par le Dr. G. Albert
Membre de la Section du Var et de Haute Provence du C.A.F
Généralités
Du Cap Croisette à la Baie de Cassis, sur une longueur à vol d'oiseau de plus de 4 lieues, les massifs de calcaire de Marseilleveyre, des Escamponnets, du Mont Puget poussent dans la mer leurs falaises et leur promontoires à pic, véritables remparts dont les Caps Sormiou, Morgiou et la Presqu'ile de CastelVieil sont les bastions les plus avancés et l'Ile de Riou la sentinelle.
Point de plages, sauf au fin fond des calanques qui font brèche dans la muraille :
Sormiou large et verdoyante
Morgiou plus sauvage habitée seulement par quelques pêcheurs au delà de laquelle c'est l'absolu désert
Sugitton, puis de simples échancrures de falaises jusqu'à En-Vau la fantastique
Port Pin moins escarpée
et la dernière, le long bras dissimulé dans les
pinèdes de Port Miou
Il est impossible de saisir les détails de cette terre
tourmentée sans la venir explorer à fond. Or les sentiers y sont rudes
souvent, plusieurs points du bord de mer sont inaccessibles au simple
piéton, mais que de belles escalades à tenter et quelle sauvagerie dans
le paysage ou la blancheur du roc éclate sur le vert des pins et le bleu
sombre du ciel et des flots
(extrait de l'annuaire de la section de Provence du C.A.F. 1902)
Tel est lyriquement décrit le Pays des Calanques au bord de la mer latine.
D'innombrables voies d'escalade y ont été découvertes -* nous en décrirons 337, où le rochassier trouvera toute la gamme des possibilités imaginables.
Avec cela peu de marche d'approche, une température toujours clémente, pas de menace imprévisible de mauvais temps dangereux, le spectre des bivouacs écarté.
C'est le royaume du calcaire blanc. "la Côte de Marbre".. le vrai paradis des grimpeurs.
* D'autres voies d'escalade furent ouvertes pendant les 3 années que dura la rédaction de ce volume (1941-1942-1943) et dont nous reparlerons dans un autre ouvrage, sinon notre travail eût subi le sort de la tapisserie de Pénélope et n'aurait jamais pu être terminé.
La varappe y est généralement plus subtile que dans le granit. dans les passages épineux, on ne peut que rarement utiliser la tactile brutale de l'attaque en force. On est alors contraint de ruser avec la roche en travaillant sur le bout des doigts et en surveillant constamment la solidité des prises.
De plus à l'inverse du granit ou de la protogine, les murailles de calcaire des Calanques sont très souvent fissurées dans tous les sens, et permettent de trouver, par l'emploi de pitons, la clé des problèmes, insolubles par des moyens naturels. D'où l'apparition de cette escalade artificielle qui devait connaître si vite un essor déconcertant.
L'escalade dans les Calanques demande un entrainement tout différent de ce que l'on est accoutumé de pratiquer dans les Alpes, aussi la Côte de Marbre n'est plus seulement une région d'école où les grimpeurs locaux entretiennent leurs forces en vue des campagnes d'alpinisme d'été. Elle est devenu un centre d'escalade autonome qui mérite d'être plus connu et dont on a pu dire qu'il était le pays où s'effectuent de nos jours les escalades de rocher pur les plus difficiles de France (E. Frendo dans Alpinisme: Calanques 1942)
Nos descriptions seront réparties en 2 livres, un pour chaque massif et nous les grouperons le mieux possible en distinguant les divers quartiers où elles se situent.
Nous avons rattaché artificiellement au mont Puget l'aiguille de Sugitton parce qu'elle est le prolongement et la fin maritime du petit chainon secondaire des Collines des Escampons, et que ce dernier en dépend plus - géographiquement parlant - que de Marseilleveyre. Nous enclaverons par contre dans le livre de Marseilleveyre, l'île de Riou sise à peu de distance du littoral (3.5km) entre les Goudes et Sormiou.
Et ceci nous donne la table de matière de cet ouvrage.
I Quartier de St
Michel D'Eau Douce
II
Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat
- La Melette
V Quartier des
Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'île de Riou
Second Livre: Le Massif de Puget
I
Quartier de Morgiou Sugitton
II Quartier de la Tete
de Puget
III Quartier du Vallon
des Rampes
IV Quartier de la
Grande Candelle
V Quartier du
Devenson
VI Quartier de la
Calanque de l'Oule
VII Quartier d'En-Vau
Nous ne nous attarderons pas à
décrire les voies d'accès et les marches d'approche conduisant à ces
centres d'escalades.
Nous nous contenterons d'en indiquer sommairement le
site géographique renvoyant le lecteur pour de plus amples détails aux
diverses brochures de H. Imoucha.
UN PEU D'HISTOIRE DE L'ESCALADE DANS LA REGION DES CALANQUES
Nous rédigeons ces aperçus généraux en
regrettant de n'avoir pu réunir une documentation plus complète et plus
exacte sur les escalades d'autrefois.
Il eut été intéressant d'accompagner toutes nos descriptions d'un
historique précis de leurs première. Malheureusement ce ne fut possible
que pour les temps modernes, c'est à dire ces toutes dernières années.
Et cela nous vaudra le reproche d'avoir écrit surtout une apologie des
grimpeurs d'aujourd'hui.
A cette époque où le grimpeur qui ignorait l'usage des pitons, importés
à Marseilleveyre en 1935, ne pouvait compter que sur sa valeur physique
et son allant moral pour triompher d'obstacles inconnus, et l'on
conviendra que dans ces conditions il fallait du cran pour entreprendre
des parcours comme l'Arête de Marseille ou la Voie en "I" de la grande
Candelle. Aussi les "premières" furent-elles rares pendant longtemps.
Ouvrons à ce propos une parenthèse: ceci doit nous conduire à une plus
saine estimation de la beauté de certaines escalades, aujourd'hui
dédaignées et jugées " à vaches" par des jeunes grimpeurs qui ne les
abordent pas sans quelques pitons à la ceinture, pensant que c'est plus
prudent ainsi !
Et que dire des "Premières" antérieures à 1914, exécutées dans une
véritable atmosphère d'exploration. Evidemment la muraille en " Z " de
la Grande Candelle, ou la Cheminée Nord de l'aiguille de Sormiou
paraissent aujourd'hui très faciles parce qu'elles sont aujourd'hui
archi-connues dans leurs moindres détails, apprises par cœur pour ainsi
dire, et que n'importe qui sait par avance n'y rencontrer aucun gros
obstacles. Il n'en est pas moins vrai que leurs auteurs eurent un grand
mérite de les réussir puisque à cette époque ils opéraient " en solo" et
sans corde!.
Nous désirions vivement recueillir le plus de renseignements possible
sur les premières escalades antérieures à l'ère des "clous", mais nous
nous sommes heurté à toutes sortes de difficultés. :Les escaladeurs
d'avant 1914 ont presque tous abandonné la pratique du rocher et
beaucoup n'ont jamais publié leurs exploits. Les éléments de l'escalade
de cette époque nous sont parvenus par légende orale, la plupart du
temps incomplets ou inexacts.
Pour les itinéraires postérieurs à 1914, nous avons réuni une
documentation plus précises; mais là encore la déformation de la
tradition orale se fait jour : erreur de date, attribution discutable de
telle première à tel ou tel escaladeur, etc.. émaillent les récits qui
souvent se contredisent suivant leur origine.
Nous nous efforcerons, en conclusion, de résumer pour chaque itinéraire
les détails de sa découverte en nous étendant plus amplement sur ceux
qui firent date dans l'histoire de l'escalade dans la Région des
Calanques.
D'ores et déjà indiquons brièvement que l'ère de l'escalade libre,
ouverte par le guide Gaspard et F.R. Mark, lors de la conquête du sommet
de la Grande Candelle, s'étend en pureté jusqu'en 1935.
Elle passe par plusieurs phases:
Avant 1900: c'est l'exploration des
régions pratiquement inconnues, illustrée surtout par H.Abeille.
Après
1900, le Rocher Club et le Climber's Club s'emploient à élargir le champ
d'action découvert par les pionniers du XIXme siècle. Leurs principaux
membres sont : Orelli, Bourgogne pour l'un et Hermitte, Gras, V.Martin,
Angelvin etc.. pour l'autre.
Puis aux approches de 1914, l'équipe familiale des frères David-
d'abord Julien et plus tard Louis - prennent brillamment la tête du
mouvement, et se signalent par de très beaux succès aidés par Guéry,
Andriny, etc..
Après la guerre de 14-18 le sport de l'escalade parait entrer en
sommeil, pour connaître un renouveau triomphant vers 1926, et c'est
alors l'avènement des grandes conquêtes de l'escalade libre, dont la
plus spectaculaire fut celle de l'arête de Marseille à la Candelle en
1927. On note pour cette époque les noms de : J.Laurent, Wyss, Choberg,
Imoucha, C. Hancy, Dr. Poucel Junior, Studer, Leguen, Reboul, Prudhomme,
les Lyonnais Paillon père et fils, et des groupes anonymes " La Cordée "
, "Les Ecureuils " etc...
Puis en 1935 E. Frendo fait connaître aux marseillais l'usage des pitons
au cours d'une démonstration légendaire au Candellon puis à la Lézarde
de St.Michel.
La technique de l'escalade artificielle est née dans les Calanques et va
heureusement combler les déficiences de l'escalade libre pure. De
nombreux adeptes s'adonnent avec passion au noble sport de la varappe;
beaucoup deviennent rapidement des maîtres et forment la pléiade des as
qui vont en quelques années faire moultes premières retentissantes. Ce
sont : J. Save, J.Meunier, V. Rostand puis Barrin, R. Duchier, Ch.
Magol, Ramond, etc..
Grace à un harmonieux mariage de l'escalade libre et de l'escalade sur
pitons, ils font les conquêtes de la Face Nord du Rocher des Goudes, de
la Sirène d'EnVau, de l'Arête Victor Martin, de la Face Ouest du Rocher
des Goudes,etc..
Puis la pratique de l'escalade acrobatique s'intensifie à partir de 1938
et R. Tanner, G. Rebuffat, G. Tramier etc., s'emploient à vaincre les
parois restées vierges, ils conquièrent: l'Arête Nord-Ouest du Rocher
des Goudes, La Face Nord des Lames. Enfin ces derniers temps on pousse à
fond l'apprentissage de l'escalade artificielle, et dès lors les
murailles des Calanques ne connaissent plus de répit. Les prouesses les
plus invraisemblables s'accumulent à un rythme échevelé, toujours la
limite du possible parait atteinte et toujours elle s'éloigne. Les
nouvelles escalades se surclassent tour à tour en difficultés et rien ne
fait prévoir une accalmie dans la compétition acharnée à laquelle se
livrent maintenant les pratiquants de l'escalade de cirque, pour la
conquête du nec plus ultra.
Mais en même temps, l'escalade libre se perfectionne et s'affine; les
grimpeurs de plus en plus audacieux, dédaigneux de l'emploi des clous,
démontrent la possibilité de faire sans quincaillerie de nombreuses
escalades classiques où elle paraissait indispensable auparavant.
C'est le retour à l'escalade naturelle avec un progrès considérable.
Deux école s'affrontent dans les Calanques: celle des partisans de la
Directissime à tout prix, fut-elle continuellement sur pitons, et celle
des chercheurs d'escalade libre qui n'utilisent les clous qu'en toute
dernière ressource. Les deux se valent et nous laisserons le lecteur le
soin de choisir sa préférée.
Nous avons puisé de nombreux renseignements dans les bulletins et
annuaires de la Section de Provence du C.A.F.
Un très beau manuscrit de G. Rouard, actuellement propriété de la St.des
Excursionnistes marseillais nous a été fort utile pour l'historique des
escalades anciennes. De même qu'un rarissime exemplaire du guide
d'Escalade qui avait été ébauché par les membres de la Section du Var et
Haute Provence du C.A.F. nous a donné maintes précisions sur l'époque
inter-guerre.
Quant aux itinéraires modernes nous avions décidé de les parcourir tous
personnellement pour l'homogénéité de nos descriptions, mais nous avons
dû y renoncer, submergé par leur nombre.. Nous en avons négligé très
peu et nous nous sommes inspiré pour eux des renseignements que nous ont
transmis les collaborateurs bénévoles, que nous remercions ici pour leur
aide précieuse : G.Tramier, G.Rebuffat, G.Livanos, G.Hancy, etc.. et en
général tous les grimpeurs locaux.
LE MATERIEL
La Corde
Comme nous l'avons déjà dit le matériel
exigé par l'escalade libre est assez restreint.
Pour les itinéraires décrits sous l'étiquette " escalade libre facile "
il suffira de prévoir une corde simple avec des intervalles moyens de 2O
à 25 mètres.
Pour l'escalade " libre difficile" il sera sûrement prudent de prévoir
le double encordement entre le leader et le second, l'expérience ayant
malheureusement prouvé qu'une chute de quelques mètres sur une arête
vive ou sur un piton a entrainé neuf fois sur dix la rupture de la corde
simple ( accident mortel de Bonnet à la dalle Paillon de l'Arête de
Marseille et de Vincent tout récemment à l'Arête V.Martin) alors que
d'autres décrochages de grande amplitude qui auraient eu des
conséquences graves après la rupture de la corde si elle eut été simple,
ont été enrayée et minimisées par la résistance de second câble ( Tanner
au Pic de Bertagne, Terray au Gros surplomb de St.Michel) d'autre part
il ne faut pas oublier que celle-ci est à la merci des chûtes de pierre
même minimes: l'auteur s'est trouvé plusieurs fois arrêté par des
coupures complètes causées par l'écroulement de blocs de quelques kilos!
L'emploi de la double corde est la meilleure manière de parer à ces
incidents, selon le vieil adage : deux suretés valent mieux qu'une.
Enfin dans l'escalade "libre très difficile" le double encordement
s'impose d'autant plus que les pitons d'assurance sont souvent très
espacés et qu'une chute libre de 4 mètres et plus amènera
immanquablement la rupture de la corde simple sur le mousqueton du
dernier piton d'assurance.
Ne lésinez pas sur le poids au mètre de votre "ficelle" qu'elle soit en
chanvre français ou italien plus résistant à la traction, ou en manille
plus résistant à l'usure: les bonnes dimensions sont comprises entre 11
et 13 mm de diamètre, et nos préférences personnelles vont au 13mm. Tant
pis pour les ennuis des kilos supplémentaires sur l'échine, car ils
seront compensés par un excédent de sécurité en cas de décrochage. Quant
à la fabrication il est essentiel d'utiliser des cordes câblées,- à
longues fibres de premier choix- à 3 torons plus solides que celles à 4
torons, toujours pliée à angle vif au même endroit; dans un mousqueton
ou sur un anneau, ou sur une branche si l'on descend souvent en rappel,
traduit à la longue sa souffrance par une démolition de son câblage et
l'expulsion d'un de ses brins. Au contraire les 3 torons d'une bonne
corde pliés à angle aigus "portent" également et rien n'est modifié dans
leur structure par un long usage.
Les cordes tressées sont infiniment plus fragiles et il est préférable
de ne pas s'en servir, d'autant plus qu'à calibre égal, leur résistance à
la traction est inférieure d'au moins 2O% à celle des cordes câblées.
N'oubliez pas non plus qu'une corde s'use, aussi bonne soit-elle !
Le critérium d'une usure dangereuse est la disparition des saillants des
torons: les fibres externes ont été coupées à chacun de leur passage à
la périphérie et leurs débris ont bouché les intervalles entre ceux-ci.
Si l'on démonte les fragments d'une corde ainsi usée, on voit que l'on
n'a plus que quelques fibres longues intactes et que tout le reste n'est
plus qu'étoupe et poussières. A ce moment là, gare à la casse, car cette
corde qui neuve "tenait" peut-être 15OO Kgs ( en 12mm par exemple) n'en
supporte plus que 15O ou 2OO à ce stage de décrépitude! il faudra donc
savoir s'en débarrasser à temps.
Ainsi donc: en escalade libre, simple encordement pour les parcours
catalogués "facile"; double encordement de sécurité pour les itinéraires
" difficiles" et "très difficile". A chaque description la longueur
optimum de l'intervalle sera indiquée, sauf pour les escalades très
faciles réalisables en "solo" sans grand risque.
Dans les itinéraires d'escalade artificielle la double corde est de
rigueur, la longueur d'intervalle étant indiquée également pour chaque
voie. Dans des cas spéciaux où la commodité du coulissage l'exigera,
nous indiquerons également les conditions d'encordement les meilleurs
Les Pitons
Dans les Calanques les grimpeurs ont pris
la malencontreuse habitude d'enlever après leur passage les pitons posés
par le leader. Cette coutume, qui est l'une des tares les plus
insupportables de l'escalade en Provence a des inconvénients multiples:
la cordée se trouve retardée dans des proportions considérables, qui
vont multiplier par 2 ou 3 le temps normal d'un parcours.- le dernier de
l'équipe doit se livrer à un travail fastidieux et éreintant- et ce qui
est plus grave, dans les escalades très fréquentées, le "dépitonnage"
désagrège le rocher, démolit les fissures et rend la pose ultérieure de
nouveaux clous problématique. Certes le dépitonnage n'a pas été pratiqué
de tout temps par tous les grimpeurs et nous nous souvenons d'une époque
pas très lointaine où les itinéraires difficiles étaient surabondamment
pourvus d'une quincaillerie distribuée avec prodigalité: cela les
facilitait d'ailleurs tellement que cela leur enlevait tout leur
caractère. Il y a quelques années la Lézarde de St.Michel parée d'une
douzaine de pitons se montait les doigts dans le nez et l'on se baladait
sous le "cœur" de la voie Barrin au Rocher des Goudes.
Puis le vandalisme allié à l'esprit de rapine poussèrent quelques
malotrus à se munir à peu de frais du matériel généreusement abandonné
dans les parois par des mécènes. En quelques mois toutes les murailles
furent proprement nettoyées et leurs pitons raflés. C'était tomber de
Charybde en Scylla, car dès lors tout le monde dépitonne à la montée et
l'aire des "tabassages" homériques fut ouverte au grand dam des roches
fragiles et des prises délicates.
Evidemment l'idéal serait que tous les itinéraires d'escalade fussent
pourvus à demeure des pitons ABSOLUMENT indispensables; mais il faut
compter avec les moeurs de certains grimpeurs qui n'hésitent pas à
s'approprier le bien d'autrui abandonné à la collectivité et nul ne se
soucie plus de laisser en place un matériel coûteux. Peut-être les
groupements constitués, tel le C.A.F. ou la Sté des Excursionnistes
Marseillais-, utilisant en cela une faible partie des cotisations de
leurs membres-, devraient-ils user de leur autorité et protéger le
matériel qu'ils feraient placer à leur compte dans les murailles ? Nous
posons cette question avec peu d'espoir de la voir résolue, néanmoins le
débat est ouvert. *NB
Nous n'indiquerons pas dans nos descriptions le nombre de " clous" à
emporter dans chaque itinéraire.
Il suffira de se rappeler qu'en " escalade libre " et la catégorie
"facile" se fait aisément sans eux, qu'ils sont facultatifs et peu
nombreux en "escalade libre difficile" et que tous les itinéraires "
très difficiles " n'en exigent qu'un nombre restreint, 6 à 8 étant la
plupart du temps un maximum. Et chacun aura toute liberté de corser la
dose à son gré suivant ses capacités.
Quant aux itinéraires d'escalade artificielle ils demandent suivant leur
classement une quantité plus ou moins grande de ces accessoires
encombrants. En moyenne les voies " peu difficiles" et "difficiles"
peuvent se faire avec une douzaine de pitons et avec un stock de 15 et
2O pitons il est possible d'entreprendre presque toutes les autres,
quitte à les replanter plusieurs fois, à part cependant les escalades
"extrêmement difficiles" qui n'ont pu être réalisées qu'avec un
outillage important et spécial: fiches en bois, grosses broches ou
pitons ultra court de quelques centimètres. Ce matériel, qui n'existait
pas dans le commerce récemment encore, est cependant indispensable à
l'exécution correcte de quelques parcours, très rares il est vrai.
Le grimpeur qui désire pratiquer à fond l'escalade artificielle des
Calanques devra donc se munir de ces pitons spéciaux.- F. Simond fils
aux Bossons en a déjà fait sur commande- ou si ses compétences en
métallurgie le lui permettent les fabriquer lui même. Ceci nous amène à
dire que la pratique de l'escalade artificielle est plus un métier qu'un
art et que si l'on "nait" bon grimpeur d'escalade libre, on devient bon
grimpeur d'escalade artificielle, par un long apprentissage qui ne peut
s'improviser, tout comme n'importe quelle profession manuelle;- la
perfection de l'outillage employé entrant autant en ligne de compte dans
le résultat final que la dextérité dans son utilisation.
Ce qui revient à dire que l'escalade artificielle, même très difficile
est à la portée de tout le monde qui veut s'en donner la peine, - ce qui
d'ailleurs a été surabondamment démontré dans les calanques- alors que la
pratique courante de l'escalade libre très difficile n'est accessible
qu' à une élite, - le summum de l'art de la varappe étant atteint par
l'heureux sujet également compétent dans les deux parties.
* N.B.- Depuis la rédaction de ce chapitre, l'auteur a fait un
essai de mise en pratique de cette conception des pitons les plus
utiles, posés à demeure dans les itinéraires difficiles très fréquentés.
Il a choisi pour cela la Voie Barrin de la Face Nord du Rocher des
Goudes et l'Arête V. Martin au Roc de St. Michel et il y a placé plusieurs
pitons très fortement coincés dans les fissures et de plus scellés au
ciment, donc difficilement escamotables. Ce matériel offre toute
sécurité et a été disposé de telle façon qu'il ne puisse servir de
prises artificielles, mais seulement de point " d'assurance ".
Bien entendu cette initiative privée a suscité les commentaires les plus
divers dans les milieux officiels, dont il soulignait la carence en
cette matière.
Nos remarques sur le dépitonnage s'appliquent intensément aux parcours artificiels, où l'échelle des difficultés est surtout basée sur la pose des " clous"; après plusieurs vigoureuses séances d'extraction de ceux-ci, brisant les fissures ou écornant les saillies de la roche, certaines voies ne seront plus faisables dans un proche avenir. Il est vrai aussi que si tous les pitons étaient fixes et solides, une seule classe suffirait à englober toutes les escalades artificielles et que ce serait un jeu d'après midi de "faire" la Paroi Jaune ou la Voie du Mitan! La vérité doit donc se trouver à mi-chemin du pitonnage massif à demeure ou du dépitonnage intégral.
Mousquetons, Etriers etc..
Le corollaire de l'usage des " clous" est
l'emploi des mousquetons: indiquons brièvement que le nombre de
mousquetons emportés doit égaler, au moins le nombre de pitons à poser
dans une étape. Ce théorème n'est pas une lapalissade car il est fort
gênant pour le leader à court de matériel de redescendre chercher les
mousquetons qui lui seront utile plus haut.
Inutile en escalade libre, les étriers ou anneaux de corde, munis ou non
de planchettes pour les pieds sensibles, sont très appréciés en escalade
artificielle où ils suppléent avantageusement à la traction directe, sans
parler du confort relatif qu'ils apportent aux grimpeurs, ils permettent
d'économiser la solidité des pitons en ne leur faisant supporter que le
poids du leader, alors que dans la " traction directe" on leur ajoute le
contrepoids du second qui tractionne et Dieu sait si certain clous, même
posés consciencieusement sont susceptibles et s'arrachent facilement
sans qu'il soit besoin de les solliciter longuement.
Le Jargon
Le texte de cet ouvrage parait souvent
chaotique, émaillé de mots bizarres ou d'expressions inhabituelles; la
faute en est au jargon des grimpeurs que nous emploierons à tout propos,
préférant toujours nous servir du " terme du métier" plutôt que de la
formule académique correspondante, quand il en existe une !.
Nous terminerons donc ces aperçus généraux par une rapide traduction en
langage courant, des principales expressions qui reviennent souvent sous
notre plume, à l'usage des lecteurs non encore initiés.
Une "première"
: escalade réussie pour la première fois.
Une "directissime" :
escalade faite suivant la ligne la plus directe pour joindre le sommet.
Une " combe " Petit
vallonnement suspendu
Un " couloir " : Large et
longue faille dans une muraille généralement très pentue. Les rives d'un
couloir sont toujours désignées suivant le sens orographique, c'est à
dire en regardant vers le bas dans le sens de la descente; la rive
droite à droite, la rive gauche à gauche.
Une " cheminée " : Faille
étroite dans une muraille où l'on peut pénétrer.
Une "fissure " : faille très
étroite dans une muraille où l'on ne peut pas pénétrer.
Un " dièdre " : Faille en "
livre ouvert" généralement
peu profonde avec deux plans lisses. Il est "rectangle"
si l'angle décrit par les deux plans égale 9O°, "aigu"
s'il est plus petit, "obtus"
s'il est plus grand. Dans ce dernier cas nous dirons "
dièdre ouvert ".
Une "corniche " : Longue
bande de terrain plat, sensiblement horizontale dans le milieu de la
muraille.
Une " corniche en trottoir
": Corniche rocheuse spacieuse
Une "vire" :Corniche étroite
et irrégulière
Une " vire ascendante "
:Vire montante en pente plus ou moins raide.
" Pente négative" se dit
d'une muraille en surplomb dès que sa pente dépasse 9O°
"c,a,d, " la verticale
stricte; en deçà de O à 9O°, c'est une pente positive - normale.
" grimper en opposition" Il
n'ya pas de prises dans un couloir ou dans une cheminée; on s'élève par
adhérence en opposant la pression du dos contre une paroi et la pression
des bras et des jambes contre l'autre paroi.
" Ramonage ": Grimper en
opposition tout comme un ramoneur dans une cheminée.
" A la Dulfer " : du nom de
celui qui généralisa cette méthode. On s'élève le long d'une fissure
lisse, trop étroite pour permettre des coincements ou des verrous des
mains ou des pieds, mais où les mains peuvent s'accrocher à l'un des
bords, la traction des bras obligeant les pieds à adhérer au rocher. Est
très pénible et demande une grande sûreté.
Abréviations "R1" 2 ou 3..etc.. Indiquent les " relais" où l'on s'arrêtera
entre les étapes d'une escalade.
ESSAI DE
CLASSEMENT DES DIFFICULTES
PROPRE AUX ESCALADES DE LA REGION DES CALANQUES
Avant d'aborder les descriptions des
escalades elles-mêmes nous croyons utile d'indiquer dans ces notes
préliminaires les raisons qui nous ont fait adopter un mode de
classification inédit, d'USAGE PUREMENT LOCAL, en nous excusant par
avance de les développer un peu longuement peut-être.
Pour décrire commodément des itinéraires d'escalade et pour les
différencier, on avait essayé dans les calanques de les classer au petit
bonheur, d'après l'échelle de W.Welsenbach.
Les degrés de la gradation dolomitique conviennent bien aux murailles de
grandes dimensions des Dolomites, du Tyrol et des Alpes où la moindre
ascension se mesure par centaines de mètres et où certains itinéraires
difficiles dépassent le kilomètre. Il est probable que les
différenciations en 1er, 2me,3me degré concernent des parcours
dissemblables par leur longueur ou par leur altitude plus que par leur
difficultés propres. Quant au fameux " sexto grado" il ne s'applique
parait-il qu'à certaines voies, non seulement très difficiles mais aussi
très longues au cours desquelles on ne compte plus les heures, mais les
jours et les bivouacs nocturnes.
Lorsque les escalades provençales commencèrent à se multiplier, les
grimpeurs tentèrent de les classer suivant la fameuse échelle des 6
degrés. De convention courante, l'Arête de la Cordée devint le type du
4°; le 5° fut attribué à la Lézarde et la Momie de Sormiou ou la Face
Nord du Rocher des Goudes de Barrin, représentèrent le 6°, ce qui à vrai
dire était un peu prétentieux!
Puis l'usage des pitons se généralisa et quelques audacieux se lancèrent
à la conquête des parois inaccessibles auparavant sans l'usage intensif
des moyens artificiels. Ce furent les " premières" de la Face Ouest du
Rocher des Goudes et l'Arête Nord-ouest du même, de la cheminée Bouisson
dans la face Sud de la Candelle etc, etc.. Et dans leur récit
d'ascension, les auteurs de ces premières se trouvèrent dans un grand
embarras quand il s'agit de leur trouver une place dans la
classification admise jusque là. Elles étaient plus difficiles que les
escalades antérieures dites du 6° mais malheureusement Walsenbach n'avait
pas prévu de 7° et son 6° correspondait au maximum possible!
La difficulté fut tournée à la satisfaction de tous par la création du "
sixième supérieur " et l'on y entassa pas mal d'escalades à clous que
l'on ne savait où fourrer dès leur naissance. Malheureusement elles se
multiplièrent tant et si bien que dans certains quartiers de
Marseilleveyre notamment, on comptait récemment beaucoup plus
d'orgueilleuses " 6° supérieur" que de modestes 3° ou 4° ! Un esprit
ingénieux trouva le remède à cette situation paradoxale: Il suffisait de
faire descendre dans la catégorie inférieure toutes les voies d'escalade
précédemment classées d'après l'étalon: -La Cordée 4°. Le sixième
devenait ainsi beaucoup moins encombré et offrait une large place aux
futures " premières extrêmement difficiles" qui ne souffriraient plus
dans cette classe la promiscuité des voies considérées auparavant comme
"pure 6°" mais en passe de devenir classiques et " à vaches ".
Finalement le triomphe de l'escalade moderne (!!) ce furent les
premières" de la Paroi Jaune et autres. Elles ne pouvaient décemment
être classées sur le même pied que la N.Ouest du Rocher des Goudes ou la
Super Lézarde! Il fut alors sérieusement question d'ouvrir la catégorie
du 7° ou même une série " Hors Rang". Pendant ce temps des grimpeurs à
l'esprit ingénieux revoyaient les escalades décrites par les auteurs de
leur première. A leur idée les 6° ne suffisaient pas pour cataloguer et
différencier nettement tous les parcours; ils essayèrent timidement
d'abord de subdiviser quelques unes des classes de Welsenbach, notamment
le 5° et 6°; puis l'on perfectionna le système et l'on entendit
couramment parler de 5° inférieur, de 6° moyen, de 3° supérieur, etc.. il
n'y eut plus 6 degrés mais l8 !! Et que dire des discutions académiques
sur la différenciation entre le 1° et le 2°; combien de fois fut agitée
la question de savoir si le 1° devait se faire avec ou sans les mains!
Et que de disputes dans les clubs entre grimpeurs qui discutaient
gravement sur l'opportunité de classer telle voie dans le 3° supérieur
ou dans le 4° inférieur. Finalement il n'y eu plus que quelques rares
initiés qui purent apprécier les difficultés de l'escalade dans les
Calanques; mais leurs propos n'étaient plus accessibles à l'entendement
du commun des grimpeurs. Les descriptions relevaient plus du langage
chiffré que de la prose courante de vulgarisation, qu'il eut été
préférable d'employer.
Dans les Calanques, les escalades courantes se font dans des parois dont
la hauteur moyenne est de l'ordre des 1OO m. et souvent beaucoup moins.
La plus longue des voies connues à ce jour: La Grande Arête de Cassis à
la Candelle a 315 mètres de hauteur. Les itinéraires de 2OO m. et plus
ne se trouvent que dans les falaises du Devenson et ils dont rares en
1941. Quelques parois dépassent 1OOm. : La Muraille du Socle de la Grande
Candelle (175m.), la Face Sud de la Grande Candelle (155m.) La Falaise
du Canceou (155m.) la Face Nord du Cap de Sormiou (123 m.), les Tours de
Riou (1O3 m.), et quelques arêtes d'En Vau etc..
Et combien de faces redoutables, telles la Nord des Lames ou l'Ouest du
Rocher des Goudes se cantonnent au dessous de 6O mètres.
Les facteurs: longueur d'escalade, altitude et résistance du grimpeur,
considérable dans l'échelle de Welsenbach dans les Alpes ne peuvent être
appliquées dans la région marseillaise, puisque les ascensions y sont
forcément courtes par manque de hauteur des murailles! D'autre part il
ya peu d'intérêt chez nous de différencier le 1er degré facile du 2° peu
difficile. Enfin il est illogique de placer dans le même 6° l'escalade
de la N.O. de la Civetta des Dolomites de 12OOm. et celle de la Face
Nord du Rocher des Goudes de 85 m.- Enfin dans l'escalade alpine la
progression sur pitons est presque une anomalie et n'est guère employée
jusqu'à maintenant que pour forcer un passage, non seulement
infranchissable mais incontournable par ailleurs; et bien entendu cela
ne se produit que dans de rarissimes itinéraires de très hautes
difficultés.
Tout au contraire dans les Calanques cette méthode artificielle a été
employée à tout propos pour agrandir le champ d'action assez restreint
avant l'ère des clous. Il est bien évident cependant que l'on ne peut
comparer avec exactitude, l'escalade artificielle alpine et celle de la
région provençale, quoique en théorie et d'après l'échelle Welsenbach,
la Voie Cassin de la face Nord des Grandes Jorasses appartienne au même
6° d'un quelconque parcours marseillais. Tout au plus pourrait-on
chercher une similitude entre certains passages tels :le Pendule de
l'Arête Est du Crocodile et les surplombs de l'Arête Nord Ouest du
Rocher des Goudes; mais cette similitude est toute superficielle, l'un
se trouve à 3OOOm. et l'autre au bord de la mer. Que l'on songe aux
conditions toutes différentes dans lesquelles se trouvera le grimpeur
pour se livrer à la même gymnastique, du fait de l'altitude, du froid
et de la fatigue pour celui-là, tandis qu'il sera frais et dispos et à
25m. du plancher des vaches pour celui-çi.
Pour toutes ces raisons nous abandonnerons résolument les six degrés de
la classification Welsenbach qui convient si mal aux escalades des
Calanques et nous allons essayer de créer de toutes pièces une méthode
de classement originale.
Depuis la rédaction de ces lignes en 1941, elle a été adoptée par la
généralité des grimpeurs, elle est maintenant d'usage courant.
Et d'abord nous distinguons deux grands groupes schématiques ;
Escalade libre et Escalade artificielle
Le terme " escalade libre " s'entend de toute escalade exécutée sans
aucun point d'appui artificiel sur le rocher pouvant aider directement
le grimpeur dans sa progression.
En " escalade libre" les accessoires sont obligatoirement très réduits
et s'il est fait usage de quelques rares pitons dans certains passages
exposés, ce sera uniquement en vue de récupérer le leader et de limiter
sa chute en cas de décrochage. Nous admettrons comme moyen normaux
d'escalade libre : une corde, quelques pitons et mousquetons et même un
marteau et, lorsque cela sera indispensable :la courte échelle sur les
épaules du suivant.
Si dans un itinéraire quelconque, facile ou non on est absolument obligé
ne serait-ce qu' un point, de recourir à la pose de un ou plusieurs
pitons-prises destinés à la mise en place d'un étrier ou à la traction
directe du premier de cordée par les suivants au moyen de la corde
d'attache, - cet itinéraire sera systématiquement considéré comme
appartenant à l'escalade artificielle."
Cette expression barbare signifie que tous les moyens sont admis et
utilisables pour arriver au terme de l'escalade, sauf l'échelle et la
traction du leader par câble envoyé du sommet.
L'escalade artificielle se fait à l'aide de pitons multiformes, voire de
fiches en bois, et de nombreux mousquetons.
La " traction directe" sur double corde y est de pratique courante; on
emploi même quelque fois une 3ème corde pour certains passages épineux
et l'on cite une voie du Roc de St. Michel où l'on ne recula pas devant
les embarras du quadruple encordement; il va sans dire que la difficulté
propre à l'escalade se trouve aggravée dans des proportions
considérables par la complexité des manoeuvres dans ce dernier cas. -
De plus, lorsque les prises de pied manquent, il est d'usage en
escalade artificielle de se servir d'étriers pour y suppléer à un ou
plusieurs échelons. Le dernier progrès de la technique fut de les munir
de petites planchettes pour éviter la crispation douloureuse des pieds
dans les passages où les difficultés rencontrées obligent à des stations
prolongées. Nous ne parlerons que pour mémoire du forage des trous à la
chignole- avec emploi de pitons coniques spéciaux- pour passer les murs
lisses et sans défauts. Les essais de cette méthode ne furent pas
toujours concluants, car il faut un entrainement très poussé dans un
atelier de mécanique pour arriver à se servir correctement de cet outil
dans une paroi.
Si la répartitions des escalades de la classe "libre" se fera sans
anicroches d'après ces principes, il paraitra peut-être paradoxal de
dénoncer comme "artificiels" les itinéraires où seul un court passage
exige formellement la pose de un ou plusieurs "clous-prises" tels: la
Voie de la Momie de Sormiou ou la Voie Directe de la Sirène à En Vau- au
même titre que la Paroi Jaune de St.Michel où l'on ne touche
pratiquement pas le rocher.
Cependant on est bien forcé de convenir que sans ces pitons-prises si
peu nombreux soit-ils, on ne saurait réussir ces deux itinéraires. Et
cet exemple justifiera notre méthode de classement pour les cas
similaires, méthode crée avant tout, pour faciliter nos descriptions.
Ces deux grands groupes d'escalade seront à leur tour divisés en
plusieurs compartiments suivant l'échelle aproximative de leurs
difficultés.
I :
Pour l'escalade libre
A- Une première catégorie, dite facile, comprendra toutes les escalades
faciles courantes, sa limite maximum de difficultés correspondra à celle
du Couloir des Marseillais à En-Vau ou la Face Sud de la Pointe Callot.
Ce sont les plus nombreuses, nous en décrivons 113 : 47 dans le Massif
de Marseilleveyre et 66 dans le Massif du Mont Puget.
B- La deuxième catégorie dite " difficile " englobera des parcours plus
respectables où le grimpeur moyen rencontrera des obstacles sérieux,
mais peut passer sans utiliser les clous d'assurance, telles: L'Arête du
Vallon à l'Aiguille de Sugitton, l'Arête de la Cordée à St. Michel,
l'Arête de Marseille à la Grande Candelle, La Lézarde etc..cette
dernière étant considérée comme la limite supérieure de cette catégorie.
Ils sont encore nombreux: 81 dont 34 pour Marseilleveyre et 47 pour le
Mont Puget.
C- La troisième catégorie dite " très difficile " est réservée à
certaines voies peu nombreuses,- 25- en tout où le grimpeur moyen est
aux prises avec des difficultés sévères et soutenues. Il ne pourra lui
être fait grief de s'y servir de pitons d'assurance pour limiter la
chute du leader en cas de décrochage dans les passages exposés. Mais le
terme " escalade libre" exclut la faculté d'utiliser ces pitons comme un
quelconque moyen de progression et d'en multiplier le nombre..
Le type de cette catégorie est à sa limite inférieure: l'Arête Victor Martin
longue avec plusieurs passages critiques, ou la Voie Barrin de la Face
Nord du Rocher des Goudes: longue et très soutenue, ou la Cheminée
Bouisson de la face Sud de la grande Candelle, longue et peu soutenue
mais coupée par un long passage extrêmement difficile, sans
pitons-prises s'entend; ou la Voie Palice de la Face nord de la grande
Candelle, courte mais comportant un passage limite. Nous en décrivons:
1O pour Marseilleveyre et 15 pour le mont Puget.
II : pour " l'Escalade artificielle "
Ce deuxième groupe a été divisé en quatre catégories.
A- Escalade artificielle peu difficile
nous ne pouvons dire facile car sans les pitons on ne passerait pas.
Nous y rangerons: Des itinéraires courts sur pitons faciles à poser: Ex/
La Voie H. Gilles dans la face Sud des lames. Des itinéraires mixtes
comportant de l'escalade libre facile ou même assez difficile coupée par
des passages artificiels faciles à agencer. Ex: La Voie de la face Sud de
l'Aiguille de la Melette. En tout 31, 24 à Marseilleveyre, 7 à Puget.
B- Escalade artificielle difficile
Cette catégorie comprend : Soit de l'escalade artificielle courte, mais
pose de pitons très difficile.
Ex: Voie des Trois Surplombs de la face Sud du rocher des Goudes. Soit
de l'escalade mixte: un trajet " libre" long difficile ou très difficile
coupé par un ou plusieurs passages sur pitons ex: La voie du Gros
Surplomb de la Face Sud du Roc de St Michel ou la Voie Occidentale de la
Face Nord du Rocher des Goudes, ou la Voie Duchier-Magol de la face
Ouest du Rocher des Goudes ( celle-ci à la limite supérieure de la
catégorie
Dans cette classe nous relevons : 59 itinéraires: 34 pour
Marseilleveyre, 25 pour le Mont Puget, tous très intéressants car ils
n'obligent pas à se munir d'une quincaillerie surabondante.
C- Escalade artificielle " très difficile "
Demande un entrainement préalable sérieux. Les difficultés rencontrées
au cours de la progression sur pitons sont considérables et très
soutenues, ou bien si la voie décrite dans cette classe comporte de l'
escalade libre, il existe par ailleurs des passages de clous compliqués
et exposés, généralement en pente négative, tels à l'Arête Nord Ouest du
Rocher des Goudes, la Voie de l'Os à St Michel. - 23 parcours
appartiennent à cette catégorie- 15 dans le Massif de Marseilleveyre et
8 au Mont Puget.
D- Enfin nous réservons une quatrième classe dite de l' "Escalade
artificielle extrêmement difficile " à certains itinéraires où furent
rencontré les difficultés jugées maxima, Ex: La Paroi Jaune de
St Michel. - 5 en tout -.
La critique de cette classification est aisée et nous sommes bien
certains par avance qu'elle soulèvera d'innombrables objections. Aussi
en l'établissant tant bien que mal, n'avons nous qu'un but, faciliter
nos descriptions. Loin de nous la prétention d'en faire un dogme
intangible et peu importe si la fantaisie de chacun lui fait subir des
métamorphoses imprévues. Le lecteur aura toute latitude de considérer
l'Arête Nord de Marseilleveyre comme un piège dangereux,- ou la Momie
de Sormiou comme une escalade intégralement libre et à "vaches".
Il est évident que l'on pourra transformer à volonté une escalade "libre
très difficile " comme l'Arête V. Martin ou la Face Nord Rocher des
Goudes "Voie Barrin" en escalade " artificielle peu difficile". Il
suffira au grimpeur d'y placer de nombreux pitons et de s'y faire tirer
sans vergogne par traction directe ou d'y installer de confortables
étriers. Par contre la réciproque sera plus compliquée et probablement
attendrons nous assez longtemps la venue du super-as qui passera le Toît
du Mitan en escalade libre.
Notre classement a été basé sur la modeste expérience du grimpeur moyen,
qui, s'il éprouve de grandes joies à parcourir les murailles des
Calanques, tient néanmoins suffisamment à la vie pour risquer de s'y
casser la gueule. Nos descriptions s'adresse surtout à lui. Elles
intéresseront moins le brillant "G.H.M." et le "Sexto-gradiste " des
Dolomites. Pour ceux-ci les ascensions de Marseilleveyre et de Puget ne
sont qu'un entrainement aux grandes escalades des Alpes. Habitués à la
limite du possible à haute altitude ils trouverons peut-être nos
difficultés bien surfaites et taxerons surement nos récits
d'exâgérations marseillaises!
Nous espérons malgré tout que notre camarade " le grimpeur moyen",
tirera de ces pages des renseignements utiles à son sport favori.
Enfin nous attirons l'attention du lecteur sur le fait que de nombreuses
escalades n'ont pas été refaites, leurs descriptions reposent donc
uniquement sur les impressions de leur auteur lors des premières. Il
est tout à fait normal qu'elles contiennent des erreurs
d'interprétations des difficultés; car tout le monde sait que les
impressions tirées d'une première sont rarement exactes péchant soit par
exâgération, soit mais c'est moins fréquent par sous-estimation. De plus
la forme tient un rôle énorme en escalade et malheureusement elle n'est
pas toujours d'une fidélité parfaite; la justesse de l'appréciation des
difficultés s'en ressent, lorsqu'elles ne sont pas revues en une
deuxième édition. Aussi le lecteur pratiquant corrigera-t-il de lui même
les erreurs que nous aurons pu commettre.
Toujours de la partie, deuxième de cordée et dépitoneuse attitrée, ma mère a tout de même monté plusieurs voies, et non des moindres, en tête.
Mon père en avait dressé la liste ci-dessous:
La Cordée
La Bougie
Le Bec de Sormiou par la Cheminée
Le "Z"
La Lézarde(24 Juin 1939)
La face Nord du Rocher des Goudes
La Grande Vire
Les Deux Anes (1947)
La Face Sud-ouest de la Pointe Callot (Juin 1939)
La Momie
La Sirène(21 Avril 1940)
L'arête de Marseille (17 Septembre1939)
La Saphir Co-leader de la première avec Georges Albert le 19 Octobre
1939
L'Arête Percée de l'Eïssadon Co-leader avec
Georges Albert le 21 Mars 1942
En
second à la Grande Vire, Face Sud de St Michel d'Eau
Douce
Sommet de l'aiguille de Sormiou - 1937
Mme Tanner, Gaston Rébuffat, Robert Tanner, André Coudray, Gisèle
Albert, Georges Albert
Novembre 1937
Georges Albert, Gisèle Albert, Joseph
Bouisson
Jean Meunier, André Coudray au socle de la
Candelle en 1943
Jean Meunier et l'équipement
du grimpeur des Calanques en 1937
Georges Albert sortant d'une
cheminée
|
|
Gisèle Albert à En-Vau |
Georges Albert à En-Vau |
|
|
Albert-Guyot-Reymon-Bouisson-Gisèle |
Bouisson-Guyot-Gisèle Albert-Meunier-Albert |
Clichés Noirs et Blancs du Dr. Albert
Clichés Couleurs de M. Albert
Le Massif de Marseilleveyre au
soleil couchant vu du sommet du Mont Puget - Photo-Télé Dr. Albert
Il étend au Sud de Marseille dont il
clôture la rade son chainon au profil régulier ; mais cet aspect
est trompeur, son relief tourmenté et torturé défie toute
tentative de description géographique de l'ensemble.
Le sommet principal ; Marseilleveyre (432m) est flanqué
à l'est
par le plateau
I Quartier de St
Michel D'Eau Douce
II
Quartier du Vallon des Aiguilles
III Quartier du Malvallon
IV Quartier de Podestat
- La Melette
V Quartier des
Baumettes
VI Quartier de Sormiou
VII Quartier de l'île de Riou
1 - Le Rocher des Goudes
2 -
Les Lames
3 -
Face Ouest du Roc de St Michel
4 - Face Sud du Roc de St Michel
5 - Face Nord du Roc de St Michel
6 -
Aiguille Bébé
7 -
Tête de Miougranier
(Cime du Trou du Chat)
8 - Aiguille Henriette
9 -
Pointe Piazza
10 - Aiguille 32
Une dent
triangulaire qui domine de ses 258 mètres les cabanons de
Callelongue.
Sa Face Sud insignifiante contraste
violemment avec sa Face Ouest très raide, et surtout avec sa
Face Nord la plus grandiose.
La Face Sud est peu élevée: 25m à la Fenêtre, 35m à la Voie de l'Eboulement. De nombreuses petites escalades libres généralement faciles la sillonnent; on y trouve aussi des parcours d'escalade artificielle difficile. Aux deux extrémités les Arêtes Est et Sud-Ouest n'offrent aucune difficulté.
La Face Ouest atteint 55 mètres. Extrêmement raide et souvent en surplomb, elle est parcourue par plusieurs itinéraires d'escalade artificielle difficile et très difficile, très voisins les uns des autres. La "Première" de la Face Ouest en 1938 date dans l'histoire de l'escalade provençale comme d'ailleurs celle de la Face Nord en 1936.
La Face Nord a 130 mètres de large sur 85 de haut; concave dans tous les sens, elle surplombe fortement dans sa partie occidentale. Un seul itinéraire d'escalade libre, très difficile, celui de la première et plusieurs parcours d'escalade artificielle dont certains atteignent à l'extrême difficulté.
La Face Sud du Rocher des Goudes
Vue du Sentier de la Galinette -
Cliché: Dr. Albert
I - Arête Est
|
VII - Le Dièdre Rouge |
I - Arête Est
Première par D. Marx
en 1901 - Escalade libre facile
Eviter les premiers mètres de l'arête par une petite cheminée dans la Face Sud; suivre ensuite le taillant et tourner par la droite le dernier ressaut.
II - Le Tube
Première en 1925 -
Escalade libre facile.
Un peu à gauche de l'arête Est, gravir des gradins faciles, puis escalader une dalle lisse, soit en la contournant par sa base, soit par son bord droit. Remonter alors une cheminée étroite et profonde, dont on sort en son milieu. Terminer par un léger surplomb tout en haut.
III - La Dalle Studer
Première par
Ch. Studer - Escalade libre facile
Débuter par une dalle assez lisse, virer vers la droite sous un surplomb pour grimper sur la plateforme à la base du "Tube". Escalader à gauche une courte fissure, puis s'engager dans une dalle à belles prises.
IV - Le Dièdre Aigu
Première par
Tanner en 1939 - Escalade libre difficile
Monter droit dans une grande dalle, à l'aplomb du pin en se tenant plutôt sur la droite. Le dièdre aigu s'ouvre au dessus et surplombe franchement. Presque dépourvu de prises il se passe par un ramonage pénible; on en sort par la gauche dans des gradins faciles.
V - La Voie de la Fenêtre
Première
par Louis David en 1917 - Escalade libre facile
On remarque une petite ouverture ovale dans le haut de la muraille. A son aplomb parcourir une cheminée oblique en direction du pin poussé sur une plate forme, un peu à gauche gravir une fissure d'aragonite (prises à surveiller.. accident mortel en 1938). A la hauteur de la Fenêtre virer à gauche, puis y pénétrer en passant la jambe gauche la première. On est dans un puits qui mène au sommet par un ramonage facile.
VI - La Dalle Ortl
Première par
Ortl - escalade libre facile
Vers le milieu de la muraille monter sur une corniche ascendante très facile en direction de la Fenêtre; gravir un petit dièdre et virer à gauche dans une dalle que l'on escalade en oblique.
VII - Le Dièdre Rouge
Première par
Ch. Magol et M. Forestier 2 Octobre 1937
Escalade
artificielle peu difficile
Ce classement à première vue peu
favorable se justifie par la brièveté des réelles difficultés du
passage du surplomb. Le dièdre rouge se trouve dans la partie
supérieure de la Face Sud en son milieu.
Monter sur la corniche ascendante
de la Dalle Ortl; à gauche s'élever dans une fissure très raide
que l'on passe difficilement en escalade libre et qui se perd
dans une coulée d'aragonite rouge en dièdre concave. gravir le
surplomb par des pitons peu faciles à poser au dessus une
dalle facile, puis des gradins.
VIII - La Voie du C.A.F.
Première
par G. Pouillaude et H. Jean en 1922 - Escalade libre facile
De la terrasse où partent les itinéraires précédents exécuter vers l'ouest une longue traversée horizontale, puis remonter une large cheminée oblique peu inclinée. Revenant sur la droite on passe 2 ressauts successifs et l'on s'engage sur une corniche légèrement ascendante qui aboutit à un renforcement d'aragonite. Finir par la dalle fissurée de gauche.
IX - La Voie des 3 Surplombs
Première par H. Joubard et Laurent le 8 décembre 1940
Sortie du 3ème surplomb par
Dr. Albert et Gisèle Albert le 15 décembre 1940 - Escalade
artificielle difficile
Elle comporte trois passages très
difficiles mais sa faible longueur lui vaut sa place dans la
2ème catégorie de l'escalade artificielle
X - La Voie de l'Eboulement
Première par le Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Octobre 1940
Escalade libre façile. Un court passage difficile au surplomb
Départ à l'aplomb de la croix
ouest; montée directe dans une série de dalles faciles vers un
toit oblique caractéristique. Contourner par la droite un gros
bloc détaché qui permet le franchissement facile du toit
Traverser un pin et atteindre une
plateforme; grimper sur une grosse écaille et se rétablir sur un
bloc coincé surplombant l'entrée d'une fissure oblique. Dépasser
d'énormes blocs posés "l'éboulement"! et atteindre sans
difficulté le sommet près de la croix ouest.
XI - l'Arête Sud-Ouest
Escalade
libre facile.
Attaquer l'arête dès son origine en suivant une mince crête horizontale, au dessus de la corniche qui mène dans la face ouest. Lorsqu'elle se redresse monter dans un petit dièdre sur son bord gauche, virer à droite et après un ressaut arriver dans un éboulis issu du sommet.
XII - Variante de l'Arête Sud-Ouest
Escalade libre facile
Départ à droite de l'arête
proprement dite en direction d'un pin que l'on contourne; après
un ressaut, on arrive sous une fissure assez raide, au dessus
se trouve une plateforme inclinée. Vers la gauche de hautes
marches conduisent au sommet de l'itinéraire normal.
La descente s'effectue en rappel
posé sur un anneau scellé à 3m à l'est de la Voie de la Fenêtre
, avec relais possible sur la fin de cet itinéraire. On peut
aussi descendre facilement par l'arête Est, Sud-Ouest ou la Voie
du CAF.
I -
Voie Duchier-Magol |
II' -
Variante et Rectifications |
La Première est due à R. Duchier et Ch. Magol qui se relaient à tour de rôle, le 1 Mai 1938.
Les itinéraires suivants parcourent les trois cheminées de la Face Ouest et découpent la Voie Duchier -Magol en trois tronçons autonomes; ils solutionnent les problèmes difficiles qui incitèrent les auteurs de la première à faire de nombreux détours.
I - Voie Duchier-Magol
Première par Duchier et Magol le 1 Mai 1938 - Escalade
Artificielle Difficile
Les 1ère, 4ème et 6ème étapes sont en
escalade libre - Encordement 20 mètres
"Dans cette face, en dehors des
difficultés techniques rencontrées, la non évidence de la voie
explique les tâtonnements qui marquèrent sa recherche. Cette
escalade, à cause de sa longueur, de l'importance des surplombs,
de l'exposition de certains passages, doit être considérée comme
difficile à l'extrême." (Renseignements et appréciation de
R. Duchier en 1938).
Deux grandes cheminées sillonnent
la Face Ouest. Cet itinéraire emprunte les extrémités inferieure
et supérieure de la Cheminée Nord et la partie moyenne de la
Cheminée Sud ou Grande Cheminée.
Départ dans l'axe de la Cheminée
Nord par une large fissure de 5 mètres dont on sort en prenant à
droite une corniche d'abord très étroite, puis large et
confortable. Relais 1
Quitter la corniche 2m avant son
étranglement sud et remonter la fissure en surplomb qui oblique
légèrement vers la gauche dans une dalle noire où l'on trouve
quelques grosses prises, puis l'on monte droit vers une petite
cheminée où de rares aspérités permettent un rétablissement
difficile sur la Corniche Barrin. Passer un bombement délicat
après lequel on arrive sur la Corniche Barrin. Relais 2
On la suit vers la droite et l'on
pénètre dans la Grande Cheminée où l'on escalade une zone
pourrie et redressée, mais très courte, à laquelle succède un
petit couloir peu incliné. A ce niveau on revient à gauche sur
une plateforme spacieuse. Relais 3
Continuant vers la gauche on
escalade une petite arête secondaire délitée et l'on rentre dans
une cheminée resserrée; par un ramonage facile on atteint
l'orifice inférieur qui lui fait suite et l'on installe le
relais à l'intérieur. Relais 4
Dans sa paroi Ouest s'ouvre un
trou très étroit qui communique avec une niche minuscule ouverte
à l'extérieur; il faut y passer les pieds les premiers et
descendre sur un étrier préalablement posé dans la niche. De là,
virer à l'horizontale sur des étriers et contourner vers le Nord
une dalle bombée (aérien) à laquelle fait suite une étroite vire
délitée. On atteint alors la Cheminée Nord en contournant un
gros bloc posé sur lequel on se rétablit. Relais 5
Virer dans le fond de la cheminée
que l'on gravit facilement en opposition, et on sort vers la
gauche par un petit éboulis.
I' - Variante de sortie de la Voie
Duchier-Magol
Première : Dr Albert, Gisèle Albert,
G. Livanos,H. Gilles le 16 Février 1941
Escalade
artificielle difficile.
Du cinquième relais au lieu de rejoindre le fond de la cheminée Nord on escalade une zone délicate où l'on monte sur des blocs instables, la pente s'attenue et l'on atteint le sommet par des dalles faciles.
II - La Grande Cheminée
Première
Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Octobre 1940
Escalade
artificielle difficile -
Encordement : 25 mètres
Elle coupe la Face Ouest en son milieu; bien delimitée dans le haut de la paroi où elle oblique un peu à droite, elle est barrée par de petite grottes à sa partie moyenne et se perd vers le bas dans la grande dalle où elle finit en fissure étroite.
A quelques mètres à droite de la ligne générale d'escalade, s'elever dans une cheminée oblique assez raide puis facile; on arrive dans une anfractuosité. Virer à gauche à l'horizontale jusqu'à se trouver sous une grosse fissure à demi bouchée par de l'aragonite. franchir un léger surplomb, puis virer sur la gauche sur une mince lèvre de rocher; traverser alors une dalle pour atteindre une courte fissure verticale que l'on suit jusqu'à un gros bloc posé sur des gradins terreux. Monter ensuite facilement à la Corniche Barrin.Relais 1
L'escalade se poursuit dans la zone pourrie et redressée à laquelle succède un petit couloir peu incliné et l'on arrive face à une niche étroite. A gauche plateforme spacieuse au dessus de laquelle on aperçoit le trou de l'itinéraire Duchier-Magol. S'élever jusqu'au toit de la niche, passer un surplomb d'aragonite grise et atteindre par une fissure la première grotte. Relais2
Assez spacieuse elle communique par l'intérieur avec la deuxième grotte. Relais 3
De là il faut escalader à l'intérieur, jusqu'au sommet du porche et à l'aide d'un étrier sortir vers la droite (aérien) et rejoindre la fissure du fond de la cheminée qui est devenue oblique et l'on arrive sur un étroit replat dans la paroi de droite. Au dessus la fissure s'élargit et devient terreuse: les pitons y tiennent mal et doivent être doublés par des extra-courts dans la paroi de droite. Ce passage exposé surmonté, on finit dans les gradins faciles du sommet.
II' - Variante et Rectifications
Première
par Stricher, Tramier, Rolland le 29 Juin 1941
Escalade
artificielle difficile
Prendre le départ dans l'axe
exact de la cheminée en remontant la courte fissure surplombante
assez large d'abord, puis très mince après laquelle on se
rétablit sur la première corniche .Relais
A la limite d'une grande dalle
noire, escalader une fissure rectiligne qui oblique légèrement
vers la droite. On passe deux ressauts successifs et l'on
rejoint l'itinéraire Albert.
III -
La Cheminée Médiane
Première Dr. Albert, Gisèle
Albert le 16 Novembre 1940
Escalade artificielle très
difficile - Encordement
: 25 mètres
Les
difficultés que l'on y rencontre sont très soutenues et la
dernière étape est très exposée par suite de la mauvaise
qualité de la roche. En 1941, c'est le parcours le plus
difficile de la Face Ouest.
Départ à la verticale
du "trou de la voie Duchier-Magol; Par courte échelle on
s'élève le plus haut possible vers une très mince fissure
demi-colmatée, où l'on poursuit sur pitons jusqu'à la
première corniche.-R1-
Continuer par la 2me étape
de l'itinéraire Duchier-Magol: quitter la corniche deux
mètres avant son étranglement sud et remonter une fissure en
surplomb qui oblique légèrement à gauche dans une dalle
noire où l'on trouve quelques grosses prises; puis l'on
monte droit vers une petite cheminée où de rares aspérités
permettent un rétablissement difficile sur la corniche
Barraud. Passer un bombement délicat après lequel on arrive
sur la corniche Barrin.-R2-
Monter dans une
grande niche peu profonde au dessus du relais, puis
escalader en opposition extrême le toit qui la surmonte; on
se rétablit alors difficilement dans un dièdre d'aragonite
rouge (exposé) que l'on remonte plus facilement. Après un
étranglement on pénètre dans une cheminée resserrée où l'on
fait un relais sous l'orifice inférieur du tube qui
lui fait suite. Ceci pour mettre les suivants à l'abri des
chutes de pierres pendant la progression du leader dans
l'étape au dessus.-R3-
S'élever dans la cheminée
jusqu'à l'orifice du tube et sortir vers la droite sur des
pitons posés dans une fissure parallèle. On franchit ainsi
une zone surplombante très exposée par suite de la fragilité
de la roche; puis on continu dans un passage très
pourri et fragmenté mais assez court, en suivant une fissure
à travers laquelle on aperçoit par moment l'intérieur du
tube ! Il faut prendre les plus grandes précautions pour y
poser les pitons, afin d'éviter les éboulements dangereux.
On se rétablit ensuite sur une très étroite corniche. Au
dessus la muraille surplombe et le rocher devient tellement
mauvais qu'il n'est plus possible de poursuivre l'escalade à
la stricte verticale. Virer franchement à gauche à
l'horizontale sur des prises de main heureusement solides
(aérien), puis escalader un saillant surplombant formé par
une agglomération de blocs brisés (extrêmement exposé). On
atteint alors un dièdre vertical dans lequel on s'élève
jusqu'à un rocher suspendu qui barre le passage; on le
contourne par la droite et l'on finit sur un éperon formé de
blocs empilés. Cette étape en escalade artificielle
extrêmement difficile fut jugée tellement exposée qu'elle
fut évitée lors d'un premier essai à la Médiane par Dr.
Albert, Gisèle Albert, H. Gilles, G. Livanos le l6 Février
1941.
IV / La Cheminée Nord
Première
par:Dr. Albert, Gisèle Albert le 13 Janvier 1941
Escalade
" artificielle difficile " - La première et la dernière
étape en escalade libre
Encordement 20 mètres
Elle n'est bien marquée que
dans sa partie supérieure où elle s'évase en un profond
couloir, la première partie étant formée par deux fissures à
peu près parallèles coupées par plusieurs surplombs.
Quitter la corniche verte par une petite cheminée
très raide mais où l'on trouve de bonnes prises pour
se rétablir sur la première corniche.-R1-
Au
débouché de la cheminée initiale partent deux fissures très
rapprochées; choisir celle de droite la plus large. Franchir
plusieurs mètres en surplomb accentué et aborder une dalle
où l'on trouve quelques prises; mais la paroi s'incurve de
nouveau et il faut continuer sur des pitons pour atteindre
une fissure qui va s'élargissant et se termine au niveau de
la corniche Barraud, à peine large de quelques cms. Au dessus
une dalle lisse oblige à placer un " étrier" sur piton et à
s'y installer pour faire le 2me relais.-R2-
Gravir
la dalle en montant vers une niche en encorbellement, où
l'on pénêtre le plus possible. En sortir pour s'engager dans
un dièdre fortement déversé dont l'escalade est d'abord
pénible et impressionnante, puis devient moins ardue lorsque
la pente négative s'atténue. On atteint bientôt un très
étroit replat, dominé par un surplomb où une échancrure
laisse apercevoir la deuxième partie de l'escalade beaucoup
plus aisée. Par un ramonage délicat on pénètre dans la
cheminée proprement dite qui s'élargit rapidement en
couloir. Toujours par ramonage, mais plus facilement, on
atteint un groupe de blocs posés dans la paroi de droite.-R3-
Reprendre l'escalade du fond de la cheminée sans difficultés
importantes jusqu'à l'éboulis de la sortie Duchier-Magol et
terminer par quelques mètres de fissure raide. La première
étape et une partie de la dernière sont communes avec
l'itinéraire Duchier- Magol.
