV-  Couloir  Guery :
Première par :E. Guery  en 1913
Escalade " libre facile " - Encordement : 15 m.

Le peu de longueur de cette voie lui vaut la classification "Escalade Libre Facile", cependant deux passages ardus dans les 1ère et 4ème étapes s'apparentent plutôt à l'escalade " libre difficile"
A droite du contrefort central, une fissure verticale descend du collet du gendarme. La Voie Guery parcourt son premier tiers, puis oblique à droite dans la muraille pour revenir au collet beaucoup plus haut. Dernièrement cette fissure, jugée autrefois impraticable, a été gravie en son entier par R. Tanner (1941)
Dès le départ,des prises d'aragonite réclament de l'attention, puis il faut franchir un bloc surplombant avant d'arriver à un renfoncement. -R. 1
Quitter la fissure et traverser vers la droite une dalle inclinée pour atteindre une cheminée secondaire. - R. 2
Gravir cette cheminée dans du rocher peu solide jusqu'à une corniche herbeuse.- R. 3
A son extrémité ouest gravir une dalle très raide et lisse ( une courte-échelle peut-être utile) puis monter le couloir embroussaillé qui conduit au collet. - R. 4
De là, par des dalles et des cheminées très faciles on atteint le sommet d'un éperon, puis la crête.

V - Couloir Guéry " intégral "
Première par : R.Tanner, R. Duchier le 2 Février 1941
Escalade " libre difficile" - Encordement :20 m.

C'est l'utilisation des pitons comme moyen de sécurité qui a permis tout récemment de tenter et de réussir la rectification du Couloir Guery.
Après le premier relais de la voie normale, on grimpe dans la dalle de gauche jusqu'à un replat.- R. 2
 Puis une courte traversée ramène à la cheminée où l'on s'élève péniblement par coincement et ramonage jusqu' au couloir; descendre du collet.-  R. 3
De là on monte au sommet par l'ancien itinéraire.

VI - La Parallèle
Première par: G. Livanos, H. Gilles le 2 Fev 1942
Escalade " artificielle peu difficile- Encordement 2O m.

        C'est un itinéraire "parallèle" au couloir Guéry, le départ est à une vingtaine de mètres à sa droite.
Débuter par une dalle raide et monter sur une écaille détachée. Continuer par une fissure verticale oblique, dépasser un génevrier, grimper dans une dalle, puis virer à gauche pour rejoindre une fissure ouverte que l'on suit jusqu'à une étroite vire. - R. 1
Au dessus, escalade verticale d'un système de dalles à petites prises et de plaques jusqu'à une corniche. R.2
Vers la droite escalader une fissure oblique qui revient à gauche, puis une dalle après laquelle on arrive sur une vire étroite. Un nouveau crochet à droite, le franchissement d'un ressaut, suivi d'un dernier crochet à gauche et l'on arrive au bas d'une cheminée profonde.- R. 3
On s'y élève par ramonage et après en être sorti par son plan droit, on grimpe dans des blocs qui mènent aux terrasses d'éboulis sous le sommet.

VII -  Voie  Forestier - Joubard
Première par: Forestier et H. Joubard le 21 Déc.1941
Escalade "libre très difficile "- Encordement: 2O m.

Tout comme celui de la Paroi Noire du Crêt de St. Michel, ce parcours fut d'abord exécuté à l'aide de moyens franchement artificiels; il est cependant faisable en escalade libre avec quelques pitons d'assurance mais demande un gros effort du grimpeur aux prises avec le surplomb de la 3ème étape
Départ à mi-distance entre le contrefort central et le contrefort Est en direction d'une cheminée-fissure bien tracée. Monter facilement jusqu'à un pin poussé dans le bas de la paroi,puis gravir une fissure ascendante vers la droite, mauvais relais dans une encoignure terreuse. -R. 1

La fissure très étroite  devient verticale, les premiers mètres sont facilités par une lèvre rocheuse dans son bord gauche puis les prises se raréfient et s'espacent, mais ce passage exposé ne dure pas et bientôt on s'élève dans une cheminée assez facile qui aboutit à un replat coiffé par un gros surplomb.- R. 2
On l'attaque par la gauche: une courte-échelle est fort utile pour atteindre une fissure déversée dans laquelle il faut se hisser par opposition sur le flan gauche (exposé) ; une brusque rupture de pente et de bonnes prises sur la droite facilitent ensuite l'arrivée dans un éboulis. -R. 3
On peut également quitter le 2ème relais par la droite en gravissant une dalle en surplomb et là encore la courte-échelle est très utile ( J. Meunier, Dr. Albert en 1942 ) autant de difficultés qu'à gauche.
Au dessus divers passages faciles conduisent à la crête.

VIII -   Voie des Deux  Pins
Première  par :CH. Magol, G. Panteri le 2O Décembre 1937
Escalade "libre difficile "
                Un morceau difficile dans une dalle raide après le 3ème relais.

La Voie des deux pins parcourt en écharpe de gauche à droite le contrefort Est, deux pins jumeaux sur une corniche servent de repère vers lequel on monte par des gradins terreux.- R. 1
S'élever alors dans une cheminée dont les premiers mètres sont assez difficiles mais qui s'améliore rapidement, puis elle s'évase et devient terreuse; un court ramonage et l'on vire sur la droite vers un petit pin. - R. 2
Les amateurs d'escalades sinueuses pourront passer par le chemin primitif en quittant le 1 er. relais par la gauche sur une corniche ascendante, puis en revenant 4 à 5m. plus haut dans la cheminée par une traversée délicate.   Au dessus on remonte facilement une dalle inclinée pour abandonner la cheminée 15 m. plus haut, là où elle prend un aspect franchement rébarbatif, et l'on vire à droite sur un balcon encombré de blocs posés -R.3
A gauche d'un genévrier mort, se hausser sur le tranchant d'une petite écaille, puis s'élever sur de mauvaises prises dans une dalle raide ( exposé ). Peu après on atteint une corniche embroussaillée.- R. 4
On peut aussi grimper au dessus du genévrier et gravir la dalle en obliquant vers la gauche, à deux pas on arrive sur l'arête Sud-Est.

IX-  La Muraille  Angelvin
Première par: M.Ramond,  Ch.Magol le 26 Décembre 1937
Escalade  " libre difficile "   - Encordement 15 m.

 Comme la voie des 2 Pins, la Muraille Angelvin ne comporte qu'un passage vraiment difficile dans la 3 ème étape.
 Cet itinéraire s'élève à l'extremité Est de la Face Sud-Ouest, il commence au niveau de la croix scellée à la mémoire de J. Angelvin tombé de l'Arête Sud-Est le 16 Mai 1910, et aboutit au pied du câble de cette arête. En 1939 il fut complété par Gisèle Albert qui arriva beaucoup plus haut par un fort difficile passage nommé : Sortie Privée.
Débuter à droite de la croix par une facile cheminée terreuse qui conduit à une bonne corniche.- R. 1
A son extrémité Ouest grimper le long d'une fissure oblique à droite, puis un coude brusque l'infléchit vers la gauche ( rocher excellent) on s'arrête un peu plus haut sur un très étroit tronçon de vire. - R. 2
Une variante ( H. Barrin ) suit un parcours symétriquement inverse : à l'extrémité de la corniche, une fissure oblique à gauche qui s'incurve ensuite à droite. Monter ensuite tout droit dans une dalle raide en direction d'une niche sous un gros surplomb, avant d'y arriver les prises sont rares et mal disposées et l'escalade devient exposée. - R. 3
Virer ensuite vers l'Ouest sur une grosse écaille décollée. Dépasser un genévrier et monter dans un renfoncement confortable. - R.4
Quelques mètres faciles, puis on franchit par la droite un surplomb impressio nant (très bonnes prises sur son sommet ) et l'on arrive sur une plateforme de l'Arête Sud-Est au bas du câble.- R. 5


Sortie  Privée
 Première par: Gisèle Albert, Daflon, Dr.Albert le 29 Octobre 1939
  Escalade " libre très difficile "


Revenir dans la Face Sud-Ouest par une corniche ascendante à gauche du câble et dépasser un dièdre surplombant de roche noire - R.6
             Escalader alors tout droit une dalle qui se redresse rapidement, passer une zone surplombante sur de mauvaises prises (exposé) et bientôt on débouche sur l'Arête Sud-Est.

 

 ESCALADES DE LA FACE EST

 

            La Face Est présente un aspect concave assez régulier avec au centre un contrefort qui s'adosse au milieu de la paroi.  Elle est circonscrite entre l'Arête Sud-Est et l'Arête Nord-Est; cette dernière qui plonge à la Calanque de Sugitton est ajourée à mi-hauteur par une fenêtre surmontée d'un léger arc-boutant de pierre au dessin hardi.

  I.  Arête Sud-Est ou Voie du Câble
Première par : Ch.Bonnaud " en solo " le 21 Mai 1909
Escalade  " libre facile "       -Encordement  15 m.

 Un passage très difficile vers le milieu a été grandement amélioré par la pose d'un cable fixe dû au C.A.F. en 1913, auparavant il fallait passer grâce a un lancer de corde hasardeux dans les branches d'un pin.
 De la terrasse où s'élève l'Arête Sud-Est, prendre dans sa paroi droite une bonne fissure qui lui est parallele;contourner par la droite une dalle verticale sur laquelle est scellé un anneau de rappel. -R.1
Suivre une corniche ascendante, puis escalader un ressaut qui amène sur le fil de l'arête; on la suit jusqu'à une plateforme sous le câble.  - R. 2-
Monter à la force des poignets ( 6 à 7m.) le long du câble jusqu'à un pin.- R. 3 -
Poursuivre l'escalade sur l'arête par de petites cheminées et des ressauts faciles.
A quarante mètres à droite de l'arête Sud-Est et à mi-chemin du contrefort central, la Voie Andriny et la Voies des Vétérans décrivent un " Y " dans la muraille, le tronc est commun à ces deux itinéraires, l'un forme la branche gauche et l'autre la branche droite.

II - Voie Andriny
Première par: C. Andriny et X.  le  16 Mai  1908
Escalade "libre facile"   -   Encordement  15m

Par des gradins et des fissures terreuses monter vers un bouquet de chênes verts que l'on traverse. - R.1-
Après quelques mètres sur une corniche ascendante vers la droite, s'élever droit dans une cheminée étroite, herbeuse, et glissante, on parvient dans un renfoncement. -R. 2
Suivre vers la gauche une vire assez inclinée jusqu'à une corniche. - R. 3
Par une courte fissure on rejoint l' Arête Sud -Est.

 III   - Voie des  Vétérans
 Première par: Faurès, Félix, Quinzi senior, H. Imoucha  en 1927
  Escalade " libre facile "    -  Encordement : 15 m.

Elle fut baptisée sur le mode ironique car le doyen de la cordée n'avait sûrement pas atteint la quarantaine lors de la première.
Monter jusqu'aux chênes verts de la Voie Andriny.- R. 1
On s'engage sur la corniche ascendante de droite jusqu'à une dalle que l'on franchit pour atteindre une petite terrasse .- R. 2
 Virer alors à gauche et par une corniche étroite et fuyante au sommet d'une dalle, arriver sur une autre terrasse où se trouve un bloc encastré. -R. 3
  De là par une cheminée raide aux prises rares, monter jusqu'à un gros pin et gagner l'arête.

 

    IV -  Voie Livanos
Première par :G. Livanos, P.Guérin  le 12 Mai  1940
Escalade " libre difficile "  -  encordement 20 m;

Départ dans le flanc sud du contrefort central. Escalader une fissure étroite, dépasser un replat herbeux au dessus du quel se trouve une large terrasse. - R. I
 Escalader un entassement de gros blocs, puis aller vers une plateforme inclinée. - R. 2
A gauche de la plateforme, traverser légèrement puis gravir une petite dalle raide suivie de mauvais rochers et d'une cheminée encombrée de blocs instables qui débouche au pied d'un grand pin.- R.3 -       
de là monter droit dans des rochers faciles, escalader une fissure et et traverser à gauche pour rejoindre l'arête sommitale.

 

  V-   Voie des  A.J.    ( Auberge de la Jeunesse)
Première par:  J. Stricher, V. Busson, G.Tramier en Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile"     
 Deux difficultés: la cheminée du départ et le surplomb terminal.

Départ à une dizaine de mètres à droite du contrefort central.    On s'élève  sur des pitons le long d'une fissure oblique à gauche jusqu'à une plateforme. - R. I
Après 3 ou 4 m. de mauvais rochers, on remonte une cheminée oblique embroussaillée, relais sous un bombement. - R. 2  
Continuer jusqu'à une belle plateforme sous un surplomb. -R.3
On le franchit en obliquant un peu à gauche et l'on termine par une cheminée où le rocher est à surveiller.

 ESCALADES DE LA FACE NORD


Face Nord de l'Aiguille de Sugitton
Au premier plan l'Arête du Vallon
vue prise du portail de la route de Luminy à Sugitton  Cliché Dr. Albert

   Cette face serait sans grand intérêt pour le grimpeur s'il n'y avait pas l'Arête du Vallon.
 En effet deux parcours faciles: la Voie Bonnaud et la Voie Nationale étaient les seuls pratiqués
avant la découverte de ce remarquable itinéraire d'arête long de près de 100 m.

 S'il ne présente pas de difficultés extrêmes, il n'en est pas moins un des plus joli morceau d'escalade libre de la Région des Calanques, malgré son voisinage avec les pentes d'éboulis qui estompent son profil élancé.

I -  Voie  Bonnaud
Première par Ch.Bonnaud " à la descente "le 21 Mai 1903
Escalade "libre facile "      - Encordement:  2O m.

Du nom de Ch. Bonnaud qui fit une chute mortelle en tentant de remonter cette voie qu'il avait descendu le dimanche précédent lors de sa  Première de l'Aiguille.
Remonter le thalweg du Vallon de Sugitton jusqu'à l'arête qui sépare la Face Est de la Face Nord.
Par des rochers faciles gagner une large bande herbeuse qui s'élève vers le Nord.-R.1
l'abandonner pour suivre en sens inverse une corniche assez étroite où poussent encore quelques arbustes. - R. 2
 Grimper ensuite dans une cheminée d'aragonite en évitant la partie inférieure par un crochet à droite; on arrive alors sur une grande terrasse. - R. 3
 A son extrémité Est s'engager sur une étroite vire irrégulière qui remonte à gauche vers une pente d'éboulis. - R. 4
Revenant à droite on escalade quelques fissures faciles et l'on atteint une corniche ascendante.-R.5 -    
Peu après on débouche sur l'arête faîtière.

II -  Voie  Nationale
           Première par : L. David, E.Guéry en 1912
     Escalade " libre facile "    - Encordement: 20 m.

Tout à fait facile cet itinéraire n'est qu'un trait d'union entre la première partie de l'Arête Nord-Ouest et la fin de la Voie Bonnaud;      - " Voie nationale" veut sans doute signifier " route nationale" avec toutes commodités.
Au 2ème relais de l'Arête Nord-Ouest passer dans le versant Nord par le collet du gendarme et descendre en écharpe par de petites cheminées en direction d'un taillis sur une grande terrasse.  On la traverse d'Ouest en Est et l'on rejoint la Voie Bonnaud à la vire irrégulière pour la suivre jusqu'au sommet.

  III  -   Arête du  Vallon
      Première par: H. Imoucha, Ch. Choberg en 1926
   Escalade " libre difficile "  - Encordement : 2O m.


    Si l'ensemble des difficultés de cette escalade est assez moyen et si elle ne comporte pas de très gros obstacles, elle est cependant soutenue. La dalle  Imoucha dans la deuxième étape en est le morceau le plus délicat.  Cette arête longue de près de 100 m. monte du fond du vallon de Sugitton vers l'épaule de l'Arête Nord-Ouest.
 Le point de départ de la voie classique se situe à gauche du pied de l'arête; on s'élève en opposition dans une large cheminée puis on vire à droite sur des écailles pour passer  sur le taillant. Relais sur une marche très étroite.- R. 1
Il est plus élégant et ce n'est pas plus difficile, d'attaquer le pied de l'arête à la partie la plus basse de son taillant. Après avoir passé une dalle assez pourrie ( III  de la photo) virer à gauche et monter vers un bloc détaché, revenir à droite, traverser un genévrier mort, puis obliquant de nouveau à gauche parvenir à l'étroit replat du  1er relais. ( Cette rectification serait l'oeuvre de V. Chauvet).  On s'élève ensuite dans une dalle lisse en obliquant à droite, puis enjambant son bord supérieur, on arrive à un petit collet; - R. 2
Poursuivre l'escalade en suivant une fissure verticale à droite de l'arête et parallèle à celle-ci. Relais à un deuxième collet; - R. 3 -
Monter droit dans des ressauts peu difficiles; virer à droite sous un surplomb pour arriver par une fissure raide sous une grande terrasse.- R. 4-
Laisser à gauche un passage facile et reprendre le taillant de l' arête devenue extrêmement mince jusqu'à un collet où elle se termine et où on croise la Voie Nationale. -R. 5 -
 Laisser l'Arête Nord-Ouest à droite et grimper droit dans une dalle fissurée, difficile au départ, qui mène à l'épaule.      De là on gagne le sommet par l'arête faîtière.

 


Les Parages de l'Aiguille de Sugitton
Vue prise de la Terrasse Sud de la Grande Candelle au sommet de la Façade du Temple d'Angkor
Cliché Dr. Albert
 

 

 



A - Aiguille de Sugitton
 B - Belvédère de Morgiou
 C - La Cime du Cancéou
 D - L'Arête du Renard
 1: Voie Rostand
 2: Voie du Grand Dièdre
     de Morgiou
 E - Calanque de Morgiou
 F - Calanque de Sugitton
 G - Ilot de l'Eléphant
 H - Anse du Rafregequiou
 I - Une barque donne l'échelle
 

 

 

Le SORBET DE MORGIOU

Le Chemin de Morgiou au Cap Morgiou passe au pied d'une aiguille tronconique à une centaine de mètres du quai des Pecheurs sur la rive droite de la Calanque.
Nous signalons à titre purement documentaire l'ascension de cette aiguille - Le Sorbet - exécutée en 1895 par Bonsignour. Elle est très facile et s'apparente plus à la promenade qu'à l'escalade.

L'ARETE DU RENARD

En cheminant sur le sentier du Cap Morgiou, le long de la rive droite de la Calanque, on s'élève peu à peu dans les pentes des Crêtes Sormiou -Morgiou et l'on arrive ainsi au dessus de la Pointe du Renard où la Calanque de Morgiou s' élargit en se creusant au Sud.
Le groupe des Arêtes du Renard se trouve à une cinquantaine de mètres sur la droite du sentier.
Elles sont disposées en éventail : l'une est orientée à l'Est, l'autre très large - une face plutôt- au Nord. Et à l'Ouest un grand dièdre très large et très profond les isole de la muraille voisine.

I - Arête du Renard
Première par : V. Rostand, X en 1937
Escalade libre difficile - Encordement 20m

Dans la partie basse de l'Arête Nord et sur son flanc gauche, une vire ascendante amène sur une plateforme.- R.1
 A son extrémité ouest gravir une dalle fissurée, puis une vire ascendante qui ramène sur la gauche à son taillant. - R. 2
On le suit sans grande difficulté jusqu'à un ressaut que l'on passe par la droite par une vire aérienne; au dessus une courte fissure délitée con duit à un replat.- R.3
On continue alors par une série de gradins sans difficultés.

 

I - Grand Dièdre de Morgiou
Première par : P. Moyrand, G. Livanos (leaders à tour de role) A. Coudray le 2 Août 1942
Escalade artificielle  difficile - Encordement 20m

Il fait face au hameau de Morgiou.

Les premiers mètres sont formés par une cheminée très raide où les prises sont rares et où on s'élève par opposition et ramonage. On débouche alors dans une région moins pentue mais très embroussaillée. -R. 1
On gravit un petit ressaut vertical et lisse suivi d'une série de passages encombrés de végétation et de terre quelques mètres plus dégâgés amènent à un renfoncement étroit. - R. 2
Le couloir en ce point s'est resserré pour n'être plus qu'une cheminée d'aragonite peu profonde et fortement en surplomb où l'on progresse à sa gauche en escalade artificielle jusqu'à une terrasse devant une grotte.- R.3
Obliquant vers la droite, on gravit une dalle grise, puis revenant vers la gauche ,on sort par un petit surplomb.

 


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II  Quartier de la Tête de Pugets

Aiguille de la Gouargue
 


Au dernier plan, derrière l'Aiguille se trouve la Croix de Luminy érigée sur la crête
Cliché Dr. Albert

Elle doit son nom à sa situation dans le haut du Vallon de la Gouargue, gorge encaissée et rocailleuse qui dévale en pente raide de la Croix de Luminy sur la Crête du Mont Puget en direction du Chateau. Elle fut surnommée Pointe du C.A.F., puis Pointe Guillemin en souvenir d'un secrétaire de la Section de Province qui fut l'un de ses premiers ascensionnistes et fut blessé mortellement peu après aux Drus en 1927.
Cette pointe se rattache à la montagne par le collet de sa Face Est à peine élevée à ce niveau d'une douzaine de mètres. Mais les autres faces sont beaucoup plus hautes et dépassent 50m.
Aux deux voies d'escalade libre pratiquées pratiquées depuis longtemps sont venues s'ajouter récemment deux itinéraires artificiels dans les faces Ouest et Sud-Ouest.
La première ascension de l'Aiguille de la Gouargue eut bien lieu en 1925 par Cauvry et Roenig. La descente s'effectue par un court rappel sur le collet.

  I  -   Voie de la Face Est
      Première par: pas retrouvé
   Escalade " libre facile "  - Encordement : 2O m.

Descendre au collet de l'Aiguille et repérer au Nord à une vingtaine de mètres une cheminée-fissure dont l'origine est en contre-bas et qui s'ouvre fac au collet.
Démarrer dans des blocs en gradins puis remonter la branche droite de la fissure qui s'est dédoublée. Sous un ressaut virer dans la branche gauche et après un passage raide on débouche sur un éboulis; de là parcours facile jusqu'au sommet.

  II  -   Cheminée de la Face Nord
      Première par: R. Cauvry, J. Roenig le 12 Juillet 1925
   Escalade " libre difficile "  - Encordement : 2O m.

C'est la partie terminale de la cheminée qui est la plus difficile.
La Face Nord haute et étroite, presque une arête est coupée de haut en bas par une cheminée qui trace une voie d'escalade toute indiquée; mais le bas est fort raide et délité, aussi l'évite-t-on en prenant le départ par la Face Est.
Monter en écharpe sur une mauvaise corniche ascendante qui s'amenuise puis disparait dans la Face Nord; à ce point escalader par adhérence une petite dalle lisse et pénétrer dans une cheminée facile qui aboutit à une plateforme.-R1-
Remonter alors la cheminée principale en ménageant des blocs peu solides  et l'on s'arrêt peu après sur un replat. -R2-
Sur la gauche un tube communique avec la Face Est. Attaquer alors en ramonage la cheminée barrée vers le haut par des blocs coincés; cette escalade assez laborieuse est sure car le rocher est excellent et bien nettoyé, elle amène à un collet à coté d'un piton.-R3-
De là il ne reste plus qu'à gravir un mur facile.

  III  -   Voie de la Face Ouest
      Première par: H. Joubard, Forestier en 1942
 

Malgré de nombreuses démarches il nous a été impossible d'obtenir des précisions sur cet itinéraire qui n'a pas été refait depuis la première. Des seuls renseignements que nous possédons on peut en déduire qu'il s'agit d'une escalade artificielle difficile et qu'elle parcourt un système de fissure dans le milieu de la face. Le tracé schématique de la photo n'est donc qu'approximatif.

IV  -  Voie de la Face Sud-Ouest
      Première par: G. Livanos, A. Coudray  le 9 Août 1942
   Escalade " artificielle difficile "  - Encordement : 25m.