Le Rocher des Goudes et son arête Nord-Ouest
Vus du Traçé Rouge du Vallon de
Callelongue - Photo télé Dr. Albert
I - Itinéraire Tanner II - Itinéraire Albert III - Variante Stricher-Tramier A - Croix du Sommet B - Arête Sud-Ouest C - Face Ouest |
D - Face Nord E - Corniche Barrin F - Corniche Verte G - Corniche Broussailleuse H - Arête Est I - Les Lames J - Brêche Carrée |
Arête Nord Ouest
Elle délimite les deux
grandes faces, ouest et nord, du rocher des Goudes. Elle
comprend deux parties de caractéristiques nettement
différentes: du tracé Vert de Callelongue à la Grotte
Rolland), jusqu'à la corniche Verte, sa pente moyenne ne
dépasse pas 45°, mais deux ressauts surplombants
opposent de grosses difficultés au grimpeur qui veut suivre
le fil de l'arête; ils peuvent cependant être tournés, le
premier par le flanc nord, le deuxième par le flanc ouest;
le reste du parcours est sans histoire jusqu'à la corniche
verte. De celle-ci au sommet l'arête devient verticale et de
plus se trouve barrée par un gros surplomb à deux
étages, après lequel elle s'élargit considérablement.
La
" première" exécutée par Tanner eut lieu de la corniche
Verte au sommet en 1939. Tout comme celles des Faces Ouest
et Nord, elle occupe une place de premier ordre dans
l'histoire de l'escalade en Provence.
En 1941, Stricher,
Tramier et Rolland firent le bas en évitant les ressauts
surplombants. A la fin de la même année, le 2 Novembre 1941,
le Dr. Albert et Gisèle Albert suivirent le fil de l'arête
en son entier.
Escale artificielle "très
difficile"
Quatre passages extrêmement difficiles, les
2ème et 4ème étapes en escalade libre
facile; la dernière en escalade libre difficile.
Il est
utile de prévoir le triple encordement à 20 m. d'intervalle
pour la 6éme étape, et le double encordement à 20m.
pour la dernière.
Départ à proximité du tracé vert. On
remonte d'abord une dalle peu pentue, puis il faut passer un
premier surplomb recouvert de débris. On escalade ensuite une
dalle très inclinée et l'on s'engage ensuite dans un petit
dièdre noir. Parvenu sous un gros surplomb on vire un peu à
droite pour prendre pied sur un étroit replat incliné. Passer
ensuite une dalle déversée en mauvais rocher ( exposé).
-R1
Suivre sans aucune difficulté le
fil de l'arête jusqu'au deuxième ressaut.--R2
Attaquer celui-ci dans son flanc nord en passant un surplomb
très accentué, puis un dièdre surplombant où le calcaire est
noir et délité ( très exposé ). Contourner par en dessous et
vers la droite un bloc fragile saillant sur l'arête et se
rétablir difficilement sur une dalle peu inclinée recouverte
d'un pavage de blocs posés.
Escalader alors un petit mur
qui termine le 2ème ressaut. -R3
Les deux ressauts
extrêmement difficiles peuvent être évités par la variante
Streicher:
Départ à 10 m. du fil de l'arête, dans son
flanc nord où l'on escalade une faille oblique ; après avoir
dépassé une niche, on rejoint la crête par un passage de
mauvais rocher. Au pied du 2éme ressaut virer à droite et par
une traversée délicate, atteindre une fissure -cheminée en
mauvais état qui amène à la corniche Verte. Escalader le
taillant de l'arête extrêmement mince jusqu'à la première
corniche de la Face Ouest.-R4
L'itinéraire suivi
par Tanner oblique vers le Sud sur cette corniche : on
remonte dans la Face Ouest la première fissure oblique sous
un surplomb, puis un petit dièdre rouge très court; virer
alors à l'horizontale pour revenir sur le fil de l'arête et
monter sur un petit becquet où l'on fait un très mauvais
relais à la base d'un gros surplomb.
Il est plus élégant
, mais plus difficile de continuer sur le fil de l'arête au
dessus du 4éme relais. Grimper dans un dièdre vertical et
lisse, puis aborder une très mauvaise fissure formée par un
énorme bloc à demi -détaché, on progresse difficilement
jusqu'à une zone plus franche et moins inclinée dominée par
le becquet du 5ème relais.--R5
Attaquer le
gros surplomb par la droite, en suivant une fissure oblique
qui coupe ses ressauts successifs. Après avoir franchi un
premier encorbellement on se rétablit sur un replat
extrêmement étroit; une dalle concave lui fait suite, puis
un deuxième ressaut très accusé. Au dessus la fissure se
perd dans la paroi ; obliquer alors à gauche en exécutant
une vire difficile sur une corniche en arc de cercle à peine
dessinée mais très courte. On est revenu sur l'arête qui
s'est beaucoup élargie. Escalader une dalle verticale le
long d'une fissure et lorsque celle-ci disparait, virer à
gauche et par une traversée difficile et exposée, atteindre
une petite niche.-R6
Dans cette étape il est
commode d'utiliser le triple encordement à 15-17 mètres
d'intervalle pour faciliter le coulissage, il convient de
passer le gros surplomb sur une première corde, puis après
la vire convexe d'en tirer complètement " le mou", et de
continuer sur les deux autres brins jusqu'au 6ème relais. Le
second de cordée sera assuré par la première corde
dans le gros surplomb et par les deux autres dans la dalle.
L'étape suivante, quoique très aérienne, ne comporte plus de
grosses difficultés et s'effectue en escalade libre. Sortir
de la niche par la droite en suivant une corniche ascendante
qui ramène sur le bord droit de l'arête. On s'engage ensuite
dans une fissure assez large, à son sommet obliquer à
droite, passer entre deux genévriers, et terminer par un
dièdre déversé, mais facile.
Escalades de la Face Nord
Face Nord du Rocher des Goudes
Vue du sentier du C.A.F. au
pied de l'Arete Sud de la Tete du Miougranier - Photo télé Dr. Albert
I -
Voie Barrin I' - Variante Bouisson II - La Petite Orientale III / L' Orientale IV - La Super Barrin |
V -
La Directissime VI - La Voie du Toit du Mitan VII - La Voie Occidentale VIII - La Super Occidentale A - Variante Magol |
La "première" de la Face Nord
en 1936M par Barrin, Duchier, Lacaze, fit
sensation dans les milieux de grimpeurs marseillais, et eût
même les honneurs de la première page d'un journal local;
plusieurs essais dans cette paroi s'étaient terminés par des
échecs ou même par un décrochage en règle,
sans suite grave heureusement pour la cordée
Meunier-Bouisson. Il semble que ceux-ci soient les premiers
à être arrivés sur la Corniche Barrin, par un itinéraire
d'ailleurs différent de celui de la "première".
L'aspect formidable de cette paroi, -par rapport aux
escalades pratiquées à cette époque-, encourageait peu les
candidats à en tenter l'assaut. En fait il n'y a pas de
parcours faciles dans la Face Nord, et le seul itinéraire
d'escalade libre qu'on y ait trouvé reste celui de la
première. S'il est fait avec un nombre restreint de clous
d'assurance, il peut être considéré comme fort peu commode
et représente le type de ce que nous avons convenu
d'appeler " escalade libre très difficile ". Depuis Barrin
l'exploration de la Face Nord a été poussé fort loin,
puisqu'en 1941 on y comptait 7 voies nouvelles, dont deux
tout au moins, l'Orientale et la Voie du Toit du Mitan,
sont classées comme " escalades artificielles extrêmement
difficiles "; Une troisième, l'Occidentale" se distingue des
autres parce qu'elle se fait entièrement en escalade libre
et ne présente que trois courts passages d'escalade
artificielle. Les 4 autres relèvent de " l'escalade
artificielle pure avec quelques passages d'escalade libre.
La Face Nord est coupée dans sa longueur par trois
corniches parallèles bien distinctes. Tout en bas à une
dizaine de mètres de l'éboulis, la corniche Broussailleuse,
sur laquelle pousse une végétation dense d'arbustes et de
chênes verts; elle est interrompue à l'ouest par une coulée
d'aragonite jaune. La Corniche verte, à trente mètres de
hauteur, délimite le socle du Rocher des Goudes: on la
parcours facilement, sauf à l'ouest de la paroi où elle est
coupée par une vire délicate, au niveau d'une grande
excavation en forme de grotte à ciel ouvert, au delà la
corniche communique sans difficulté avec la Face Ouest. 21
mètres au dessus c'est la Corniche Barrin, large et
confortable par endroit, très souvent fort étroite et même
totalement interrompue.
I - Voie Barrin
Première
par H. Barrin, R. Duchier, Lacage, le 23 Août 1936
Escalade libre très difficile - Encordement : 25 mètres
Les passages les plus difficiles sont l'arrivée sous la
Corniche Verte, le dièdre oblique au départ de celle-ci, la
montée sous le cœur, et la cheminée jaune; mais l'ensemble
est très soutenu.
L'histoire de cet itinéraire
comporte deux épisodes: Le 23 août 1936, après diverses
tentatives, Barrin démarre de la Corniche verte et arrive au
sommet.
Quinze jours plus tard, le 6 Septembre, en
compagnie cette fois de Duchier et René Jean il complète son
ascension en gravissant le socle ( I') qu'il avait négligé.
A la même époque, à une date imprécise, Magol et Naillet
escaladent aussi le socle et arrivent à la Corniche
verte sous l'épaule de l'Arête Est ( A).
Par une
curieuse aberration, le parcours Barrin dans le socle
tomba par la suite dans l'oubli et les grimpeurs qui font la
Face Nord en entier empruntent actuellement
l'itinéraire Magol
.
Ces deux escalades se valent cependant en difficultés.
Parcours Barrin:
Débuter à la verticale de l'Arête Est par un dièdre ouvert
assez délicat qui livre accès à la Corniche
broussailleuse.- R.1
Virer alors à droite et
continuer en descendant un peu, un éperon dénudé, longer la
corniche vers l'ouest, traverser un fourré de chênes verts,
contourner une arête secondaire et à 30 m. de l'éperon
dénudé atteindre une plateforme inclinée, on peut également
prendre par là, par un trajet direct d'escalade artificielle
(I " ) ( J. Bouisson, Dr. Albert le 29 Mars 1942 ).
Grimper
facilement jusqu'à une deuxième plateforme.- R.2
Escalader alors un long dièdre oblique et étroit, de roche
grise; après un passage difficile l'escalade est aisée
jusqu'à un bombement délité, on le contourne par la droite
et l'on arrive à la Corniche Verte.- R.3
Le
parcours Magol débute par le même dièdre ouvert
jusqu'à la corniche Broussailleuse.-R.1'
Monter
ensuite en obliquant à gauche vers un éperon à la verticale
de l'épaule de l'arête Est. Grimper le long d'une mince
fissure sur son taillant, puis l'abandonner pour se rétablir
difficilement à gauche sur un balcon. A son extrémité Est
monter facilement à la Corniche Verte. -R.2'.
Revenir sur la droite, après une cinquantaine de mètres, le
grimpeur se trouve au pied d'un dièdre très ouvert incliné
vers la gauche; on l'escalade en se servant de prises de
mains dans la fissure du fond ( difficile mais sur) et l'on
se rétablit sur un replat. Monter ensuite dans des rochers
médiocres après lesquels on arrive sur une minuscule
plateforme de rocher pourri. -R.4
Un pas vers la
droite et l'on remonte un système de fissures verticales sur
des prises très espacées, jusqu'à un rocher surplombant en
forme de "cœur " sous lequel on vire à droite pour
atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de
mains très hautes, grimper sur le "cœur" et s'élever dans
une dalle fissurée on arrive sur la corniche Barrin que l'on
suit vers la droite où elle s'élargit en trottoir.( le
rétablissement sur le cœur peut être grandement
facilité en montant dans un anneau de corde placé sur son
sommet).-R5
Suivre la Corniche Barrin vers
l'ouest, jusqu'au pied d'une grande cheminée d'aragonite
jaune, où elle est coupée par une large entaille. Dès le
départ il faut attaquer un surplomb très prononcé à l'aide
d'une courte échelle, ou mais beaucoup plus difficile, en
ramonage du fond de la cheminée. Deux mètres de verticale,
puis nouveau surplomb moins prononcé mais tout aussi
difficile parce que l'on trouve que des prises rondes pour
le passer. La cheminée s'élargit et se fait plus commode.
Sur son arête droite s'amorce une étroite vire terreuse peu
engageante, on y trouve de suite une grosse écaille qui
déverse dans le vide
( passage impressionnant et aérien mais
sûr) et l'on arrive sur un replat (genévrier). Escalader
ensuite une arête fissurée légèrement oblique et très raide
de parcours délicat ( rocher fracturé) et se rétablir sur
une terrasse où pousse un chêne vert.- R.6
Vers
l'ouest, une dalle fissurée puis un éboulis amènent au
sommet.
Encordement minimum : 25 mètres pour la 5ème
étape.
II
- La Petite Orientale
Première par Dr. Albert, Gisèle
Albert le 8 Septembre 1940
Escalade " artificielle peu
difficile " - Encordement 2O mètres
Cette voie n'atteint pas
directement le sommet par la Face Nord; elle se termine au
pied de l'Arête Est sous laquelle elle se développe en un
trajet rectiligne.
Départ à droite d'un éperon
descendu de l'arête Est, par une cheminée très ouverte dont
le parcours est rendu délicat par la rareté des prises.
Relais sur la corniche broussailleuse.-R.1
Quelques mètres vers la droite monter dans une excavation en
gueule de four; à son sommet s'élever sur une coulée
d'aragonite grise issue de deux niches jumelles. Passer par
celle de gauche et remonter une courte fissure très raide
pour arriver dans une petite grotte.-R2
Virer à
droite, dépasser une excavation et monter sur la corniche
Verte.- R.3
S'élever dans une niche étroite; en
sortir vers la droite puis remonter une fissure un peu
surplombante jusqu'à un replat. Obliquant légèrement à
droite on poursuit l'ascension dans une dalle raide en
direction d'une petite cheminée limitée à gauche par un gros
bloc à demi détaché. Au dessus on trouve un replat à
la base d'un couloir. R.4
On le remonte sans
difficulté jusqu'à la corniche Barrin. Au dessus on gravit
un dièdre délité par opposition entre ses parois et l'on
débouche sur une plateforme de l'arête Est que l'on suit
jusqu'au sommet.
III
- L' Orientale
Première par: G. Livanos,Dr. Albert (
leader à tour de rôle) le 2O Juillet 1941
Escalade
"artificielle extrêmement difficile" - encordement 25
mètres
C'est un des parcours les plus durs de la Face Nord, tant par la multiplicité des difficultés à surmonter que par l'exposition de l'escalade pendant les 40 derniers mètres où les embuches les plus diverses sont accumulées sans interruptions. Son nom vient de sa situation dans la moitié orientale de la Face Nord.
Attaquer à gauche d'un
saillant de la base du socle par une fissure en "S" inversé
qui contourne un surplomb par sa droite. Gravir un petit
dièdre et atteindre la Corniche Broussailleuse.-R1
Un peu à gauche dépasser une arête secondaire et s'élever
dans une fissure rectiligne qui se redresse peu à peu, puis
s'ouvre en petite cheminée. Celle-ci franchie on arrivé sur
la corniche Verte.- R.2
A gauche de la voie
Barrin on gravit un dièdre incliné vers l'ouest, il faut
alors se rétablir sur un replat exigu. Contourner par la
gauche un surplomb pourri, puis revenant à droite, on
atteint une plateforme.- R3
Escalader alors une
dalle aux prises peu sures; au niveau d'une faille
horizontale virer un peu vers l'ouest et s'élever sur la
dalle du flan droit d'un dièdre oblique. On atteint une
deuxième faille horizontale: la Corniche Barrin totalement
interrompue en cet endroit. Relais sur étrier en cet endroit
.-R.4
Les difficultés rencontrées depuis le
troisième relais vont s'accroitre jusqu'au relais suivant
non loin de l'arête Est. Quitter le relais par sa gauche et
s'élever difficilement le long d'une fissure très raide;
elle se perd bientôt dans une dalle qu'il faut gravir sur
des prises incertaines. Virer alors à gauche vers une
nouvelle fissure très pourrie. Après l'avoir remontée
on atteint la base d'un grand dièdre en surplomb, où l'on
s'engage en passant sous un énorme bloc suspendu (l'armoire
à glace) passage extrêmement exposé- On escalade
difficilement le dièdre qui est barré par un surplomb de
gros rochers brisés sur lequel on se rétablit.- R.5
Etape
extrêmement difficile ! Par des gradins faciles on arrive au
sommet non loin du haut de l'arête Est.
IV - La Super Barrin
Première
par Dr Albert, G. Livanos, le 10 Août 1941
Escalade
Artificielle Très Difficile - Encordement 25 m.
En
escalade artificielle très soutenue elle comporte un passage
d'escalade libre extrêmement dur après la Corniche Verte.
Elle a été baptisée ainsi
parce qu'elle rectifie l'itinéraire parcouru par Barrin lors
de la première de la Face Nord, suivant une ligne à peu près
verticale axée sur le cœur.
Le départ se situe à
quelques mètres à droite de celui de l'Orientale, au niveau
du saillant de la base du socle. On gravit une fissure
oblique qui surplombe après quelques mètres et par un pas
délicat vers la droite on arrive sur la corniche
broussailleuse. -R1
On poursuit en gravissant une
dalle convexe. Après une corniche on traverse par la gauche
un peu plus haut. On suit alors une fissure verticale
jusqu'à la Corniche Verte. -R2
Immédiatement à
droite du début de la Voie Barrin remonter une fissure qui
va en s'élargissant d'abord, puis se referme brusquement en
surplombant. Il faut alors se rétablir
difficilement sur une mauvaise corniche (très exposé). On
continue dans une vire ascendante qui finit au niveau du
replat délité où l'on rejoint la voie Barrin -R.3
" Un pas vers la droite et l'on remonte un système de
fissures verticales sur des prises très espacées jusqu'à un
rocher en forme de cœur sous lequel on vire à droite pour
atteindre un minuscule replat. Grace à de rares prises de
main très hautes, grimper sur le "cœur" et s'élever dans
une dalle fissurée; on arrive sur la Corniche Barrin."
Virer un peu à droite pour faire un relais confortable.-R4
On continue à la verticale du "cœur" par une grosse fissure
mal marquée; après avoir dépassé des blocs peu solides on
aborde une zone plus franche, passer alors un surplomb peu
accentué, coupé par une fissure double, auquel succède un
petit dièdre oblique. Parvenu dans une dalle moins inclinée,
on vire à gauche pour remonter une fissure assez facile
jusqu'à un replat herbeux.-R.5
Terminer par un
couloir facile qui arrive au sommet à proximité de
l'anneau de rappel scellé.
V - La Directissime
Première par G. Rebuffat et R. Tanner ( leader à tour de rôle) en 1939
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 20 mètres
On y trouve de nombreux
passages d'escalade "libre très difficile", notamment dans les
deux dernières étapes.
Elle escalade la Face Nord à la
verticale de la cheminée jaune de la voie Barrin. Son trajet
à peu près rectiligne lui valut son appellation à
consonance dolomitique. C'est le deuxième itinéraire ouvert
dans la Face Nord.
Au départ prendre une fissure pourrie
d'abord surplombante puis en pente modérée aux abords de la
corniche broussailleuse. -R.1
Continuer par une
longue fissure sur le flanc droit d'une arête secondaire qui
finit à l'entrée d'une niche d'aragonite.-R.2
Sortir par son toit et déboucher sur la Corniche Verte.-R.3
Grimper dans une petite grotte ogivale. En sortir par le
haut en "traction" sur un piton planté dans son
plafond; atteindre difficilement une mauvaise fissure et s'y
engager à l'aide d'un étrier. Celle-ci aboutit à une
minuscule corniche sur laquelle il faut se rétablir et
amorcer une vire délicate vers la droite pour installer un
relais médiocre.-R.4
A cet endroit il est
préférable d'inverser la cordée par suite du manque de place
sur la corniche. Le second continue au dessus de la grotte
par une dalle très lisse, mais présentant quelques trous
d'aragonite. Puis l'on s'engage dans une cheminée où l'on
surmonte par ramonage un bloc coincé surplombant. Escalader
alors la muraille d'une grande excavation. Relais sur sur la
Corniche Barrin.- R.5
Cette étape peut être
simplifiée en ne s'arrêtant pas au 4ème relais et en montant
très légèrement plus à gauche par une fissure délitée au
bout de laquelle on rejoint la cheminée. Passer les 1O
mètres de cheminée difficile qu'emprunte la voie Barrin et
continuer dans son axe en franchissant un petit mur au
dessus duquel on se rétablit dans une niche étroite.
Immédiatement au dessus grimper dans une deuxième niche puis
obliquer à gauche sous un gros bloc saillant pour s'élever
dans une très courte cheminée en surplomb, en ramonant face
à l'est. De bonnes prises très hautes facilitent un
rétablissement impressionnant sur une belle plateforme..-R.6
Revenir à droite et après avoir contourné un bloc posé
branlant, on traverse la cheminée pour s'élever vers le
taillant d'un éperon très raide. Grimper alors droit et
terminer par l'escalade exposée d'une dalle arrondie aux
prises infimes et glissante; c'est le point crucial de cet
itinéraire.
Une variante de sortie fut
découverte par J. Stricher et G.Tramier qui ne trouvèrent pas
trace de Rebuffat à partir du 6ème relais et se trompèrent
de chemin.
Quitter la plateforme par la gauche en
grimpant dans une dalle verticale où saillent quelques
prises, puis virer à gauche sous un surplomb pour sortir tout
en haut de la cheminée terminale de la Super Barrin
VI - La
Voie du Toit du Mitan
Première par Dr. Albert,
G. Livanos le 13 Juillet 1941
Escalade Artificielle Extrêmement Difficile -
Encordement 20 mètres
Les difficultés rencontrées
sont ininterrompues, de plus, à partir de la Corniche
Verte, on est le plus souvent en deçà de la verticale. Le
dernier passage dans le Toit du Mitan est extrêmement aérien
et exposé.
Diverses tentatives par le Dr. et Gisèle
Albert qui furent interrompues par des incidents, avaient
abouti auparavant au 6ème relais.
Le haut de la Face Nord est
dentelé par une série de surplomb plus ou moins prononcés,
et, vers son milieu, (mitan en patois) une saillie rocheuse
isolée s'avance sur le vide plus fortement que les autres
dominant toute la Face ; c'est le "Toit du Mitan".
Cette
voie d'escalade monte à sa vertical exacte, décrivant
cependant une sinuosité sous la Corniche Verte, au niveau
d'obstacles insurmontables malgré tous les moyens employés
en 1941
Départ dans une dalle
concave surmontée dans sa partie droite par un toit
oblique. Contourner par la gauche un léger surplomb et
remonter une courte fissure dans des rochers brisés.-R.1
Escalader une fissure assez
large puis remonter l'échine arrondie d'un pilier de roches
grises où les prises sont peu saillantes. On arrive sous une
zone de rochers pourris. A l'aide d'un étrier traverser à
l'horizontale vers la gauche pour se rétablir sur un petit
replat.-R.2
Virer un peu sur une corniche herbeuse puis
monter dans une dalle raide recouverte d'un plaquage de
débris. atteindre un tout petit bloc encastré derrière
lequel on place un piton et un étrier pour parvenir dans une
zone rocheuse plus solide. Revenir à droite sous un surplomb
et monter dans une échancrure qui livre accès à la Corniche
Verte.-R.3
Au dessus la paroi devient surplombante et
monte en dehors de la verticale jusqu'à la Corniche Barrin.
Quitter la corniche Verte en suivant la branche droite
d'une fissure double "en "V " renversé qui fracture une
dalle surplombante de couleur rouge sombre. après un
mince replat remonter une courte fissure, puis un dièdre
oblique dans lequel on fait un relais sur piton.-R.4
Escalader le haut du dièdre puis s'engager dans un surplomb
accentué. La pente négative s'atténue au niveau d'une strate
horizontale. On continue sur des pitons placés dans une
fissure colmatée par l'aragonite rouge (exposé) et l'on se
rétablit sur la Corniche Barrin.-R.5
Laissant à droite le
grand dièdre oblique de la Voie Occidentale on remonte
quelques mètres de fissure, puis on vire à gauche sur une
dalle ronde en direction d'un dièdre étroit. Après un
passage d'escalade libre facile on suit une fissure très
raide et l'on passe un bombement au dessus duquel s'ouvre
une niche exigüe; on la dépasse pour faire un relais au
niveau d'une 2eme niche, sur piton.-R6
Continuant à la
verticale du relais on escalade une dalle une dalle fissurée
très pourrie et l'on arrive sous le " Toit du Mitan " que
l'on attaque en suivant une fissure verticale qui le
coupe en son milieu. La muraille s'infléchit fortement vers
l'extérieur et après un passage extrêmement surplombant dans
du mauvais rocher on se rétablit sur la dalle du sommet.
VII
- La Voie Occidentale
Première par Dr. Albert, Gisèle
Albert le 25 Août 1940
Escalade Artificielle Difficile - Encordement 30 mètres
min. pour la dernière étape
Le plus souvent en escalade
libre, on n'y rencontre que trois passages d'escalade
artificielle difficile : dans la 3me étape sous la Corniche
Verte,- la traversée d'une interruption de la Corniche
Barrin,- l'entrée dans le dièdre oblique du haut.
Cet
itinéraire s'inscrit dans la moitié occidentale de la
Face Nord, d'où son nom. Le départ se situe à la base de la
grande coulée d'aragonite jaune qui s'est déversée par
l'orifice de l'excavation de la Corniche Verte.
Monter
jusqu'à une petite grotte; à son entrée escalader en
obliquant vers la gauche une courte dalle puis une fissure
délitée. Grimper dand
s les baragnes (broussailles) de la
Corniche broussailleuse.-R.1
Au niveau
d'une grosse écaille monter dans une très courte fissure et
se rétablir sur une dalle assez inclinée. Continuer à
la verticale en utilisant de petites niches d'aragonite et
arriver sur une plateforme (chêne vert).-R2
Virer
vers l'ouest sur les rares aspérités d'une étroite corniche
sans prises pour les mains
( délicat); monter dans un
petit dièdre d'aragonite, et après quelques mètres
d'escalade artificielle assez exposée, virer de nouveau vers
l'ouest sur un replat fuyant et grimper sur un bloc posé.-R.3
Gagner le fond de la grande excavation de la Corniche
Verte.-R.4
Escalader sa paroi de gauche (Est)
jusqu'à un surplomb formé par le haut d'une dalle concave;
on le franchit en utilisant l'opposition et l'on atteint de
bonnes prises très hautes; on contourne alors un saillant
rocheux derrière lequel se trouve une plateforme spacieuse.-R.5
Monter une large fissure dans une dalle noire légèrement
surplombante, le rocher peu solide demande des précautions
dans les derniers mètres sous la corniche Barrin.- R.6
Suivre la corniche Barrin vers l'est, puis elle s'amenuise
et s'interrompt totalement.-R.7
Placer un étrier
sur un piton posé le plus loin possible dans la fissure
horizontale qui succède à la corniche; après s'y être
installé, atteindre à 1 m.50 de là, le point où la fissure
colmatée se trouve dégâgée et poser un 2eme " étrier" sur un
piton qui permet de remonter difficilement sur la corniche.-R.8
-
L'Etape en escalade " artificielle
difficile". On est parvenu au pied d'une fissure
au sommet de laquelle on aperçoit un grand dièdre oblique
qui échancre les surplombs du haut de la face Nord.
Escalader la fissure encombrée de rocailles brisées jusqu'à
un replat exigu; au dessus une dalle lisse exige la pose
d'un étrier pour permettre l'accès à la base du dièdre. On
s'y engage sur de petites prises très espacées mais sures.
Puis la pente s'atténue et l'escalade devient moins ardue.
On parvient sur un petit replat d'où un pas vers la
droite conduit dans une fissure issue d'une niche étroite.
Monter dans la niche et virer vers la droite le long d'une
faille horizontale. Après un bombement, monter droit sur un
éperon arrondi et le suivre jusqu'au sommet.
VIII - La
Super Occidentale
Première par G. Rebuffat, G.
Livanos( leaders à tour de rôle) le 4 Mai 1941
Escalade Artificielle Très Difficile -
Encordement 25 mètres
La dernière étape se fait dans une
zone de surplomb ininterrompus.
Elle tire sa dénomination de
sa situation à l'extrémité occidentale de la Face Nord,
d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite jaune du socle,
puis s'infléchissant vers l'Arête Nord-Ouest, qu'elle côtoie
à quelques mètres ans le haut de la muraille.
On
commence l'escalade à la droite de la petite grotte ouverte
au pied de la coulée jaune. Franchir une série de plaques
puis s'élever dans la coulée d'aragonite, d'abord un peu
surplombante; vers la fin on oblique à gauche en passant un
ressaut et l'on atteint une niche confortable. - R1
Sortir à droite par une vire ascendante sous des rochers
cassés, puis s'élever directement par une cheminée pourrie
et broussailleuse qui mène à l'entrée de l'excavation
de la Corniche Verte. -R2
Dans son pilier de
droite et sans y pénétrer, s'élever par une dalle délitée,
très raide au départ puis moins inclinée, et gagner une
terrasse à son sommet. - R3
Un peu à droite
grimper dans une fissure très pourrie, qui après un petit
replat, surplombe fortement et mène à la Corniche Barrin,
très large à cet endroit. -R4
Au dessus la paroi
surplombe sans arrêt jusqu'au sommet. Un peu à droite du
relais on gravit une bonne fissure, puis au bout de six
mètres on revient vers la gauche. relais sur étriers au
niveau d'un replat exigu et mal marqué, utile pour le
coulissage des cordes dans la suite de l'escalade. - R5
On s'élève ensuite dans un dièdre oblique à droite suivi
d'une d'une cheminée-fissure constamment surplombante, et
coupée de plus par plusieurs ressauts. On termine l'escalade
par une cheminée dans des blocs brisés, qui débouche à
proximité du haut de l'Arête Nord-Ouest. (Très aérien)
Le chainon miniature des
"Lames" rattache le Rocher des Goudes au Roc de St-Michel
d'Eau Douce. Deux entailles profondes, la Grande Brèche à
l'Ouest et la Petite Brèche à l'Est, le découpent en trois
sommets distincts: La Lame Ouest, la Grande Lame au centre
et la Petite Lame.
Une troisième entaille, le Pas de la
Demi-Lune, où aboutit par une corniche un sentier jalonné en
pointillé jaune par la Société des Excursionnistes
Marseillais, sépare le Lames de l'Arête de la Cordée,
contrefort du Roc St Michel.
Du sommet du Rocher des
Goudes, on découvre l'extraordinaire architecture de cette
arête horizontale aigue comme une lame de couteau.
L'épaisseur de la Lame Ouest ne doit pas d&passer 3 mètres
et sa crête n'est qu'une mince dentelle de pierres parvenues
au dernier stade de l'effritement. La Grande Lame un peu
plus massive est couronnée par une terrasse de 4 à 5 mètres
de large sur 3O m. de long. La Petite lame n'est qu'un
mamelon sans caractères.
La face Sud, comme celle du Rocher des
Goudes est
insignifiante et ne dépasse pas 25 m. de hauteur, par contre
elle est très raide et lisse et beaucoup moins abordable que
cette dernière; en 1941 on n'y connait pas de voies
d'escalade normalement passables sans pitons.
Leur Face Nord au contraire est plus élevée- 60 m. à
la Grande Lame- et surtout beaucoup plus impressionnante par
sa verticalité. Tous les itinéraires qui la parcourent sont
très difficiles sauf à la Petite Lame.
La " première des Lames " réalisée en 1926 fut la traverse
des trois sommets dans le sens: Pas de la Demi-Lune- Rocher
des Goudes.
Les Faces Nord et Sud ne furent gravies qu'en 1939 alors
que la pratique de l'escalade artificielle s'était répandue
dans les Calanques.
Escalades de la Face Sud des Lames
I -
Voie H. Gilles ( Face Sud
de la Grande Lame ) II - Fissure Sud-Ouest ( Face Sud de la Grande Lame) III - La Grande Brêche ( par la face Sud ) IV - Voie de la Grotte des 3 lucarnes (Face Sud de la Lame Ouest) V - Voie de la Fenêtre de la Lame Ouest |
A - Col
du Pas de la Demi Lune B - Petite Lame C - Petite Brêche D - Grande Lame E - Grande Brêche F - Lame Ouest |
I / Voie H. Gilles ( Face Sud
de la Grande Lame )
Première par : H. Gilles, Toto Guérin en hiver 1939
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement 20 m.
Cet itinéraire fut celui de la " première " de la face Sud des Lames. Quelques mètres à gauche de la verticale du cairn du sommet et un peu à droite d'un pin, s'engager dans une fissure oblique rectiligne; passer unique légèrement déversé qui finit sur une plateforme.- Relais - Terminer par un petit mur vertical de rocher brisé.
II /
Fissure Sud-Ouest
( Face Sud de la Grande Lame)
Première par : Dr.Albert,
Gisèle Albert le 23 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement : 2O m
Départ l0 mètres à l'ouest du pin qui se trouve sur la
corniche à la base de la Grande Lame
Débuter par un dièdre vertical très court. A sa sortie
prendre pied sur une dalle inclinée, puis remonter un
deuxième dièdre dont la base est légèrement déversée, au
dessus la pente s'atténue mais les prises sont peu sures; on
arrive sur une corniche (gros genévrier mort.) - Relais -
Continuer à la droite du relais par une fissure
surplombante, dépasser une niche exigüe et se rétablir sur
un replat limité à droite par un gros bloc en équilibre (
exposé ). Terminer par une courte dalle facile
III / La Grande Brêche (
par la face Sud )
Première par :
M.Samuel, G.Livanos Octobre 1940
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement : 20 m
Escalader un dièdre oblique puis une fissure redressée qui s'ouvre bientôt en cheminée commode. De la brèche on monte assez facilement sur la lame Ouest et plus difficilement sur la Grande Lame.
IV /
Voie de la Grotte des 3 lucarnes
( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr. Albert,
Gisèle Albert le 22 Décembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement: 2O M
Départ au niveau d'une baisse de la corniche qui sangle la
face Sud de la Lame Ouest au tiers de sa hauteur.
Gravir une dalle triangulaire assez facile puis une cheminée
étroite et redressée qui donne accès à une corniche. Virer à
l'horizontale et, deux mètres à gauche, s'élever dans un
dalle lisse à laquelle succède un petit dièdre. On pénètre
dans une grotte qui occupe toute l'épaisseur de la Lame qui
n'a pas 2 mètres de large! Deux lucarnes donnent sur la
face nord et la troisième sur la face Sud. - Relais -
Escalader le porche d'entrée et sortir en haut et à droite
par un rétablissement difficile et assez osé qui amène sur
la dalle du sommet.
V /
Voie de la Fenêtre
( Face Sud de la Lame Ouest )
Première par : Dr.Albert,
Gisèle Albert le 9
Mars 1941
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement : 15 m.
Un peu à l'ouest de la Voie des 3 lucarnes remonter sans grande difficulté un dièdre légerement oblique. Parvenu dans un renfoncement prendre à gauche une fissure très raide mais courte dans du rocher pourri. On ontinue l'escalade entre deux gros blocs jusqu'à la fenêtre et par la dalle de son bord droit on atteint la crête.
Traversée des Lames
I / Sens classique : Est - Ouest
Première escalade des Lames par : Ph. Bernard, A. Nessi
en 1926
Escalade " libre facile "
- Encordement 15 m
Départ du Pas de la Demi-Lune, on escalade l'Arête de la
Petite Lame extrêmement étroite et de rocher assez médiocre,
on rencontre peu de difficulté dans ce premier passage, puis
l'on descend très facilement à la Petite Brèche.
Remonter vers la Grande Lame par des gradins faciles, un
brusque ressaut vertical barre alors le passage; descendre
un peu vers la gauche et virer dans une cheminée très raide
que l'on escalade sur de très bonnes prises. Traverser
le plateau de la Grande Lame et descendre en rappel à la
grande Brèche. Remonter sur la Lama Ouest par une courte
vire aérienne dans la Face Nord et un dièdre très ouvert de
mauvais rocher. Traverser l'étroit plateau sommital qui se
resserre bientôt à l'extrême vers l'ouest où il est réduit à
une lame de rocher croulant. Par chevauchement dépasser le
toit de la Fenêtre puis descendre un peu dans la face Sud
vers un petit pin rabougri sur lequel on installe le rappel
final.
II / Sens Ouest- Est
Première par : G.Livanos,
Dr.Albert - le 5
novembre 1940
Escalade " artificielle peu difficile " -
Encordement : 15 m.
Le parcours de la crête des Lames dans ce sens comporte des passages beaucoup plus difficiles que l'itinéraire précédent. Attaquer la Lame Ouest par le taillant très redressé de son arête sous un gros surplomb. A hauteur de celui-ci virer dans la face Nord le long d'une faille oblique, puis escalader une dalle pourrie et revenir sur l'arête. On dépasse une plateforme et après une courte fissure on s'engage sur la crête sommitale dans sa partie pourrie et resserrée. Descendre à la Grande Brèche par la fissure et la petite vire dans la face Nord ( exposé pour le dernier de cordée). Escalader une dalle très raide et délitée sur le taillant de l'arête de la Grande Lame, puis une fissure vers la gauche qui donne accès sur le plateau. Descendre à la Petite Brèche par une cheminée raide sur le bord sud de l'arête et poursuivre jusqu'au Pas de la demi-Lune sans difficulté en suivant l'itinéraire classique précédemment décrit.
Escalades de la Face Nord des Lames
Comme pour les faces Nord et
Ouest du Rocher des Goudes, la " première" de la face nord
des Lames ne fut réussie qu'après plusieurs tentatives et
pas mal de tâtonnements. Son tracé extrèmement varié décrit
de nombreuses sinuosités dans la paroi de la Grande Lame et
comporte même une descente accentuée !!
Les obstacles rencontrés par les auteurs de la première ont
tous été surmontés quelques temps après au cours de
tentatives effectuées par d'autres grimpeurs. Il en est
résulté un découpage de la voie Tanner en trois tronçons
parallèles, comme ce fut le cas de la Voie Magol-Duchier à
la Face ouest du Rocher des Goudes. Néanmoins cet
itinéraire suivi dans son intégrité, conserve son
caractère de grande classe et par la diversités de ses
passages, s'écarte agréablement de la monotonie des
directissimes habituelles de l'escalade artificielle.
L'exploitation de la Face Nord des lames se poursuivit à une
cadence accélérée. Successivement ce furent les escalades de
la Lame Ouest, en escalade artificielle difficile et
soutenue ( on ne quitte guère le marteau! )puis celle de la
Petite Brèche, - celle de la Grande Brèche où l'on trouve
toute la gamme de l'escalade libre et un dur passage
d'escalade artificielle, les autres relèvent presque
exclusivement de l'escalade artificielle, sauf celui de la
Petite Lame en escalade libre facile.
Face Nord des Lames
Vue du sentier du C.A.F. au
pied de l'Arête Sud de la Tete du Miougranier - Photo télé Dr. Albert
I /
Voie Tanner (Face Nord de la Grande
Lame )
Première par R. Tanner, Suzon
Dijon, G.Rebuffat le 21 Avril
1940
Escalade " artificielle difficile "
- Encordement 2O m.
La 1ere et la 4me étape en escalade libre; le passage le
plus difficile se trouve dans les surplombs de la 5èmè étape
A l'aplomb du cairn du sommet suivre une fissure assez
large où l'on passe " à la Dulfer " puis virer à gauche dans
une dalle inclinée en direction d'une cheminée tubulaire que
l'on remonte jusqu'à son orifice supérieur.- R1
Evitant la fissure qui émerge de la cheminée, remonter en
obliquant à gauche, une autre fissure qui conduit dans une
zone de rochers noirs. Revenant à droite à l'horizontale on
passe au dessus du relais précédent, puis on contourne un
petit éperon après lequel on descend dans un dièdre de 3 à 4
m. fortement en pente et au bas duquel on fait un relais sur
un mauvais replat.- R2.
Cette étape peut se faire plus directement en quittant le
premier relais par la droite: par un grand pas atteindre à
l'horizontale une dalle raide que l'on traverse, après un
bombement on arrive au 2me relais (Variante Albert)
Grimper
malaisément dans une courte fissure déversée; au
niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une
fissure d'aragonite un peu surplombante d'abord, puis
verticale; on arrive sur une corniche étroite devant une
niche triangulaire.- R3.
Virer vers l'ouest et monter sur un mince replat; par une
nouvelle vire on atteint une cheminée fissure que l'on
remonte par coincement, elle se termine par une corniche
fuyante au dessous de la ligne de surplombs noirs qui barre
la Face Nord dans toute sa longueur. - R4
C'est dans l'étape suivante que l'on va rencontrer les plus
grandes difficultés de cette voie:
Du relais partent deux fissures formant un " V " dont on
prend la branche droite terreuse et délitée. Après un
surplomb de rocher pourri il n'ya plus qu'une seule fissure
le long de laquelle on traverse un deuxième surplomb; on
arrive alors dans une niche peu profonde. - R5
Virer à droite et remonter un petit dièdre oblique que l'on
quitte bientôt par la droite pour grimper sur une
plateforme. On franchit un dernier ressaut et l'on arrive
sur le plateau sommital.
I ' -
Variante, rectification
Première par : G. Livanos,
Bimar le 22 Septembre 1940
Escalade " artificielle difficile "
- Encordement :20 m.
Cette variante due à Livanos-Bimar est une rectification de
la Voie Tanner, dont elle vise à rejoindre la partie
supérieure par un parcours rectiligne dans le bas de la face
et à en faire une voie directe, suivant la formule chère aux
amateurs de directissime. Le départ se situe à
l'aplomb du 4 me relais de la Voie Tanner: une fissure puis
un long dièdre y aboutissent.
L'escalade commence par une zône verticale, puis de moins en
moins inclinée; on traverse ensuite une dalle aux prises peu
sures et l'on arrive sur une dalle convexe.-Relais-
Virer un peu à gauche et s'engager dans un long dièdre
caractéristique. S'éleer d'abord par le fond, puis dans la
paroi gauche; après un nouveau crochet dans le fond du
dièdre on revient encore dans sa paroigauche et l'on atteint
difficilement un minuscule replat. Droit au dessus passer un
surplomb le long d'une mince fissure et se rétablir sur une
corniche étroite.On rejoint là la Voie Tanner par une vire à
gauche.
II /
Voie de la Face Nord de la Petite Lame
Première par : Ch.Magol,
Daflon en Novembre 1939
Escalade " libre facile " - Encordement
2O m.
Quoique antérieure à la Voie Tanner, cette escalade n'est
pas considérée comme la " première " de la face Nord des
Lames, d'abord parce que son trajet est situé tout à
l'extrémité de la face et ensuite parce que son peu de
difficulté n'est pas dans le ton des autres parcours. En
réalité ces objections sont spécieuses, et la Voie
Magol-Daflon est bel et bien le premier itinéraire réussi
dans la face Nord des Lames.
Départ dans une fissure descendue du Pas de la Demi-lune,
pour rejoindre une corniche ascendante qui parcours en
écharpe la Petite Lame. - R1.
Virer vers la droite par une marche de flanc et remonter la
corniche jusqu'à la base d'une cheminée très courte.- R2
Continuer sur la corniche en direction d'une grotte carrée,
à laquelle on accède en gravissant un mur d'aragonite grise.
- R3.
Sortir de la grotte par son coté Est; escalader des gradins
d'aragonite et monter droit dans une dalle raide jusqu'au
sommet.
Variante : Cette variante plus difficile consiste à
quitter le 2me relais en escaladant la cheminée et à monter
droit dans une fissure jusqu'à un replat; au dessus il faut
passer difficilement un ressaut d'aragonite sans prises pour
se rétablir sur une plateforme où l'on rejoint l'itinéraire
Magol. ( Gisèle Albert 2 Octobre 1940 ).
Une autre variante évite le ressaut d'aragonite sous le 3 me
relais et par une descente délicate amène au bas de la
grotte carrée.
( Livanos, Septembre 1940).
III /
Voie de la
Petite Brèche
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert, J. Bouisson
4 Octobre 1940
Escalade :"artificielle peu difficile " - Encordement
: 2O m.
La première étape en escalade artificielle, ensuite
une série de fissures en escalade libre.
A la verticale de la petite Brêche escalader une large
fissure qui aboutit à une corniche fuyante, puis oblique
vers la gauche dans une dalle qu'elle coupe en diagonale. A
partir de la corniche parfaitement lisse, oblige à la pose
de pitons et d'étriers pour accéder à une terrasse
spacieuse. Gravir ensuite une courte dalle fissurée jusqu'à
une niche.- Relais-
Quitter celui-ci par la droite en virant dans une dalle
raide, remonter une courte fissure jusqu'à un replat étroit
et terreux( genévrier ) puis atteindre une anfractuosité où
se trouve trois petites niches. Ramoner ensuite une petite
cheminée très lisse qui s'évase rapidement en entonnoir et
finir par une dalle sous la brèche.
Variante: Départ une dizaine de mètres à gauche de
l'itinéraire Albert: Escalader une dalle en obliquant vers
la droite, monter sur une corniche fuyante et délitée,
passer une plaque recouverte de débris et remonter un petit
dièdre qui finit sous la plateforme où l'on rejoint
l'itinéraire précédent. (Livanos, Rébuffat, Avril 1941 ;)
IV - La Cheminée
Oblique
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert
21 Mars l941
Escalade " Artificielle très difficile " -
Encordement : 3O mètres
La première étape est en escalade " artificielle facile, la
2ème en escalade " libre difficile " et la 3ème, très
longue: en escalade" artificielle très difficile" soutenue.
Située dans la partie
orientale de la grande Lame, elle s'élève au dessus de la
grotte tubulaire creusée dans la paroi à une quinzaine de
mètres du sol. Assez fortement oblique, elle est limitée à
droite par un éperon descendu du sommet et à gauche par une
grande dalle lisse; elle fait face à la corniche du Pas de
la Demi-lune. Dans la grotte tubulaire on croise
l'itinéraire Tanner qui bifurque immédiatement après vers la
droite dans la face. A l'aplomb de l'orifice inférieur
de celle-ci, passer des gradins faciles et remonter une
fissure mince qui coupe à la verticale une dalle bombée du
bas. Parvenu sur une corniche peu inclinée on gagne sans
difficultés le fond de la grotte.- R1.
Sortir par l'ouverture supérieure et attaquer un peu à
droite un ressaut vertical aux prises fragiles. Revenir à
gauche sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition
entre deux saillants rocheux et grimper sur un petit replat
à droite, un rétablissement amène sur une plateforme
exigüe.- R2.
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par
ramonage atteindre une marche de rochers cassés. Abandonner
le fond de la cheminée pour s'élever le long d'une fissure
qui monte en obliquant dans la muraille de gauche. Au niveau
d'une strate horizontale revenir à droite et monter droit
vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée à
cet endroit; on le franchit sur des "étriers" et l'on entre
dans un petit dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader
de gros blocs fissurés et prendre pied dans une anfractuosité
à peine marquée. Utiliser alors l'opposition entre les
parois de la cheminée pour franchir le deuxième surplomb de
rochers brisés. Parvenu sous le troisième surplomb on quitte
la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat
de son arête ( aérien et exposé ).Gravir alors une courte
dalle puis une fissure terreuse qui échancre une corniche
spacieuse.- R3- (26 mètres depuis le R.2 ). Escalader
une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau
de la Grande lame à proximité du cairn du sommet.
V -
La Fissure Jaune
Première par: Dr. Albert,
Gisèle Albert le 3O Août 1942
Escalade " artificielle très difficile "
- Encordement 25 m.
Cet itinéraire est entièrement en escalade artificielle et
ne présente pas un bien grand intérêt. Il fut tenté à
plusieurs reprises par divers grimpeurs et achevé finalement
dans le seul but de résoudre les difficultés techniques - si
l'on peut dire- qui avaient arrêté, on ne sait d'ailleurs
pas pourquoi, les cordées précédentes. Cette réussite
illustre parfaitement l'aphorisme : " avec des pitons on
passe partout pourvu qu'il existe une fissure pour les poser
. "
L'escalade débute à quelques mètres à droite de la Voie
Tanner, et l'on grimpe dans une grosse fissure raide jusqu'à
un renfoncement - R1.
Passer au dessus un surplomb prononcé puis s'arrêter sur un
mauvais replat très exigu où l'on rejoint la Voie Tanner
venue de la gauche. - R2
Escalader en s'y coinçant une courte fissure déversée; au
niveau d'une petite niche virer à droite et remonter une
fissure d'aragonite jaune verticale. On se rétablit dans une
niche triangulaire .- R3.
La Voie Tanner file à droite mais on va poursuivre à la
verticale. On s'élève difficilement au sommet de la niche,
puis on grimpe dans un dièdre ouvert jusqu'à la corniche
fuyante sous les surplombs noirs. Installer à gauche un
relais inconfortable à coté d'un bloc saillant. - R4
On continue l'escalade par un premier passage en surplomb,
puis s'élever dans une grande dalle extrêmement raide où la
monotonie de la pose d'une série de pitons et étriers le
long de la fissure jaune est compensée par l'impression de
vide qui s'accroit peu à peu;on arrive enfin dans un
renfoncement et par une nouvelle fissure déversée on atteint
la corniche spacieuse tout à coté de l'émergence de la
Cheminée Oblique. - R5- On
termine par un petit dièdre sans difficulté.
VI
-
Voie de la Grande Brèche
Première par:
Dr. Albert, Gisèle Albert le 8
Octobre 1940
Escalade " artificielle
difficile " -
Encordement 25 mètres
La première étape en escalade artificielle peu difficile, la
2me en escalade libre avec des passages très difficiles, la
3ème en escalade artificielle très difficile.
De la Grande Brèche, entre la Grande Lame et la Lame Ouest descend une
fissure qui s'élargit d'abord en dièdre surplombant puis en
couloir oblique qui se referme à la base de la muraille.
Franchir les premiers mètres verticaux et lisses par
traction directe sur pitons. La fissure s'ouvre un peu en
petit dièdre et l'on escalade des blocs empilés qui forment
son arête gauche; on atteint alors l'extrémité de la
corniche broussailleuse venue de la Face Nord du Rocher des
Goudes; l'on poursuit dans la fissure devenue moins raide et
plus facile jusqu'à une niche à la base d'un grand couloir.-
R1.
On y gravit une dalle concave très lisse et l'on contourne
par la gauche une zone verticale sans prises, puis l'on
reprend l'escalade sans difficultés, du couloir jusqu'à une
étroite corniche. On s'élève dans une courte dalle fissurée
coupée par un replat large de quelques centimètres. A ce niveau le
couloir s'est fortement rétréci et ne forme plus qu'une
étroite cheminée, trop étroite pour y pénétrer. On a devant
soit une dalle lisse limitée à gauche par une énorme écaille
peu solide; franchir ce passage exposé en opposition entre
la cheminée et l'écaille et atteindre une corniche
confortable. - R2.
Au dessus un dièdre de roche noire surplombe fortement
jusqu'à un toit en pan coupé; les prises y sont rares et
l'escalade rendue difficile par le devers de la muraille; à
l'aide de pitons peu sûrs on arrive au niveau d'un bloc en
stalactite pendu sous le toit; on le contourne par la gauche
en sortant du dièdre et l'on continue le long d'une fissure
oblique.
VII -
Voie dite de la Face Nord de la
Lame Ouest
Première par G. Livanos,
Bimar le 15 Août 194O
Escalade " Artificielle difficile" - Encordement: 25 m.
Les difficultés rencontrées sont soutenues et à peu près ininterrompues;
elles forment un ensemble très homogènes; les trois derniers relais sont
médiocres sur des replats exigüs.
Départ
quelques mètres à droite de l'itinéraire précédent sous un long toit
oblique. Grimper dans une dalle fissurée, puis obliquer à gauche sous
un surplomb accentué ; derrière une grosse écaille plaquée à la paroi on
trouve une fissure qui coupe le toit oblique et que l'on remonte jusqu'à
la corniche broussailleuse. - R1
Continuer sur une vire fuyante, puis s'élever en opposition entre deux
saillants rocheux et grimper sur un petit replat à droite, un
rétablissement amène sur une plateforme exigüe. -
R2
La cheminée oblique s'élève au dessus de ce relais. Par ramonage
atteindre une marche de rocher cassé. Abandonner le fond de la cheminée
pour s'élever le long d'une fissure qui monte en obliquant dans la
muraille gauche. Au niveau d'une strate horizontale, revenir à droite et
monter droit vers un surplomb de rocher fissuré qui barre la cheminée en
cet endroit; on le franchit sur des étriers et l'on entre dans un petit
dièdre où l'on retrouve la verticale. Escalader de gros blocs fissurés
et prendre pied dans une anfractuosité à peine marquée. Utiliser alors
l'opposition entre les parois de la cheminée pour franchir le deuxième
surplomb de rocher brisé. Parvenu sous un troisième surplomb, on quitte
la cheminée par la droite en se rétablissant sur un replat de son arête
(aérien et exposé). Gravir une courte dalle,puis une fissure terreuse
qui échancre une corniche spacieuse.-
R3 - (26 mètres depuis le R.2 ).
Escalader une courte fissure en surplomb pour déboucher sur le plateau
de la Grande Lame à proximité du cairn du sommet.
VIII - Voie des Baignoires ou de la
Fenêtre
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert
le 9 Mars 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement 15
mètres
Plusieurs passages très difficiles contrastent avec le reste
de l'escalade de difficultés assez courantes.
Primitivement appelée voie
de la Fenêtre parce qu'elle arrive dans la fenêtre du haut de
la Lame Ouest, elle est plus connue sous le nom de voie des
Baignoires; au cours de la 2éme étape on traverse deux
conques creusées dans la paroi, qu'avec un peu d'imagination
on a comparé à des baignoires. Départ sur la droite du toit
oblique de l'itinéraire précédent. Remonter une fissure dont
les premiers mètres sont verticaux et dont la pente
s'atténue ensuite au niveau d'un chêne vert.-R1.
Attaquer alors une nouvelle fissure à demi-bouchée par
l'aragonite le long de laquelle on progresse sur des pitons
très espacés. Le parcours de sa partie supérieure, à
l'entrée de la première baignoire est délicat par suite de
la mauvaise qualité du rocher.- R2.
Sur la droite escalader une fissure oblique qui entaille des
roches noires et par une traversée à gauche sur une corniche
délitée on atteint la 2ème baignoire beaucoup plus petite
.Sur son bord remonter une courte fissure en surplomb très
accusé: il faut alors se rétablir péniblement sur
l'extrémité d'une minuscule plateforme en balcon (exposé) .-R3.
Revenir un peu à droite par une traversée sur étriers pour
atteindre une fissure colmatée à son origine qui monte dans
une dalle en surplomb; la pose des premiers pitons y est
très pénible. Aux premiers mètres très difficiles succède
une zone plus commode, puis la fissure s'élargit et l'on
arrive sur un replat; exécuter alors une vire délicate vers
la droite pour rejoindre une corniche terreuse.- R4.
Franchir un petit dièdre fissuré qui débouche sur une
plateforme; Au dessus passer un surplomb en remontant une
fissure terreuse qui finit sur une belle plateforme.-R5.
Escalader une cheminée barrée par un ressaut surplombant à
laquelle fait suite un dièdre extrêmement pourri et
fragmenté qui aboutit dans la fenêtre.- R6.
Terminer l'escalade par un passage exposé dans des rochers
brisés en équilibre qui forment le toit de la fenêtre.
Ce ne sont pas les
Dolomites, mais le Rocher de St Michel d'Eau Douce sous la
neige pour la Noel de 1940 - Cliché
Dr. Albert
Cet énorme quadrilatère rocheux est campé entre les vallons
de la Mounine et de Miougranier; il clôture à l'Est le
Cirque de St. Michel d'Eau Douce.
Couronné par un vaste plateau herbeux ( Alt.321 m.) auquel
on accède très facilement, les mains dans les poches, par
son angle Nord-Est, il représenterait le type parfait de la
montagne à vaches de Samivel, si celles-ci figuraient dans
la faune de Marseilleveyre. Cependant à part le passage du
nord-est et la paroi Est depuis longtemps effondrée et en
voie de nivellement, le Roc de St. Michel est ceinturé par
des falaises de belle allure dont le développement total
atteint 800 mètres de longueur.
Elles furent le théâtre de fort belles prouesses et sont
actuellement l'un des champs d'action les plus fréquentés
par les grimpeurs marseillais: en 1941 on y dénombrait 29
itinéraires d'escalade.
La Face Nord relativement peu élevée- 60 mètres en moyenne
est fort raide; elle est creusée à sa base par la Grotte de
St. Michel d'Eau Douce, au porche curieusement rectangulaire.
Sans nous attarder à des considérations de toponymie superflue
ici, indiquons qu'au tout au fond de cette grotte, dans une
salle où l'on accède par une courte descente facile dans un
boyau visqueux, on trouve de l'eau en toute saison, ainsi
d'ailleurs que dans la Grotte de l'Ermite, sa voisine de la
Face Ouest. Point n'est besoin de chercher ailleurs le
patronyme " St. Michel d'Eau Douce "
La première exploration de la Face Nord se fit à rebrousse
poil si l'on peut dire, par une descente en trois rappels
devenue classique. Quant à la première escalade, elle fut
réussie par Meunier, qui tentant l'assaut de l'arête
V. Martin, alors inviolée, dérailla dans la Face Nord et
arriva au sommet de celle-ci non loin de la verticale de la
grotte.
Entre les faces Nord et Ouest, un saillant très aigu dans sa
moitié inférieure: c'est l'arête V. Martin. Cet éperon
résista longtemps aux tentatives des grimpeurs et ne fut
vaincu qu'en 1937 par Ramond.
Au-delà, la muraille s'infléchit vers le Sud et acquiert
dans la face Ouest son plus bel aspect de grande paroi:
longue de 280 m. et haute de 75 à 80 m. elle domine
majestueusement le Vallon de Miougranier et fait face au
hameau des Goudes.
Immédiatement à droite de l'Arête V. Martin s'ouvre la Grotte
de l'Ermite,- appellation donnée en souvenir du moine qui y
construisit au XIVème siècle un ermitage dont il ne reste
plus aujourd'hui que des fragments de maçonnerie - elle est
couverte par une formidable voûte en plein cintre; tout au
fond dans un réduit se trouve une source pérenne.
Trois contrefort épaulent la Face Ouest, à distance égale
des autres: le contrefort central, parcouru par la Voie du
Pin est encadré au Nord par celui de la Lézarde, le plus
important, et au Sud par celui de la Voie Directe. Entre eux
deux zones redoutables de muraille le plus souvent
surplombantes : La Paroi Jaune et le mur de la Voie de l'Os.
La " première de la Face Ouest fut faite en 1928 par
Nevière; tout seul le long de la Lézarde; cet exploit fut
jugé tellement extraordinaire à l'époque qu'il rencontra une
incrédulité générale, d'autant plus qu'il fallu attendre
plusieurs années avant qu'il soit renouvelé par une cordée
conduite par Frendo; à notre connaissance cette escalade n'a
plus été refaite en solo.
On trouve dans cette face tous les types difficiles de
l'escalade libre et artificielle, mais pas d'itinéraires
faciles.
Au niveau du Pas de la Demi-Lune, la falaise fait un nouveau
coude vers l'Est formant encore un saillant aigu: l'Arête de
la Cordée; à cet endroit le chaînon du Rocher des Goudes et
des Lames se rattache au Roc de St. Michel par une étroite
arête horizontale. Conquise en 1928 par le groupe de
grimpeurs " La Cordée " elle fut la première escalade réussie
dans les murailles de St. Michel, précédant de 15 jours
l'ascension solitaire de Nevière à la Lézarde.
Dans l'ensemble facile - sauf au pas du becquet, plus
impressionnant que difficile, -l'Arête de la Cordée est
certainement l'itinéraire le plus fréquenté de St. Michel; il
est aussi celui d'où l'on jouit du plus beau panorama.
La Face Sud d'abord très élevée et verticale ( 80 m.)
s'abaisse graduellement vers le Vallon de la Mounine et
prend à son approche un caractère plus débonnaire; elle est
sillonnée par de grandes corniches en son milieu et sa
hauteur n'atteint plus que 4O mètres à l'arête de la Barre
de Fer qui la termine à l'Est. La proximité de la mer et
l'action conjugué du soleil et des vents humides du sud-est
y activent la décomposition du rocher; la végétation
s'accumule sur les nombreuses corniches et plateformes
sculptées par l'érosion et par ci par là,les pins se
développent vigoureusement.
La première escalade de cette face est due à Leguen qui
parcouru en 1931 la Voie des Deux Anes, on y trouve des
itinéraires d'escalade généralement peu difficiles sauf dans
le secteur voisin de l'Arête de la Cordée où règne
l'escalade artificielle.
Escalades de la Face Nord
du Rocher de St Michel
La Face Nord du Roc de St Michel - La Grotte de
St Michel d'Eau Douce - Cliché Dr. Albert
I - Voie Meunier
II - L' X de Meunier |
III - Le Dièdre noir IV - Remontée des Trois rappels V - Descente des Trois Rappels |
I - Voie Meunier
Première par: J.Meunier, J.Bouisson, Guenin - en 1935-
Escalade "libre difficile " - Encordement 20 m.
En général très facile on y
trouve néanmoins deux passages fort difficiles au début de
la 2ème étape surtout, puis dans la 4 ème. Ce fut la
première escalade de la Face Nord de St. Michel. Cette voie
était improprement appelée " Arête V. Martin " avant que fut
réussi l'itinéraire Ramond sur cette arête.En réalité si
son origine en est voisin, elle ne l'effleure qu'au premier
relais, puis elle parcours en écharpe la Face Nord et sa
sortie se situe presqu'au dessus du porche de la grotte
St. Michel.
L'escalade débute à gauche du taillant de l'arête par une
cheminée étroite et raide au commencement puis s'évasant à sa
sortie sur la corniche où se trouve le bloc adossé à la
dalle V. Martin. - R1.
Quelques mètres plus à gauche s'élève un dièdre vertical que
l'on gravit en opposition sur des prises infimes et dont on
sort par son bord gauche ( passage très difficile sans
Piton),-c'est le clou de la Voie Meunier- puis on escalade
une dalle assez lisse en obliquant à gauche en direction
d'un chêne vert. - R2
On parcours ensuite une corniche ascendante facile qui
aboutit à une nouvelle corniche inclinée. - R3 -
Escalader à son extrémité Est une nouvelle dalle fissurée
lisse, puis une cheminée terreuse délitée on arrive sur une
corniche "en trottoir" - R4
Toujours en direction Est une fissure glissante barrée
par un bloc coincé termine l'escalade.
II - L' X de Meunier
Première par Dr. Albert, Gisèle Albert, Paul Albert le 20
Novembre 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 20 m.
A la première étape où se
trouve un passage d'escalade libre très difficile succède
une étape en escalade artificielle difficile; la 3ème étape
est en escalade libre facile, la 4ème en artificielle
courante; dans la dernière un passage artificiel court mais
très difficile.
Son appellation assez tirée par les cheveux, vient de ce que
cet itinéraire forme un "X" avec la voie Meunier
qu'elle coupe en son milieu. A mi-chemin entre l'Arête
V. Martin et la grotte de S. Michel, on remarque dans la
muraille une grande dalle carrée de couleur sombre: le
tableau noir. Immédiatement au dessous et un peu sur la
droite on remonte une grosse fissure courbe formée par un
bloc détaché, puis l'on s'engage dans une autre fissure
verticale où l'on progresse par verrouillement de la main
gauche; on en sort difficilement vers la droite pour
escalader une dalle où l'on trouve de bonnes prises. Relais
sur une plateforme.- R1 -
Escalader un petit dièdre qui surplombe sur le relais et
sortir par la droite; on grimpe alors dans une dalle sur des
pitons très espacés et l'on monte une nouvelle fissure
d'abord surplombante puis moins raide lorsqu'elle s'incurve
vers la gauche. Gravir ensuite par coincement une courte
cheminée très lisse et terminer l'étape par une fissure
facilement passable à la "Dulfer". - R2.
Grimper alors dans une dalle fissurée après laquelle on
coupe la voie Meunier dans une petite cheminée peu inclinée;
continuant tout droit on escalade un ressaut au dessus
duquel on arrive dans un recoin herbeux. R3
Continuer l'escalade sur pitons le long d'une fissure
bouchée par des coulées de calcaire noir; arrivé au niveau
d'une grosse écaille sur la gauche, traverser par une grande
enjambée puis escalader une très courte fissure vers une
corniche en "trottoir".- R4.
Revenir à droite et après un pas délicat monter sur un gros
bloc à demi détaché; passer sur des pitons peu surs une
courte fissure oblique fortement surplombante ( difficile et
exposé ) puis ramoner la cheminée qui lui fait suite jusqu'au
sommet.
III - Le Dièdre noir
Première par: Dr. Albert, G. Livanos (leader à tour de rôle)
le 24 Août 1941
Escalade :"artificielle extrêmement difficile "-
Encordement: 25 m.- triple encordement à 15 mètres
d'intervalle pour la 4ème étape.
Les 3 premières étapes en escalade "
artificielle très difficile" ;la 4ème étape en escalade
"artificielle extrêmement difficile et exposée" ; dans la
dernière étape les passages artificiels alternent avec
l'escalade libre de difficultés courantes.
A mi chemin entre l'arête V. Martin et la grotte se trouve un
très long dièdre noir coupant en oblique la partie moyenne
de la paroi; il prend naissance au dessus du "tableau noir"
et se termine sous un toit impressionnant, sur toute sa
longueur il surplombe sans discontinuité..
On commence l'escalade sous le tableau noir par une fissure
en "Y" dont on suit la branche gauche jusqu'à une faille
horizontale; par une courte traversée à gauche on atteint
une 2ème fissure un peu surplombante; on la suit alors dans
la dalle noire jusqu'au toit qui la surmonte. Virer vers la
gauche se rétablir sur un replat de quelques centimètres
carrés.- R1 -
On pénètre dans le dièdre noir par une fissure-cheminée; il
faut poursuivre vers la gauche sur des pitons posés dans le
fond du dièdre dont les deux faces surplombes. On dépasse un
coude où la fissure se rapproche de la verticale (très
difficile) et l'on grimpe sur une écaille peu solide.-R2
-
Continuer l'escalade dans la paroi gauche où l'on trouve de
rares prises, puis l'on reprend l'ascension au fond du
dièdre devenu plus profond et plus facile. A quelques mètres
sous le toit on atteint à gauche un renfoncement incliné où
il est préférable d'installer un relais pour faciliter le
coulissage des cordes dans l'étape suivante. - R3.
Il faut d'ailleurs utiliser le triple encordement à 15m.
d'intervalle pour pouvoir continuer sans trop
d'encombres. Passer le premier ressaut et parvenu sous le
toit sortir vers l'extérieur en opposition sur un piton posé
dans le fond. Il faut alors atteindre le bord droit du dièdre
en une enjambée impressionnante et très aérienne et le
remonter un peu pour effectuer vers la droite une traversée
extrêmement difficile et exposée sur des blocs branlants;
puis on escalade une courte dalle en direction d'un
genévrier sur une corniche.- R4
Si l'on n'a pas fait le 3ème relais dans le haut
du dièdre, les cordes coulisses très mal dans la traversée
et rende son passage dangereux.
Les grosses difficultés sont terminées à ce relais. Revenant
à gauche par une traversée horizontale; on escalade une
belle dalle à petites prises, peu inclinée et très
sure. Lorsqu'elle se redresse on aperçoit à droite une
corniche ascendante très étroite formée par une diaclase
oblique; on la remonte pour terminer l'escalade dans un petit
couloir terreux.
IV - Remontée des Trois rappels
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, G. Livanos le 5
Novembre 1940
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 215 m.-
Dans la première étape:
alternance de passages artificiels et d'escalade libre; la
2èmè étape en escalade artificielle avec un passage
difficile vers le haut; dans la 3ème étape une belle fissure
à la "dulfer"; puis une dernière étape en escalade libre
facile..
On suit à peu près la ligne de descente des Trois Rappels en
empruntant une série de fissures à leur gauche (Est)
Départ à une dizaine de mètres à l'Est de la Grotte dans une
fissure colmatée par l'aragonite noire, où l'eau suinte en
toute saison après la pluie. La première partie se monte "à
la Dulfer" puis la fissure s'évase au niveau d'une corniche
exigüe. Au dessus elle se redresse et se divise en deux
branches entre lesquelles se circonscrit un dièdre vertical
que l'on passe en opposition; on rencontre alors une 2èmè
corniche, puis après une fissure facile une 3ème corniche. A
droite un anneau scellé du 3me rappel. - R1.
Continuer l'escalade dans une fissure d'abord facile, puis
verticale et terreuse.Après quelques mètres elle s'incline
légèrement vers la gauche, puis se perd dans un bombement
délité. A ce niveau virer à gauche par un pas difficile vers
un replat convexe peu incliné, puis monter droit dans une
dalle raide teintée en noir par les eaux (difficile) après
laquelle on arrive sur une 4ème corniche. - R2.
Aller à droite vers un groupe de 3 fissures en
éventail. Escalader celle de gauche en opposition " à la
Dulfer",on débouche sur une plateforme assez vaste: à
droite anneau scellé du 2me rappel. - R3.
Au dessus on gravit des dalles faciles en suivant un éperon
de rocher pourri.
V - Descente des Trois Rappels
Première par une cordée conduite par P. Bernard vers 193O
Hauteur totale : 55 mètres - Une corde de 5O mètres
Un court tracé noir descend des barres
inférieures du plateau de St. Michel et conduit au premier
rappel en haut de la face Nord. Très court- 12 mètres- il
est aussi très facile le long d'une pente modérée.
Sur une plateforme spacieuse on trouve l'anneau scellé du
2éme rappel plus long et vertical:2Om.
On arrive sur une corniche que l'on suit vers l'ouest
pendant 5 à 6 mètres pour atteindre l'anneau du 3me rappel
lui aussi scellé dans la roche. Après un départ dans une
dalle verticale, on fait quelques mètres en fil d'araignée,
puis on atterrit non loin de la grotte après 25 mètres de
descente.
Arête Victor
Martin ( N° II sur la photo de la Face Ouest )
Première par: Ramond, Roubaud le 2 Octobre 1937
Escalade " libre très difficile " - Encordement 2O M.
1ère et 2ème étape faciles;
3ème et 4ème étapes: très difficile; 5ème étape difficile;
6ème étape très difficile. - les relais sont tous excellents
.
Elle limite au nord la Face Ouest du Roc St. Michel. Très
mince dans le bas, elle se perd dans le haut de la paroi où
elle se termine par des dalles bombées.
Le premier essai de cette arête, le 9 Juillet 19O5, se
termine tragiquement par la mort de V. Martin, qui décrocha
probablement dans la dalle de la 3ème étape; une grosse
broche en fer coincée dans une fissure reste le seul
témoignage de sa tentative car il était "en solo" ; elle fut
posée en effet quelque temps après par ses camarades du
Climber's Club: Guéry, Hermitte et Gras qui tentaient de
venger son échec tragique, mais ne purent aller plus loin,
malgré qu'ils aient pris la précaution, les premiers, de se
faire lancer d'en haut une corde qui se trouva trop courte.
En 1928 le groupe "La Cordée" procéda à un troisième essai
qui aboutit encore à un échec, en contournant par la gauche
la dalle V. Martin jugée impraticable; ces grimpeurs firent
un crochet dans la Face Nord- repris plus tard par Meunier.-
et revinrent sur l'arête au pied de la grande dalle lisse
gravie par Rebuffat en 1941, mais ils ne soupçonnèrent pas
l'existence du difficile passage qui contourne l'arête par
la droite au dessus de la grotte de l'Ermite, ou peut-être
l'ayant découvert, le jugèrent-ils trop hasardeux ? Ils se
firent hisser par un câble lancé d'en haut et leur leader
arriva en haut tiré par les camarades. ( Ces renseignements
sont extraits d'une conférence que P. Nevière fit à la Sté.
des Excursionnistes Marseillais en 1929 ) Bien entendu une
ascension faite dans ces conditions ne peut pas être
considérée comme la vraie première de l'Arête V. Martin
Face Ouest du Roc de St Michel
Vue du sommet du Rocher des
Goudes - Cliché Dr. Albert
I - La Lézarde |
VII
- La Voie du Pin |
I / La
Lézarde
Première par: P. Nevière " en solo" le 8 Mars 1928
Escalade " libre difficile" - Encordement 2O Mètres
1ere étape très facile; 2ème étape difficile; 3ème étape plus facile
mais moins sûre; 4ème étape difficile; 5ème étape peu difficile.
Nota : Première féminine par Gisèle Albert le 24 Juin 1939
A quelque
distance au sud de la grotte de l'Ermite, un premier contrefort rocheux
semble étayer la muraille jusqu'à mi-hauteur; la grande Lézarde zèbre
la paroi au dessus de cet éperon. Cette escalade fut la première de la
Face Ouest de St. Michel.
Presque sur le taillant de l'éperon et dans son flanc sud, gravir une
cheminée facile. Quelques gradins et une cheminée oblique; relais sur une
corniche herbeuse.- R1
A l'extrémité sud de cette corniche on est au pied de la Lézarde. Dès le
début une étroite fissure oblique s'élevant de droite à gauche dans une
dalle verticale: son parcours quoique sûr est rendu difficile par
l'espacement et la petitesse des prises; on débouche sur un relais
terreux. - R2
Au dessus la fissure s'élargit et devient une cheminée assez raide: les
bonnes prises y sont rares et la solidité du rocher douteuse vers le
haut; on atteint un deuxième replat terreux.( Dans une
anfractuosité, boite en fer du carnet).
- R3
La lézarde prend alors l'aspect d'un dièdre encombré de terre et
d'arbustes, puis lisse et vertical. En sortir par son arête gauche et
suivre une fissure oblique dont la pente s'atténue rapidement et devient
plus facile; traverser une dalle et arriver sur une belle corniche.-R4
Pour ceux que le ramonage des dièdres lisses embarrasse, il est
préférable de quitter le 3ème relais par la gauche et grimper droit dans
la dalle. Gravir ensuite une courte cheminée fortement surplombante et
se rétablir à l'aide d'un genévrier mort sur un éboulis. Cette dernière
étape peut aussi se faire en gravissant le petit dièdre sur la gauche.
La Lézarde est encadrée de chaque coté par deux itinéraires d'escalade
artificielle. L'Hyper Lézarde et la Super Lézarde, qui n'ont de commun
avec la voie de Nevière que la proximité de leur voisinage; leurs
appellations emphatiques paraissent donc dues à un excès d'imagination
de leurs auteurs.
III /
L'Hyper Lézarde
Première par: G. Livanos, H. Joubard, M. Forestier, A. Coudray le" 7
Septembre 1941
Escalade " artificielle difficile" - Encordement 25 mètres
Les trois
premières étapes en escalade artificielle difficile soutenue, les deux
dernières en escalade libre coupées de quelques passages artificiels.
Ce n'est pas une rectification de la Lézarde, ni une variante. Parti sur
le coté gauche du contrefort cet itinéraire converge vers la voie
Nevière, le croise dans le dièdre au dessus du 3ème relais et finit plus
au sud dans une combe rocheuse qui échancre largement le dernier étage
de la Face Ouest. Le préfixe " Hyper" lui a sans doute été attribué pour mettre en valeur ses
difficultés plus grandes que celles de la Lézarde.
Départ dans l'angle sud de la terrasse inférieure de la Grotte de
l'Ermite, au voisinage du pointillé jaune.. On monte sur un petit gradin
facile, puis on escalade une courte fissure dont on sort à gauche sur un
replat incliné. Au dessus on s'élève le long d'une mince rainure qui se
creuse plus haut derrière un feuillet et mène à une plateforme. -
R1
Monter dans une fissure au dessus du relais et après 4 ou 5m. prendre
pied sur un replat pourri en faisant une courte traversée sur la droite.
Gravir alors un système de fissures très raides, puis surplombantes; on
se dresse ensuite sur une vire et l'on se rétablit à droite sur la
corniche herbeuse de la Lézarde.
- R2.
Quelques mètres à droite s'élever dans une dalle fissurée très raide, on
parvient à un recoin embroussaillé suivi d'un petit surplomb que l'on
passe sur la droite. Au dessus on s'engage dans une fissure terreuse qui
s'élargit et mène à une zone très pourrie. Un dernier surplomb de blocs
brisés se contourne par la droite et l'on arrive au 3ème relais de la
Voie Nevière.- R3
On gravit le dièdre lisse de cet itinéraire et à mi-hauteur on
l'abandonne par un pas à droite pour entrer dans un dièdre divergeant.
Au bout de 5 mètres on passe un ressaut, puis une zone facile mais
délitée conduit à une vaste corniche " en trottoir".-
R4.
Franchir au dessus un petit mur surplombant et arriver par un couloir
peu incliné sur le plateau.
IV / La
Super Lézarde
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le l8 Novembre 194O
Escalade : "Artificielle difficile " - Encordement 2O m.
La 1ère et
3ème étape: en escalade artificielle très difficile et soutenue; la 4ème
en escalade libre courante; dans les 2ème et 5ème alternance des deux
types d'escalade.
A quelques mètres à droite du contrefort de la Lézarde, une cheminée
fissure rectiligne et surplombante borde la Paroi Jaune. A mi-hauteur de
la muraille elle s'incurve vers la droite et une arête arrondie lui fait
suite jusqu'au sommet. C'est une autre Lézarde plus rectiligne et plus
difficile.
Au départ sur une large corniche, deux fissures parallèles très raides.
Prendre celle de gauche et l'escalader pendant 1O mètres en traction
directe; par la suite on trouve quelques prises sur la droite et l'on
parvient sur la plateforme. - R1
La fissure s'est élargit en couloir. Traverser vers la gauche une petite
arête secondaire et monter dans le dièdre qu'elle délimite. Le couloir
se resserre et devient vertical, le rocher y est moins bon. On parvient
sous un surplomb que l'on passe par la droite sur des pitons peu solides
et l'on arrive dans une niche triangulaire où se trouve les restes d'un
énorme nid de rapaces. - R2
Sortir par le plafond et s'engager dans une cheminée d'aragonite peu
profonde et déversée. La pente est franchement négative jusqu'à un bloc
coincé et colmaté qui barre le passage; le contourner par la droite et
se rétablir sur son sommet. On poursuit l'escalade dans une zone un peu
moins surplombante et l'on arrive à hauteur d'un figuier qui a poussé
paradoxalement à l'envers sous un toit. En ce point - la fissure
rectiligne que l'on suivait depuis le bas se perd dans la Paroi Jaune.
On l'abandonne pour suivre à gauche une vire ascendante très raide et
même surplombante. On retrouve bientôt la verticale dans une petite
cheminée qui débouche dans le bas de la combe rocheuse; on passe des
blocs faciles et l'on atteint une plateforme. -
R3.
Laisser à gauche la fissure facile qui monte au dessus du relais et
prendre une autre fissure vers la droite qui s'élève dans l'axe de la
cheminée du départ. Après avoir surmonté un court passage de dalle
raide, on poursuit l'escalade sans difficultés jusqu'à une belle
corniche qui délimite le haut de la combe. -
R4
Trois mètres à droite une large fissure coupée au milieu par une écaille
et aux trois-quarts par un genévrier, on évite la première partie en
grimpant dans la dalle qui surplombe légèrement le relais; le rocher y
est excellent; on vire au niveau de l'écaille pour rejoindre la fissure
que l'on suit jusqu'au sommet
V / Voie de la Paroi Jaune
Première par: G. Livanos, R. Tanner ( leader
à tour de rôle) le 23 Mai 1941
Escalade " artificielle extrêmement difficile" - Encordement :3O
mètres.
Il faut prévoir le triple encordement de
même intervalle pour la troisième étape. Tous les relais doivent être
faits sur " étriers " ou escarpolettes.C'est le type parfait de
l'escalade artificielle au cours de laquelle on ne rencontre aucun
passage de libre. Les difficultés y sont considérables et surtout très
soutenues. La Paroi Jaune est une immense dalle de 75 mètres de hauteur
sur 5O de largeur, dominée à son sommet par des surplombs menaçants; de
couleur ocre, elle est striée par des coulées noires en son milieu. Vue
d'en bas, elle surplombe régulièrement et continuellement, si bien
qu'une ligne verticale abaissée du sommet passe à plus de 5 mètres en
dehors de la base de la muraille.
Il faut l'éclairage à jour frisant du soleil de midi pour discerner un
peu de relief dans la partie supérieure, le reste est désespérément
lisse et plat.
Tenter de forcer une pareille muraille paraissait une gageure, car
malgré que la technique de l'escalade artificielle ait atteint en 1941
un haut degré de perfection, il était aisé de prévoir la somme de
difficultés qu'il faudrait y surmonter. Aussi n'est ce qu'après
plusieurs tentatives de longue durée que Livanos et Tanner parvinrent au
terme de ce magnifique itinéraire.
Le nombre de pitons qu'ils y employèrent - plus de 80 - témoigne
éloquemment de la valeur de leur exploit; il semble d'ailleurs qu'il ne
soit que très difficilement réalisable dans une seule séance et
seulement par des moyens exceptionnels: un groupe de deux cordées
opérant en tandem, l'une posant les pitons, l'autre les enlevant. Et
encore faut-il envisager dans ces conditions au moins 12 à 15 heures
d'escalade.
Après cette réussite, la Voie de la Paroi Jaune fut considérée comme
l'apothéose de l'escalade artificielle, d'autant plus que l'âpreté de
l'ascension est corsée par l'impression de grand vide que le grimpeur
éprouve tout au long du parcours; il est rare en effet d'avoir du rocher
sous les pieds et sans relâche il faut passer d'un étrier à l'autre en
plein ciel. Aujourd'hui encore en 1943, si l'on a réussi à vaincre dans
d'autres parcours des obstacles plus aigus, il n'en est pas moins vrai
que l'on na pas encore fait dans dans les Calanques d'autres voies aussi
soutenues
La caractéristique essentielle de la Paroi Jaune, nous l'avons déjà dit,
est la progression continuelle sur pitons. Ils sont généralement
difficile à poser mais plus particulièrement dans le milieu de la 2ème
étape qui est le gros morceau du parcours; la 3ème étape, au niveau du
cône, est également semée de passages scabreux.
La ligne d'escalade s'élève dans la moitié droite ( Sud) de la Paroi.
Après avoir franchi le ressaut facile du bas et dépassé une banquette
herbeuse, on grimpe sans difficultés vers une courte cheminée déversée
où l'on trouve de suite les premiers ennuis de "pitonnage" dans les
feuillets d'aragonite du fond. On atteint bientôt un étroit replat sur
la gauche.- R1.
On peut également arriver là, beaucoup plus facilement et en escalade
libre en grimpant plus à droite dans une fissure raide et en faisant une
jolie vire le long d'une strate horizontale.
Sur la gauche du relais, on s'élève le long d'une étroite et courte
fissure et l'on monte sur un petit amas de roches brisées. La pente
devient négative et il faut poursuivre l'ascension dans une dalle
absolument lisse en progressant sur les pitons tous très espacés, posés
au hasard des rares défauts du rocher. On parcourt bientôt une zone où
l'escalade est particulièrement exposée car on doit employer des
jumelages de clous mal coincés dans des trous borgnes; puis on atteint
enfin une fissure terreuse où la sécurité devient meilleure, mais elle
se ferme un peu plus haut; et l'on continue sur la gauche le long d'une
nouvelle fissure parallèle formée par une grosse écaille presque
entièrement détachée. Deux pitons y sont posés avec le minimum de
brutalité car on risque de faire écrouler ce bloc d'un tonnage
impressionnant, continuant tout droit on gravit alors un petit dièdre
assez facile et l'on s'arrête à son sommet sur des étriers.-R2
Lors de la première, Livanos et Tanner, cherchant à rejoindre au plus tôt
une cheminée encaissée qui s'ouvre à quelques mètres sur la gauche de la
grosse écaille, exécutèrent sur celle-ci une délicate traversée et
allèrent se loger sur un minuscule replat marqué par quelques
broussailles où ils firent leur 2ème relais. Mais cela les obligeait à
faire peu après un 3ème relais sous le cône et à perdre un temps
précieux en manoeuvres diverses.Quitter le 2ème relais en traversant à
l'horizontale et sur la gauche une dalle bombée pour atteindre une
cheminée encaissée que l'on remonte jusqu'à hauteur d'une écaille encore
sur la gauche. Une courte vire sur de bonnes prises et l'on grimpe sur
son sommet. C'est là que Livanos et Tanner durent faire leur 3ème relais
dont nous avons parlé plus haut. Monter droit dans une dalle verticale et
attaquer le bombement où la pente négative s'accentue; c'est une zone de
rocher blanc, encadré de part et d'autre par des dalles noires qui a la
forme d'un cône inversé. La progression s'y trouve à nouveau gênée par
des difficultés de pitonnage. Enfin on arrive dans une petite cheminée
d'aragonite rouge et peu après on atteint une strate horizontale. Virer
alors à gauche vers une série de marches sur lesquelles on fait le 3ème
relais.- R3
Il ne reste plus qu'à passer l'encorbellement du sommet. Revenir à
droite et reprendre la cheminée rouge qui se creuse mais en même temps
déverse fortement. Après quelques mètres assez aisés malgré que l'on
soit de plus en plus déporté dans l'espace, on franchit un dernier
surplomb très prononcé d'où l'on peut admirer en son entier, devant soi
et en dessous! toute la formidable muraille que l'on vient de gravir. Il
ne reste plus que l'escalade banale d'une petite cheminée verticale pour
déboucher sur le plateau de St. Michel.
VI / La Faucille
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert le 4 Décembre 1941 (leader à tour
de rôle )
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Première étape le plus souvent en
escalade libre avec deux courts passages artificiels; 2ème étape en
escalade "artificielle assez difficile; 3ème étape en escalade libre;
4ème étape très difficile en "escalade artificielle " ainsi que la 5me
plus facile; 6ème étape courte et peu difficile.
La Voie de la Faucille limite au Sud la Paroi jaune, qu'elle sépare du
contrefort central de la face Ouest; après un trajet à peu-près vertical
jusqu'à moitié de sa hauteur, elle s'infléchit d'abord vers la gauche,
puis s'incurve franchement vers la droite; tout en haut elle devient
horizontale le long de la dernière strate de la paroi et se termine dans
un dièdre fissuré; ce parcours sinueux rappelle, avec un peu de bonne
volonté, la silhouette d'une faucille.
Après avoir passé la murette du bas puis la banquette herbeuse, on
attaque dans le flanc nord du contrefort une courte dalle lisse de pente
modérée, puis à l'aide d'une courte échelle ou à défaut d'un étrier on
arrive sous le bord gauche d'une plaque accolée, que l'on gravit très
difficilement à "la Dulfer " (exposé); on continue en obliquant sur la
gauche vers un petit replat. Passer un court dièdre vertical qui
échancre une étroite corniche couverte de terre et de broussailles.
Virer à gauche et remonter une petite fissure oblique dans laquelle il
faut se hausser le plus possible pour atteindre sur la droite une prise
très haute dans une dalle bombée ; poser un piton à bout de bras et un
étrier qui permettra l'accès à un replat sur une vire de rocher
médiocre.- R1 -
Revenant une nouvelle fois à gauche par une traversée délicate on grimpe
le long d'une fissure très mince qui s'infléchit peu après vers la
droite; monter avec précaution sur un bloc détaché, puis continuer dans
la fissure devenue verticale et plus facile. Sous un toit à pan coupé,
virer vers la gauche par une grande enjambée et atteindre une niche
creusée sous un surplomb, où le leader s'encastre pour faire le 2me
relais. - R2 -
Pour éviter des manoeuvres de corde compliquées dans un espace aussi
restreint, le second prend alors la direction des opérations, double le
leader, et remonte une fissure surplombante difficile, après laquelle il
arrive sur une corniche fortement ascendante; un peu plus haut il
dépasse un genévrier et installe un relais médiocre à la base d'une
petite cheminée. -R3 -
On escalade d'abord par opposition facilement, puis vers le haut il faut
se méfier des prises fragiles avant de se rétablir sur une étroite
banquette. Au dessus la muraille se creuse dans un surplomb formidable,
mais sur la droite une fissure courbe et déversée l'évite en partie. les
premiers sont relativement faciles puis il faut passer une zone
heureusement courte où la solidité des pitons devient problématique;
vers le milieu de la fissure l'escalade reprend normalement jusqu'à une
nouvelle zone très difficile, trois mètres environ avant une niche que
l'on aperçoit sur la droite; la fissure déverse de plus en plus puis
s'interrompt totalement: il faut s'élever le plus possible pour poser un
piton dans un trou que l'on devine derrière une prise; il ne reste plus
qu'à faire une courte vire sur la droite pour pénétrer dans une niche en
ogive.- R4.-
( étape difficile et exposée )
Continuer pour une traversée horizontale délicate le long de la strate
supérieure de la Face Ouest, après laquelle on monte sur une bonne
corniche.- R5.
Terminer en escaladant une dalle bombée dans un renfoncement, puis une
très courte fissure.
VII / La Voie du Pin
Première par: R.Tanner, Suzon Dijon, G. Rebuffat, Ch. Magol, le 3
Mars 194O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement 2O mètres -
On trouve dans cet itinéraire une
heureuse variété des sortes d'escalade peu courantes: plusieurs
traversées de dalles aériennes, des vires descendantes, un passage de
cheminée surplombante, etc...
L' escalade libre est représentée par la première étape très facile, la
2ème étape difficile, des fragments peu difficiles des 3èmè et 4ème
étapes, la 5ème très difficile et la 6ème étape difficile et très
aérienne.
L'escalade artificielle par : une traversée de dalle dans la 3ème étape,
un passage de surplomb dans la 4ème et la 7ème difficile. Les relais
sont généralement inconfortables.
Diverses tentatives de reconnaissance pendant l'hiver 1939-194O
aboutirent le 3 Mars 194O à la découverte de l'itinéraire. La Face Ouest
en son centre semble appuyée sur un soubassement de rocher arrondi.
Entre la Paroi Jaune à gauche et le mur de la Voie de l'Os à droite une
zone de bombement et de surplomb forme le contrefort central. Un gros
pin poussé dans un renfoncement d'ocre jaune, à une trentaine de mètres
du sol, a donné son nom à la voie d'escalade qui passe à son voisinage.
Du pointillé jaune du Pas de la Demi-Lune qui passe sur le soubassement
monter en direction d'une arête secondaire dont l'escalade facile amène
sur une corniche.- R1-
On la suit vers le sud jusqu'à un genévrier; attaquer alors une fissure
délicate en direction du pin et l'abandonner pour se rétablir vers la
droite sur une étroite corniche.- R2.
Monter dans un dièdre qui la clôture au sud et traverser toujours sur la
droite une dalle lisse au moyen d'un étrier posé sur son sommet; on
remonte alors une grosse fissure puis des dalles jusqu'à un pin malingre
- R3
Escalader une fissure légèrement oblique qui parcourt en direction
verticale une grande dalle triangulaire et atteindre une niche qui en
occupe le sommet après avoir franchi un surplomb difficile.- R4.
S'élever dans une cheminée surplombante qui domine le relais en
utilisant l'opposition, puis on la quitte en traversant à gauche sur une
vire extrêmement étroite et redescendant légèrement on arrive sur
une corniche exigüe bordée de deux genévriers. - R5.
Traverser à l'horizontale vers la gauche sur une belle dalle sur des
prises en bénitier( extraordinairement aérien mais sûr ) puis
redescendre sur une corniche qui s'élargit peu après et se termine au
niveau d'un gros bloc posé.- R6
Descendre encore par une vire délicate pour arriver au pied d'une longue
fissure verticale; à droite une dalle rayée de calcique rouge s'avère
infranchissable à sa partie supérieure. S'élever difficilement dans la
fissure terreuse jusqu'à une zone surplombante; un étrier sur un piton
posé dans un défaut de la dalle à droite permet l'accès de la partie
supérieure de la fissure devenue plus commode. On dépasse une strate
horizontale et l'on termine par l'escalade d'un dièdre lisse pour
déboucher sur l'éboulis d'un petit cirque dans les barres inferieures du
plateau.
VIII / La Voie du Pin Directe
Première par: G.Livanos, H.Gilles le 9 Février
1941
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 2O Mètres -
L'escalade artificielle prédomine dans
cet itinéraire, à l'inverse de la Voie Tanner, dont il est plus une
rectification qu'un trajet autonome; il est certain d'ailleurs qu'au
point de vue esthétique il est moins beau, car il évite les plus beaux
moments d'escalade libre et y suppléé par des passages " à clous" assez
courants.
A la verticale du pin monter dans une dalle facile, puis dans un dièdre
oblique peu incliné que l'on quitte en escaladant son arête nord jusqu'à
un genévrier. On s'élève alors dans la fissure délicate de la voie
normale et on l'abandonne pour se rétablir sur une étroite corniche.-R1
.
Peu avant le dièdre qui la clôture au sud, on escalade une fissure très
ouverte, puis la dalle raide qui lui fait suite; au dessus de celle-ci
on oblique un peu à gauche et l'on atteint un replat contre la muraille
qui limite au nord la dalle triangulaire. -R2 -
On monte dans une anfractuosité, puis par une traversée horizontale à
droite on arrive sous un ressaut surplombant que l'on franchit
difficilement; on a rejoint là la voie normale; monter alors dans une
niche triangulaire.- R3
S'élever alors dans la cheminée surplombante qui domine le relais en
utilisant l'opposition; on la quitte plus haut en traversant à gauche
sur une vire étroite, et redescendant légèrement on arrive sur une
corniche exigüe bordée de 2 genévriers. - R4.
Monter alors dans une dalle fissurée d'abord très raide, puis moins
inclinée mais très pourrie, au dessus de laquelle on atteint une petite
grotte sur la dernière strate horizontale.- R5 -
Virer vers le nord et grimper sur une grosse écaille fortement déversée;
passer une fissure et remonter une courte dalle, puis on s'engage dans
une cheminée très ouverte aux parois lisses qui débouche sur l'extrémité
sud du petit cirque.
IX / La Voie de l'Os
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 2O Avril 1941
Escalade " Artificielle très difficile ". - Encordement : 25 mètres -
Les 1ère, 4ème et 5ème étapes sont en
escalade" libre difficile" par contre la 2ème étape est en escalade
"artificielle difficile" ainsi que la 3ème " très difficile". - Les
premier et 3ème relais sont médiocres, le 2ème doit être fait sur
étrier.
A proprement parler dans cet itinéraire il ne fut rien rencontré qui
rappelle une pièce quelconque de squelette; il n'y fut pas trouvé non
plus d'ossuaire, en lui donnant cette appellation les premiers grimpeurs
voulurent seulement traduire par une métaphore les difficultés qu'ils
rencontrèrent au cours de la 3ème étape: lors de la première tentative
le leader jugea qu'à partir du 2ème relais il trouverait un os extrêmement pénible à avaler et que selon toutes probabilités il lui
resterait au gosier. L'exactitude de cette supposition vérifiée lors des
trois essais ultérieurs, ne fut infirmé qu'à la 5ème tentative.
Il est probable que ce passage de l'Os se laissera désormais vaincre plus
facilement, maintenant que les emplacements des pitons essentiels sont
repérables par les traces laissées sur la roche.
A une vingtaine de mètres à la droite de la Voie du Pin on remarque une
longue cheminée, assez mal dessinée qui se perd dans des plaques de
roche noire à mi-hauteur de la paroi; elle est dominée à sa verticale
par une grande dalle bombée et tout en haut de la Face par une longue
niche creusée en demi cylindre..Au début se trouvent deux
cheminées-fissures parallèles que l'on rejoint en gravissant une dalle
raide limitée à gauche par une coulée d'aragonite en formation. Remonter
la fissure à gauche jusqu'à un étranglement; on en sort par la droite en
franchissant un petit surplomb de bon rocher et l'on pénètre dans la
fissure de droite où l'on trouve bientôt une niche peu profonde. -
R.1
Escalader des blocs instables, ramoner le bas d'une cheminée lisse, puis
virer un peu à droite sur une dalle raide aux prises arrondies. Revenir
à gauche dans l'axe de la cheminée qui se creuse légèrement en niche
terreuse. Au dessus un bloc surplombant doit être passé grâce à des
prises très hautes sur sa partie supérieure et l'on se rétablit sur le
replat étroit qu'il forme. Après avoir escaladé une fissure lisse
limitée à gauche par un petit éperon, on parvient au niveau d'un
renfoncement, sous un toit qui ferme le haut de la cheminée. Il faut
installer là le 2ème relais sur étriers. R.2
Les difficultés rencontrées jusqu'à ce relais étaient d'ordre assez
courant; par contre dans l'étape suivante elles vont s'accumuler
jusqu'au 3ème relais.-
Contourner un saillant par la droite pour atteindre le bas d'un petit
dièdre oblique très raide et lisse, on le remonte en utilisant quelques
rares prises sur son arête droite et des pitons très espacés dans la
fissure bouchée du fond; arrivé sous un petit surplomb noir virer à
droite pour reprendre l'ascension verticale en direction d'une fissure
que l'on aperçoit quelques mètres au dessus. Ce passage dénué de
prises,- l'OS "- doit être surmonté à l'aide de pitons dont la pose est
très délicate. On atteint alors la fissure surplombante terreuse qui
précède un petit couloir, trop étroit pour y pénétrer; au dessus on
remonte une cheminée facile qui s'élargit rapidement en entonnoir.
Installer là le 3ème relais sur pitons. - R.3
Escalader la cheminée en opposition jusqu'à hauteur d'un petit replat en
balcon sur son arête gauche que l'on atteint par un pas et continuer
dans une dalle facile qui aboutit à une corniche.- R4
A gauche se trouve une grande excavation qui d'en bas parait avoir la
forme d'un demi cylindre: c'est une ancienne grotte creusée en puits
dont la paroi ouest s'est effondrée. Remonter le taillant de son arête
droite; à mi-hauteur virer à gauche, escalader une dalle lisse
surplombante qui domine la grotte et se rétablir dans les blocs posés du
sommet.
X / La Voie Directe
Première par: M.Samuel, G. Livanos, le 1er
septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " - Encordement 25 mètres -
Cette voie s'exécute à peu près
entièrement en " escalade artificielle " à part un court passage
d'escalade " libre difficile " au début de la 2ème étape et la dernière
étape en escalade " libre facile ".
Ce fut la première voie à trajet à peu près directe ouverte dans la Face
Ouest de St. Michel; en effet les itinéraires qui la précède dans l'ordre
chronologique: La Lézarde, La Fissure de la Bonne Mère et la Voie du Pin
décrivent tous des sinuosités prononcées.
Il s'agit d'une fissure oblique à trajet rectiligne qui débute à une
trentaine de mètres de la Voie de l'OS, sur le saillant du troisième
contrefort de la Face Ouest.
On escalade d'abord une dalle fissurée très raide, puis une zone de
petits replats terreux; au dessus on s'élève dans une fissure verticale
et l'on débouche sur une grande corniche.-R1
Grimper dans un dièdre lisse et surplombant et se rétablir sur des blocs
instables au sommet d'un pilier; s'élever ensuite dans des plaques de
rochers détachés sous un gros genévrier; tourner l'arbuste par la droite
puis revenir à gauche dans une niche, en sortir à gauche sur une arête
secondaire et monter sur un replat. - R2 -
Gravir une étroite cheminée terreuse puis une fissure profonde fortement
déversée dont on sort encore par la gauche, et grimper droit dans une
dalle après laquelle on trouve un replat terreux. - R3 -
Monter une corniche ascendante puis une fissure verticale; on oblique
alors à gauche par une traversée de dalle aérienne; on franchit un court
dièdre délité, limité au nord par un bloc peu solide ( exposé) et
revenant un peu à droite, on s'élève dans une fissure étroite qui
surplombe un peu sur la fin. Relais sur une minuscule corniche.- R.4
Continuer par la gauche en escaladant des écailles de rocher solide et
gagner la base d'un dièdre incliné par lequel on atteint le sommet.
XI / Fissure de la Bonne Mère
Première par: R. Duchier, Ch. Magol, M. Forestier le 3 Octobre l937
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 2O mètres-
Première et dernière étape faciles; 2me
étape difficile; 3me étape difficile; 4me étape très difficile, 5ème
étape difficile; 6ème étape très difficile; 7ème étape difficile.
Malgré l'inégalité des difficultés que l'on y rencontre cette voie
d'escalade, exécutée avec un nombre très réduit de pitons d'assurance,
mérite d'être classée dans la catégorie " très difficile" de l'escalade
libre, parce qu'elle oppose aux grimpeurs deux obstacles importantes :
la fissure qui termine la cheminée et le début de la traversée du haut.
Le premier exige un ramonage sévère suivi d'un rétablissement difficile;
le deuxième est un passage aérien où l'on ne trouve que de mauvaises
prises de main d'autant plus exposé que le relais suivant est peu sûr.
Contrairement aux apparences elle ne fut pas dédiée par les premiers
grimpeurs à la célèbre patronne des navigateurs marseillais, cette
appellation ne lui fut attribuée que longtemps après la première,-
Horresco referens- en souvenir de la triviale expression locale proférée
par le leader alors qu'il venait de se soustraire péniblement aux
embuches de la fissure terminale de la cheminée.
Dans le flanc nord de l'Arête de la Cordée- à l'extrémité sud de la Face
Ouest- on remarque une profonde cheminée qui parait suspendue; sa base
est formée par un surplomb accentué; sa partie supérieure s'amincit puis
s'infléchit vers la gauche en corniche ascendante; elle se termine vers
le haut en mince fissure verticale.
Débuter par une vire ascendante vers la gauche, en escaladant une série
d'écailles, puis rejoindre à l'horizontale une corniche de rocher délité
et monter droit sur un replat exigu. - R1
Revenir vers la droite en exécutant une marche de flanc délicate à
l'aide de bonnes prises haut placées; après trois mètres monter droit
dans une dalle raide et atteindre une petite plateforme à la base de la
cheminée. Franchir un surplomb facile ( rocher excellent, grosses prises
rondes) et pénétrer dans une excavation dont on sort par la droite dans
une dalle peu inclinée. Revenant un peu à gauche on atteint une
plateforme spacieuse dans la cheminée.- R2 -
On s'y élève d'abord sans difficulté jusqu'à rencontrer une lame de
rocher qui emplit le conduit et ne laisse qu'un passage assez étroit à
gauche où le rocher devient moins bon. Par ramonage on parvient au
sommet de la lame dans une niche exigüe.- R3-
Au dessus la cheminée se rétrécit à l'extrême et les prises deviennent
rares et espacées: c'est la fissure de la Bonne Mère. Il faut s'y élever
par coincement du bras et du pied droit, adhérence du corps sur la paroi
gauche, et à la sortie se rétablir sur une plateforme lisse et sans
prises ( difficile et exposé ). On fait le relais un peu plus loin au
début de la corniche ascendante. R4-
Remonter celle-ci, d'abord peu inclinée et facile, puis de plus en plus
étroite et redressée; passer ensuite une dalle assez lisse et monter sur
un replat confortable.- R5.
Virer à l'horizontale vers la droite sur une corniche bientôt barrée par
une dalle bombée; continuer la traversée vers la droite sur une étroite
corniche convexe par une marche de flanc impressionnante; ce difficile
passage d'équilibre franchi, on descend dans une anfractuosité où l'on
fait un relais sur piton. On peut aussi effectuer cette traversée en
passant un peu plus bas sur des prises de pied minimes et espacées, mais
c'est aussi difficile. - R6.
Continuer toujours vers la droite sur la corniche maintenant en légère
descente; lorsqu'elle s'interrompt, grimper sur un ressaut et prendre une
deuxième corniche spacieuse; au niveau d'un bombement descendre un peu (
aérien) pour rejoindre la partie supérieure de l'Arête de la Cordée -
R7 .
Terminer par une série de cheminées faciles sur le bord gauche de
l'arête.
XI ' / Sortie directe de la Fissure
de la Bonne Mère
Première par : J. Sticher, G. Tramier -Le 13 Janvier 1941
Escalade " artificielle peu difficile - Encordement 2O Mètres
Son tracé est plus élégant, mais elle diffère totalement de la sortie en traversée de Duchier, car elle se fait en escalade artificielle après un court passage d'escalade libre .Du 5ème relais monter droit dans une courte cheminée d'aragonite grise, dépasser une niche terreuse et s'élever sur pitons le long d'une fissure dans une dalle verticale. Après une strate horizontale, on franchit un léger surplomb au dessus duquel la fissure redevient verticale pendant quelques mètres puis la pente s'atténue mais le rocher devient mauvais et on arrive dans un éboulis croulant sur le plateau sommital.
|
Arête
de la Cordée |
I / Arête de la Cordée
Première par le groupe " La Cordée " le 21 Février 1928
Escalade " libre difficile " -Encordement 20 Mètres.
Son parcours en général facile comporte
un seul passage difficile, ce qui lui vaut d'ailleurs son admission dans
la 2ème catégorie de " l'Escalade libre. Dans le compte rendu de la
première, le nom du leader ne fut pas publié à l'époque, sur le désir
formel dit-on des membres du groupe auquel il appartenait; cependant
il est notoire que ce fut P. Nivière qui dirigea les opérations.
Primitivement désignée sous le vocable " Arête de la Mer l'itinéraire
suivi par le groupe "La Cordée" fut débaptisée par la suite et acquit le
nom de ses explorateurs.
A quelques mètres à l'Est du Pas de la Demi-lune, par une cheminée
oblique dans son flanc sud, gagner le fil de l'arête, à cet endroit
horizontale et très étroite. On la chevauche pendant2O mètres jusqu'à une
vaste plateforme.- R1.
Escalader une courte cheminée oblique, puis deux ressauts successifs
assez raides, on arrive sur une dalle horizontale. - R2
Quitter l'arête pour effectuer dans la Face Sud une traversée légèrement
ascendante après avoir fait un "pas" et gagné une étroite vire.
Escalader ensuite une dalle fissurée et grimper dans une grosse fissure
très courte formée par une écaille décollée.- R3.
Une cheminée très ouverte et terreuse ramène sur l'arête au niveau d'une
confortable plateforme de 3m. sur 2m. - R4.
Le départ de cette plateforme comporte un passage assez osé : il s'agit
après s'être placé à son extrême bord, d'atteindre à bout de bras un "
becquet" rocheux à la base d'une fissure oblique, où l'on s'engage par
une grande enjambée au travers d'un couloir vertical; pour les grimpeurs
de petite taille il est préférable de descendre d'abord dans le couloir
et de le remonter par ramonage jusqu'au becquet. On poursuit dans la
cheminée oblique ( prises à surveiller) jusqu'à un replat exigu, puis
l'on revient à droite en traversant le bas d'une grande dalle sur des
prises en bénitiers.- R5
Gravir des gradins faciles, puis grimper sur le bord droit de la dalle
et la retraverser vers la gauche à son sommet ( délicat).- R6 -
D'une corniche terreuse trois courtes cheminées faciles conduisent au
plateau.
II / Arête de la Cordée " directe "
Première par : Leguen et X en 1930 Escalade " libre très difficile "
Ce parcours suit le taillant de l'Arête
de la Cordée tout au long. Il est beaucoup plus difficile que la voie
normale car il aborde de front les deux obstacles qui obligèrent les
membres de la Cordée à faire des crochets importants pour les
contourner: les deux passages de dalle verticale, au dessous et au
dessus de la plateforme du becquet.
Suivre l'itinéraire précédent jusqu'à son 2ème relais. Continuer sur le
taillant en gravissant des ressauts facile, puis l'arête se redresse
brusquement à la verticale; escalader alors une dalle où les prises sont
rares et le rocher peu solide ( dans une fissure, gros clou en acier
laissé par les premiers escaladeurs), On arrive difficilement sur la
plateforme du Pas du Béquet.
On la quitte en se haussant par courte-échelle jusqu'aux premières
prises très hautes d'une dalle surplombante; virer un peu à droite sous
de grosses écailles et se rétablirsur l'arête dans des blocs brisés;
puis sans difficultés, on arrive au relais sur le bord droit de la
grande dalle.- On continue ensuite jusqu'au sommet par la voie normale.
Escalades de la face Sud du Roc de St Michel
I / La Voie des deux Anes |
VII
/ La Voie Rostand |
D'aspect beaucoup plus engageant que les
Faces Nord et Ouest, La Face Sud a été aussi beaucoup plus exploitée par
les grimpeurs; en 1941 on y compte 13 itinéraires d'escalade.
De nombreuses voies d'escalade libre facile: la Voie Poucel, la Voie
Rostand, le Petit Couloir; le Grand Couloir, l'Arête de la Barre de fer;
toujours en escalade libre mais plus difficiles : La Grande Vire, Les
Deux Anes, la Voie des Deux Anes " directe".
Les autres en escalade artificielle : la Fissure Rectiligne, la Voie
"G.G.A.", le Gros Surplomb, la Voie du Soleil et la Fissure du Toubib
présentent toutes des caractéristiques analogues: de courts passages
artificiels souvent difficiles et la plus grande partie du parcours en
escalade libre.
I / La Voie des deux Anes
Première par: Leguen, Imoucha - le 15 Mars 1931
Escalade " libre difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes peu difficiles,
puis la troisième étape difficile et surtout exposée.
Les deux grimpeurs qui réussirent cette voie d'escalade en 1931, se
virent attribuer ce qualificatif de la part de certains pontifes qui
officiaient dans les clubs de montagne à cette époque:" il fallait être
deux ânes pour tenter pareille aventure" ! Ce fut la premiere ascension
de la Face Sud de St. Michel.
Dans sa moitié orientale, face à l'ouverture de la Grotte du Déserteur,
aborder une longue coulée d' aragonite rouge sur le flanc ouest d'un
pilier arrondi. L'escalade en est peu difficile mais exposée par suite
de la nature de la roche friable et délitée. Une vire horizontale, un
pas à droite et quelques rochers verticaux conduisent au premier
relais.- R1 -
Monter sur une grosse écaille détachée, puis escalader à la verticale
une dalle coupée de petits replats et -R2 - sur une plateforme
terreuse.
Vire délicate vers la droite et reprise de l'escalade verticale par des
rochers brisés et peu sûrs. Relais assuré sur piton au pied d'un dièdre
rouge.- R3 -
Une traversée difficile vers la gauche et l'on aborde une étroite
fissure oblique et déversée dont le parcours est assez exposé. On se
rétablit sur l'écaille qui la termine; quelques mètres d'escalade
verticale, puis on vire vers l'est sur une longue plaque de rocher
solide avec d'excellentes prises de main; il n'y a plus qu'à grimper au
collet où finit l'escalade.
II / La Fissure Rectiligne
Première par: M. Samuel, G. Livanos en Septembre 194O
Escalade " Artificielle difficile " Encordement : 25 Mètres
La première et la dernière étape
entièrement en escalade libre; dans les autres étapes on fait le plus
souvent de l'escalade " libre difficile " mais plusieurs passages sont
franchis sur pitons
Longue fissure rectiligne, comme son nom l'indique, dans le flanc droit
de l'Arête de la Cordée au sommet de laquelle elle aboutit.
Débuter par une petite fissure sans prises de pied que l'on escalade "à
la Dulfer" et au sommet de laquelle on se rétablit sur un pin.- R1 -
Monter des rochers brisés puis la pente se redresse et il faut passer
une dalle lisse dominée par un bec rocheux sur lequel on se rétablit;
la fissure devient meilleure et l'on trouve quelques prises de pied dans
sa paroi droite. Arrivée sur une corniche. - R2-
Escalader un entassement de grosses écailles en équilibre qui amène dans
un dièdre assez large; s'élever dans une fissure très étroite d'abord
puis s'élargit en petite cheminée très glissante; on passe ensuite une
zone verticale où la fissure devient de plus en plus large, puis se
transforme en cheminée rectangulaire bientôt barrée par un surplomb;
relais assuré par pitons sur une marche où l'on trouve juste la place de
deux pieds. - R3
Sortir de la cheminée sur son arête gauche que l'on gravit par deux
mètres de bonne dalle et revenir dans la fissure immédiatement en
surplomb pour escalader des blocs encastrés branlants (exposé) au dessus
desquels on atteint une dalle rugueuse. - R4.
On pénètre alors dans une cheminée très large que l'on ramone jusqu'à la
plateforme sommitale de l'Arête de la Cordée. Terminer par une cheminée
très facile.
III / La Voie "G. G. A."
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert- le 11 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement : 25 mètres
Les deux premières étapes en escalade
libre sont très faciles. La 3ème étape comprend d'abord un passage
artificiel très difficile- qui est la clé de cet itinéraire-, puis de
l'escalade libre facile; dans la 4ème étape après une corniche
ascendante facile, on retrouve l'escalade artificielle difficile, puis
l'escalade libre difficile et l'on termine par une 5ème étape
artificielle difficile. - G.G.A." sont les initiales des deux grimpeurs
qui firent la première.
Suivre le sentier des Corniches Rouges le long de la Face Sud; à 5O m.
du Pas de la Demi-Lune, il contourne un éperon sur lequel ont poussé
plusieurs gros pins. La Voie G.G.A. dans son flanc Est par un passage de
dalle à petites prises qui amène sur une corniche légèrement
ascendante vers la gauche; relais au niveau d'un gros pin. - R1 -
Continuer vers la gauche pour atteindre le taillant de l'éperon que l'on
remonte par des gradins et des fissures terreuses jusqu'à son sommet au
dessus d'un pin.-R2 -
Revenir à droite par une courte traversée, puis descendre un peu vers le
bas d'une fissure double où se trouve le premier passage artificiel et
le plus difficile. Après 5 mètres d'escalade normale sur pitons, la
fissure se bouche et ne permet plus que la pose de clous espacés et peu
solides; peu après il faut passer par un surplomb à angle vif, puis on
grimpe sur une corniche ascendante embroussaillée; il faut s'arrêter sur
le premier replat dans une encoignure, car l'on ne trouvera plus
d'emplacement de relais pendant 25 mètres. - R3 -
Continuer l'escalade de la corniche ascendante qui est barrée à son
extrémité par un bouquet d'arbustes; Par une courte vire vers la gauche,
on grimpe sur une grosse écaille à proximité d'un petit pin, et l'on
reprend l'escalade artificielle le long d'une bonne fissure
verticale. Après un bombement légèrement surplombant, elle s'infléchit
brusquement sur la droite et devient franchement mauvaise; on y
progresse sur des pitons mal verrouillés dans la terre qui l'emplit (
exposé) et l'on arrive à la base d'une cheminée verticale où il est très
difficile de pénétrer; on y poursuit difficilement l'ascension en
escalade libre et après un amoncellement de blocs empilés on atteint un
replat confortable derrière un énorme genévrier.- R4 -
Escalader alors une cheminée verticale d'abord délicate parce qu'exposée
aux chûtes de pierres, puis meilleure vers la fin où l'on trouve une
grosse fissure très sûre.
IV / La Grande Vire
Première par : J. Bouisson, V. Rostand ( leader à tour de rôle ) le 6
Octobre 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement :2O mètres
Trois étapes assez difficiles: la première, la 6ème et la dernière, tout
le reste n'offre pas de difficultés.
C'est un long trajet en vire ascendante qui parcourt la Face Sud en
écharpe dans le sens Ouest- Est. Le début se trouve à environ 2O m. du
pilier de la Voie G.G.A. dans un renfoncement de la muraille.
Une étroite vire en pente modérée s'élève de gauche à droite, d'abord
facile elle présente un passage délicat avant d'arriver dans un
renfoncement où il est prudent d'assurer le premier sur piton. - R1 -
Se rétablir difficilement sur une petite corniche horizontale
embroussaillée; au niveau d'un pin monter droit, puis traverser une
dalle et s'engager dans une profonde cheminée.- R2 -
La remonter sur une dizaine de mètres et la quitter par son arête droite
pour accéder à une spacieuse corniche horizontale. - R3 -
A son extrémité Est, s'élever dans un autre cheminée raide dont la
sortie est obstruée par un amoncellement de blocs instables. Relais sur
la plateforme en pente.- R4 -
Monter en virant sur une écaille, redescendre légèrement et atteindre une
étroite corniche; relais sous un angle saillant de la muraille. - R5-
Suivre la corniche qui s'amenuise et traverser horizontalement une dalle
convexe( délicat, prises de pied rares ) à son extrémité monter droit
par une courte cheminée en direction d'un gros pin. - R6-
Reprendre en direction Est la cheminée dont la pente s'accentue; on
grimpe derrière une grosse écaille.- R7 -
Continuer par une nouvelle cheminée raide jusqu'à une étroite vire,
contourner vers la droite un bombement; escalader une mince fissure
verticale, une courte dalle, et des gradins faciles. Ou bien de la vire
étroite passer un surplomb difficile et terminer par une petite
cheminée.
V / La Voie du Gros Surplomb
Première par G. Livanos, Dr. Albert le 28 Novembre l94O
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 2O mètres.
C'est le
type parfait de l'escalade mixte : en général en escalade " Libre
difficile" avec une 3ème étape où l'on passe un dièdre surplombant
impressionnant sur une série de pitons de pose relativement facile.
Cette escalade débute aussi par une vire ascendante vers la droite, puis
elle monte verticale dans l'axe du Gros Surplomb au dessous duquel elle
croise la grande Vire.
Monter sur une corniche ascendante facile dans sa première partie qui se
redresse bientôt à hauteur de gros blocs mal équilibrés; on les contourne
par la droite et l'on revient aussitôt à gauche pour gravir une courte
cheminée verticale et faire le premier relais sur un pin.- R1 -
Monter droit et parcourir la première cheminée de la Grande Vire et la
continuer jusqu'à un dièdre déversé; l'itinéraire Bouisson a été à
droite quelques mètres avant. Gravir ce dièdre difficile en opposition,
puis sortir par la droite et atteindre un petit replat limité par un
pin. - R2 -
On est parvenu sous le gros surplomb, c'est un dièdre vertical à sa
partie médiane et fortement déversé à la fin où il surplombe dee plus de
2m.5O. Monter dans la dalle au fond du relais et atteindre la base du
dièdre dont le fond est occupé par une bonne fissure continue. Utilisant
d'abord des étriers, puis l'opposition entre les deux parois, on dépasse
un gros bloc décollé dans la muraille de droite,-le colis- et l'on
aborde la zone où la pente négative atteint son maximum. Au dessus de ce
passage impressionnant on reprend la verticale et l'on arrive sur un
replat exigu. - R3 -
Quitter ce relais par la droite sur une corniche mal tracée; à son
extrémité monter droit dans une dalle excellente en direction d'un arbre
mort. - R4 -
( Nid d'abeilles gênant à l'extrémité de la vire.)- Cette étape peut
aussi se faire par la gauche: on grimpe dans un petit dièdre assez
lisse, et l'on rejoint l'arbre mort par une traversée le long d'une
corniche de mauvais rocher.. Traverser en obliquant à droite une dalle
assez raide et lisse et remonter une cheminée évasée jusqu'à une
corniche confortable. - R5 -
S'élever difficilement dans un court dièdre à petites prises et terminer
par une fissure facile.
Continuant à longer la base de la Face Sud; on quitte le sentier des
Corniches Rouges au point où il descend dans le Vallon de la Mounine, on
passe une petite barre et l'on arrive sur une très grande terrasse
herbeuse. Quatre itinéraires d'escalade facile en partent: La Voie
Poucel, la Voie Rostand, le Petit et le Grand Couloir; la muraille s'est
fortement abaissée et n'atteint plus que 4O à 45 mètres de hauteur. ( Un
cinquième itinéraire dû à J. Meunier n'a pu être retrouvé, même avec le
concours de son auteur!!!.)
VI / La Voie Poucel
Première par : Dr. Poucel junior, Hancy en 1932
Escalade " libre facile " - Encordement 15 à 2O m.
Un court passage délicat sur une vire étroite, le reste facile. Comme la
Grande Vire à laquelle il est parallèle cet itinéraire monte en écharpe
dans la Face Sud d'Ouest en Est.
Départ à l'extrémité ouest de la grande terrasse herbeuse par l'escalade
facile d'une sorte de contrefort en pente douce .- R1-
Virer à gauche sur une corniche puis grimper dans une courte cheminée
très ouverte en direction d'un chêne vert. - R2 -
Monter en revenant vers la droite dans une dalle aux prises excellentes
pour rejoindre une grande sangle embroussaillée. On la suit sans aucune
difficulté jusqu'au point où elle s'amincit à l'extrême en vire fuyante.
- R3
Après un court passage d'équilibre, grimper sur de gros blocs brisés.-
R4-
Continuer dans une large fissure assez raide et oblique qui émerge sur
la plateforme.- R5 -
Cette étape a été reprise par Rostand: Escalader
des gradins faciles et terminer par une bonne cheminée verticale.
VII / La Voie Rostand
Première par : V. Rostand, J. Meunier en 1937
Escalade " libre facile " - encordement: 2O mètres
Appelée Tête du Miougranier car elle
s'élève dans les pentes de la rive droite de ce vallon, mais plus
connue des grimpeurs sous le nom de la Pointe du trou du Chat, cette
cime altière et élancée vue du vallon de Callelongue, n'est en réalité
qu'un promontoire détaché du Béouveyre: on peut arriver de plein pied
sur son sommet en passant par le sentier du Col du Bouvier.
Elle fait face à la paroi Nord du Rocher des Goudes à laquelle elle
oppose son arête sud au profil aérien et de part et d'autre, deux
faces orientées au sud-est et au sud-ouest. Cette arête sud-est
est creusée à la base de son ressaut supérieur par un petit boyau - une
chatière - qui fait communiquer les deux faces, d'où la seconde
dénomination de Cime du trou du Chat.
La face sud-ouest, la plus abrupte, est entaillée vers son centre par
une grande excavation triangulaire ouverte par un formidable toit
horizontal de 5 à 6 mètres; à la fin de 1941, c'était l'objet de la
convoitise de quelques grimpeurs candidats à l'escalade "à l'envers",
mais à cette époque aucune réalisation à leur projet n'avait été tentée.
Escalade réussie depuis, au printemps
1942 par G. Tramier, H. Joubard, H. Rollad et qui sera décrite dans un
autre ouvrage.
Cependant un itinéraire monte dans la face sud-ouest, haute de 60 mètres
entre l'arête Sud et la grande
excavation.
Les deux arêtes Sud et Ouest
offrent également deux beaux parcours difficiles. La face Sud-est est
moins haute et plus accueillantes se gravit par un passage assez
facile dans un angle rentrant vers son milieu.
Deux aiguillettes de petite taille flanquent la Tête du Miougranier:
l'Aiguille Henriette ( Photo B) et à l'Est l'Aiguille Bébé ( Photo
A) en face de la Grotte St Michel.
I - Arête
du Trou du Chat ( Photo A )
Première par :J. Save, Artru en 1935
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
Un passage très difficile à réussir sans piton dans la 5ème étape
s'oppose très nettement au reste de l'escalade de difficultés courantes
. Ce fut la première escalade réussie dans la Tête de Miougranier
Quitter le sentier du Club Alpin ( tracé
rouge des Goudes à Mazargues) et monter dans une grande dalle inclinée
située à droite du premier ressaut de l'arête. Quelques mètres
d'escalade facile amènent à un gros pin.- R1
S'engager dans un long dièdre très ouvert, puis par des fissures
ascendante s'élever dans la grande dalle, de son plan droit jusqu'à un
replat sur son bord gauche. - R2
Continuer dans le dièdre, passer un surplomb de rocher brisé ( délicat
) et gravir des blocs cassés
on débouche sur un éboulis.- R3
Laisser à gauche l'arête devenue horizontale et à hauteur d'une petite
brèche qui la coupe, escalades la paroi sud-ouest d'une arête secondaire
dans un très mauvais rocher. - R4
Eviter les premiers mètres impraticables en grimpant difficilement sur
une étroite vire ascendante, développée au dessus du Trou du Chat.
Contourner un surplomb accusé ( exposé) et par une vire délicte
traverser l'arête pour escalader une dalle pourrie dans son flan
sud-ouest; dépasser un ressaut et faire le relais sur une plateforme de
son taillant.- R5
Continuer sur l'arête qui se redresse peu à peu et devient verticale au
niveau d'un dièdre fragmenté; s'y engager avec précaution: le rocher est
instable. En sortir par la gauche à son sommet, traverser une étroite
plateforme et gravir une courte dalle. - R6. Terminer par des
ressauts sans difficultés.
II / ( photo "A " ) Voie Bouisson
Première par : J.Bouisson, J.Meunier, X en 1935
Escalade " libre facile " - Encordement 25 mètres
Une seule étape difficile: la première.
Vingt mètres de la Voie Save et dans le flan sud-ouest du premier
ressaut de l'arête rejoindre le bas d'une longue dalle rectiligne; elle
fait le pendant de façon curieuse à la dalle de la Voie du Trou du Chat.
Par une fissure oblique atteindre un pin mort,puis s'élever dans le
long dièdre qui limite la dalle droite, en utilisant des prises rares et
petites. Relais sur un petit genévrier.-R1
Traversée horizontale à gauche et au niveau d'un gros bloc monter vers
un pin plaqué à la muraille et continuer dans du rocher moins bon et
terreux pour déboucher sur un éboulis.- R2
Une marche de flan vers la droite, la traversée de barres faciles et la
remontée d'un autre éboulis amènent au pied de la paroi sud-est de la
Tête de Miougranier, bien à droite de l'Arête du Trou du Chat. S'engager
dans une longue vire ascendante terminée à la base d'un couloir.- R3
Ramonage sans grosses difficultés de celui-ci jusqu'à un pin. - R4
Gravir une cheminée abrupte qui débouche sur le plateau de la Tête de
Miougranier.
III / (photo A et B) Arête Ouest de
la Tête de Miougranier
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 22 Septembre 194O
Escalade : " artificielle difficile " - Encordement 25 Mètres.
Alternance d'escalade libre avec de
courts passages artificiels dont un très difficile dans la traversée de
la première étape.
Monter une dalle facile jusqu'au taillant de l'arête et le contourner
par la droite pour arriver sous un dièdre très ouvert et légèrement
déversé. Remonter la fissure du fond jusqu'à une étroite plateforme
terreuse sur laquelle on se rétablit. A gauche une dalle parfaitement
lisse et verticale de 3 mètres sépare l'arête qu'il s'agit d'atteindre.
Poser un piton dans les rochers brisés au dessus de la plateforme et se
laisser glisser en rappel oblique pour atteindre une encoche de quelques
centimètres carrés derrière laquelle on place un autre piton avec
étrier; de là, une grande enjambée amène sur l'arête par une vire
courbe. - R1
Escalader une dalle convexe à l'aide de petites prises en cupules
jusqu'à une zone raide de rochers brisés dont l'escalade est délicate.
Au dessus, un replat, quelques gradins, et une courte fissure conduise
à une écaille pourrie sur la gauche de l'arête. Faire un pas à droite
dans une anfractuosité terreuse, puis monter droit dans une dalle dont la
pente s'atténue progressivement. - R2
Contourner par la droite un surplomb de blocs en équilibre, se rétablir
sur une corniche étroite et monter dans une dalle aux prises rares
jusqu'à un genévrier mort. Au dessus des gradins sans difficultés
amènent au sommet.
IV / (photo B) Voie de la Face
Sud-ouest de la Tête de Miougranier
Première par: G. Livanos, M. Samuel, le 29 Décembre 194O
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 mètres
Comme pour l'arête Ouest il s'agit d'un
parcours mixte où les passages à clous alternent avec l'escalade libre.
Le départ se situe vers le milieu de la Face Sud-ouest.
S'élever dans une petite grotte tubulaire puis un peu à gauche franchir
une fissure oblique jusqu'à des dalles faciles. Obliquant à droite on
rejoint une terrasse rectangulaire.- R1
Le rocher devient extrêmement pourri. Traverser à droite et prendre une
fissure oblique jusqu'à une niche, dont on sort par le toit pour se
rétablir dans une mauvaise cheminée que l'on remonte jusqu'à une
corniche terreuse.- R2
Au fond et à droite du relais monter une courte cheminée d'aragonite;
après un replat, le rocher devient de plus en plus pourri. Contourner un
gros bloc et grimper dans une 2ème cheminée; on débouche sur une
plateforme dominée par un ressaut raide. Virer à droite, escalader un
petit dièdre et revenir au dessus du ressaut. - R3
Franchir une dalle raide puis des rochers faciles sous le sommet de
l'Arête du Trou du Chat.