Le flanc sud-ouest de l'Aiguille est épaulé par un gros bastion rocheux dont le sommet à ses deux extrémités supporte deux petits gendarmes isolés.
La voie de la Face Sud-Ouest débute dans la Face Ouest à l'aplomb de la brèche ouverte entre l'aiguille et son bastion. Par une petite barre suivie d'une pente herbeuse on rejoint la base du couloir descendu de la brèche.
Franchir dès le départ un passage pénible dans une courte fissure; après un replat s'élever dans un dièdre assez lisse puis rejoindre à gauche une arête de rochers brisés; au dessus on remonte une nouvelle fissure qui conduit à la brèche.-R1-
Escalader de mauvais rochers verticaux et virer vers le versant Ouest en contournant un saillant. Par un court passage à la "Dulfer", on arrive à un gros genévrier-R2-
Continuer par une dalle lisse et un court passage  d'opposition contre un bloc branlant. Après avoir dépassé un replat on s'élève sur pitons dans une fissure qui aboutit à un replat. On termine en contournant une dalle par la gauche.

 

Promontoire des Américains

 


Le  Troisième étage des Barres Sud du Mont Puget
Vue prise du Chemin du Centaure  - Cliché Dr. Albert
 

Premier plan à gauche: Le Promontoire des Américains
Deuxième Plan à droite: la Cathédrale
En haut: l'Arête de Marseille de la Grande Candelle flanquée du Candellon
A gauche de l'arête: le Couloir du Candellon
A l'extrème droite: la Terrasse de la Face Sud de la Grande Candelle
 I  Couloir de l'Apprenti
II  Cheminée du Patron
III Voie de la Façade de la Cathédrale
I

 

Le site géographique exact de ce saillant du troisième étage des Barres Sud du Mont Puget est difficile à préciser sur le papier, aussi le localiserons-nous par rapport à la Cathédrale dont il est éloigné de 300m à vol d'oiseau au Nord-ouest.
De nombreux exemplaires d'un message outre-Atlantique venus par la voie des airs furent trouvés dans les alentours du Promontoire au moment où furent réalisés les deux parcours que nous allons décrire: un couloir en escalade libre, le Couloir de l'Apprenti, et une difficile cheminée en escalade artificielle: la Cheminée du Patron.

I - Couloir de l'Apprenti
      Première par: Dr. Albert, J. Meunier, J. Hovagimi le 29 Novembre 1942
   Escalade " libre difficile "  - Encordement : 2O m.

 

Face à l'Ouest le saillant du Promontoire est creusé par une grande dépression à peu près cylindrique, elle-même entaillée de profondes cheminées dont la plus méridionale est le Couloir de l'Apprenti.
Si à la rigueur un apprenti-grimpeur a des chances de ressortir de ce couloir, il n'en est pas de même  de la cheminée de l'autre face du Promontoire, où la conduite de la cordée doit être confiée à un vrai patron-escaladeur.
Franchir le premier gradin de 12 à 15m par une cheminée ouverte, puis monter vers la base de la dépression -R1-
Le couloir s'ouvre sur la droite; par une escalade d'opposition assez facile on s'élève vers un gros bloc coincé formant un surplomb impressionnant, mais on le franchit sans dommage en s'extériorisant le plus possible, puis on prend pied sur une pente terreuse. -R2-
Toujours par opposition on se rapproche le plus possible d'un deuxième surplomb formé par un étranglement du couloir, puis le rocher devenant très mauvais on vire sur la gauche vers une cheminée secondaire divergente en traversant la dalle bombée (délicat et exposé) L4escalade redevient facile entre les parois d'un énorme bloc détaché; peu après on arrive au sommet.

 II  -   La Cheminée du Patron
      Première par: J. Meunier, Dr. Albert le 6 Décembre 1942
   Escalade " artificielle très difficile "  - Encordement : 25 m.

La première et la troisième étape sont en escalade libre difficile et si la 2ème étape est artificielle elle comprend néanmoins un passage libre très dur justifiant le classement de cette voie dans le 3ème degré artificiel malgré son peu de longueur de 60m environ.
La Cheminée du Patron décrit un "S" très allongé sur le bord sud du taillant du Promontoire, elle aboutit au collet d'un piton rocheux.
Passer sans difficulté le gradin inférieur, puis attaquer à la verticale d'un toit carré par un mur très raide (prises d'aragonite à surveiller). Au niveau du toit virer à gauche (exposé) vers un renfoncement, puis monter droit et revenir par une vire croulante dans la cheminée qui s'élargit en grotte étroite et triangulaire.-R1-
S'élever en opposition vers le plafond, puis s'engager vers l'extérieur dans la cheminée qui se rétrécit et surplombe; il faut alors parcourir plusieurs mètres en se coinçant dans des poses inconfortables et exposées avant de pouvoir placer le premier piton d'assurance; on continue alors d'abord sur pitons, puis par ramonage, jusqu'à un nouveau surplomb beaucoup plus facile, enfin un renversement de pente franchi, on arrive sur une plateforme.-R2-
Reprendre l'escalade de la cheminée qui s'est de nouveau élargie, mais où le rocher devient mauvais permettant cependant de progresser en opposition jusqu'au collet du piton.- R3-
On termine par un petit mur

La Cathédrale



 A Droite le couloir du Candellon et l'Arête de Marseille de la Grande Candelle
 Photo Grand Angulaire Dr. Albert

A l'Ouest du Couloir du Candellon, dont il prolonge la rive droite, un grand promontoire se détache du 3ème étage des Barres méridionales du Mont Puget et s'avance vers le Sud-Ouest; long d'environ 100mètres et assez étroit, il est coupé net à son extrémité. Cet édifice ressemble à la nef immense d'une cathédrale dont la façade atteint 95 m de hauteur.

La Façade de la Cathédrale    
 Première par:Dr. Albert, A. Coudray le 9 Décembre 1942
   Escalade " artificielle très difficile "  - Encordement : 25 m.

Jusqu'au 4ème relais l'escalade est libre et parfois difficile. Puis après une 5ème étape en escalade mixte, tantôt artificielle, tantôt libre  où les difficultés s'accentuent, on atteint le dernier tiers de la paroi et c'est alors l'escalade artificielle pure, très difficile et exposée dans la 5ème étape, moins pénible et plus sure dans la 6ème. La dernière est courte et peu difficile.
A noter que cette escalade exige, à deux reprises et à défaut de matériel en acier de dimension énorme, l'emploi de grosses fiches en bois à coincer dans les fissures larges de plusieurs centimètres dans les 5ème et 6ème étapes, et que l'accumulation des difficultés majeures que l'on y rencontrera la place à la limite supérieure de la 3ème catégorie de l'escalade artificielle.
Plusieurs tentatives furent nécessaires pour en venir à bout.
Une deuxième cordée s'associa même à l'entreprise sans y être invitée, alors que le parcours était reconnu jusqu'à la 6ème étape, mais elle commit l'erreur de sortir par la droite bien avant le sommet.
La base de la Façade de la Cathédrale est creusée  par un porche dissymétrique; on démarre le long de son pilier ouest et après une escalade facile sur son saillant, on passe un ressaut raide et lisse en se rétablissant difficilement sur un balcon.-R1-
Continuer par une cheminée facile mais dont l'orifice supérieur est bouché par des blocs mal coincés; virer alors à droite sur une écaille décollée, puis s'élever dans une niche étroite et sortir sur une grande corniche.-R2-
Un peu à droite on escalade un escalier oblique creusé dans une bande rocheuse extrêmement délitée et l'on atteint une deuxième corniche.-R3-
On aperçoit alors sur la droite une cheminée taillée dans un rocher noir et barré par un surplomb en auvent impressionnant. A l'aide d'une courte-échelle on se rétablit sur un encorbellement et par une traversée commode on s'engage dans la cheminée où l'on s'élève avec une facilité inattendue; le franchissement du surplomb également aisé on pénètre alors dans un renforcement spacieux.-R4-
Deux mètres d'opposition à la verticale et l'on grimpe à gauche sur un nouvel encorbellement couvert de pierrailles. Une grosse fissure s'élève en obliquant légèrement à gauche dans une dalle noire dont les premiers mètres sont assez pénibles; puis de bonnes prises franches permettent d'atteindre un très étroit balcon et de s'y rétablir. On remonte alors une deuxième grosse fissure oblique de celle-ci et franchement surplombante puis on se hisse sur un replat étroit. Virer à droite pour installer sur une banquette exige le 5ème relais où le second sera à l'abri des chutes de pierres inévitables dans l'étape suivante .-R5-
Revenant vers la gauche on s'élève le long d'une grosse fissurée fortement surplombante et l'on atteint une zone de rochers noirs suspendus, littéralement fracassés où la pose des pitons indispensables doit être effectuée avec la plus grande douceur afin d'éviter des écroulements dangereux; par un crochet à droite on se dégage de ce passage exposé et peu après on arrive dans une minuscule encoignure à la base d'un dièdre. L'étape suivante étant assez longue sans possibilité normale d'arrêt - 22 mètres- il convient de s'arrêter là sur un piton .-R6-
L'escalade se poursuit ensuite dans un dièdre de rochers francs, en haut duquel on franchit un dernier surplomb; peu après une rupture de pente permet de reprendre l'escalade libre dans une étroite cheminée verticale difficile jusqu'à une terrasse.-R7-
On termine par un petit mur et l'on arrive sur le faîte de la nef de la Cathédrale.

La Muraille du Cap Gros


Vue du Col de la Candelle - Cliché Dr. Albert

  

Au Centre: La Façade du Cap Gros
A droite: L'Arête du Saut du Chat
I Arête du Saut du Chat
I' Sa Variante
II Voie du Plafond
III Voie du Seau

Cette majestueuse falaise terrestre cerne l'extrémité Sud du Plateau du Mont Puget et le Cap Gros s'en détache en direction de la Grande Candelle à laquelle il oppose son imposante façade de 60mètres bornée par deux arêtes divergentes symétriques. Plus à l'Est un autre promontoire est terminé  par la massive arête du Saut du Chat.
Entre ces deux masses calcaires un vallonnement profond creuse la falaise au bord de laquelle est construit le Refuge Félix Roche, dans les ruines de l'ancienne vigie. Le tracé rouge de l'Oeil de Verre dévale dans son thalweg franchissant le Saut du Chat au passage d'une barre rocheuse.
Trois itinéraires d'escalade intéressante ont été ouverts dans cette région: l'arête du Saut du Chat et sa variante, la Voie du Plafond dans la façade du Cap Gros, et la Voie du Seau dans son flanc Ouest. 

I -  Arête du Saut du Chat   
 Auteurs de la première inconnus, date incertaine voisine de 1930
   Escalade " libre facile " 

Elle est devenue le passage classique des excursionnistes grimpeurs en route pour le refuge Félix Roche qui veulent éviter le pénible éboulis terminal du tracé rouge. Dans le bas deux arêtes secondaires divergent.
Choisir celle de gauche (Sud Ouest) la plus courte: on escalade son taillant et l'on franchit un ressaut raide coiffé d'un replat.-R1-
Monter dans une grosse fissure entaillant une grande dalle et s'élever jusqu'à un renfoncement terreux-R2-
Cette fissure continue tout droit mais elle devient franchement difficile au dessus, et si l'on ne veut pas corser le programme, virer à gauche et grimper sur un taillant jusqu'à un gros bloc posé.-R3-
Continuer par un léger crochet dans le flanc ouest de l'arête et bientôt on arrive sur un replat.-R4-
Il reste quelques ressauts à franchir pour arriver sur le plateau.

Variante
Auteurs de la première inconnus, date incertaine voisine de 1939
   Escalade " libre difficile "  - Encordement 25 mètres

D'un ordre de difficulté plus relevé, cette variante emprunte l'arête secondaire de droite (sud-est) la plus longue toutes fois les 3 ressauts de la partie inférieure sont mal définis et facilement évitables.
Gravir un premier ressaut formé par une dalle à prises en écailles dont on sort dans les blocs disloqués.-R1-
Le deuxième ressaut plus court est plus difficile; on le franchit légèrement sur la droite et l'on sort sur une arête horizontale de blocs empilés.-R2-
Le troisième ressaut est très étroit; on passe sur la gauche par une dalle très raide à petites prises après laquelle on débouche sur une lame horizontale.-R3-
Plus haut sur l'arête dépourvue de prises est impraticable, on tourne dans son flanc gauche en descendant 2 mètres et l'on grimpe sur un petit replat. On escalade ensuite un surplomb de blocs branlants puis après quelques mètres on atteint une plateforme étroite.-R4-
Gravir ensuite une dalle lisse vers la gauche puis une série de fissures et un long couloir facile et pourri par endroits qui débouche sur l'arête devenue horizontale .-R5-
On rejoint là l'itinéraire classique que l'on suivra jusqu'au plateau.

II -  Voie du Plafond
Première par : J. Stricher, G. tramier le 1er Juin 1941
Escalade artificielle  très difficile - Encordement 25m

La Falaise Sud du Cap Gros est comme sectionné de haut en bas en son centre par un dièdre barré sous le sommet par un surplomb en pan coupé, le Plafond.
Départ dans une fissure assez facile mais on est bientôt arrêté par un ressaut lisse dont le franchissement s'avère mal aisé, puis on atteint une plateforme avec un bloc posé.-R1-
On pénètre peu après dans le dièdre où l'on s'élève d'abord difficilement à la Dulfer en accrochant la fissure du fond, puis le terrain s'améliore et l'on atteint un genévrier par la large fissure du fond du dièdre.-R2- sur pitons et étriers.
On dépasse une minuscule plateforme et l'on continue en escalade artificielle dans le plan droit, puis la fissure du fond s'entrouvre et l'on peut s'y hisser très difficilement par coincement. Virer sous le plafond vers la droite et traverser une dalle rouge de rocher friable en direction d'un genévrier du dessus duquel une niche très exigüe permettra l'installation du dernier relais (étrier très utile pour ce relais).-R3-
Grimper alors tout droit sur pitons le long d'une fissure, quelques prises vers la fin de la dalle donne accès qux rochers du sommet.

III -  Voie du Seau
Première par : J. Stricher, G. Tramier le 8 Juin 1941
Escalade artificielle  très difficile - Encordement 25m

Ce parcours est à peu près tout artificiel, avec deux relais sur étriers.
La muraille Ouest du cap gros est faiblement concave. A peu près en son milieu elle est coupée par deux fissures parallèles plus ou moins virtuels; à mi-hauteur deux genévriers semblent perdus dans la paroi. le plus élevé a gardé accroché à ses branches un seau de maçon probablement emporté par le vent lors de l'aménagement du Refuge Félix Roche en 1933

 


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III Quartier du Vallon des Rampes

7 Itinéraires  5 Photos

Le Vallon des Rampes principal affluent de la rive droite du Vallon d'En Vau prend naissance sur la crête des Estrets (Crête des Etroits), elle-même nord oriental du Plateau du Mont Puget.
Alors que le bas de ce vallon n'offre qu'un intérêt touristique d'une belle promenade dans les pinèdes de la Forêt Domaniale de la Gardiole, le haut est encerclé de toutes parts par une ligne de rochers d'à-pics interrompus seulement dans la rive droite par les thalwegs de trois vallons secondaires descendus du Mont Puget; au Nord le Vallon des 4 Cantons, puis le Vallon de la Réserve, et celui des Pételins ou de la Fenêtre.
Quant à la rive gauche elle est bordée par une longue muraille rectiligne issue du Plateau des Estrets et qui va se perdre au niveau du confluent du Vallon de la Fenêtre.
Bien que cela déborde du cadre de cet ouvrage, signalons qu'au voisinage de ce confluent se trouve dans les pentes de sa rive gauche un gouffre profond de 175 Mètres, l'Aven des 4 Trous.
Dans ce site pittoresque et isolé on gouttera pleinement le charme de la solitude car il est à l'écart des grands itinéraires d'excursion. Un seul tracé - noir - passe dans le Vallon qui mène du Puits de Cancel à la Calanque d'En Vau et il est peu fréquenté.
Les quelques murailles intéressantes du Quartier du Vallon des Rampes sont presque surement infranchissables en dehors de l'escalade artificielle et la perspective d'une marche d'approche assez longue avec de la ferraille sur le dos n'a encore séduit aucun candidat à leur virginité. Aussi n'y a-t-on reconnu jusqu'à maintenant que des itinéraires d'arêtes : dans le haut vallon, les Cloportes et la Flèche - entre le vallon des Pételins et celui de la Réserve: l'arête des 8 Gendarmes au flanc d'un promontoire majestueux, et dans le vallon de la Fenêtre: l'arête de la Fenêtre et celle des Braconniers.

La voie d'accès la plus directe au Vallon des Rampes est la même que celle du Mont Puget par le tracé rouge du Redon et de la Gineste jusqu'au Puits de Cancel où se trouve le principal carrefour des sentiers jalonnés par le CAF dans le massif.
On remonte ensuite  le Vallon de l'Herbe, puis le Tracé Noir à suivre s'écarte franchement à gauche et débouche peu après sur le Plateau du Plan Perdu - le bien nommé-; il suit les crêtes pendant 800 m vers l'Est et bientôt plonge  à droite dans le Vallon des Rampes.
Pour aller aux escalades du Vallon de la Fenêtre il sera préférable de continuer à suivre le Tracé Rouge  jusqu'au Plateau du mont Puget  où l'on trouvera à gauche l'embranchement  d'un Tracé Brun qui y mènera en 10 minutes.
Les propriétaires de voitures auront tout intérêt à rouler par le Col de la Gineste et la ferme du Logisson jusqu'à la Ferme de la Gardiole où ils laisseront leurs véhicules, et à monter au Vallon des Rampes par un court trajet  en pente douce le long d'un sentier non jalonné, mais bien tracé, qui part du Col du carrefour en direction de l'Ouest

Arête des Cloportes et le Plateau du Petit Estret

A gauche : le Plateau du Grand Estret
Vue prise du Traçe Noir du Vallon des Rampes
  I - Voie Normale    (Rebouls)
II - Rectification  (Bonnet)

 

  I -  Arête des Cloportes
   
   Première par: Reboul Blachère, Bonnet, Cousinier en 1929
   Escalade " libre difficile "  - Encordement : 2O m. pour la Normale
Le moment le plus difficile se passe dans la sixième étape

L'arête des Cloportes est formée par le saillant aigu de la muraille Sud du Plateau du Petit Estret; son développement total doit être un peu inférieur à 90m.
Elle fut d'abord escaladée par les 4 précités, mais ils évitèrent souvent les portions difficiles de son saillant par des crochets dans son flanc Est ; puis elle fut refaite par une autre équipe conduite par J. Bonnet (il devait se tuer peu après à l'Arête de Marseille) et gravie entièrement par le fil ce qui est beaucoup plus difficile (3ème classe de l'escalade libre) surtout sans l'aide de pitons inconnus à Marseille alors.
Dans le flanc Est de l'arête attaquer par une cheminée glissante qui conduit à une plateforme.-R1-
Suivre à droite une courte vire horizontale très étroite et s'engager dans une longue fissure parallèle à l'arête (prises rares dans la paroi de gauche)  un léger crochet à droite amène à un replat terreux;.-R2-
La fissure s'élargit en couloir embroussaillé, facile jusqu'a un gros genévrier.-R3-
Peu après on rejoint l'arête qui devient horizontale et couverte de blocs brisés.-R4-
Virer de nouveau à droite  vers un groupe de chênes verts, puis escalader une grosse fissure; on s'arrête sur une corniche-R5-
On revient sur le fil de l'arête  pour grimper dans une dalle disloquée très raide où les prises sont grosses mais fragiles et l'on atteint une plateforme confortable-R6-
Suivre alors une nouvelle fois à droite une vire ascendante délicate, puis s'élever droit dans une dalle aux saillies déversées et mal disposées (exposé) pour se rétablir difficilement sur une corniche qui ramène une dernière fois sur l'arête
-R7-

  II  -   Intégrale de l'Arête des Cloportes
      Première par: J. Bonnet X,X, en 1929 ou 1930
   Escalade " libre très difficile "  - Encordement : 25 m.

A l'inverse de l'itinéraire de Reboul qui ne touche pratiquement jamais l'Arête, la Voie de Bonnet en suit continuellement le taillant.
On attaque la base par une dalle commode, puis on franchit le taillant par un pas délicat et l'on escalade la paroi Ouest jusqu'à une petite plateforme.-R1-
Contourner par la droite un surplomb et s'élever sur le taillant, les prises sont rares et l'escalade se fait surtout par adhérence, on atteint difficilement un ressaut vertical, puis la pente s'atténue et l'on arrive à un gros genévrier dans le flanc Est.-R2-
Continuer dans de gros blocs et suivre l'arête maintenant horizontale.-R3-
Au dessus le taillant est entièrement disloqué et la progression exige de grandes précautions, puis on s'élève dans la dalle fissurée de l'itinéraire Reboul jusqu'à une plateforme.-R4-
On termine par une dalle verticale où les prises d'abord confortables dans le bas s'espacent et s'amenuisent dans le haut (passage exposé et très aérien) puis par des gradins faciles.

 

L'Arête de La Flèche


  Vue de l'Arête des Cloportes - Cliché Dr. Albert

Il nous a été impossible de recueillir aucune documentation, sur les auteurs et la date de la première de ce joli parcours.
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 m.
Un passage difficile dans la première moitié de la seconde étape (évitable par la droite)

L'Arête de la Flèche est située dans la muraille rive gauche du Vallon des Rampes, à hauteur de l'Arête des Cloportes. Par son aspect effilé vers le haut, élargi à la base qui affleure le Tracé Noir, elle ressemble assez bien à une flèche posée sur son empennage, la pointe en l'air.

L'escalade débute au bord du sentier  par des rochers brisés faciles qui amènent à une plateforme.-R1-
Remonter le taillant de l'arête en forme de dalle arrondie jusqu'a un ressaut où il devient impraticable et où on vire à droite dans le flanc sud.-R2-
L'escalade d'une dalle fissurée ramène sur le flanc devenu horizontal.-R3-
On continue tout droit par une escalade assez facile mais très aérienne et sous un ressaut vertical impraticable on vire à droite vers un genévrier.-R4-
Escalader un dièdre vertical puis des gradins faciles qui conduisent au Plateau de la Gardiole

Les Orgues

Cette voie d'escalade que nous ne connaissons pas, parce que nous n'en avons entendu parler qu'à la fin de la rédaction de cet ouvrage, se trouve dans la muraille du Grand Estret; relativement ancienne, elle daterait de 1930 et serait assez facile.
 

 

Arête des Huit Gendarmes


Vue prise du tracé noir du Vallon des Rampes  - Cliché Dr. Albert

Entre le Vallon de la Réserve et celui des 4 Cantons une arête arrondie aux lignes adoucies par les plantations de jeunes pins des Eaux et Forêts descend du Plateau du mont Puget vers le Vallon des Rampes.

A proximité de la rive droite de ce vallon, elle s'effile et s'amincit et de ses flancs se dégagent peu à peu des murailles dont la hauteur va croissante. Puis c'est une brusque cassure à pic formant un promontoire imposant; sa façade orientée à l'Est est concave et bordée par deux arêtes assez aigues de 100 mètres de dénivellation.
C'est l'escalade de l'arête Sud-Est déchiquetée et hérissée de nombreux gendarmes ou tours rocheuses - ils sont 8 - qui fait l'objet de cette description.

 Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 3 Décembre 1939
Escalade "libre difficile" - Encordement 25m
Parcours  assez long et varié, de difficulté moyenne, avec cependant 3 obstacles assez sérieux dans les 2ème, 5ème et 9ème étapes.

Démarrer dans le flanc gauche(Sud) de l'arête par une dalle fissurée facile et grimper au collet du premier gendarme.-R1-ou dans le flanc nord par une dalle très raide puis le fil de l'arête (beaucoup plus difficile)
Poursuivre sur le taillant qui se redresse progressivement et contourner par la droite la base du 2ème gendarme.-R2-
Du collet monter en écharpe vers la gauche dans des dalles et des gradins faciles; on atteint bientôt une corniche qui ramène à droite sur l'arête ; grimper alors tout droit dans une belle dalle à belles prises, puis escalader quelques blocs entassés sous le sommet du 3ème gendarme.-R3-
Une dalle fissurée, des escaliers faciles, puis nouveau gendarme.-R4-
Descente verticale sur le collet, puis l'arête se redresse à l'extrême et devient impraticable par son taillant. Virer un peu à gauche, franchir une courte dalle lisse, puis une fissure difficile; en sortir par la droite dans des blocs brisés et arriver sur la vaste plateforme du 5ème gendarme.-R5-
L'arête devient sensiblement horizontale et embroussaillée, on franchit le sixième gendarme peu saillant.-R6-
Grimper un peu à gauche de l'arête dans une fissure encombrée d'arbustes et gravir le septième gendarme formé par de curieuses stratifications horizontales.-R7-
Descendre sur des blocs branlants en pile d'assiette, virer à gauche, grimper sur une grosse écaille puis remonter une fissure raide et lisse, bouchée en son émergence  par un genévrier; après la descente de quelques gradins, l'arête s'amincit un peu au dernier gendarme-R8-
On le contourne par une étroite vire à gauche, puis on attaque le dernier ressaut en montant sur un gros genévrier; on escalade une écaille déversée et l'on termine par un difficile surplomb de rocher pourri.