V / (photo B) Aiguille Henriette
Première par: Ch. Studer, Wyss en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
La première étape est facile, par contre l'arrivée sous le sommet est
difficile et exposée.
Cette fine aiguille se trouve au pied d'un promontoire rocheux important, à deux cents mètres environ à l'ouest de la Cime du Trou du Chat; sa face ouest est assez haute -4O m.- alors que sa face Sud ne doit pas dépasser 12 m. au dessus du collet. Elle s'escalade par une voie en écharpe d'abord sur son arête sud par un système de fissures faciles. Relais sur une corniche à hauteur du collet. Continuer par une dalle fissurée très raide et difficile dans sa face Est à proximité de son arête nord.
VI / (photo A ) Aiguille Bébé
La première de date inconnue se fit par la face Est. l'Aiguille Bébé est très mal individualisée; elle termine une barre rocheuse descendue de la Cime du Trou du Chat, environ 12O m. à l'Est de son arête Sud, exactement en face de la grotte de St. Michel. Elle est perforée à sa base par une ouverture cylindrique et à 25 m. de hauteur. Deux courtes voies y sont naturellement tracées: dans sa face Est et le long de l'arête Sud.
Voie de la Face Est
Escalade " libre facile " - Encordement 2O m.
( Cet itinéraire n'est pas visible sur la photo
" A " puisqu'il est sur l'autre face de l'aiguille.)
On grimpe dans une dalle fissurée raide et lisse où il existe encore dans les trous de gros clous de charpentier, probablement posés par les premiers grimpeurs; on rejoint une cheminée profonde, limitée par un pilier arrondi, dans laquelle on progresse par un ramonage assez difficile, et l'on atteint aussitôt après la crête extrêmement délité.
Voie de l'Arête Sud
Escalade " artificielle peu difficile "
Première par: Dr. Albert, Paul Albert le 3O Novembre 1941
Un court passage artificiel au début,
puis un passage libre difficile vers le haut.
Départ dans la dalle sur le bord de l'arête, traverser ensuite vers la
gauche sur des prises minimes, puis remonter une courte fissure; on
continue dans une très belle dalle et l'on contourne par la droite un
énorme bloc en porte-à-faux. Relais - Grimper dans une dalle extrêmement
raide et contourner par la gauche des blocs surplombants en équilibre
sur la crête.
Aiguille "32"
Première par : C. Hancy, X, en 1927
Escalade " libre difficile " - Encordement 2O m.
C'est une grande lame de rocher orientée
Est-Ouest, située à l'extrémité inférieure d'une longue crête rocheuse
descendue du sommet de Béouveyre vers l'ouest, exactement au Col Moutte,
tout en haut du vallon de Callelongue. Elle est de la même structure que
les aiguilles Bébé et Henriette. Une voie d'escalade parcours son arête
Ouest.
Départ au col en remontant l'arête où l'on aura d'abord gravit un
premier ressaut de très mauvais rocher. Un peu plus haut on escaladera un
2ème ressaut raide mais court et l'on arrivera dans une encoignure au
pied d'un 3ème rocher absolument vertical. On se hisse dans un petit
dièdre et par un pas on se dresse sur d'excellentes prises hautes dans
une dalle de rocher très franc. On débouche alors sur les gradins du
sommet. Le passage impressionnant du 3ème ressaut peut s'éviter par une
traversée ascendante dans la face sud, beaucoup plus facile, mais aussi
beaucoup moins jolie car le rocher y est détestable. La descente se fera
par un rappel de 2O m.sur un piton posé près du cairn du sommet à
l'aplomb du collet.
Nous terminerons le tour du Quartier de
St. Michel par ce très modeste sommet de 224 m. campé sur la crête qui
sépare le haut vallon de Callelongue des vallonnements de la côte Ouest
de Marseilleveyre. Il est bien visible de la route des Goudes au niveau
de la Calanque des Trous.
Pour l'atteindre, suivre le tracé rouge qui va de cette calanque à la
Madrague de Montredon en passant au Col Moutte dans Béouveyre. Après
avoir remonté le vallon de l'Agneau, le sentier passe au pied de la Face
Ouest de ce rocher où l'on distingue en lettres gigantesques peintes sur
la muraille le nom du célèbre inventeur de la carte postale. Cette paroi
de peu d'importance-35 M. de hauteur- est assez escarpée et seule intéresse
le grimpeur: les autres faces étant insignifiantes et très faciles.
Voie de la Face Ouest de la Pointe"
Piazza"
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 17 Décembre 1939
Escalade " libre difficile " - Encordement 15 m.
Commencer l'escalade dans le milieu de la
face par une cheminée étroite puis évasée et terminée par un toit au
niveau d'une fenêtre donnant jour sur un puits profond creusé dans le
rocher. Contourner l'arête droite de la cheminée et s'engager sur une
étroite vire pourrie qui s'élève un peu et aboutit à une corniche en
pente. - R1.
Revenir à gauche, traverser quelques mètres de dalle raide, puis monter
droit dans une fissure surplombante pour se rétablir sur une grosse
écaille posée sur une corniche exigüe. Virer vers la droite sur des
prises infimes (exposé: rocher délité) et se rétablir difficilement sur
une plateforme d'aragonite grise.- R2.
Gravir un étroit couloir encombré de blocs en équilibre instable; on
atteint la crête à son extrémité sud-ouest.
Variante :
Première par: G. Livanos, Dr. Albert le 26 Juillet1941
Escalade " artificielle peu difficile " - encordement 15 m.
Remonter la cheminée de la Voie Albert et
faire un premier relais dans l'ouverture du puits.-R1
Passer le difficile surplomb qui la couvre et virer vers la gauche en
direction d'une corniche terreuse. -R2
Monter sur une grosse écaille et grimper le long d'une fissure très
raide qui aboutit au sommet vers le milieu de la Face.
1 - Muraille de la Rive Droite du
Vallon des Aiguilles
2 - La Mitre
3 - Le Rat
4 - La Nonne et l'Evêque
5 - La Colonne
18 Itinéraires
La Rive droite
du Vallon des Aiguilles vue de la Roche
Percée
(Photo I) - Cliché:
Dr. Albert
I - Arête
Nord de Marseilleveyre II - Voie de la Mitre III - Arête Ouest de la Mitre VIII - Le Couloir Choberg IX - l'Arête Manquée |
X - Le Mur du Jardin Suspendu X' Variante de départ du Mur du Jardin Suspendu XI - La Voie des Araignées XII La Voie de la Tour (la première étape est masquée par l'éperon nord de l'Aiguille du Rat) |
Nous quittons les versants méridionaux du Quartier de St. Michel et remontant le petit vallon de l'Aigle, affluent du Miougranier, nous franchissons au col des Chèvres la ligne de crête Marseilleveyre-Béouveyre. Devant nous descend vers le nord la pente raide du Vallon des Aiguilles, profonde coupure entre les falaises de Marseilleveyre à droite et les terrasses superposées de Béouveyre à gauche. Les quelques aiguilles, qui lui ont valu son nom, ne sont que de médiocres pitons, dont le plus élevé, le Rat, n'atteint pas 25 m à sa plus grande hauteur, et se trouvent éparpillées dans les éboulis de la rive gauche, sous les petites parois de Béouveyre.
Par contre la rive droite est formée par une belle muraille de 9O à 100 m. d'où se détache isolée la cime massive de la Mitre ( 320m.). Une douzaine d'itinéraires de tous genres y ont été découverts, dont l'ancêtre, l'Arête Nord de Marseilleveyre, date de 1912. A 50 m. de la paroi, dans l'éboulis issu du couloir Choberg, s'ouvre au ras du sol (+ des photos 1 et 2) l'étroite ouverture de l'Aven Gombault (27 mètres ) La voie d'accès normale au Vallon des Aiguilles et la plus courte c'est le Boulevard de la Grotte Rolland, embranchement de la route de la Madrague de Montredon.
Escalades de la Rive Droite du Vallon des Aiguilles
I - L'Arête Nord de Marseilleveyre(
Photo N° 1)
Première par: Hermitte
et Gras en 1912- modification par Dr. Poucel junior, C.
Hancy en 1932 - Escalade "libre facile"
Très facile par le premier
itinéraire, elle présente plus de difficultés si l'on suit
le fil de l'arête en entier en direction du sommet de la
Mitre (variante Poucel) ce dernier parcours étant beaucoup
plus joli. Sur cette arête on trouve tout au
long la roche impeccable à grosses prises, très rares dans
le calcaire des calanques; c'est pour cela qu'elle est si
fréquentée par les caravanes de tout poil qui montent par là
pour éviter les éboulis fastidieux des sentiers jalonnés:
aussi des centaines de godillots ferrés ont-ils usé et poli
le rocher devenu glissant par endroits. Encordement : 15 m.
Descendu du sommet de la Mitre, l'Arête Nord termine dans
sa partie basse la rive droite du vallon des Aiguilles
Remonter le thalweg du vallon, puis l'éboulis de la Grande
Face de la Mitre, et suivre vers la gauche un sentier qui
serpente en direction de l'arête. Débuter par des rochers en
escalier et un petit couloir embroussaillé dans son flanc
droit.-R.1
Franchir quelques marches, monter sur
un bloc détaché - (à gauche dans la face nord débouché d'une
cheminée très raide gravie par E. Frendo en 1930 pour éviter
le bas de l'arête trop monotone) -, escalader alors une
dalle bombée assez lisse ( la Tortue).- R.2
Continuer sans difficultés jusqu'à l'entrée d'une vire
terreuse dans le flanc nord.-R3-
Au bout de cette
courte vire grimper dans une cheminée ouverte puis
escalader une série de gradins et de dalles fissurées.-R4-
L'Arête devient horizontale jusqu'à un collet.-R5-
L'itinéraire Hermitte file alors vers la gauche au flanc
d'un vallon suspendu; - nous y reviendrons plus loin, après
avoir décrit la variante Poucel qui suit le taillant de
l'arête tout au long-. Escalader une dalle lisse à prises
inconfortables jusqu'à un surplomb de rocher brisé que l'on
passe par la gauche.-R6-
Continuer par de petits
éperons et des dalles jusqu'à un replat horizontal. -R7-
On gagne de là sans difficulté la Cime de la Mitre et
l'on redescend vers son collet. Reprendre l'ascension par
une dalle lisse sur le flanc gauche de l'arête.-R8-
Terminer sur son taillant; l'on arrive sur les éboulis
supérieurs de Marseilleveyre.
L'itinéraire Hermitte
abandonne l'arête au 5ème relais, et suit une piste
horizontale en longant la muraille sur la gauche. Après
avoir contourné la base d'une arête secondaire bien
détachée, on s'élève au fond d'un couloir incliné. A
mi-hauteur virer à droite sur une corniche étroite et l'on
poursuit facilement sur la petite arête qui se perd dans les
éboulis Est de la Mitre.
Rejoindre son collet et
de là, évitant le dernier ressaut vertical de l'Arête Nord,
on fait une nouvelle marche de flanc vers la gauche en
direction d'une cheminée d'aragonite rouge, où l'on escalade
d'abord une zone lisse, puis l'on ramone entre les parois du
fond et l'on débouche sur les éboulis supérieurs non loin du
Tracé Bleu des Crêtes.
L'itinéraire Hermitte a été
jalonné en noir, mais il ne subsiste actuellement que des
traces à demi effacées.
II - La Voie de la Mitre ( Photo N° 1)
Premiere par: G. Livanos, G. Rebuffat le 1er Mai 1941
Escalade "artificielle très difficile" - Encordement 25
mètres
Entièrement en escalade
artificielle ininterrompue, à part la première moitié de la
première étape; la 2ème étape est particulièrement difficile
et se termine par un relais sur planchette.
Comme nous
l'avons déjà dit, la Mitre est un ressaut de l'arête nord de
Marseilleveyre: à son sommet l'arête principale se divise en
deux grandes arêtes secondaires, d'abord divergentes puis
convergentes vers le bas, limitant entre elles une belle
paroi orientée nord-ouest face au boulevard.de la Grotte
Roland, d'où elle est très visible et détache nettement sa
silhouette comparable à l'ornement épiscopal.
Démarrer
entre la grande excavation jaune et une petite grotte située
sur la droite de la muraille. Grimper sur une dalle bombée
d'abord compacte puis agrémentée de bonnes prises. Au bout de
quelques mètres prendre à droite une courte fissure et se
rétablir sur une vire qui file à droite vers le haut de la
petite grotte. S'élever au dessus dans une dalle lisse
dominée par des blocs brisés après lesquels on franchit une
fissure raide, puis sur la gauche une petite cheminée: on
atteint alors une plateforme carrée.-R.1
Monter
sur les blocs empilés, puis attaquer le plan droit
surplombant d'un grand dièdre noir; l'on franchit une
succession de surplombs et au bout d'une dizaine de mètres
on remonte une très courte fissure. Traverser alors à droite
pour atteindre une autre fissure sur le bord de laquelle on
s'élève jusqu'à des rochers brisés sous un surplomb;
installer là un relais sur "étriers". - R.2
Au
dessus et à gauche escalader un dièdre fissuré, puis à
gauche gagner un étroit replat herbeux.- R.3
Traverser encore à gauche et s'élever dans une nouvelle
fissure difficile qui s'améliore au bout de quelques mètres;
elle mène à une corniche marquée par un pin. R.4
Par des dalles faciles on gagne le pied d'une dernière
fissure où l'on s'élève jusqu'à une vire herbeuse; sur la
gauche escalader une courte cheminée qui aboutit à une large
terrasse. R.5
De là des barres sans difficultés
mènent au sommet.
Rive
droite du Vallon des Aiguilles Vue prise de la Roche Percée Photo II - Cliché Dr. Albert
|
III - L'Arête Ouest de la Mitre ( Photo N° 1 et 2)
Première par: Magol, Duchier, au
printemps 1941
Escalade
"libre difficile" - Encordement 25 mètres.
Cet itinéraire de date
récente est parallèle à une autre voie plus ancienne due à
Meunier en 1935, décrite plus loin sous le nom de l'arête
Nord de la faille "O". Il en est très voisin et souvent se
confond avec lui: le départ se prend beaucoup plus bas et
les 3 premières étapes présentent peu d'intérêt car à chaque
relais on arrive sur des terrasses de plein pied avec
l'éboulis du couloir Choberg, et jusqu'au 3ème relais on n'a
gravi que des soubassements.
Franchir dès le départ une
série de dalles raides et pourries qui mènent à une première
corniche.- R.1
Au-dessus on gravit vers la gauche
une lame détachée au sommet de laquelle on se rétablit, puis
on escalade tout droit un petit ressaut surplombant et
l'on arrive par des rochers brisés sur une terrasse- R.2
Monter facilement sur le sommet d'un petit gendarme,
descendre dans son collet, puis escalader de l'autre coté
une dalle qui aboutit à une deuxième terrasse.-R.3
On aborde alors l'arête elle-même. Sur le bord Nord d'un
couloir facile on gravit un saillant délicat qui mène à une
bonne plateforme.-R.4-
Traverser légèrement à
droite et remonter un couloir dans le flanc gauche de
l'arête. Après un passage difficile on passe une zone plus
commode et l'on arrive dans un bosquet de chênes verts.-R.5-
Gravir une barre sans difficultés.-R.6-
Au dessus
suivre le taillant de l'arête pendant 25m; on atteint alors
un bloc détaché.-R.7-
Après l'avoir escaladé,
virer un peu à gauche, et remonter une fissure qui finit sur
une vaste terrasse herbeuse.-R.8-
Passer une barre
de rochers verticaux et terminer par des gradins faciles.
IV- L'Arête Nord de la Faille
"O" ( Photo N° 2)
Premiere par: J. Meunier,
Carrère, en Novembre 1935
Escalade "libre
difficile" - Encordement 25 mètres.
Quoiqu'il s'agisse en
réalité de l'Arête Ouest de la Mitre, cette voie sera
décrite sous ce nom plus exact géographiquement parlant
puisqu'elle suit tout au long la ligne de démarcation nord
de la Faille " O". Il n'en est pas moins vrai que
l'itinéraire précédent de Magol n'est qu'une rectification
de ce parcours plus vieux de 6 ans. La primeur de l'Arête
Ouest de la Mitre doit donc revenir en réalité à J. Meunier,
qui en 1935 parti du bas de la Faille "O" rejoignit cette
arête à mi-hauteur, après avoir parcouru un éperon
secondaire difficile et délicat.
Prendre le départ au bas
de la Faille "O" et remonter le taillant assez raide d'un
éperon projeté au sud de l'arête ouest de la Mitre; après un
long parcours peu commode premier relais sur une plateforme
embroussaillée.-R1-
Franchir difficilement les
premiers mètres d'une fissure très raide qui s'incline peu
après et devient facile.-R2-
Traverser sur la
gauche un bosquet de chênes verts, puis escalader une
cheminée qui débouche sur une corniche.-R3-
Contourner le fil de l'arête et grimper dans son flanc droit
le long d'une fissure qui devient peu à peu mal commode car
le rocher est très fragmenté.-R4-
Continuer
toujours dans le flanc droit par une nouvelle fissure qui
s'en écarte sensiblement; on parvient sur une grande
terrasse.-R5-
Terminer par le même parcours que
l'itinéraire précédent.
V - La Faille "O" (
Photo N° 2)
Premiere par: Prudhomme, X, le 18
Octobre 1931
Escalade "libre difficile" -
Encordement 30 mètres.
Après une première étape
extrêmement facile les difficultés apparaissent sous la
forme de cheminées lisses, et vont s'accentuant jusqu'au
quatrième relais. Encordement 30 mètres (pour la troisième
étape que l'on peut couper,si l'on veut, par un mauvais
relais qu'il est préférable d'assurer sur piton).
Cette
voie actuellement peu connue est certainement la première
escalade parfaitement rectiligne réussie dans les
calanques; ce fut le type idéal, avant la lettre, de la
directissime.
Elle parcours une longue faille au fond
d'un profond couloir très ouvert de 7O mètres, qui entaille
de haut en bas la face ouest de la Mitre (h.90m.).
Quitter l'éboulis du couloir Choberg à hauteur de l'aven
Gombault et remonter sur la gauche un couloir broussailleux
très facile.-R1-
Continuer par des gradins en
direction d'une cheminée verticale resserrée que l'on
escalade sans trop de mal par ramonage. -R2- - sur
une corniche.
Gravir une large et raide fissure, d'abord
terreuse puis étroite et lisse, au dessus on remonte une
zone plus facile et l'on atteint une encoignure
embroussaillée.( relais éventuel si l'on ne dispose pas de 28
à 30 mètres d'intervalle.) La fissure se redresse à nouveau
et il faut franchir un passage délicat sur des prises
douteuses; on pénètre dans un couloir.-R3-
Passer un petit mur vertical puis grimper sur de bonnes
prises dans le flanc gauche de la faille: il faut alors
franchir un dernier mais court passage de fissures très
raides où l'on progresse par adhérence; on débouche alors
sur une grande terrasse.-R4-
Terminer par une
série de fissures superposées qui amènent au sommet de la
Mitre dans l'axe de la Faille "O".
VI - Voie Meunier
( Photo N° 2)
Première par: J. Meunier, V.
Rostand en 1935
Escalade "libre facile" -
Encordement 25mètres
Elle parcourt la partie
médiane de l'arête Sud de la Faille "O" décrite au
paragraphe suivant. Comme pour l'arête nord de cette faille, J. Meunier
emprunta une voie détournée pour atteindre cette crête,
cherchant probablement avant tout le parcours d'escalade
libre le plus commode. Démarrer dans la faille "O" et monter
jusqu'à sa première cheminée verticale.-R1-
Par une facile
traversée ascendante sur la droite grimper sur une vaste
corniche.-R2-
Monter droit au collet
d'un petit gendarme délabré.-R3-
Escalader le
fil de l'arête relativement peu inclinée mais délicate;
monter sur une grosse écaille, puis virer un peu à gauche et
s'élever dans une fissure sur son flanc nord; peu après
gravir quelques ressauts plus commodes.-R4-
Traverser alors à droite vers un couloir terreux que l'on
remonte jusqu'à un chêne vert au niveau duquel on débouche
sur un éboulis.-R5-
Continuer
facilement vers le sommet de la Mitre.
VII - Arête Sud de la
Faille "0" ( Photo N° 2)
Première par: M.
Samuel, G.Livanos le 18 juillet 1940
Escalade
"libre très difficile" - Encordement 25mètres
Cette voie, primitivement
exécutée en traction directe, s'est révélée à l'usage
passable en escalade libre.
En 1940 M. Samuel reprenant la
voie Munier, y rattacha un départ autonome, puis suivit le
fil de l'arête en son entier. Il fit donc une rectification
de l'itinéraire précédent. Le départ se situe à l'entrée du
couloir Choberg entre deux saillants de la muraille,
noirâtres et surplombants, dans l'axe de l'arête elle-même.
Monter sur la droite d'une coulée d'aragonite, virer un peu
à gauche et grimper vers un surplomb que l'on évite par la
gauche. Après un petit replat, quelques ressauts faciles
mènent au premier relais.-R1-
Escalader alors une
large cheminée jusqu'à la corniche où l'on rejoint
l'itinéraire de Meunier.-R2-
On le suit jusqu'au
petit gendarme. -R3-
....puis sur le taillant de
l'arête.-R4-
Au lieu de virer à droite vers le
couloir, continuer sur le fil de l'arête en passant un
ressaut très raide par son flanc droit. Après quelques
mètres revenir à gauche et continuer sur le taillant où l'on
trouve une fissure qui conduit à une plateforme.-R5-
Terminer droit vers le sommet de la Mitre.
NOTA : Ces cinq derniers itinéraires présentent la particularité de communiquer très facilement entre eux à tous les étages; quoique difficiles ils ne sont donc pas de la classe des voies de la Face Ouest de St. Michel, par exemple, cataloguées dans la même catégorie de difficulté, car il est toujours possible d'y éviter un morceau déplaisant en virant dans le parcours voisin.
VIII - Le Couloir Choberg
( Photo N°1 & 2)
Première par: Ch Choberg en
1914
Escalade "libre facile" - Encordement
facultatif 15 mètres
C'est l'itinéraire le plus
facile du Vallon des Aiguilles. A part deux petites
cheminées aux extrémités, son parcours est absolument sans
histoire; un seul ennui possible en cours de route: les
chûtes de pierre. Débuter par un couloir pierreux encaissé
entre deux hautes murailles;
Escalader une cheminée
verticale dont le haut surplombe un peu mais où l'on trouve
toutes les prises rêvées, quoiqu'elles soient polies par les
souliers ferrés.
Traverser une combe couverte de
pierrailles et obliquant à droite grimper dans le couloir
qui peu après tourne brusquement à gauche. - Remonter une
longue pente jusqu'à un étranglement que l'on tourne par la
gauche. Revenant à droite on franchit une cheminée et l'on
atteint un éboulis en entonnoir, non loin de l'arrivée de
l'arête Nord de Marseilleveyre.
IX - L'Arête Manquée (
Photo N° 1)
Première par: G. Livanos, A. Coudray,
le 5 Octobre 1941
Escalade "artificielle
difficile" - Encordement30mètres
Les deux premières étapes et
la 4ème en escalade libre; la 3ème et la 5ème en escalade
artificielle difficile.
Elle fut "manquée" par Joubard et
Forestier, qui, lors d'un essai antérieur, s'arrêtèrent au
4ème relais et terminèrent par un retour en rappel à leur
point de départ; il est juste cependant de rappeler qu'ils
sont responsables de la découverte de cet itinéraire jusqu'à
son 4ème relais, et que Livanos n'eut plus qu'à mettre le
point final en trouvant la cheminée de sortie.
A droite
de l'entrée du couloir Choberg on attaque sur un
contrefort. Les premiers mètres sont assez raides, puis l'on
monte dans des blocs empilés pour atteindre par la droite
une première terrasse. Grimper dessus dans une dalle très
lisse que l'on franchit en écharpe vers la droite. Toujours
à droite on contourne le bord de la dalle et par quelques
rochers pourris on gagne une deuxième terrasse.-R1-
Escalader une dalle délitée mais très facile qui communique
à gauche avec la combe du couloir Choberg. On traverse peu
après deux petits gendarmes et franchissant leur collet on
arrive au pied de l'arête proprement dite.-R2-
Après avoir passé un petit ressaut de 3 à 4m. très raide on
arrive sur un replat, puis un passage d'escalade aisée amène
à la partie difficile de l'arête Manquée. S'élever en traction
dans des dalles, d'abord tout droit, puis vers la droite.
Virer alors à gauche vers une large fissure très raide et
difficile, après un gros bloc coincé elle s'améliore, puis
on passe devant un replat de la paroi droite; grâce à de
grosses prises peu solides on atteint une plateforme isolée
sur la gauche.-R3-
Suivre un éperon de
rochers pourri qui mène à un vaste collet herbeux de l'arête
principale.-R4-
A quelques mètres à gauche du
taillant remonter une large fissure; à mi hauteur on la
quitte pour s'élever à gauche dans une dalle peu engageante
et l'on se rétablit au dessus sur une vire. On gravit alors
une 2me dalle par sa gauche et l'on parvient sous un
étranglement fortement surplombant que l'on franchit pour se
rétablir dans les blocs brisés du sommet.
X - Le Mur du Jardin Suspendu
( Photo N°1 )
Première par: Dr Poucel Jr, C. Hancy,
le 11 Avril 1931
Escalade "libre facile" -
Encordement 25mètres
Le Jardin Suspendu se trouve dans la paroi rive droite de Vallon des Aiguilles, tout en haut de la muraille, à mi-chemin entre le Couloir Choberg et le Pas de la Cabre.
Cette appellation
manifestement flatteuse désigne quatre chênes verts et une
pelouse de quelques mètres carrés sur une corniche. Une
longue vire en écharpe y conduit, dont l'origine se trouve à
2Om. à droite du couloir Choberg.
Monter dans une dalle
facile virer un peu à gauche et s'élever droit dans une
courte cheminée d'aragonite grise ( prises fragiles ),
prendre à droite une large corniche ascendante pour arriver
dans une niche-R1-
Contourner un pilier et
continuer sur la corniche jusqu'à un chêne vert.-R2-
Traverser en montant de petites dalles pour atteindre un
deuxième chêne.-R3-
Escalader des rochers brisés
et reprendre la corniche en écharpe pour arriver sur un
étroit balcon. -R4-
On pénètre dans le Jardin
suspendu en se frayant un passage dans les ramures des
chênes verts et par une vire courbe on arrive sur la
pelouse.-R5-
Sans entrer dans le jardin et en
montant droit au dessus du 5me relais, puis en virant
difficilement à droite vers une cheminée lisse que l'on
ramone, on peut atteindre les pentes du sommet de
Marseilleveyre; cette variante est plus difficile que le
reste de l'itinéraire Poucel.
( X '' - Variante (Photo N°1 )
J.Meunier,X,X)
A l'extrémité sud de
la pelouse gravir une dalle puis une cheminée verticale où
se trouvent des blocs instables et par une corniche
ascendante facile arriver sur une plateforme. -R6-
A droite gros monolithe : la Tour. - Escalader une courte
dalle pour déboucher sur les pentes nord-ouest du sommet de
Marseilleveyre.
X' - Variante de départ du mur du Jardin suspendu.(photo N° I )
De nombreux grimpeurs voulant éviter la première étape de la voie normale, passaient par le couloir Choberg, qu'ils remontaient jusqu'au petit collet au niveau duquel il fait un coude brusque vers la droite. Franchissant ce collet ils faisaient une marche de flanc sur la corniche en écharpe de la voie Poucel.
XI - La Voie des Araignées (
Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, Mme d'Albertas,
F.Vey, le 26 Septembre 1940
Escalade "artificielle
difficile" - Encordement 20mètres
La plus grande partie se fait en escalade libre, mais deux
cheminées-fissures difficiles dans les 4me et 6me étapes
doivent se passer sur des pitons
Elle coupe la voie du Mur du
Jardin Suspendu dans son premier tiers et débute dans une
dizaine de mètres à droite du départ de la voie
Poucel. - On gravit d'abord des rochers en gradins puis une
fissure oblique délicate qui finit sur une dalle inclinée.-R1-
Escalader un dièdre vertical au fond du relais en passant
sur son flanc gauche; contourner par la droite un saillant
et monter sur une plateforme -R2-
On croise la voie Poucel puis
l'on monte droit dans un couloir herbeux très facile.-R3-
Escalader une cheminée
déversée en s'aidant de très rares prises sur son flanc
gauche, passer un surplomb délicat et s'arrêter dans une
anfractuosité.-R4-
Un peu à gauche remonter un couloir
herbeux très court, traverser encore à gauche des blocs
instables jusqu'au pied d'une fissure oblique.-R5-
On la remonte jusqu'à un minuscule replat sous un surplomb
accentué; un rétablissement difficile mène dans un petit
couloir en entonnoir dont l'entrée est extrêmement lisse.-R6-
Continuer dans son plan gauche et terminer par un pas à
droite qui ramène au dernier relais.
XII - La Voie de la Tour(
Photo N°1 )
Première par: G. Livanos, H. Joubard (leaders
à tour de role) le 21 Juin 1941
Escalade
"artificielle peu difficile" - Encordement 30mètres
La Tour du Vallon des
Aiguilles se trouve dans le haut de la muraille, au dessus
du Pas de la Cabre que franchit le tracé vert dans le haut
du vallon 'est un monolithe carré assez difficile à
distinguer d'en bas. Débuter dans un renfoncement de la
muraille sous le Jardin Suspendu par une courte fissure
déversée suivie d'une cheminée pleine de blocs instables.
Après quelques mètres on atteint un ressaut raide que l'on
franchit par la droite, puis on parvient sur une bonne
corniche ascendante.-R1-
On la suit en direction d'un couloir où le rocher est de
nouveau très mauvais,et dont on sort par la gauche pour
arriver sur une belle plateforme herbeuse.
-R2-
Juste au dessus du relais
s'élever dans une courte dalle puis on traverse vers la
gauche dans une deuxième dalle après laquelle on atteint un
replat. On peut également passer plus à gauche par une
fissure plus commode. -R3-
Gravir au dessus une fissure déversée et pourrie qui permet
d'entrer dans un grand dièdre de rocher blanc. Se rétablir au
sommet d'une grosse écaille et progresser ensuite dans le
fond du dièdre le long d'une large fissure assez facile:
elle finit sous un surplomb. On le contourne par la droite
sur pitons et l'on remonte un petit couloir facile descendu
du collet de la tour.-R4-
Virer à droite dans sa face nord; on
atteint le sommet par une dalle délitée.- De là on redescend
dans le collet puis on finit l'ascension en escaladant
quelques blocs dans la paroi d'en face.
Escalades
de la Rive Gauche du Vallon des Aiguilles
Alors que sa rive droite est
bordée par une haute muraille, la rive gauche du Vallon des
Aiguilles est formée par de petites parois superposées,
coupées de grandes corniches auxquelles on accède très
facilement par de nombreux passages sans escalade; ce sont
les assises de Béouveyre.
L'exiguïté de ces murs n'a pas
attiré les grimpeurs et l'on ne peut guère y signaler qu'un
seul parcours, d'ailleurs très facile: la cheminée Sud de la
Baume de la Colonne.
De petites aiguilles se dressent
dans ses éboulis qui offrent des possibilités
d'escalades très courtes mais le plus souvent difficiles; ce
sont: le Rat, la Nonne, l'Evêque et la Colonne.
Rive
Gauche du Vallon des Aiguilles Vue prise du premier ressaut de l'Arête Nord de Marseilleveyre - Cliché Dr. Albert |
I - Le
Rat II - La Nonne III - L'Evêque IV- La Colonne V - Sortie de la Cheminée de la Baume de la Colonne (masquée par l'Eperon de la Colonne) VI - L'Arête face au Rat |
I - Le Rat
Première par: J.
Laurent,X en 1929
Escalade "libre
difficile" - Encordement 25 mètres
L'Aiguille du Rat s'élève à
proximité du tracé vert, à l'issue de sa première montée
raide. L'escalade la plus courante se fait dans sa face Est:
le rocher y est très bon mais un pitonnage intensif quoique
superflu, a quelque peu massacré les prises.
Du collet
qui sépare le Rat de son contrefort Nord, remonter très
facilement une vire en écharpe jusqu'à une plateforme.
Grimper dans une dalle raide en cherchant sur la droite des
prises hautes. Après un replat longer une fissure sinueuse
qui aboutit à une plateforme puis à un petit éboulis sous le
ressaut sommital.
Une deuxième voie part en contrebas du
collet dans la face Ouest et gravit en diagonale la face Sud
le long dièdre oblique.
II - La Nonne
Première par: Prudhomme, Arles, le 11 Juin
1933
Escalade" libre difficile" mais très courte -
Encordement 15m.
Ainsi que son voisin
l'Evêque, la Nonne est située au pied d'une muraille de
Béouveyre à la même altitude que le Rat à une centaine de
mètres vers l'Ouest.- Contrairement aux usages c'est
l'Evêque qui parait prosterné devant la Nonne.
Sous le
collet qui sépare la Nonne de la muraille de Béouveyre,
grimper facilement dans le flanc Est de l'Aiguille jusqu'à
une petite plateforme de son arête Nord. Escaladez alors une
dalle ouest où l'on atteint bientôt le sommet.
On peut
également escalader en ramonage une profonde cheminée
ouverte entre la Nonne et l'Evêque dans leur flanc Est
jusqu'à la brèche entre les deux aiguilles et suivre l'arête
Nord pour rejoindre l'itinéraire précédent.- Descente en
rappel sur un bloc du sommet.
III - L'Evêque
Première par:
Prudhomme, Arles le 11 Juin 1933
Escalade"libre
difficile"très courte -Encordement 15m.
Monter à la brèche entre les deux aiguilles par la cheminée de leur flanc Est, puis grimper dans un renfoncement et se hisser sur un bloc en surplomb, quelques mètres faciles conduisent ensuite au sommet. - Descente en rappel sur un pin (15m.)
IV - La Colonne
Première par:
J.Laurent, Mme Garrigues en 1929
Escalade "libre
difficile" - Encordement 15 m.
Après le Rat suivre le tracé
vert devenu horizontal jusqu'à un grand éboulis descendu de
Béouveyre; on le remonte par sa rive gauche pendant 50 m.
Gravir alors les rochers de cette rive en contournant
l'éperon qui soutient la Colonne, on arrive à une corniche.
Monter dans une fissure peu marquée dans sa face Nord Est en
direction du collet; là aussi les rares prises ont été
abimées par des coups de marteau intempestifs !!
Au
dessus escalader une bonne et courte fissure qui amène sur
l'étroite plateforme du sommet.
V- La Cheminée sud de la Baume de la Colonne
Continuer l'ascension de
l'éboulis précédent jusqu'à la Baume. La cheminée monte en
oblique
sur la gauche.
Elle est très facile, et ne
mérite pas une description détaillée.
VI - L' Arête face au Rat
Première par: Moyrand, X en février 1941
Escalade "artificielle peu difficile" - Encordement 20m.
Ce segment d'arête descendu
de Béouveyre fait face à l'arête sud du Rat. -
Débuter
dans le flanc droit par une difficile fissure
verticale puis obliquer à gauche, gravir une nouvelle
fissure et atteindre une corniche.Contourner facilement le
taillant et terminer dans le flanc gauche par un dièdre
incliné.
Escalades de la Face Nord de Marseilleveyre
Les cheminées de la Grotte Rolland
Première par: C. André en 1924
Nous joindrons au quartier du
Vallon des Aiguilles cette voie d'ascension directe au
sommet de Marseilleveyre par sa face Nord. Nous n'avons en
effet rien d'autre à décrire dans cette face où il doit
exister pourtant des parcours intéressants.
Suivre le
tracé noir et jaune qui passent au bas du Vallon des
Aiguilles et franchir la première crête, au de là de
laquelle s'ouvre, en contrebas du sentier, la Grotte
Rolland. Dans le thalweg du vallon un énorme bloc est tombé
à proximité du chemin. Quitter le tracé à cet endroit et
s'élever jusqu'à la paroi au pied d'une cheminée verticale;
on la gravit en montant dans son plan gauche. On arrive sur
les corniches nord de Marseilleveyre; traverser le sentier
et remonter une seconde cheminée d'abord surplombante et
étroite, puis s'élargissant plus haut en couloir aux parois
lisses. Remonter alors l'éboulis des terrasses supérieures
de Marseilleveyre et atteindre le sommet par une série de
grandes dalles superposées.
1 - La Pointe Callot
2 - Face Est de la Tête de la Mounine
3 - Paroi Triangulaire
4 - Arête Ouest du Cirque de la Mounine
5 - Muraille du Plan des Cailles
17 Itinéraires 7 photos
Les bonnes gens qui le
baptisèrent "Malvallon" étaient sans doute impressionnées par la
hauteur des murailles qui s'élèvent haut dans le ciel au dessus
de cette gorge extrêmement pittoresque; en réalité un excellent
sentier court le long de son thalweg qui parti du Plan des
Cailles dans la calanque de Marseilleveyre monte en direction du
Pas de la Selle après avoir bifurqué dans la branche nord du
vallon et de là file vers la Fontaine de Voyre et Mazargues. Ce
fut de tout temps le chemin le plus fréquenté par les pêcheurs
de ce village qui se rendaient à leur cabanon de Marseilleveyre,
son parcours est très facile et sans aléas. Seul l'aspect
rébarbatif des murailles de ses deux rives a pu influencer
l'esprit populaire et valoir au vallon de Marseilleveyre son
préfixe péjoratif de " Mal".
Les plus belles parois et d'ailleurs les seules pratiquées des
grimpeurs, se trouvent en haut de la Rive Droite du Malvallon
dans les pentes Est et Sud de la Cime de Marseilleveyre; les
faces Ouest et Sud de la Tête de la Mounine ( 384 m.) et vers le
bas à proximité de la calanque, la Muraille du Plan des Cailles
.
Une ligne d'arêtes aujourd'hui presque nivelée descend du
sommet de Marseilleveyre vers le Sud-Est et présente un
ressaut brusque isolé : la Pointe Callot ( 325m. environ
).
Les autres rives du Malvallon et de ses branches médianes sud
sont formées par de nombreuses petites murailles de peu
d'ampleur et aucune n'a à notre connaissance été gravie.
Deux voies d'accès mènent au
quartier du Malvallon : Du boulevard de la Grotte Rolland par le
tracé noir jusqu'au bois de la Selle ; on suit alors le tracé
vert de la Calanque de Marseilleveyre qui franchit le Pas de la
Selle et par une piste à flanc de coteau on arrive à la Pointe
Callot.
De Callelongue on prend le tracé jaune de la Galinette, après
avoir longé la face Sud du Rocher de St. Michel on traverse
le vallon de la Mounine et l'on franchit le Col de la Galinette.
Le sentier suit alors la base de la Face Sud de la Tête de la
Mounine, puis sa face ouest et on contourne la Pointe Callot
avant d'arriver au Pas de la Selle.
LA POINTE CALLOT
Elle est orientée dans sa plus grande longueur dans le sens
Est-Ouest. Elle a quatre faces : Nord, Ouest, Sud-Est, et
trois arêtes : Est, Nord-ouest, et Sud-ouest. La Face Nord
présente peu d'intérêt, car elle est non seulement peu élevée
mais aussi envahie par une végétation dense, de plus elle est
sillonnée par plusieurs corniches qui communiquent avec les
éboulis voisins.
On y compte plusieurs itinéraires d'escalade libre: deux
très faciles: la Voie des Arêtes et le couloir Nord,- une courte
cheminée un peu moins commode : la Reboulade, et un parcours
d'arête avec une vire délicate: l'Arête Nord-Ouest.
La Face Sud-Ouest est fortement concave et de meilleure
apparence; elle n'offre que deux itinéraires: la Voie dite de la
Face Sud -Est, complétée par la Voie Droite..
La Face Sud-Ouest est plus majestueuse elle atteint 70 m.de
hauteur; elle est parcourue par deux voies très difficiles, une
de'escalade libre, l'autre d'escalade artificielle.
Entre ces deux faces méridionales, l 'itinéraire Clair assez
facile, anciennement appelé Voie de la Face Sud monte sur un
éperon mal individualisé.
La Face Ouest est très verticale et coupée en écharpe par une
diaclase d'aragonite : La Diagonale.
Quant aux arêtes deux seulement ont été escaladées: l'Arête Est
extrêmement facile et la petite N.Ouest qui rattache la
Pointe Callot aux pentes de Marseilleveyre. L'arête sud-ouest
attendait encore sa conquête à la fin 1941.
Escalades de la Face
Nord
I / La Voie des Arêtes
Premiere par : Callot père et fils
le 20 Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement (
facultatif) 10-15 m.
Au milieu de la Face Nord et à mi-hauteur, car sa base descend obliquement en pente rapide, suivre vers l'est une belle corniche légèrement ascendante qui mène à l'arête Est; on put aussi arriver là très facilement en suivant son taillant depuis son origine. Escalader une cheminée facile, traverser une terrasse dite du gendarme, sauter sur une cassure de 2m. de haut et tantôt sur l'arête, tantôt par de petites cheminées dans son flanc nord, on atteint le sommet .
II / La Reboulade
Première par : Reboul, en ?
Escalade " libre facile " - Encordement l5 m.
A mi-chemin de la corniche qui mène à l'arête Est, une cheminée assez profonde mais courte permet de rejoindre directement la crête; on la franchit par un ramonage plus fatiguant que difficile et l'on débouche à quelques mètres à l'Ouest du saut du gendarme.
III / Le Couloir Nord
Première par: Callot Père et fils le 20
Mars 1902
Escalade " libre facile " - Encordement
facultatif 15 m.
Ce fut l'itinéraire de la " première de la Pointe Callot " Un peu à gauche de l'aplomb du sommet, grimper dans une dalle vers une écaille détachée, suivre des vires herbeuses sur la gauche pour rejoindre le couloir et le suivre jusqu'à une corniche qui ramène à l'Est vers les arêtes. Le couloir Nord est surtout utilisé pour la descente.
IV / L'Arête Nord-Ouest
Première par J. Save, Artru en 1934
Escalade " libre difficile "
Encordement 15 m.
Du Collet de la Pointe Callot,
suivre la ligne d'arête, passer l'arche de pierre et remonter
des rochers très faciles jusqu'à une plateforme où pousse des
arbustes- R.1 et 2.
S'élever droit dans une dalle fissurée peu commode et se
rétablir sur une corniche extrêmement étroite. On la suit vers
la droite par une marche de flanc exposée (aucune prise sure
pour les mains) et après avoir contourné un bloc on pénètre dans
un couloir barré par un chêne vert.- R3
Remonter ce couloir terreux et embroussaillé et
terminer par des gradins.
Escalades de la Face Sud-Est
I - Voie de la Face Sud-Est
Première par: V. Rostand, X le 13 Septembre 1936
Escalade " libre difficile "
- Encordement 20 m.
Cet itinéraire fort
incomplet décrit un " S " parfait dans la partie moyenne de la
Face, mais son origine se trouve dans la face Sud-ouest et il
finit sur la portion horizontale de l'arête Est ! Un
seul court passage vraiment difficile avant d'arriver au 2ème
relais.
Remonter le couloir de la Voie Clair, dite de la face Sud,
parvenu au sommet de son éperon, longer vers la droite une
corniche horizontale qui file dans la Face Sud-Est.- R1
Quelques mètres avant son interruption escalader un dièdre dont
la paroi gauche est formée de rochers brisés; puis virer vers la
gauche sur une étroite corniche ascendante et se hisser sur une
écaille posée sur son extrémité. De là grimper droit dans une
courte dalle sans prises, puis on se rétablit sur une nouvelle corniche horizontale que l'on suit à droite en direction d'une
plateforme en balcon. - R2
Laisser le dièdre vertical qui se développe au dessus et
d'engager dans la dalle de droite en suivant une bonne fissure oblique pour atteindre les arêtes.
II / La Voie Droite
Première par : Dr.Albert, Gisèle Albert le 14
Septembre 1939
Escalade " libre difficile" -
Encordement 20 m.
Les difficultés sans atteindre à l'extrême, y sont très
soutenues et sensiblement plus grandes que celles de
l'itinéraire précédent.
Cet itinéraire suit une diaclase
rectiligne qui fracture la face de l'aplomb de l'épaule Est et
rectifie les sinuosités de la voie Rostand.
Débuter par une mince fissure verticale, d'abord facile, puis
très raide sous la corniche où elle s'élargit.-R1
Escalader le dièdre de rochers brisés de la Voie Rostand et
laissant à gauche la vire ascendante, traverser vers la droite
une dalle abrupte pour rejoindre la diaclase. Monter sur des
plaques détachées, passer une fissure glissante et se rétablir
sur un bloc en balcon.- R2
Grimper dans le dièdre au dessus du relais où l'on progresse par
un ramonage exposé; on peut d'ailleurs en sortir au bout de 3 à
4 m. en se rétablissant difficilement sur son arête droite que
l'on suit commodément. Dépasser une niche à hauteur de l'arête
Est et franchir sur le saillant de l'épaule un surplomb très
accusé; après s'être rétablit difficilement sur un replat
incliné, il ne reste plus qu'à passer une courte dalle où l'on
trouve des prises excellentes mais très hautes.
Escalades de la Face Sud-Ouest
Dans ce paragraphe nous comprendrons
l'itinéraire L. Clair connu depuis sa découverte sous le vocable
de "Voie de la face Sud", parce que jusqu'en 1936 il fut le seul
parcours fréquenté dans les Faces méridionales de la Pointe
Callot. En réalité il se trouve presqu'entièrement dans la
face Sud-Ouest.
I - Voie L. Clair
Première par: L. Clair, Lemerre en 1922
Escalade " libre facile " - Encordement 20 m.
Un seul passage délicat : une
fissure en surplomb où il faut passer sur un bloc coincé
branlant, assez solide cependant puisque d'innombrables
grimpeurs non avertis ont essayé sans succès de le faire partir.
A gauche d'un grand éperon, à l'intersection des faces sud-est
et sud-ouest, remonter un couloir parsemé d'arbustes, faire une
courte traversée vers la gauche; passer une petite cheminée et,
revenant à droite, prendre pied sur la terrasse au sommet de
l'éperon.- R1
Gravir une cheminée assez ouverte et lisse au départ puis
escalader un ressaut au dessus duquel se trouve une corniche
bordée de gros blocs.- R2.
A son extrémité à gauche remonter une fissure extrêmement lisse
mais peu inclinée qu'il faut franchir par coincement du bras et
de la jambe droite; la pente s'atténue et l'on arrive sur une
terrasse herbeuse.-R3
Escalader une petite cheminée très raide bouchée par un bloc
branlant, dont on se sert comme prise pour sortir sur une
terrasse; remonter un couloir caillouteux et terminer par des
gradins très faciles.
L'Orthopédique
Ce nom baroque et dont il ne nous a pas été possible de déceler l'origine, désigne une variante de sortie de la "Voie Clair". Après la fissure du bloc branlant, grimper sur la gauche du couloir caillouteux dans une courte fissure très raide où l'on progresse en coincements pénibles. Que le grimpeur se rassure, il n'est pas besoin d'accessoires d'orthopédie,-béquille ou jambe de bois- pour passer par là. On termine également par des gradins commodes.
II - Voie de la Face Sud- Ouest
Première par: Ch. Magol, R. Duchier le 29 août
1937
Première féminine par Gisèle Albert
Juin 1939
Escalade " libre très difficile "
- Encordement 25 mètres.
Les grosses difficultés se
trouvent dans la grande vire de la deuxième étape et surtout
dans la 3me. Exécutée avec quelques pitons d'assurances - 4 à 5-
c'est la voie d'escalade libre la plus difficile de la Pointe
Callot. Plusieurs essais sur ce parcours furent faits avant
Magol, mais ils n'allèrent pas plus loin que le 2 me relais.
Quelques mètres à gauche du couloir de l'itinéraire Clair
remonter une longue fissure rectiligne pour arriver sur une
corniche qui communique avec la terrasse au sommet de l'éperon
sud.- R1
Gravir un dièdre oblique et aborder une longue fissure
ascendante en écharpe qui s'élève" dans la face Sud-Ouest.
Passer d'abord une dalle déversée; traverser une étroite vire
pour atteindre une mince fissure sans prise de pied; traverser
une nouvelle dalle pour arriver sur une corniche exigüe.
Franchir un ressaut de la fissure devenue plus facile et par une
marche de flanc atteindre une belle plateforme.-R2
Toute cette étape se fait sur d'excellentes prises de mains,
mais les prises de pieds y sont rares et espacées.
Monter droit une dalle commode et s'engager dans un dièdre
ouvert limité à droite par une dalle lisse; suivre la fissure du
fond (difficile ) jusqu'à un surplomb que l'on surmonte grâce à
des prises dans la paroi de gauche et l'on pénètre dans une
niche terreuse.- R3
Par un ramonage face au vide, escalader une cheminée barrée par
un gros surplomb et l'on se rétablit sur une petite plateforme (aérien); des ressauts faciles amènent sur une corniche
horizontale.-
R4.
Un peu à droite une courte dalle abrupte livre accès aux
gradins du sommet
III / L'Intégrale de la
Face Sud-Ouest
Première par : G.Rebuffat, G.Livanos,J.Bouisson le 26
Janvier 1941
Escalade " artificielle très difficile " -
Encordement 20 m.
Une première étape libre facile, une 2me étape artificielle peu
difficile, puis trois étapes très difficiles, la fin étant moins
ardue.
Le départ se trouve dans le flanc
droit du pied de l'arête sud-ouest:; on monte sur un gros chêne;
puis on grimpe dans une fissure qui débouche sur une sangle
herbeuse inclinée.- R1
Escalader alors une nouvelle fissure verticale où le rocher est
brisé et instable; une cheminée meilleure lui fait suite qui
aboutit dans une anfractuosité, relais sur un gros bloc à
gauche.- R2.
Dans son angle Est remonter une cheminée d'aragonite et suivre
une fissure oblique en surplomb où l'on progresse difficilement
sur des pitons peu surs.Dépasser un replat puis escalader un
gros bloc mal coincé entre les deux branches de la fissure qui
s'est dédoublée. Aussitôt après on atteint facilement une
corniche herbeuse à peu de distance du énième relais de la voie
Magol.- R3
Revenir vers l'ouest et s'élever en oblique sur une plaque de
rochers pourris pour rejoindre une fissure sinueuse
que l'on suit jusqu'à une nouvelle corniche; on s'y rétablit sur
un bloc et l'on vire à gauche vers une plateforme sous une niche
.- R4
Passer un surplomb accentué et grimper dans une dalle fissurée;
on arrive sur une troisième corniche
( genévrier ) - R5
Continuer à la verticale en franchissant une fissure déversée;
après un replat on escalade une dalle de rocher excellent et
l'on oblique à droite en suivant la base d'un mur surplombant.
Passer un dernier ressaut et terminer dans les gradins du sommet
.
Escalade de la Face Ouest
IV / La
Diagonale ( photo des Faces Ouest et Sud -ouest et de la
face Nord )
Première par: Dr. Albert, Gisèle Albert, H. Gilles
le 26 Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 30
mètres
Le plus souvent en escalade libre difficile, avec de très courts
passages artificiels.
Une bande d'aragonite rouge coupe
en écharpe la face Ouest depuis le bas se l'arête sud-ouest
jusqu'au collet de l'arête Nord-ouest; ce feuillet est inséré
entre les lèvres d'une diaclase qui fracture la paroi en
oblique.
Départ au pied de l'arête sud-ouest dans un large couloir,
obliquer à gauche, passer un entassement de blocs instables et
s'arreter sur un ressaut couvert de débris. - R1
On s'engage d'abord dans l'axe de la coulée d'aragonite sur des
prises médiocres, puis l'on suit son bord gauche où son rocher
s'améliore. On franchit un premier puis un deuxième ressaut et
arrivé à hauteur d'une plateforme située dans la muraille à
droite, facilement identifiable par les broussailles qui
l'encombre, on traverse une bande d'aragonite. Après avoir passé
un petit dièdre surplombant on se rétablit sur une dalle
inclinée.- R2 - relais assuré sur piton.-
Vers le Nord escalader un court dièdre déversé et se rétablir
difficilement sur les prises rondes d'une corniche étroite. -
R3.
Virer encore au Nord, escalader un saillant qui clôture la
corniche, puis une zone de rocher extrêmement délité et très
raide ( exposé ). On pénètre dans un couloir où règne une
végétation qui amène à un minuscule collet communiquant avec les
pentes de la face Nord.- R4
Escalader la dalle fissurée de l'itinéraire de l'Arête
Nord-Ouest mais au lieu de virer à droite sur la corniche, monter sur un bloc encastré dans une fissure coupée par un
surplomb; celui-ci franchi, la fissure s'ouvre en cheminée très
lisse mais peu inclinée et débouche sur les terrasses du sommet
.
Escalades de la Face Est
de la Mounine
I / Voie Moyrand
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 25 m
Un seul passage artificiel, le rete en escalade libre moyenne
La Voie Moyrand traverse en
écharpe la paroi rive gauche Nord du Grand Couloir,
Remonter la première partie très embroussaillée mais sans
difficulté du couloir jusqu'au point où il se resserre et
se redresse. - R1
Virer à droite sur une plateforme, gravir une dalle raide,
dépasser un replat terreux, puis traverser vers la droite une
vire que l'on suit jusqu'à un pin. - R2.
Gravir un gendarme accolé à la paroi, il faut ensuite escalader
une dalle lisse en passant sur un piton qui sert de prise, puis
on oblique à droite sur l'éperon Nord.- R3
Terminer par une série de cheminée terreuse qui aboutissent dans
les terrasses du sommet de l'éperon.
II / Variante Livanos
Première par: G. Livanos, Suzon Dijon, le 3 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile " -
Encordement 25 m.
Elle parcourt également en
écharpe la paroi Nord du Grand Couloir, mais arrive plus haut
sur l'éperon. La première partie est commune avec
l'itinéraire Moyrand, puis au lieu de virer à droite, on grimpe
dans une courte fissure et après un encoignure rougeâtre
on traverse à droite vers une plateforme inclinée.- R1
Passer un léger surplomb en suivant une fissure oblique à gauche
et grimper sur une vire qui ramène franchement à droite vers une
terrasse. - R2.
Sur le bord gauche d'une cheminée rouge, gravir des
rochers surplombants en direction d'un entassement de gros blocs
instables où l'on se rétablit. Revenir à droite en contournant
un saillant et rejoindre une corniche étroite. - R3.
Monter au fond d'un dièdre surplombant; après quelques mètres la
fissure qui en occupe le fond s'élargit considérablement. On
passe alors sur le plan gauche où l'on s'élève quelque peu, puis
on vire sur le plan droit vers une cheminée sur le bord de
laquelle on monte. Elle s'élargit ensuite et permet le ramonage
avant d'arriver au sommet de la paroi.
III / Le Grand Couloir ou Couloir du Portefeuille
Première par :
J. Steicher, G.Tramier le 11 Mai 1941
Escalade " libre
très difficile "
- Encordement : 3O mètres.
Deux étapes très difficiles sont encadrées par deux autres
étapes très faciles.
Ce couloir mérite
amplement son adjectif " grand" haut de 135 m.et large à sa
partie moyenne de plus de 30, il coupe la paroi d'une large
incision rectiligne. Son surnom lui a été attribué récemment à
la suite d'une mésaventure pénible survenue à l'un des grimpeurs
lors de la première : il perdit son portefeuille!
Il ne nous a pas été possible de recueillir des renseignements
précis sur un essai bien antérieur qui aurait aboutit au sommet
en suivant les parties faciles du couloir et une dérivation dans
la partie droite au niveau des itinéraires Moyrand et Livanos
dans le but probable d'éviter la zone moyenne extrêmement
rébarbative; et nous n'avons pu retrouver traces de ces
grimpeurs, ni de sa date approximative. De toutes façons la zone
moyenne du Couloir a bien été gravie pour la première fois par
Streicher et Tramier et cette première doit être inscrite à leur
palmarès.
Gravir une longue première
étape sans difficultés. -R1
Attaquer la cheminée verticale au fond, en opposition pendant
une dizaine de mètres puis il faut passer un surplomb très
difficile où la pose d'un piton prise est presque indispensable;
un nouvel étranglement permet de reprendre l'escalade en
opposition et d'arriver à une plateforme assez confortable.- R2
Après un nouveau passage d'opposition, la cheminée se resserre à
nouveau et devient trop étroite pour que l'on puisse se coincer
entre ses plans parallèles; c'est là le passage le plus
difficile et le plus exposé de tout l'itinéraire, on débouche
ensuite dans un chêne vert à moitié carbonisé. - R3
Remonter un couloir de pierres et de broussailles et terminer
par une cheminée facile.
IV
- Voie de l'Eperon Central
Première par G.Livanos, M.Samuel ( leader à tour de
rôle) le 24 Novembre 1940
Escalade " artificielle très difficile "
- Encordement 3O mètres
Escalade la plus longue de la Tête de la Mounine - 135 m.- les
trois premières étapes sont très difficiles, les deux autres
faciles
Cet itinéraire assez sinueux s'inscrit dans le flanc Sud-Est de
l'éperon central.
Débuter par une petite fissure peu inclinée jusqu'à un mauvais
replat ( arbustes ) S'élever pendant une dizaine de mètres le
long de deux fissures parallèles puis virer à droite dans une
dalle après laquelle on arrive sur un étroit replat herbeux
dominé par un bloc menaçant. Virer à gauche et gagner une
corniche-R1
Traverser à droite pour se rétablir sur le gros bloc en
équilibre et grimper dans une courte cheminée, puis le long
d'une courte fissurz. Traverser un peu à gauche, gravir une
dalle, revenir à droite pour reprendre la fissure que l'on suit
jusqu'à une mauvaise plateforme sur la droite. Grimper sur un
bloc et monter sur un replat encombré d'arbustes.- R2.
Assuré en pendule, descendre un peu vers la gauche et suivre une
vire pendant 10 m. - R3
Escalader une fissure qui aboutit à une vire convexe dominée par
un surplomb, après l'avoir franchit on poursuit l'escalade en
passant deux nouveaux successifs, puis l'on gravit une dalle
verticale. Traverser alors un peu à droite et s'élever dans une
fissure dont on sort par la droite sur une étroite corniche
terreuse.- R4.
Descendre dans un couloir, puis remonter la fissure du fond; on
atteint une vire étroite et par une courte dalle on sort au
sommet de l'éperon.- R5
Les grosses difficultés sont terminées. Traverser un peu à
droite, remonter un couloir d'aragonite et d'éboulis, passer à
gauche un premier ressaut de rochers faciles. - R6
On se trouve devant un deuxième ressaut; s'élever à gauche sur
un petit éperon, puis à droite dans une petite fissure suivie de
dalles faciles, on débouche au sommet de la Tête de la Mounine.
V - Voie de la Paroi Sud- Est
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de rôle) et
H. Chopard, Dr. Albert le 21 Décembre 1941
Escalade " artificielle très difficile " -
Encordement 35 mètres
Le principal obstacle se trouve
dans la 3me étape très longue et soutenue, les autres étapes
sont en escalade libre souvent difficile.
Attaquer la muraille au niveau de sa première state horizontale
par une fissure herbeuse oblique à gauche, franchir une zone
verticale, puis la fissure s'incline encore à gauche (
passage d'équilibre ), au dessus on gravit un deuxième passage
vertical et par une enjambée à gauche on se rétablit sur des
prises médiocres dans un petit dièdre incliné; on débouche sur
une grande terrasse.- R1
A une dizaine de mètres sur la gauche escalader en ramonage une
cheminée rectiligne; après un passage laborieux dans une
étroiture où la solidité de la roche est douteuse, la cheminée
devient facile et l'on arrive sur une deuxième terrasse.- R2
Virer encore à gauche, escalader une séries de dalles faciles et
s'engager dans une cheminée surplombante, elle est bientôt
barrée par un étranglement; traverser vers la droite, traverser
vers la droite une dalle lisse, gravir une courte fissure et
revenir à gauche dans l'axe de la cheminée où l'on continue
l'escalade pendant 6 à 7 mètres. La pente s'adoucit et l'on
aborde des dalles inclinées au dessus desquelles un bouquet de
chênes verts permet un relais solide.- R3
Escalader un large couloir très facile d'abord, puis gravir la
paroi du fond: on débouche au haut des pentes Sud de la Tête de
la Mounine.
VI - Passage Facile
Il n'a pas été possible de retrouver, ni la date de sa première,
ni le nom de ses auteurs
Escalade " libre facile.
- Encordement facultatif 15 à 2O m.
Ce petit itinéraire parcours le fond de la dépression de la
Face Est.
Après avoir franchit une barre très facile, on traverse vers le sud une terrasse dans le flanc droit de la Paroi Triangulaire. Remonter alors une pente embroussaillée sans difficulté. Escalader une dalle peu inclinée et obliquant vers la droite, passer une courte cheminée qui aboutit aux pentes Sud de la Tête de la Mounine.
VII / Voie de la Paroi triangulaire
Première par : G.Livanos,
A.Coudray le 26 Décembre 1941.
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement: 25 mètres
Très variée, les passages artificiels alternent avec l'escalade
libre.
Départ à l'aplomb de l'arête
horizontale Sud-Est de la Tête de la Mounine. On monte d'abord
dans des dalles inclinées faciles puis, après un court ressaut
on prend pied sur une vire ascendante que l'on suit vers la
gauche. Rejoindre toujours à gauche un premier, puis un second
replat.- R1
On traverse ensuite une dalle blanche et lisse en obliquant à
droite et l'on s'élève le long d'un bloc détaché vers un petit
pin. Franchir un surplomb qui mène sous un saillant de rochers
disloqués; traverser à droite une dalle lisse puis revenir au
dessus du saillant par une cheminée facile.- R2
On poursuit par un couloir terreux et facile qui aboutit à une
terrasse. -R3
Gravir ensuite une courte cheminée puis effectuer à droite une
traversée descendante en direction d'un grand pin.- R4.
Traverser à droite puis monter dans des rochers brisés; on vire
alors à gauche pour arriver sur une plateforme terreuse.-
R5
Escalades de la Face Sud
A partir de la Paroi Triangulaire la ceinture de murailles de la Tête de la Mounine s'abaisse graduellement puis forme un petit cirque face au midi. Est-ce la médiocre qualité de la roche ou le peu d'élévation de la paroi qui sont la cause du délaissement de cette face ? Quoiqu'il en soit nous ne pouvons y décrire que deux petits itinéraires d'arête à ses extrémités: le premier très facile à l'Est, le second extrêmement court à l'Ouest. Il est vraisemblable cependant que d'autres parcours y ont été tracés que nous ne connaissons pas actuellement.
I - Arête Est du Cirque de la Mounine
Nom de l'auteur de la première et
date inconnue
Escalade " libre facile " - Encordement facultatif
: 15 m.
Aucune difficulté dans cet itinéraire
Du sentier de la Galinette monter
sur les pentes de la Tête de la Mounine en direction d'une tour
assez mal individualisée ( a ) franchir un collet, passer dans
la Face Sud, faire un pas et remonter un petit couloir,
traverser un éboulis et gravir une dalle concave ( b )
Traverser vers la droite une grande terrasse pour
rejoindre l'arête. On s'élève dans une fissure ( c ) puis
revenant à gauche on escalade une courte cheminée au voisinage
d'un pin (d). Continuer vers la gauche par des corniches et de
petits ressauts faciles pour arriver sur les pentes Sud de la
Tête de la Mounine.
II / Arête Ouest du Cirque de la Mounine, ou,
Arête du Col de la Galinette
Première par: Dr. Albert, Gisèle
Albert, le 5 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile " - Itinéraire très court
- Encordement 2O m.