 

Arête de la Fenêtre


Cliché Dr. Albert


Première par : J. Meunier, Hovaguimian, Dr. Albert le 31 Janvier 1943
Escalade "libre très difficile" - Encordement 25m
Deux morceaux vraiment difficiles, le segment d'arête de la 3ème étape et la traversée de la dernière étape.

La partie moyenne du Vallon de la Fenêtre est étranglée entre une longue falaise au nord et un promontoire rocheux au sud, qui projette vers le thalweg un arc boutant acéré et incurvé. L'Arête de la Fenêtre - percé d'une grande ouverture irrégulier en "S" - La Fenêtre-
On prend le départ un peu au dessus du tracé brun, par une pente d'éboulis et l'on attaque l'arête par un saillant de son flanc Est. L'escalade est assez facile mais demande des précautions car la roche est extrêmement fragmentée et disloquée. On s'arrête sur un replat horizontal. -R1-
Continuer par la droite et monter sur une corniche étroite toute proche-R2-
Escalader alors sur le taillant absolument vertical sur des prises mal disposées(difficile et exposé) puis gagner un renforcement sur la gauche. On poursuit dans une grosse fissure oblique et l'on atteint la portion horizontale de l'arête extrêmement étroite.-R3-
On passe en équilibre au dessus de la Fenêtre, puis on escalade un dernier ressaut de l'arc boutant en se tenant sur la gauche dans des rochers brisés, et l'on s'arrête sur un replat.-R4-
On est au pied de la façade du Promontoire mais son angle Nord-Ouest est impraticable dans la ligne d'ascension suivie jusque là. Virer sur la gauche et traverser en descente légère une dalle aux prises rares pour gagner un renfoncement.-R5-
Continuer la traversée sur la gauche dans la dalle maintenant à la verticale et atteindre par un pas aérien et exposé l'angle Nord-est du Promontoire. On le contourne difficilement puis on remonte son taillant en se méfiant de la solidité des plaques décollées de son flanc gauche. Un relais intermédiaire sera peut-être utile pour le bon coulissage des cordes, on arrive bientôt au sommet par des dalles dont la pente diminue progressivement.

 

Arête des Braconniers


Vue de la Rive Droite du Vallon de la Fenêtre - Cliché Dr. Albert
Au départ de l'escalade, l'abri des Cassidens (Gens de Cassis)

En face de la Fenêtre, la haute muraille de la rive gauche du vallon fait un saillant prononcé puis elle s'écarte assez loin vers le Nord-Est. Au pied de la longue arête ainsi formée(110m) un abri a été aménâgé sous une énorme dalle par des Cassidiens qui fréquentent les parages à l'automne pour s'y livrer à la chasse au piège.
L'itinéraire dit des "Braconniers" s'élève depuis l'abri dans le flanc Est de l'Arête

Première par : A. Coudray, Dr. Albert, le 18 Avril 1943
Escalade "libre difficile" - Encordement 30m
Seule la dernière étape comporte des difficultés sérieuses, le reste est assez moyen.

On prend le départ au bivouac, en escaladant l'entrée de l'abri; puis on s'élève dans une longue dalle peu inclinée du flanc de l'arête; on s'arrête dans un groupe d'arbustes. -R1-
Une nouvelle longueur de corde amène sur un replat.-R2-
Obliquer alors vers la gauche en traversant une dalle en écharpe et gagner le taillant que l'on remonte sans difficultés (très aérien); après une zone horizontale une pente terreuse conduit à une terrasse.-R3-
A son extremit2 Est, escalader tout droit une dalle raide, difficile vers un chêne vert isolé.-R4-
Revenant à gauche on grimpe dans une série de cheminée fissures verticales mais de très bon rocher, et après un groupe de petits chênes verts on arrive sur une plateforme du taillant de l'arête.-R5-
La dernière étape est vraiment difficile si l'on utilise que les pitons d'assurance; on grimpe dans une dalle à droite d'une fissure d'aragonite que l'on rejoindra un peu plus haut pour s'y élever dans du rocher douteux jusqu'à un chêne vert, puis on atteint facilement la crête.
 


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IV -  Quartier de la Grande Candelle

Ce livre d'escalade manque ... S'il m'est jamais retourné, il sera intégré à cet endroit.

Dessin Préparatoire de la Face Sud de  la Grande Candelle


Dessin Préparatoire de la Face Nord de  la Grande Candelle


Val Vierge, - Vue du Cap Gros - En haut a gauche la Paroi Concave



Les Alentours de la Grande Candelle (Photo-zoom de Riou)



Candellon et Candelle - vue du Cap Gros
Riou derrière la Candelle, Plane sur la droite

 


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- Quartier du Devenson

Entre le Grand Val Vierge et le Vallon de l'Oule, les crêtes du Devenson s'allongent sur près de deux kilomètres parallèlement à la mer.

Simples collines aux lignes douces du coté Nord, elles sont séparées du reste du Mont Puget par le tortueux Vallon des Charbonniers, et rien ne fait soupçonner au prime abord à l'excursionniste venu par voie de  terre la présence toute proche d'une formidable ligne de falaises plongeant à pic dans la mer.
Ces crêtes atteignent leur point culminant 321 mètres au dessus et à proximité du Val Vierge. Un vaste plateau horizontal, long de 400 mètres, s'étend là vers l'Est désertique et dénudé, c'est le Haut-Devenson; sa falaise marine est découpée en gradins par toute une série de barres rocheuses de faible hauteur jusqu'à 150m de la mer où une large terrasse en corniche s'étend parallèle à la crête ; au dessous la muraille est à pic.
Plus loin vers l'Est les crêtes du Devenson s'affaissent brusquement et leur altitude moyenne se cantonne aux environs de 240m. La falaise est entaillée en cet endroit par un couloir très large qui descend en pente modérée vers la mer: le Petit Couloir.
Puis c'est un plateau rectangulaire cerné au sud par une muraille imposante de 150m.
Au-delà, la crête jadis cisaillée à l'emporte pièce par un colossal effondrement, peut-être contemporain de celui du Val Vierge se réduit à une étroite échine rocheuse. Sa paroi Sud maintenant verticale entoure de ses formidables murailles le Cirque semi-circulaire du Devenson, large de 400m et profond de 200.
Tout au fond une moraine terreuse à forte pente -40°- déverse encore dans les flots les résidus de l'écroulement formant ce qu'un humoriste a dénommé la Plage du Devenson: plage dont les grains de sable pèsent de quelques kilos à des dizaines de tonnes.
Ce cirque grandiose limité à ses deux extrémités par deux piliers symétriques, à l'ouest l'Arête des Dissidents, à l'est le Baou Rouge flanqué de la Tour du Mage, évoque à-t-on pu dire  Gavarnie ou Tanneverge transposés au bord de la Méditerrannée (Dr Azéma, ascension dans le premier trimestre 1939).
Au levant, les arêtes sont d'abord sensiblement horizontales, puis s'abaissent de plus en plus rapidement pour se terminer à la Calanque de l'Oule, c'est le Bas Devenson.
La Falaise, très élevée au Baou Rouge-228m- en même temps qu'elle perd progressivement de sa hauteur vers l'Est devient moins abrupte et plus accueillante; une végétation dense s'y accroche, les pins apparaissent qui parsèment la muraille de leur taches sombres, de-ci, de-là, des bosquets d'arbustes ou des nappes de broussailles se sont développés révélant l'emplacement de multiples plateformes et corniches. Toute cette région de la Côte de Marbre n'est abordable normalement que par le Val Vierge en suivant la terrasse en corniche ouverte à mi-hauteur de la Falaise du Haut Devenson, et encore la promenade est-elle arrêtée après le Petit Couloir.

Impossible d'aller à la Plage ou dans le Cirque sans escalade, pas plus d'ailleurs qu'à la Grande Baume. Ceci nous amènera à décrire comme voies d'escalades les sentiers jalonnés par le C.A.F. qui y mènent, un Noir, un Brun et un Vert, quoiqu'à première vue cela paraisse sortir du cadre de cet ouvrage. Quant à la falaise du Bas Devenson, elle n'est accessible que par un trajet fort difficile et compliqué, expliqué plus loin tout au long.
Par voie de mer on ne peut débarquer qu'à la Plage du Devenson ou dans la Calanque de l'Eissadon, et encore faut-il que la mer soit parfaitement calme , car les points d'accostage sont serrés d'écueils et difficilement praticables, de plus le long de cette côte accore les flots sont perpétuellement agités par le ressac, aussi les pêcheurs et les mariniers tiennent-ils ces parages en médiocre considération; pour eux le Devenson, c'est le Mauvais Devens"
Deux aiguilles se dressent au voisinage du rivage: l'Aiguille du Devenson, haute de 83m, mais au trois quarts soudée à la falaise et de ce fait sans grand intérêt pour le grimpeur, et l'Aiguille de l'Eissadon campée celle-là dans les flots qu'elle domine de ses 78 mètres.
La plupart des escalades du Devenson appartiennent à la classe "libre" : la longueur des marches d'approches préliminaires est surement le vrai motif de la pauvreté de l'escalade artificielle dans ce quartier; en effet le port pendant plusieurs heures d'un sac lourdement chargé de ferraille,  de matériel et de vivres pour plusieurs jours n'est pas une perspective alléchante, et la pénurie actuelle (1942) des moyens de transport a encore compliqué la chose.

 

Le Littoral du Devenson, de la Calanque de l'Oeil de Verre au Baou Rouge   Cliché Dr. Albert

I -  Traçé Noir de la Corniche Aérienne
II - Traçé Brun du Petit Couloir
III - Traçé Vert de la Corniche Paretti

 

 

Peu de grimpeurs dont venus jusqu'à maintenant planter leurs pitons au Devenson et seules les Voies de la Paroi Concave et du Cagnard comportent de l'escalade artificielle.

Voies d'Accès

L'artère principale qui dessert le Devenson est le Tracé Vert de Cassis au Refuge Felix Roche; ce sentier jalonné par le CAF suit la crête tout au long, et son parcours est devenu fort réputé pour la grandiose beauté des sites qu'il traverse; il est classique de faire le trajet au clair de lune, le spectacle devient alors féérique.
Venant de Cassis par le Traçé Vert  le chemin est fort long et pénible. Aussi conseillons-nous de rejoindre ce tracé en cours de route  soit par la Gardiole, soit par la Gineste.
Par la Gineste on monte au refuge Félix Roche par le Puits de Cancel et le Plateau du Mont Puget.
Par la Gardiole on se dirige vers le Puits de l'Oule en suivant le tracé Brun; un peu avant le Vallon de l'Oule on rejoint le tracé vert qui monte du Vallon d'En Vau.
Deux Tracés secondaires desservent directement le bord de mer depuis les crêtes, leurs embranchements se situent à l'orée du Petit Couloir: un Tracé Noir, dit de la Corniche Aérienne, mène à la Plage, un Tracé Brun descend le Petit Couloir jusqu'à l'Aiguille du Devenson.
Enfin un dernier sentier encore jalonné en vert parcourt la moitié inférieure de la Falaise du Haut Devenson et conduit du Val Vierge jusqu'à la Plage  par la Corniche Paretti en un trajet sensiblement parallèle au Chemin des Crêtes.
Ces trois itinéraires jalonnés relèvent tous de l'escalade, assez anodine il est vrai, mais sont néanmoins dangereux à parcourir par l'excursionnistes insuffisamment entrainé et averti; nous les décrirons donc en détail

La Paroi Concave du  Haut Devenson

Vue de la base du Socle de la grande candelle
A gauche : l'Aiguille sous la Corniche du C.A.F.   Cliché Dr. Albert

 

A l'ouest de son point culminant le Plateau du Haut Devenson est coupé à-pic par une muraille de grande hauteur - 145m-  qui ferme le Val Vierge au levant.
Elle est creusée dans sa partie médiane par une immense excavation concave de 100 m de diamètre et d'au moins 25 m de profondeur où la teinte sombre de la roche, caractéristique habituelle des surplombs surprend et attire le regard.
Du point de vue de l'escalade, c'était un objectif séduisant que de gravir cette paroi en montant droit dans l'axe du sommet. une tentative fut ébauchée dans cette intention, lais elle fut bientôt interrompue par la structure du rocher qui se refusa à admettre n'importe quel piton dès que les grimpeurs atteignirent la zone noire; aussi durent-ils battre en retraite et se contenter de tracer un itinéraire en diagonale dans le sens Nord-Sud, le long d'un couloir oblique dans le bas de la concavité

La Voie de la Paroi Concave
Première par : G. Livanos, A. Coudray (leaders à tour de role) le 5Avril 1942
Escalade artificielle - Encordement 25m
Escalade libre du départ au 5ème relais, puis du 7ème au sommet en général assez facile. Les 6ème et 7ème étapes en escalade artificielle courante.

Départ quelques mètres à gauche de l'origine du couloir oblique. On gravit tout d'abord une dalle de rocher blanc et friable qui mène à une corniche; après avoir viré de quelques mètres à droite on grimpe droit, puis en franchissant sur la droite un léger surplomb, on entre dans le couloir oblique et on le suit jusqu'à une vaste plateforme.-R1- 
La montée se poursuit facile et après une dalle glissante on arrive sur une deuxième plateforme.
-R2-
Passant près d'un massif de végétation  qui a poussé dans la partie la plus reculée de la concavité, on escalade un petit ressaut qui donne accès à la seconde partie du couloir de plus en plus facile et l'on débouche sur une corniche spacieuse.
-R3-
Suivre cette corniche faiblement ascendante jusqu'à un toit sous lequel elle se termine.
-R4-
On le franchit et l'on se rétablit sur un replat; on gravit ensuite sur la gauche un petit mur de roches noires en passant derrière une écaille décollée et l'on atteint une corniche herbeuse.
-R5- 
On quitte alors la grande concavité à 90 mètres du sol en suivant à gauche la corniche qui se rétrécit progressivement; il ne reste bientôt plus qu'une fissure horizontale le long de laquelle on progresse sur pitons jusqu'à un étroit replat terreux: mauvais relais sur étriers.
-R6-
On monte droit dans une dalle grise le long d'un système de fissures qui s'effacent au bout de quelques mètres; par une traversée à gauche on rejoint une nouvelle fissure qui ramène à droite en oblique légère. Après un gros genévrier on s'arrête sur un replat exigu.
-R7-
Traverser à droite dans des dalles, le long d'une strate horizontale en contournant un léger saillant, on escalade ensuite l'arête droite d'un court dièdre dont le fond est rempli de blocs en équilibre et débouche sur une plateforme; en franchissant un petit mur vertical on parvient sur une terrasse très large.
-R8-
On la suit vers la  gauche où elle s'amenuise bientôt.
-R9- 
Continuer la traversée sur la corniche en trottoir qui lui fait suite jusqu'à un petit dièdre que l'on remontera et qui débouche sur le plateau.

Les Itinéraires du Haut Devenson
 


Vue prise en bateau    Cliché Dr. Albert

I - Traçé Vert de la Corniche Paretti
II - Voie du Grand Couloir
III - Traçé Brun du Petit Couloir
IV - Corniche de la Grande Baume
V - Traçé Noir de la Corniche Aérienne

 

 

A Le Grand Couloir
B   Le Petit Couloir
C  Grande Baume (Baumasse)
D  Couloir des  5 Huluberlus
E  Corniche Aérienne
F  Aiguille du Devenson
G  Corniche Paretti
H  Arête des Dissidents
I   Cirque du Devenson
J  Calanque de la Baumasse
K   Anse des Enfers
N  Plateau rectangulaire

En 2007, les Eaux et Forêts dont dépend le Devenson ont annoncé que, vu le désintéressement du Club Alpin Français qui n'entretenait pas le sentier Vert, ce sentier allait être interdit au public, les aménagements enlevés, les entrées effacées.

I - La Corniche Paretti
Première par : Paretti en 1920
 

Cet itinéraire jalonné de vert par le C.A.F. fait communiquer le Val Vierge et la Plage du Devenson; il ne comporte qu'un seul passage d'escalade en traversée, d'ailleurs très facile quoique aérien, dans la Falaise de la Calanque de la Baumasse.
C'est la doyenne des voies d'accès à la Plage puisqu'elle fut découverte par Paretti en Décembre 1920, c'est aussi la plus commode.

Le sentier se branche sur le Traçé Rouge dans la portion médiane du Val Vierge, un peu plus bas que le Tracé Noir de la Corniche du CAF. Il file vers l'Est longeant la base de la Paroi Concave, puis serpentant dans les ondulations de la Terrasse des Bouquets de Gineste (Nom donné par les pêcheurs à la grande terrasse en corniche de la Falaise du Devenson, mais les ginestes ou genêts ont aujourd'hui disparu).

Dans un passage en corniche étroit le tracé Vert coupe le Grand Couloir et descend peu après vers l'Aiguille du Devenson dont il franchit le collet.
Nota: Cette Aiguille se franchit aisément par son arête Nord (Première par : R. Barbier, A. Faures, L. Felix, Ed Bellanger, H. Imoucha en Novembre 1920 lors de la descente du Petit Couloir.)
Le sentier descend ensuite  en zig-zag dans le Petit Couloir puis franchit sa rive gauche par un mur raide. Il contourne son arête et descend en pente douce jusqu'à trente mètres de la mer. Par les petits ressauts et les étroites vires de la corniche Paretti. Bientôt il remonte dans les éboulis  où il est rejoint par le tracé noir de la Corniche Aérienne. Après avoir contourné l'arête ouest du Cirque il dévale dans les vallonnements terreux, puis descend en oblique vers la plage dans une muraille assez raide où la roche désagrégée demande des précautions.

II - Le Grand Couloir
Première par : Henri, Emmanuel et Eleazar Abeille en 1890
Escalade libre facile

C'est une profonde entaille de la falaise qui fait la liaison entre l'extrêmité est du Plateau du Haut Devenson et l'Anse des Enfers.
Mal praticable et d'ailleurs sans intérêt dans le bas puisque le littoral est à pic et difficilement abordable, il permet la communication entre le Traçé Vert de la Corniche Paretti et celui des Crêtes.
Il semble que ce passage ait été trouvé par des désireux de regagner la Crête du Haut Devenson en évitant au retour de repasser dans les fourrés denses qui encombraient alors la Terrasse des Bouquets de Ginestes.
Une succession de sept cheminées sans obstacles sérieux, entrecoupées d'éboulis glissants amène au plateau.

 

III - Le Petit Couloir
 Première par : R. Barbier, A. Faures, L. Felix, Ed Bellanger, H. Imoucha en Novembre 1920 à la descente
Escalade libre facile

Il prend son origine sous l'extrémité Est du Plateau du Haut-Devenson et descend droit vers la mer en direction de l'Aiguille du Devenson
Un Tracé Brun suit son thalweg, joignant le Traçé Vert des Crêtes à celui de la Corniche Paretti.
Un seul morceau d'escalade assez difficile pour franchir une barre à sa partie médiane. Jusqu'en 1938 il était classique de la descendre en rappel et sa remontée était jugée infaisable, puis Buisson et le Dr. Azéma en route pour leur voie du Baou Rouge, démontrèrent qu'un passage existait, délicat il est vrai, dans les dalles de la rive droite.
Tout le reste se résume en une longue descente en ramasse d'éboulis croulants.
Cet itinéraire n'est donc pas conseillé à la montée.

IV - La Corniche de la Grande Baume

Une piste jalonnée en pointillé brun se détache du Tracé Brun du Petit Couloir un peu au dessus de la barre et traverse à peu près à l'horizontale les dalles de la rive gauche; une courte montée amène sur un éperon à l'ouest de la Grande Baume - la Baumasse des pêcheurs - ouverte dans la falaise à 155 m de hauteur.

V - La Corniche Aérienne
Première par: L. Félix, H. Barbier le 2 Janvier 1921 à la descente
Escalade libre facile

De tous les itinéraires du Haut Devenson, c'est le plus difficile et le plus spectaculaire et le plus fréquenté.
Il s'embranche sur le Traçé Vert des Crêtes à l'orée du Petit Couloir et descend vers la Plage en contournant les murailles du Plateau Rectangulaire et en passant au voisinage de la Grande Baume; il est jalonné en Noir.
Deux passages
assez difficiles par la mauvaise qualité du rocher, sous l'éboulis de la Grande Baume, et à la Corniche Aérienne;
A la descente il est préférable sinon indispensable de les passer en rappel.
Le sentier descend en pente douce dans la rive gauche du Petit Couloir franchissant successivement des corniches et des petits ressauts, puis longeant toujours la muraille il arrive sous un à-pic exactement au-dessus de la Grande Baume, c'est le Pas du C.C. (Climbers'Club, dont les membres trouvèrent le passage en Octobre 1920).
On contourne l'arête Sud-Ouest du Plateau Rectangulaire, et l'on traverse vers l'Est une dalle à belles prises; une corniche conduit bientôt au couloir dit des 5 Huluberlus (il s'agit des 5 premiers explorateurs) On descend sans difficultés et l'on arrive à un éboulis issu de la Grande Baume.
Continuant la descente dans un ravin au thalweg croulant on est arrêté peu après par une barre; un petit rappel sur un pin et l'on s'engage sur la Corniche Aérienne (dénomination exâgérément emphatique) à flanc de muraille. Elle s'interrompt au bout de 50 mètres et par un nouveau rappel on descend dans une niche puis on traverse en descente oblique un mur de poudingue en voie de désagrégation.
Le sentier poursuit à l'horizontale vers l'Est, et bientôt on rejoint le Traçé vert de la Corniche Paretti que l'on suit jusqu'à la Plage .
La découverte de cet itinéraire fut la conclusion de toute une série d'expéditions d'explorations entreprises en automne 1920 par les membres de la Section de Provence du CAF dans les Falaises du Haut Devenson et qui visaient à atteindre la Plage par la voie de terre

 

Le Cirque du Devenson
Vue prise en bateau    Cliché Dr. Albert

I -  Voie du Cagnard
II - Voie des Dissidents
III - Voie de Gasquet

 

     


C  Grande Baume
D  Couloir des Huluberlus
E  Corniche Aérienne
G  Corniche Paretti
H  Arête des Dissidents
I   Moraine du Cirque
J  Calanque de la Baumasse
L  Tour du Mage
M  Baou Rouge
N  Plateau rectangulaire
0  Plage de Devenson




 

 

 

La Voie du Cagnard
Première par : G. Livanos, A. Coudray le 17 Mai 1942
Escalade artificielle difficile - Encordement 30 mètres

Elle escalade en un trajet sinueux l'extrémité occidentale de la muraille du Plateau Rectangulaire dans sa partie la plus basse entre la Corniche Aérienne et l'Arête des Dissidents, à l'Ouest du Cirque, puis elle rejoint après 60m environ, l'arête qui limite la paroi sur la gauche et aboutit à la corne sud du plateau.
C'est un itinéraire sans grand intérêt par suite du voisinage immédiat du Tracé Noir de la Corniche Aérienne dont il est le raccourci.

Départ à proximité de l'extrémité inférieure de la Corniche Aérienne.
Démarrer dans une dalle très raide à prises déversées; obliquer à droite dans le haut pour gagner une bonne  plateforme.-R1-
Derrière une arête à droite escalader une dalle inclinée, puis s'engager un peu à gauche dans un dièdre rouge mal commode dont on sort par un petit surplomb. Grâce  à des blocs branlants on se rétablit à droite sur une large corniche que l'on suit à l'Est jusqu'à un renfoncement. -R2-
Contourner un saillant à droite et traversant une dalle lisse rejoindre un petit pin.-R3-
Traverser encore un petit peu vers la droite, puis se rétablir sur un grand bloc surplombant; on atteint alors une longue rampe de dalles inclinées.-R4- .
Suivre les dalles en montant vers la gauche jusqu'à une grotte-R5-    .
Toujours à gauche par des rochers pourris
, on arrive à un petit replat au dessus duquel on s'élève dans une courte cheminée pleine de blocs branlants. Remonter ensuite sur la droite une petite fissure qui bouche sur une vire. Traverser encore à droite où l'on rejoint la fin d'une cheminée très raide qui mène à une vaste terrasse embroussaillée.-R6-
Continuer par une large cheminée d'aragonite que l'on escalade en opposition et qui aboutit à l'arête ouest de la paroi.-R7-
Suivre le fil de l'arête peu inclinée mais à prises déversées, puis une petite vire ascendante sur la droite, suivie d'un court dièdre qui ramène sur le taillant à un collet.-R8-
Reprendre le fil de l'arête très facile; dans le haut, passer sur un bloc détaché et arriver sur des terrasses.-R9-
Passant entre deux ressauts à l'aide de vires faciles, on termine par un couloir d'éboulis.
 


 

 


Vue des Crêtes du Bas Devenson
à 200 m à l'Est du Baou Rouge
Cliché Dr. Albert

       Le Cirque du Devenson

A  Le Haut Devenson
B  Le Plateau rectangulaire
C  Sommet de l'Arête Ouest du Cirque
D  Cap Sormiou
E  Cap Morgiou
G  Aiguille du devenson
H  Coeniche Aérienne
I Cirque du Devenson
J  Plage du Devenson
K   Sommet de la Tour du Mage
L   Sommet du Baou Rouge
M  Surplomb Coudray





I - I     Traçé Noir de la Corniche Aérienne
II - II  Voie des Dissidents
III - Voie d
u Baou Rouge
IV  Traversée des Falaises du Bas Devenson

 

La Voie des Dissidents
Première par: J. Save, H. Chopart, Dr. Albert, J. Bouisson le 17 Mai 1942
Escalade Libre Très Difficile - Encordement 30 mètres

Le Cirque du Devenson est borné à ses deux extrémités par deux grandes arêtes.
A l'Est c'est le Baou Rouge haut de 228 mètres, à l'Ouest une arête innomée dont le sommet atteint 220m. Elle est extrêmement raide dans son taillant et surement infranchissable sans l'usage intensif de moyens artificiels. Aussi son escalade fut-elle entreprise sous le signe de l'escalade libre et réalisée en un trajet sinueux; - la Voie des Dissidents - dont la première partie parcourt son flanc gauche, la portion médiane, son taillant, et la fin son flanc droit dans le haut du cirque.
La Voie des Dissidents, sans aucune allusion politique de l'époque (1942),  évoque le schisme qui disloqua il y a quelques années la section de Provence du C.A.F. à la suite de dissensions intestines; tous les membres des deux cordées, lors de la première étaient des dissidents de cette section.

Les difficultés de ce parcours sont de valeurs très inégales; ; les 5 premières étapes sont relativement faciles à part un court passage délicat dans la 2ème; les 6 et 8ème étapes par contre sont franchement difficiles, ainsi que les deux dernières mais à un degré moindre.

Quitter le tracé Noir de la Corniche Aérienne à sa jonction avec le tracé Vert de la Corniche Paretti et remonter l'éboulis
Attaquer la muraille franchement à gauche (20 à 25m) de l'arête par un ressaut assez raide et des gradins terreux; premier relais au niveau d'un pin sur la droite.-
Suivre à gauche une étroite vire ascendante puis escalader une marche haute et revenant à droite, gravir une rampe de rocher détestable et terreux; une nouvelle traversée à gauche, très courte conduit à une petite grotte.
Revenir à droite et monter dans un couloir très ouvert où le rocher est toujours très mauvais ; on atteint une grande terrasse.
Gagner alors le saillant de l'arête par une vire très facile dans les broussailles.
Une série de gradins amènent sur une plateforme inclinée.
De ce point coup d'oeil splendide sur le littoral du Devenson que l'on domine de 150m. Deux cheminées s'élèvent au dessus. Choisir celle de gauche que l'on monte d'abord rapidement sans grande difficultés; puis il faut escalader une dalle très lisse et se rétablir malaisément sur un étroit replat; un dernier passage de cheminée glissante et l'on arrive sur une étroite corniche qui file dqns les murailles du Cirque.
Virer à droite pendant 50m.
Une série de cheminées qui montent  vers le sommet, c'est la 3ème qu'il faut choisir. Très mal marquée et très ouverte au départ elle oppose de sérieuses difficultés au grimpeur qui s'élève par une série de coincements et d'opposition sur des prises médiocres. Après quelques mètres les parois se ressèrent et l'on atteint la base d'une grosse cheminée - fissure d'aragonite.
Monter sur un surplomb que l'on évite par une vire à droite; puis on grimpe par une belle dalle en revenant à gauche, et l'on franchit un nouveau tronçon de cheminée étroite après lequel on pénètre dans un bouquet de chênes verts.
Terminer par le ramonage d'une courte fissure profonde sur la droite. 
 


Cliché Dr. Albert

La Paroi au Fond du
Cirque du Devenson


A   Moraine
B    Grotte
C    Muraille Rouge
D    Mur Jaune
E    Dièdre Fissuré
F    Croix de Gasquet



La Voie de Gasquet

 

 

La Voie de la Bonne Femme

qui, par prudence, perdit sa tête du relais 8

Première: Georges Albert, Jean Meunier 9 Novembre 1952 - 
Pas de description écrite juste des croquis détaillés, dans le style du début.

 

 

Arête Percée de l'Eissadon

Le Vallon sinueux de l'Eissadon descend en pente rapide à la mer, à l'Est du Bas-Devenson dont il est séparé par une longue arête perforée par une fenêtre: l'Aiguille de l'Eissadon en est le premier ressaut. Son premier tiers, très raide et de fort mauvais rocher est coupé par une brèche qui isole un gendarme; toute une partie centrale est occupée par une file ininterrompue de pins essaimés sur son échine par une bizarre fantaisie de la nature et qui seront autant de relais impeccables; quant au tiers supérieur il est en voie de désagrégation et c'est un amoncellement de gros blocs coincés en équilibre qui forment la voûte de la fenêtre, et termine l'arête à 20 mètres au dessous des crêtes.
Déjà explorée en partie par J. Save, Mme Save et Gros vers l941, elle fut finalement gravie en 1943. L'état du rocher détestable jusqu'au sommet du gendarme força les grimpeurs, après 4Om. d'escalade sur le taillant à se frayer un passage dans le flanc Est, ceci pour éviter d'avoir recours à des moyens artificiels; ils revinrent sur l'arête un peu au dessus de la brèche et la suivirent par le fil jusqu'au sommet avec toutefois un crochet dans l'avant dernière étape où la montée directe est irréalisable.

  Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert (leader à tour de rôle) le 21 Mars 1942.
      Escalade " libre très difficile " -  Encordement :25 mètres.

     Nous retrouvons encore ici les caractéristiques des grandes escalades du Devenson, beaucoup d'étapes faciles mais aussi pas mal d'obstacles sérieux.Le bas et le haut sont difficiles, le milieu est en général de parcours très commode, Nous indiquerons comme principales difficultés: la fissure de la 3ème étape, la vire descendante de la 4ème, la traversée de la 5ème, le dièdre de la 6ème, la cheminée de la 9ème et les dalles fissurées des 15 me et 16 me étapes.
                
De la plage on monte facilement au collet de l'Aiguille. R. 1-
On commence l'escalade de l'arête par son taillant et l'on arrive à un feuillet délité. R. 2-
L'arête se redresse à la verticale, on s'élève dans une fissure  jusqu'au sommet d'une grosse  plaque décollée. R. 3-
Il serait scabreux de poursuivre tout droit sans pitons -étriers; descendre alors sur la droite puis contourner difficilement un saillant derrière lequel on saute sur une plateforme. R.4 -
Traversant vers le nord, on remonte dans les rochers arrondis d'une profonde excavation, puis on passe à la bas d'une profonde cheminée descendue du collet du gendarme que l'on évitera parce que trop pourrie; une traversée exposée à l'horizontale conduit plus loin à un premier pin. R.5-
 Monter ensuite dans une dalle raide et par une vire ascendante terreuse on atteint un dièdre vertical. On  y progresse difficilement en opposition vers un gros pin sur lequel on se rétablit malaisément. R.6-
Virer alors à gauche pour rejoindre le taillant sur lequel l'escalade devient aisée, désormais les relais se feront sur des pins à la fantaisie de chacun. R.7-
Prendre une corniche ascendante sur la droite. R. 8.
Grimper droit dans une belle cheminée qui surplombe légèrement vers la fin et par un rétablissement difficile on se retrouve une nouvelle fois  sur l'arête dont on escalade le taillant extrêmement mince. R.9
On arrive au pied d'un ressaut vertical, mais des branches d'arbres facilitent les premiers mètres et bientôt on chevauche une lame effritée, on gravit ensuite un gradin lisse et l'on atteint une encoignure. R.10 -
Puis la remontée d'un dièdre très ouvert amène à un replat. R. 11-
Dès lors une très facile montée sur le taillant dont la pente s'atténue progressivement conduit à un édifice de gros blocs empilés. R.12 et 13 -
Abandonner une nouvelle fois le taillant impraticable et monter à droite vers un dernier pin. R. 14
Tout contre la falaise des crêtes dans une encoignure, escalader une grosse fissure un peu surplombante, puis une série de dalles disloquées après lesquelles on débouche sur une plateforme. R. 15-
 L'arête se termine là. Il reste à franchir une muraille de 20 m.  Grimper tout d'abord dans une cheminée formée par des blocs empilés, puis dans une dalle verticale en obliquant à gauche, escalader ensuite une courte fissure " à la Mumery"  et terminer par une dernière petite cheminée fissure en ménageant un bloc mal coincé .

 Aiguille De  L'Eissadon

Grosse  pyramide quadrangulaire haute de 78 mètres, coupée en deux par un corridor qui la perfore de part en part et où la mer a creusé un profond chenal, cette aiguille protège à l'ouest la calanque de l'Eissadon de la mer du large; elle est soudée à l'Arête Percée par une mince lame rocheuse échancré par un collet. Bien qu'elle soit fort éloignée des habituels circuits pédestres des excursionnistes, elle reçoit néanmoins de temps en temps la visite de quelques cordées que n'effraye pas la longueur de la marche d'approche et diverses voies d'escalades furent ouvertes dans ses murailles depuis, 1927, année où fut réalisée la première par une équipe drivée par WYSS qui ne craignit pas de se mettre à la nage dans la rague à l'ouest du collet  pour rejoindre la banquette de la paroi  N.Ouest.
   Ces itinéraires relèvent tous de l'escalade libre; ils sont de difficulté sensiblement équivalente mais non soutenue et tous comportent quelques passages difficiles.

 I - Voie  Normale
  Premiere par: G.Clot, Perrault, Pascalet en 1929
 Escalade " libre difficile"   _-  Encodement  15-20 mètres
Les diffficultés se trouvent dans les 2me, 3me et 4me étapes par ailleurs très courtes

Monter au collet par de faciles rochers dans la paroi de l'aiguille. R. 1 -
Descendre un peu de l'autre coté  dans un couloir encaissé qui bientôt surplombe la mer au dessus d'une "rague" profonde. Dès que possible attaquer en traverser vers l'ouest la paroi de l'aiguille extrêmement raide sur de bonnes prises et virer jusqu'à un replat dans une cheminée.  R.2 -
 Continuer la traversée à l'horizontale, contourner un saillant pour aller se loger dans une encoignure dans une seconde cheminée très ouverte celle-là -R.3
Grimper alors tout droit dans le rocher friable de la cheminée qui débouche sur une pente terreuse.-R.4
Poursuivre l'ascension maintenant très facile droit vers le sommet, plus haut à proximité de l'arête Nord, on obliquera à droite et l'on franchira des ressauts et des fissures qui amèneront sur l'l'Arête Ouest dont on suivra le taillant jusqu'au sommet, au dessus de l'abime impressionnant du corridor béant sous les pas du grimpeur.

 II - Voie du Collet
  Auteurs, date de la première inconnus
 Escalade " libre difficile"   -  Encordement  20 mètres

C'est plutôt une variante de départ de la voie normale qui évite la descente dans le couloir à partir du collet. Du premier relais, du dit collet, on s'élève droit dans une cheminée en surplomb en progressant sur des prises heureusement solides. Mais bientôt le rocher devient mauvais et par une traversée horizontale à droite on arrive sur les pentes terreuses où l'on rejoint la voie normale.

 III- Voie  Maritime
 Premiere par: J.Save, Gros en juillet 1941
Escalade "libre difficile "   - Encordement 2O mètres

Nous n'avons pas beaucoup de précisions sur cet itinéraire que nous n'avons pas personnellement refait. Nous indiquerons néanmoins qu'il s'inscrit dans la Face Sud-Est de l'aiguille que l'on rejoindra par une traversée au ras de l'eau en direction du sud; on enjambe la brèche Est du corridor: après un crochet vertical pour contourner un surplomb par le haut on atteint la face et l'on s'élève dans des dalles jusqu'à 25 m.de la mer; une traversée vers le sud conduit à un pin à la base d'une cheminée que l'on escaladera difficilement; on débouche sur une épaule et revenant vers le Nord, on monte dans les rochers fissurés du gendarme voisin du sommet puis on contourne son arête nord, on monte à son collet et de là au sommet.


 IV- Voie de la Paroi Nord Ouest
 Premiere par : Wyss en 1927
     Escalade " libre facile "  - Encordement 2O m
ètres

Le bateau est indispensable pour débarquer au nord de l'entrée occidentale du corridor sur une banquette spacieuse ou bien, suivant la méthode primitivement employée, s'y rendre à la nage.  Suivre une vire en direction de la falaise jusqu'au pied d'une cheminée difficile assez haute.  Revenir sur une vire herbeuse vers la droite pour gagner par une traversée descendante une vaste plateforme herbeuse inclinée ( facile mais très mauvais terrain ).
 On termine par les ressauts de l'arête Ouest. 


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VI  Quartier de la Calanque de l'Oule


Calanque de l'OULE
vue prise en bateau - Cliché Dr. Albert

7 Itinéraires - 1 Photo

La vraie Calanque de l'Oule n'est qu'un étroit boyau sinueux, encastré en cul de sac sous le déversoir du Vallon de l'Oule.
Son nom Provençal: Oule= marmite, vient de ce que la mer y est perpétuellement agitée et qu'au moindre ressac les flots bouillonnent comme s'ils étaient chauffés par une chaudière plutonienne.
Le débarquement est extrêmement malaisé si l'on vient en bateau: on doit glisser son embarcation entre de hautes murailles  accores et resserrées, puis grimper vers le vallon par une escalade assez difficile.(Une note: faux: tracé rouge du CAF)
 Heureusement les pêcheurs qui utilisent ce passage depuis une époque reculée, l'ont amélioré en coinçant entre les parois, des poutres qui serviront de prises et éventuellement de relais!! (Une note: faux: embarquement de la chaux et du charbon de bois)
Par extension on appelle maintenant  Calanque de l'Oule le cirque marin au fond duquel est creusée la Marmite et qui est circonscrit entre la Calanque de l'Eissadon et la Presqu'Ile de CastelVieil.
Sa falaise sans atteindre l'altitude de celle du Devenson, s'élève de 170 mètres au Belvédère d'En Vau et à 146.9m sous le sommet de CastelVieil, mais elle est coupée à la Brèche du Balcon où elle s'abaisse à 87m.
L'érosion l' a si profondément burinée et malmenée qu'à la Brèche ce n'est plus qu'une gigantesque dentelle de pierre hérissée d'une multitude d'aiguilles et de clochetons; de ci de là, des fenêtres se sont ouvertes dans ses flancs, et les 3 Capucins se dressent maintenant en équilibre déconcertant sur leurs assises disloquées et ajourées..
La Calanque de l'Oule est peut-être le site le plus enchanteur de la Côte de Marbre. Les quelques itinéraires que l'on y a exploré, s'ils ne sont pas très palpitants du point de vue de l'escalade pure révèleront au grimpeur un des plus pittoresques paysages du littoral de la Côte de Marbre; tous visent à établir la liaison directe entre les Vallons de l'Oule et d'En Vau, en évitant le fastidieux crochet que fait le tracé Vert venu des Crêtes du Devenson en remontant au delà  du Puits de l'Oule. Ils sont par là très semblables aux sentiers jalonnés du Devenson Corniche Aérienne ou Corniche Paretti et à la traversée Save du Bas Deveson, qu'ils complètent vers l'Est; ils ne sont ni difficiles, ni soutenus.
La première exploration de la Falaise de l'Oule par le Groupe de Ecureuils remonte à 1928.
 

Voies d'Accès

D'abord le tracé vert, descendu du refuge Felix Roche par les Crêtes du Devenson; à son arrivée au fond du Vallon de l'Oule, on le quitte à droite pour s'engager dans un défilé tortueux en direction de la Calanque.
Ensuite le tracé Bleu du Puits de Cancel à la Calanque d'En Vau par le Plateau de Puget, la ligne des Crêtes entre le Vallon de la Fenêtre et le Vallon de l'Oule, le Plateau d'En Vau, les Petites escalades, le Balcon, la Cheminée et le Plateau de CastelVieil et le Couloir des Marseillais.
Mais il sera plus court de rejoindre l'un ou l'autre tracé dans les parages du Puits de l'Oule en venant de la Gardiole par le Traçé brun qui passe par la ferme

     
 
A  L'Oule masquée par un cap
B   Vallon de l'Oule
C   Belvedère d'En Vau
D   Grande Falaise de l'Oule
E   Pointe des Ecureuils
F  Terrasse boisée
G   Grotte de Capri
H   Baume du Clou
I    Trou du Serpent
J    Balcon de CastelVieil
K    Trou du Canon
LLL  Les 3 Capucins
M    Plateau de CastelVieil
N    Plateau de Cadeiron

O    Corniche de l'Oule
P     Crique des Capucins
Q    Portique Carre
R     Corniche de CastelVieil

 

 

La Falaise de l'Oule

vue de la Corne Ouest du Plateau de CastelVieil Photo Grand Angulaire: Dr. Albert

 

I  - Voie des Falaises

I' - Variante de la sortie

I'' - Variante de la Baume du Clou

II - Voie de la Corniche de l'Oule

II' Variante du Traçé des Etudiants


 

A  Calanque de l'Oule
B   Vallon de l'Oule
C   Belvedère d'En Vau
D   Grande Falaise de l'Oule
E   Pointe des Ecureuils
F  Terrasse de l'Oule
G   Grotte de Capri
H   Baume du Clou
I    Trou du Serpent
J  Balcon de CastelVieil
K    Trou du Canon
O    Corniche de l'Oule
P     Crique des Capucins
R   Plateau de Puget
S Puits de l'Oule

 

 

I - Voie des Falaises
Première par : les Ecureuils ( Ph. Bernard, Vincent, Tricoire, Neviere) en automne 1928
Escalade libre facile - Encordement 15/20m

Descendre le Vallon de l'Oule et traverser en hauteur  plusieurs étroits vallonnements et deux croupes rocheuses; on descend ensuite vers une pente embroussaillée et on la traverse vers l'Est en se maintenant à peu près à une altitude constante.
On s'élève ensuite dans une succession de petites vires ascendantes terreuses et de très mauvais rocher jusqu'à une corniche étroite que l'on suit en direction d'un large couloir très raide issu des Terrasses de l'Oule
Eviter le thalweg en escaladant sa rive gauche par des dalles, une longue vire et une courte cheminée, on arrive bientôt au collet de la Pointe des Ecureuils et l'on pénètre dans le maquis des Terrasses de l'Oule. On gravit ensuite leurs pentes très raides et embroussaillées en direction de l'Est jusqu'à leur extrême  fond supérieur, où l'on escalade une cheminée d'une quinzaine de mètres qui débouche sur une plateforme. On descend ensuite une arête délitée, puis on pénètre dans une combe dont on longe le bord supérieur. On escalade ensuite un saillant puis une assez longue dalle terreuse; on dépasse une première et une deuxième corniches couvertes de végétation et finalement on se hisse sur une troisième corniche en trottoir.
Par un étroit souterrain, le "Trou du Serpent" on traverse une arête vive et on débouche dans le Vallon d'En Vau sur le Tracé Bleu des Petites Escalades.

 

I' - Variante de Sortie
Dr. Albert, Gisèle Albert, Josette Robert, R. Guillot en 1938

Après la petite courbe embroussaillée et pour éviter la dalle pourrie au dessous du Trou du Serpent, on escalade une fissure terreuse délicate jusqu'à une excavation oblongue au sol très incliné, on en sort par une courte cheminée aux prises instables et par une succession de ressauts on atteint la Corniche du Trou du Serpent

 

I' ' - Voie de la Baume du Clou
Première par : F. Arbinolo, Dr. Albert Noël 1932
Escalade libre facile - Encordement 15 à 20m

C'est encore une variante de la Voie des Falaises mais elle relie les Terrasses avec le Belvédère d'En Vau.
Un énorme clou de 40cms planté dans une dalle raide pour servir de prise est encore en place dans la petite Baume que l'on traverse dans le haut de la falaise.
Dans le haut des Terrasses, on gravit la cheminée de l'itinéraire des Ecureuils, puis en obliquant à gauche vers un pin poussé sur le vide, on s'engage dans un couloir cheminée qui aboutit 20m plus haut à la Baume du Clou, large excavation au sol couvert de débris.
On escalade la dalle de sa paroi sud-est et l'on remonte un couloir embroussaillé très redressé et assez long qui débouche sur le tracé bleu des Petites Escalades, un peu en dessous du Belvédère d'En Vau (Magnifique point de vue sur cette Calanque)

 

II - Voie de la Corniche de l'Oule
Première par : J. Meunier, Dr. Albert, J.Bouisson, R. Guillot, M. Reymon, Gisèle Albert
le 31 Octobre 1937
Escalade libre facile - Encordement 20m

Cet itinéraire souvent parallèle à celui des Ecureuils vise à le compléter et relie la Calanque de l'Oule au Balcon de CastelVieil.
Descendre le Vallon de l'Oule jusqu'au dernier avant la "marmite" puis remonter une piste dans le vallonnement de la rive gauche; traverser un second vallonnement étroit pour rejoindre une croupe rocheuse et la remonter jusqu'à un pin isolé; obliquer vers l'Est puis descendre un ressaut par un rappel d'une dizaine de mètres. On remonte alors une pente raide embroussaillée en direction d'un éboulis de graviers rouges au pied de la falaise.
Attaquer la paroi à droite dans des blocs faciles couverts de débris et monter sur une large  plateforme d'où descend une gouttière inclinée vers la mer; Contourner un saillant et par une vire étroite atteindre un petit gendarme. Un rappel de 10m amène sur une longue vire herbeuse que l'on suit en descendant jusqu'à un large couloir très raide issu des Terrasses de l'Oule et où l'on rejoindra la Voie des Ecureuils;  Eviter son thalweg en escaladant sa rive gauche par des dalles, une large vire et une courte cheminée; on arrive bientôt au collet de la Pointe  des Ecureuils et l'on pénètre dans le Maquis des Terrasses de l'Oule. On dévale alors un ravin très embroussaillé, le long d'une arête descendue du Belvédère d'En Vau  puis on se hausse sur le premier ressaut praticable de son taillant à une trentaine de mètres au dessus de la mer. La Corniche de l'Oule débute là.
Descendre de quelques mètres sur un balcon suspendu sur la mer, puis tournant à gauche par une courte cheminée, suivre une corniche coupée de failles jusqu'à un pin plaqué à la muraille.
Descendre sur une vire étroite encombrée de broussailles et contournant un saillant, traverser par un pas aérien une cheminée profonde pour atteindre un groupe de pins.
A partir de la cheminée, 10 mètres de traversée horizontale tantôt sur des branches de pin, tantôt sur des prises instables, amènent au bas d'un vallonnement très redressé. On le remonte pour escalader une courte dalle fissurée de son arête gauche. Traverser ensuite une terrasse, puis à l'aide d'un petit rappel posé sur un gros pin on descend dans le couloir  venu de la Brèche du Balcon.. On escalade ensuite son arête rive gauche qui conduira sans difficultés au Balcon.