Elle se trouve à l'extrémité d'un long promontoire horizontal
descendu de la Tête de la Mounine vers le Sud-Ouest. Du
Col de la Galinette, prendre la longue arête facile qui s'élève
en direction Nord. Le ressaut médian très raide est difficile
vers la fin.
Au pied du dernier ressaut virer à droite sur une corniche puis
monter droit dans une dalle. Dépasser des petites terrasses et
atteindre une niche sous un gendarme adossé au fil de
l'arête.-R-.
Un peu à droite escalader une cheminée très raide et très
étroite; elle s'élargit ensuite mais se trouve barrée par un
passage surplombant après lequel on se rétablit difficilement
sur un replat incliné. Continuer droit dans la fissure qui
s'incurve vers la droite pour finir par un léger surplomb ou
dans la dalle de gauche plus facile.
Escalades de la Face Ouest
La hauteur de la muraille s'est
encore abaissée et ce n'est plus qu'une barre qui enserre le
Petit Val Vierge au Levant.
Pilier Ouest de l'Arête de la Galinette
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 19 Février 1939
Escalade " libre difficile" - Encordement 25 m.
Quoique très court ce parcours présente des difficultés
d'escalade libre assez sérieuses.
Vingt mètres à gauche de l'Arête,
ce pilier étaye la muraille de la face Ouest.- Sur son bord
gauche escalader un bloc adossé à la paroi, passer un dièdre
ouvert et s'engager dans une fissure oblique.
Contourner par la gauche une grosse écaille proéminente puis la
chevaucher. Continuer vers la gauche dans la fissure devenue
moins raide et s'arrêter sur une corniche exigüe.- R1.
Gravir une courte dalle puis une cheminée taillée dans des blocs
branlants, traverser son arête droite après laquelle on arrive
sur une terrasse herbeuse. - R2.
Escalader une fissure délitée et finir par des gradins.
1 - La Bougie
2 - Aiguille Bompard
3 - Muraille du Pas de la Lèbre
4 - Cirque Est de la Bougie - Tour Carrée
5 - Aiguille de la Melette
6 - Arête de Dix Heures
A 370 mètres au dessus de la mer
le Plateau des Walkyries, prolongement sud du plateau de l'Homme
Mort ou Plan de Coulon, domine le littoral sud de Marseilleveyre
et les calanques de Podestat, de l'Escu, de la Melette et de
Cortiou.
Il détache vers le sud-est un promontoire qui
se relève très légèrement à son extrémité, la Tête de la
Melette, et vers l'ouest une ligne de crêtes acérées qui le
relie aux têtes de Podestat et Malvallon.
Le Plateau des Walkyries est coupé au sud par une brusque
dépression de 80 mètres dessinée en double cirque symétrique au
centre duquel se dresse tout contre la muraille le gros
monolithe de la Bougie haut de 75 mètres à sa face sud. Le
cirque Ouest est formé par une muraille imposante d'un seul jet,
par contre le cirque Est moins élevé est aussi abordable, parce
que divisé en plusieurs étages par de grandes corniches. Tout en
haut de la muraille on y remarque une petite façade isolée:
c'est la Tour Carrée des Walkyries; elle n'est d'ailleurs en
réalité que l'extrémité de la croupe du plateau et ne peut être
considérée comme un sommet distinct, quoique son nom semble
l'indiquer.
Quant à la paroi de la Tête de la
Melette, à l'extrémité orientale du cirque de la Bougie, elle
est aussi coupée de plusieurs grandes corniches étâgées, sauf
sur sa face Est.
A l'une des extrémités de cette face est
adossée la petite Aiguille de la Melette, qui est plutôt un
contrefort couronné par un gendarme; le sommet de cette
aiguille ne dépasse pas en effet son collet de plus de 10 m.
alors que ses faces Sud et Est ont plus de 40 m. et sa Face Nord
plus de 80.
Au nord de l'aiguille et de la Tête de la
Melette se creuse la pente rapide du vallon des Walkyries,
peuplé d'arêtes escarpées sur tout son pourtour. Le haut vallon,
au dessus du sentier de la douane porte le nom de Cirque des
Walkyries; dans les éboulis de sa rive droite, sous l'Aiguille
de la Melette et à proximité du thalweg, se trouve la Colonne,
mince pilier isolé haut de 25 m.
Le flanc Ouest du
Plateau des Walkyries descend en pente d'éboulis vers la
Calanque de Podestat. Il détache au sud une ligne d'arêtes
dentelées, d'où se distingue la petite Aiguille Bompard et vers
l'ouest une longue crête rehaussée de gros gendarmes, qui va
rejoindre les Têtes de Podestat. Avant la coupure du Pas de la
Lébre, une petite muraille projette trois courtes arêtes
parallèles explorées en partie. Les autres parois, à vrai dire
qui s'échelonnent vers les Têtes de Podestat, sont actuellement
vierges sauf erreur.
Ce quartier est très peu
connu des grimpeurs et pendant de longues années on n'y pratiqua
que la voie Choberg à la Bougie, les escalades ultra courtes du
sommet de l'Aiguille de la Melette et un parcours assez
hétéroclite dans la Tour Carrée des Walkyries. Ce n'est que tout
récemment que furent reconnus les autres itinéraires de la
Bougie et de son voisinage, qui font de cette aiguille le centre
d'attraction de cette région désertique.
Les voies
d'accès courantes sont au nombre de 3 ; la plus
courte part de Mazargues, passe à la Cayolle, suit le Bd.
Pierrotti, puis le tracé vert de Podestat jusqu'au plateau de
l'Homme Mort; elle descend dans le Malvallon sud, puis, au
Pas de la Lèbre elle tourne à gauche, franchit le col avec
le tracé vert. Cent mètres au dessous, on tourne à gauche sur
des terrasses suspendues et en gardant la même altitude on
atteint le cirque ouest de la Bougie, à proximité de l'Aiguille
Bompard. Ou bien continuant par le chemin de
Sormiou, après le puits du Berger, on prend le tracé bleu des
crêtes de Marseilleveyre, puis au col de Cortiou: le tracé noir
du Littoral qui longe peu après le bas du cirque des Walkyries,
puis les éboulis du cirque de la Bougie
Le troisième chemin
suit le sentier de la douane ( tracé noir du littoral) en sens
inverse, par Callelongue et la calanque de Marseilleveyre.
La Muraille du Pas de la Lèbre
A proximité immédiate du Pas de la Lèbre (du lièvre) cette petite muraille forme le haut du vallon de Podestat; on y connait un itinéraire le long de son arête centrale.
Arête du Trio-Laid
Première par: Moyrand, Christine Duclos,
Sylvia d'Albertas en Avril 1939
Escalade "libre difficile "
Encordement 20-30 mètres.
La première moitié caractérisée par
des passages de dalle lisse est très difficile; le reste est
plus commode.
La première de cette escalade dût
se faire dans une atmosphère de plaisanterie puisqu'elle fut
baptisée par un jeu de mots à réminiscence chamoniarde dont sont
victimes les trois exécutants.
Attaquer par une dalle à pente
progressive où la stabilité devient problématique vers le haut.
Contourner par la gauche un ressaut surplombant et grimper le
long d'une mauvaise mais courte fissure. Revenir sur l'arête,
passer un petit dièdre délicat et suivre le fil jusqu'à une
plateforme.-R..
La deuxième étape se fait toute
entière sur le taillant sans grosses difficultés à part un
morceau délicat en quittant le relais.
|
|
En venant du Pas de la Lèbre on trouve cette minuscule aiguille campée à l'orée du cirque de la Bougie. Elle est la tête de file isolée d'une crête dentelée qui descend vers la mer en direction de la calanque de l'Escu et dont les gendarmes forment le groupe des Aiguilles des Walkyries.
Très petite, mais fort raide, l'Aiguille Bompard n'a pas 12 m. de haut elle mérite
cependant l'escalade car elle offre deux parcours délicats dans
ses faces Nord et Sud ( A et B de la photo N° II )
Escalade "
libre facile" Encordement 10-15 m.
Auteurs et date de la première inconnus
Les Aiguilles des Walkyries
se gravissent par leurs faces Est, ou très facilement par leurs
arêtes et ne présentent pas d'obstacles bien sérieux.
Elles furent explorées par : Choberg, H. Imoucha et Lecointre en
1927
N.B.- Voir photo N°II de la face Est de la Bougie.
LA BOUGIE
Ce gros piton porte bien son nom,
évocateur de parois abruptes et de dalles lisses arrondies; il
est en effet sensiblement cylindrique, sauf sur sa face
Est creusée par une profonde faille verticale.
Il est
adossé tout contre la muraille des Walkyries dont il n'est séparé
que par une étroite coupure, large seulement de quelques mètres
et de ce fait ne se distingue bien qu'à son voisinage immédiat.
La Bougie fut découverte par Ch. Choberg au hasard d'une
excursion et conquise peu après -en 1927- par ce même grimpeur en
compagnie de H. Imoucha. Ils atteignirent le sommet par la
cheminée de la Face Ouest. A cette époque, cette escalade,
précédant la Première de l'Arête de Marseille était
certainement le plus difficile parcours connu dans les Calanques
et cela explique la description enthousiaste qu'ils publièrent
en termes dithyrambiques dans l'annuaire de la Section de
Provence du C.A.F. (1928-1929 ). Puis longtemps après, grâce à
l'avènement des moyens artificiels, les trois autres faces
furent successivement vaincues.
Escalade de la Face Ouest
(I de la photo N° I )
Première par : Ch.
Choberg, H. Imoucha, 1er Mai 1927
Escalade
" libre difficile " -
Encordement 25 mètres
Monter dans le couloir facile qui
rejoint le collet de l'aiguille et l'abandonner à
mi-chemin pour gravir une dalle raide et se rétablir sur un très
étroit replat.- R.1
Virer à droite et pénétrer dans une
cheminée que l'on escalade sur des prises médiocres et mal
commodes jusqu'à un gros bloc coincé surplombant; puis la pente
s'atténue et l'escalade devient facile et se poursuit en
direction d'un groupe d'arbustes sous le collet qui partage la
cime de l'Aiguille en deux petits sommets. -R.2. Terminer
par quelques mètres sans aucune difficultés.
La descente se
fait en rappel, soit par la Face Nord) (25 m.) soit par la face
Ouest ( 35 m. ) soit par la Face Sud ( 35m. ).
Escalades de la Face Sud ( II
des photos I et II )
Première par: Dr. Albert, Gisèle
Albert, J. Bouisson le 22 Février 1942
Escalade "
artificielle très difficile " -
Encordement 2O mètres
En 1942 c'est la voie d'accès
la plus ardue au sommet de la Bougie.
Ce parcours
extrêmement disparate au point de vue des difficultés est fait
de beaucoup d'escalade libre, difficile dans la 1ère,4ème, et 6ème étapes et très facile dans les 2ème, 3ème, 7ème, étapes- et
d'un morceau d'escalade artificielle de la plus haute difficulté
dans la 5ème étape
La Face Sud de beaucoup la plus
haute - 75 mètres - est divisée en deux parties complètement
différentes. Sa moitié inférieure,peu pentue a un relief
très fouillée; un petit gendarme la termine, séparée de la
muraille par un étroit passage facilement accessible de chaque
coté par des couloirs " à vache ". C'est en somme un gros
contrefort qui étaye le bas de l'Aiguille. Sa moitié supérieure,
au contraire, très raide et lisse est formée par le flanc
arrondi de la Bougie, légèrement creusé dans le haut par une
fissure étroite.
Dès le départ il faut passer un surplomb en
grimpant dans une encoignure et en le contournant difficilement
par la droite; puis 4 à 5 mètres faciles amènent à une
plateforme derrière un chêne.-R.1
Monter très
facilement vers un petit pont naturel. - R.2 -
Passer plusieurs ressauts faciles jusqu'à un replat au pied du
mur vertical du gendarme. - R.3 -
Démarrer ensuite en
courte-échelle et franchir une dalle fissurée un peu
surplombante où l'on s'élève sur de bonnes prises. On
atteint le sommet du gendarme. - R.4-
La paroi se
redresse à la verticale et devient très lisse dans le haut, la
petite cheminée qui échancre le sommet parait inaccessible au
premier abord car on en est séparé par 15 mètres de dalle
compacte, sans aucun relief et de plus, à peu près verticale.
Il faut s'y élever sur des pitons posés à grand intervalles
dans des trous minuscules invisibles du gendarme; on parcours
ainsi 5 à 6 mètres et l'on atteint une rupture de pente peu
marquée. On se redresse difficilement sur une petite prise
en bénitier large de quelques centimètres, et en s'accrochant du
bout des doigts aux aspérités de la roche devenue rugueuse on
parvient à poser un piton dans une prise fragile à 2m,50 plus
haut. Il faut ensuite recommencer la même gymnastique exposée et
s'élever encore de 2 m. uniquement par adhérence pour placer le
piton suivant. Au dessus de courtes fissures apparaissent et
l'on passe normalement un léger surplomb avant d'atteindre le
bas de la cheminée. - R. 5-
Le milieu de cette étape par
ailleurs très difficile est un des plus dur passage d'escalade
artificielle que l'on puisse imaginer.
On continue ensuite
par un ramonage assez difficile dans une cheminée et l'on
débouche sur une plateforme.-R.6 -
Delà une série de
gradins très faciles mènent au sommet.
Escalades
de la Face Est. (III de
la photo N° II )
Première par: R. Duchier, Ch. Magol
le 11 Novembre 1938
Escalade " libre
très difficile " Encordement 20 mètres;
Un court
passage de dalle difficile dans le milieu de la première étape;
une seconde étape très difficile, une 3 ème étape plus facile
mais très aérienne.
Cette escalade fut exécutée lors
de ses premières répétitions à l'aide de moyens artificiels;
elle est cependant passable en escalade libre pure avec quelques
pitons d'assurance, mais elle devient extrêmement difficile
ainsi.
La Face Est est striée par deux fissures qui se
croisent en " X " dont l'itinéraire suit les branches droites
On débute par une dalle très délitée où les prises se
raréfient au fur et à mesure de la progression et l'on passe un
court ressaut difficile à l'aide de mauvaises prises dans une
fissure d'aragonite; puis on escalade une cheminée terreuse
glissante jusqu'à un renfoncement inconfortable. - R.1 -
Sur la droite deux fissures parallèles s'élèvent
verticales où l'on grimpe d'abord facilement, puis on doit
surmonter un surplomb très difficile par la médiocrité des
prises et la mauvaise qualité du rocher,il est suivi d'une
fissure cheminée plus commode mais très raide qui conduit à une
encoignure.-R.2
Continuer par une large cheminée où
l'on grimpe assez facilement dans de gros blocs; un nouveau
surplomb se passe assez aisément en opposition, puis en
ramonage et l'on termine par la cheminée redevenue verticale
jusqu'au sommet où elle finit en pente terreuse.
Escalade de la Face Nord
( IV de la photo N° II )
Première par : Dr. Albert, J. Bouisson
le 1er Février 1942
Escalade " artificielle difficile "
Encordement 3O mètres.
Le plus mauvais passage se trouve
dans la première étape lorsqu'on franchit le surplomb jaune,
la 2me étape étant en escalade libre sauf en son milieu où il
faut quelques pitons.
Pour corser l'intérêt de cet itinéraire
on prend le départ dans la Face Est en remontant une large
cheminée descendue du collet de l'Aiguille. Par une escalade
facile en opposition on arrive sous un toit de roche jaune
effritée; virer alors dans la paroi de la Bougie sur un piton
peu solide pour franchir le surplomb et se rétablir
difficilement dans les " baragnes "du petit couloir qui mène au
collet. - Relais -
On grimpe ensuite en opposition
entre la Bougie et le contrefort central du cirque jusqu'à ce que
l'écartement des deux murailles deviennent trop grand. Escalader
une dalle fissurée recouverte d'un placage mal adhérent, virer à
gauche sur de mauvaise prises de pied pour remonter une fissure
assez facile sur le bord gauche de la muraille. Terminer sur un
court ressaut délicat.
Escalades du Cirque Est de la Bougie
Trois itinéraires y ont été explorés tout près de la Bougie : La Cheminée Conique, très difficile; - au centre: La voie de la Tour carrée des Walkyries, de difficultés moyennes; -à l'autre extrémité près de la paroi de la Tête de la Melette: un passage facile : les Cheminées de la Tête de la Melette ;
I / La Cheminée Conique ( V de la photo N° II de la Bougie )
Première par : G.Livanos, A.Coudray
le 1er février 1942
Escalade " artificielle très difficile "
- Encordement 25 mètres
Après une première étape très facile, deux étapes en escalade
artificielle fort difficile, puis une dernière tape en escalade
libre pénible terminée par un passage de surplomb dangereux
A 20 mètres à l'est de la Bougie
et sur le flanc gauche du contrefort central du cirque, un
éperon très saillant est couronné au tiers de la paroi par un
bouquet d'arbres. Au dessus du contrefort, d'abord mal
individualisé se détache peu à peu de la muraille pour s'en
trouver complètement séparé vers le haut, il forme alors une
tour, peu visible d'en bas, car un amas de blocs éboulés s'est
empilé dans l'intervalle libre entre les deux parois. Sur son
flanc droit (est) se dessine une cheminée, simple fissure
d'abord, puis s'élargissant peu à peu en cône aigu, mais bouché
tout en haut par un bloc effondré : le couvercle.
Grimper sur une vire ascendante facile dans des rochers brisés,
qui arrive sur une étroite plateforme.-R1
De la
cheminée qui domine de haut le relais descend deux
fissures parallèles. Remonter celle de gauche, après un léger
surplomb on parvient dans une zone de rochers pourris. Traverser
alors vers la droite afin de rejoindre la deuxième fissure dans
l'axe de la cheminée. Peu à peu elle s'élargit mais se trouve
barrée par un surplomb que l'on franchit directement. Au dessus
elle se creuse en couloir et l'on s'arrête sur un gros bloc
saillant. - R2
Gravir en opposition quelques mètres
faciles et se dresser sur un petit replat. Progresser ensuite
dans un dièdre surplombant et surmonter un étranglement de la
cheminée. Elle s'améliore à nouveau, puis se redresse encore et
se resserre en fissure étroite et mal commode après laquelle on
atteint par ramonage la partie la plus caractérisée. Il faut s'y
enfoncer profondément jusqu'à une grotte qui communique avec le
coté Ouest de la Tour - R.3
Revenir en ramonant vers
l'extérieur; puis après quelques mètres, regagner le fond où
l'on franchit un resserrement lisse; puis continuer cette varappe
pénible et difficile en passant un dernier étranglement et l'on
arrive sous le bloc posé comme un couvercle sur la sortie. On se
dégage vers l'extérieur et l'on se rétablit difficilement sur
les rochers du sommet. ( très exposé ")
Muraille Sud du plateau des Walkyries La Tour Carrée Vue de l'éboulis au dessus du sentier de la douane. Cliché Dr. Albert
|
Voie de la Tour Carrée des Walkyries |
II / Voie de
la Tour Carrée des Walkyries
Première par :J. Save, X, X, en 1936
Escalade " libre difficile " -
Encordement 20 mètres
Ce parcours très inégal est fait de passages difficiles et de
promenades agréables
Cette escalade était autrefois
grandement facilitée dans sa deuxième étape par des pins qui ont
brûlé lors de l'incendie de 1938.
Après avoir repéré la façade de la Tour Carrée dans le haut de
la muraille, attaquer environ à 40 M. plus à droite à proximité
et à l'ouest d'un profond renfoncement formé par un éperon
saillant.
Monter vers une grosse écaille détachée et se hisser sur son
taillant pour s'engager dans une fissure-dièdre mal marquée et
d'emblée difficile, au bout de laquelle on arrive sur un étroit
replat terreux.. -R1
Entamer vers la gauche ( ouest ) une longue traversée d'abord
délicate, puis plus commode et ascendante en direction d'un
chêne vert que l'on aperçoit à peine derrière un saillant et que
l'on atteint par un "pas" en descente peu facile. R.2
Traverser le chêne vert et descendre vers l'ouest sur une
corniche au bout de laquelle on escalade une écaille saillante,
puis on la contourne et l'on pénètre dans un véritable
maquis.-R.3
Continuer toujours vers l'ouest par une montée facile sur une
grande sangle herbeuse, puis par une cheminée raide on atteint
un grand pin sur une terrasse.-R.4
Une nouvelle marche ascendante vers l'ouest conduit au pied de
la murailla sommitale. Revenir alors vers l'est dans une grande
dalle peu inclinée jusqu'à la base d'une cheminée ouverte à
l'aplomb de la Tour.-R.5
Par ramonage on s'élève et l'on passe un surplomb difficile de
rocher fragile au dessus duquel on atteint un chêne.-R.6
- En terminer par une courte vire ascendante vers l'Est et une
dernière cheminée.
La muraille sommitale peut aussi se franchir à gauche de la Tour
Carrée par ramonage derrière un énorme bloc puis par une
cheminée difficile. Mais on peut aller plus à gauche où
une grande corniche atteint directement la crête.
III./ Les
Cheminées de la Tête de la Melette
III de la photo N° I de la Bougie ( i )
Première par J. Carme, E.Maillefet en Mars l941
Escalade " libre facile"
Il s'agit là plutôt d'une voie de communication directe entre le Cirque de la Bougie et le Plateau des Walkyries qu'une véritable voie d'escalade, cependant la dernière cheminée présente vue d'en bas une apparence de facilité trompeuse et demande des précautions. A l'extrémité du cirque Est de la Bougie remonter vers le levant un couloir très facile, traverser une terrasse et obliquant à gauche parcourir un deuxième couloir par lequel on accède à une grande terrasse. On remonte son éboulis droit au nord en direction d'une cheminée-fissure oblique remplie tout au long de feuillets d'aragonite verticaux. On arrive sur le plateau des Walkyries à mi-chemin entre la Tour Carrée et la Tête de la Melette.
La
Face Sud de l'Aiguille de la Melette Vue du pied de la Face Est de la Tête de la Melette |
I L'Arête Est II La Fissure Sud III La Voie de la Face Sud |
AIGUILLE DE LA MELETTE
Elle termine à l'Est le Plateau des Walkyries ; Mal individualisée, parce que curieusement soudée sur presque toute sa hauteur à la Tête de la Melette par une bande d'aragonite rouge bien visible dans les angles des Faces Nord et Sud, elle présente cependant de beaux à-pics dans ces faces et surtout dans la Face Nord. Toutes les escalades, sauf celle de la Face Sud ont leur point de départ voisin du collet et n'intéressent que le haut de l'aiguille. Le sommet fut visité pour la première fois par trois grimpeurs qui utilisèrent trois itinéraires différents en 1927.
Escalades de la Face
Sud
I / Arête Est
Premiere par : Lecointre, Choberg,
Imoucha en 1927
Escalade " libre facile "
Encordement - mètres
Longer la corniche de la Face Sud jusqu'à son extrémité et grimper dans les blocs brisés et instables de l'arête, en se tenant dans son flanc gauche.
II / Fissure Sud
Première par : Imoucha,
Lecointre, Choberg en 1927
Escalade " libre facile "
Encordement 10-15 m.
Elle se situe à quelques mètres à gauche de l'arête Est et parcours une courte dalle où l'on trouve de bonnes prises.
III / La Voie de la Face Sud
Première par : Dr. Albert,
Gisèle Albert le 31 Décembre 1939
Escalade " libre très
difficile " Encordement 20
M.
Les principales difficultés se
trouvent dans les deux premières étapes par ailleurs assez
courtes, le reste se fait plus facilement.
Gagner le pied de la Face, soit en descendant en rappel de la Face Est de
la Tête de la Melette, soit en venant du sentier de la douane
par de faciles couloirs embroussaillés.
Gravir une courte cheminée pour rejoindre une selle large au
pied de l'Arête Est de l'Aiguille: de là une mince fissure
s'élève en écharpe dans la muraille Sud en direction de petites
corniches herbeuses. Monter des gradins pourris et une très mince
écaille détachée, la fissure à parcourir s'ouvre à son sommet;
après quelques passages verticaux difficiles on aborde un dièdre
surplombant et l'on se rétablit sur un replat. -R.1 -
Continuer dans la fissure qui s'infléchit sur la gauche et se
rétablir difficilement sur une petite corniche - R.2 -
Escalader ensuite une dalle, virer à droite sur un replat
herbeux, puis grimper dans un dièdre déversé: obliquer alors
vers la gauche dans une dalle aux prises excellentes en
direction d'un pin mort sur la corniche à hauteur du collet. -R.3 -
Continuer par une fissure d'abord surplombant et encombrée de
blocs brisés, puis facile vers le sommet
Escalades de la Face Ouest
I - Fissure du Collet
Première par: Choberg, Imoucha,
Lecointre en 1927
Escalade "libre facile "
- Encordement 10-15 mètres
A hauteur du collet virer vers la gauche et remonter un très courte cheminée, puis un dièdre incliné.
II / Voie Chauvet
Première par: V. Chauvet, P. Liautard en 1936
Escalade " libre difficile " Encordement
:15 m.
Cette escalade débute
paradoxalement par une descente dans le couloir Nord-Ouest.
Par une traversée délicate contourner un angle saillant et virer
dans la Face Nord-Ouest de l'aiguille sur une étroite corniche
irrégulière et glissante: on atteint une plateforme.- R.1
Escalader une cheminée verticale où les prises sont
inconfortables et peu sûres; on débouche sur une grande dalle.-
R.2- De là, au sommet trajet sans histoire.
La Colonne des Walkyries
Première par: Ch. Magol, R. Duchier, Chauvet en
1936
Escalade " artificielle difficile" mais courte
Venant du sentier de
douane, suivre le tracé vert qui remonte le thalweg du Cirque des
Walkyries pendant 150 m. sous l'Aiguille de la Melette, un peu à
gauche du chemin on aperçoit la Colonne.
Elle se gravit par son coté sud; on grimpe le long d'une fissure
très raide et vers le milieu on contourne vers la gauche un
surplomb. On termine par une fissure délitée. On peut également
lancer un câble du sommet du contrefort voisin et passer en
tyrolienne. C'est d'ailleurs ainsi que fut exécutée la première
incursion au sommet, au printemps 1928 .
1- Arête de la Croix des Baumettes
2 - Aiguille Charlotte
3 Arête de l'Arenas
Le petit Massif de la
Croix des Baumettes au premier Plan, les maisons du hameau
Vue de la Carrière Marion - Cliché Dr. Albert
Son centre est le petit
hameau des Baumettes construit sur les ruines des Vieilles
Fabriques dans un vallon entre la chaine des Escampons et
les collines de Lun, à 3kms au sud de Mazargues.
Au point
de vue de l'escalade c'est un quartier pauvre. Seul le
minuscule massif de la Croix des Baumettes, détaché des
Escampons en face de l'Auberge Provençale peut tenter le
grimpeur car tout le voisinage n'est que collines rondes et
pinèdes luxuriantes; il offre d'ailleurs un très joli
parcours d'arêtes délicates. Notons encore l'Aiguille
Charlotte, petit monolithe plaqué contre la muraille de la
rive droite du vallon où passent le sentier et le tracé
rouge de la Calanque de Morgiou, à environ 300m. de la route
des Baumettes et enfin quelques courtes arêtes dans le
versant ouest des Collines de Lun sur les terres du grand
Arenas. et c'est tout pour ce quartier.
I - Arête de la Croix des
Baumettes
Première par: Ramond,
Roubaud, Forestier, X, le 14 Juin 1937
Escalade " libre
difficile"- Plusieurs passages plus délicats que vraiment
difficiles s'échelonnent dans les 2me, 3me et 5me étapes -
Encordement 2O mètres
Il s'agit de l'arête faîte de
l'éperon qui limite au nord-ouest la falaise de la Croix,
dont il est nettement séparé par un couloir broussailleux
très profond. Son escalade peut se faire jusqu'au 2me relais
par deux itinéraires différents, elle comporte plusieurs
passages assez difficiles.
Débuter sur le flan gauche par
une fissure facile, puis par une corniche ascendante.-R1-
Escalader un petit gendarme encastré à la base d'une
cheminée ouverte que l'on remonte ensuite jusqu'à une dalle
convexe où les prises sont rares; on atteint un replat au
pied d'un petit mur vertical.-R2-
La deuxième version de cette partie est plus artificielle:
Attaquer un peu plus au sud par une vire ascendante que l'on
suit de gauche à droite; elle est d'abord facile puis
s'amenuise et se redresse; grimper ensuite le long d'une
grosse écaille détachée et atteindre un replat couvert de
pierrailles.
Escalader une dalle lisse et raide où la
pose de 1 ou 2 pitons est utile, dépasser un gros genévrier,
remonter une fissure qui amène au 2me relais.
Franchir le
petit mur vertical à l'aide de bonnes prises très hautes sur
l'arête, puis grimper sur le taillant jusqu'à une plateforme.-R3-
La pente s'atténue
progressivement, puis l'arête devient presque horizontale;
on progresse par chevauchement sur son échine aigüe et l'on
s'arrête sous un ressaut vertical; à gauche grande dalle
noire.-R4-
Un rétablissement délicat mais facilité par une bonne prise
sur une plateforme étroite et l'ascension d'une fissure
délitée terminent l'escalade proprement dite.-R5-
Il reste un assez long parcours d'arête horizontale sans
histoire pour arriver à la croix.
II - Aiguille Charlotte
Premiere par: Ch.Studer, X, en 1926
Escalade "libre difficile "mais courte- Encordement 15
mètres.
Contrefort détaché de la muraille qui borde la rive droite du vallon conduisant au Col de Morgiou, à 3OOm. des Baumettes, l'aiguille appelée " La Charlotte " par ses premiers ascensionistes, n'est séparée de la paroi qui la domine que par une brèche peu profonde. Depuis l'escalade de Ch. Studer ce rocher ne semble avoir reçu que peu de visiteurs, malgré sa proximité de chemins fréquentés; l'ascension n'est cependant pas sans intérêt.
Escalade : Soit par les
fissures raides du versant sud conduisant au sommet d'une
lame détachée de la muraille visible de loin et un court
ressaut (difficile)
Soit en accédant à la brèche par le
couloir ouest de 15m. et de la brèche sans difficulté
(facile).
La descente se fait par un rappel de 15 m. sur
un gros pin à l'Est de la brèche.- Renseignements
communiqués par C. Hancy ).
III - Arête de l'Arenas
Nous n'avons pas de renseignements précis sur ce parcours. Indiquons néanmoins qu'il se trouve dans la falaise Ouest des Collines de Lun, rive droite du vallon du Bois de Mazargues, en face de l'ancien Jas de Segond et du dernier puits de l'Egout, qu'il s'agit d'escalade libre et que la première est due à V. Rostand.
1 - Aiguille de Sormiou
2 - Face Sud du Baou Rond
3 - Face Nord du Cap Sormiou
4 - La Momie
5 - Le Cancéou
20 Itinéraires
La
Calanque de Sormiou |
A gauche: L'Aiguille de
Sormiou A droite: La Falaise du Cap Sormiou et la Momie En bas : le petit port de Coin des Pêcheurs, à l'issue du Vallon des Escourtines |
AIGUILLE DE SORMIOU
Autrefois appelée Pointe des
Pêcheurs par le Climbers's Club. Elle est située dans la rive
gauche du Vallon des Escourtines et se découvre aisément, bien
détachée sur la mer, du Col des Escourtines.
C'est une des plus anciennement connues de nos aiguilles
puisqu'elle fut conquise par J. David en 1905.
Elle fut d'ailleurs très fréquentée les années suivantes puisque
les membres du Climber's Club* ( en anglais: Club des grimpeurs)
y élurent domicile et aménagèrent la grotte qui la traverse à
mi-hauteur ( B des photos des faces nord et sud-ouest), en y
construisant un cabanon rudimentaire démoli par des vandales
pendant la guerre de 1914. Il n'en reste plus aujourd'hui que le
soubassement cimenté. Et depuis elle est restée un lieu
d'entrainement très estimé puisqu'il est rare qu'un dimanche se
passe sans qu'elle reçoive la visite de quelque grimpeur.
La voie d'accès la plus commode passe au Col des Escourtines,
venant de Mazargues et des Baumettes; puis en descendant dans le
vallon du même nom, et lorsque l'on rejoint son thalweg, on
abandonne le sentier et l'on prend sur la gauche une bonne piste
qui remonte dans les éboulis d'en face; on atteint un petit
plateau et tournant à gauche, on est bientôt à l'Aiguille.
* Le Climberg's Club fut fondé par: les frères David, Victor
Martin, E. Guery, Andriny, Angelvin, Gras, Hermitte, etc...
Escalades de la Face Nord
La
Face Nord de l'Aiguille de Sormiou Vue prise à contre-jour du sentier de l'Aiguille au lever du soleil Dans le fond : La Momie et le Bec de Sormiou En Bas, a droite: la Calanque de Sormiou |
I - L'Arête du Dromadaire I' - Sa Variante II - Voie des Arêtes Nord-Est III - La Cheminée Nord IV - La Voie Magol A- Le Surplomb Barrin B - La Grotte du Climbers' Club |
La Face Nord est peu élevée, 45 mètres à sa plus grande hauteur. Elle est creusée en son milieu par la grotte ( B ) qui la perfore de part en part.
I / Arête du Dromadaire
Auteur et date de première : inconnus
Escalade " libre facile "
Encordement 15 mètres
Du Col, après avoir escaladé une
série de fissures en se tenant dans le versant nord-ouest, on
arrive sur la bosse du Dromadaire, ce gros contrefort long et
étroit qui épaule l'Aiguille au Nord-Est.-R.1
Continuer sur sa crête qui est coupée par une brusque cassure. -R.2
Traverser alors son collet par un saut de 2m.50 sur les gradins
d'en face et rejoindre l'arête nord-est qui sera décrite plus
loin ( N° II)
I' Variante
Première par: H. Joubard, X date inconnue
Escalade " libre facile " avec un court passage difficile.Pour les grimpeurs qui ont les jambes délicates et craignent les conséquences d'un saut maladroit, il sera préférable de quitter l'itinéraire précédent à mi-hauteur du dromadaire et de virer sur une corniche de sa Face Nord-Ouest, mais la traversée d'abord facile finit par une courte vire délicate, où l'on passe à l'aide d'un seul doigt accroché dans un petit trou rond et sans prise de pied convenable, puis on arrive au collet du Dromadaire.
II / La Voie des Arêtes Nord -Est
Premiere par: J.David " en solo " le 1er Juin 1905
Escalade " libre facile "
Encordement 15 mètres
Sous le collet du Dromadaire,
ramoner une cheminée assez lisse et pénétrer dans un
tube.-R.1
On en sort dans la Face Sud -Est puis on arrive facilement au
collet du Dromadaire.-R.2
Dans le flanc droit de l'arête escalader un dièdre fissuré et
après un passage raide, s'arrêter dans un renfoncement.-R3.
S'élever encore un peu dans le dièdre, puis, arriver sous un
surplomb, virer sur l'arête à l'aide de prises excellentes pour
les mains; on la contourne et l'on finit par une dalle fissurée
dans la face Sud-Est. (Voir photo de cette Face.)
III / La Cheminée Nord
Première par J.David, V. Martin le 11 Juin 1905. Ce dernier se
tua trois semaines après en tentant l'escalade de l'Arête
Nord-Ouest du Rocher de St. Michel.
Escalade " libre facile " - encordement
15 m.
Du col descendre l'éboulis et
rejoindre un éperon peu incliné. Par une fissure très facile on
atteint une terrasse, puis une 2ème fissure amène sur une
plateforme.-R.1
Escalader une nouvelle fissure qui mène à l'entrée de la
grotte. -R.2
Une variante dite de la boite aux lettres, surtout amusante
pour les spectateurs, consiste à quitter le premier relais en
s'introduisant sur la gauche dans un étroit boyau coudé où le
grimpeur progresse par ramonage d'autant plus pénible que
son volume est plus important; la sortie se fait par l'orifice
exigu de la Boite aux Lettres, face à l'entrée de la grotte. On
s'élève ensuite sur la gauche dans un dièdre très raide et très
ouvert assez délicat, puis on remonte un petit couloir qui
aboutit à la bèche entre les deux sommets de l'Aiguille.
IV / La Voie Magol
Première par : Magol, Duchier,Daflon, le 13 Novembre 1938
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement 15 mètres
C'est l'un des deux parcours artificiels de l'aiguille et
encore les quelques pitons indispensables servent-ils surtout
d'assurance la traction directe n'étant utile que pour
l'équilibre.
Monter sans difficulté l'éperon
de la Face Nord jusqu'à une étroite corniche.- R.1
Exécuter sur la droite une traversée difficile pour éviter une
dalle délitée, puis revenant à gauche, se rétablir péniblement
sur un replat terreux après avoir gravi une petite fissure
oblique; passer une nouvelle fissure très raide et grimper sur
un replat où poussent des arbustes.- R2.
Continuer droit vers le sommet dans une dalle facile.
Escalades de la Face Sud-Est
La
Face Sud-Est de l'Aiguille de Sormiou Vue des éboulis sous le Baou Rond Au 3ème plan à gauche les crêtes de Sormiou dans le fond les sommets des Aiguilles des Walkyries et de la Bougie Cliché Dr. Albert +++ Disséminés dans le milieu de la Muraille sont des grimpeurs en action; au pied de (3)la Voie de la Face Sud-Est, un groupe de pieds-plats spectateurs |
I - La Voie du Dromadaire I' - Sa Variante 2 - Voie du Collet du Dromadaire 3 - La Voie de la Face Sud-Est 4 - La Dalle Meunier 5 - L'Arête Sud I et II - Fin de la Voie des Arêtes A- La Caverne des Campeurs B - La Grotte du Climbers' Club |
La Face Sud-Est, à peu de choses près, à la même hauteur que la Face Nord mais dans l'ensemble elle est plus verticale.
I - La Voie du
Dromadaire
La première de cette voie ne peut
être attribuée avec
certitude, car deux grimpeurs la firent à la même époque, mais
ne peuvent en préciser la date en 1936.
Escalade " libre difficile " avec un passage exposé vers le
haut. - Encordement:15 mètres
Elle parcours la face Sud-Est de
l'épaule du Dromadaire ( la silhouette de cet animal se devine
avec un peu de bonne volonté sur la photo: les deux
cheminées et la tête étant dessiné par un renfoncement sombre à
gauche de le l'arête à proximité du collet, le long d'une
cheminée rectiligne.)
A gauche de la Cheminée des Campeurs, on s'élève d'abord
facilement dans une large cheminée; on passe ensuite un léger
surplomb sans difficulté, puis on gravit une nouvelle cheminée
glissante délimitée par un énorme gendarme à demi décollé de la
paroi, on arrive au niveau d'un pertus étroit qui communique
avec une autre face.- R.1
Continuer l'escalade en opposition en évitant de trop se
coincer dans le fond de la cheminée; vers la fin terminer par un
passage de dalle délicat sous la bosse du Dromadaire.-R2
Continuer par les arêtes.
I ' - Variante de la Voie du Dromadaire
Moins difficile . Au premier relais traverser le pertus du gendarme et grimper en ramonage dans la cheminée assez large de son flanc sud; on arrive également à la bosse, non loin du saut des arêtes
II - Voie du Collet du
Dromadaire
La date de la première ne peut être précisée
elle se situe soit en 1932, soit en 1933; il semble qu'elle
doive être attribuée à la cordée Save- Barrin
Escalade " libre facile " - Encordement
20 mètres.
Par une fissure facile atteindre
une petite grotte. -R1
On s'élève en opposition, puis on franchit un gros surplomb plus
impressionnant que difficile, car les prises y sont nombreuses et
excellentes. Remonter ensuite une cheminée rectiligne jusqu'au
tube de la voie des Arêtes.-R2
- On continue par cet itinéraire vers le sommet.
III - Voie de la Face Sud Est
Première par: J. David, en solo, le
1er Juin 1905
Non content de son ascension, il récidive immédiatement en
faisant le même jour la Voie de l'Arête
Nord-Est déjà décrite.
Escalade " libre facile" - Encordement 20 m+
Ce fut l'itinéraire de la
première de l'Aiguille. Au milieu de la face gravir une belle
fissure oblique très facile,par laquelle on arrive sur une
terrasse à l'entrée de la grotte du Climberg's Club.-R.1
Elle est barrée au sud par un mur d'aragonite percé de deux
trous de lunette, que l'on escalade facilement. -R.2
- Revenant alors sur la droite on
s'élève en diagonale sur une vire ascendante bordée de gros
blocs ( délicat ), après laquelle on gravit une première fissure
facile, puis une fissure difficile car elle est un peu
surplombante et très glissante, on atteint alors un pin.- R.3
Cette dernière fissure assez exposée peut d'ailleurs s'éviter
par un crochet sur une corniche qui s'écarte d'abord vers la
droite, puis revient vers le pin du relais. Terminer par une
dernière fissure assez raide.
IV - Escalade combinée de la
Dalle de la Face Sud-Est et du Surplomb Barrin de la Face Nord.
(voir les photos des deux faces )
La première de la dalle de la Face Sud-Est fut faite par
J. Meunier, probablement en 1935, et un peu plus tard peut-être
en 1937, H. Barrin gravit le surplomb de la grotte dans la face
nord.
Nous n'avons pas plus de précision.
Escalade " libre difficile "
Encordement 15 mètres.
Ce parcours accouple élégamment
deux itinéraires autrement incomplets. le premier n'ayant pas eu
de sortie autonome au sommet et le second pas de départ distinct
dans le bas. Exécuté ainsi, c'est l'itinéraire d'escalade libre
le plus divers et le plus difficile de l'Aiguille.
A quelques pas à gauche de la Voie de la Face Sud-Est, s'élever
en écharpe vers des gradins faciles. R.1
Grimper dans une belle dalle lisse et se rétablir difficilement
sur un minuscule replat très haut,légèrement sur la droite;
puis obliquant à gauche atteindre une corniche ascendante
terreuse. On peut également passer plus à gauche dans la dalle,
mais un coup de marteau malencontreux a détruit la prise la plus
utile, il faut la remplacer maintenant par un piton. Après la
corniche on grimpe dans une cheminée qui débouche sur la
terrasse de la grotte.-R.2
On traverse alors l'Aiguille et dans la face Nord, on escalade
le porche de la grotte en grande opposition puis il faut
s'accrocher à de grosses prises inversées dans son pilier Ouest
pour attaquer le surplomb Barrin. Ce passage exige de gros
efforts des bras, car après s'être élevé en opposition à la
force des poignets il faut se rétablir sur une excellente prise
très haute crée récemment par l'enlèvement d'un bloc
qu'elle supportait ( auparavant on passait à l'aide d'un piton
). On monte ensuite en obliquant dans une dalle coupée par une
petite corniche. -R.3
Virer alors vers l'arête Sud ( aérien ) et la remonter sans
difficulté jusqu'au sommet.
V - L'Arête
Sud
Première par : J. Meunier, Guichard, Rostand,
Christine Duclos en 1931
Escalade " libre facile "
- Encordement 20 mètres
Un passage aérien et délicat vers le haut
C'est le plus long parcours de
l'Aiguille.
Attaquer l'Arête Sud par une cheminée verticale dans son flanc
droit; sous un surplomb virer à gauche, puis remonter une
deuxième cheminée jusqu'à un pin. -R.1
Continuer dans cette cheminée sur le taillant de l'arête
jusqu'à rupture de pente.-R.2
Passer dans la Face
Ouest, traverser une grande plateforme et
remonter une courte fissure dans le mur d'aragonite percé par les
deux lucarnes.-R.3
Suivre la corniche ascendante de la Voie de la Face Sud-Est,
puis avant la fissure surplombante, virer sur une étroite
corniche vers une écaille; on contourne ensuite l'arête Sud et
l'on termine par une fissure facile dans la face Sud-Ouest.
Escalade de la Face Sud-Ouest
Un seul itinéraire attribué à Lieutard en 1936
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement 20 mètres.
Escalader très facilement les
gradins d'une cheminée très ouverte et peu pentue, sur un éperon
arrondi qui amène sur la grande plateforme.-R.1
Grimper sur le mur des deux lucarnes.-R.2
Par une vire descendante très délicate et exposée pour le
dernier de cordée sur une corniche extrêmement inclinée, on
contourne un saillant et l'on atteint un mauvais replat.-R.3
Escalader une cheminée coupée de plusieurs ressauts verticaux,
qui finit dans le haut de l'arête sud.
Les Falaises du Cap Sormiou
La
Falaise Nord Est du Cap de Sormiou Vue d'un bateau au milieu de la Calanque Cliché Dr. Albert |
I - La Voie du Tour du Bec II - L'Arête du Bec III - La Voie de la Momie IV - La Voie de la Falaise Nord-Est A- Le Bec B - La Momie C- Entrée de la Baume du Capelan D- La Cheminée Vincent |
L'Arête
du Bec de Sormiou Vue d'un bateau au large |
I - La Voie du Tour du Bec II - L'Arête du Bec II' - Variante Gisèle Albert A- Le Bec B - La Momie C - L'Aiguille de Sormiou D - L'Extrémité Occidentale de la Muraille Sud du Baou Rond |
Les Crêtes de Sormiou se
terminent au Cap par un éperon très aigu coupé de 3 longs
ressauts verticaux. Le dernier le plus raide est couronné par un
gros surplomb qui s'avance de 2 à 3m dans le vide et donne à
cette partie de l'éperon, vue du large, l'aspect d'un bec de
rapace.(A de la photo N° II).
De chaque coté de l'arête du Bec, les falaises sont taillées à
pic sur une grande longueur: lorsque l'on arrive par la mer à la
Calanque, on a l'impression de passer devant l'étrave d'un
colossal brise-lame.
La falaise nord-est, la plus haute ( 123 m. au dessus du
Capelan) est divisée en deux contreforts saillants entre lesquels
une grande terrasse couverte d'arbustes est suspendue.
Au dessous et au ras de la mer, au fond d'une anse presque
comblée par des blocs éboulés, s'ouvre presque au nord le porche
de la Baume du Capelan; elle traverse le contrefort oriental
derrière lequel elle a deux ouvertures : l'une assez haute, la
Fenêtre et l'autre sous marine par laquelle la mer a réussi à se
frayer un passage dans la grotte.
Au dessus un formidable gendarme s'est détaché du contrefort
oriental et dresse à 95 mètres dans le ciel sa silhouette mal
équilibrée: on a voulu lui trouver une vague ressemblance avec
une momie entourée de ses bandelettes.
Quant à la falaise sud elle
est beaucoup moins haute: 70 à 80 m.,
mais se prolonge loin au-delà de la crique du Vei d'Aï, elle est
coupée en deux par une longue corniche issue du belvédère de
Merveille.
Le sentier d'accès à la Grotte du Capelan était connu des
pécheurs et des excursionnistes, lorsqu'en 1926 une
première équipe de grimpeurs atteignit le Bec par la voie de
terre de la falaise nord-est et en fit le tour en revenant par
les corniches de la falaise sud.
En 1927 une deuxième équipe, le groupe " Les Ecureuils "
entreprit et réussit l'escalade de l'Arête du Bec, après l'avoir
reconnu par une descente en rappel. Cette belle première
complétait le palmarès d'escalade libre déjà si bien rempli de
cette année 1927, puisqu'elle s'ajoutait à celles de la Bougie
et de l'Arête de Marseille à la Grande Candelle.
Ensuite il fallu attendre 10 ans la conquête de la Momie à
la montée. En effet depuis quelques temps, cette aiguille était
visitée à la descente, au moyen d'une magnifique série de
rappels : le 1er amenait à son sommet, le 2ème à son collet, le
3ème sur une plateforme à sa base, le 4ème sur la terrasse
suspendue, et après une descente facile,le 5me posé sur un
anneau scellé en haut de la Cheminée Vincent, arrivait au bord
de la mer devant la baume du Capelan. Cette descente avait été
inaugurée en 1929 par G.Tricoire, Ph. Bernard, Menassier.
La voie d'accès la plus courte vient de Mazargues et des Baumettes à la plage de Sormiou, par le col et le vallon des Escourtines. A coté du Lunch-bar, un sentier jalonné en noir conduit à flanc de coteau le long des Crêtes de Sormiou, au promontoire du Caribou. Une descente rapide rejoint la mer, puis en contournant le contrefort nord de la falaise par une cheminée raide et l'étroite corniche du pêcheur, l'on atteint l'anse de la Baume du Capelan où le tracé se termine
I
- (photo I et II ) le
Tour du Bec de Sormiou
Première par G.Hancy, J. Magnan, A.Delage en 1926
Encordement très utile à la Cheminée Vincent, nécessaire
après le Bec: 20m
Une Longue promenade coupée de nombreux passages d'escalade,
dont un immédiatement après le Bec
Au dessus de la Baume du Capelan
(C. photo N° I ) et sur la droite se trouve une longue cheminée
verticale dont la partie inférieure s'arrête brusquement à
quelques mètres au dessus du sol, terminée par une plateforme en
balcon.
Gagner la base de cette cheminée, dite cheminée Vincent ( D.
photo I ) par une vire ascendante et surplombante d'une dizaine
de mètres ayant son point de départ à l'entrée de la grotte.
Gravir la cheminée par ramonage pour atteindre à son sommet une
grande niche.-Relais. -
N.B.-: deux ans après l'expédition de C. Hancy, c'est à dire en
1928, l'escalade de cette cheminée fut ré éditée par le groupe "
Les Ecureuils "; ses membres crurent en faire la première et lui
donnèrent le nom qui lui est restée depuis lors.
Virer à gauche sur une corniche d'abord étroite puis facile
lorsqu'elle devient ascendante; on débouche sur les éboulis de
la terrasse suspendue au pied de la Momie.
Par une marche de flanc vers le sud, on contourne son socle et
l'on arrive à l'extrémité d'une corniche. Descendre alors une
cheminée d'aragonite rouge, puis obliquant vers l'est des
gradins et des dalles pour arriver sur d'énormes blocs coincés
dans un goulet. Il communique avec l'orifice sous-marin de la
Grotte au dessus, masquée par des rochers, mais aisément
accessible, la Fenêtre.
On peut aussi arriver là après avoir pénétré dans la Baume du
Capelan en effectuant dans sa paroi Est une traversée
ascendante risquée, sur des prises arrondies et gluantes qui
mène à la Fenêtre.( trajet découvert par Th. Bernard et Pirod )
les difficultés de ce voyage souterrain seront compensées, s'il
est fait le matin et par beau temps, par le spectacle
merveilleux des irradiations lumineuses multicolores
reflétées par le tapis de sable du fond Cet
éclairage scintillant bleu-vert transforme la grotte en féérique
caverne des Mille et Une nuits.mais il s'éteint dès que le
soleil a dépassé l'axe du goulet.
Traverser le chenal par une grande enjambée et remonter sur la
paroi adverse, virer sur le sommet d'un petit éperon et
redescendre de l'autre coté dans une fissure aux prises
abondantes
On longe alors presque au niveau de l'eau la base de la corniche
en trottoir ininterrompue jusqu'au Cap. Gravir 5 à 6m. sur
l'arête qui descend du Bec jusqu'à une minuscule plateforme. De
là il faut exécuter dans la face Sud une traversée difficile
vers un bloc détaché coincé dans une fissure, sous une fenêtre
qui perfore l'arête, c'est l'obstacle majeur de cet itinéraire.
Continuer la traversée en remontant et l'on atteint facilement
les corniches de la Face Sud.
On les suit jusqu'au belvédère de Merveille, suspendu sur la mer
à l'entrée de la Crique de l' Uei d'Aï ( provençal : oeil
d'âne): un cabanon rudimentaire, actuellement fort mal
entretenu, y fut construit en tôle ondulée par un amateur
d'escalade et de pêche surement très entrainé et insensible au
vertige, car il n'est pas facile d'y arriver venant du col de
l'Uei d'Aï et il est de notoriété publique à Sormiou que son
propriétaire y ramena, périodiquement, et pendant longtemps, de
magnifiques cuvées de liquides généreux.
Remonter alors du cabanon qui s'élève dans la falaise de la
crique le long d'une étroite corniche très aérienne, puis faire
quelques crochets dans la muraille dont la pente s'adoucit; peu
après une bonne piste mène au col. Descendre vers Sormiou par un
sentier dans les pinèdes nord. Il ne faut pas
entreprendre ce parcours si la mer est grosse et surtout si
l'Orsure ou vent du Levant souffle, ce serait la baignade assurée
entre le Capelan et le Bec.
II - Arête du Bec de Sormiou (
photo N° I et II )
Première par : Mouren et les membres du groupe " Les Ecureuils"
le 25 Octobre l927
Escalade " libre difficile " -
Encordement 20 mètres
Le plus gros morceau est le
passage du Bec. - L'itinéraire précédent sert de voie
d'accès pour cette escalade.
Escalader le premier ressaut vertical par son flanc gauche
jusqu'à la petite plateforme, puis par son taillant. Des prises
rondes permettent de s'élever en oblique vers l'énorme surplomb
du Bec sous lequel se trouve un replat incliné; contourner un
saillant vers la gauche et gravir une dalle fissurée qui aboutit
à la corniche de la Face Sud. -R.1
On la suit un moment, puis on monte par une fissure facile sur
une deuxième corniche. -R2 .
Attaquer le deuxième ressaut vertical un peu à gauche de son
arête par une dalle pourrie; arriver sur un replat, virer dans
la face Nord-Est et s'élever dans une dangereuse fissure très
délitée ( exposé à cause de la mauvaise qualité du rocher) puis
dans une dalle pour atteindre le collet.- R3
Une variante ( I' de la photo N° II )
permet d'éviter ce
passage où la roche est peu sure, mais les difficultés
d'escalades y sont beaucoup plus grandes. Virer sur la corniche
à gauche de l'arête, dépasser un premier dièdre immédiatement
suivi d'un deuxième que l'on escalade difficilement jusqu'à une
minuscule borne après avoir démarré le leader par une courte
échelle, la plus haute possible; un relais est utile derrière la
borne (R).Revenir à droite et par une cheminée parvenir
au 3me relais précité. Cette variante est due à Gisèle
Albert et Dr. Albert le 2 Février 1939.
On continue par une bonne cheminée sur le taillant de l'arête
qui émerge sur une plateforme horizontale. -R4
L'escalade est terminée; on poursuit l'ascension vers le sommet
du Cap par une promenade au bord de la muraille d'où l'on peut
admirer la sveltesse de la Momie et son extraordinaire
déséquilibre.
III - La
Voie de la Momie
Première par: Ch. Magol,
R. Duchier;V. Chauvet,Liautard, A. Coudray le 25 Mai 1937
Escalade " artificielle difficile " -
Encordement 25 mètres
Malgré le passage, où l'emploi
d'un piton est absolument indispensable soit excessivement
court, nous classerons la Momie dans l'escalade artificielle,
fidèle en cela aux règles que nous nous sommes imposées au début
de cet ouvrage; plusieurs grimpeurs, et non des moindres, ont
essayé de faire la Momie sans aucun point d'appui artificiel,
mais aucun n'a réussi et divers essais se termineront tous par
des décrochages.
Cependant il faut reconnaître qu'à part ces deux mètres épineux
en haut de la première étape, tout le reste est en escalade
libre souvent très difficile et que ce très bel itinéraire
serait mieux à sa place aux cotés de la voie Barrin du Rocher
des Goudes et de l'Arête Victor Martin dans la catégorie de
"l'escalade libre très difficile "; en effet 5 à 6 pitons
d'assurance et 1 de traction peuvent suffire à faire
correctement cette escalade de 50 mètres ( de la terrasse
suspendue au sommet de l'Aiguille ).
Depuis la première la voie de la Momie a été facilitée sinon
améliorée par la démolition d'un énorme bloc instable mal
encastré dans la plateforme terminale, il fallait s'y rétablir
et c'était là le morceau le plus périlleux sinon le plus
difficile de tout le parcours; à sa place maintenant on gravit
une banale fissure terreuse.
Une rectification assez logique et de haute école a été apportée
dernièrement par E. Frendo, qui après 9 ans d'absence, revenait
tâter du calcaire dans les Calanques en 1941. En compagnie de
Christine Doclos et de Mme d'Albertas, il franchit directement
le toit de la grotte de la 2ème étape, en évitant la
disgracieuse vire habituelle.
Cet itinéraire part de la terrasse suspendue entre les deux
contreforts de la face Nord-Est, un peu à droite du couloir nord
de la Momie.
L'escalade de suite difficile, débute par une muraille de 20
mètres zébrée par deux fissures parallèles. Grimper dans la
grande niche sur leur droite, puis traverser une dalle lisse à
l'horizontale vers la gauche pour rejoindre et escalader la
fissure Ouest. Elle s'incurve bientôt sous un bombement
proéminent, on l'abandonne en se rétablissement difficilement à
gauche sur un mauvais replat. Au dessus une courte fissure
verticale sans aucune prise oblige à passer sur un étrier, puis
1 ou 2 pitons si l'on continue tout droit, mais on peut
s'échapper par la droite dans une dalle moins raide. On atteint
alors une grande plateforme à la base de la Momie.- R.1
Monter facilement dans le fond de la grotte puis exécuter une
traversée descendante difficile dans une dalle lisse de la paroi
gauche (Est); on contourne une petite arête verticale en
grimpant sur des blocs instables, on atteint une vire par
laquelle on rejoint le bas du couloir en revenant au dessus du
relais. Ce crochet primitivement destiné à éviter les surplombs
du toit de la grotte, complique inutilement l'itinéraire puisque
Frendo a démontré que l'on pouvait fort bien les passer en
escalade libre dans l'axe du couloir. On s'élève ensuite en
ramonage assez facile jusqu'au collet de la Momie. -R2.
Grimper dans la paroi Nord-Ouest de l'aiguille par une vire
ascendante vers la gauche qui s'amenuise et se termine
sous une fissure très raide; on s'y élève à l'aide de quelques
prises de pied dans la paroi de droite, et après un passage
exposé, puis quelques mètres moins inclinés on termine par un
rétablissement sur la plateforme du sommet.
Delà il est tentant de poursuivre vers le haut tout proche de
la falaise du Cap, car 1m.50 à peine sépare le sommet de la
Momie de la muraille.Mais une dalle compacte et surplombante de
10 m. et absolument sans défaut oppose ensuite un obstacle
insurmontable. Il est possible cependant de faire la sortie de
la Momie et ce problème a été résolu par Gisèle Albert en
redescendant au collet et en escaladant la falaise plus à
droite. Ce passage est décrit au paragraphe suivant.
I
IV - Voie de
la falaise Nord-Est du Cap de Sormiou
Première par: Gisèle Albert, Dr. Albert le 7
Janvier 1940
Escalade " artificielle difficile " -
Encordement 25 mètres
Ce n'est pas à proprement parler
un itinéraire autonome puisqu'il emprunte en son milieu la voie
Magol de la Momie, mais il arrive à la terrasse suspendue par un
trajet distinct d'escalade libre par endroit très difficile, où
ne fut employé aucun pitons d'assurance lors de la première et
ceci dans la ligne générale de l'ascension, et surtout il donne
la solution du problème de la sortie au sommet de la falaise par
un parcours d'escalade libre également très difficile.
Ce fut la première ascension de la falaise Nord -Est et cette
réussite est d'autant plus remarquable que le chef d'expédition
était une femme.
Comme la Voie de la Momie, ce parcours souffre de sa
classification dans l'escalade artificielle, motivée par le
court passage sur piton indispensable en haut de la dalle de la
3me étape ( dans la Voie Magol ), car tout le reste est en
escalade libre souvent fort difficile.
A l'entrée de la Baume du Capelan virer à gauche à quelques
mètres au dessus de la mer et contourner une arête descendue
de la terrasse suspendue. Attaquer aussitôt une dalle où l'on
trouve d'excellentes prises et grimper jusqu'à une corniche
ascendante sur la gauche.-R1
Virer à droite sous un encorbellement et remonter le taillant de
l'arête en franchissant un difficile passage de surplomb dans
des rochers noirs disloqués; on arrive sur une corniche.- R2
En la longeant vers la gauche on atteint très facilement
la terrasse suspendue. Suivre alors la voie de la Momie jusqu'à
son collet. -R3 et 4.
Escalader face à l'aiguille une dalle aux prises nombreuses,
puis plus rares pour remonter un court dièdre très raide et
lisse coiffé par un toit en pan coupé. Virer alors difficilement
à droite sur une corniche fuyante encastrée sous un
encorbellement; après quelques mètres exposés, on peut s'y
dresser et continuer facilement jusqu'à un petit éperon dont on
remonte letaillant. Audessus et à gauche escalader un dièdre
lisse puis un gros bloc surplombant. Contourner ensuite des
blocs branlants ( très aérien )et par une courte fissure
ascendante herbeuse, on arrive sur la crête exactement au
dessus de la Momie.
V
- La Voie Tanner
( photo N° I )
Première par : R.Tanner et Suzon Dijon, le l8 Juillet 1940
Escalade " artificielle difficile "
- Encordement 3O mètres
Elle a les mêmes caractéristiques
que les voies de la Momie et de la Falaise Nord-Est : une étape
artificielle, la première, et le reste en escalade libre. Mais
elle s'accommode beaucoup mieux de son classement car les
passages artificiels sont plus importants.
Elle parcourt à la verticale l'anse du Capelan, le fond de la
grande dépression située entre les deux contreforts et débute
derrière un groupe de chênes verts à l'extrémité nord de la
terrasse suspendue. On rejoint le départ par la cheminée Vincent
Dans le fond de la dépression une fissure plus ou moins
large monte jusqu'au sommet, mais au départ elle est souvent
bouchée par l'aragonite rouge et l'on devra faire des crochets
sur la droite au cours de la première étape.
Attaquer dans la paroi de droite par une vire ascendante qui
mène à la fissure d'aragonite. Suivre celle-ci pendant 2 mètres,
puis franchir sur la droite un gros surplomb. Obliquer encore à
droite dans une dalle compacte, puis on revient à gauche dans la
fissure rouge. Virer encore à droite dans une dalle semblable à
la première et la remonter jusqu'au relais sur une corniche
embroussaillée.- R1 .
A gauche du relais monter dans une dalle fissurée verticale et
se rétablir sur un petit replat; continuer dans la dalle, puis
dans une fissure qui mène au relais suivant. -R2.
Après avoir gravit une cheminée très ouverte et longue, on
arrive sous un énorme bloc qui la bouche; on franchit cet
obstacle en virant à gauche dans une dalle rouge très lisse,
puis on se rétablit sur un replat.-R2.
Escalader une cheminée de 10 mètres et virer à droite sur une
dalle en pente. - R4
Ao dessus franchir un dièdre rouge compact dont on sort par son
plan gauche, puis une cheminée de blocs brisés mène au sommet.
VI
- La Voie du
Contrefort Nord ( photo N° 1
)
Première par : G. Livanos, A. Coudray, le 14
Décembre 1941
Escalade " artificielle difficile "
- Encordement 25 mètres
Il s'agit encore d'un parcours
mixte mais cette fois-ci l'escalade artificielle y occupe une
place prépondérante.
Prendre le départ sur une plateforme où passe le tracé noir,
avant la corniche du Pêcheur. On monte tout d'abord un ressaut
facile puis on s'élève à gauche dans une fissure peu profonde;
après quelques mètres, on se rétablit sur une marche et l'on
franchit un bombement en dos d'âne, ensuite par des prises très
mauvaises on atteint une large corniche herbeuse. - R 1
A quelques mètres à droite escalader " à la Dulfer " une
fissure oblique; franchir au dessus un surplomb prononcé et
suivre à droite une nouvelle fissure oblique qui s'interrompt
bientôt, un peu au dessus une 2me fissure parallèle à la
première mène à des blocs démolis; on revient alors à gauche par
une traversée ascendante de rochers désagrégés; gagner au dessus
et à droite un petit replat. - R2
Monter sur une strate horizontale herbeuse, puis dans une dalle
verticale; 5 à 6 mètres plus haut virer sur la gauche en
ménageant un bloc détaché sur lequel on se dresse; de là par des
marches terreuses on gagne l'extrémité d'une grande terrasse. -
R3.
On poursuit l'escalade dans une dalle concave à bonnes prises,
dans le haut elle surplombe, on entre alors dans une petite
cheminée bouchée par des rochers disloqués. On la contourne à
droite, puis on gravit à gauche une rampe qui mène à un replat.