II' - Variante du tracé des Etudiants
Première par : Dr. Albert, J. et G. Seiller au printemps  1933
Escalade libre facile

C'est une extrapolation de la Voie des Falaises, surtout exécutée pour relier la Voie de la Corniche de l'Oule au tracé noir embryonnaire du Trou du Canon au pied de la Cheminée de CastelVieil. Lorsqu'on est parvenu dans le couloir du Balcon on franchira l'arête de sa rive gauche à l'horizontale, puis on traverse un second couloir parallèle presque vertical en passant sur les branches d'un pin posées en pont entre ses deux rives. De là par une marche pénible en direction de CastelVieil on arrive dans les blocs éboulés sous le Trou du canon et l'on termine l'escalade assez facile d'une grosse cheminée.

En terminant indiquons encore que dans le flanc Ouest du Plateau de CastelVieil une longue corniche prend naissance sous le Trou du canon à hauteur du Portique Carré et qu'elle file jusqu'à la mer dans la face Sud-Ouest, elle a été parcourue par Moyrand-Chopard.
Vers son origine un couloir la relie directement au sommet de CastelVieil qui a été gravi par le groupe des A.J. (Stricher, Tramier, etc..) Mais nous n'avons pas de précisions sur ces parcours assez récents (1940?)


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VII Quartier d'En-Vau


Le doigt de Dieu


  Cliché  Dr. Albert, pris du Belvédère d'En-Vau
Le Bas Vallo
n et la Calanque d,En-Vau
Au centre : la Petite Aiguille
Vers l'extrémité de la calanque dans la rive gauche: l'Aiguille de l'Aigle ou Doigt de Dieu, dont la cime se profile sur les falaises de Canaille (dernier plan)
Le long du bord gauche de la photo: l'Arête de la Sirène

Le Vallon d'En-Vau, le plus important du massif, descend des hauts plateaux de la Gardiole suivant une ligne sensiblement nord-sud, drainant presque tout le versant oriental du Mont Puget.
Avant sa jonction avec le Vallon de Rampes, il s'allonge  paresseusement en courbes douces dans une solitude boisée, puis il se creuse et s'enfonce progressivement en même temps qu'il décrit des méandres de plus en plus sinueux.
A partir du confluent du Vallon de la Gardiole, ses rives gagnent en hauteur et deviennent très accidentées  çà et là des arêtes rocheuses surgissent et d'imposantes barres cernent le thalweg de très près.
Puis au rond point du Portalet, commence la véritable gorge: de ci,de là, des arêtes rocheuses, de hautes aiguilles s'élèvent dans le lapiaz des deux rives : Alp Hutli, Aiguille Bayet, Aiguille Anonyme, Grande Aiguille, etc... Les Murailles atteignent maintenant leur hauteur maximum  (169 m. au Belvédère d'En Vau, 146,9  à la Cime de Castelviel,  152 m. au Plateau de Cadeiron ) et se détachent vers la route du thalweg des séries d'éperons aigus aux profils extraordinairement élancés et hardis
Un dernier coude brusque du chemin au pied de la Petite Aiguille et l'on arrive à la plage de la calanque d'En Vau étroitement enserrée entre la falaise de Castelvieil à droite et les barres du Plateau de Cadeiron à gauche.
Au-delà vers l'Est, la côte s'aplatit rapidement en direction de Cassis et il n'est plus alors d'accident rocheux qui puisse intéresser le grimpeur.
En Vau sera donc le point final du périple que nous avons entrepris aux Goudes, à la recherche des voies d'escalades de la Région des Calanques.
Ce quartier est depuis 5O ans l'un des plus fréquentés des centres de tourisme de la côte de Marbre, et connait auprès des excursionnistes une vogue au moins égale à celle de Sormiou ou de Morgiou.                                                                         
Le grimpeur a trouvé là une des plus jolies collection d'itinéraires d'arêtes des environs de Marseille et peut s'en donner à cœur joie.  Presque tous les parcours reconnus à En Vau depuis le début de l'ère de l'escalade en Provence, et ils sont nombreux - une cinquantaine - sont devenus classiques et beaucoup jouissent maintenant d'une réputation méritée de belles varappes, tels ; la Sirène, le Pouce, etc....
L'escalade à En Vau est surtout libre et si elle ne présente pas en général de très grosses difficultés, elle est souvent aérienne et se déroule agréablement dans un cadre infiniment pittoresque. Les itinéraires artificiels sont en petite minorité et le resteront probablement d'ailleurs, par suite de la configuration du terrain qui permet presque toujours de se passer de pitons-prises et autres accessoires.   Une particularité curieuse des voies d'En Vau est leur toponymie : Sirène, Saphir, etc. etc..: la calanque a été à diverses reprises un lieu d'escale pour les sous-marins de ces noms et leurs équipages ont tracé, en souvenir de leur passage ces disgracieux graffitis que l'on voit encore sur les roches de la plage.

Voies d'Accès :
Deux chemins principaux mènent à En-Vau:
La route carrossable dérivée de la route de la Gineste (Marseille - Cassis) et qui dessert les Fermes du Logisson et de la Gardiole, avant de s'engager dans le thalweg du Vallon d'En Vau qu'elle suivra tout au long de la plage; elle est jalonnée en rouge (par le C.A.F.) jusqu'au Portalet.
Le sentier venu de Cassis par le Bestouan, les calanques  de Port Miou et de Port Pin est jalonné en vert et passe aussi au Portalet.  A la calanque de Port Pin un tracé noir ménera plus directement et en raccourçi à la plage d'En Vau par la rive gauche de la calanque.  D'autres sentiers jalonnés peuvent également ètre utilisés, mais ils sont beaucoup moins directs: soit par le Vallon des Rampes, soit par le Devenson ; nous renvoyons le lecteur aux brochures de H.Imoucha qui en donne une description précise.  Cependant,un de ces chemins mérite une étude détaillée dans le cadre de cet ouvrage, car jalonné par le C.A.F., il comporte tout comme les tracés du Devenson, certains passages d'escalade où l'usage d'une corde est nécessaire.  Il s'agit du tracé Bleu venu du Puits de Cancel par le vallon de l'Herbe, le Plateau de Puget, la ligne de crêtèes entre le vallon de l'Oule, celui de la Fenêtre et le plateau d'En Vau.  Il se termine à la plage en face de la Petite Aiguille après avoir descendu les Petites Escalades sous le Belvédère, gravi la Cheminée de Castelvieil et finalement descendu le couloir des Marseillais.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vue prise du Plateau du Cadeiron
Cliché Dr. Albert

 

Isthme de CastelVieil



I - Traçé Bleu des Petites Escalades et du couloir des Marseillais
II - Arête Rostand /Joubard

A:  Cime du Plateau de CastelVieil
B:   Les Trois Capuçins de l'Oule
C:   Balcon de CastelVieil
D:   Fenêtre du Traçé des Etudiants
E:   Cheminée de CastelVieil
F:   Couloir des Marseillais
G:   Sommet de l'Arête des Garçons de Café
 
 

La zone d'escalade de ce tracé bleu commence par la descente du Belvédère d'En Vau vers le Balcon de Castelvieil dans un décor admirable ( voir photo et plus loin  la photo du Pouce en vue plongeante.)  La progression est en général facile dans la série de cheminées et de petits couloirs dénommées " Petites Escalades ". un seul obstacle vers le milieu : une dalle lisse mais un câble fixe facilite le passage. Ce morceau "artificiel" peut cependant être tourné sans difficulté  " à la montée" par un léger crochet en vire à l'Est suivi d'un petit ressaut. Au pied du câble s'ouvre l'étroit boyau du Trou du Serpent par lequel on pénètre dans la Grande Falaise de l'Oule.
            Plus bas la descente se poursuit
, commode dans une longue cheminée-fissure et l'on atteint le balcon : un énorme pin penché sur le vide en est la balustrade; puis on remonte, au Sud, quelques gradins et l'on s'engage sur une corniche en trottoir.  A droite, percée dans la muraille, s'ouvre sur la calanque de l'Oule, la Fenêtre du tracé des Etudiants, passage donnant accès aux pentes de la Crique des Capucins (tracé noir non officiel est l'oeuvre de  G. Poullaude et Eug. Queyras qui descendirent par là jusqu'à la mer en 1922.) et à la Corniche de la Muraille Sud-Ouest de Castelvieil: c'est également l'un des aboutissants de la Voie de la Corniche de l'Oule dont nous avons parlé au chapitre précédent.
Peu après la corniche s'interrompt dans une encoignure. On s'élève alors dans l'étroite cheminée dite de Castelvieil, puis l'on poursuit dans de bonnes et larges fissures jusqu'à la crête des Trois Capucins. Ce passage devenu aujourd'hui glissant et comme savonné par l'usure de la roche sous l'action des innombrables souliers à clous qui l'ont gravi, fut pratiqué pour la première fois en escalade en 1875, par Borelli, alors propriétaire de la Gardiole. Il a par ailleurs une curieuse histoire car il était en réalité beaucoup plus anciennement connu des bergers dont les troupeaux paissaient dans ces parages. Ils utilisaient alors le plateau de Castelvieil comme centre de cure pour leurs bêtes malades, et pour y parvenir plus aisément ils avaient coincé dans la cheminée un tronc d'arbre creusé d'encoches qui facilitaient le passage. On rapporte même qu'ils avaient disposé un filet pour recueillir bêtes et gens victimes d'un décrochage.

Après la cheminée le sentier suit vers le Sud une étroite ligne de crête, longeant les blocs de pierre des Trois Capucins
( ils sont bien visibles surtout le premier au dessus de la cheminée de Castelvieil, sur la photo de l'Isthme ). Bientôt on s'engage sur un fragile pont de débris agglomérés, jeté en équilibre sur les abimes vertigineux de la Calanque de l'Oule et par un couloir évasé et embroussaillé on atteint la Cime de Castelvieil.  On a de là une incomparable vue d'ensemble de la Cote du Devenson. Ce tracé Bleu descend immédiatement vers l'Est et s'enfonce dans le Couloir des Marseillais que nous décrirons plus loin comme itinéraire de montée. Indiquons qu'il faudra au cours de la descente poser sur des arbres trois rappels de 18 à 20 mètres pour franchir les ressauts verticaux. Et c'est enfin l'arrivée sur la plage..

Il est malaisé dans une étude globale de situer avec précision au lecteur qui vient pour la première fois à En Vau les nombreuses escalades du Quartier.  De la route du Vallon on distingue mal au premier abord les itinéraires que l'on désire parcourir, parce que la gorge est trop étroite et encaissée et que l'on manque du recul indispensable à une vue d'ensemble, et si l'on n'est pas du pays on perdra beaucoup de temps à les rechercher d'après une simple énumération.  Aussi dans notre description fragmenterons-nous ce Quartier d'En Vau en trois secteurs, eux-mêmes divisés autant que possible en massifs ou groupes principaux et nous commencerons notre description en imaginant que nous venons de la Gardiole et que nous descendons le vallon vers la mer.

Le PREMIER SECTEUR va de la jonction des Vallons d'En Vau et de la Gardiole ( à 2 kms de la Gardiole et 1 km400 de la Calanque ) au Portalet; il est peu important et ne comporte que trois itinéraires d'arêtes sur la rive gauche et rien sur la rive droite. ( rive droite et rive gauche au sens orographique c'est à dire en descendant le vallon.) _

Le DEUXIEME SECTEUR est compris entre le Portalet et la Plage: il est de beaucoup le plus intéressant du quartier puisque nous y relevons une quarantaine d'itinéraires.

Le Portalet est ce rond-point-(à 2km.700 de la Gardiole et à 700m. de la Calanque) où le Vallon d'En Vau qui descendait N.W.- S.E., tourne brusquement en coude aigu vers l'Ouest.  Un vallonnement secondaire de la rive gauche y aboutit, qui est parcouru par le tracé vert de Cassis au Devenson et au Refuge Félix Roche.       
Deux cents mètres plus bas que le Portalet, un nouveau coude brusque ramène le vallon d'En Vau dans son axe primitif N.S.         
C'est à ce niveau dans la rive droite que se trouve la première aiguille, emphatiquement appellée Alp Hutli ; elle est masquée par des pins qui l'entourent jusqu'à mi-hauteur. Encore deux cents mètres de descente, et c'est dans la rive gauche cette fois, la Grande Aiguille, isolée tout près du thalweg... En face de la Grande Aiguille, et dans la rive droite, on distingue mal deux aiguillettes, simples ressauts d'un chainon rocheux du Belvédère d'EnVau: l'Aiguille Bayet et l'Aiguille Anonyme.... Puis le vallon s'élargit, la rive droite est nivelée par de grands éboulis descendus de l'Isthme de Castelvieil, tandis que la rive gauche devient très escarpée; le Pouce, monolithe percé à sa base s'érige tout contre le haut d'une grande muraille, épaulée par plusieurs contreforts et d'où se détache vers le Sud-Est, une longue arête hérissée de gendarmes,- Arête des Garçons de Café-,plus au Sud le formidable éperon de la Sirène, au taillant extrêmement raide et rectiligne, écrase le vallon de sa puissante masse.

Enfin le vallon décrit une dernière courbe vers l'est autour de la Petite Aiguille dressée dans le thalweg comme pour interdire l'accès à la Plage de la Calanque.   Les murailles de la rive droite se sont à nouveau rapprochées, striées par de profondes cannelures de nombreux couloirs. Le plus grand, le Couloir des Marseillais, fait face à la Sirène, le plus raide et le plus embroussaillé, le couloir de Gonfaron, escalade les pentes de Castelvieil au dessus de la plage.       
Et la rive gauche du vallon se termine par l'arète Saphir dont la Petite Aiguille est le premier ressaut.

La Calanque d'En Vau forme le TROISIEME SECTEUR

C'est la rive droite qui est maintenant de plus en plus escarpée et verticale au dessus de la mer, tandis que la rive gauche attenue progressivement sa pente en s'avançant vers le large

Dans cette rive droite quelques beaux itinéraires seront mentionnés, tandis que dans la rive gauche on ne trouvera que d'insignifiants parcours de segments d'arêtes et une dernière aiguille : le Doigt de Dieu, à 250 mètres de la plage et à mi-hauteur dans les pentes de Cadeiron.

Ouvrons une parenthèse pour terminer ces aperçus généraux sur EN VAU, en indiquant que nous avons eu beaucoup de peine à nous documenter sur l'historique de l'escalade de ce quartier. Quelques une furent découvertes et répétées à des dates souvent rapprochées par des groupes de grimpeurs qui ne se connaissaient point alors. Le recul des années a rendu le souvenir de ces dates très imprécis malgré nos nombreuses recherches notre attributions des premières renfermera peut-être des erreurs dont nous nous excusons par avance .  

PREMIER SECTEUR
De la jonction des Vallons de la Gardiole et d'En-Vau au Portalet
Dans le flanc du Plateau de la Fontasse, rive gauche du Vallon d'En-Vau, les 3 arêtes des Trois Tours, de Lily-Jeanne, et de la Lune présentent toutes les mêmes caractéristiques de la belle escalade classique, avec de nombreux passages peu commodes, mais presque toujours évitables par les flancs au grand dam de l'esthétique de la grimpée. Pour les apprécier pleinement il ne faudra pas s'écarter de leurs taillants.
Elles sont peu fréquentées des grimpeurs, et c'est dommage, parce que mal connues peut-être à cause de leur isolement dans un site retiré et surtout parce qu'elles sont mal visibles des sentiers les plus passagers.

 

I - Arête des Trois Tours
Première par : H. Imoucha, P. Robert, R. Artru le 15 Août 1935
Escalade libre difficile - Encordement 15m

Deux étapes sont franchement difficiles et délicates : la 3eme dans le ressaut avant la première Tour et la 9eme en haut de la deuxième Tour. Le reste, sauf les deux premières étapes faciles, est de difficulté moyenne mais assez soutenue et souvent aérien.
A 250 mètres au Sud du confluent du vallon de la Gardiole et d'En Vau, l'arête commence dans les pins et les broussailles ; elle est d'abord individualisée, mais dans sa partie supérieure les trois clochers se détachent nettement. On s'élève sur le taillant dans des rochers disloqués. - R. 1
Une deuxième longueur de corde amène sur une terrasse.- R. 2
Le premier ressaut raide se dresse là : il sera facilement contournable par la droite.
Monter sur une écaille décollée en porte à faux, puis grimper droit sur le taillant, dalle étroite, verticale aux prises rares mal disposées et souvent éloignées, c'est le passage le plus exposé de l'arête; on débouche sur un replat.- R. 3 -
Au delà l'arête est sensiblement horizontale jusqu'à la première Tour. -R. 4
On escalade deux petits murs et l'on s'arrête dans une anfractuosité.- R.
Par un passage en surplomb impressionnant mais assez facile et des rochers brisés, on atteint la première cime très étroite. - R. 6
Une jolie descente sur une arête mince conduit au premier collet. - R. 7
La deuxième Tour sera gravie par son flanc N.Ouest, le bas de l'arête étant impraticable par le taillant sans moyen artificiel On gravit tout d'abord une fissure cheminée raide jusqu'à une niche.- R. 8
On continue par une fissure verticale bientôt barrée par un surplomb. Par un pas exposé vers la droite on rejoint le taillant de l'arète et on la suit jusqu'à la 2ème cime; mais il sera plus facile de virer à gauche sous le surplomb et de monter droit dans le versant nord : passage raide mais bonnes prises. -R. 9
Une nouvelle descente amène au deuxième collet.- R. 10
La troisième Tour est percée vers le haut par une grotte étroite, on monte jusque là par le taillant de l'arête, puis virant dans la face sud, on monte droit vers la 3ème cime ( la voie originale traverse la grotte et remonte vers le versant nord. ) -R. 11
Une dernière descente au 3ème collet précède la fin de l'escalade sur l'échine de l'arête devenue extrêmement mince et qui se perdra un peu plus loin sur le plateau de la Fontasse.


II - Arête Lily-Jeanne
Première par : V. Rostand, Abbé R. Senturier  3 Octobre 1938
Escalade libre difficile - Encordement 15m
Trois ressauts courts mais difficiles, très raides dans la 3me, 4 me et 5 me étapes.

Cette escalade n'est intéressante qu'à condition de suivre le fil de l'arête à partir du gendarme du bas; le trajet original évitait trop souvent les difficultés par des crochets inélégant dans le flanc Sud.
A 350 mètres au sud du confluent: Vallon d'En Vau - Vallon de la Gardiole, la route du vallon franchit un seuil à peine marqué daans le plan horizontal mais bien défini par deux segments d'arête qui l'étrangle de part et d'autre; ( c'est le Portalet ou Petit Portail d'En Vau.)
Un surplomb en toit est caractéristique dans la muraille rive droite de ce défilé et dans la rive gauche c'est la base de l'arête Lily-Jeanne qui lui fait face. Cette base est infranchissable par son taillant sans moyen artificiel. A dix mètres au sud,  on grimpe dans un petit couloir très embroussaillé et l'on en sort très rapidement par une vire à gauche. - R. 1
Une facile montée de dalle conduit à l'arête que l'on atteint au collet d'un gendarme. -R.2
Le premier ressaut est impassable exactement par le taillant. Dans le flanc sud, à 4 ou 5m. à droite, existe une petite cheminée sans intérêt; entre les deux, une étroite fissure conduit sans peine à un replat.- R.3                     
On escalade ensuite le fil de l'arête vertical et agrémenté d'un surplomb. - R.4
Le 3ème ressaut est aussi raide et  difficile par le taillant que les précédents, il est également aussi court. - R. 5
Suit une zone horizontale étroite.- R.6
Le fil de l'arête se redresse à nouveau mais l'escalade en est maintenant aisée.- R.7
Et derechef, l'arête est horizontale barrée un peu plus loin par un gendarme sur lequel on monte.-R.8
Une descente rapide conduit à son collet. - R.9
On termine par un dernier ressaut vertical en suivant rigoureusement son taillant : vers le haut, un surplomb fragile.

  I - Arête de la Lune
Première par: V.Rostand, Abbé Seinturier  le 3 Octobre 1938
Escalade " Libre facile "- Encordement: l5 mètres.
Un seul passage assez difficile, la fissure verticale de la troisième étape.

 L'Arête de la Lune est située à 30 m. en aval de l'Arête Lily- Jeanne dont elle est séparée par une arête secondaire sans importance; son origine se situe à 50 m. au dessus de la route du thalweg d'où elle est très mal visible.
On monte dans le sous -bois par un très bref couloir coiffé par un chêne  .Démarrer sur le taillant par l'escalade assez délicate d'une dalle à pente moyenne et l'on atteint un gendarme que l'on contourne par la gauche: -R. 1
Le parcours original arrive là par le flanc nord de l'arête.
Continuer vers le replat étroit à gauche du taillant. -R2
Gravir alors une fissure très raide dans du rocher disloqué et contourner par la gauche la base du second gendarme.- R.3
L'escalade se poursuivra facile jusqu'au bout du taillant.

 

DEUXIEME SECTEUR

Du Portalet à la Plage d'En-Vau
Entre le Portalet et la Plage nous étudierons successivement les Aiguilles, les Escalades de la Rive Gauche, et celles de la Rive Droite

 Les Aiguilles

Alp Hutli

Elle se trouve à une trentaine de mètres du chemin dans la rive droite du vallon, à hauteur du coude brusque du thalweg, sis à 200 mètres en aval du Portalet.
Elle est reliée à la muraille voisine par un collet très étroit et n'a guère qu'une vingtaine de mètres de haut sur ce coté là, et à 35 à 40 mètres sur l'autre versant.
Deux courts itinéraires y sont pratiqués.

 


Vue du fond du vallon    Cliché Dr. Albert
 

Alp Hutli



I -  Voie Normale
II - Voie de la Face Nord
 

 

 

I- Voie Normale
Première par : H. Imoucha, Ch. Choberg, J. Lecointre en 1927 
Escalade libre facile - Encordement 15m

Itinéraire assez moyen avec un pas délicat et aérien.
Attaquer l'arête nord-est par une dalle aux prises hautes et monter dans une niche aux parois noirâtres - R1
Revenir vers l'arête et grimper le long d'un petit éperon au sommet duquel on se rétablira, virer alors à l'horizontale dans la Face Est sur une très étroite corniche qui s'interrompt bientôt. Par un pas exposé atteindre une fissure-cheminée très ouverte et de là monter jusqu'à un replat. - R.2
De là on monte au sommet sans difficultés.

Descendre par un rappel de 20 mètres dans la face Nord (sur piton scellé)

II- Voie de la Face Nord
Première par : H. Barrin, Gispert en juin 1933
Escalade libre difficile - Encordement 20m
Itinéraire très court, agrémenté cependant de difficultés sérieuses.

Le départ se situe au collet de l'Aiguille.
Monter en opposition entre les deux parois très rapprochées et s'engager sur une étroite vire dans la face Nord. A son extrémité monter dans une dalle fragmentée jusqu'à une niche. Obliquer légèrement à droite pour escalader une fissure qui finit sur une petite plateforme où pousse un arbuste.  Terminer par l'escalade d'une fissure du bloc terminal.

La Grande Aiguille

A 350 mètres de la plage, dans la rive gauche  du vallon, la Grande Aiguille domine le chemin dont elle est toute proche.  Elle est sensiblement ovale à sa base et n'a que deux arêtes bien marquées, nord-est et sud-ouest, délimitant deux faces arrondies, sud-est et nord-ouest. Son flanc Est, le moins élevé, n'a qu'une vingtaine de mètres, mais la face du vallon dépasse 50 mètres de hauteur, c'est la plus " grande " aiguille d'En Vau.
La première ascension fut réalisée en 1889. - Quatre voies d'escalade y sont actuellement pratiquées.

La Face Sud Est de la Grande Aiguille


Vue plongeante prise de CastelVieil
Photo Télé Dr. Albert

Grande Aiguille

         Photo B
 


A          La Grande Aiguille
B          Alp Hutli
C         Route de la Calanque


I  -  Voie Abeille
II - Voie Paillon
 

 

 

 

 I -  Voie Abeille       ( photo  B  )
Première par : Abeille, Dr. Poucel Senior en 1889
Escalade libre facile - Encordement 15m

Elle gravit le flanc Est de l'aiguille au dessus du collet qui la rattache aux éboulis du vallon. 
L'ascension commence par des gradins; dans un renfoncement, une courte vire à gauche amène a la base d'une petite fissure ( une broche en fer y fut coincée là qui sert de prise) on arrive au dessus  dans une niche -
R. 1.
Escalader à gauche un bloc décollé et virer dans le flanc sud pour monter ensuite tout droit à la brèche entre les deux blocs sommitaux. - R 2
La Grande Aiguille comme l'Alpe Hutli et la Petite Aiguille - curieuse similitude-  est couronnée par deux blocs posés.  - Terminer par l'escalade du versant nord du bloc le plus élevé.

 II /  Voie  Paillon       ( photo  B et A )
Première par :M et H Paillon (Père et Fils) en 1926
Escalade libre facile - Encordement 20m
La seule difficulté de cet itinéraire réside dans l'espacement des prises dans le bas.

Elle gravit le flanc Sud de l'aiguille en un trajet sensiblement parallèle à l'arête sud -ouest dont elle est distance de quelques mètres.   -Démarrer d'une plateforme sur l'arête en grimpant en oblique vers la droite dans une dalle lisse, puis revenir à gauche ( excellentes prises peu visibles) vers un pin horizontal. - R.1
Continuer la montée en oblique encore une fois vers la droite, puis en s'élevant tout droit; le rocher est excellent moins lisse et de petits replats apparaissent. Un peu plus haut on rejoint une petite plateforme sur l'arête sud-ouest. - R. 2
On escalade maintenant son taillant, puis par une vire aérienne à gauche, on passe dans la face du vallon et l'on pénètre dans l'ouverture perçée à la base du bloc somital pour atteindre la brèche du rappel.

La Face Nord Ouest de la Grande Aiguille


Vue plongeante prise des Pentes du Plateau d'En-Vau - Photo Grand Angulaire Dr. Albert

Grande Aiguille

                Photo A

A          La Grande Aiguille
B          Route des Calanques
C,C,C   Arête des Garçons de Café
D,D,D   Eperon de la Sirène
E           Plateau de CastelVieil


II -  Fin de la Voie Paillon
III - Voie de la Face du Vallon
IV - Sa Variante
V -  Arête Nord-Est

 

 

  III / Voie de la Face du Vallon     (photo  A )
Premiere par: V.Rostand. Ch.Studer  le 27 Mai 1937
 Escalade "libre difficile" - Encordement :15  mètres
Une étape vraiment difficile entre le 2ème et 3ème relais. Le reste est facile

C'est le plus difficile itinéraire de la Grande Aiguille dont il gravit tour à tour le flanc ouest puis le flanc nord.
Il est la rectification d'un autre parcours réalisé un an auparavant par V.Rostand et dont nous parlerons plus loin. Quitter le chemin au pied de l'aiguille et monter sur une corniche embroussaillée, on la suit vers l'Est et l'on escalade un système de dièdres fissurés assez raides mais faciles qui conduiront à une plateforme au sommet de l'éperon nord-ouest.   - R.1.
Par un mur vertical grimper dans une grotte peu profonde, ouverte face au chemin.
- R.2.
Au Nord de la grotte gravir une dalle excessivement raide aux prises inconfortables: une courte échelle sera très utile pour se dresser difficilement en équilibre sur une marche exigüe. Virer alors à gauche vers une petite fissure-cheminée très ouverte que l'on remontera en cherchant des prises sur la droite. Il sera plus commode d'escalader en oblique la dalle qui précède la fissure-cheminée en direction d'un petit pin poussé sur un replat de l'orifice supérieur de celle-ci.  - R. 3.
On poursuit ensuite aisément la montée dans des gradins obliques vers le haut de l'arête nord-est que l'on atteindra non loin du sommet; une vire délicate dans le flanc nord amènera à la brèche du rappel

IV /  Variante de la Voie de la Face du Vallon.   (photo  A )
 Première par V.Rostand, Menu en été 1936
      Escalade "libre facile" - Encordement:15 mètres

Ce fut en réalité le parcours primitif réalisé par Rostand dans la Face du Vallon; il est beaucoup moins joli que la version que nous venons de décrire. On suit le même chemin de montée jusqu'à la plateforme de l'éperon nord-ouest, puis on descend sur la corniche herbeuse qui coupe le flanc nord de l'aiguille et l'on atteint un replat de l'arête nord-est. On continuera par la partie supérieure de cette arête que nous allons décrire au paragraphe suivant.

          V /  Voie de l'Arête Nord-Est           ( photo  A)
 Nous ne savons pas si cette arête avait été gravie en son entier avant nous même, c'est tout à fait probable; indiquons seulement que le haut fut exploré par
 Rostand et Menu en été 1936.
Escalade " libre facile "-  Encordement: 20 mètres.

La deuxième moitié  de la seconde étape est assez délicate.
 Escalader sur le bord gauche du taillant un système de fissures formées par des agglomérations de blocs fragiles jusqu'à un replat.- R.1.
Passer dans le flanc Est pour éviter une zone très raide et par un court crocher revenir sur le taillant que l'on suivra jusqu'à la base du sommet Est. - R.2.
On le gravira par un dièdre profond .           

Le Pouce


Vue plongeante prise du Plateau de Cadeiron
Cliché Dr. Albert
A   Le Pouce
B   Aiguille Anonyme
C   Aiguille Bayet
D   Base percée du Pouce
E    Piton abandonné dans une fissure
F,F  Deux des 3 Capucins
G   Cheminée de CastelVieil
H   Cable des Petites Escalades
I    Variable évitant le Cable
J   Belvédère d'En Vau
K   Brèche du Balcon masquée par le Pouce

I - Voie de l'Aiguille Anonyme
II - Voie du Parisien
III - Traçé Bleu des Petites Escalades
IV - Voie Save du Pouce

 

 


 I - Aiguille Anonyme

                         En Face de la Grande Aiguille et dans la rive droite, toujours à proximité du chemin, une façade triangulaire, orientée face à l'Est, haute de 50 m. supporte un simple gendarme. l'Aiguille Anonyme est limitée par deux arêtes, celle de droite ( nord) est la voie de montée facile au sommet (vraisemblablement Ch.Bayet) . Nous ne connaissons d'autres relations de ce parcours qu'un bref commentaire publié dans le bulletin de la Section de Provence du C.A.F. du 1er trimestre 1936, sans indication, ni de date de la première, ni de nom de son auteur. Nous citons : "L'itinéraire emprunte la grande arête qui part du fond du vallon, quelques bons relais, encordement :20m." C'est tout ! -
L'arête gauche ( sud) est la ligne d'ascension d'un trajet artificiel peu difficile de G. Livanos et Claude Guillot, réalisé le 30 Mars 1941 et connu sous le nom de Voie du Parisien (C. Guillot est originaire de la capitale.)
Cet itinéraire (II) suit le couloir du bord droit de l'arête à partir du gendarme qui lui-même se gravit sans difficulté.

Aiguille  Bayet

Le même mystère plane sur l'Aiguille Bayet, située à 40m. du chemin, exactement en face de la Grande Aiguille et en bordure de l'éboulis où passe le pointillé bleu descendu du Belvédère d'En Vau.
 Ce petit monolithe, haut d'une dizaine de mètres se gravit par son flanc ouest ( cfr. le bulletin de la Section de Provence du C.A.F. ) -  indiquons que Ch.Bayet fut le compagnon de H.Barrin lors des premiers essais de la Face Nord du Rocher des Goudes.

La Petite  Aiguille

                                                                 Ce joli monolithe, à proximité immédiate de la plage d'En Vau est un des terrains d'entrainement les plus estimés des grimpeurs. Aussi y trouvera-t-on une véritable collection d'itinéraires qui s'enchevêtrent comme à plaisir sur toutes les faces.
                            Elle n'a guère cependant qu'une quinzaine de mètres de hauteur au dessus du collet et 35 m. dans sa face sud ouest la plus élevée.
                                            La première due à H. Abeille, remonte à 1888.


Vue de la cheminée de CastelVieil
Cliché Dr. Albert

       La Petite Aiguille - Photo A

A          Plage d'En-Vau
B          Arête Saphir


I,I,I - Voie de la Face Nord-Ouest
II -     Sa Variante
VI -    La Diagonale
VII  -  Voie de la Ratepenado
VIII -  Voie Directe
IX -    Sa Variante de Sortie
X -      Voie BB

 

 


Vue de la Passerelle -    Cliché Dr. Albert
       La Petite Aiguille - Photo B

A   Fin de la Route de la Gardiole
B   Arête Rostand - Joubard
C   Cheminée de CastelVieil
D  Brèche du Balcon
E  Belvédère d'En-Vau
F  Plateau d'En-Vau


I- Voie de la Face Nord-Ouest
III -     Voie du Collet
IV -   Voie de la Face à la Mer
V  -  Sa Variante
VI -  La Diagonale
IX -  Variante de la sortie de la Directe
 

 

 

 

 I - Voie de la  Face Nord-Ouest      (  Photo  A  et  B  )
 Première par H.Abeille, en 1888
 Escalade  " libre facile " -  Encordement  15 m.

Départ au point le plus bas de la face par un petit dièdre oblique vers la gauche, puis on gravit quelques gradins en direction d'un chêne vert.  -R.1
 La montée continue oblique vers la gauche et l'on passe deux ressauts  raides avant de s'arrêter sur une plateforme.- R. 2
 On traverse alors à l'horizontale l'arête nord et l'on passe dans la face  nord-est où l'on escaladera tout droit des gradins pour terminer en revenant  dans la paroi nord-ouest du bloc sommital.

II -  Variante        ( photo  A  )
Pas de renseignements sur la première
Escalade " libre facile "   - Encordement 15 mètres

                    De la plateforme du 2 me relais: monter droit dans une anfractuosité, virer facilement au sud puis grimper au dessous de la brèche du sommet et de là au gendarme terminal.


 III - Voie  du Collet                    ( photo  B )
 Pas de renseignements sur la première
Escalade " libre facile "     -   Encordement  15 mètres.

Départ du collet dans une suite de grosses fissures verticales qui rejoignent vers le haut la fin de la voie de la face Nord-Ouest.

  IV -  Voie de la Face à la Mer        ( photo B )
Première par L. David en 1913
Escalade " libre facile "  - Encordement: 15 mètres

La description de ce parcours sinueux sera compliqué parce que dans cette face sud, on peut réellement passer partout en escalade libre sans rencontrer de difficultés sérieuses.
Départ en contre bas du collet, grimper sur un gros bloc, puis escalader une dalle et se rétablir sur une corniche. -R.1
On la suit vers le sud où l'on gravit un ressaut raide au dessus duquel se trouve une plateforme. Escalader droit une zone de rochers fracturés à proximité de l'arête sud  :on atteint alors un replat et par une traversée sur la droite- 5 à 6 m.- à l'horizontale - on se dirige vers un gros bloc posé. -R.2
 Escalader un court dièdre vertical peu commode et par un rétablissement monter sur une nouvelle corniche : on la suit vers le sud et à proximité de l'arête, on gravit un ressaut qui amène à la brèche; de là on monte au sommet par le flanc sud du gendarme terminal

V -   Variante  Barrin
Première par : H.Barrin, X  en l932
Escalade " libre difficile "

Cette variante plus difficile consiste à monter droit à la corniche du premier relais par les dalles raides de la base de la face à la mer.

 VI -   La Diagonale         ( photo A et B )
Première par:  H. Barrin, Gipsert  en 1932
Escalade " libre facile "  - encordement 20 m

Cette voie passe successivement par la face Sud-Ouest, puis dans la face Sud-Est.Elle est déjà sensiblement plus difficile que les itinéraires précédents surtout dans les derniers mètres assez exposés.
 Après être monté sur une banquette embroussaillée dans le flanc gauche de l'arête sud, on démarre le long d'une grosse fissure qui oblique vers le taillant et s'y perd après l'avoir franchi. On passe alors dans la face à la mer et l'on continue en obliquant dans une dalle raide (prises bonnes mais rares).On arrive alors sur la corniche où l'on croise l'itinéraire David. - R. 1
 Vers le milieu de cette corniche escalader droit une fissure très raide puis monter facilement jusqu'à un gros bloc posé. -R.2
Cette étape de la Diagonale avait déjà été explorée auparavant par Barrin et Reboul elle est connue sous le nom de "M'en fous " ' Reboul parait-il se désintéressait d'avoir fait un " fragment de première ".
Continuer par le dièdre fissuré de la voie David, puis tout droit vers la brèche du sommet; la paroi est toujours très raide mais l'on trouve une bonne prise haute.  Terminer par la difficile escalade du flanc sud-est du gendarme sommital.

 VII - Voie de la Ratepenado  (la chauve-souris)   Photo  A
 Première par: J.Robert, J.Gautier, R.Tixier le Ier Oct. 1933
 Escalade "libre difficile"  -encordement 2O mètres
Ce parcours comme ses voisins de la face sud-ouest est franchement difficile et exposé

                    Deux tentatives précédèrent la première qui échouèrent toutes deux à la suite de décrochage graves en 1925 et 1932.
Une ratepenade ( chauve souris en provençal), fut délogée de son trou lors de cette première.
Même départ que pour la diagonale, puis on s'élève difficilement dans une cheminée à double fissure sur le flanc gauche de l'arête sud;  les prises, d'abord rares, se font plus nombreuses quand on approche d'un replat embroussaillé; puis on grimpe sur une plateforme de l'arête. - Relais -
Entreprendre alors vers la gauche une traversée ascendante dans une dalle raide aux prises franches mais espacées. En suivant une strate horizontale on arrive dans une grosse fissure verticale où l'on s'élève un peu, puis on reprend la traversée descendante vers la gauche en direction de l'arête sud-ouest par laquelle on atteint le sommet sans difficulté.

VIII -  Voie  Directe          ( photo  A  )
Première par : Barrin et Gispert en 1935
Escalade  "libre très difficile " -  Encordement :30 mètres

Malgré son peu de longueur, cette voie, si elle est parcourue ainsi qu'à la première, sans aucun pitons d'assurance et sans relais, mérite amplement sa classification dans la 3 me catégorie de l'escalade libre.
On quitte la banquette du bas en montant sur la gauche vers la plaque scellée en souvenir de  M.Taviraz,(probablement enlevée par les Allemands en 1944 pendant l'occupation d'En Vau) puis on montera tout droit vers le sommet le long d'une grosse fissure traversée au 2/3 de la paroi par la voie de la Ratepenade.   - Vers le haut franchir tout droit le surplomb terminal.

IX - Variante de la sortie de la Voie Directe    (photos  A et B )
par Barrin.

Contourner le surplomb terminal par la droite; une vire aérienne mènera au sommet par le haut de la face sud-est.

X -  Voie  B. B. ( photo  A  )
 Premiere par: H.Barrin, M.Brun    le 15 août 1935
Escalade " libre difficile"  - encordement : 20 metres
B. B. : initiales des noms des  deux premiers.

Monter à la plaque Taviraz par le bas de la directe, puis exécuter une difficile traversée ascendante vers l'arête Ouest où l'on atteindra l'extrémité d'une corniche de la Face N6W. Relais.
 Revenir de suite sur le taillant de l'arête et le suivre jusqu'au bout.
Une variante exigeant un encordement de 25-30 mètres évite le relais en montant dans l'axe de l'arête sans quitter la Face Sud-Ouest.   


Les Escalades de la Rive Gauche

Dans cette partie du vallon, deux massifs importants groupent chacun toute une série d'escalades: le massif du Pouce et le massif de la Sirène. Plus loin les voies de la Tour Ronde et de l'Arête Saphir sont isolées à proximité de la Plage

Massif du Pouce

Le Pouce est ce monolithe cylindrique élevé d'une dizaine de mètres, dont la base est percée de part en part par un porche arrondi et qui est juché en un équilibre déconcertant ( photo  B ) au sommet d'un éperon de 85 m. tout contre le haut de la muraille ouest du Plateau de Cadeiron. Par extension nous appellerons massif ou groupe du Pouce toute paroi avoisinante.

 


Vue des pentes du Plateau d'En-Vau
Photo Grand Angulaire Dr. Albert
       Le Massif du Pouce
- Photo A

A   Le Pouce
B   Plateau de Cadeiron
C   Muraille du Pouce
D   Arête des Chèvres
E   Arête des Garçons de Café
F   Arête de la Sirène
G   Sommet  Grande Aiguille
F   Plateau de CastelVieil     

I-     Voie du Pouce
II -   Variante, Save
III-   Variante Ramond
IV-   Sortie Chauvet
VI -   Le Pouce Integral
VII  - La Voie Serpentine
VIII - La Voie Rostand-Save
IX -Voie de l'Arête des Chèvres
 

 

 

 


Vue de la Cheminée de CastelVieil -Cliché Dr. Albert
       Le Massif du Pouce
- Photo B

A   Le Pouce
B   Plateau de Cadeiron
C   Muraille du Pouce
D   Arête des Chèvres
E   Arête des Garçons de Café
E'   Plan NW de l'Eperon de la Sirène

V-    Variante Barrin de la Voie du Pouce
VII - La Voie Serpentine
VIII- Voie Rostand - Save
IX-   Voie de l'Arête des Chèvres
X-    Couloir des Rochassiers
XI -  Arête des Garçons de Café
XII  -Départ de Frendo
XIII - Variante de la Lucarne

 

 

 

  I - Voie du Pouce   ( photo A)
Première par :J.Save, R.Artru, J.Robert, R.Gros,P.Keller  le 18/11/1936
Escalade "libre difficile" - Encordement : 20 mètres

Ce parcours comporte de nombreux passages de difficultés assez élevées, mais c'est dans l'escalade terminale du monolithe que l'on trouvera le morceau le plus dur.

Démarrer sur le taillant de la base de l'éperon, au pied du Pouce; 25 mètres d'escalade facile conduisent à une strate horizontale. -R.1
Une vire délicate sur la gauche donne accès à une large terrasse embroussaillée que l'on suivra jusqu'au voisinage de son extrémité nord.  - R.2
Sur le flanc droit  (sud) d'un éperon parallèle à celui du Pouce, on s'élève ensuite dans une fissure terreuse et herbeuse jusqu'à un replat sur son taillant. - R.3
Escalader alors en ramonage une longue et belle cheminée-fissure verticale au bout de laquelle on atteint l'extrémité d'une seconde corniche horizontale. -R4
Revenant au Sud vers l'éperon du Pouce on arrive à la base d'un groupe de trois fissures formées par des plaques décollées; on choisira celle du milieu, d'abord délicate, puis plus commode quand elle s'ouvre en petit couloir qui débouchera bientôt au collet du Pouce. De là par une dalle en gradin, monter sous le porche du monolithe. -R.5.
Contourner son pilier nord au dessus du couloir d'arrivée et s'élever dans sa face nord le long d'une difficile fissure qui conduira au sommet.  Descente en rappel au collet.
Si l'on désire s'en aller par le Plateau de Cadeiron, du collet on exécute vers le N.W. une délicate traversée de dalle le log d'une strate horizontale, puis on se rétablit sur une corniche au bout de laquelle il reste à gravir une cheminée

   Variante du Pouce

Le Pouce fut tout de suite très fréquenté des grimpeurs et dès lors il était aisé de prévoir que le tortueux parcours original ferait les frais de maintes variantes..
La première fut exécutée par J.Save lui-même ( II photo A ).Elle gravit le bas de l'éperon parallèle à 3O m. au Nord; en un parcours facile,devenu classique parce qu'il permet d'éviter la difficile vire après le 1er relais du trajet primitif.   La deuxième ( III photo A ) est due à Ramond; elle s'élève droit au dessus de la partie médiane de la première corniche, le long d'une cheminée-fissure oblique à peu près dans l'axe du couloir du collet: il semble quelle soit moins intéressante que le parcours correspondant à l'éperon parallèle.
La troisième  ( V. photo  B) concerne le monolithe lui-même, au lieu d'escalader son versant nord on passe dans son versant Sud et l'on grimpe dans une dalle très raide ( prises solides mais petites et rares ) en obliquant sur la fin vers la face du vallon. Variante exposée et très aérienne réalisée par H. Barrin, Rouais, Chappe à la fin Septembre1937.   Enfin, G. Rebuffat et H. Joubard, accomplirent en 1939 l'escalade intégrale de l'éperon du Pouce par son taillant, itinéraire que nous décrirons au paragraphe suivant.

  Le  Pouce " Integral " ( photo  A  )
Première par G.Rebuffat, H.Joubard, le 6 Août 1939
Escalade " artificielle difficile"
Escalade artificielle de difficulté courante dans les 1ère et 3ème étapes, plus exposée dans la 5ème étape sous le monolithe.  Escalade libre difficile au début de la l1ère étape, facile dans la seconde, difficile dans la 4ème.

Départ dans le flanc sud de l'éperon du Pouce par des rochers faciles qui mènent à un renfoncement, virer alors à gauche (difficile) et atteindre une niche  de roche brune, d'où l'on s'élève sur pitons le long d'une série de fissures parallèles; dix mètres plus haut virer à gauche.-R1 sur l'arête NW de l'éperon
Suit un court trajet (10m) d'escalade facile dans du mauvais rocher qui amène sur une corniche.-R2
Virer à l'horizontale à droite et après un rétablissement sous un surplomb, attaquer une nouvelle série de fissures où l'on progresse sur pitons; le rocher est médiocre et peu sûr, au bout de 20 mètres on arrive à une grande plateforme.-R3
Grimper droit dans une dalle; virer à droite sur une très mince strate horizontale, puis escalader un bloc décollé; virer encore à droite sur des rochers disloqués, et atteindre l'arête SW de l'éperon que l'on suivra quelques mètres pour atteindre une étroite corniche. - R4
A son extrémité Nord grimper dans une fissure très raide, passer une écaille décollée, puis une zone de rochers disloqués(exposé) on pénètre alors dans le porche du Pouce. - R5
De là on gagne le sommet par les voies précédemment décrites. Une série de variantes ont été trouvées depuis la première.
La principale dans la troisième étape: on monte sur des pitons droit au dessus du relais dans un rocher bien meilleur que dans l'itinéraire Rebuffat; on rejoint un genévrier et l'on termine par une cheminée facile qui arrive à la plateforme du R3.
La seconde dans la 5ème étape où l'on évite le rocher exécrable de la fissure NW en montant droit au dessus du relais le long d'une mince fissure qui atteint le pied Sud du Pouce, ou en passant sur l'arête Sud de l'éperon qui est devenu très facile à ce niveau.

  VII - La Voie Serpentine  ( photo  A et B )
Première par R. Artru, J. Save, en décembre 1936
Escalade " libre difficile" - Encordement 20 mètres
Elle est de difficulté moyenne mais très soutenue; l'extrême diversité de ses passages en ferait une des meilleurs parcours d'école d'escalade de la région

Au sud du Pouce la muraille du Plateau du Cadeiron est absolument verticale et très lisse; elle est limitée au sud-ouest par un éperon arrondi à sa base et de plus en plus mince vers le haut appelé Arête des Chênes. (D Photo A et B)
Plus au sud un profond couloir très embroussaillé, le Couloir des Rochassiers ou Couloir des Chênes sépare cet éperon de l'Arête des Garçons de Café (E Photo A et B) elle- même limite sud du massif du Pouce.
La Voie Serpentine déroule ses méandres  dans le flanc ouest de l'Arête des Chênes en un parcours à peu près symétrique de celui du Pouce. On l'appelle parfois la Voie Save, mais elle est assez mal connue des grimpeurs car le trajet actuel est un produit hybride, fruit de la collaboration de diverses cordées et résumé de différents parcours dont les passages les moins intéressants sont maintenant abandonnés.
L'itinéraire primitif (VIII,  Photo A et B) dû à V. Rostand et J. Save en décembre 1936 remontait l'éperon secondaire le plus près au nord de l'Arête des Chênes, puis en crochet brusque vers le sud contournait cette arête à l'horizontale et finissait par la partie supérieure du Couloir des Rochassiers.
Une rectification lui fut apportée ensuite par Artru et Save qui abandonnèrent le Couloir des Rochassiers et tracèrent à partir de la vire horizontale tout le haut de l'itinéraire actuellement classique dans le flanc ouest de l'Arête.
Enfin ce furent Magol, Forestier et Coudray qui ajoutèrent les 4 premières étapes du bas en commettant une erreur de parcours et en prenant le départ 30 mètres trop à gauche le 5 septembre 1937.