- R.4
Sur la gauche, s'élever dans une dalle compacte vers la
fin où elle se redresse un peu. Se rétablir alors sur une vire
encastrée sous un bombement que l'on suit vers la droite pour
prendre pied sur une vaste terrasse herbeuse. - R.5
On abandonne alors la verticale impraticable et l'on
s'engage vers la droite le long d'une fissure fortement oblique
que l'on parcours en escalade artificielle ininterrompue jusqu'à
une courte vire, par laquelle on rejoint la pente d'éboulis
issue d'une grande dépression de la crête sommitale. - R.6
Par une arête de rochers faciles on arrive au sommet du Cap.
MURAILLE SUD DU BAOU ROND
Malgré son voisinage avec
l'Aiguille de Sormiou si fréquentée, cette jolie muraille
n'intéressa personne,- à notre connaissance- avant 1942.
Le Baou-Rond et son jumeau le Baou-Pointu forment le point
culminant (285 m.) de la ligne de crêtes qui séparent les
Calanques de Sormiou et Morgiou. Le tracé bleu du cap Morgiou
passe entre les deux sommets; mais en aucun point de son
parcours on aperçoit la muraille Sud du Baou -Rond et rien ne
fait supposer que ce piton débonnaire soit coupé au midi par une
paroi de 60 à 70 m. de haut, longue de 200 mètres.
Par contre de la mer on aperçoit fort bien la longue
silhouette de sa crête arrondie et c'est encore le vocabulaire
imâgé des pêcheurs qui a fourni son appellation.
La voie d'accès la plus commode passe à l'Aiguille de
Sormiou venant des Baumettes par les Escourtines, longe à flanc
de collines des pistes souvent incertaines, et remonte l'éboulis
du coin des Pêcheurs.
Voie Chopard - Hancy
Première par H. Chopard, G. Hancy le 11 Janvier 1942
Escalade " artificielle peu difficile "
- Encordement 20 mètres.
Un seul passage artificiel dans la première étape, le reste en
escalade libre parfois exposée.
La face sud du Baou-rond est
coupée en son milieu par un contrefort arrondi qui épaule son
sommet.De plus elle est parcourue au tiers de sa hauteur par
une grande sangle herbeuse horizontale.
Prendre le départ sur la droite du contrefort en escaladant des
rochers raides et mal nettoyés, puis une dalle lisse mais bordée
à droite par une bonne fissure pour les mains et quelques
marches embroussaillées,- soit plus à droite, en grimpant dans
une bande de rochers inclinés mal orientés, et l'on atteint la
sangle.-R1
Toujours sur la droite du contrefort s'élever sur des pitons,
dans un mur vertical au début puis légèrement surplombant que
l'on gravit de gauche à droite, puis tout droit en direction
d'une niche avec un gros genévrier.- R2.
On la quitte par la gauche en grimpant dans une dalle puis le
long d'une fissure oblique qui conduit à un gros pin dans l'axe
du contrefort. -R3
Monter ensuite droit par un ressaut facile sur une vire de gros
blocs en balcon dominée par de grandes plaques bombées, que l'on
suit vers la gauche jusqu'à son extrémité.
Par in pas à gauche ( exposé) prendre pied dans la muraille que
l'on gravit par une escalade raide et aérienne en revenant au
dessus de la vire. Bon relais.- R4
Ensuite une courte traversée horizontale pour contourner un gros
blocs saillant, puis la montée directe au sommet dans des
rochers raides et finalement faciles, termine l'escalade.
LA FALAISE DU CANCEOU OU CANDELLE DU CANCEOU
La
Falaise du Cancéou
Vue du Bec de Sormiou
A- Calanque du Cancéou |
- Photo-télé: Dr. Albert
G
- Le Tube
|
Les éboulis nord de la Calanque
de Sormiou descendent en pente douce vers la mer. Le littoral
est accueillant sur toute sa longueur et d'accès très facile car
un sentier serpente au bord de l'eau qui, venant du coin
des Pêcheurs dessert de nombreuses petites anse et après de
multiples contours arrive à la Crique de la Gorge du
Caperet, exactement au nord du Bec de Sormiou. Il s'interrompt
là au pied de l'arête de la Palée surgie brusquement des flots.
Au-delà c'est la falaise abrupte de la Main du Diable ( poste
de pêche renommé ) mais venant de la plage elle est inaccessible
sans escalade difficile, et il faut remonter très haut dans la
gorge du Caperet pour trouver un passage dans sa muraille.Aussi
le sentier qui mène aux terrasses de la Main du Diable part-il
directement du chemin des crêtes de Morgiou- Sormiou, 200 mètres
à l'Est du carrefour des tracés bleu et rouge, et descend en
pente douce vers la mer qu'il rejoint par un trajet
pittoresque.
A l'Est de la Main du Diable, la Calanque du Cancéou ( A )
creuse profondément la falaise; elle est inconnue des
excursionnistes car invisible et de plus inaccessible par terre
sans rappel de corde. C'est la limite géographique de la
Calanque de Sormiou
Continuant vers l'Est la falaise s'élève à une grande hauteur,
absolument verticale quand elle ne surplombe pas et forme -
toute proportion gardée - une des plus gigantesques murailles
des Calanques, haute de 155 m. à son point culminant et longue
de 400 mètres entre la calanque du Cancéou et celle de la
Figuière ( D ) au levant. Elle n'était connue que des
pêcheurs et des bateliers sous un mauvais jour d'ailleurs, car,
par grand vent ou après les pluies, les surplombs et les éboulis
suspendus du sommet déversent des pierres à plus de 20 m. de la
côte et rendent ses abords dangereux. C'est de la mer aussi que
l'on apprécie le mieux ses proportions grandioses et son aspect
redoutable. Aussi les mariniers l'appellent-ils depuis toujours
la Candelle du Canceou car sa ressemblance est frappante avec la
Grande Candelle, lorsque l'on quitte Sormiou en bateau et que
l'on voit surgir loin dans le ciel au dessus de celle-la, la
puissante silhouette de la Face Sud de celle-ci.
Le bas de la muraille est entaillée vers son milieu par une
crique ( C ) au fond de laquelle s'ouvre une petite grotte
marine et 50 mètres sur la gauche ( ouest ) un curieux
portique de pierre, presque entièrement détaché de la
paroi élève sa voûte en plein cintre à 35 m. au dessus de l'eau;
et il est appelé le Portail de Rome ( B ) par les pêcheurs.
Le seul moyen possible d'atteindre la falaise pour en tenter
l'escalade paraissait être le bateau.
Mais récemment, le 1er Janvier 1942 le Dr. Albert découvrit
après quelques recherches une voie d'accès commode et fit la
première exploration de la Grande Terrasse ( H ) sous la Cime du
Ponent (L ). Voici le détail de cette voie d'accès:
Venant de Mazargues et des Baumettes, on atteint au Col
des Escourtines le tracé bleu du Cap Morgiou; on le suit pendant
une demi-heure le long des crêtes jusqu'au dernier plateau (E) à
partir duquel il pique en pente raide vers le Fortin Ruiné
.Descendre alors le thalweg d'un vallon, immédiatement avant ce
plateau; dans le bas il est coupé par un à-pic et l'on aperçoit
la calanque du Cancéou à 90 mètres au dessous. Sur la
gauche une muraille est striée par une série strates inclinées
vers la mer formant plusieurs corniches étâgées.
A compter du haut c'est la 5ème sur laquelle il faut
s'engager. Au bord de l'à-pic on la rejoint par une
escalade facile et l'on a la surprise d'y trouver un passage
confortable.
On la suit facilement jusqu'à un coude brusque ( F I ),
au delà elle se rétrécit progressivement et il devient prudent
de s'encorder. Après une légère descente au Sud la corniche
devient très étroite et fait un nouveau coude ( F 2 ); par un
court passage délicat on contourne un saillant et l'on parvient
dans une zone plus large au pied d'une cheminée. On est
arrivé dans la falaise. Au dessous une très large terrasse
file vers l'est, qu'il s'agit d'atteindre car la corniche
s'interrompt peu après.
A l'extrême bord, sous la cheminée descendre par ramonage dans
un tube qui débouche dans le toit d'une excavation peu profonde
(G). Poser ensuite un rappel de 2O m. autour d'un pilier qui
amène sur la terrasse, à 6O m. au dessus de la mer (H ) ; la
remontée peut se faire par une escalade assez facile de dalle
délitée, sous l'excavation.
La cime de la falaise atteint 125 m. de hauteur totale à cet
endroit. Marcher vers l'Est en longeant la paroi,
car autrement il faudrait traverser un maquis désagréable de
pins nains. On arrive bientôt au bord de la falaise
inférieure; on remonte alors une dépression très embroussaillée
et l'on parvient sur la terrasse au dessus du Portail de Rome; à
droite une très longue et large fissure ne laisse aucun doute
sur la solidité précaire de son architecture ( I ) et à gauche le
large orifice d'un aven profond de 5O m. est béant: il
communique avec la mer par un conduit sous-marin.
Pour continuer la visite des terrasses il faut escalader
en face du gouffre et au sud est, une barre rocheuse en passant
par une cheminée délicate (J ).
On débouche sur une nouvelle terrasse recouverte d'un épais
tapis de débris poussiéreux tombés de la falaise, qui à ce
niveau atteint 155 m. de hauteur totale et la recouvre
presqu'entièrement de ses fantastiques surplombs noirs.
LE COULOIR DU MASQUE
La
Falaise du Cancéou Vue de la Mer au large Cliché Dr. Albert |
I - Couloir du Masque II - Voie de la Falaise B - Portail de Rome C- Crique I - Bouche de l'Aven J - Fissure à escalader K - Les Gargouilles M - Cime du Levant N - Le Masque |
L'exploration de la Falaise du
Cancéou par la voie de terre était à peine réalisée que son
escalade fut entreprise par la cordée : Gisèle Albert,
J. Bouisson et Dr. Albert, ces grimpeurs s'attaquant à la grande
diaclase oblique qui sépare les cimes du Ponant et du Levant.
Cet itinéraire, vu d'en bas, était évident et paraissait aisé à
parcourir: les quarante premiers mètres ne
présentant aucune vraie difficulté et la partie supérieure -
soit une cinquantaine de mètres dans un profond couloir- ne
semblant devoir opposer que les obstacles habituels des
cheminées. Seule la zone centrale, où le couloir du Masque se
ferme complètement en mince fissure colmatée, posait un problème
dont la solution n'était pas absolument certaine au
premier examen.
L'ensemble cependant avait un aspect suffisamment sympathique et
engageant et ce fut une surprise de se heurter à de rudes
difficultés dans la 5éme étape.
Alors que du bas,une curieuse illusion d'optique faisait
voir la muraille simplement verticale, les grimpeurs se
trouvèrent en réalité dans une pente souvent négative et de plus
coupée par un gros surplomb franc au dessus du 4me
relais..Ensuite la pose des pitons indispensables fut beaucoup gênée par la structure compacte du rocher,- la falaise du
Canceou, sous ce rapport diffère totalement de l'habituel
calcaire fissuré des Calanques.- Quant à l'escalade libre
qui avait été escomptée sans histoire, elle fut souvent exposée
parce que le rocher fut trouvé couvert d'une croute de débris
pulvérulents ou bien enduit d'argile visqueuse dans le couloir.
Ainsi donc cette escalade relativement facile et libre dans les
deux premières étapes, devient artificielle et très difficile
dans la 3éme étape et surtout dans la 5ème. Les 4ème et 6ème
étapes se font en escalade libre courante. La 7ème étape
comporte un passage de surplomb très difficile au départ du
relais.
Quant à la dernière étape, également en escalade libre, elle est
très exposée parce que la paroi est faite à ce niveau, d'un
invraisemblable agglomérat de blocs croulants. La 5me étape
à elle seule justifie le classement du Couloir du Masque dans la
catégorie " escalade artificielle extrêmement difficile "
.
Pour terminer ces généralités nous indiquerons que le Masque ( N
) grossièrement sculpté par l'érosion dans le couloir se
distingue facilement sur la photo, sous le 6ème relais.
Première par: Dr.Albert, Joseph Bouisson,
Gisèle Albert. le 11 Avril 1942
Escalade " artificielle extrêmement difficile - Encordement: 25
mètres
Le triple encordement à 25 m.
d'intervalle est très utile sinon indispensable pour la 5 me
étape afin d'améliorer le coulissage.
Le moyen le plus pratique d'aller au départ est évidemment le
bateau en partant de Sormiou. Si l'on ne dispose pas d'une
embarcation, il faut venir par la voie de terre de la falaise
précédemment décrite ( II ), dépasser la diaclase, descendre en
rappel sur une grande plateforme au base de la falaise du
Levant, mais il sera impossible de rejoindre ainsi le niveau
delà mer.
L'escalade débute dans la crique ( C ) d'où l'on quitte le
bateau par un surplomb peu commode, puis on atteint facilement
une grande plateforme. -R1 - Un suintement d'eau à
creusé là un canon minuscule.
Traverser vers l'ouest puis escalader une muraille assez raide
avec un passage délicat au milieu; on arrive peu après à la
grande terrasse.- R2
Le couloir du Masque est réduit là a une étroite faille
entièrement bouchée et il faut s'élever sur la gauche dans une
dalle brune dont la pente d'abord commode, se redresse
rapidement en même temps que les prises se raréfient.
L'escalade devient alors artificielle et exposée parceque les
pitons sont très espacés et surtout tiennent mal. Ce premier
passage difficile vaincu, on pénètre dans une large excavation:
sur la droite une petite stalagmite trapue assure une bonne
stabilité au relais. -R3.
Obliquer vers la gauche et grimper sur un encorbellement pour
atteindre une petite plateforme couverte par un énorme bloc en
porte à faux. - R4
A partir de là il convient de s'encorder en triple brin.
Par une très grande enjambée sur la droite, atteindre une
profonde et courte fissure qui coupe à la verticale un surplomb
très accusé; on s'y élève sur pitons et l'on arrive péniblement
à hauteur d'une étroite vire inclinée vers le vide. Ce passage
est extrêmement aérien, car on est alors à plusieurs mètres
en dehors de la verticale du 3me relais, et la muraille
en pente négative oblige à une gymnastique fatigante sur des
pitons douteux. Traverser à droite et monter vers une niche.
Envisager là l'éventualité d'un mauvais relais intermédiaire sur
" étrier" si l'on a des doutes sur la facilité du coulissage des cordes. On s'y élève en opposition et après avoir franchi un
petit surplomb on grimpe dans une cheminée oblique (la rampe de
paquebot). L' escalade deviendrait assez facile si la
roche n'était recouverte d'un dépôt de débris poudreux qui annule
l'adhérence des chaussures. On atteint peu après le maximum de
la zone surplombante que l'on vient de franchir. Revenir un peu
à droite dans le couloir qui commence à s'entrouvrir et faire
un bon relais assuré par un gros bec rocheux. -R.5.
Quitter là, si l'on veut, le triple encordement.
L'escalade deviendrait franchement facile,- un ramonage banal de
profonde cheminée- si le rocher n'était maintenant enduit
d'argile grasse glissante:; après une varappe laborieuse on
arrive dans un évasement de très grande dimension;
continuer sur la droite, et l'on retrouve bientôt les prises
rondes et les amas poussiéreux de l'étape précédente. On
s'arrête sous un surplomb et l'on est alors installé sur les
rochers
( N ),qui ont, vus de la mer, une vague ressemblance avec un
masque.- R 6.
Attaquer un surplomb oblique en s'élevant difficilement sur des
pitons fragiles, puis exécuter un rétablissement exposé sur un
petit saillant de cristaux bruns. Grimper ensuite dans le
couloir qui est fortement étranglé par d'énormes blocs en
surplomb mais se creuse profondément. ( passage dit: de
"l'estrangle belle-mère! " ) La progression est de nouveau gênée
par l'argile glissante, mais des prises nombreuses et
sures donnent cependant une bonne sécurité. On débouche bientôt
dans une grande excavation dominée par un amoncellement de blocs
menaçants. Il est préférable d'installer un relais le plus près
possible de la gueule du couloir, sinon l'on ne s'entendrait pas
pour les manoeuvres de corde des suivants. Puis on gagne
facilement une petite grotte sur la gauche où la cordée se
regroupera à l'abri. -R.7
La dernière étape se fait en effet dans une muraille en pleine
décomposition, et il est en effet impossible d'éviter des chutes
de gros blocs mal soudés par la terre rouge, qui s'écroule au
moindre choc et vient s'engloutir dans le couloir.
Grimper sur la droite de la grotte, puis obliquer légèrement sur
la gauche et terminer par des marches assez faciles.
On arrive dans le thalweg d'un petit vallon entre les Cimes
du Ponant et du Levant.
Ce livre d'escalade manque ... S'il m'est jamais retourné, il sera intégré à cet endroit.
Les plus célèbres des escalades de Riou sont les Tours, domaine des faulcons du Roy et autres rapaces et pour cette raison maintenant interdites au public
Cheminée de la Face Sud de la Tour
Centrale de Riou (Croquis Dr. Albert)
Voie de la Face Sud de la Tour
Centrale (Croquis Dr. Albert)
L'ile Maïre fait partie de l'archipel de Riou. En 1952 et 1953, mon père, Jean Meunier et Néné Devergie firent 2 escalades retrouvées sur deux croquis
Voie de l'Arête du Fromage
Arête des Escaliers
La Grande Candelle et le
Candellon. Derrière le Socle, la Paroi Concave.
Au fond le Cap
Canaille, A gauche le Cap Gros.
Vue de la Vigie de
MarseilleVeyre - Cliché M. Albert
Généralités
Cliché Dr. Albert
Le Mont Puget est situé au sud-est de Marseille, d'où l'on aperçoit très bien sa tête ronde et chauve. Une légende locale veut que Puget, le célèbre statuaire ait sculpté sur sa crête le gigantesque profil d'une face d'homme couché, tourné vers la mer, et de fait ce masque long de 300 mètres se détache étrangement sur le ciel au sud de la Croix de Luminy.
Autour du sommet principal ( 563 m.) s'épanouissent un grand nombre de chainons secondaires séparés entre eux par de profonds vallons et ce massif s'étend sur une surface considérable de 4000 hectares. Il est circonscrit à l'ouest par la plaine de Mazargues, au nord-ouest par le vallon de Ricard, au nord par la vallée de la Fenêtre, à l'est par le ravin de Gorgue-Longue et la Calanque de Port-Miou.
Pour aller au Mont Puget l'itinéraire le plus direct emprunte la route du Redon à Cassis. Il faut arriver aux abords immédiats du Col de la Gineste pour apercevoir les premiers escarpements de la Face Ouest étâgés en barres rocheuses régulières au dessus de la vallée boisée de Luminy. Puis le col franchi, la descente commence vers Cassis et c'est alors une longue suite de collines aux courbes molles et de vallons incultes sans que le grimpeur déçu puisse apercevoir la moindre paroi, ni la plus modeste aiguille.
Les merveilles rocheuses de cette montagne sont, en effet, toutes invisibles d'ici et comme jalousement cachées à la vue du commun des mortels. Pour les découvrir on doit quitter la route au col de la Gineste et suivre un sentier qui s'enfonce dans la colline vers le sud-est, passer au Puits de Cancel, remonter le Vallon de l'Herbe et déboucher enfin sur le vaste plateau de Puget à l'Est du sommet principal Un magnifique panorama de vallons boisés descendant en ondulations douces vers Cassis blottie au fond de sa baie protégée par les falaises rouges de Canailles , apparait alors brusquement. Puis le sentier file vers le Sud, et à l'extrémité du plateau une dépression soudaine laisse apercevoir la Grande Candelle et la ligne de crête des falaises qui plongent à pic dans la mer à 500 m. au dessous du Refuge Félix Roche.
Le littoral de cette région est certainement le plus grandiose de toute la cote méditerranéenne française par la sauvagerie de ses abords et la hauteur de ses falaises : 465 m. à la Grande Candelle, 321 dans le Haut Devenson, 228 au Baou Rouge, 140 à Castelvieil. C'est essentiellement le pays des Calanques, puisque la plupart de ces fjords méditerranéens échancrent son rivage : Morgiou, Sugitton, En Vau, Port Pin, Port Miou, et c'est là que l'on trouve les plus beaux itinéraires d'escalade parce que les plus longs sinon les plus difficiles. La longueur des marches d'approche - parfois 3 ou 4 heures - explique éloquemment la virginité encore intacte de beaucoup de murailles du Massif de Puget.
Par la terre il n'y a que
trois voies d'accès : celle des Baumettes, celle du
Redon, celle de Cassis. un chemin charretier permet
bien, il est vrai, d'atteindre en voiture la ferme
domaniale de la Gardiole ou les abords de la Calanque d'
En Vau, mais il faut encore des heures de marche pour
arriver sur les lieux d'escalade.
Quant à la voie maritime elle serait idéale en partant
de Morgiou ou de Cassis, mais elle est sous l'entière
dépendance de l'état de la mer car les rares points
d'accostage sont très espacés et la plupart fort mauvais
: sur 10 kms de côte on ne peut débarquer surement qu'à
Sugitton, En Vau, Port Pin, et seulement à condition
que les flots soient parfaitement calmes : au
Rafrégiquiou , à la Lèque, à l'Oeil de
Verre, au Devenson, à l'Eissadon, à l'Oule.
Les
terrains d'escalade du Mont Puget sont presque tous
situés au voisinage de la mer.
C'est d'abord dans le
quartier de Morgiou-Sugitton : la Face Sud du Crêt de
St. Michel, l'Aiguille de Sugitton et sur la rive droite
de la calanque de Morgiou : l'Eperon du Renard.
Dans le Quartier de la Tête de Puget, peu de choses
intéressantes pour le grimpeur : au Nord la Croix de
Luminy et en contre-bas de la ligne faîtière: le gros
monolithe de la Gouargue et face à la Grande Candelle,
la Falaise terrestre du Cap Gros sur laquelle est
construit (! ?) le Refuge Félix Roche parmi les ruines
d'une ancienne vigie du XVIIème siècle. Les grandes
barres rocheuses qui font une ceinture à la tête de
Puget à l'Ouest, sont actuellement à peu près
inexplorées.
A l'Est, le Vallon des Rampes enserre le sommet des
multiples méandres de ses affluents : les Vallons des
Pèlerins, de la Réserve, et de la Fenêtre, isolant de
çi-de là, de jolis massifs rocheux : Arêtes de la Flèche
, des Cloportes, des Huits Gendarmes.
Au Sud, c'est l'Aiguille-reine : la Grande Candelle,
dont la fière silhouette écrase tout le littoral de sa
masse et qui est depuis toujours pour les grimpeurs, le
pôle d'attraction principal de la Région des Calanques,
elle est flanquée au nord de sa réplique miniature : le
Candellon
Les autres quartiers s'échelonnent le long du rivage et
comprennent exclusivement des falaises ou des aiguilles
marines.
Le Quartier du Devenson s'étend du Val Vierge au pied de
la Grande Candelle, jusqu'à la calanque de l'Eissadon ;
il est actuellement fort mal connu et peu
accessible
Plus à l'Est, le Quartier de l'Oule englobe toute cette
calanque et la Face Ouest de la presqu'île de
Castelvieil.
Et enfin, le Quartier d' En-Vau, la merveille tant de
fois évoquée dans la littérature provençale, avec son
vallon hérissé de hautes arêtes dentelées, ses
nombreuses Aiguilles et sa magnifique calanque cernée
par de grandes falaises abruptes .
Le Littoral du Mont Puget
En haut et à
l'extrème gauche la Falaise du Cap Gros, extrémité Sud
du Plateau Sommital du Mont Puget
Au
premier plan: la Calanque de Morgiou
Reproduction d'une carte en
couleurs du Massif du Mont Puget au 1/10 000 du Dr Albert,
réduite au 1/37500 environ
I Quartier de Morgiou Sugitton
II Quartier de la Tete de Puget
III Quartier du Vallon des Rampes
La Grande Candelle
Le Socle
La Face Est de la Candelle
Candellon
Couloir du Candellon
La Tour Penchée
Cheminée du Diable
La Cheminée du C.A.F.
V Quartier du Devenson
Voie de Gasquet
Baou Rouge
Traversée de la Falaise du Bas Devenson
Arête Perçée de l'Eissadon
Aiguille de l'Eissadon
VI Quartier de la Calanque de l'Oule
Les Voies de la Grande Falaise
Arêtes de la Lune et de Lily-Jeanne
Aiguilles Bayet et Anonyme
Arête Saphir et Tour Ronde
Cheminée de CastelVieil
I Quartier de Morgiou Sugitton
La Calanque de Morgiou entaille profondément le littoral Sud-Ouest du Mont Puget. Très large à son débouché dans la mer, elle se resserre progressivement pour n'être plus qu'un étroit fond de vallée submergée aux abords du petit hameau de Morgiou, où elle est alors encaissée entre de hautes murailles abruptes taillées au flanc de collines escarpées.
Sa rive droite au relief confus intéressera peu le grimpeur qui n'y trouvera que d'assez banales escalades au Sorbet et à l'arête du Renard; elle lui permettra par contre, une promenade d'un intérèt touristique majeur au Cap de Morgiou, d'où il découvrira dans toute leur splendeur le groupe des plus belles falaises de la région des Calanques depuis la Grande Candelle jusqu'à la presqu'île de CastelVieil. Cette merveilleuse vue panoramique dans un site maritime incomparable vaut bien pour une fois l'abandon de la corde et du marteau, et il n'est pas d'escaladeur qui puisse regretter l'emploi d'une demi-journée à cette excursion faite les mains dans les poches.
La rive gauche de la Calanque de
Morgiou est beaucoup plus puissamment sculptée. Un chainon
montagneux issu du Mont Puget auquel il se rattache par la
baisse du Col de Sugitton, prolonge vers le sud-est la chaine
des Monts Escampons. Sa ligne faitière d'abord érodée et nivelée
au Crêt de St Michel (270m.) reprend vite au Belvédère de
Morgiou (252m.) l'allure des montagnes
jeunes: de brusques
cassures brisent son arête rocheuse flanquée de part et d'autre
par des barres abruptes et l'abaissement par échelons vers la
mer, puis elle se hausse d'un dernier élan à l'Aiguille de
Sugitton (175M.) avant de s'abimer dans les flots.
Ce chainon
sépare le vallon de la calanque de Morgiou, du Vallon et de la
calanque de Sugitton.
Son versant Nord est sans grand relief jusqu'à l'Aiguille de Sugitton, alors que son versant Sud est taillé à pic au Crêt de St.Michel par une dépression verticale de plus de 100 m. de hauteur, longue de 300 m. Cette Face Sud du Crêt de St.Michel de Morgiou est avec l'Aiguille de Sugitton le principal terrain d'escalade du quartier.
La voie d'accès la plus commode, en attendant l'achèvement de la route carrossable de Morgiou dont on vient de commencer les travaux ( 1942), part des Baumettes et suit le chemin charretier du vallon de Morgiou jusqu'au hameau au bord de la mer. De là un chemin en lacets escalade les éboulis vers le nord et conduit rapidement au pied de la Face Sud du Crêt de St. Michel. Pour aller à l'Aiguille de Sugitton, on prend un sentier jalonné en rouge qui part de la plage et s'élève en gradins successifs le long de la rive gauche de la calanque jusqu'à son extrémité où il contourne l'Aiguille par sa base. Par un autre sentier jalonné en noir en suivant la rive droite, on passe sous le Sorbet et un peu plus loin sous l' Arête du Renard, c'est le chemin du Cap Morgiou.
Face Sud du Crêt de St. Michel de Morgiou
Malgré l'importance de ses
murailles hautes de 110 mètres sous le sommet, et malgré sa
situation privilégiée dans le voisinage immédiat de Morgiou et
du Tracé Rouge de l'Oeil de Verre très fréquenté par
d'innombrables excursionnistes, d'où elle apparait dans toute sa
beauté, il ne semble pas que la Face Sud du Crêt de St Michel
ait attiré l'attention des grimpeurs avant 1940. A notre
connaissance la première escalade réussie eut lieu cette année
là et fut exécutée dans la paroi Est de la paroi où sa hauteur
se réduit à 75 mètres.
Depuis d'autres parcours y furent rapidement découverts soit en
escalade libre soit en escalade artificielle.
I - Voie des Guetteurs
Première par G. Livanos, J.Bimar le 27 Octobre 1940
Escalade libre difficile - Un seul passage difficile dans la
5ème étape
Encordement de 20 mètres
Elle aboutit à une
plateforme où était installé un poste de guetteurs en 1939
Cet itinéraire d'abord essayé par V.Rostand qui échoua près du
but fut repris quelques temps après G.Livanos.
Démarrer à une trentaine de mètres à gauche (ouest) de l'arête
qui clôture la Face Sud. Escalader les rochers faciles mais
délités, puis longer vers la gauche une corniche herbeuse où
s'ouvre un petit aven. - R. 1
Gravir une dalle puis un
petit couloir embroussaillé jusqu'à une écaille détachée.-
R. 2
S'élever dans une dalle en obliquant à droite,
puis revenir au dessus du relais et traverser à gauche
vers une plateforme. - R.3
Parcourir de petites
cheminées à gauche jusqu'à un éperon peu saillant derrière
lequel se développe une large corniche, on la suit jusqu'à son
extrémité.- R. 4
Gravir alors la fissure du fond
d'un dièdre très ouvert et sortir par son plan gauche. R. 5
Quelques ressauts faciles amènent à la plateforme des guetteurs
.
II - Voie de Droite
Première par G. Livanos, A. Coudray le 8 Mars 1942
Escalade
artificielle très difficile - Encordement de 25 mètres
Les plus grosses difficultés se
trouvent dans la 5ème étape. Dans la moitié
Ouest de la Face Sud la muraille présente un aspect inaccoutumé
dans les Calanques.
A l'Est du sommet, du haut en bas et sur
50 m. de large environ, le calcaire prend une teinte grise; de
plus une multitude d'arbrisseaux et de petits pins se sont
insérés dans tous les défauts de la roche et accentuent encore
la couleur sombre de cette muraille qui s'élève en pente
régulière de 80° environ : c'est la Paroi Noire parcourue en son
milieu par un très bel itinéraire d'escalade libre. La Voie de
Droite et la Voie de Gauche dont nous parlerons plus loin
,désignent des parcours découverts " à droite" et à
"gauche" de cette Paroi Noire.
A droite de la Paroi
Noire un éperon peu saillant se perd à mi-auteur dans un mur de
dalles.
Monter au départ sous l'éperon, dans une dalle
encombrée de blocs démolis et d'arbustes en obliquant à droite
on atteint de grandes terrasses. - R. 1
Revenir sur
le fil de l'éperon par des dalles assez raides, puis
inclinées mais roujours délitées.Franchir un court ressaut
vertical et par quelques mètres faciles et un petit dièdre
couvert par un bloc instable -(tombé en Déc.1948) - on atteint
le sommet d'un premier pilier de l'éperon. - R. 2
Le
second pilier, très raide,s'attaque sur la droite où l'on gravit
une dalle facile puis un petit surplomb et des rochers brisés.
Peu après on traversera à droite dans une dalle pour rejoindre
une étroite fissure-dièdre d'aragonite où l'on s'élève en
escalade artificielle.. On parvient à une niche dont on franchit
le toit directement.Quelques mètres moins raides mais délités,
amènent au replat herbeux. - R. 3
On quitte le relais
par une vire facile à gauche. Revenir ensuite à droite à la cime
du 2ème pilier. - R. 4
Monter à droite du relais dans
une dalle lisse. Trois métres plus haut traverser à droite pour
rejoindre un système de fissures à pitons. On progresse d'abord
tout droit, puis vers la gauche le long d'une petite
fissure-dièdre délitée qui se termine sur un petit replat
broussailleux.Une nouvelle fissure verticale aboutit à des
dalles faciles. On traverse alors à gauche vers un relais
confortable. - R. 5
Refaire la traversée en sens
inverse, puis s'élever en écharpe dans des dalles sur la droite.
On contourne une plaque et par une dalle inclinée et très lisse
on arrive à une vire-balcon marquée par un pin. - R. 6
(le pin a disparu en Sept.1948 )
Franchir, au dessus, des
rochers surplombants et gagner le sommet par une vire ascendante
vers la gauche dans des rochers instables.
III - Voie de la Paroi Noire:
Première par H Joubard, Forestier leaders à tour de role le 14
Décembre 194&
Escalade libre très difficile -
Encordement de 25 mètres
La 2ème et surtout la 3ème étapes sont les points cruciaux de ce parcours qui par ailleurs est de difficulté soutenue.
Cet itinéraire appartient à la
série des escalades éffectuées tout d'abord grace à la
multiplications des moyens artificiels, et qui revues par la
suite par d'autres grimpeurs se révélèrent franchissables en
escalade libre avec quelques pitons d'assurance.
En escalade
artificielle c'est un trajet sans histoire; en escalade libre
cela devient un beau parcours très ardu.
Attaquer vers le centre de la Paroi Noire, au niveau d'un
bouquet de pins, en grimpant dans une série de fissures faciles
dont la pente s'accentue progressivemrnt.On s'arrète après 30
m. sur un replat contre une écaille. R.1-
Escalader
une étroite cheminée d'abord assez facile, puis de plus en plus
raide et difficile car les prises s'y rarifies au fur et à
mesure que l'on gagne de la hauteur. Après un dernier passage
exposé, on atteint un étroit replat terreux entre deux écailles
détachées. - R. 2
Grimper sur l'écaille de droite et
s'engager dans une dalle verticale en suivant une fissure dont
les prises sont très petites et très espacées. Au niveau d'un
petit pin au tron curieusement sinueux, virer à droite pour s'y
installer à califourchon. - R. 3
Revenir à gauche, et
par une vire ascendante, atteindre la base d'une cheminée
profonde on passe un petit mur couronné par un
replat herbeux et l'on grimpe facilement par ramonage jusqu'à un
genevrier; un peu au dessus s'ouvre une niche étroite dans
laquelle une mince colonnette assurera le relais.- R. 4-
(Dans un trou:boite en fer et carnet)
S'élever en écharpe
dans la dalle de droite sur des prises excellentes,puis
escalader une fissure inclinée vers la gauche. On s"arrète sur
une plateforme exigue. - R. 5
Escalader tout droit
une nouvelle dalle raide à belles prises et terminer par de
petites fissures sur la gauche.
IV - Voie de la Face Sud du Crêt de St.
Michel
Première par G. Livanos, M. Samuel le 8 Décembre 1940
Escalade artificielle difficile - Encordement de 25
mètres
Parcours d'escalade mixte dont le plus gros obstacle
se situe dans la cheminée de sortie
Une longue cheminée rouge
entaille profondément la partie supérieure de la muraille à
l'aplomb du sommet du crêt et limite à l'Ouest la Paroi Noire.
Cet itinéraire, le second découvert dans la Face Sud, se
développe en partie à gauche dans l'axe de la cheminée.
Départ sur la droite d'un saillant de la base de la muraille,
des dalles inclinées menent à un petit replat; de là virer à
gauche. Gravir une courte dalle vers la droite et s'engager sur
une corniche ascendante embroussaillée.-R.1
Grimper sur l'arête gauche d'un dièdre: sous un surplomb
traverser à droite vers une cheminée que l'on remonte jusqu'à un
petit gendarme.- R. 2
Virer alors pendant une dizaine
de mètres sur la droite. -R.3
Continuer l'ascension à
la verticale dans une zône de rochers brisés jusqu'à une
plateforme: genevrier mort R.4-
Sur la droite pénétrer
par un passage très raide dans la cheminée où l'on escalade des
blocs branlants, puis une grosse écaille et des rochers faciles
jusqu'à une niche rougeR. 5
Un peu au dessus,virer à
gauche et abandonner la cheminée rouge pour un grand dièdre qui
lui est parallelle;on y gravit la cheminée du fond jusqu'à un
gros bloc.- R. 6
De là, jusqu'au sommet, progression
sur étriers dans le fond du dièdre dont on sort par le plan
gauche.
V - Voie de Gauche
Première par G. Livanos, Moyrand (leader à tour de role) le 25
Janvier 1942
Escalade artificielle difficile - Encordement de 25
mètres
Deux étapes artificielles, la première et la
dernière, le reste en escalade libre souvent difficile
Par rapport à la Paroi Noire, si
ce n'est pas exactement la voie de Gauche, c'est tout au moins
la voie d'extrème gauche; mais en fait peu importe la logique
des titres des voies d'escalade.
Le départ est situé sur le
flan droit d'une concavité noire qui creuse la base de
l'extrémité Ouest de la Face Sud.
Par des dalles faciles on
monte jusqu'à une niche herbeuse. Après quelques mètres dans les
rochers brisés très raides et une petite traversée à droite, on
suit une mince fissure oblique qui se perd peu après sous un
surplomb. On le contourne par la droite et l'on arrive sur un
replat herbeux.- R. 1
Remonter vers la gauche une
pente embroussaillée. - R. 2
Obliquer à droite vers un
grand pin. -R.3
Par un court passage d'opposition
pénétrer dans une profonde cheminée d'aragonite où l'on monte
aisémentet dont on sort par la gauche sur un gros bloc
posé. Deux rétablissements successifs menent à un genevrier
mort. -R.4 -
Gravir une courte cheminée surplombante
et rejoindre une bonne plateforme sur la droite.- R. 5
Escalader une dalle aux prises peu solides et se rétablir un peu
plus haut sur une écaille délitée; continuer en traversant une
dalle sur la droite et monter sur une banquette de blocs
empilés.- R. 6
Grimper dans une cheminée en évitant
quelques blocs instables, puis suivre vers la droite une vire
ascendante. Se rétablir au dessus d'une écaille branlante et
virer de nouveau à droite.Gravir quelques mètres directement
puis escalader de nouveau à droite une fissure cheminée et
terminer par un dièdre très ouvert.
VI - Arête du
Brouillard
Première par H. Joubard, Forestier, le 11 Décembre 1938
Escalade libre facile - Encordement de 15 mètres
Cet itinéraire emprunte surtout la
petite Face Ouest du Crêt de St.Michel puisqu'il ne rejoint
l'arête qui ne clôture à l'Ouest la Face Sud que dans sa
partie terminale.
Attaquer à 10 m. à gauche du gros
gendarme de base par une montée en écharpe dans une dalle au
relief tourmenté. - R. 1
Revenant un peu à gauche,grimper dans une fissure-cheminée de
prime-abord un peu délicate puis franchement facile. On débouche
sur une terrasse d'où une série de couloirs très faciles
mènerait aisément au sommet.- R.2
Gagner alors l'arête dont on suit le fil sans difficulté jusqu'à
un replat.- R. 3
Continuer toujours sur le taillant
par une escalade amusante; le passage d'un bloc en léger
surplomb termine l'escalade.- R. 4
De là au sommet ascension sans aléa.
En bas à l'extrême gauche
la route de Luminy et la Calanque de Sugitton
En haut et à
gauche la Muraille du Socle de la Grande Candelle
Vue prise du Vallon de
Sugitton Cliché Dr. Albert
La beauté pittoresque de la
Calanque de Sugitton en a fait de tout temps un but de promenade
très fréquenté par les excursionistes. Aussi l'Aiguille, dont
les pentes Nord jusqu'à la petite plage, est-elle un centre
d'escalade les plus anciennement connus des grimpeurs
marseillais.
La première ascension date de
1903.
C'est plutôt une longue arête
rocheuse en lame de couteau qu'une véritable aiguille: longue de
250m et fort étroite sauf en son milieu, elle culmine à 175m. La
crête faitière est orientée NO-SE et détache un gros promontoire
en direction de la calanque, ce qui permet de distinguer 3 faces
bien distinctes: Sud-Ouest, Est et Nord.
Les Faces Sud-Ouest et Est n'ont
qu'un hauteur médiocre 60 à 70m environ, mais elles sont
verticales et bien dégâgées.
Le relief de la Face Nord est
beaucoup moins net quoiqu'elle soit plus élevée: de grandes
terrasses couvertes de végétation coupent la raideur de sa
muraille, sauf à son extrémité Ouest où la belle Arête du Vallon
atteint la crête d'un seul jet.
Du point de vue de l'escalade,
l'Aiguille de Sugitton offre toute la gamme des difficultés de
l'escalade libre dans une série d'itinéraires variés; l'escalade
artificielle ne s'impose que dans quelques passages des voies
récemment découvertes.
ESCALADES DE LA FACE
SUD-OUEST
Photos I et II
La Face Sud-Ouest
de l'Aiguille de
Sugitton - Photo I
Vue en enfilade prise des pentes du Collet
de l'Aiguille
Cliché grand angulaire: Dr. Albert
L'Aiguille de Sugitton -
Photo II Cliché
Dr. Albert
La Face Sud-Ouest et l'Arête Sud-Est
vue prise de la mer
Un gros contrefort saillant coiffé par un piton rocheux divise cette face en deux parties inégales et de chaque coté elle est épaulée par deux éperons, l'un très saillant à l'ouest, l'autre mal individualisé et arrondi à l'est.
I - Arête Nord
Première par L.
David en 1914
Escalade libre facile - Encordement de 20
mètres
Il s'agit en réalité de l'arête
Nord-Ouet de l'Aiguille. Démarrer dans une dalle inclinée à
droite de l'arête et monter jusqu'à un pin. - R. 1
Escalader une cheminée facile qui conduit au collet d'un petit
gendarme sur l'arête.- R. 2
Passer dans le versant
nord et rejoindre le taillant que l'on suit jusqu'à l'épaule.
-R. 3
De là, suivre le fil de l'arête devenue horizontale
en se tenant dans le versant nord aux passages très étroits.
II - Arête de Morgiou
auteur
inconnu - Escalade libre facile - Encordement de 15
mètres
C'est l'éperon Ouest, le plus
saillant dans la Face Sud-Ouest, il s'adosse à l'épaule de
l'arêteNord-Ouest.
Le point de départ est situé dans le
flanc droit de l'arête. On s'élève dans une grosse fissure assez
raide et lisse puis,par une courte vire à gauche et un petit
dièdre incliné à droite on atteint un pin.- R. 1
Grimper dans une cheminée largement ouverte et facile, gagner le
taillant de l'arête par laquelle on monte sur une terrasse
d'éboulis. -R. 2
Escalader par son bord droit un gros
bloc détaché "la carapace de la tortue " et l'on arrive peu
après à l'épaule de l'arête Nord-Ouest
III - Envers de la Voie Guéry
Première par: H. Joubard,Forestier
le 21 decembre 1941
Escalade libre facile - Encordement de 15 mètres
Cet itinéraire parcourt une profonde cheminée dans le flanc
ouest du contrefort central et fait pendant à la vieille voie
Guery qui serpente dans son flanc Est.
A quelques mètres à
gauche de la cheminée escalader une fissure oblique à droite
puis le plan gauche d'un petit dièdre; une nouvelle
fissure oblique mène à une niche.-R.1
Continuer à la
verticale du relais pour rejoindre un peu plus haut et à droite,
une fissure d'aragonite.
On s'élève ensuite dans une
cheminée surplombante qui débouche au collet du gendarme
terminal du contrefort central. - R. 2
De là on suit
la Voie Guery vers le sommet.
IV- Couloir Guery
:
Première par :E.
Guery en 1913
Escalade " libre facile " - Encordement :
15 m.
Le peu de longueur de cette voie
lui vaut la classification "Escalade Libre Facile", cependant
deux passages ardus dans les 1ère et 4ème étapes s'apparentent
plutôt à l'escalade " libre difficile"
A droite du contrefort
central, une fissure verticale descend du collet du gendarme. La
Voie Guery parcourt son premier tiers, puis oblique à droite
dans la muraille pour revenir au collet beaucoup plus haut.
Dernièrement cette fissure, jugée autrefois impraticable, a été
gravie en son entier par R. Tanner (1941)
Dès le départ,des
prises d'aragonite réclament de l'attention, puis il faut
franchir un bloc surplombant avant d'arriver à un renfoncement.
-R. 1
Quitter la fissure et traverser vers la droite
une dalle inclinée pour atteindre une cheminée secondaire. -
R. 2
Gravir cette cheminée dans du rocher peu solide
jusqu'à une corniche herbeuse.- R. 3
A son extrémité
ouest gravir une dalle très raide et lisse ( une courte-échelle
peut-être utile) puis monter le couloir embroussaillé qui
conduit au collet. - R. 4
De là, par des dalles et des
cheminées très faciles on atteint le sommet d'un éperon, puis la
crête.
V - Couloir Guéry " intégral "
Première par : R.Tanner,
R. Duchier le 2 Février 1941
Escalade " libre difficile" -
Encordement :20 m.
C'est l'utilisation des pitons comme moyen de sécurité qui a
permis tout récemment de tenter et de réussir la rectification
du Couloir Guery.
Après le premier relais de la voie normale,
on grimpe dans la dalle de gauche jusqu'à un replat.- R. 2
Puis une courte traversée ramène à la cheminée où l'on s'élève
péniblement par coincement et ramonage jusqu' au couloir;
descendre du collet.- R. 3
De là on monte au
sommet par l'ancien itinéraire.
VI - La Parallèle
Première par: G. Livanos, H. Gilles le 2 Fev 1942
Escalade " artificielle peu difficile- Encordement 2O m.
C'est
un itinéraire "parallèle" au couloir Guéry, le départ est à une
vingtaine de mètres à sa droite.
Débuter par une dalle raide
et monter sur une écaille détachée. Continuer par une fissure
verticale oblique, dépasser un génevrier, grimper dans une
dalle, puis virer à gauche pour rejoindre une fissure ouverte que
l'on suit jusqu'à une étroite vire. - R. 1
Au dessus,
escalade verticale d'un système de dalles à petites prises et de
plaques jusqu'à une corniche. R.2
Vers la droite
escalader une fissure oblique qui revient à gauche, puis une
dalle après laquelle on arrive sur une vire étroite. Un nouveau
crochet à droite, le franchissement d'un ressaut, suivi d'un
dernier crochet à gauche et l'on arrive au bas d'une cheminée
profonde.- R. 3
On s'y élève par ramonage et après en
être sorti par son plan droit, on grimpe dans des blocs qui
mènent aux terrasses d'éboulis sous le sommet.
VII - Voie Forestier - Joubard
Première par: Forestier et H. Joubard le 21
Déc.1941
Escalade "libre très difficile "- Encordement: 2O m.
Tout comme celui de la Paroi
Noire du Crêt de St. Michel, ce parcours fut d'abord exécuté à
l'aide de moyens franchement artificiels; il est cependant
faisable en escalade libre avec quelques pitons d'assurance mais
demande un gros effort du grimpeur aux prises avec le surplomb
de la 3ème étape
Départ à mi-distance entre le contrefort
central et le contrefort Est en direction d'une cheminée-fissure
bien tracée. Monter facilement jusqu'à un pin poussé dans le bas
de la paroi,puis gravir une fissure ascendante vers la droite,
mauvais relais dans une encoignure terreuse. -R. 1
La fissure très étroite
devient verticale, les premiers mètres sont facilités par une
lèvre rocheuse dans son bord gauche puis les prises se raréfient
et s'espacent, mais ce passage exposé ne dure pas et bientôt on
s'élève dans une cheminée assez facile qui aboutit à un replat
coiffé par un gros surplomb.- R. 2
On l'attaque par la
gauche: une courte-échelle est fort utile pour atteindre une
fissure déversée dans laquelle il faut se hisser par opposition
sur le flan gauche (exposé) ; une brusque rupture de pente et de
bonnes prises sur la droite facilitent ensuite l'arrivée dans un
éboulis. -R. 3
On peut également quitter le 2ème
relais par la droite en gravissant une dalle en surplomb et là
encore la courte-échelle est très utile ( J. Meunier, Dr. Albert
en 1942 ) autant de difficultés qu'à gauche.
Au dessus
divers passages faciles conduisent à la crête.
VIII - Voie des Deux
Pins
Première par :CH. Magol, G. Panteri le 2O Décembre
1937
Escalade "libre difficile "
Un morceau difficile dans une dalle raide après le 3ème relais.
La Voie
des deux pins parcourt en écharpe de gauche à droite le
contrefort Est, deux pins jumeaux sur une corniche servent de
repère vers lequel on monte par des gradins terreux.- R. 1
S'élever alors dans une cheminée dont les premiers mètres sont
assez difficiles mais qui s'améliore rapidement, puis elle
s'évase et devient terreuse; un court ramonage et l'on vire sur
la droite vers un petit pin. - R. 2
Les amateurs
d'escalades sinueuses pourront passer par le chemin primitif en
quittant le 1 er. relais par la gauche sur une corniche
ascendante, puis en revenant 4 à 5m. plus haut dans la cheminée
par une traversée délicate. Au dessus on remonte
facilement une dalle inclinée pour abandonner la cheminée 15 m.
plus haut, là où elle prend un aspect franchement rébarbatif, et
l'on vire à droite sur un balcon encombré de blocs posés -R.3
A gauche d'un genévrier mort, se hausser sur le tranchant d'une
petite écaille, puis s'élever sur de mauvaises prises dans une
dalle raide ( exposé ). Peu après on atteint une corniche
embroussaillée.- R. 4
On peut aussi grimper au dessus
du genévrier et gravir la dalle en obliquant vers la gauche, à
deux pas on arrive sur l'arête Sud-Est.
IX- La Muraille Angelvin
Première par: M.Ramond, Ch.Magol le 26 Décembre 1937
Escalade " libre difficile " - Encordement 15
m.
Comme la voie des 2 Pins, la
Muraille Angelvin ne comporte qu'un passage vraiment difficile
dans la 3 ème étape.
Cet itinéraire s'élève à l'extremité
Est de la Face Sud-Ouest, il commence au niveau de la croix
scellée à la mémoire de J. Angelvin tombé de l'Arête Sud-Est le
16 Mai 1910, et aboutit au pied du câble de cette arête. En 1939
il fut complété par Gisèle Albert qui arriva beaucoup plus haut
par un fort difficile passage nommé : Sortie Privée.
Débuter
à droite de la croix par une facile cheminée terreuse qui
conduit à une bonne corniche.- R. 1
A son extrémité
Ouest grimper le long d'une fissure oblique à droite, puis un
coude brusque l'infléchit vers la gauche ( rocher excellent) on
s'arrête un peu plus haut sur un très étroit tronçon de vire. -
R. 2
Une variante ( H. Barrin ) suit un parcours
symétriquement inverse : à l'extrémité de la corniche, une
fissure oblique à gauche qui s'incurve ensuite à droite. Monter
ensuite tout droit dans une dalle raide en direction d'une niche
sous un gros surplomb, avant d'y arriver les prises sont rares
et mal disposées et l'escalade devient exposée. - R. 3
Virer ensuite vers l'Ouest sur une grosse écaille décollée.
Dépasser un genévrier et monter dans un renfoncement
confortable. - R.4
Quelques mètres faciles, puis on
franchit par la droite un surplomb impressio nant (très bonnes
prises sur son sommet ) et l'on arrive sur une plateforme de
l'Arête Sud-Est au bas du câble.- R. 5
Sortie Privée
Première
par: Gisèle Albert, Daflon, Dr.Albert le 29 Octobre 1939
Escalade " libre très difficile "
Revenir
dans la Face Sud-Ouest par une corniche ascendante à gauche du
câble et dépasser un dièdre surplombant de roche noire - R.6
Escalader alors tout droit une dalle qui se redresse rapidement,
passer une zone surplombante sur de mauvaises prises (exposé)
et bientôt on débouche sur l'Arête
Sud-Est.
ESCALADES DE LA FACE EST
La Face Est présente un aspect concave assez régulier avec au centre un contrefort qui s'adosse au milieu de la paroi. Elle est circonscrite entre l'Arête Sud-Est et l'Arête Nord-Est; cette dernière qui plonge à la Calanque de Sugitton est ajourée à mi-hauteur par une fenêtre surmontée d'un léger arc-boutant de pierre au dessin hardi.
I. Arête Sud-Est ou Voie du Câble
Première par : Ch.Bonnaud " en solo " le 21 Mai 1909
Escalade " libre facile "
-Encordement 15 m.
Un passage très difficile vers
le milieu a été grandement amélioré par la pose d'un cable fixe
dû au C.A.F. en 1913, auparavant il fallait passer grâce a un
lancer de corde hasardeux dans les branches d'un pin.
De la
terrasse où s'élève l'Arête Sud-Est, prendre dans sa paroi
droite une bonne fissure qui lui est parallele;contourner par la
droite une dalle verticale sur laquelle est scellé un anneau de
rappel. -R.1
Suivre une corniche ascendante, puis
escalader un ressaut qui amène sur le fil de l'arête; on la suit
jusqu'à une plateforme sous le câble. - R. 2-
Monter à la force des poignets ( 6 à 7m.) le long du câble
jusqu'à un pin.- R. 3 -
Poursuivre l'escalade sur
l'arête par de petites cheminées et des ressauts faciles.
A
quarante mètres à droite de l'arête Sud-Est et à mi-chemin du
contrefort central, la Voie Andriny et la Voies des Vétérans
décrivent un " Y " dans la muraille, le tronc est commun à ces
deux itinéraires, l'un forme la branche gauche et l'autre la
branche droite.
II - Voie Andriny
Première par: C. Andriny et X. le 16 Mai
1908
Escalade "libre facile"
- Encordement 15m
Par des gradins et des
fissures terreuses monter vers un bouquet de chênes verts
que l'on traverse. - R.1-
Après quelques mètres
sur une corniche ascendante vers la droite, s'élever droit
dans une cheminée étroite, herbeuse, et glissante, on
parvient dans un renfoncement. -R. 2
Suivre vers
la gauche une vire assez inclinée jusqu'à une corniche. -
R. 3
Par une courte fissure on rejoint l' Arête Sud
-Est.
III - Voie des
Vétérans
Première par: Faurès,
Félix, Quinzi senior, H. Imoucha en 1927
Escalade " libre facile " -
Encordement : 15 m.
Elle fut baptisée sur le mode
ironique car le doyen de la cordée n'avait sûrement pas
atteint la quarantaine lors de la première.
Monter jusqu'aux chênes verts de la Voie Andriny.- R. 1
On s'engage sur la corniche ascendante de droite jusqu'à une
dalle que l'on franchit pour atteindre une petite terrasse
.- R. 2
Virer alors à gauche et par une corniche
étroite et fuyante au sommet d'une dalle, arriver sur une
autre terrasse où se trouve un bloc encastré. -R. 3
De là par une cheminée raide aux prises rares, monter
jusqu'à un gros pin et gagner l'arête.
IV -
Voie Livanos
Première par :G.
Livanos, P.Guérin le 12 Mai 1940
Escalade "
libre difficile " - encordement 20 m;
Départ dans le flanc sud du
contrefort central. Escalader une fissure étroite, dépasser
un replat herbeux au dessus du quel se trouve une large
terrasse. - R. I
Escalader un entassement de gros
blocs, puis aller vers une plateforme inclinée. - R. 2
A gauche de la plateforme, traverser légèrement puis gravir
une petite dalle raide suivie de mauvais rochers et d'une
cheminée encombrée de blocs instables qui débouche au pied
d'un grand pin.- R.3 -
de là monter droit dans des rochers faciles, escalader
une fissure et et traverser à gauche pour rejoindre l'arête
sommitale.
V-
Voie des A.J. ( Auberge de la
Jeunesse)
Première par:
J. Stricher, V. Busson, G.Tramier en Janvier 1941
Escalade " artificielle difficile"
Deux
difficultés: la cheminée du départ et le surplomb terminal.
Départ à une dizaine de
mètres à droite du contrefort central. On
s'élève sur des pitons le long d'une fissure oblique à
gauche jusqu'à une plateforme. - R. I
Après 3 ou 4
m. de mauvais rochers, on remonte une cheminée oblique
embroussaillée, relais sous un bombement. - R. 2
Continuer
jusqu'à une belle plateforme sous un surplomb. -R.3
On le franchit en obliquant un peu à gauche et l'on termine
par une cheminée où le rocher est à surveiller.
ESCALADES DE LA FACE NORD
Face Nord de l'Aiguille de
Sugitton
Au premier plan l'Arête du Vallon
vue prise
du portail de la route de Luminy à Sugitton Cliché Dr.
Albert
Cette face
serait sans grand intérêt pour le grimpeur s'il n'y avait
pas l'Arête du Vallon.
En effet deux parcours faciles:
la Voie Bonnaud et la Voie Nationale étaient les seuls
pratiqués
avant la découverte de ce remarquable
itinéraire d'arête long de près de 100 m.
S'il ne présente pas de difficultés extrêmes, il n'en est pas moins un des plus joli morceau d'escalade libre de la Région des Calanques, malgré son voisinage avec les pentes d'éboulis qui estompent son profil élancé.
I - Voie
Bonnaud
Première par Ch.Bonnaud " à la descente
"le 21 Mai 1903
Escalade "libre facile "
- Encordement: 2O m.
Du nom de Ch. Bonnaud qui fit
une chute mortelle en tentant de remonter cette voie qu'il
avait descendu le dimanche précédent lors de sa Première
de l'Aiguille.
Remonter le thalweg du Vallon de Sugitton
jusqu'à l'arête qui sépare la Face Est de la Face Nord.
Par des rochers faciles gagner une large bande herbeuse qui
s'élève vers le Nord.-R.1
l'abandonner pour suivre
en sens inverse une corniche assez étroite où poussent
encore quelques arbustes. - R. 2
Grimper
ensuite dans une cheminée d'aragonite en évitant la partie
inférieure par un crochet à droite; on arrive alors sur une
grande terrasse. - R. 3
A son extrémité Est
s'engager sur une étroite vire irrégulière qui remonte à
gauche vers une pente d'éboulis. - R. 4
Revenant
à droite on escalade quelques fissures faciles et l'on
atteint une corniche ascendante.-R.5 -
Peu après on débouche sur l'arête faîtière.
II - Voie
Nationale
Première par : L.
David, E.Guéry en 1912
Escalade
" libre facile " - Encordement: 20 m.
Tout à fait facile cet
itinéraire n'est qu'un trait d'union entre la première
partie de l'Arête Nord-Ouest et la fin de la Voie Bonnaud;
- " Voie nationale" veut sans doute signifier " route
nationale" avec toutes commodités.
Au 2ème relais de
l'Arête Nord-Ouest passer dans le versant Nord par le collet
du gendarme et descendre en écharpe par de petites cheminées
en direction d'un taillis sur une grande terrasse. On
la traverse d'Ouest en Est et l'on rejoint la Voie Bonnaud à
la vire irrégulière pour la suivre jusqu'au sommet.
III - Arête du
Vallon
Première par:
H. Imoucha, Ch. Choberg en 1926
Escalade "
libre difficile " - Encordement : 2O m.
Si
l'ensemble des difficultés de cette escalade est assez moyen
et si elle ne comporte pas de très gros obstacles, elle est
cependant soutenue. La dalle Imoucha dans la deuxième
étape en est le morceau le plus délicat. Cette arête longue de près de 100 m. monte du fond du vallon
de Sugitton vers l'épaule de l'Arête Nord-Ouest.
Le point de départ de la voie classique se situe à gauche du
pied de l'arête; on s'élève en opposition dans une large
cheminée puis on vire à droite sur des écailles pour passer
sur le taillant. Relais sur une marche très étroite.- R.
1
Il est plus élégant et ce n'est
pas plus difficile, d'attaquer le pied de l'arête à la
partie la plus basse de son taillant. Après avoir passé une
dalle assez pourrie ( III de la photo) virer à gauche
et monter vers un bloc détaché, revenir à droite, traverser
un genévrier mort, puis obliquant de nouveau à gauche
parvenir à l'étroit replat du 1er relais. ( Cette
rectification serait l'oeuvre de V. Chauvet). On
s'élève ensuite dans une dalle lisse en obliquant à droite,
puis enjambant son bord supérieur, on arrive à un petit
collet; - R. 2
Poursuivre
l'escalade en suivant une fissure verticale à droite de
l'arête et parallèle à celle-ci. Relais à un deuxième
collet; - R. 3 -
Monter droit
dans des ressauts peu difficiles; virer à droite sous un
surplomb pour arriver par une fissure raide sous une grande
terrasse.- R. 4-
Laisser à gauche un
passage facile et reprendre le taillant de l' arête devenue
extrêmement mince jusqu'à un collet où elle se termine et où
on croise la Voie Nationale. -R. 5 -
Laisser l'Arête Nord-Ouest à droite et grimper droit dans
une dalle fissurée, difficile au départ, qui mène à
l'épaule. De là on gagne le
sommet par l'arête faîtière.
Les Parages de l'Aiguille de Sugitton Vue prise de la Terrasse Sud de la Grande Candelle au sommet de la Façade du Temple d'Angkor Cliché Dr. Albert |
|
Le Chemin de Morgiou
au Cap Morgiou passe au pied d'une aiguille tronconique à une
centaine de mètres du quai des Pecheurs sur la rive droite de la
Calanque.
Nous signalons à titre purement documentaire
l'ascension de cette aiguille - Le Sorbet - exécutée en 1895 par
Bonsignour. Elle est très facile et s'apparente plus à la
promenade qu'à l'escalade.
En cheminant sur le
sentier du Cap Morgiou, le long de la rive droite de la
Calanque, on s'élève peu à peu dans les pentes des Crêtes
Sormiou -Morgiou et l'on arrive ainsi au dessus de la Pointe du
Renard où la Calanque de Morgiou s' élargit en se creusant au
Sud.
Le groupe des Arêtes du Renard se trouve à une
cinquantaine de mètres sur la droite du sentier.
Elles sont
disposées en éventail : l'une est orientée à l'Est, l'autre très
large - une face plutôt- au Nord. Et à l'Ouest un grand dièdre
très large et très profond les isole de la muraille voisine.
I - Arête du Renard
Première par : V. Rostand, X en 1937
Escalade
libre difficile - Encordement 20m
Dans la partie basse de l'Arête
Nord et sur son flanc gauche, une vire ascendante amène sur une
plateforme.- R.1
A son extrémité ouest gravir une
dalle fissurée, puis une vire ascendante qui ramène sur la
gauche à son taillant. - R. 2
On le suit sans grande
difficulté jusqu'à un ressaut que l'on passe par la droite par
une vire aérienne; au dessus une courte fissure délitée con duit
à un replat.- R.3
On continue alors par une série de
gradins sans difficultés.
I - Grand Dièdre de Morgiou
Première par : P. Moyrand, G. Livanos (leaders à
tour de role) A. Coudray le 2 Août 1942
Escalade artificielle
difficile - Encordement 20m
Il fait face au hameau de Morgiou.
Les premiers mètres sont formés
par une cheminée très raide où les prises sont rares et où on
s'élève par opposition et ramonage. On débouche alors dans une
région moins pentue mais très embroussaillée. -R. 1
On
gravit un petit ressaut vertical et lisse suivi d'une série de
passages encombrés de végétation et de terre quelques mètres
plus dégâgés amènent à un renfoncement étroit. - R. 2
Le couloir en ce point s'est resserré pour n'être plus qu'une
cheminée d'aragonite peu profonde et fortement en surplomb où
l'on progresse à sa gauche en escalade artificielle jusqu'à une
terrasse devant une grotte.- R.3
Obliquant vers la
droite, on gravit une dalle grise, puis revenant vers la gauche
,on sort par un petit surplomb.
II Quartier de la Tête de Pugets
Au
dernier plan, derrière l'Aiguille se trouve la Croix de Luminy
érigée sur la crête
Cliché Dr. Albert
Elle doit son nom à sa situation
dans le haut du Vallon de la Gouargue, gorge encaissée et
rocailleuse qui dévale en pente raide de la Croix de Luminy sur
la Crête du Mont Puget en direction du Chateau. Elle fut
surnommée Pointe du C.A.F., puis Pointe Guillemin en souvenir
d'un secrétaire de la Section de Province qui fut l'un de ses
premiers ascensionnistes et fut blessé mortellement peu après aux
Drus en 1927.
Cette pointe se rattache à la montagne par le
collet de sa Face Est à peine élevée à ce niveau d'une douzaine
de mètres. Mais les autres faces sont beaucoup plus hautes et
dépassent 50m.