Remonter les pentes chaotiques et embroussaillées droit au dessus de la Grande Aiguille et commencer l'escalade par un éperon secondaire, à 30 mètres au sud de la base du Pouce, la montée est facile sur le taillant. -R1
Virer à droite sur une corniche encombrée d'arbustes puis monter sur une nouvelle corniche parallèle. -R2
Contourner un saillant accusé par une délicate vire aérienne horizontale de 3 à 4 m vers le sud, puis dès que possible monter droit sur une troisième corniche étroite.-R3
Poursuivant vers le sud on redescend facilement sur la 2ème corniche  quelque peu élargie; relais au niveau d'un petit pin.- R4
A son extrémité toute proche une énorme plaque s'est détachée de la muraille formant une belle fissure profonde dans laquelle on s'élève par coincement jusqu'au sommet du bloc.-R5
Par un pas aérien sur la gauche on prend pied sur une 4ème corniche d'abord très étroite à la base d'une grande niche noire et l'on revient vers le nord; on dépasse un renfoncement embroussaillé, on grimpe sur un ressaut et contournant des blocs posés, on continue de virer jusqu'à un replat où la corniche s'interrompt.-R6
Escalader alors sur la droite (sud-ouest) une écaille en surplomb, puis par une montée oblique  on arrive sur un bloc décollé.-R7
Il serait aisé de virer à l'horizontale sur le taillant de l'Arête des Chênes maintenant toute proche et très facile, mais il sera plus élégant de continuer tout droit dans une dalle très raide aux prises nombreuses; bientôt on se rétablit sur un gendarme au sommet de la dite arête.-R8
Un facile trajet horizontal conduit ensuite sur une terrasse au ressaut terminal.-R9
Diverses fissures ou cheminées s'offrent au grimpeur: choisir celle de gauche formée par une plaque détachée tout au bord de la Grande Muraille dont l'escalade est très "style Chamonix" (Save): coincements et ramonage.

VIII - Voie Rostand-Save  ( photo A et B)
Première par : V. Rostand, J.Save,  en décembre 1936
Escalade "libre facile"

Nous indiquerons simplement que cet itinéraire connu aujourd'hui comme variante à la fois de la Serpentine et du Couloir des Rochassiers, emprunte d'abord un éperon intermédiaire entre l'Arête des Chênes et le départ de la Serpentine;
L'escalade est assez facile sur son taillant hérissé de gros blocs disloqués; lorsqu'il se perd dans la muraille, une courte vire sur la corniche à droite, puis une murette raide amènent sur la corniche du relais 4 de la Serpentine. A son extrémité sud monter un peu sous la lame décollée puis virer facilement à droite et descendre un peu dans un bosquet de chênes vers sur l'Arête des Chênes. Un large balcon conduit au Couloir des Rochassiers dans son flanc sud.
On remonte ce couloir au sol croulant et parvenu sous un ressaut en surplomb on escalade la muraille de la rive droite jusqu'à un chêne. Evitant une cheminée raide au dessus du relais par une vire facile sur la droite on pénètre dans un couloir secondaire terreux et bientôt on débouche sur la terrasse voisine au sommet de l'Arête des Chênes; on en sort facilement par une cheminée sur la droite.

IX - Arête des Chênes ( photo A et B)
Première par : peut-être P. Reboul
Escalade "libre facile" - Encordement 20 mètres

Cette voie d'escalade en général très facile est coupée cependant par une cheminée assez délicate dans la 7ème
étape ; le terme "Arête" ne lui convient bien que dans le haut.
Le bas s'évite par la gauche dans le flanc nord. (Photo A).
Début par la remontée facile dune barre peu inclinée jusqu'à une terrasse. - R1
Puis on escalade une courte cheminée étroite.- R2
On contourne la base d'un gros gendarme et l'on passe dans le flanc sud.- R3 (Photo B)
Une série de gradins couverts de végétation et  très commodes amènent dans un bosquet de chênes verts sur une corniche.- R4 et R5
A son extrémité nord escalader en s'aidant des branches un ressaut vertical.- R6
On remonte ensuite par ramonage une cheminée de 16 mètres sur le flanc gauche.- R7
La cheminée continue très facile, mais en passant sur le taillant de l'arête à droite tout aussi facile, on aura une belle vue sur le vallon et l'on débouche sur le gendarme terminal.-R8
A gauche l'arrivée de la Serpentine.
Après un trajet horizontal et la traversée d'une petite terrasse (arrivée de la Voie Rostand-Save) on sort par une cheminée sur la droite.

X - Couloir des Rochassiers  ( photo  B)
Première par : P. Reboul, A. Coudray  probablement en 1936
Escalade "libre facile" - Encordement 15 mètres

Est également connu sous le nom de Couloir des Chênes, car ces arbres sont nombreux sur sa rive droite qui n'est autre que l'Arête des Chênes.
Un premier ressaut facile sous le couloir est suivi d'une terrasse.- R1
Le couloir lui-même débute par une cheminée raide, difficile, bouchée par un bloc en auvent ; si l'on veut s'épargner ses 10 mètres de ramonage on passe par une fissure sur la droite puis on traverse le premier bouquet de chênes.-R2
Au dessus franchir un mur vertical, puis remonter une pente terrasse désagréable.-R3 et R4
Le 3ème ressaut au prime abord impressionnant par son devers, se passera cependant facilement en ramonage avec une mauvaise arrivée dans les broussailles.- R5
Et la montée dans la terre et les "baragnes" continue jusqu'au 4ème ressaut de blocs peu solides parsemés de végétation. On sort du couloir par sa rive gauche sur une terrasse.-R6
De là on termine par une cheminée facile.

XI - Arête des Garçons de Café   ( photo B)
Première par : E. Frendo, G. Tricoire, Leguen  en  1930
Completée dans le bas par H. Barrin, Gispert en 1934
Escalade "libre difficile" - Encordement 20 mètres

Dans le trajet intégral deux obstacles très sérieux se trouvent au bas de l'arête: d'abord et surtout au départ la dalle voisine de la fenêtre dans le flanc ouest et le dièdre lisse de la troisième étape; le reste est vraiment facile.

La Première eut lieu par une torride journée d'été: tout au long de l'escalade les 3 grimpeurs ne parlèrent que de bières fraiches et boissons rafraichissantes, passant en revue tout ce que "garçons de café" ils auraient pu se servir en l'occurrence!
Cette longue arête , plus de 100 mètres de dénivellation et plus de 200 de parcours effectif est la rive droite d'un large couloir d'éboulis qui sépare le Massif du Pouce de celui de la Sirène. Son taillant est très irrégulier, des ressauts infranchissables sans pitons, y alternent avec des segments horizontaux ou peu inclinés.
Le pied est percé de part en part par une grande fenêtre surmontée sur la gauche par une lucarne.
L'escalade de l'arête fut d'abord réussie par Frendo, mais il délaissa le bas et arriva sur le taillant par une facile vire ascendante et une cheminée commode. (XII - Photo B) au niveau du 2ème relais du parcours intégral.
Par la suite Barrin réalisa ce parcours intégral en partant de la fenêtre par le flanc NW; puis ce passage épineux fut à son tour évité par la variante de la lucarne (XIII - Photo B). On y monte encore par le flanc NW, on la traverse et, passant dans le flanc SE on escalade le bord sud de l'ouverture une courte cheminée assez facile et quelques gradins en vire sur la gauche qui amènent au premier relais.
 Nous décrirons ici le parcours intégral. Le taillant du premier ressaut est impraticable en escalade libre.

Monter à la fenêtre par le flanc NW; sur le bord sud de l'ouverture escalader un surplomb de rocher spongieux et se rétablir au dessus sur un minuscule replat (bonnes prises hautes). Par un pas à droite atteindre une courte fissure en gouttière verticale et s'y élever jusqu'au taillant tout proche.-R1
Passer dans le flanc sud-est et grimper dans un mur raide de rochers disloqués; on débouche sur une banquette horizontale.- R2
Arrivée de l'itinéraire Frendo sur la droite ; Escalader quelques gradins, puis l'arête se redresse brusquement; gravir sur la droite du taillant un dièdre rectangle dont le plan droit est glissant; - on se servira pour les mains d'une fissure sur le plan gauche - puis il se redresse et devient plus facile. Plus haut on continue sur le fil de l'arête jusqu'à un replat.-R3
Virer alors à l'horizontale dans le flanc sud-est d'un gendarme percé, enjamber son collet et reprendre le flanc sud-est de l'arête (que l'on ne quittera plus jusqu'au bout ) On s'arrête sur un replat. - R4
Une bonne fissure et quelques gradins amènent sur l'arête maintenant horizontale. - R5
Puis on escalade une très facile cheminée et l'on monte sur une terrasse.-R6
Une pente douce conduit au pied du dernier ressaut.-R7
Il est peu incliné et se franchit par des dalles fissurées facile jusqu'au sommet.- R8
 

 Eperon de la Sirène

L'éperon de la Sirène est remarquable par la pureté des lignes et la sveltesse de son arête centrale dont le taillant presque parfaitement rectiligne sur 90 mètres est mis en valeur et comme souligné, par deux profonds couloirs sur ses deux flancs.
Vers le haut de l'éperon dans son flanc est une grotte carrée attire les regards; c'est par là que fut réussie par Barrin la première ascension du Massif de la Sirène  à Pentecôte 1935. Il avait déjà fait auparavant plusieurs essais infructueux sur le bas de l'arête centrale  qu'il cherchait à gravir par son taillant. Quelques mois plus tard il trouvait le passage du flanc ouest, mais n'arrivait sur l'arête centrale qu'au 3/4 de sa hauteur au niveau de la grotte  qui la perfore de part en part.
Par la suite à Pentecôte 1937 Lieutard reprenait l'attaque de l'arête par sa base et passait sur le pilier d'angle NW rejoignant la voie de Barrin à la grotte. Ce fut la Voie Directe.
Enfin diverses équipes entreprirent de vaincre l'arête centrale tout au long de son taillant. Ce furent Rebuffat et Toto Guérin qui parvinrent à réaliser ce joli parcours en 1941.
Toutes ces escalades  comptent parmi les plus intéressantes du Quartier d'En-Vau et la Voie de Barrin en est devenue la grande classique, à juste titre d'ailleurs car son étape terminale sur le fil de l'arête est de toute beauté. Et c'est en souvenir de l'enchantement de cette escalade que les SansSoucis choisirent son nom évocateur.

Groupe des Sans Soucis: H. Barrin, Brun, Gispert, Figeon, Ville, etc..

                                                 


Vue de la Cheminée de CastelVieil
Cliché Dr. Albert
       L'Eperon de la Sirène
- Photo A

A  Grotte de la Sirène
B   Grotte Ogivale
C   La Tour Ronde
D   Haut de l'Arête Saphir
E    Bas de l'Arête des Garçons de Café


I-    Voie de la Sirène - Barrin
II -Voie de la Sirène - Lieutard
III- Voie de la Sirène Intégrale - Rebuffat
IV-   Couloir de la Sirène
V-    Voie Sans Nom
VI -  Sa Variante de Départ
 

 

 


Vue de la Plage d'En-Vau
Cliché Dr. Albert

       L'Eperon  de la Sirène
- Photo B

A  Grotte de la Sirène
B   Grotte Ogivale
C   Grotte Carrée


II -Voie de la Sirène - Lieutard
III- Voie de la Sirène Intégrale - Rebuffat
IV-   Couloir de la Sirène
V-    Voie Sans Nom

 

 

 

 

I-    Voie de la Sirène  ( photo A )
Première par : Barrin, Marcellin, Brun le 15 Août 1935
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres

Deux étapes difficiles: la 3ème au Pas du Chapeau, la 6ème sur l'arête; tout le reste est relativement commode.
Ainsi que nous l'avons déjà dit la Voie de la Sirène débute dans le flanc ouest de l'éperon. On remonte le couloir d'éboulis jusqu'à une vingtaine de mètres plus haut que la base de l'Arête des Garçons de Café et l'on attaque la muraille par une dalle striée de petites nervures verticales dans laquelle on s'élève en obliquant sur la droite pour atteindre une corniche herbeuse.- R1
A l'extrémité sud de celle-ci escalader une vire ascendante puis des blocs brisés jusqu'à une grosse écaille décollée .- R2
Revenir franchement à gauche et par un pas difficile dans une dalle lisse (le Pas du Chapeau: Barrin y perdit le sien lors de la première) atteindre un petit replat sur lequel on se rétablira malaisément. On peut également monter sur l'écaille et virer plus haut, les pieds sur une mince lèvre rocheuse à hauteur du replat à atteindre; il faudra alors se pencher dans une position incommode pour saisir le rebord d'une petite cheminée, car la dalle à traverser est très raide et lisse et les prises y sont très rares et petites. Cette variante est un délicat passage d'équilibre, en un style tout différent du pas du Chapeau, rude morceau de rétablissement en force; les deux sont l'oeuvre de Barrin à la première et la deuxième de la Voie de la Sirène.
On grimpe ensuite dans une étroite cheminée où la progression est assez exposée (prises douteuses mal disposées) et l'on arrive dans une niche.- R3
On s'élève en opposition dans la cheminée qui la domine et dès que possible on en sort par la gauche (rive est) en escaladant une dalle aux belles prises en direction d'une grande terrasse en pente où l'on pourra prendre pied puis on la remontera vers l'arête.- R4
Contournant un saillant  on pénètre dans un large couloir, on le traverse à l'horizontale dans une dalle assez lisse et l'on s'engage dans une bonne cheminée qui débouche bientôt dans la grotte de la Sirène.- R5
Longer alors une étroite vire sur la droite et l'on atteint enfin le fil de l'arête centrale que l'on suivra jusqu'au sommet en une escalade extraordinairement aérienne, et d'où l'on aura un surprenant coup d'oeil sur la Calanque.
Les premiers mètres faciles amènent à un passage très raide et assez exposé où les prises sont inconfortables. Au-dessus l'escalade redevient assez commode mais le rocher est disloqué et moins sûr; après 15 mètres sur le taillant on vire à droite pour éviter un ressaut surplombant on monte sur un petit bloc (1) branlant en chapeau de gendarme, on gravit des rochers brisés et par une courte fissure à gauche on escalade un gros bloc(2) en porte à faux; un dernier gradin amène à une plateforme.- R6  Les blocs 1 et 2 ont disparu depuis 1945.
On peut aussi arriver là par une traversée facile sur la droite à partir des rochers brisés (moins joli)
Il ne reste plus qu'à escalader de faciles ressauts pour arriver au sommet de l'éperon de la Sirène.

Le retour dans le Vallon se fera sans difficulté par le couloir d'éboulis à l'est de l'éperon à moins que l'on entreprenne la difficile descente de la Voie Sans Nom, dont nous parlerons plus loin à la montée

 

II - Voie Directe de la Sirène ( photo A et B)
Première par :P. Lieutard, Jézéquel, Pentecôte 1937 
Escalade "libre difficile" ou "artificielle peu difficile" - Encordement 25 mètres

Ce classement dans la catégorie artificielle s'impose puisque la dalle de la deuxième étape ne peut-être franchie sans l'aide de 1 ou 2 pitons-prises; si ce passage artificiel est commode il n'est pas moins vrai que la première étape sur le bas de l'arête est plus difficile en escalade libre que le haut de la Voie Barrin. On démarre sur le taillant très raide du pilier d'angle NW de l'éperon où l'on grimpera sur des prises souvent fragiles; Parvenu sous un ressaut surplombant on vire à gauche dans le flanc ouest de l'arête et l'on s'arrête au sommet d'un bloc détaché.
Escalader sur un piton une dalle lisse et revenir sur le taillant par un pas d'équilibre; lorsqu'on l'aura rejoint  dans des blocs disloqués on le remontera jusqu'à une plateforme.- R2
Contourner le flanc sud  d'un gros gendarme par une vire ascendante assez facile.- R3
Puis escalader sans difficultés l'arête jusqu'au sommet du pilier d'angle ; on arrive à l'extrémité supérieure de la grande terrasse en pente du flanc ouest où l'on rejoint la Voie Barrin pour la suivre jusqu'au sommet


III-    Voie de la Sirène "Intégrale"  ( photo A et B)
Première par : Gaston Rebuffat, Toto Guérin  le 30 Mars 1941
Escalade "artificielle difficile" - Encordement 20 - 25 mètres
L'escalade est surtout libre avec quelques courts passages artificiels, le morceau le plus difficile se fait en escalade libre et se situe dans l'étape sur le taillant de l'arête

Attaquer par le milieu de l'arête centrale


Vue de la Cheminée de CastelVieil
Cliché Dr. Albert

Les Arêtes de la Rive Gauche du Vallon
 et de la Calanque d'En-Vau,

 à proximité de la Plage

A  Plage d'EnVau
B   Petite Aiguille
C   Eperon de la Sirène
D  Tour Ronde
E  Arête du Peigne
F  Baume d'En-Vau
 G  Plateau du Cadeiron
H  Amorce de la descente du Traçé Noir
I  Falaise de Canaille


I -Voie de la Tour Ronde
II- Voie de l'Arête Saphir

 

 

 

 

Les Escalades de la Rive Droite

La Rive Droite de cette partie du Vallon est beaucoup moins riche de voies d'escalade que la Rive Gauche correspondante.
Un seul groupe important, celui du Couloir des Marseillais est encadré au nord par l'Arête Rostand-Joubard et au sud par le Passage des Secouristes.
Nous ne reparlerons pas de la Cheminée de CastelVieil, ni des Petites Escalades dejà décrites plus haut dans les voies d'accès d'En-Vau, et nous ne citerons que pour mémoire la Voie en "T".

 


Vue du haut de l'Arête des Garçons de Café
Cliché Dr. Albert
 La Rive Droite du Vallon d'En-Vau
- Photo A

A  Sommet de l'Eperon de la Sirène
B,B,B,   Traçé Rouge du Pont Naturel
C   Cime du Plateau de CastelVieil


I-    Voie Joubard
II -Voie Rostand
III- Couloir des Marseillais
IV-   Voie Save
V-    Voie Sans Soucis
VI -  Sa Variante
VII-  Arête des Sans Soucis
IX-  Passage des Secouristes

 

 


Vue du Plateau de Cadeiron - Cliché Dr. Albert

       La Rive Droite du Vallon d'En-Vau
aux environs du Couloir des Marseillais
- Photo B

A  Petite Aiguille
  Bas de l'Arête Saphir
C   Plage d'En-Vau
D   Cime du Plateau de CastelVieil

 

I-    Voie Joubard
II -Voie Rostand
III- Traçé Bleu du Couloir des Marseillais
IV-   Voie Save
VII-  Arête des Sans Soucis
VIII- Voie en "T"
IX-  Passage des Secouristes

 

 

 

 

 

Arête Rostand-Joubard

Cette Arête gravie en deux parcours parallèles descend de la Cime de Castelvieil face à l'arête de la Sirène. Quoique parallèle à un profond couloir embroussaillé au nord, elle n'est bien marquée que dans le bas où son taillant est d'ailleurs infranchissable ; dans le haut on peut choisir entre plusieurs passages plus où moins faciles.

 

I - Voie Joubard ( photo A et B du Couloir des Marseillais)
Première par : H. Joubard, Gabriel au printemps 1940
Escalade "libre difficile"  - Encordement 25 mètres

Le passage-clé se trouve dans la traversée de dalle de la 3me étape : le reste du parcours est très inégal, avec cependant quelques jolis passages. Démarrer dans le flanc gauche de l'arête à proximité du tracé rouge: on escalade une cheminée embroussaillée qui débouche sur une terrasse d'éboulis.  R.1
Monter vers la droite sur un minuscule gendarme à la base d'une grosse fissure.  R.2
Gagner alors le taillant de l'arête, par une traversée horizontale de dalle lisse sur des prises espacées et mal apparentes ( exposé) et grimper jusqu'à un replat de l'arête.  R. 3
Suivre ce taillant jusqu'à une terrasse. R. 4
Deux gendarmes sont plaqués près de la muraille, franchir la brèche entre leur sommet puis descendre à leurs collets. R. 5
Continuer sur le fil de l'arête ( raide mais bonnes prises) jusqu'à une niche dans son flanc gauche. R.6-
Revenir sur le taillant et monter vers une deuxième niche coiffée par un toit en auvent. R. 7
Escalader tout droit ce toit ( prise très haute) puis l'arête d'un petit gendarme.  R.8 -
Suivre toujours le fil de l'arête, sur la droite plateforme herbeuse. R. 9 -
L'arête s'infléchit à gauche et se termine par un gendarme.  R. 10 -
De là, par des dalles faciles, on atteint la Cime du Plateau de Castelveil.

 II /   Voie  Rostand
  Première par :V.Rostand, Ch.Bayet en Juin 1935
 Escalade " libre facile"- Encordement: 20 mètres
Ce parcours plus vieux de 4 ans que celui de Joubard, lui est parallèle sur le coté gauche de l'arête; il est plus facile, il est possible, mais sans certitude, qu'il ait été déjà gravi vers 1930 par Prudhomme

Monter par la même cheminée embroussaillée jusqu'à la terrasse d'éboulis. R. 1 -
Continuer sur la gauche par une cheminée raide et une série de gradins .R. 2 -
Franchir un petit mur à droite et monter sur une grande terrasse. R.3
Escalader la brèche entre les sommets des deux gendarmes plaqués à la muraille. R. 4-
Grimper ensuite à quelques mètres à gauche de l'arête dans une longue cheminée facile. R.5 sur une plateforme.
Continuer l'escalade de cette cheminée qui finit sur une terrasse boisée.  R.6-
Toujours à gauche du taillant gravir une nouvelle cheminée étroite qui s'évase un peu plus haut en "Y "et surplombe; on en sort par sa branche droite sur une terrasse embroussaillée à droite de l'arête.-R. 7-
On croise la voie Joubard. On termine par des dalles redressées faciles. R. 8 -
 et on arrive sur la cime de Castelviel.

III /   Couloir des  Marseillais   (photo  B)
  Première par :L. David E. Guèry en Février 1914
 Escalade " libre facile"- Encordement: 20 mètres

Ce vaste et profond couloir, parcouru par le tracé bleu- Puits de Cancel- Plateau de Puget- Petites Escalades-Cheminée de Castel viel- Plage d'en Vau,  s'ouvre face à la Tour Ronde
( entre la Sirène et la Petite Aiguille) et déverse dans le vallon un volumineux cône d'éboulis. Il est surtout utilisé par les excurssionistes venus à En-Vau par le tracé bleu et qui terminent leur promenade par l'agréable descente en rappel de ses 4 ressauts; ( 10 m. pour les 2 premiers, 17-18 m. pour les 2 derniers.) formés par des accumulations de blocs empilés dans les étranglements de ses parois. 
Tout comme à la cheminée de Castelviel, l'usure de la roche par des souliers ferrés, complique maintenant l'escalade à la montée car les murailles sont devenues polies et glissantes là où le ramonage s'accomoderait au contraire de surfaces rugueuses et adhérentes. De plus les chutes de pierres sont à peu près inévitables...
Dès que l'on pénètre dans le couloir - à la montée- on arrive au pied du premier ressaut; ramoner jusqu'à hauteur des blocs coincés et les escalader par la droite. Relais sur la gauche assuré à un arbre. -R.1-
Remonter le thalweg jusqu'au 2eme ressaut tout proche. -R.2 -
Une nouvelle séance de ramonage amène dans une niche sous un bloc en surplomb; on le contourne aisément et l'on rejoint la pente caillouteuse du couloir. - R.3 -
Continuer dans le thalweg jusqu'au 3me ressaut beaucoup plus modeste; on le passe soit par la dalle de droite, soit par une fissure à gauche.- R.4 -
Le couloir s'épanouit maintenant dans une combe embroussaillée; continuer par la droite jusqu'à une énorme dalle coincée " la boite aux lettres " ; on la franchit aussi bien par la droite que par la gauche.- R.5 -
De là, la piste du tracé bleu conduira à la Cime de Castelviel.

 IV /   Voie Save  (Photo A & B)
  Première par :J. Save, Regis Artru, début 1937  
Escalade " libre difficile"- Encordement: 20 mètres

Les principales difficultés se situent dans les étapes suivantes: 3ème fissure oblique, 4ème cheminée ouverte, 5ème dièdre vertical, 7ème arête raide et délitée.

Elle s'élève le long de l'arête rive gauche du Couloir des Marseillais, mais n'en suit le taillant que dans le haut. Elle débute dans le couloir par son premier ressaut, monte en écharpe dans le flanc sud de l'arête, passe dans son flanc nord sous un ressaut vertical de 40m. couronné par un gendarme pour rejoindre le taillant au collet de ce dernier et le suivre jusqu'à la cime de Castelviel.
Elle est aussi connue sous le nom de Voie du Pin d'En-Vau, car vu du chemin au pied du Couloir des Marseillais, le dernier ressaut est coiffé par un grand pin bien détaché sur le ciel.

Escalader les gros blocs empilés du premier ressaut du Couloir des Marseillais- R.1 -
Gagner la muraille de la rive gauche en traversant des broussailles et remonter une cheminée-fissure facile qui aboutit à un replat du taillant de l'arête. -R.2 -
Grimper alors dans une fissure oblique parallèle au taillant qui coupe en biais une dalle raide mais de bon rocher; on y progresse par coincement du pied et du bras droit et l'on arrive sur une plateforme.- R.3 -
Passer dans le flanc nord où l'on escalade une cheminée très ouverte qui finit dans une petite grotte; monter jusqu'à un balcon qui barre son entrée.  -R. 4-
Virer alors à droite dans des chênes-verts  vers la base d'une deuxième cheminée; elle débute par un dièdre vertical à petites prises qu'il faut passer en opposition ( difficile ) puis elle se resserre et devient meilleure et finit dans une pente herbeuse. - R.5
De là monter au grand gendarme de l'arête . -R.6 -
Escalader le taillant face au gendarme ( rocher délité difficile) pendant une dizaine de mètres, puis virer dans le flanc nord pour remonter sur le taillant maintenant horizontal.-R.7
Gravir une courte fissure occupée par un genévrier mort, puis des gradins faciles, on arrive au sommet de l'arête, à proximité du grand pin. - R.8 -
Après un trajet horizontal, on descend par une bonne cheminée du flanc nord et l'on réjouit à un collet la piste du tracé bleu du Couloir des Marseillais.

V -  Voie des Sans Soucis  ( photo  A  )
Première par : J. Gispert, F. Ville, Ch. Figon le 5 JUin 1933
Escalade " libre difficile" - Encordement 20 mètres

Deux obstacles majeurs: les fissures de la 5ème et 6ème étapes, le reste est assez moyen.
Les Sans Soucis: : groupe de grimpeurs composé de Barrin, Brun, Gispert, Figon, Ville, etc.....

Cet itinéraire est presque symétrique de la Voie Save par rapport au couloir des Marseillais dont il gravit en partie l'arête rive droite. Il débute dans la muraille du Couloir, escalade l'arête au dessus d'une grande fenêtre qui la perfore de part en part, l'abandonne sous un surplomb noir et après avoir traversé un profond couloir secondaire, continue vers l'est dans la muraille de Castelviel.
Départ à l'entrée du couloir où par une montée oblique on s'élève vers le fil de l'arête échancré par un replat.-R.1-
Revenir dans la muraille du couloir par une traversée oblique de dalle fissurée, grimper sur une petite plateforme herbeuse, puis rejoindre le taillant et le suivre jusqu'à une nouvelle plateforme.-R.2-
On continue sur le fil de l'arête où le rocher est fragmenté et peu solide et passant au dessus de la fenêtre on arrive sous un surplomb noir. relais derrière une écaille encastrée. -R.3
Virer à gauche à l'horizontale dans un couloir embroussaillé et passer dans la muraille de sa rive droite où l'on remontera une fissure qui conduira à une plateforme. - R.4-
Escalader alors une deuxième fissure parallèle au fond du couloir d'abord facile, puis dénuée de prises mais de bon rocher; ; elle est assez semblable  à celle de la 3me étape de la Voie Save, quoique moins raide, et sera gravie par coincement du bras et du pied gauches; on débouche sur une nouvelle plateforme ( chêne vert ) -R. 5 -
Cette fissure, style Mummery, peut s'éviter par une traversée  à droite de sa base à hauteur d'un genévrier, puis une cheminée surplombante conduira au 5me relais.
Au dessus du relais s'élève une nouvelle fissure de 4 à 5 m. aussi raide et lisse que la précédente mais moins profonde. Elle fut franchie, lors des premières escalades, grâce à une racine-prise fragile qui ne résista pas longtemps et dût être remplacée dès 1934 par une broche en fer. Après avoir surmonté ce passage délicat et exposé, on atteint une corniche couverte de baragnes. - R.6-
Cette étape scabreuse peut, parait-il, comme la précédente être contournée par la variante dite du G.H.M. sur la droite mais ce serait aussi difficile!!!  Traverser vers la gauche un maquis épineux et grimper droit dans une courte dalle (écaille coincée).- R.7 -
Une série de gradins faciles conduit ensuite sur le plateau de Castelviel.
Toute la partie difficile de la Voie des Sans Soucis peut être évitée à partir de la plateforme de son 4ème relais par une séries de corniches et de cheminées ( VI, photo  A ) montant en gradins plus à l'est ; cette variante beaucoup plus facile et moins intéressante serait due à
H. Rolland a une époque non précisée.
VII - L'Arête des Sans Soucis  ( photo  A et B )
Première par : Gaston Rebuffat et Toto Guérin le 27 Mai 1940
Escalade " artificielle  difficile" - Encordement 25 mètres

Un seul passage impossible sans l'aide de pitons - la sortie par le toit de la niche en auvent de la 4me étape nous oblige à classer dans la catégorie artificielle cette fort belle voie par ailleurs entièrement libre
L'Arête des Sans Soucis forme la rive droite du Couloir des Marseillais; elle est bordée au sud-est par un autre couloir parallèle presque aussi profond. Tout comme l'arête rive-gauche et à la même hauteur, elle se termine par un gros piton rocheux isolé. Enfin elle est percée dans son milieu d'une grande fenêtre. L'itinéraire que nous allons décrire suit son taillant de bout en bout, sauf dans le bas où il s'en écarte légèrement.
Attaquer dans le flanc droit par un dièdre qui s'élargit après 5 à 6 m. Escalader alors une dalle fissurée en s'aidant d'une grosse écaille. - R. 1
Gravir ensuite dans son milieu la dalle convexe du fil de l'arête. - R.2
Continuer par les rochers faciles de la voie normale jusqu'à une niche en auvent à hauteur du surplomb noir.- R.3
Monter dans la niche et franchir son toit par la droite; revenir aussitôt sur le taillant dans une dalle qui aboutit à une state horizontale. - R.4
Des rochers faciles conduisent au pied d'un gendarme, on s'élève jusqu'à son sommet en opposition contre la paroi voisine. - R.5
Continuer par une traversée fortement ascendante sur la droite; revenir sur le taillant dans une dalle aux prises arrondies, gravir un dernier et court ressaut le long d'une fissure profonde.

  VIII -  Voie en "T"  ( Photo   B )

Il s'agit d'un tronçon d'arête au bout du chemin, face à la Petite Aiguille - oeuvre de Joubard; nous ne pouvons expliquer l'origine de ce nom pour le moins imprévu, et nous laissons au lecteur le soin d'exercer sa sagacité pour trouver comment on peut exécuter et surtout terminer un parcours en forme de "T" !!!

  IX - Passage des Secouristes  ( Photo  A et B )
Première par : P. Reboul, M Haudiquet le 22 Septembre 1929
Escalade " libre facile" - Encordement 15 mètres

Est également connu sous le nom de Voie R. H., initiales des noms des deux premiers?  beaucoup de grimpeurs considèrent cet itinéraire comme le plus commode et le plus rapide pour monter de la Plage à Castelviel.
Dans la rive droite del a calanque une corniche bien visible à une cinquantaine de mètres de hauteur le long d'une ligne de stratification de Castelviel.  Elle se termine contre une arête à peu près en face de la Sirène après un long parcours montant en pente douce de l'est à l'ouest.   Rejoindre cette corniche en escaladant les pentes fourrées au dessus de la plage et la suivre jusqu'à son extrémité montante à l'ouest.
Là commence l'escalade proprement dite: Escalader une courte cheminée dans le flanc d'une arête saillante, prendre pied sur un éboulis embroussaillé et monter sur une corniche que l'on suivra en revenant  vers le taillant de l'arête précitée. - R.1
Contourner le saillant, passer dans le flanc ouest et par une corniche ascendante gagner une brèche. - R.2
Descendre légèrement et vers la droite s'engager dans une cheminée un peu plus haut on se hissera sur un gros bloc. -R3
Au dessus grimper dans une fissure très courte et s'élever jusqu'à une plateforme inclinée. -
R.4
Par une marche de flanc vers la droite, atteindre un pin puis une corniche. - R.5
A son extrémité ouest franchir une dalle raide dominée par un chêne et monter sur une plateforme. -R.6-
On rejoint là la fin de la voie des Sans Soucis.-  Par la gauche gagner un replat en passant au dessus du chêne et terminer par des gradins faciles.
 

 

TROISIEME SECTEUR
 


 

La Calanque d'EnVau
 

Vue du haut de la Falaise de l'Oule
à la sortie du Trou du Serpent

                                       

Au dernier plan:
les FALAISES DE  CANAILLE

Au premier plan:
l'Arête du BELVEDERE D'EN VAU

 

Cliché: Dr. Albert

Les Escalades de la Rive droite


 

La Falaise, rive droite de la Calanque d'EnVau
au dessus de la plage
Cliché: Dr. Albert

                 Photo B

A   Débarcadère de la Plage
      d'En Vau
B    Plateau de CastelVieil



I  -  Passage des Secouristes
II - Couloir de Gonfaron
III- Voie de la Passerelle
IV- Voie du Gros
V- Voie du Grand Rappel
 

 

 

Dans la haute falaise de CastelVieil, rive droite de la Calanque d'En-Vau nous aurons à décrire plusieurs itinéraires longs et difficiles: le Couloir de Gonfaron, la Voie du Débarcadère de la Passerelle et la voie du Gros, la Promenade du Grand rappel et la petite voie de l'Arche.

  I- Passage des Secouristes 
Déjà  décrit au IX des Escalades de la Rive Droite du Vallon d'En-Vau.

II - Couloir de Gonfaron  
Première par : CH. Huguet, Barbier, Quinquii, Eche en 1929
Escalade " libre  difficile" - Encordement 20mètres

Trois ressauts verticaux sont très difficiles, plus particulièrement le dernier; la partie moyenne du couloir est glissante parce que très pentue et fortement embroussaillée; c'est un véritable roncier.
 Le rapprochement est facile à faire entre les ânes qui volèrent ou risquèrent de voler dans ce couloir de Gonfaron.(cfr. Maurin des Maures de J. Aicard) et les Deux Anes qui opérèrent vers la même époque dans la Face Sud du Rocher de St. Michel à Marseilleveyre.   Et c'est en ces termes élogieux :" il fallait être des ânes pour risquer pareille aventure" que l'on encourageait avant 1930 les grimpeurs qui venaient de réussir ces exploits remarquables pour l'époque.
 Le Couloir de Gonfaron descend en droite ligne du Plateau de Castelviel jusqu'à la passerelle du Débarcadère.
 Une première partie haute de 6Om. est très facile dans les pentes boisées jusqu'à la grande corniche montante dont nous avons déjà parlé à propos du Passage des Secouristes. - R.1
 Attaquer alors le premier ressaut par un ramonage laborieux en direction d'un bloc sur la gauche. - R.2 -
 Remonter ensuite le fond du couloir désagréablement embroussaillé et pentu jusqu'au 2ème ressaut. - R.3
 On le franchi par ramonage, puis en opposition à l'extérieur pour dépasser un bloc
surplombant.- R.4 -
La pente est beaucoup moins forte au dessus mais la végétation gêne de nouveau la montée sous le dernier ressaut; on le gravira encore par ramonage et l'on se rétablira très difficilement sur la cuvette lisse de son extrémité supérieure. Une variante permet d'éviter ce dur passage en quittant le couloir par sa rive gauche au 4ème relais et en remontant une facile cheminée parallèle.

III - Voie de la Passerelle du Débarcadère 
Première par : Ch. Magol, R.Duchier le 21 Août 1938
Escalade " libre difficile" - Encordement 20 mètres

Elle monte  droit au dessus de l'extrémité du Débarcadère, le long de l'éperon rive droite du Couloir de Gonfaron. On commencera l'escalade dans un dièdre sur la droite de l'(arête et l'on monte vers un replat du taillant.- R.1-
Au dessus on s'élève dans une dalle délitée,  puis le long d'une fissure qui conduira à une niche. -R.2 -
La pente de l'éperon s'atténue rapidement et l'on arrive sur une plateforme. - R.3 -
Suivre toujours le taillant maintenant horizontal jusqu'à une corniche montante  gagner la base d'une longue cheminée ouverte sur l'arête rive droite du Couloir de Gonfaron.- R. 4
On monte dans un arbre, puis par ramonage on grimpe jusqu'à une étroite vire herbeuse; on abandonne alors le fond de la cheminée et l'on s'élève le long d'une fissure difficile de son plan gauche jusqu'è un replat. - R.5
Continuer tout droit et remonter une nouvelle fissure très raide et délitée qui débouche sur une pente embroussaillée. - R6
 La cheminée s'élargit progressivement en vaste couloir, on continue par des rochers fissurés très raides dans le plan droit et l'on s'arrête sur une petite plateforme. - R.7
 Une variante de G. Clot due à une erreur de parcours relie à droite le 5ème et le 7ème relais est sans intérêt)  Escalader une profonde cheminée jusqu'à un surplomb sous lequel on virera à gauche (est) vers des blocs disloqués. - R.8 -     Terminer par une dalle en gradins sur la gauche.

IV - Voie du Gros 
Première par : V. Busson, H. Rolland en septembre 1942
Escalade " artificielle  difficile" - Encordement 20 mètres
"Riquet" Rolland était le "gros " de l'équipe


L'escalade débute au niveau de la corniche montante, à 40 mètres à l'est de la rive droite du couloir de Gonfaron.    On arrivera au départ très aisément, partant de la passerelle, en montant dans les pentes boisées à l'aplomb d'un énorme surplomb de roche sombre en auvent..
 La corniche atteinte on la descendra un peu à l'est vers un couloir cheminée.
Démarrer dans une cheminée fissure de sa rive gauche relativement facile, puis s'élever obliquement vers l'ouest sur des gradins herbeux. - R. 1 -
Poursuivre l'ascension tout droit jusqu'à une plateforme. - R.2
On entame alors une traversée sur pitons en obliquant de nouveau vers l'ouest dans une dalle en direction d'une plateforme au dessus du surplomb en auvent. - R3
 Par la gauche on gagne assez facilement une grande terrasse.- R.4
 A son extrémité ouest escalader une fissure qui conduira à un renfoncement boisé.- R.5 -
Passer un ressaut vertical et terminer facilement par le flanc de l'éperon rive droite du Couloir de Gonfaron.


 

La Falaise de CastelVieil
dans la partie médiane de la Calanque d'En Vau
Cliché: Dr. Albert

 

                 Photo B

A & B   Grottes - Couloir du Crocodile
C    Corniche du Grand Rappel
D  Grand Rappel
E   Calanque d'En Vau
F   Plateau de CastelVieil





V- Voie du Grand Rappel
VI - Voie de la Falaise
III- Voie de la Calanque
IV- Voie Si.Ray

 

 

V- Le Grand Rappel
Première par : L. Garric, L. Lisbonne le 3 Juin 1923
Escalade " libre facile" - Rappel de 25 mètres

C'est un chemin d'accès facile à la partie médiane du Plateau de Castelviel. Il rejoint la corniche montante par les pentes boisées à l'E st de l'éperon de la passerelle et la suit vers le levant - on contourne un éperon saillant, on traverse  un  profond couloir et petit à petit on se rapproche de la mer; bientôt la corniche cesse d'être praticable. On pose alors le rappel sur un pilier rocheux et l'on rejoint le rivage pour longer et remonter sur une pointe où l'on trouvera une piste d'éboulis qui conduira sans difficulté sur le plateau.

  VI - Voie de la Falaise
Première par : J. Save, Moyrand en été 1941
Escalade " artificielle  difficile" - Encordement 25 mètres (Renseignements de J. Save)

Elle atteint le plateau de CastelVieil à environ 150 mètres à l'Est de la plage par la rive droite d'un très profond couloir où 2 grottes superposées sont très caractéristiques. On arrivera au départ par la Corniche du Grand Rappel et l'on commencera l'escalade en remontant au-dessus d'un arbre une fissure-dièdre peu commode de 20 mètres jusqu'à une vire. -R1 et R2-
Traverser alors sur la droite tout d'abord en descente difficile, puis en remontée en direction de petits gendarmes bien marqués.-R3-
Monter ensuite (facile) vers une terrasse d'éboulis embroussaillée qui domine la grotte supérieure du couloir.-R4-
Passer tout droit un ressaut fissuré très raide et très difficile qui aboutit sur un grand éboulis.-R5-
Terminer par des cheminées faciles.

 VII - Voie de l'Arche
Première par : M. Ramond, M. Roubaud, F. Viret le 17 Juillet 1937
Escalade " libre facile" - Encordement 20 mètres (Renseignements de Ramond)

Une  petite arche est visible de la plage au pied d'une arête à mi-hauteur de la falaise de la rive droite, à 300 mètres environ du fond de la Calanque. On arrive au départ par des pistes descendues depuis l'extrémité de la Presqu'ile de CastelVieil.
Escalader l'arête au dessus de l'arche. Grimper droit dans une dalle jusqu'à une corniche que l'on suit sur la droite (délicat); elle se termine dans un long dièdre que l'on doit escalader jusqu'au sommet de l'arête sur le plateau de CastelVieil

Les Escalades de la Rive Gauche

Nous signalerons à titre documentaire l'Arête du Peigne, petit ressaut aigu situé au sommet de la Falaise entre la Baume d'En Vau et le Plateau de Cadeiron, à proximité et à l'est du tracé noir de la Calanque de Port Pin; escalade sans intérêt faite un jour de désoeuvrement en 1937 (Voir photo de la Rive Gauche de la Calanque).

Le Doigt de Dieu

Cette lame de rocher acéré érige sa crête élégante à 80 mètres au dessus de la mer et à 250 mètres de la Plage d'où elle est bien visible crûment découpée sur le ciel.
Elle est également connue sous les noms d'Aiguille de l'Aigle et Demoiselle d'En Vau.
De la plage on ira au Doigt de Dieu en remontant jusqu'à la Baume d'En Vau le tracé noir de Port Pin, puis en suivant une piste qui s'en détache vers l'Est serpentant dans les pinèdes.
Cette piste (A, photo B) atteint bientôt le couloir descendu du Collet de l'Aiguille. Le propriétaire de ces lieux escarpés y a disposé des échelles rustiques pour faciliter le trajet entre son bungalow du Plateau de Cadeiron et la Calanque.

Du Plateau de Cadeiron, traverser un enclos (autorisation à demander) et descendre droit vers le Doigt par un sentier en lacet (B, photo B). A proximité de l'Aiguille une barre rocheuse est franchie par une échelle (C, photo B).
Dans ce site pittoresque le Doigt de Dieu est comme enseveli dans la masse de verdure des pins qui  le pressent de toutes parts (dévastés en Septembre 1948 par un ouragan de levant).
Il est orienté Est-Ouest dans le sens de sa longueur et s'il n'a que des dimensions modestes, 15m à partir du collet de la Face Nord et 22m dans sa Face Sud, il est cependant l'une des plus difficilement accessibles des aiguilles de la région. Qu'on en juge par l'histoire de ses trois voies d'escalade.

Le 8 Août 1926, la première ascension est réussie par C. Studer qui s'aide d'un lancer de corde sur le sommet à partir du Collet de la Face Nord.
Cette escalade est répétée par A. Couttet de Chamonix et trois Suisses quelque temps plus tard de la même manière.
En 1934 le 2 septembre, P. Robert aidé d'Israel, parvient à lancer une corde sur un béquillon de rocher à la base d'un replat de la face Nord dans le milieu de la paroi. Il installe une tyrolienne sur un pin en face, puis atteint le sommet par la fissure en coup de sabre, maintenant classique.
Le béquillon devait être bien fragile, car il céda peu après.
Le 21 Juin 1936, J. Save et R. Artru attaquaient en traction directe sur pitons la base surplombante de la Face Nord qui avait été un obstacle infranchissable pour ses devanciers, et terminaient leur escalade par le trajet Robert.
Pendant ce temps, H. Barrin, Haudiquet et Reboul essayaient sans succès de gravir l'Arête Ouest, car il ne purent aller plus loin aue le surplomb percé où, les premiers, ils avaient placé un  anneau de corde; puis Barrin faisait 6 ou 7 tentatives dans la face Sud  mais échouait encore à la base d'une fissure sous le sommet.
Les tentatives de Barrin furent finalement menées à bien pour l'Arête Ouest par Magol-Chauvet en 1937, et par Joubard pour la Face Sud en 1939.


vu du Plateau de Cadeiron au début de la descente du traçé noir
Cliché à contre-jour: Dr. Albert

       Le Doigt de Dieu
                Photo A

A   Piste venant de la Plage
 

I  - Voie de la Face Nord
II -Voie de l'Arête Ouest
 

 

 


vu du Plateau de CastelVieil
Cliché : Dr. Albert

       Le Doigt de Dieu
                Photo B

A:   Piste venant de la Plage
B:   Sentier descendant du Plateau de Cadeiron
C:    Echelle
D:   Doigt de Dieu
E:   Calanque d'En-Vau
 


II -Voie de l'Arête Ouest
III - Voie de la Face Sud

 

 

  I - Voie de la face Nord ( Photo  A )
Première par : J. Save, R. Artru le 21 Juin 1936
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 10 mètres

C'est la brièveté de cet itinéraire qui nous le fait classer ainsi, car si l'on veut bien se contenter de 2 pitons de "traction" dans l'étape du bas, on sera contraint de s'y livrer à une gymnastique peu ordinaire et la deuxième étape en escalade libre n'est pas précisément commode du fait de sa raideur.
Départ au collet, monter sur pitons dans la muraille surplombante en obliquant légèrement à droite jusqu'à un replat inconfortable. - Relais -
Gravir une belle dalle absolument verticale (bonne prises) puis suivre une grosse fissure qui fend le sommet en coup de sabre.

  II - Voie de l'Arête Ouest ( Photo  A et B )
Première par :Ch. Magol, V. Chauvet le 16 Mai 1937
Escalade " libre difficile"

Même remarque que pour la voie de la face Nord, car la dalle entre le premier et le second relais  et le passage du surplomb percé appartiennent nettement à l'escalade libre très difficile.
Du collet descendre en contournant l'arête Est sur une terrasse en contrebas, on longera le pied de l'Aiguille et l'on gagnera l'arête Ouest en montant sur des blocs en gradins.
Escalader alors dans le flanc sud de l'arête une dalle très raide aux belles prises au dessus de laquelle on atteint une anfractuosité creusée dans le taillant derrière un gendarme conique. -R1-
On peut également arriver là par une cheminée dans la Face Nord. Eviter un gros surplomb en gravissant encore dans le flanc sud une dalle fissurée difficile, puis on se rétablit sur un replat de l'arête.- R2-
Au dessus un nouveau surplomb de rocher délité est pratiquement infranchissable. Dans la Face Nord, à hauteur de relais on aperçoit tout proche un surplomb percé; on le rejoint par une traversée de dalle assez lisse, on le contourne puis on se hisse péniblement dans une large fissure, mais elle est très vite barrée par un bombement. Virer alors à droite en repassant au dessus du surplomb percé et revenir sur l'arête pour terminer soit par une vire ascendante dans la Face Sud, soit par un taillant dangereusement disloqué.

  III - Voie de la Face Sud  ( Photo   B )
Première par : H. Joubard, Ch. Bayet, Toto Guérin le 14 Mai 1939
Escalade " artificielle peu difficile" ou "libre très difficile" - Encordement 15 mètres

Cet itinéraire suit dans le bas de la Face Sud, celui de l'Arête Ouest jusqu'à son deuxième relais.
Il s'en écarte ensuite par une traversée de dalle horizontale pour rejoindre vers l'Est une grosse fissure; quelques mètres sur pitons (ou en libre) et l'on atteint les gradins du sommet.
La descente se fera indifféremment par la Face Nord ou la Face Sud à l'aide d'un rappel posé sur un bloc posé au milieu de la crête faîtière, ou plus surement par l'Arête Est à l'aide d'un rappel posé sur un solide genévrier.

              


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A la mémoire de mes parents qui ont passé le meilleur de leurs vies dans le massif des Calanques

Georges Albert  1903-1991

Gisèle Albert  1919-2009

 

Sorti en 2012, ce livre rend hommage à celui qui fit le premier l'escalade des Falaises Soubeyrannes en 1952.
Nous sommes très honorés et remercions vivement les auteurs.

 

 

 

   

 

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