Aux deux voies d'escalade libre pratiquées
pratiquées depuis longtemps sont venues s'ajouter récemment deux
itinéraires artificiels dans les faces Ouest et Sud-Ouest.
La
première ascension de l'Aiguille de la Gouargue eut bien lieu en
1925 par Cauvry et Roenig. La descente s'effectue par un court
rappel sur le collet.
I - Voie de la
Face Est
Première par: pas
retrouvé
Escalade " libre facile " -
Encordement : 2O m.
Descendre au collet de l'Aiguille
et repérer au Nord à une vingtaine de mètres une
cheminée-fissure dont l'origine est en contre-bas et qui s'ouvre
fac au collet.
Démarrer dans des blocs en gradins puis
remonter la branche droite de la fissure qui s'est dédoublée.
Sous un ressaut virer dans la branche gauche et après un passage
raide on débouche sur un éboulis; de là parcours facile jusqu'au
sommet.
II - Cheminée de
la Face Nord
Première par:
R. Cauvry, J. Roenig le 12 Juillet 1925
Escalade
" libre difficile " - Encordement : 2O m.
C'est la partie terminale de la
cheminée qui est la plus difficile.
La Face Nord haute et
étroite, presque une arête est coupée de haut en bas par une
cheminée qui trace une voie d'escalade toute indiquée; mais le
bas est fort raide et délité, aussi l'évite-t-on en prenant le
départ par la Face Est.
Monter en écharpe sur une mauvaise
corniche ascendante qui s'amenuise puis disparait dans la Face
Nord; à ce point escalader par adhérence une petite dalle lisse
et pénétrer dans une cheminée facile qui aboutit à une
plateforme.-R1-
Remonter alors la cheminée principale
en ménageant des blocs peu solides et l'on s'arrêt peu
après sur un replat. -R2-
Sur la gauche un tube
communique avec la Face Est. Attaquer alors en ramonage la
cheminée barrée vers le haut par des blocs coincés; cette
escalade assez laborieuse est sure car le rocher est excellent
et bien nettoyé, elle amène à un collet à coté d'un piton.-R3-
De là il ne reste plus qu'à gravir un mur facile.
III - Voie de la
Face Ouest
Première par:
H. Joubard, Forestier en 1942
Malgré de nombreuses démarches il nous a été impossible d'obtenir des précisions sur cet itinéraire qui n'a pas été refait depuis la première. Des seuls renseignements que nous possédons on peut en déduire qu'il s'agit d'une escalade artificielle difficile et qu'elle parcourt un système de fissure dans le milieu de la face. Le tracé schématique de la photo n'est donc qu'approximatif.
IV - Voie de la Face
Sud-Ouest
Première par: G.
Livanos, A. Coudray le 9 Août 1942
Escalade " artificielle difficile " - Encordement : 25m.
Le flanc sud-ouest de l'Aiguille
est épaulé par un gros bastion rocheux dont le sommet à ses deux
extrémités supporte deux petits gendarmes isolés.
La voie de
la Face Sud-Ouest débute dans la Face Ouest à l'aplomb de la
brèche ouverte entre l'aiguille et son bastion. Par une petite
barre suivie d'une pente herbeuse on rejoint la base du couloir
descendu de la brèche.
Franchir dès le départ un passage
pénible dans une courte fissure; après un replat s'élever dans
un dièdre assez lisse puis rejoindre à gauche une arête de
rochers brisés; au dessus on remonte une nouvelle fissure qui
conduit à la brèche.-R1-
Escalader de mauvais rochers
verticaux et virer vers le versant Ouest en contournant un
saillant. Par un court passage à la "Dulfer", on arrive à un
gros genévrier-R2-
Continuer par une dalle lisse et un
court passage d'opposition contre un bloc branlant. Après
avoir dépassé un replat on s'élève sur pitons dans une fissure
qui aboutit à un replat. On termine en contournant une dalle par
la gauche.
Promontoire des Américains
Le Troisième étage des Barres Sud
du Mont Puget
Vue prise du Chemin du Centaure - Cliché
Dr. Albert
Premier plan à gauche: Le
Promontoire des Américains Deuxième Plan à droite: la Cathédrale En haut: l'Arête de Marseille de la Grande Candelle flanquée du Candellon A gauche de l'arête: le Couloir du Candellon A l'extrème droite: la Terrasse de la Face Sud de la Grande Candelle |
I Couloir de
l'Apprenti II Cheminée du Patron III Voie de la Façade de la CathédraleI |
Le site géographique exact de ce
saillant du troisième étage des Barres Sud du Mont Puget est
difficile à préciser sur le papier, aussi le localiserons-nous
par rapport à la Cathédrale dont il est éloigné de 300m à vol
d'oiseau au Nord-ouest.
De nombreux exemplaires d'un message
outre-Atlantique venus par la voie des airs furent trouvés dans
les alentours du Promontoire au moment où furent réalisés les
deux parcours que nous allons décrire: un couloir en escalade
libre, le Couloir de l'Apprenti, et une difficile cheminée en
escalade artificielle: la Cheminée du Patron.
I - Couloir de l'Apprenti
Première par: Dr. Albert, J. Meunier, J. Hovagimi le 29 Novembre
1942
Escalade " libre difficile " -
Encordement : 2O m.
Face à l'Ouest le saillant du
Promontoire est creusé par une grande dépression à peu près
cylindrique, elle-même entaillée de profondes cheminées dont la
plus méridionale est le Couloir de l'Apprenti.
Si à la
rigueur un apprenti-grimpeur a des chances de ressortir de ce
couloir, il n'en est pas de même de la cheminée de
l'autre face du Promontoire, où la conduite de la cordée doit
être confiée à un vrai patron-escaladeur.
Franchir le premier
gradin de 12 à 15m par une cheminée ouverte, puis monter vers
la base de la dépression -R1-
Le couloir s'ouvre sur
la droite; par une escalade d'opposition assez facile on s'élève
vers un gros bloc coincé formant un surplomb impressionnant, mais
on le franchit sans dommage en s'extériorisant le plus possible,
puis on prend pied sur une pente terreuse. -R2-
Toujours par opposition on se rapproche le plus possible d'un
deuxième surplomb formé par un étranglement du couloir, puis le
rocher devenant très mauvais on vire sur la gauche vers une
cheminée secondaire divergente en traversant la dalle bombée
(délicat et exposé) L4escalade redevient facile entre les parois
d'un énorme bloc détaché; peu après on arrive au sommet.
II - La
Cheminée du Patron
Première par: J. Meunier, Dr. Albert le 6 Décembre 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement :
25 m.
La première et la troisième étape
sont en escalade libre difficile et si la 2ème étape est
artificielle elle comprend néanmoins un passage libre très dur
justifiant le classement de cette voie dans le 3ème degré
artificiel malgré son peu de longueur de 60m environ.
La
Cheminée du Patron décrit un "S" très allongé sur le bord sud du
taillant du Promontoire, elle aboutit au collet d'un piton
rocheux.
Passer sans difficulté le gradin inférieur, puis
attaquer à la verticale d'un toit carré par un mur très raide
(prises d'aragonite à surveiller). Au niveau du toit virer à
gauche (exposé) vers un renfoncement, puis monter droit et
revenir par une vire croulante dans la cheminée qui s'élargit en
grotte étroite et triangulaire.-R1-
S'élever en
opposition vers le plafond, puis s'engager vers l'extérieur
dans la cheminée qui se rétrécit et surplombe; il faut alors
parcourir plusieurs mètres en se coinçant dans des poses
inconfortables et exposées avant de pouvoir placer le premier
piton d'assurance; on continue alors d'abord sur pitons, puis
par ramonage, jusqu'à un nouveau surplomb beaucoup plus facile,
enfin un renversement de pente franchi, on arrive sur une
plateforme.-R2-
Reprendre l'escalade de la cheminée
qui s'est de nouveau élargie, mais où le rocher devient mauvais
permettant cependant de progresser en opposition jusqu'au collet
du piton.- R3-
On termine par un petit mur
La Cathédrale
A
Droite le couloir du Candellon et l'Arête de Marseille de la
Grande Candelle
Photo Grand Angulaire Dr. Albert
A l'Ouest du Couloir du Candellon, dont il prolonge la rive droite, un grand promontoire se détache du 3ème étage des Barres méridionales du Mont Puget et s'avance vers le Sud-Ouest; long d'environ 100mètres et assez étroit, il est coupé net à son extrémité. Cet édifice ressemble à la nef immense d'une cathédrale dont la façade atteint 95 m de hauteur.
La Façade de la Cathédrale
Première par:Dr. Albert, A. Coudray le 9 Décembre 1942
Escalade " artificielle très difficile " - Encordement :
25 m.
Jusqu'au 4ème relais l'escalade
est libre et parfois difficile. Puis après une 5ème étape en
escalade mixte, tantôt artificielle, tantôt libre où les
difficultés s'accentuent, on atteint le dernier tiers de la
paroi et c'est alors l'escalade artificielle pure, très
difficile et exposée dans la 5ème étape, moins pénible et plus
sure dans la 6ème. La dernière est courte et peu difficile.
A
noter que cette escalade exige, à deux reprises et à défaut de
matériel en acier de dimension énorme, l'emploi de grosses
fiches en bois à coincer dans les fissures larges de plusieurs
centimètres dans les 5ème et 6ème étapes, et que l'accumulation
des difficultés majeures que l'on y rencontrera la place à la
limite supérieure de la 3ème catégorie de l'escalade
artificielle.
Plusieurs tentatives furent nécessaires pour en
venir à bout.
Une deuxième cordée s'associa même à
l'entreprise sans y être invitée, alors que le parcours était
reconnu jusqu'à la 6ème étape, mais elle commit l'erreur de
sortir par la droite bien avant le sommet.
La base de la
Façade de la Cathédrale est creusée par un porche
dissymétrique; on démarre le long de son pilier ouest et après
une escalade facile sur son saillant, on passe un ressaut raide
et lisse en se rétablissant difficilement sur un balcon.-R1-
Continuer par une cheminée facile mais dont l'orifice supérieur
est bouché par des blocs mal coincés; virer alors à droite sur
une écaille décollée, puis s'élever dans une niche étroite et
sortir sur une grande corniche.-R2-
Un peu à droite on
escalade un escalier oblique creusé dans une bande rocheuse
extrêmement délitée et l'on atteint une deuxième corniche.-R3-
On aperçoit alors sur la droite une cheminée taillée dans un
rocher noir et barré par un surplomb en auvent impressionnant. A
l'aide d'une courte-échelle on se rétablit sur un encorbellement
et par une traversée commode on s'engage dans la cheminée où
l'on s'élève avec une facilité inattendue; le franchissement du
surplomb également aisé on pénètre alors dans un renforcement
spacieux.-R4-
Deux mètres d'opposition à la verticale
et l'on grimpe à gauche sur un nouvel encorbellement couvert de
pierrailles. Une grosse fissure s'élève en obliquant légèrement
à gauche dans une dalle noire dont les premiers mètres sont
assez pénibles; puis de bonnes prises franches permettent
d'atteindre un très étroit balcon et de s'y rétablir. On remonte
alors une deuxième grosse fissure oblique de celle-ci et
franchement surplombante puis on se hisse sur un replat étroit.
Virer à droite pour installer sur une banquette exige le 5ème
relais où le second sera à l'abri des chutes de pierres
inévitables dans l'étape suivante .-R5-
Revenant
vers la gauche on s'élève le long d'une grosse fissurée
fortement surplombante et l'on atteint une zone de rochers noirs
suspendus, littéralement fracassés où la pose des pitons indispensables doit être effectuée avec la plus grande douceur
afin d'éviter des écroulements dangereux; par un crochet à
droite on se dégage de ce passage exposé et peu après on arrive
dans une minuscule encoignure à la base d'un dièdre. L'étape
suivante étant assez longue sans possibilité normale d'arrêt -
22 mètres- il convient de s'arrêter là sur un piton .-R6-
L'escalade se poursuit ensuite dans un dièdre de rochers
francs, en haut duquel on franchit un dernier surplomb; peu
après une rupture de pente permet de reprendre l'escalade libre
dans une étroite cheminée verticale difficile jusqu'à une
terrasse.-R7-
On termine par un petit mur et l'on
arrive sur le faîte de la nef de la Cathédrale.
La Muraille du Cap Gros
Vue du Col de la Candelle -
Cliché Dr. Albert
Au Centre: La Façade du Cap
Gros A droite: L'Arête du Saut du Chat |
I Arête du Saut du
Chat I' Sa Variante II Voie du Plafond III Voie du Seau |
Cette majestueuse falaise
terrestre cerne l'extrémité Sud du Plateau du Mont Puget et le
Cap Gros s'en détache en direction de la Grande Candelle à
laquelle il oppose son imposante façade de 60mètres bornée par
deux arêtes divergentes symétriques. Plus à l'Est un autre
promontoire est terminé par la massive arête du Saut du
Chat.
Entre ces deux masses calcaires un vallonnement profond
creuse la falaise au bord de laquelle est construit le Refuge
Félix Roche, dans les ruines de l'ancienne vigie. Le tracé rouge
de l'Oeil de Verre dévale dans son thalweg franchissant le Saut
du Chat au passage d'une barre rocheuse.
Trois itinéraires
d'escalade intéressante ont été ouverts dans cette région:
l'arête du Saut du Chat et sa variante, la Voie du Plafond dans
la façade du Cap Gros, et la Voie du Seau dans son flanc Ouest.
I - Arête du Saut du Chat
Auteurs de la première inconnus, date incertaine voisine de
1930
Escalade " libre facile "
Elle est devenue le passage
classique des excursionnistes grimpeurs en route pour le refuge
Félix Roche qui veulent éviter le pénible éboulis terminal du
tracé rouge. Dans le bas deux arêtes secondaires divergent.
Choisir celle de gauche (Sud Ouest) la plus courte: on escalade
son taillant et l'on franchit un ressaut raide coiffé d'un
replat.-R1-
Monter dans une grosse fissure entaillant
une grande dalle et s'élever jusqu'à un renfoncement terreux-R2-
Cette fissure continue tout droit mais elle devient
franchement difficile au dessus, et si l'on ne veut pas corser
le programme, virer à gauche et grimper sur un taillant jusqu'à
un gros bloc posé.-R3-
Continuer par un léger crochet
dans le flanc ouest de l'arête et bientôt on arrive sur un
replat.-R4-
Il reste quelques ressauts à franchir pour
arriver sur le plateau.
Variante
Auteurs de la première
inconnus, date incertaine voisine de 1939
Escalade " libre difficile " - Encordement 25 mètres
D'un ordre de difficulté plus
relevé, cette variante emprunte l'arête secondaire de droite
(sud-est) la plus longue toutes fois les 3 ressauts de la partie
inférieure sont mal définis et facilement évitables.
Gravir
un premier ressaut formé par une dalle à prises en écailles dont
on sort dans les blocs disloqués.-R1-
Le deuxième
ressaut plus court est plus difficile; on le franchit légèrement
sur la droite et l'on sort sur une arête horizontale de blocs
empilés.-R2-
Le troisième ressaut est très étroit; on
passe sur la gauche par une dalle très raide à petites prises
après laquelle on débouche sur une lame horizontale.-R3-
Plus haut sur l'arête dépourvue de prises est impraticable,
on tourne dans son flanc gauche en descendant 2 mètres et l'on
grimpe sur un petit replat. On escalade ensuite un surplomb de
blocs branlants puis après quelques mètres on atteint une
plateforme étroite.-R4-
Gravir ensuite une dalle lisse
vers la gauche puis une série de fissures et un long couloir
facile et pourri par endroits qui débouche sur l'arête devenue
horizontale .-R5-
On rejoint là l'itinéraire classique
que l'on suivra jusqu'au plateau.
II - Voie du
Plafond
Première par : J. Stricher,
G. tramier le 1er Juin 1941
Escalade artificielle très
difficile - Encordement 25m
La Falaise Sud du Cap Gros est
comme sectionné de haut en bas en son centre par un dièdre barré
sous le sommet par un surplomb en pan coupé, le Plafond.
Départ dans une fissure assez facile mais on est bientôt arrêté
par un ressaut lisse dont le franchissement s'avère mal aisé,
puis on atteint une plateforme avec un bloc posé.-R1-
On pénètre peu après dans le dièdre où l'on s'élève d'abord
difficilement à la Dulfer en accrochant la fissure du fond, puis
le terrain s'améliore et l'on atteint un genévrier par la large
fissure du fond du dièdre.-R2- sur pitons et étriers.
On dépasse une minuscule plateforme et l'on continue en
escalade artificielle dans le plan droit, puis la fissure du
fond s'entrouvre et l'on peut s'y hisser très difficilement par
coincement. Virer sous le plafond vers la droite et traverser
une dalle rouge de rocher friable en direction d'un genévrier du
dessus duquel une niche très exigüe permettra l'installation du
dernier relais (étrier très utile pour ce relais).-R3-
Grimper alors tout droit sur pitons le long d'une fissure,
quelques prises vers la fin de la dalle donne accès qux rochers
du sommet.
III - Voie du
Seau
Première par : J. Stricher, G.
Tramier le 8 Juin 1941
Escalade artificielle très
difficile - Encordement 25m
Ce parcours est à peu près tout
artificiel, avec deux relais sur étriers.
La muraille Ouest
du cap gros est faiblement concave. A peu près en son milieu
elle est coupée par deux fissures parallèles plus ou moins
virtuels; à mi-hauteur deux genévriers semblent perdus dans la
paroi. le plus élevé a gardé accroché à ses branches un seau de
maçon probablement emporté par le vent lors de l'aménagement du
Refuge Félix Roche en 1933
III Quartier du Vallon des Rampes
7 Itinéraires 5 Photos
Le Vallon des Rampes principal
affluent de la rive droite du Vallon d'En Vau prend naissance
sur la crête des Estrets (Crête des Etroits), elle-même nord
oriental du Plateau du Mont Puget.
Alors que le bas de ce
vallon n'offre qu'un intérêt touristique d'une belle promenade
dans les pinèdes de la Forêt Domaniale de la Gardiole, le haut
est encerclé de toutes parts par une ligne de rochers d'à-pics
interrompus seulement dans la rive droite par les thalwegs de
trois vallons secondaires descendus du Mont Puget; au Nord le
Vallon des 4 Cantons, puis le Vallon de la Réserve, et celui des
Pételins ou de la Fenêtre.
Quant à la rive gauche elle est
bordée par une longue muraille rectiligne issue du Plateau des
Estrets et qui va se perdre au niveau du confluent du Vallon de
la Fenêtre.
Bien que cela déborde du cadre de cet ouvrage,
signalons qu'au voisinage de ce confluent se trouve dans les
pentes de sa rive gauche un gouffre profond de 175 Mètres,
l'Aven des 4 Trous.
Dans ce site pittoresque et isolé on
gouttera pleinement le charme de la solitude car il est à
l'écart des grands itinéraires d'excursion. Un seul tracé - noir
- passe dans le Vallon qui mène du Puits de Cancel à la Calanque
d'En Vau et il est peu fréquenté.
Les quelques murailles
intéressantes du Quartier du Vallon des Rampes sont presque
surement infranchissables en dehors de l'escalade artificielle
et la perspective d'une marche d'approche assez longue avec de
la ferraille sur le dos n'a encore séduit aucun candidat à leur
virginité. Aussi n'y a-t-on reconnu jusqu'à maintenant que des
itinéraires d'arêtes : dans le haut vallon, les Cloportes et la
Flèche - entre le vallon des Pételins et celui de la Réserve:
l'arête des 8 Gendarmes au flanc d'un promontoire majestueux, et
dans le vallon de la Fenêtre: l'arête de la Fenêtre et celle des
Braconniers.
La voie d'accès la plus directe
au Vallon des Rampes est la même que celle du Mont Puget par le
tracé rouge du Redon et de la Gineste jusqu'au Puits de Cancel
où se trouve le principal carrefour des sentiers jalonnés par le
CAF dans le massif.
On remonte ensuite le Vallon de l'Herbe, puis le
Tracé
Noir à suivre s'écarte franchement à gauche et débouche peu
après sur le Plateau du Plan Perdu - le bien nommé-; il suit les
crêtes pendant 800 m vers l'Est et bientôt plonge à droite
dans le Vallon des Rampes.
Pour aller aux escalades du
Vallon de la Fenêtre il sera préférable de continuer à suivre le
Tracé Rouge jusqu'au Plateau du mont Puget où l'on
trouvera à gauche l'embranchement d'un Tracé Brun qui y
mènera en 10 minutes.
Les propriétaires de voitures auront
tout intérêt à rouler par le Col de la Gineste et la ferme du
Logisson jusqu'à la Ferme de la Gardiole où ils laisseront leurs
véhicules, et à monter au Vallon des Rampes par un court trajet
en pente douce le long d'un sentier non jalonné, mais bien
tracé, qui part du Col du carrefour en direction de l'Ouest
Arête des Cloportes et le Plateau du Petit Estret
A gauche : le
Plateau du Grand Estret Vue prise du Traçe Noir du Vallon des Rampes |
I - Voie Normale
(Rebouls) II - Rectification (Bonnet) |
I - Arête des Cloportes
Première par: Reboul Blachère, Bonnet, Cousinier en 1929
Escalade " libre difficile " - Encordement : 2O m. pour la
Normale
Le moment le plus difficile se passe dans la sixième
étape
L'arête des Cloportes est formée
par le saillant aigu de la muraille Sud du Plateau du Petit
Estret; son développement total doit être un peu inférieur à
90m.
Elle fut d'abord escaladée par les 4 précités, mais ils
évitèrent souvent les portions difficiles de son saillant par
des crochets dans son flanc Est ; puis elle fut refaite par une
autre équipe conduite par J. Bonnet (il devait se tuer peu après
à l'Arête de Marseille) et gravie entièrement par le fil ce qui
est beaucoup plus difficile (3ème classe de l'escalade libre)
surtout sans l'aide de pitons inconnus à Marseille alors.
Dans le flanc Est de l'arête attaquer par une cheminée glissante
qui conduit à une plateforme.-R1-
Suivre à droite une
courte vire horizontale très étroite et s'engager dans une
longue fissure parallèle à l'arête (prises rares dans la paroi
de gauche) un léger crochet à droite amène à un replat
terreux;.-R2-
La fissure s'élargit en couloir
embroussaillé, facile jusqu'a un gros genévrier.-R3-
Peu après on rejoint l'arête qui devient horizontale et couverte
de blocs brisés.-R4-
Virer de nouveau à droite
vers un groupe de chênes verts, puis escalader une grosse
fissure; on s'arrête sur une corniche-R5-
On revient
sur le fil de l'arête pour grimper dans une dalle
disloquée très raide où les prises sont grosses mais fragiles et
l'on atteint une plateforme confortable-R6-
Suivre
alors une nouvelle fois à droite une vire ascendante délicate,
puis s'élever droit dans une dalle aux saillies déversées et mal
disposées (exposé) pour se rétablir difficilement sur une
corniche qui ramène une dernière fois sur l'arête-R7-
II - Intégrale de
l'Arête des Cloportes
Première par: J. Bonnet X,X, en 1929 ou 1930
Escalade " libre très difficile " - Encordement : 25 m.
A l'inverse de l'itinéraire de
Reboul qui ne touche pratiquement jamais l'Arête, la Voie de
Bonnet en suit continuellement le taillant.
On attaque la
base par une dalle commode, puis on franchit le taillant par un
pas délicat et l'on escalade la paroi Ouest jusqu'à une petite
plateforme.-R1-
Contourner par la droite un surplomb
et s'élever sur le taillant, les prises sont rares et l'escalade
se fait surtout par adhérence, on atteint difficilement un
ressaut vertical, puis la pente s'atténue et l'on arrive à un
gros genévrier dans le flanc Est.-R2-
Continuer dans
de gros blocs et suivre l'arête maintenant horizontale.-R3-
Au dessus le taillant est entièrement disloqué et la progression
exige de grandes précautions, puis on s'élève dans la dalle
fissurée de l'itinéraire Reboul jusqu'à une plateforme.-R4-
On termine par une dalle verticale où les prises d'abord
confortables dans le bas s'espacent et s'amenuisent dans le haut
(passage exposé et très aérien) puis par des gradins faciles.
L'Arête de La Flèche
Vue de l'Arête des Cloportes - Cliché Dr. Albert
Il nous a été impossible de recueillir aucune
documentation, sur les auteurs et la date de la première de ce
joli parcours.
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 m.
Un passage difficile dans la première moitié de la seconde étape
(évitable par la droite)
L'Arête de la Flèche est située dans la muraille rive gauche du Vallon des Rampes, à hauteur de l'Arête des Cloportes. Par son aspect effilé vers le haut, élargi à la base qui affleure le Tracé Noir, elle ressemble assez bien à une flèche posée sur son empennage, la pointe en l'air.
L'escalade débute au bord du
sentier par des rochers brisés faciles qui amènent à une
plateforme.-R1-
Remonter le taillant de l'arête en
forme de dalle arrondie jusqu'a un ressaut où il devient
impraticable et où on vire à droite dans le flanc sud.-R2-
L'escalade d'une dalle fissurée ramène sur le flanc devenu
horizontal.-R3-
On continue tout droit par une
escalade assez facile mais très aérienne et sous un ressaut
vertical impraticable on vire à droite vers un genévrier.-R4-
Escalader un dièdre vertical puis des gradins faciles qui
conduisent au Plateau de la Gardiole
Les Orgues
Cette voie d'escalade que nous ne
connaissons pas, parce que nous n'en avons entendu parler qu'à
la fin de la rédaction de cet ouvrage, se trouve dans la
muraille du Grand Estret; relativement ancienne, elle daterait
de 1930 et serait assez facile.
Arête des Huit Gendarmes
Vue prise du tracé noir du
Vallon des Rampes - Cliché Dr. Albert
Entre le Vallon de la Réserve et celui des 4 Cantons une arête arrondie aux lignes adoucies par les plantations de jeunes pins des Eaux et Forêts descend du Plateau du mont Puget vers le Vallon des Rampes.
A proximité de la rive droite de
ce vallon, elle s'effile et s'amincit et de ses flancs se
dégagent peu à peu des murailles dont la hauteur va croissante.
Puis c'est une brusque cassure à pic formant un promontoire
imposant; sa façade orientée à l'Est est concave et bordée par
deux arêtes assez aigues de 100 mètres de dénivellation.
C'est l'escalade de l'arête Sud-Est déchiquetée et hérissée de
nombreux gendarmes ou tours rocheuses - ils sont 8 - qui fait
l'objet de cette description.
Première par : Dr. Albert, Gisèle Albert le 3
Décembre 1939 Démarrer dans le flanc
gauche(Sud) de l'arête par une dalle fissurée facile et grimper
au collet du premier gendarme.-R1-ou dans le flanc nord
par une dalle très raide puis le fil de l'arête (beaucoup plus
difficile)
Arête de
la Fenêtre
La partie moyenne du Vallon de la
Fenêtre est étranglée entre une longue falaise au nord et un
promontoire rocheux au sud, qui projette vers le thalweg un arc
boutant acéré et incurvé. L'Arête de la Fenêtre - percé d'une
grande ouverture irrégulier en "S" - La Fenêtre-
Arête des
Braconniers
En face de la Fenêtre, la haute
muraille de la rive gauche du vallon fait un saillant prononcé
puis elle s'écarte assez loin vers le Nord-Est. Au pied de la
longue arête ainsi formée(110m) un abri a été aménâgé sous une
énorme dalle par des Cassidiens qui fréquentent les parages à
l'automne pour s'y livrer à la chasse au piège. Première par : A. Coudray, Dr. Albert, le 18
Avril 1943 On prend le départ au bivouac, en
escaladant l'entrée de l'abri; puis on s'élève dans une longue
dalle peu inclinée du flanc de l'arête; on s'arrête dans un
groupe d'arbustes. -R1-
Ce livre d'escalade manque
... S'il m'est jamais retourné, il sera intégré à cet endroit.
Entre le Grand Val Vierge et le
Vallon de l'Oule, les crêtes du Devenson s'allongent sur près de
deux kilomètres parallèlement à la mer. Simples collines aux lignes
douces du coté Nord, elles sont séparées du reste du Mont Puget
par le tortueux Vallon des Charbonniers, et rien ne fait
soupçonner au prime abord à l'excursionniste venu par voie de
terre la présence toute proche d'une formidable ligne de
falaises plongeant à pic dans la mer.
Escalade "libre difficile" - Encordement 25m
Parcours assez long et varié, de difficulté moyenne, avec
cependant 3 obstacles assez sérieux dans les 2ème, 5ème et 9ème
étapes.
Poursuivre sur le taillant qui se redresse
progressivement et contourner par la droite la base du 2ème
gendarme.-R2-
Du collet monter en écharpe vers la
gauche dans des dalles et des gradins faciles; on atteint
bientôt une corniche qui ramène à droite sur l'arête ; grimper
alors tout droit dans une belle dalle à belles prises, puis
escalader quelques blocs entassés sous le sommet du 3ème
gendarme.-R3-
Une dalle fissurée, des escaliers
faciles, puis nouveau gendarme.-R4-
Descente verticale
sur le collet, puis l'arête se redresse à l'extrême et devient
impraticable par son taillant. Virer un peu à gauche, franchir
une courte dalle lisse, puis une fissure difficile; en sortir
par la droite dans des blocs brisés et arriver sur la vaste
plateforme du 5ème gendarme.-R5-
L'arête devient
sensiblement horizontale et embroussaillée, on franchit le
sixième gendarme peu saillant.-R6-
Grimper un peu à
gauche de l'arête dans une fissure encombrée d'arbustes et
gravir le septième gendarme formé par de curieuses
stratifications horizontales.-R7-
Descendre sur des
blocs branlants en pile d'assiette, virer à gauche, grimper sur
une grosse écaille puis remonter une fissure raide et lisse,
bouchée en son émergence par un genévrier; après la
descente de quelques gradins, l'arête s'amincit un peu au
dernier gendarme-R8-
On le contourne par une étroite
vire à gauche, puis on attaque le dernier ressaut en montant
sur un gros genévrier; on escalade une écaille déversée et l'on
termine par un difficile surplomb de rocher pourri.
Cliché Dr. Albert
Première par : J. Meunier, Hovaguimian, Dr.
Albert le 31 Janvier 1943
Escalade "libre très difficile" -
Encordement 25m
Deux morceaux vraiment difficiles, le segment
d'arête de la 3ème étape et la traversée de la dernière étape.
On prend le
départ un peu au dessus du tracé brun, par une pente d'éboulis
et l'on attaque l'arête par un saillant de son flanc Est.
L'escalade est assez facile mais demande des précautions car la
roche est extrêmement fragmentée et disloquée. On s'arrête sur
un replat horizontal. -R1-
Continuer par la droite et
monter sur une corniche étroite toute proche-R2-
Escalader alors sur le taillant absolument vertical sur des
prises mal disposées(difficile et exposé) puis gagner un
renforcement sur la gauche. On poursuit dans une grosse fissure
oblique et l'on atteint la portion horizontale de l'arête
extrêmement étroite.-R3-
On passe en équilibre au
dessus de la Fenêtre, puis on escalade un dernier ressaut de
l'arc boutant en se tenant sur la gauche dans des rochers
brisés, et l'on s'arrête sur un replat.-R4-
On est au
pied de la façade du Promontoire mais son angle Nord-Ouest est
impraticable dans la ligne d'ascension suivie jusque là. Virer
sur la gauche et traverser en descente légère une dalle aux
prises rares pour gagner un renfoncement.-R5-
Continuer la traversée sur la gauche dans la dalle maintenant à
la verticale et atteindre par un pas aérien et exposé l'angle
Nord-est du Promontoire. On le contourne difficilement puis on
remonte son taillant en se méfiant de la solidité des plaques
décollées de son flanc gauche. Un relais intermédiaire sera
peut-être utile pour le bon coulissage des cordes, on arrive
bientôt au sommet par des dalles dont la pente diminue
progressivement.
Vue de la Rive Droite du
Vallon de la Fenêtre - Cliché Dr. Albert
Au départ de
l'escalade, l'abri des Cassidens (Gens de Cassis)
L'itinéraire
dit des "Braconniers" s'élève depuis l'abri dans le flanc Est de
l'Arête
Escalade "libre difficile" - Encordement 30m
Seule la dernière étape comporte des difficultés sérieuses, le
reste est assez moyen.
Une nouvelle longueur de
corde amène sur un replat.-R2-
Obliquer alors vers la
gauche en traversant une dalle en écharpe et gagner le taillant
que l'on remonte sans difficultés (très aérien); après une zone
horizontale une pente terreuse conduit à une terrasse.-R3-
A son extremit2 Est, escalader tout droit une dalle
raide, difficile vers un chêne vert isolé.-R4-
Revenant à gauche on grimpe dans une série de cheminée fissures
verticales mais de très bon rocher, et après un groupe de petits
chênes verts on arrive sur une plateforme du taillant de
l'arête.-R5-
La dernière étape est vraiment difficile
si l'on utilise que les pitons d'assurance; on grimpe dans une
dalle à droite d'une fissure d'aragonite que l'on rejoindra un
peu plus haut pour s'y élever dans du rocher douteux jusqu'à un
chêne vert, puis on atteint facilement la crête.
Retour indexIV -
Quartier de
la Grande Candelle
Dessin Préparatoire de la Face Sud
de la Grande Candelle
Dessin Préparatoire de la
Face Nord de la Grande Candelle
Val Vierge, - Vue du Cap Gros - En
haut a gauche la Paroi Concave
Les Alentours de la Grande Candelle
(Photo-zoom de Riou)
Candellon et Candelle - vue du Cap
Gros
Riou derrière la Candelle, Plane sur la droite
Ces crêtes atteignent
leur point culminant 321 mètres au dessus et à proximité du Val
Vierge. Un vaste plateau horizontal, long de 400 mètres, s'étend là
vers l'Est désertique et dénudé, c'est le Haut-Devenson; sa
falaise marine est découpée en gradins par toute une série de
barres rocheuses de faible hauteur jusqu'à 150m de la mer où une large
terrasse en corniche s'étend parallèle à la crête ; au dessous
la muraille est à pic.
Plus loin vers l'Est les crêtes du
Devenson s'affaissent brusquement et leur altitude moyenne se
cantonne aux environs de 240m. La falaise est entaillée en cet
endroit par un couloir très large qui descend en pente modérée
vers la mer: le Petit Couloir.
Puis c'est un plateau
rectangulaire cerné au sud par une muraille imposante de 150m.
Au-delà, la crête jadis cisaillée à l'emporte pièce par un
colossal effondrement, peut-être contemporain de celui du Val
Vierge se réduit à une étroite échine rocheuse. Sa paroi Sud
maintenant verticale entoure de ses formidables murailles le
Cirque semi-circulaire du Devenson, large de 400m et profond de
200.
Tout au fond une moraine terreuse à forte pente -40°-
déverse encore dans les flots les résidus de l'écroulement
formant ce qu'un humoriste a dénommé la Plage du Devenson: plage
dont les grains de sable pèsent de quelques kilos à des dizaines
de tonnes.
Ce cirque grandiose limité à ses deux extrémités
par deux piliers symétriques, à l'ouest l'Arête des Dissidents,
à l'est le Baou Rouge flanqué de la Tour du Mage, évoque à-t-on
pu dire Gavarnie ou Tanneverge transposés au bord de la
Méditerrannée (Dr Azéma, ascension dans le premier trimestre
1939).
Au levant, les arêtes sont d'abord sensiblement
horizontales, puis s'abaissent de plus en plus rapidement pour
se terminer à la Calanque de l'Oule, c'est le Bas Devenson.
La Falaise, très élevée au Baou Rouge-228m- en même temps
qu'elle perd progressivement de sa hauteur vers l'Est devient
moins abrupte et plus accueillante; une végétation dense s'y
accroche, les pins apparaissent qui parsèment la muraille de
leur taches sombres, de-ci, de-là, des bosquets d'arbustes ou
des nappes de broussailles se sont développés révélant
l'emplacement de multiples plateformes et corniches. Toute cette
région de la Côte de Marbre n'est abordable normalement que par
le Val Vierge en suivant la terrasse en corniche ouverte à
mi-hauteur de la Falaise du Haut Devenson, et encore la
promenade est-elle arrêtée après le Petit Couloir.
Par voie de mer on ne peut
débarquer qu'à la Plage du Devenson ou dans la Calanque de
l'Eissadon, et encore faut-il que la mer soit parfaitement calme
, car les points d'accostage sont serrés d'écueils et
difficilement praticables, de plus le long de cette côte accore
les flots sont perpétuellement agités par le ressac, aussi les
pêcheurs et les mariniers tiennent-ils ces parages en médiocre
considération; pour eux le Devenson, c'est le Mauvais Devens"
Deux aiguilles se dressent au voisinage du rivage: l'Aiguille du
Devenson, haute de 83m, mais au trois quarts soudée à la falaise
et de ce fait sans grand intérêt pour le grimpeur, et l'Aiguille
de l'Eissadon campée celle-là dans les flots qu'elle domine de
ses 78 mètres.
La plupart des escalades du Devenson
appartiennent à la classe "libre" : la longueur des marches
d'approches préliminaires est surement le vrai motif de la
pauvreté de l'escalade artificielle dans ce quartier; en effet
le port pendant plusieurs heures d'un sac lourdement chargé de
ferraille, de matériel et de vivres pour plusieurs jours
n'est pas une perspective alléchante, et la pénurie actuelle
(1942) des moyens de transport a encore compliqué la chose.
Le Littoral du Devenson, de la Calanque de l'Oeil de Verre au Baou Rouge Cliché Dr. Albert
I - Traçé Noir
de la Corniche Aérienne
|
Peu de grimpeurs dont venus jusqu'à maintenant planter leurs pitons au Devenson et seules les Voies de la Paroi Concave et du Cagnard comportent de l'escalade artificielle.
Voies d'Accès
L'artère principale qui dessert
le Devenson est le Tracé Vert de Cassis au Refuge Felix Roche;
ce sentier jalonné par le CAF suit la crête tout au long, et son
parcours est devenu fort réputé pour la grandiose beauté des
sites qu'il traverse; il est classique de faire le trajet au
clair de lune, le spectacle devient alors féérique.
Venant
de Cassis par le Traçé Vert le chemin est fort long et
pénible. Aussi conseillons-nous de rejoindre ce tracé en cours
de route soit par la Gardiole, soit par la Gineste.
Par
la Gineste on monte au refuge Félix Roche par le Puits de Cancel
et le Plateau du Mont Puget.
Par la Gardiole on se dirige
vers le Puits de l'Oule en suivant le tracé Brun; un peu avant
le Vallon de l'Oule on rejoint le tracé vert qui monte du Vallon
d'En Vau.
Deux Tracés secondaires desservent directement le
bord de mer depuis les crêtes, leurs embranchements se situent à
l'orée du Petit Couloir: un Tracé Noir, dit de la Corniche
Aérienne, mène à la Plage, un Tracé Brun descend le Petit
Couloir jusqu'à l'Aiguille du Devenson.
Enfin un dernier
sentier encore jalonné en vert parcourt la moitié inférieure de
la Falaise du Haut Devenson et conduit du Val Vierge jusqu'à la
Plage par la Corniche Paretti en un trajet sensiblement
parallèle au Chemin des Crêtes.
Ces trois itinéraires
jalonnés relèvent tous de l'escalade, assez anodine il est vrai,
mais sont néanmoins dangereux à parcourir par l'excursionnistes
insuffisamment entrainé et averti; nous les décrirons donc en
détail
La Paroi Concave du Haut Devenson
Vue
de la base du Socle de la grande candelle
|
A l'ouest de son point culminant le Plateau du Haut
Devenson est coupé à-pic par une muraille de grande hauteur - 145m-
qui ferme le Val Vierge au levant.
Elle est creusée dans sa partie
médiane par une immense excavation concave de 100 m de diamètre et d'au
moins 25 m de profondeur où la teinte sombre de la roche,
caractéristique habituelle des surplombs surprend et attire le regard.
Du point de vue de l'escalade, c'était un objectif séduisant que de
gravir cette paroi en montant droit dans l'axe du sommet. une tentative
fut ébauchée dans cette intention, lais elle fut bientôt interrompue par
la structure du rocher qui se refusa à admettre n'importe quel piton dès
que les grimpeurs atteignirent la zone noire; aussi durent-ils battre en
retraite et se contenter de tracer un itinéraire en diagonale dans le
sens Nord-Sud, le long d'un couloir oblique dans le bas de la concavité
La Voie de la Paroi
Concave
Première par : G. Livanos, A. Coudray (leaders à
tour de role) le 5Avril 1942
Escalade artificielle -
Encordement 25m
Escalade libre du départ au 5ème relais, puis
du 7ème au sommet en général assez facile. Les 6ème et 7ème
étapes en escalade artificielle courante.
Départ quelques mètres à gauche
de l'origine du couloir oblique. On gravit tout d'abord une
dalle de rocher blanc et friable qui mène à une corniche; après
avoir viré de quelques mètres à droite on grimpe droit, puis en
franchissant sur la droite un léger surplomb, on entre dans le
couloir oblique et on le suit jusqu'à une vaste plateforme.-R1-
La montée se poursuit facile et
après une dalle glissante on arrive sur une deuxième plateforme.-R2-
Passant près d'un massif de végétation qui a poussé dans
la partie la plus reculée de la concavité, on escalade un petit
ressaut qui donne accès à la seconde partie du couloir de plus
en plus facile et l'on débouche sur une corniche spacieuse.-R3-
Suivre cette corniche faiblement
ascendante jusqu'à un toit sous lequel elle se termine.-R4-
On le franchit et l'on se rétablit
sur un replat; on gravit ensuite sur la gauche un petit mur de
roches noires en passant derrière une écaille décollée et l'on
atteint une corniche herbeuse.-R5-
On quitte alors la grande
concavité à 90 mètres du sol en suivant à gauche la corniche qui
se rétrécit progressivement; il ne reste bientôt plus qu'une
fissure horizontale le long de laquelle on progresse sur pitons
jusqu'à un étroit replat terreux: mauvais relais sur étriers.-R6-
On monte droit dans une dalle grise le long d'un système de
fissures qui s'effacent au bout de quelques mètres; par une
traversée à gauche on rejoint une nouvelle fissure qui ramène à
droite en oblique légère. Après un gros genévrier on s'arrête
sur un replat exigu.-R7-
Traverser à droite dans des dalles, le long
d'une strate horizontale en contournant un léger saillant, on
escalade ensuite l'arête droite d'un court dièdre dont le fond
est rempli de blocs en équilibre et débouche sur une plateforme;
en franchissant un petit mur vertical on parvient sur une
terrasse très large.-R8-
On la suit vers la gauche où elle
s'amenuise bientôt.-R9-
Continuer la traversée sur la corniche en
trottoir qui lui fait suite jusqu'à un petit dièdre que l'on
remontera et qui débouche sur le plateau.
Les
Itinéraires du Haut Devenson
|
I - Traçé Vert de la
Corniche Paretti II - Voie du Grand Couloir III - Traçé Brun du Petit Couloir IV - Corniche de la Grande Baume V - Traçé Noir de la Corniche Aérienne
|
A Le Grand Couloir B Le Petit Couloir C Grande Baume (Baumasse) D Couloir des 5 Huluberlus E Corniche Aérienne F Aiguille du Devenson G Corniche Paretti H Arête des Dissidents I Cirque du Devenson J Calanque de la Baumasse K Anse des Enfers N Plateau rectangulaire |
En 2007, les Eaux et Forêts dont dépend le Devenson ont annoncé que, vu le désintéressement du Club Alpin Français qui n'entretenait pas le sentier Vert, ce sentier allait être interdit au public, les aménagements enlevés, les entrées effacées.
I - La Corniche
Paretti
Première par : Paretti en 1920
Cet
itinéraire jalonné de vert
par le C.A.F. fait communiquer le Val
Vierge et la Plage du Devenson; il ne comporte qu'un seul
passage d'escalade en traversée, d'ailleurs très facile quoique
aérien, dans la Falaise de la Calanque de la Baumasse.
C'est
la doyenne des voies d'accès à la Plage puisqu'elle fut
découverte par Paretti en Décembre 1920, c'est aussi la plus
commode.
Le sentier se branche sur le Traçé Rouge dans la portion médiane du Val Vierge, un peu plus bas que le Tracé Noir de la Corniche du CAF. Il file vers l'Est longeant la base de la Paroi Concave, puis serpentant dans les ondulations de la Terrasse des Bouquets de Gineste (Nom donné par les pêcheurs à la grande terrasse en corniche de la Falaise du Devenson, mais les ginestes ou genêts ont aujourd'hui disparu).
Dans un passage en corniche étroit
le tracé Vert coupe
le Grand Couloir et descend peu après vers l'Aiguille du Devenson dont
il franchit le collet.
Nota: Cette Aiguille se franchit aisément par
son arête Nord (Première par : R. Barbier, A. Faures, L. Felix, Ed
Bellanger, H. Imoucha en Novembre 1920 lors de la descente du Petit
Couloir.)
Le sentier descend ensuite en zig-zag dans le Petit
Couloir puis franchit sa rive gauche par un mur raide. Il contourne son
arête et descend en pente douce jusqu'à trente mètres de la mer. Par les
petits ressauts et les étroites vires de la corniche Paretti. Bientôt il
remonte dans les éboulis où il est rejoint par le tracé noir de la
Corniche Aérienne. Après avoir contourné l'arête ouest du Cirque il
dévale dans les vallonnements terreux, puis descend en oblique vers la
plage dans une muraille assez raide où la roche désagrégée demande des
précautions.
II - Le Grand
Couloir
Première par : Henri, Emmanuel et Eleazar Abeille
en 1890
Escalade libre facile
C'est une profonde entaille de la
falaise qui fait la liaison entre l'extrêmité est du Plateau du
Haut Devenson et l'Anse des Enfers.
Mal praticable et
d'ailleurs sans intérêt dans le bas puisque le littoral est à
pic et difficilement abordable, il permet la communication entre
le Traçé Vert de la Corniche Paretti et celui des Crêtes.
Il
semble que ce passage ait été trouvé par des désireux de
regagner la Crête du Haut Devenson en évitant au retour de
repasser dans les fourrés denses qui encombraient alors la
Terrasse des Bouquets de Ginestes.
Une succession de sept
cheminées sans obstacles sérieux, entrecoupées d'éboulis
glissants amène au plateau.
III - Le Petit
Couloir
Première par : R. Barbier, A. Faures, L. Felix,
Ed Bellanger, H. Imoucha en Novembre 1920 à la descente
Escalade libre facile
Il prend son origine sous
l'extrémité Est du Plateau du Haut-Devenson et descend droit
vers la mer en direction de l'Aiguille du Devenson
Un Tracé
Brun suit son thalweg, joignant le Traçé Vert des Crêtes
à celui
de la Corniche Paretti.
Un seul morceau d'escalade assez
difficile pour franchir une barre à sa partie médiane. Jusqu'en
1938 il était classique de la descendre en rappel et sa remontée
était jugée infaisable, puis Buisson et le Dr. Azéma en route
pour leur voie du Baou Rouge, démontrèrent qu'un passage
existait, délicat il est vrai, dans les dalles de la rive
droite.
Tout le reste se résume en une longue descente en
ramasse d'éboulis croulants.
Cet itinéraire n'est donc pas
conseillé à la montée.
IV - La Corniche de la Grande Baume
Une piste jalonnée en pointillé brun se détache du Tracé Brun du Petit Couloir un peu au dessus de la barre et traverse à peu près à l'horizontale les dalles de la rive gauche; une courte montée amène sur un éperon à l'ouest de la Grande Baume - la Baumasse des pêcheurs - ouverte dans la falaise à 155 m de hauteur.
V -
La Corniche Aérienne
Première par: L. Félix, H. Barbier le 2 Janvier 1921 à la
descente
Escalade libre facile
De tous les itinéraires du Haut
Devenson, c'est le plus difficile et le plus spectaculaire et le
plus fréquenté.
Il s'embranche sur le
Traçé Vert des Crêtes
à
l'orée du Petit Couloir et descend vers la Plage en contournant
les murailles du Plateau Rectangulaire et en passant au
voisinage de la Grande Baume; il est jalonné en Noir.
Deux
passages assez difficiles par la mauvaise qualité du rocher, sous
l'éboulis de la Grande Baume, et à la Corniche Aérienne;
A la
descente il est préférable sinon indispensable de les passer en
rappel.
Le sentier descend en pente douce dans la rive gauche
du Petit Couloir franchissant successivement des corniches et
des petits ressauts, puis longeant toujours la muraille il
arrive sous un à-pic exactement au-dessus de la Grande Baume,
c'est le Pas du C.C. (Climbers'Club, dont les membres trouvèrent
le passage en Octobre 1920).
On contourne l'arête Sud-Ouest
du Plateau Rectangulaire, et l'on traverse vers l'Est une dalle
à belles prises; une corniche conduit bientôt au couloir dit des
5 Huluberlus (il s'agit des 5 premiers explorateurs) On descend
sans difficultés et l'on arrive à un éboulis issu de la Grande
Baume.
Continuant la descente dans un ravin au thalweg
croulant on est arrêté peu après par une barre; un petit rappel
sur un pin et l'on s'engage sur la Corniche Aérienne
(dénomination exâgérément emphatique) à flanc de muraille. Elle
s'interrompt au bout de 50 mètres et par un nouveau rappel on
descend dans une niche puis on traverse en descente oblique un
mur de poudingue en voie de désagrégation.
Le sentier
poursuit à l'horizontale vers l'Est, et bientôt on rejoint
le
Traçé vert de la Corniche Paretti que l'on suit jusqu'à la Plage
.
La découverte de cet itinéraire fut la conclusion de toute
une série d'expéditions d'explorations entreprises en automne
1920 par les membres de la Section de Provence du CAF dans les
Falaises du Haut Devenson et qui visaient à atteindre la Plage
par la voie de terre
Le Cirque du Devenson
I - Voie du
Cagnard
|
|
La Voie du Cagnard
Première par : G. Livanos, A. Coudray le 17 Mai 1942
Escalade artificielle difficile - Encordement 30 mètres
Elle escalade en un trajet
sinueux l'extrémité occidentale de la muraille du Plateau
Rectangulaire dans sa partie la plus basse entre la Corniche
Aérienne et l'Arête des Dissidents, à l'Ouest du Cirque, puis
elle rejoint après 60m environ, l'arête qui limite la paroi sur
la gauche et aboutit à la corne sud du plateau.
C'est un
itinéraire sans grand intérêt par suite du voisinage immédiat du
Tracé Noir de la Corniche Aérienne dont il est le raccourci.
Départ à proximité de l'extrémité
inférieure de la Corniche Aérienne.
Démarrer dans une dalle
très raide à prises déversées; obliquer à droite dans le haut
pour gagner une bonne plateforme.-R1-
Derrière
une arête à droite escalader une dalle inclinée, puis s'engager
un peu à gauche dans un dièdre rouge mal commode dont on sort
par un petit surplomb. Grâce à des blocs branlants on se
rétablit à droite sur une large corniche que l'on suit à l'Est
jusqu'à un renfoncement. -R2-
Contourner un saillant
à droite et traversant une dalle lisse rejoindre un petit pin.-R3-
Traverser encore un petit peu vers la droite, puis se
rétablir sur un grand bloc surplombant; on atteint alors une
longue rampe de dalles inclinées.-R4- .
Suivre les
dalles en montant vers la gauche jusqu'à une grotte-R5-
.
Toujours à gauche par des rochers pourris,
on arrive à un petit replat au dessus duquel on s'élève dans une
courte cheminée pleine de blocs branlants. Remonter ensuite sur
la droite une petite fissure qui bouche sur une vire. Traverser
encore à droite où l'on rejoint la fin d'une cheminée très raide
qui mène à une vaste terrasse embroussaillée.-R6-
Continuer par une large cheminée d'aragonite que l'on escalade
en opposition et qui aboutit à l'arête ouest de la paroi.-R7-
Suivre le fil de l'arête peu inclinée mais à prises déversées,
puis une petite vire ascendante sur la droite, suivie d'un court
dièdre qui ramène sur le taillant à un collet.-R8-
Reprendre le fil de l'arête très facile; dans le haut, passer
sur un bloc détaché et arriver sur des terrasses.-R9-
Passant entre deux ressauts à l'aide de vires faciles, on
termine par un couloir d'éboulis.
|
Le Cirque du Devenson
A Le Haut
Devenson
|
La Voie des Dissidents
Première par: J. Save, H. Chopart, Dr. Albert, J. Bouisson
le 17 Mai 1942
Escalade Libre Très Difficile - Encordement 30
mètres
Le Cirque du Devenson est borné à
ses deux extrémités par deux grandes arêtes.
A l'Est c'est le
Baou Rouge haut de 228 mètres, à l'Ouest une arête innomée dont
le sommet atteint 220m. Elle est extrêmement raide dans son
taillant et surement infranchissable sans l'usage intensif de
moyens artificiels. Aussi son escalade fut-elle entreprise sous
le signe de l'escalade libre et réalisée en un trajet sinueux; -
la Voie des Dissidents - dont la première partie parcourt son
flanc gauche, la portion médiane, son taillant, et la fin son
flanc droit dans le haut du cirque.
La Voie des Dissidents,
sans aucune allusion politique de l'époque (1942), évoque
le schisme qui disloqua il y a quelques années la section de
Provence du C.A.F. à la suite de dissensions intestines; tous
les membres des deux cordées, lors de la première étaient des
dissidents de cette section.
Les difficultés de ce parcours sont de valeurs très inégales; ; les 5 premières étapes sont relativement faciles à part un court passage délicat dans la 2ème; les 6 et 8ème étapes par contre sont franchement difficiles, ainsi que les deux dernières mais à un degré moindre.
Quitter le tracé Noir de la
Corniche Aérienne à sa jonction avec le tracé Vert de la
Corniche Paretti et remonter l'éboulis
Attaquer la muraille
franchement à gauche (20 à 25m) de l'arête par un ressaut assez
raide et des gradins terreux; premier relais au niveau d'un pin
sur la droite.-
Suivre à gauche une étroite vire ascendante
puis escalader une marche haute et revenant à droite, gravir une
rampe de rocher détestable et terreux; une nouvelle traversée à
gauche, très courte conduit à une petite grotte.
Revenir à
droite et monter dans un couloir très ouvert où le rocher est
toujours très mauvais ; on atteint une grande terrasse.
Gagner alors le saillant de l'arête par une vire très facile
dans les broussailles.
Une série de gradins amènent sur une
plateforme inclinée.
De ce point coup d'oeil splendide sur
le littoral du Devenson que l'on domine de 150m. Deux cheminées
s'élèvent au dessus. Choisir celle de gauche que l'on monte
d'abord rapidement sans grande difficultés; puis il faut
escalader une dalle très lisse et se rétablir malaisément sur un
étroit replat; un dernier passage de cheminée glissante et l'on
arrive sur une étroite corniche qui file dqns les murailles du
Cirque.
Virer à droite pendant 50m.
Une série de cheminées
qui montent vers le sommet, c'est la 3ème qu'il faut
choisir. Très mal marquée et très ouverte au départ elle oppose
de sérieuses difficultés au grimpeur qui s'élève par une série
de coincements et d'opposition sur des prises médiocres. Après
quelques mètres les parois se ressèrent et l'on atteint la base
d'une grosse cheminée - fissure d'aragonite.
Monter sur un
surplomb que l'on évite par une vire à droite; puis on grimpe
par une belle dalle en revenant à gauche, et l'on franchit un
nouveau tronçon de cheminée étroite après lequel on pénètre dans
un bouquet de chênes verts.
Terminer par le ramonage d'une
courte fissure profonde sur la droite.
|
La Paroi au Fond du |
La Voie de la Bonne Femme
qui, par prudence, perdit sa tête du relais 8
Première: Georges Albert, Jean Meunier 9
Novembre 1952 -
Pas de description écrite juste des
croquis détaillés, dans le style du début.
Arête Percée de l'Eissadon
Le Vallon sinueux de
l'Eissadon descend en pente rapide à la mer, à l'Est du
Bas-Devenson dont il est séparé par une longue arête
perforée par une fenêtre: l'Aiguille de l'Eissadon en est le
premier ressaut. Son premier tiers, très raide et de fort
mauvais rocher est coupé par une brèche qui isole un
gendarme; toute une partie centrale est occupée par une file
ininterrompue de pins essaimés sur son échine par une
bizarre fantaisie de la nature et qui seront autant de
relais impeccables; quant au tiers supérieur il est en voie
de désagrégation et c'est un amoncellement de gros blocs
coincés en équilibre qui forment la voûte de la fenêtre, et
termine l'arête à 20 mètres au dessous des crêtes.
Déjà explorée en partie par J. Save, Mme Save et Gros vers
l941, elle fut finalement gravie en 1943. L'état du rocher
détestable jusqu'au sommet du gendarme força les grimpeurs,
après 4Om. d'escalade sur le taillant à se frayer un passage
dans le flanc Est, ceci pour éviter d'avoir recours à des
moyens artificiels; ils revinrent sur l'arête un peu au
dessus de la brèche et la suivirent par le fil jusqu'au
sommet avec toutefois un crochet dans l'avant dernière étape
où la montée directe est irréalisable.
Première par: Dr. Albert, Gisèle
Albert (leader à tour de rôle) le 21 Mars 1942.
Escalade " libre très difficile " - Encordement :25
mètres.
Nous
retrouvons encore ici les caractéristiques des grandes
escalades du Devenson, beaucoup d'étapes faciles mais aussi
pas mal d'obstacles sérieux.Le bas et le haut sont
difficiles, le milieu est en général de parcours très
commode, Nous indiquerons comme principales difficultés: la
fissure de la 3ème étape, la vire descendante de la 4ème, la
traversée de la 5ème, le dièdre de la 6ème, la cheminée de
la 9ème et les dalles fissurées des 15 me et 16 me étapes.
De la plage on monte facilement au collet de l'Aiguille.
R. 1-
On commence l'escalade de l'arête par son
taillant et l'on arrive à un feuillet délité. R. 2-
L'arête se redresse à la verticale, on s'élève dans une
fissure jusqu'au sommet d'une grosse plaque
décollée. R. 3-
Il serait scabreux de poursuivre
tout droit sans pitons -étriers; descendre alors sur la
droite puis contourner difficilement un saillant derrière
lequel on saute sur une plateforme. R.4 -
Traversant vers le nord, on remonte dans les rochers
arrondis d'une profonde excavation, puis on passe à la bas
d'une profonde cheminée descendue du collet du gendarme que
l'on évitera parce que trop pourrie; une traversée exposée à
l'horizontale conduit plus loin à un premier pin. R.5-
Monter ensuite dans une dalle raide et par une vire
ascendante terreuse on atteint un dièdre vertical. On
y progresse difficilement en opposition vers un gros pin sur
lequel on se rétablit malaisément. R.6-
Virer
alors à gauche pour rejoindre le taillant sur lequel
l'escalade devient aisée, désormais les relais se feront sur
des pins à la fantaisie de chacun. R.7-
Prendre
une corniche ascendante sur la droite. R. 8.
Grimper droit dans une belle cheminée qui surplombe
légèrement vers la fin et par un rétablissement difficile on
se retrouve une nouvelle fois sur l'arête dont on
escalade le taillant extrêmement mince. R.9
On
arrive au pied d'un ressaut vertical, mais des branches
d'arbres facilitent les premiers mètres et bientôt on
chevauche une lame effritée, on gravit ensuite un gradin
lisse et l'on atteint une encoignure. R.10 -
Puis
la remontée d'un dièdre très ouvert amène à un replat. R.
11-
Dès lors une très facile montée sur le taillant
dont la pente s'atténue progressivement conduit à un édifice
de gros blocs empilés. R.12 et 13 -
Abandonner
une nouvelle fois le taillant impraticable et monter à
droite vers un dernier pin. R. 14
Tout contre la
falaise des crêtes dans une encoignure, escalader une grosse
fissure un peu surplombante, puis une série de dalles
disloquées après lesquelles on débouche sur une plateforme.
R. 15-
L'arête se termine là. Il reste à franchir
une muraille de 20 m. Grimper tout d'abord dans une
cheminée formée par des blocs empilés, puis dans une dalle
verticale en obliquant à gauche, escalader ensuite une
courte fissure " à la Mumery" et terminer par une
dernière petite cheminée fissure en ménageant un bloc mal
coincé .
Aiguille De L'Eissadon
Grosse pyramide
quadrangulaire haute de 78 mètres, coupée en deux par un
corridor qui la perfore de part en part et où la mer a
creusé un profond chenal, cette aiguille protège à l'ouest la
calanque de l'Eissadon de la mer du large; elle est soudée à
l'Arête Percée par une mince lame rocheuse échancré par un
collet. Bien qu'elle soit fort éloignée des habituels
circuits pédestres des excursionnistes, elle reçoit
néanmoins de temps en temps la visite de quelques cordées
que n'effraye pas la longueur de la marche d'approche et
diverses voies d'escalades furent ouvertes dans ses
murailles depuis, 1927, année où fut réalisée la première
par une équipe drivée par WYSS qui ne craignit pas de se
mettre à la nage dans la rague à l'ouest du collet
pour rejoindre la banquette de la paroi N.Ouest.
Ces itinéraires relèvent tous de l'escalade libre; ils sont
de difficulté sensiblement équivalente mais non soutenue et
tous comportent quelques passages difficiles.
I - Voie Normale
Premiere par: G.Clot, Perrault, Pascalet en 1929
Escalade " libre difficile" _- Encodement
15-20 mètres
Les diffficultés se trouvent dans les 2me,
3me et 4me étapes par ailleurs très courtes
Monter au collet par de
faciles rochers dans la paroi de l'aiguille. R. 1 -
Descendre un peu de l'autre coté dans un couloir
encaissé qui bientôt surplombe la mer au dessus d'une
"rague" profonde. Dès que possible attaquer en traverser
vers l'ouest la paroi de l'aiguille extrêmement raide sur de
bonnes prises et virer jusqu'à un replat dans une cheminée.
R.2 -
Continuer la traversée à l'horizontale,
contourner un saillant pour aller se loger dans une
encoignure dans une seconde cheminée très ouverte celle-là
-R.3
Grimper alors tout droit dans le rocher
friable de la cheminée qui débouche sur une pente terreuse.-R.4
Poursuivre l'ascension maintenant très facile droit vers le
sommet, plus haut à proximité de l'arête Nord, on obliquera
à droite et l'on franchira des ressauts et des fissures qui
amèneront sur l'l'Arête Ouest dont on suivra le taillant
jusqu'au sommet, au dessus de l'abime impressionnant du
corridor béant sous les pas du grimpeur.
II - Voie du Collet
Auteurs, date de la première inconnus
Escalade " libre
difficile" - Encordement 20 mètres
C'est plutôt une variante de départ de la voie normale qui évite la descente dans le couloir à partir du collet. Du premier relais, du dit collet, on s'élève droit dans une cheminée en surplomb en progressant sur des prises heureusement solides. Mais bientôt le rocher devient mauvais et par une traversée horizontale à droite on arrive sur les pentes terreuses où l'on rejoint la voie normale.
III- Voie Maritime
Premiere par:
J.Save, Gros en juillet 1941
Escalade "libre difficile "
- Encordement 2O mètres
Nous n'avons pas beaucoup de précisions sur cet itinéraire que nous n'avons pas personnellement refait. Nous indiquerons néanmoins qu'il s'inscrit dans la Face Sud-Est de l'aiguille que l'on rejoindra par une traversée au ras de l'eau en direction du sud; on enjambe la brèche Est du corridor: après un crochet vertical pour contourner un surplomb par le haut on atteint la face et l'on s'élève dans des dalles jusqu'à 25 m.de la mer; une traversée vers le sud conduit à un pin à la base d'une cheminée que l'on escaladera difficilement; on débouche sur une épaule et revenant vers le Nord, on monte dans les rochers fissurés du gendarme voisin du sommet puis on contourne son arête nord, on monte à son collet et de là au sommet.
IV- Voie de la Paroi Nord
Ouest
Premiere par : Wyss en 1927
Escalade " libre facile " - Encordement 2O mètres
Le bateau est
indispensable pour débarquer au nord de l'entrée occidentale
du corridor sur une banquette spacieuse ou bien, suivant la
méthode primitivement employée, s'y rendre à la nage.
Suivre une vire en direction de la falaise jusqu'au pied
d'une cheminée difficile assez haute. Revenir sur une
vire herbeuse vers la droite pour gagner par une traversée
descendante une vaste plateforme herbeuse inclinée ( facile mais très mauvais terrain ).
On termine par les ressauts
de l'arête Ouest.
VI Quartier de la Calanque de l'Oule
Calanque de l'OULE
vue prise en bateau - Cliché Dr. Albert
Voies d'Accès
D'abord le tracé vert, descendu
du refuge Felix Roche par les Crêtes du Devenson; à son arrivée
au fond du Vallon de l'Oule, on le quitte à droite pour
s'engager dans un défilé tortueux en direction de la Calanque.
Ensuite le tracé Bleu du Puits de Cancel à la Calanque d'En Vau
par le Plateau de Puget, la ligne des Crêtes entre le Vallon de
la Fenêtre et le Vallon de l'Oule, le Plateau d'En Vau, les
Petites escalades, le Balcon, la Cheminée et le Plateau de
CastelVieil et le Couloir des Marseillais.
Mais il sera plus
court de rejoindre l'un ou l'autre tracé dans les parages du
Puits de l'Oule en venant de la Gardiole par le Traçé brun qui
passe par la ferme
|
A L'Oule masquée par un cap B Vallon de l'Oule C Belvedère d'En Vau D Grande Falaise de l'Oule E Pointe des Ecureuils F Terrasse boisée G Grotte de Capri H Baume du Clou I Trou du Serpent J Balcon de CastelVieil K Trou du Canon LLL Les 3 Capucins M Plateau de CastelVieil N Plateau de Cadeiron O Corniche de l'Oule P Crique des Capucins Q Portique Carre R Corniche de CastelVieil
|
La Falaise de l'Oule vue de la Corne Ouest du Plateau de CastelVieil Photo Grand Angulaire: Dr. Albert
I - Voie des Falaises I' - Variante de la sortie I'' - Variante de la Baume du Clou II - Voie de la Corniche de l'Oule II' Variante du Traçé des Etudiants
|
A Calanque de l'Oule B Vallon de l'Oule C Belvedère d'En Vau D Grande Falaise de l'Oule E Pointe des Ecureuils F Terrasse de l'Oule G Grotte de Capri H Baume du Clou I Trou du Serpent J Balcon de CastelVieil K Trou du Canon O Corniche de l'Oule P Crique des Capucins R Plateau de Puget S Puits de l'Oule
|
I - Voie des
Falaises
Première par : les Ecureuils ( Ph. Bernard,
Vincent, Tricoire, Neviere) en automne 1928
Escalade libre
facile - Encordement 15/20m
Descendre le Vallon de l'Oule et
traverser en hauteur plusieurs étroits vallonnements et
deux croupes rocheuses; on descend ensuite vers une pente
embroussaillée et on la traverse vers l'Est en se maintenant à
peu près à une altitude constante.
On s'élève ensuite dans
une succession de petites vires ascendantes terreuses et de très
mauvais rocher jusqu'à une corniche étroite que l'on suit en
direction d'un large couloir très raide issu des Terrasses de
l'Oule
Eviter le thalweg en escaladant sa rive gauche par des
dalles, une longue vire et une courte cheminée, on arrive
bientôt au collet de la Pointe des Ecureuils et l'on pénètre
dans le maquis des Terrasses de l'Oule. On gravit ensuite leurs
pentes très raides et embroussaillées en direction de l'Est
jusqu'à leur extrême fond supérieur, où l'on escalade une
cheminée d'une quinzaine de mètres qui débouche sur une
plateforme. On descend ensuite une arête délitée, puis on
pénètre dans une combe dont on longe le bord supérieur. On
escalade ensuite un saillant puis une assez longue dalle
terreuse; on dépasse une première et une deuxième corniches
couvertes de végétation et finalement on se hisse sur une
troisième corniche en trottoir.
Par un étroit souterrain, le
"Trou du Serpent" on traverse une arête vive et on débouche dans
le Vallon d'En Vau sur le Tracé Bleu des Petites Escalades.
I' - Variante de Sortie
Dr. Albert, Gisèle Albert, Josette Robert, R.
Guillot en 1938
Après la petite courbe embroussaillée et pour éviter la dalle pourrie au dessous du Trou du Serpent, on escalade une fissure terreuse délicate jusqu'à une excavation oblongue au sol très incliné, on en sort par une courte cheminée aux prises instables et par une succession de ressauts on atteint la Corniche du Trou du Serpent
I' ' - Voie de la Baume du Clou
Première par : F. Arbinolo, Dr. Albert Noël
1932
Escalade libre facile - Encordement 15 à 20m
C'est encore une variante de la
Voie des Falaises mais elle relie les Terrasses avec le
Belvédère d'En Vau.
Un énorme clou de 40cms planté dans une
dalle raide pour servir de prise est encore en place dans la
petite Baume que l'on traverse dans le haut de la falaise.
Dans le haut des Terrasses, on gravit la cheminée de
l'itinéraire des Ecureuils, puis en obliquant à gauche vers un
pin poussé sur le vide, on s'engage dans un couloir cheminée qui
aboutit 20m plus haut à la Baume du Clou, large excavation au
sol couvert de débris.
On escalade la dalle de sa paroi
sud-est et l'on remonte un couloir embroussaillé très redressé
et assez long qui débouche sur le tracé bleu des Petites
Escalades, un peu en dessous du Belvédère d'En Vau (Magnifique
point de vue sur cette Calanque)
II - Voie de la Corniche de l'Oule
Première par : J. Meunier, Dr. Albert,
J.Bouisson, R. Guillot, M. Reymon, Gisèle Albert
le 31
Octobre 1937
Escalade libre facile - Encordement 20m
Cet itinéraire souvent parallèle
à celui des Ecureuils vise à le compléter et relie la Calanque
de l'Oule au Balcon de CastelVieil.
Descendre le Vallon de
l'Oule jusqu'au dernier avant la "marmite" puis remonter une
piste dans le vallonnement de la rive gauche; traverser un second
vallonnement étroit pour rejoindre une croupe rocheuse et la
remonter jusqu'à un pin isolé; obliquer vers l'Est puis
descendre un ressaut par un rappel d'une dizaine de mètres. On
remonte alors une pente raide embroussaillée en direction d'un
éboulis de graviers rouges au pied de la falaise.
Attaquer la
paroi à droite dans des blocs faciles couverts de débris et
monter sur une large plateforme d'où descend une gouttière
inclinée vers la mer; Contourner un saillant et par une vire
étroite atteindre un petit gendarme. Un rappel de 10m amène sur
une longue vire herbeuse que l'on suit en descendant jusqu'à un
large couloir très raide issu des Terrasses de l'Oule et où l'on
rejoindra la Voie des Ecureuils; Eviter son thalweg en
escaladant sa rive gauche par des dalles, une large vire et une
courte cheminée; on arrive bientôt au collet de la Pointe
des Ecureuils et l'on pénètre dans le Maquis des Terrasses de
l'Oule. On dévale alors un ravin très embroussaillé, le long
d'une arête descendue du Belvédère d'En Vau puis on se
hausse sur le premier ressaut praticable de son taillant à une
trentaine de mètres au dessus de la mer. La Corniche de l'Oule
débute là.
Descendre de quelques mètres sur un balcon
suspendu sur la mer, puis tournant à gauche par une courte
cheminée, suivre une corniche coupée de failles jusqu'à un pin
plaqué à la muraille.
Descendre sur une vire étroite
encombrée de broussailles et contournant un saillant, traverser
par un pas aérien une cheminée profonde pour atteindre un groupe
de pins.
A partir de la cheminée, 10 mètres de traversée
horizontale tantôt sur des branches de pin, tantôt sur des
prises instables, amènent au bas d'un vallonnement très
redressé. On le remonte pour escalader une courte dalle fissurée
de son arête gauche. Traverser ensuite une terrasse, puis à
l'aide d'un petit rappel posé sur un gros pin on descend dans le
couloir venu de la Brèche du Balcon.. On escalade ensuite
son arête rive gauche qui conduira sans difficultés au Balcon.
II' - Variante du tracé des Etudiants
Première par : Dr. Albert, J. et G.
Seiller au printemps 1933
Escalade libre facile
C'est une extrapolation de la
Voie des Falaises, surtout exécutée pour relier la Voie de la
Corniche de l'Oule au tracé noir embryonnaire du Trou du Canon
au pied de la Cheminée de CastelVieil. Lorsqu'on est parvenu
dans le couloir du Balcon on franchira l'arête de sa rive gauche
à l'horizontale, puis on traverse un second couloir parallèle
presque vertical en passant sur les branches d'un pin posées en
pont entre ses deux rives. De là par une marche pénible en
direction de CastelVieil on arrive dans les blocs éboulés sous
le Trou du canon et l'on termine l'escalade assez facile d'une
grosse cheminée.
En terminant indiquons encore que dans
le flanc Ouest du Plateau de CastelVieil une longue corniche
prend naissance sous le Trou du canon à hauteur du Portique
Carré et qu'elle file jusqu'à la mer dans la face Sud-Ouest,
elle a été parcourue par Moyrand-Chopard.
Vers son origine un
couloir la relie directement au sommet de CastelVieil qui a été
gravi par le groupe des A.J. (Stricher, Tramier, etc..) Mais
nous n'avons pas de précisions sur ces parcours assez récents
(1940?)
Le doigt de Dieu
Cliché
Dr. Albert, pris du
Belvédère d'En-Vau
Le Bas Vallon
et la Calanque d,En-Vau
Au centre :
la Petite Aiguille
Vers l'extrémité de la calanque dans la
rive gauche: l'Aiguille de l'Aigle ou Doigt de Dieu, dont la
cime se profile sur les falaises de Canaille (dernier plan)
Le long du bord gauche de la photo: l'Arête de la Sirène
Le
Vallon d'En-Vau, le plus important du massif, descend des hauts
plateaux de la Gardiole suivant une ligne sensiblement nord-sud,
drainant presque tout le versant oriental du Mont Puget.
Avant sa jonction avec le Vallon de Rampes, il s'allonge
paresseusement en courbes douces dans une solitude boisée, puis
il se creuse et s'enfonce progressivement en même temps qu'il
décrit des méandres de plus en plus sinueux.
A partir du confluent du Vallon de la Gardiole, ses rives
gagnent en hauteur et deviennent très accidentées çà et là
des arêtes rocheuses surgissent et d'imposantes barres cernent
le thalweg de très près.
Puis au rond point du Portalet, commence la véritable gorge: de
ci,de là, des arêtes rocheuses, de hautes aiguilles s'élèvent
dans le lapiaz des deux rives : Alp Hutli, Aiguille Bayet,
Aiguille Anonyme, Grande Aiguille, etc... Les Murailles
atteignent maintenant leur hauteur maximum (169 m. au
Belvédère d'En Vau, 146,9 à la Cime de Castelviel,
152 m. au Plateau de Cadeiron ) et se détachent vers la route du
thalweg des séries d'éperons aigus aux profils
extraordinairement élancés et hardis
Un dernier coude brusque du chemin au pied de la Petite Aiguille
et l'on arrive à la plage de la calanque d'En Vau étroitement
enserrée entre la falaise de Castelvieil à droite et les barres
du Plateau de Cadeiron à gauche.
Au-delà vers l'Est, la côte s'aplatit rapidement en direction
de Cassis et il n'est plus alors d'accident rocheux qui puisse
intéresser le grimpeur.
En
Vau sera donc le point final du périple que nous avons entrepris
aux Goudes, à la recherche des voies d'escalades de la Région
des Calanques.
Ce quartier est depuis 5O ans l'un des plus fréquentés des centres de
tourisme de la côte de Marbre, et connait auprès des excursionnistes une
vogue au moins égale à celle de Sormiou ou de Morgiou.
Le grimpeur a trouvé là une des plus jolies collection
d'itinéraires d'arêtes des environs de Marseille et peut s'en
donner à cœur joie. Presque tous les parcours reconnus à
En Vau depuis le début de l'ère de l'escalade en Provence, et
ils sont nombreux - une cinquantaine - sont devenus classiques
et beaucoup jouissent maintenant d'une réputation méritée de
belles varappes, tels ; la Sirène, le Pouce, etc....
L'escalade à En Vau est surtout libre et si elle ne présente pas
en général de très grosses difficultés, elle est souvent
aérienne et se déroule agréablement dans un cadre infiniment
pittoresque. Les itinéraires artificiels sont en petite minorité
et le resteront probablement d'ailleurs, par suite de la
configuration du terrain qui permet presque toujours de se
passer de pitons-prises et autres accessoires. Une
particularité curieuse des voies d'En Vau est leur toponymie :
Sirène, Saphir, etc. etc..: la calanque a été à diverses
reprises un lieu d'escale pour les sous-marins de ces noms et
leurs équipages ont tracé, en souvenir de leur passage ces
disgracieux graffitis que l'on voit encore sur les roches de la
plage.
Voies d'Accès :
Deux
chemins principaux mènent à En-Vau:
La
route carrossable dérivée de la route de la Gineste (Marseille -
Cassis) et qui dessert les Fermes du Logisson et de la Gardiole,
avant de s'engager dans le thalweg du Vallon d'En Vau qu'elle
suivra tout au long de la plage; elle est jalonnée en rouge (par
le C.A.F.) jusqu'au Portalet.
Le sentier venu de Cassis par le Bestouan, les calanques
de Port Miou et de Port Pin est jalonné en vert et passe aussi
au Portalet. A la calanque de Port Pin un tracé noir
ménera plus directement et en raccourçi à la plage d'En Vau par
la rive gauche de la calanque. D'autres sentiers jalonnés
peuvent également ètre utilisés, mais ils sont beaucoup moins
directs: soit par le Vallon des Rampes, soit par le Devenson ;
nous renvoyons le lecteur aux brochures de H.Imoucha qui en
donne une description précise. Cependant,un de ces
chemins mérite une étude détaillée dans le cadre de cet ouvrage,
car jalonné par le C.A.F., il comporte tout comme les tracés du
Devenson, certains passages d'escalade où l'usage d'une corde
est nécessaire. Il s'agit du tracé Bleu venu du Puits de
Cancel par le vallon de l'Herbe, le Plateau de Puget, la ligne de
crêtèes entre le vallon de l'Oule, celui de la Fenêtre et le
plateau d'En Vau. Il se termine à la plage en face de la
Petite Aiguille après avoir descendu les Petites Escalades sous
le Belvédère, gravi la Cheminée de Castelvieil et finalement
descendu le couloir des Marseillais.
Vue prise du Plateau
du Cadeiron |
Isthme de CastelVieil
|
La
zone d'escalade de ce tracé bleu commence par la descente du
Belvédère d'En Vau vers le Balcon de Castelvieil dans un décor
admirable ( voir photo et plus loin la photo du Pouce en
vue plongeante.) La progression est en général facile dans
la série de cheminées et de petits couloirs dénommées " Petites
Escalades ". un seul obstacle vers le milieu : une dalle lisse
mais un câble fixe facilite le passage. Ce morceau "artificiel"
peut cependant être tourné sans difficulté " à la montée"
par un léger crochet en vire à l'Est suivi d'un petit ressaut.
Au pied du câble s'ouvre l'étroit boyau du Trou du Serpent par
lequel on pénètre dans la Grande Falaise de l'Oule.
Plus bas la descente se poursuit
, commode dans une longue cheminée-fissure et
l'on atteint le balcon : un énorme pin penché sur le vide en est
la balustrade; puis on remonte, au Sud, quelques gradins et l'on
s'engage sur une corniche en trottoir. A droite, percée
dans la muraille, s'ouvre sur la calanque de l'Oule, la Fenêtre
du tracé des Etudiants, passage donnant accès aux pentes de la
Crique des Capucins (tracé noir non officiel est l'oeuvre de
G. Poullaude et Eug. Queyras qui descendirent par là jusqu'à la
mer en 1922.) et à la Corniche de la Muraille Sud-Ouest de
Castelvieil: c'est également l'un des aboutissants de la Voie de
la Corniche de l'Oule dont nous avons parlé au chapitre
précédent.
Peu après la corniche s'interrompt dans une
encoignure. On s'élève alors dans l'étroite cheminée dite de
Castelvieil, puis l'on poursuit dans de bonnes et larges
fissures jusqu'à la crête des Trois Capucins. Ce passage devenu
aujourd'hui glissant et comme savonné par l'usure de la roche
sous l'action des innombrables souliers à clous qui l'ont gravi,
fut pratiqué pour la première fois en escalade en 1875, par
Borelli, alors propriétaire de la Gardiole. Il a par ailleurs
une curieuse histoire car il était en réalité beaucoup plus
anciennement connu des bergers dont les troupeaux paissaient
dans ces parages. Ils utilisaient alors le plateau de
Castelvieil comme centre de cure pour leurs bêtes malades, et
pour y parvenir plus aisément ils avaient coincé dans la
cheminée un tronc d'arbre creusé d'encoches qui facilitaient le
passage. On rapporte même qu'ils avaient disposé un filet pour
recueillir bêtes et gens victimes d'un décrochage.
Après la cheminée le sentier suit vers le Sud une
étroite ligne de crête, longeant les blocs de pierre des Trois
Capucins
( ils sont bien visibles surtout le premier au
dessus de la cheminée de Castelvieil, sur la photo de l'Isthme
). Bientôt on s'engage sur un fragile pont de débris agglomérés,
jeté en équilibre sur les abimes vertigineux de la Calanque de
l'Oule et par un couloir évasé et embroussaillé on atteint la
Cime de Castelvieil. On a de là une incomparable vue
d'ensemble de la Cote du Devenson. Ce tracé Bleu descend
immédiatement vers l'Est et s'enfonce dans le Couloir des
Marseillais que nous décrirons plus loin comme itinéraire de
montée. Indiquons qu'il faudra au cours de la descente poser sur
des arbres trois rappels de 18 à 20 mètres pour franchir les
ressauts verticaux. Et c'est enfin l'arrivée sur la plage..
Il est malaisé dans une étude globale de situer avec précision au lecteur qui vient pour la première fois à En Vau les nombreuses escalades du Quartier. De la route du Vallon on distingue mal au premier abord les itinéraires que l'on désire parcourir, parce que la gorge est trop étroite et encaissée et que l'on manque du recul indispensable à une vue d'ensemble, et si l'on n'est pas du pays on perdra beaucoup de temps à les rechercher d'après une simple énumération. Aussi dans notre description fragmenterons-nous ce Quartier d'En Vau en trois secteurs, eux-mêmes divisés autant que possible en massifs ou groupes principaux et nous commencerons notre description en imaginant que nous venons de la Gardiole et que nous descendons le vallon vers la mer.
Le PREMIER SECTEUR va de la jonction des Vallons d'En Vau et de la Gardiole ( à 2 kms de la Gardiole et 1 km400 de la Calanque ) au Portalet; il est peu important et ne comporte que trois itinéraires d'arêtes sur la rive gauche et rien sur la rive droite. ( rive droite et rive gauche au sens orographique c'est à dire en descendant le vallon.) _
Le DEUXIEME SECTEUR est compris entre le Portalet et la Plage: il est de beaucoup le plus intéressant du quartier puisque nous y relevons une quarantaine d'itinéraires.
Le Portalet est ce rond-point-(à 2km.700 de la
Gardiole et à 700m. de la Calanque) où le Vallon d'En Vau qui
descendait N.W.- S.E., tourne brusquement en coude aigu vers
l'Ouest. Un vallonnement secondaire de la rive gauche y
aboutit, qui est parcouru par le tracé vert de Cassis au
Devenson et au Refuge Félix Roche.
Deux cents mètres plus bas que le Portalet, un nouveau coude
brusque ramène le vallon d'En Vau dans son axe primitif N.S.
C'est à ce niveau dans la rive droite que se trouve la
première aiguille, emphatiquement appellée Alp Hutli ; elle est
masquée par des pins qui l'entourent jusqu'à mi-hauteur. Encore
deux cents mètres de descente, et c'est dans la rive gauche
cette fois, la Grande Aiguille, isolée tout près du thalweg...
En face de la Grande Aiguille, et dans la rive droite, on
distingue mal deux aiguillettes, simples ressauts d'un chainon
rocheux du Belvédère d'EnVau: l'Aiguille Bayet et l'Aiguille
Anonyme.... Puis le vallon s'élargit, la rive droite est
nivelée par de grands éboulis descendus de l'Isthme de
Castelvieil, tandis que la rive gauche devient très escarpée; le
Pouce, monolithe percé à sa base s'érige tout contre le haut
d'une grande muraille, épaulée par plusieurs contreforts et d'où
se détache vers le Sud-Est, une longue arête hérissée de
gendarmes,- Arête des Garçons de Café-,plus au Sud le formidable
éperon de la Sirène, au taillant extrêmement raide et
rectiligne, écrase le vallon de sa puissante masse.
Enfin le vallon décrit une dernière courbe vers
l'est autour de la Petite Aiguille dressée dans le thalweg comme
pour interdire l'accès à la Plage de la Calanque.
Les murailles de la rive droite se sont à nouveau rapprochées,
striées par de profondes cannelures de nombreux couloirs. Le
plus grand, le Couloir des Marseillais, fait face à la Sirène,
le plus raide et le plus embroussaillé, le couloir de Gonfaron,
escalade les pentes de Castelvieil au dessus de la plage.
Et la rive gauche du vallon se termine par l'arète Saphir
dont la Petite Aiguille est le premier ressaut.
La Calanque d'En Vau forme le TROISIEME SECTEUR
C'est la rive droite qui est maintenant de plus en plus escarpée et verticale au dessus de la mer, tandis que la rive gauche attenue progressivement sa pente en s'avançant vers le large
Dans cette rive droite quelques beaux itinéraires seront mentionnés, tandis que dans la rive gauche on ne trouvera que d'insignifiants parcours de segments d'arêtes et une dernière aiguille : le Doigt de Dieu, à 250 mètres de la plage et à mi-hauteur dans les pentes de Cadeiron.
Ouvrons une parenthèse pour terminer ces aperçus généraux sur EN VAU, en indiquant que nous avons eu beaucoup de peine à nous documenter sur l'historique de l'escalade de ce quartier. Quelques une furent découvertes et répétées à des dates souvent rapprochées par des groupes de grimpeurs qui ne se connaissaient point alors. Le recul des années a rendu le souvenir de ces dates très imprécis malgré nos nombreuses recherches notre attributions des premières renfermera peut-être des erreurs dont nous nous excusons par avance .
PREMIER SECTEUR
De la jonction des
Vallons de la Gardiole et d'En-Vau au Portalet
Dans
le flanc du Plateau de la Fontasse, rive gauche du Vallon
d'En-Vau, les 3 arêtes des Trois Tours, de Lily-Jeanne, et de la
Lune présentent toutes les mêmes caractéristiques de la belle
escalade classique, avec de nombreux passages peu commodes, mais
presque toujours évitables par les flancs au grand dam de
l'esthétique de la grimpée. Pour les apprécier pleinement il ne
faudra pas s'écarter de leurs taillants.
Elles
sont peu fréquentées des grimpeurs, et c'est dommage, parce que
mal connues peut-être à cause de leur isolement dans un site
retiré et surtout parce qu'elles sont mal visibles des sentiers
les plus passagers.
I - Arête des Trois
Tours
Première par : H.
Imoucha, P. Robert, R. Artru le 15 Août 1935
Escalade libre
difficile - Encordement 15m
Deux étapes sont franchement difficiles et délicates : la 3eme
dans le ressaut avant la première Tour et la 9eme en haut de la
deuxième Tour. Le reste, sauf les deux premières étapes
faciles, est de difficulté moyenne mais assez soutenue et
souvent aérien.
A 250 mètres au Sud du confluent du vallon de la Gardiole et
d'En Vau, l'arête commence dans les pins et les broussailles ;
elle est d'abord individualisée, mais dans sa partie supérieure
les trois clochers se détachent nettement. On s'élève sur le
taillant dans des rochers disloqués. - R. 1
Une
deuxième longueur de corde amène sur une terrasse.- R. 2
Le premier ressaut raide se dresse là : il sera facilement
contournable par la droite.
Monter sur une écaille décollée
en porte à faux, puis grimper droit sur le taillant, dalle
étroite, verticale aux prises rares mal disposées et souvent
éloignées, c'est le passage le plus exposé de l'arête; on
débouche sur un replat.- R. 3 -
Au delà l'arête est
sensiblement horizontale jusqu'à la première Tour. -R. 4
On escalade deux petits murs et l'on s'arrête dans une
anfractuosité.- R.
Par un passage en surplomb
impressionnant mais assez facile et des rochers brisés, on
atteint la première cime très étroite. - R. 6
Une
jolie descente sur une arête mince conduit au premier collet.
- R. 7
La deuxième Tour sera gravie par son flanc
N.Ouest, le bas de l'arête étant impraticable par le taillant
sans moyen artificiel On gravit tout d'abord une fissure
cheminée raide jusqu'à une niche.- R. 8
On continue
par une fissure verticale bientôt barrée par un surplomb. Par
un pas exposé vers la droite on rejoint le taillant de l'arète
et on la suit jusqu'à la 2ème cime; mais il sera plus facile de
virer à gauche sous le surplomb et de monter droit dans le
versant nord : passage raide mais bonnes prises. -R. 9
Une nouvelle descente amène au deuxième collet.- R. 10
La troisième Tour est percée vers le haut par une grotte
étroite, on monte jusque là par le taillant de l'arête, puis
virant dans la face sud, on monte droit vers la 3ème cime ( la
voie originale traverse la grotte et remonte vers le versant
nord. ) -R. 11
Une dernière descente au 3ème collet
précède la fin de l'escalade sur l'échine de l'arête devenue
extrêmement mince et qui se perdra un peu plus loin sur le
plateau de la Fontasse.
II - Arête Lily-Jeanne
Première par : V. Rostand, Abbé R. Senturier
3 Octobre 1938
Escalade libre difficile - Encordement 15m
Trois ressauts courts mais difficiles, très raides dans la 3me,
4 me et 5 me étapes.
Cette escalade n'est intéressante qu'à condition de suivre le
fil de l'arête à partir du gendarme du bas; le trajet original
évitait trop souvent les difficultés par des crochets inélégant
dans le flanc Sud.
A 350 mètres au sud du confluent: Vallon
d'En Vau - Vallon de la Gardiole, la route du vallon franchit un
seuil à peine marqué daans le plan horizontal mais bien défini
par deux segments d'arête qui l'étrangle de part et d'autre; (
c'est le Portalet ou Petit Portail d'En Vau.)
Un surplomb en
toit est caractéristique dans la muraille rive droite de ce
défilé et dans la rive gauche c'est la base de l'arête
Lily-Jeanne qui lui fait face. Cette base est infranchissable
par son taillant sans moyen artificiel. A dix mètres au sud, on
grimpe dans un petit couloir très embroussaillé et l'on en sort
très rapidement par une vire à gauche. - R. 1
Une
facile montée de dalle conduit à l'arête que l'on atteint au
collet d'un gendarme. -R.2
Le premier ressaut est
impassable exactement par le taillant. Dans le flanc sud, à 4 ou
5m. à droite, existe une petite cheminée sans intérêt; entre les
deux, une étroite fissure conduit sans peine à un replat.- R.3
On escalade ensuite le fil de l'arête vertical et agrémenté
d'un surplomb. - R.4
Le 3ème ressaut est aussi raide
et difficile par le taillant que les précédents, il est
également aussi court. - R. 5
Suit une zone
horizontale étroite.- R.6
Le fil de l'arête se
redresse à nouveau mais l'escalade en est maintenant aisée.-
R.7
Et derechef, l'arête est horizontale barrée un peu
plus loin par un gendarme sur lequel on monte.-R.8
Une
descente rapide conduit à son collet. - R.9
On
termine par un dernier ressaut vertical en suivant
rigoureusement son taillant : vers le haut, un surplomb fragile.
I -
Arête de la Lune
Première par:
V.Rostand, Abbé Seinturier le 3 Octobre 1938
Escalade "
Libre facile "- Encordement: l5 mètres.
Un seul passage assez
difficile, la fissure verticale de la troisième étape.
L'Arête de la Lune est située à 30 m. en aval de l'Arête Lily-
Jeanne dont elle est séparée par une arête secondaire sans
importance; son origine se situe à 50 m. au dessus de la route
du thalweg d'où elle est très mal visible.
On monte dans le
sous -bois par un très bref couloir coiffé par un chêne
.Démarrer sur le taillant par l'escalade assez délicate d'une
dalle à pente moyenne et l'on atteint un gendarme que l'on
contourne par la gauche: -R. 1
Le parcours original
arrive là par le flanc nord de l'arête.
Continuer vers le
replat étroit à gauche du taillant. -R2
Gravir alors
une fissure très raide dans du rocher disloqué et contourner par
la gauche la base du second gendarme.- R.3
L'escalade
se poursuivra facile jusqu'au bout du taillant.
DEUXIEME SECTEUR
Du Portalet à la Plage d'En-Vau
Entre
le Portalet et la Plage nous étudierons successivement les
Aiguilles, les Escalades de la Rive Gauche, et celles de la Rive
Droite
Les Aiguilles
Elle se trouve à une trentaine de
mètres du chemin dans la rive droite du vallon, à hauteur du
coude brusque du thalweg, sis à 200 mètres en aval du Portalet.
Elle est reliée à la muraille voisine par un collet très étroit
et n'a guère qu'une vingtaine de mètres de haut sur ce coté là,
et à 35 à 40 mètres sur l'autre versant.
Deux courts
itinéraires y sont pratiqués.
Vue du fond du vallon Cliché Dr. Albert |
I - Voie Normale II - Voie de la Face Nord
|
I- Voie Normale
Première par : H. Imoucha, Ch. Choberg, J.
Lecointre en 1927
Escalade libre facile - Encordement
15m
Itinéraire assez moyen avec un
pas délicat et aérien.
Attaquer l'arête nord-est par une dalle aux prises hautes et
monter dans une niche aux parois noirâtres - R1
Revenir vers l'arête et grimper le long d'un petit éperon au
sommet duquel on se rétablira, virer alors à l'horizontale dans
la Face Est sur une très étroite corniche qui s'interrompt
bientôt. Par un pas exposé atteindre une fissure-cheminée très
ouverte et de là monter jusqu'à un replat. - R.2
De là
on monte au sommet sans difficultés.
Descendre par un rappel de 20 mètres dans la face Nord (sur piton scellé)
II- Voie de la Face Nord
Première par : H. Barrin, Gispert en juin 1933
Escalade libre difficile - Encordement 20m
Itinéraire très
court, agrémenté cependant de difficultés sérieuses.
Le départ se situe au collet de
l'Aiguille.
Monter en opposition entre les deux parois très
rapprochées et s'engager sur une étroite vire dans la face
Nord. A son extrémité monter dans une dalle fragmentée
jusqu'à une niche. Obliquer légèrement à droite pour escalader
une fissure qui finit sur une petite plateforme où pousse un
arbuste. Terminer par l'escalade d'une fissure du
bloc terminal.
A 350 mètres de la plage, dans la
rive gauche du vallon, la Grande Aiguille domine le chemin
dont elle est toute proche. Elle est sensiblement ovale à
sa base et n'a que deux arêtes bien marquées, nord-est et
sud-ouest, délimitant deux faces arrondies, sud-est et
nord-ouest. Son flanc Est, le moins élevé, n'a qu'une vingtaine
de mètres, mais la face du vallon dépasse 50 mètres de hauteur,
c'est la plus " grande " aiguille d'En Vau.
La première ascension fut réalisée en 1889. - Quatre voies
d'escalade y sont actuellement pratiquées.
La Face Sud Est de la Grande Aiguille
Vue plongeante prise de CastelVieil Photo Télé Dr. Albert |
Grande Aiguille
Photo B
|
I - Voie Abeille
( photo B )
Première par : Abeille, Dr. Poucel
Senior en 1889
Escalade libre facile - Encordement 15m
Elle gravit le flanc Est de
l'aiguille au dessus du collet qui la rattache aux éboulis du
vallon.
L'ascension commence par des gradins; dans un
renfoncement, une courte vire à gauche amène a la base d'une
petite fissure ( une broche en fer y fut coincée là qui sert de
prise) on arrive au dessus dans une niche -R.
1.
Escalader à gauche un bloc décollé et virer dans le flanc sud
pour monter ensuite tout droit à la brèche entre les deux blocs
sommitaux. - R 2
La Grande Aiguille comme l'Alpe Hutli
et la Petite Aiguille - curieuse similitude- est couronnée
par deux blocs posés. - Terminer par l'escalade du versant
nord du bloc le plus élevé.
II / Voie Paillon
( photo B et A )
Première par :M et H Paillon (Père et
Fils) en 1926
Escalade libre facile - Encordement 20m
La
seule difficulté de cet itinéraire réside dans l'espacement des
prises dans le bas.
Elle gravit le flanc Sud de
l'aiguille en un trajet sensiblement parallèle à l'arête sud
-ouest dont elle est distance de quelques mètres.
-Démarrer d'une plateforme sur l'arête en grimpant en oblique
vers la droite dans une dalle lisse, puis revenir à gauche (
excellentes prises peu visibles) vers un pin horizontal. -
R.1
Continuer la montée en oblique encore une fois vers
la droite, puis en s'élevant tout droit; le rocher est excellent
moins lisse et de petits replats apparaissent. Un peu plus haut
on rejoint une petite plateforme sur l'arête sud-ouest. - R.
2
On escalade maintenant son taillant, puis par une vire
aérienne à gauche, on passe dans la face du vallon et l'on
pénètre dans l'ouverture perçée à la base du bloc somital pour
atteindre la brèche du rappel.
La Face Nord Ouest de la Grande Aiguille
Vue plongeante prise des Pentes du Plateau d'En-Vau - Photo Grand Angulaire Dr. Albert |
Grande Aiguille
Photo A
|
III / Voie de la Face du Vallon
(photo A )
Premiere par: V.Rostand. Ch.Studer le
27 Mai 1937
Escalade "libre difficile" - Encordement :15
mètres
Une étape vraiment difficile
entre le 2ème et 3ème relais. Le reste est facile
C'est le plus difficile
itinéraire de la Grande Aiguille dont il gravit tour à tour le
flanc ouest puis le flanc nord.
Il est la rectification d'un
autre parcours réalisé un an auparavant par V.Rostand et dont
nous parlerons plus loin. Quitter le chemin au pied de
l'aiguille et monter sur une corniche embroussaillée, on la suit
vers l'Est et l'on escalade un système de dièdres fissurés assez
raides mais faciles qui conduiront à une plateforme au sommet de
l'éperon nord-ouest. - R.1.
Par un mur
vertical grimper dans une grotte peu profonde, ouverte face au
chemin.- R.2.
Au Nord de la grotte gravir une dalle excessivement raide aux
prises inconfortables: une courte échelle sera très utile pour se
dresser difficilement en équilibre sur une marche exigüe. Virer
alors à gauche vers une petite fissure-cheminée très ouverte que
l'on remontera en cherchant des prises sur la droite. Il sera
plus commode d'escalader en oblique la dalle qui précède la
fissure-cheminée en direction d'un petit pin poussé sur un replat
de l'orifice supérieur de celle-ci. - R. 3.
On
poursuit ensuite aisément la montée dans des gradins obliques
vers le haut de l'arête nord-est que l'on atteindra non loin du
sommet; une vire délicate dans le flanc nord amènera à la brèche
du rappel
IV / Variante de la Voie de la Face
du Vallon. (photo A )
Première par V.Rostand, Menu en été
1936
Escalade "libre facile" -
Encordement:15 mètres
Ce fut en réalité le parcours primitif réalisé par Rostand dans la Face du Vallon; il est beaucoup moins joli que la version que nous venons de décrire. On suit le même chemin de montée jusqu'à la plateforme de l'éperon nord-ouest, puis on descend sur la corniche herbeuse qui coupe le flanc nord de l'aiguille et l'on atteint un replat de l'arête nord-est. On continuera par la partie supérieure de cette arête que nous allons décrire au paragraphe suivant.
V / Voie de l'Arête Nord-Est
( photo A)
Nous ne savons pas si cette arête avait été
gravie en son entier avant nous même, c'est tout à fait
probable; indiquons seulement que le haut fut exploré par
Rostand et Menu en été 1936.
Escalade " libre facile "- Encordement: 20 mètres.
La deuxième moitié de la
seconde étape est assez délicate.
Escalader sur le bord
gauche du taillant un système de fissures formées par des
agglomérations de blocs fragiles jusqu'à un replat.- R.1.
Passer dans le flanc Est pour éviter une zone très raide et par
un court crocher revenir sur le taillant que l'on suivra jusqu'à
la base du sommet Est. - R.2.
On le gravira par un
dièdre profond .
Le Pouce
Vue plongeante prise du Plateau de Cadeiron Cliché Dr. Albert |
A Le Pouce B Aiguille Anonyme C Aiguille Bayet D Base percée du Pouce E Piton abandonné dans une fissure F,F Deux des 3 Capucins G Cheminée de CastelVieil H Cable des Petites Escalades I Variable évitant le Cable J Belvédère d'En Vau K Brèche du Balcon masquée par le Pouce I - Voie de l'Aiguille Anonyme II - Voie du Parisien III - Traçé Bleu des Petites Escalades IV - Voie Save du Pouce
|
I - Aiguille
Anonyme
En Face de la Grande Aiguille et dans la rive droite, toujours
à proximité du chemin, une façade triangulaire, orientée face à
l'Est, haute de 50 m. supporte un simple gendarme. l'Aiguille
Anonyme est limitée par deux arêtes, celle de droite ( nord) est
la voie de montée facile au sommet (vraisemblablement Ch.Bayet)
. Nous ne connaissons d'autres relations de ce parcours qu'un
bref commentaire publié dans le bulletin de la Section de
Provence du C.A.F. du 1er trimestre 1936, sans indication, ni de
date de la première, ni de nom de son auteur. Nous citons :
"L'itinéraire emprunte la grande arête qui part du fond du
vallon, quelques bons relais, encordement :20m." C'est tout ! -
L'arête gauche ( sud) est la ligne d'ascension d'un trajet
artificiel peu difficile de G. Livanos et Claude Guillot,
réalisé le 30 Mars 1941 et connu sous le nom de Voie du Parisien
(C. Guillot est originaire de la capitale.)
Cet itinéraire (II) suit le couloir du bord droit de l'arête à
partir du gendarme qui lui-même se gravit sans difficulté.
Aiguille Bayet
Le même mystère plane sur l'Aiguille Bayet, située à 40m. du
chemin, exactement en face de la Grande Aiguille et en bordure
de l'éboulis où passe le pointillé bleu descendu du Belvédère
d'En Vau.
Ce petit monolithe, haut d'une dizaine de mètres se gravit par
son flanc ouest ( cfr. le bulletin de la Section de Provence du
C.A.F. ) - indiquons que Ch.Bayet fut le compagnon de
H.Barrin lors des premiers essais de la Face Nord du Rocher des
Goudes.
Ce joli monolithe, à proximité immédiate de la plage d'En Vau
est un des terrains d'entrainement les plus estimés des
grimpeurs. Aussi y trouvera-t-on une véritable collection
d'itinéraires qui s'enchevêtrent comme à plaisir sur toutes les
faces.
Elle n'a guère cependant qu'une quinzaine de mètres de hauteur
au dessus du collet et 35 m. dans sa face sud ouest la plus
élevée.
La première due à H. Abeille, remonte à 1888.
|
La Petite
Aiguille - Photo A A Plage d'En-Vau B Arête Saphir I,I,I - Voie de la Face Nord-Ouest II - Sa Variante VI - La Diagonale VII - Voie de la Ratepenado VIII - Voie Directe IX - Sa Variante de Sortie X - Voie BB
|
Vue de la Passerelle - Cliché Dr. Albert |
La Petite Aiguille - Photo B A Fin de la Route de la Gardiole B Arête Rostand - Joubard C Cheminée de CastelVieil D Brèche du Balcon E Belvédère d'En-Vau F Plateau d'En-Vau I- Voie de la Face Nord-Ouest III - Voie du Collet IV - Voie de la Face à la Mer V - Sa Variante VI - La Diagonale IX - Variante de la sortie de la Directe
|
I - Voie de la Face Nord-Ouest
( Photo A et B )
Première par
H.Abeille, en 1888
Escalade " libre facile " -
Encordement 15 m.
Départ au point le plus bas de la face par un petit dièdre
oblique vers la gauche, puis on gravit quelques gradins en
direction d'un chêne vert. -R.1
La montée continue oblique vers la gauche et l'on passe deux
ressauts raides avant de s'arrêter sur une plateforme.-
R. 2
On traverse alors à l'horizontale l'arête nord et l'on passe
dans la face nord-est où l'on escaladera tout droit des
gradins pour terminer en revenant dans la paroi nord-ouest
du bloc sommital.
II - Variante
( photo A )
Pas de renseignements sur la première
Escalade " libre facile " - Encordement 15 mètres
De la plateforme du 2 me relais: monter droit dans une anfractuosité, virer facilement au sud puis grimper au dessous de la brèche du sommet et de là au gendarme terminal.
III - Voie du Collet
( photo B )
Pas de renseignements sur la première
Escalade " libre facile " -
Encordement 15 mètres.
Départ du collet dans une suite de grosses fissures verticales qui rejoignent vers le haut la fin de la voie de la face Nord-Ouest.
IV - Voie de la Face à la Mer
( photo B )
Première par L. David en 1913
Escalade " libre
facile " - Encordement: 15 mètres
La description de ce parcours
sinueux sera compliqué parce que dans cette face sud, on peut
réellement passer partout en escalade libre sans rencontrer de
difficultés sérieuses.
Départ en contre bas du collet, grimper sur un gros bloc, puis
escalader une dalle et se rétablir sur une corniche. -R.1
On la suit vers le sud où l'on gravit un ressaut raide au dessus
duquel se trouve une plateforme. Escalader droit une zone de
rochers fracturés à proximité de l'arête sud :on atteint
alors un replat et par une traversée sur la droite- 5 à 6 m.- à
l'horizontale - on se dirige vers un gros bloc posé. -R.2
Escalader un court dièdre vertical peu commode et par un
rétablissement monter sur une nouvelle corniche : on la suit
vers le sud et à proximité de l'arête, on gravit un ressaut qui
amène à la brèche; de là on monte au sommet par le flanc sud du
gendarme terminal
V - Variante Barrin
Première par : H.Barrin, X en
l932
Escalade " libre difficile "
Cette variante plus difficile consiste à monter droit à la corniche du premier relais par les dalles raides de la base de la face à la mer.
VI - La Diagonale
( photo A et B )
Première par: H. Barrin, Gipsert
en 1932
Escalade " libre facile " - encordement 20 m
Cette voie passe successivement
par la face Sud-Ouest, puis dans la face Sud-Est.Elle est déjà
sensiblement plus difficile que les itinéraires précédents
surtout dans les derniers mètres assez exposés.
Après être monté sur une banquette embroussaillée dans le flanc
gauche de l'arête sud, on démarre le long d'une grosse fissure
qui oblique vers le taillant et s'y perd après l'avoir franchi.
On passe alors dans la face à la mer et l'on continue en
obliquant dans une dalle raide (prises bonnes mais rares).On
arrive alors sur la corniche où l'on croise l'itinéraire David.
- R. 1
Vers
le milieu de cette corniche escalader droit une fissure très
raide puis monter facilement jusqu'à un gros bloc posé. -R.2
Cette étape de la Diagonale avait déjà été explorée auparavant
par Barrin et Reboul elle est connue sous le nom de "M'en fous "
' Reboul parait-il se désintéressait d'avoir fait un " fragment
de première ".
Continuer par le dièdre fissuré de la voie David, puis tout
droit vers la brèche du sommet; la paroi est toujours très raide
mais l'on trouve une bonne prise haute. Terminer par la
difficile escalade du flanc sud-est du gendarme sommital.
VII - Voie de la Ratepenado (la
chauve-souris) Photo A
Première par:
J.Robert, J.Gautier, R.Tixier le Ier Oct. 1933
Escalade
"libre difficile" -encordement 2O mètres
Ce parcours
comme ses voisins de la face sud-ouest est franchement difficile
et exposé
Deux tentatives précédèrent la première qui échouèrent toutes
deux à la suite de décrochage graves en 1925 et 1932.
Une
ratepenade ( chauve souris en provençal), fut délogée de son
trou lors de cette première.
Même départ que pour la
diagonale, puis on s'élève difficilement dans une cheminée à
double fissure sur le flanc gauche de l'arête sud; les
prises, d'abord rares, se font plus nombreuses quand on approche
d'un replat embroussaillé; puis on grimpe sur une plateforme de
l'arête. - Relais -
Entreprendre alors vers la gauche une traversée ascendante dans
une dalle raide aux prises franches mais espacées. En suivant
une strate horizontale on arrive dans une grosse fissure
verticale où l'on s'élève un peu, puis on reprend la traversée
descendante vers la gauche en direction de l'arête sud-ouest par
laquelle on atteint le sommet sans difficulté.
VIII - Voie Directe
( photo
A )
Première par : Barrin et Gispert en 1935
Escalade "libre très difficile " - Encordement :30
mètres
Malgré son peu de longueur, cette voie, si elle est parcourue
ainsi qu'à la première, sans aucun pitons d'assurance et sans
relais, mérite amplement sa classification dans la 3 me
catégorie de l'escalade libre.
On quitte la banquette du bas
en montant sur la gauche vers la plaque scellée en souvenir de
M.Taviraz,(probablement enlevée par les Allemands en 1944
pendant l'occupation d'En Vau) puis on montera tout droit vers
le sommet le long d'une grosse fissure traversée au 2/3 de la
paroi par la voie de la Ratepenade. - Vers le haut
franchir tout droit le surplomb terminal.
IX - Variante de la sortie
de la Voie Directe
(photos A et B )
par Barrin.
Contourner le surplomb terminal par la droite; une vire aérienne mènera au sommet par le haut de la face sud-est.
X - Voie B. B. ( photo
A )
Premiere par: H.Barrin, M.Brun
le 15 août 1935
Escalade " libre difficile" -
encordement : 20 metres
B. B. : initiales des noms des
deux premiers.
Monter à la plaque Taviraz par le bas de la
directe, puis exécuter une difficile traversée ascendante vers
l'arête Ouest où l'on atteindra l'extrémité d'une corniche de la
Face N6W. Relais.
Revenir de suite sur le taillant de l'arête et le suivre
jusqu'au bout.
Une variante exigeant un encordement de 25-30 mètres évite le
relais en montant dans l'axe de l'arête sans quitter la Face
Sud-Ouest.
Les Escalades
de la Rive Gauche
Dans cette partie du vallon, deux massifs importants groupent chacun toute une série d'escalades: le massif du Pouce et le massif de la Sirène. Plus loin les voies de la Tour Ronde et de l'Arête Saphir sont isolées à proximité de la Plage
Le Pouce est ce monolithe cylindrique élevé d'une dizaine de mètres, dont la base est percée de part en part par un porche arrondi et qui est juché en un équilibre déconcertant ( photo B ) au sommet d'un éperon de 85 m. tout contre le haut de la muraille ouest du Plateau de Cadeiron. Par extension nous appellerons massif ou groupe du Pouce toute paroi avoisinante.
Vue des pentes du Plateau d'En-Vau Photo Grand Angulaire Dr. Albert |
Le Massif du Pouce - Photo A A Le Pouce B Plateau de Cadeiron C Muraille du Pouce D Arête des Chèvres E Arête des Garçons de Café F Arête de la Sirène G Sommet Grande Aiguille F Plateau de CastelVieil I- Voie du Pouce II - Variante, Save III- Variante Ramond IV- Sortie Chauvet VI - Le Pouce Integral VII - La Voie Serpentine VIII - La Voie Rostand-Save IX -Voie de l'Arête des Chèvres
|
Vue de la Cheminée de CastelVieil -Cliché Dr. Albert |
Le Massif du Pouce - Photo B A Le Pouce B Plateau de Cadeiron C Muraille du Pouce D Arête des Chèvres E Arête des Garçons de Café E' Plan NW de l'Eperon de la Sirène V- Variante Barrin de la Voie du Pouce VII - La Voie Serpentine VIII- Voie Rostand - Save IX- Voie de l'Arête des Chèvres X- Couloir des Rochassiers XI - Arête des Garçons de Café XII -Départ de Frendo XIII - Variante de la Lucarne
|
I - Voie du Pouce (
photo A)
Première par :J.Save, R.Artru, J.Robert,
R.Gros,P.Keller le 18/11/1936
Escalade "libre
difficile" - Encordement : 20 mètres
Ce parcours comporte de nombreux passages de difficultés assez élevées, mais c'est dans l'escalade terminale du monolithe que l'on trouvera le morceau le plus dur.
Démarrer sur le taillant de la
base de l'éperon, au pied du Pouce; 25 mètres d'escalade facile
conduisent à une strate horizontale. -R.1
Une vire
délicate sur la gauche donne accès à une large terrasse
embroussaillée que l'on suivra jusqu'au voisinage de son
extrémité nord. - R.2
Sur le flanc droit
(sud) d'un éperon parallèle à celui du Pouce, on s'élève ensuite
dans une fissure terreuse et herbeuse jusqu'à un replat sur son
taillant. - R.3
Escalader alors en ramonage une longue
et belle cheminée-fissure verticale au bout de laquelle on
atteint l'extrémité d'une seconde corniche horizontale. -R4
Revenant au Sud vers l'éperon du Pouce on arrive à la base d'un
groupe de trois fissures formées par des plaques décollées; on
choisira celle du milieu, d'abord délicate, puis plus commode
quand elle s'ouvre en petit couloir qui débouchera bientôt au
collet du Pouce. De là par une dalle en gradin, monter sous le
porche du monolithe. -R.5.
Contourner son pilier nord au
dessus du couloir d'arrivée et s'élever dans sa face nord le
long d'une difficile fissure qui conduira au sommet.
Descente en rappel au collet.
Si l'on désire s'en aller par
le Plateau de Cadeiron, du collet on exécute vers le N.W. une
délicate traversée de dalle le log d'une strate horizontale,
puis on se rétablit sur une corniche au bout de laquelle il reste
à gravir une cheminée
Variante du Pouce
Le Pouce fut tout de suite très
fréquenté des grimpeurs et dès lors il était aisé de prévoir que
le tortueux parcours original ferait les frais de maintes
variantes..
La première fut exécutée par J.Save lui-même ( II
photo A ).Elle gravit le bas de l'éperon parallèle à 3O m. au
Nord; en un parcours facile,devenu classique parce qu'il permet
d'éviter la difficile vire après le 1er relais du trajet
primitif. La deuxième ( III photo A ) est due à
Ramond; elle s'élève droit au dessus de la partie médiane de la
première corniche, le long d'une cheminée-fissure oblique à peu
près dans l'axe du couloir du collet: il semble quelle soit
moins intéressante que le parcours correspondant à l'éperon
parallèle.
La troisième ( V. photo B) concerne le
monolithe lui-même, au lieu d'escalader son versant nord on
passe dans son versant Sud et l'on grimpe dans une dalle très
raide ( prises solides mais petites et rares ) en obliquant sur
la fin vers la face du vallon. Variante exposée et très aérienne
réalisée par H. Barrin, Rouais, Chappe à la fin Septembre1937.
Enfin, G. Rebuffat et H. Joubard, accomplirent en 1939
l'escalade intégrale de l'éperon du Pouce par son taillant,
itinéraire que nous décrirons au paragraphe suivant.
Le Pouce " Integral " (
photo A )
Première par G.Rebuffat, H.Joubard, le
6 Août 1939
Escalade " artificielle difficile"
Escalade artificielle de difficulté courante dans
les 1ère et 3ème étapes, plus exposée dans la 5ème étape sous
le monolithe. Escalade libre difficile au début de la l1ère
étape, facile dans la seconde, difficile dans la 4ème.
Départ dans le flanc sud de
l'éperon du Pouce par des rochers faciles qui mènent à un
renfoncement, virer alors à gauche (difficile) et atteindre une
niche de roche brune, d'où l'on s'élève sur pitons le long
d'une série de fissures parallèles; dix mètres plus haut virer à
gauche.-R1 sur l'arête NW de l'éperon
Suit un court
trajet (10m) d'escalade facile dans du mauvais rocher qui amène
sur une corniche.-R2
Virer à l'horizontale à droite et
après un rétablissement sous un surplomb, attaquer une nouvelle
série de fissures où l'on progresse sur pitons; le rocher est
médiocre et peu sûr, au bout de 20 mètres on arrive à une grande
plateforme.-R3
Grimper droit dans une dalle; virer à
droite sur une très mince strate horizontale, puis escalader un
bloc décollé; virer encore à droite sur des rochers disloqués,
et atteindre l'arête SW de l'éperon que l'on suivra quelques
mètres pour atteindre une étroite corniche. - R4
A son
extrémité Nord grimper dans une fissure très raide, passer une
écaille décollée, puis une zone de rochers disloqués(exposé) on
pénètre alors dans le porche du Pouce. - R5
De là on
gagne le sommet par les voies précédemment décrites. Une série
de variantes ont été trouvées depuis la première.
La
principale dans la troisième étape: on monte sur des pitons
droit au dessus du relais dans un rocher bien meilleur que dans
l'itinéraire Rebuffat; on rejoint un genévrier et l'on termine
par une cheminée facile qui arrive à la plateforme du R3.
La
seconde dans la 5ème étape où l'on évite le rocher exécrable de
la fissure NW en montant droit au dessus du relais le long d'une
mince fissure qui atteint le pied Sud du Pouce, ou en passant
sur l'arête Sud de l'éperon qui est devenu très facile à ce
niveau.
VII - La Voie Serpentine (
photo A et B )
Première par R. Artru, J. Save, en
décembre 1936
Escalade " libre difficile" - Encordement 20
mètres
Elle est de difficulté moyenne mais très soutenue;
l'extrême diversité de ses passages en ferait une des meilleurs
parcours d'école d'escalade de la région
Au sud du Pouce la muraille du
Plateau du Cadeiron est absolument verticale et très lisse; elle
est limitée au sud-ouest par un éperon arrondi à sa base et de
plus en plus mince vers le haut appelé Arête des Chênes. (D
Photo A et B)
Plus au sud un profond couloir très
embroussaillé, le Couloir des Rochassiers ou Couloir des Chênes
sépare cet éperon de l'Arête des Garçons de Café (E Photo A et
B) elle- même limite sud du massif du Pouce.
La Voie
Serpentine déroule ses méandres dans le flanc ouest de
l'Arête des Chênes en un parcours à peu près symétrique de celui
du Pouce. On l'appelle parfois la Voie Save, mais elle est assez
mal connue des grimpeurs car le trajet actuel est un produit
hybride, fruit de la collaboration de diverses cordées et résumé
de différents parcours dont les passages les moins intéressants
sont maintenant abandonnés.
L'itinéraire primitif (VIII,
Photo A et B) dû à V. Rostand et J. Save en décembre 1936
remontait l'éperon secondaire le plus près au nord de l'Arête
des Chênes, puis en crochet brusque vers le sud contournait
cette arête à l'horizontale et finissait par la partie
supérieure du Couloir des Rochassiers.
Une rectification lui
fut apportée ensuite par Artru et Save qui abandonnèrent le
Couloir des Rochassiers et tracèrent à partir de la vire
horizontale tout le haut de l'itinéraire actuellement classique
dans le flanc ouest de l'Arête.
Enfin ce furent Magol,
Forestier et Coudray qui ajoutèrent les 4 premières étapes du
bas en commettant une erreur de parcours et en prenant le départ
30 mètres trop à gauche le 5 septembre 1937.
Remonter les pentes chaotiques et
embroussaillées droit au dessus de la Grande Aiguille et
commencer l'escalade par un éperon secondaire, à 30 mètres au
sud de la base du Pouce, la montée est facile sur le taillant. -R1
Virer à droite sur une corniche encombrée d'arbustes puis
monter sur une nouvelle corniche parallèle. -R2
Contourner un saillant accusé par une délicate vire aérienne
horizontale de 3 à 4 m vers le sud, puis dès que possible monter
droit sur une troisième corniche étroite.-R3
Poursuivant vers le sud on redescend facilement sur la 2ème
corniche quelque peu élargie; relais au niveau d'un petit
pin.- R4
A son extrémité toute proche une énorme
plaque s'est détachée de la muraille formant une belle fissure
profonde dans laquelle on s'élève par coincement jusqu'au sommet
du bloc.-R5
Par un pas aérien sur la gauche on prend
pied sur une 4ème corniche d'abord très étroite à la base d'une
grande niche noire et l'on revient vers le nord; on dépasse un
renfoncement embroussaillé, on grimpe sur un ressaut et
contournant des blocs posés, on continue de virer jusqu'à un
replat où la corniche s'interrompt.-R6
Escalader alors
sur la droite (sud-ouest) une écaille en surplomb, puis par une
montée oblique on arrive sur un bloc décollé.-R7
Il serait aisé de virer à l'horizontale sur le taillant de
l'Arête des Chênes maintenant toute proche et très facile, mais
il sera plus élégant de continuer tout droit dans une dalle très
raide aux prises nombreuses; bientôt on se rétablit sur un
gendarme au sommet de la dite arête.-R8
Un facile
trajet horizontal conduit ensuite sur une terrasse au ressaut
terminal.-R9
Diverses fissures ou cheminées s'offrent
au grimpeur: choisir celle de gauche formée par une plaque
détachée tout au bord de la Grande Muraille dont l'escalade est
très "style Chamonix" (Save): coincements et ramonage.
VIII - Voie Rostand-Save ( photo
A et B)
Première par : V. Rostand, J.Save, en décembre
1936
Escalade "libre facile"
Nous indiquerons simplement que
cet itinéraire connu aujourd'hui comme variante à la fois de la
Serpentine et du Couloir des Rochassiers, emprunte d'abord un
éperon intermédiaire entre l'Arête des Chênes et le départ de la
Serpentine;
L'escalade est assez facile sur son taillant
hérissé de gros blocs disloqués; lorsqu'il se perd dans la
muraille, une courte vire sur la corniche à droite, puis une
murette raide amènent sur la corniche du relais 4 de la
Serpentine. A son extrémité sud monter un peu sous la lame
décollée puis virer facilement à droite et descendre un peu dans
un bosquet de chênes vers sur l'Arête des Chênes. Un large
balcon conduit au Couloir des Rochassiers dans son flanc sud.
On remonte ce couloir au sol croulant et parvenu sous un ressaut
en surplomb on escalade la muraille de la rive droite jusqu'à un
chêne. Evitant une cheminée raide au dessus du relais par une
vire facile sur la droite on pénètre dans un couloir secondaire
terreux et bientôt on débouche sur la terrasse voisine au sommet
de l'Arête des Chênes; on en sort facilement par une cheminée sur
la droite.
IX - Arête des Chênes ( photo A et B)
Première par : peut-être P. Reboul
Escalade "libre facile" -
Encordement 20 mètres
Cette voie d'escalade en général
très facile est coupée cependant par une cheminée assez délicate
dans la 7ème
étape ; le terme "Arête" ne lui convient bien
que dans le haut.
Le bas s'évite par la gauche dans le flanc
nord. (Photo A).
Début par la remontée facile dune barre peu
inclinée jusqu'à une terrasse. - R1
Puis on escalade
une courte cheminée étroite.- R2
On contourne la base
d'un gros gendarme et l'on passe dans le flanc sud.- R3 (Photo B)
Une série de gradins couverts de végétation et
très commodes amènent dans un bosquet de chênes verts sur une
corniche.- R4 et R5
A son extrémité nord escalader en
s'aidant des branches un ressaut vertical.- R6
On
remonte ensuite par ramonage une cheminée de 16 mètres sur le
flanc gauche.- R7
La cheminée continue très facile,
mais en passant sur le taillant de l'arête à droite tout aussi
facile, on aura une belle vue sur le vallon et l'on débouche sur
le gendarme terminal.-R8
A gauche l'arrivée de la
Serpentine.
Après un trajet horizontal et la traversée d'une
petite terrasse (arrivée de la Voie Rostand-Save) on sort par
une cheminée sur la droite.
X - Couloir des Rochassiers (
photo B)
Première par : P. Reboul, A. Coudray
probablement en 1936
Escalade "libre facile" - Encordement 15
mètres
Est également connu sous le nom
de Couloir des Chênes, car ces arbres sont nombreux sur sa rive
droite qui n'est autre que l'Arête des Chênes.
Un premier
ressaut facile sous le couloir est suivi d'une terrasse.- R1
Le couloir lui-même débute par une cheminée raide,
difficile, bouchée par un bloc en auvent ; si l'on veut
s'épargner ses 10 mètres de ramonage on passe par une fissure
sur la droite puis on traverse le premier bouquet de chênes.-R2
Au dessus franchir un mur vertical, puis remonter une pente
terrasse désagréable.-R3 et R4
Le 3ème ressaut au
prime abord impressionnant par son devers, se passera cependant
facilement en ramonage avec une mauvaise arrivée dans les
broussailles.- R5
Et la montée dans la terre et les
"baragnes" continue jusqu'au 4ème ressaut de blocs peu solides
parsemés de végétation. On sort du couloir par sa rive gauche
sur une terrasse.-R6
De là on termine par une cheminée
facile.
XI - Arête des Garçons de Café
( photo B)
Première par : E. Frendo, G. Tricoire, Leguen
en 1930
Completée dans le bas par H. Barrin, Gispert en
1934
Escalade "libre difficile" - Encordement 20 mètres
Dans le trajet intégral deux obstacles très sérieux se trouvent au bas de l'arête: d'abord et surtout au départ la dalle voisine de la fenêtre dans le flanc ouest et le dièdre lisse de la troisième étape; le reste est vraiment facile.
La Première eut lieu par une
torride journée d'été: tout au long de l'escalade les 3 grimpeurs
ne parlèrent que de bières fraiches et boissons
rafraichissantes, passant en revue tout ce que "garçons de café"
ils auraient pu se servir en l'occurrence!
Cette longue arête
, plus de 100 mètres de dénivellation et plus de 200 de parcours
effectif est la rive droite d'un large couloir d'éboulis qui
sépare le Massif du Pouce de celui de la Sirène. Son taillant
est très irrégulier, des ressauts infranchissables sans pitons, y
alternent avec des segments horizontaux ou peu inclinés.
Le
pied est percé de part en part par une grande fenêtre surmontée
sur la gauche par une lucarne.
L'escalade de l'arête fut
d'abord réussie par Frendo, mais il délaissa le bas et arriva
sur le taillant par une facile vire ascendante et une cheminée
commode. (XII - Photo B) au niveau du 2ème relais du parcours
intégral.
Par la suite Barrin réalisa ce parcours intégral en
partant de la fenêtre par le flanc NW; puis ce passage épineux
fut à son tour évité par la variante de la lucarne (XIII - Photo
B). On y monte encore par le flanc NW, on la traverse et,
passant dans le flanc SE on escalade le bord sud de l'ouverture
une courte cheminée assez facile et quelques gradins en vire sur
la gauche qui amènent au premier relais.
Nous décrirons ici
le parcours intégral. Le taillant du premier ressaut est
impraticable en escalade libre.
Monter à la fenêtre par le flanc
NW; sur le bord sud de l'ouverture escalader un surplomb de
rocher spongieux et se rétablir au dessus sur un minuscule
replat (bonnes prises hautes). Par un pas à droite atteindre une
courte fissure en gouttière verticale et s'y élever jusqu'au
taillant tout proche.-R1
Passer dans le flanc sud-est
et grimper dans un mur raide de rochers disloqués; on débouche
sur une banquette horizontale.- R2
Arrivée de
l'itinéraire Frendo sur la droite ; Escalader quelques gradins,
puis l'arête se redresse brusquement; gravir sur la droite du
taillant un dièdre rectangle dont le plan droit est glissant; -
on se servira pour les mains d'une fissure sur le plan gauche -
puis il se redresse et devient plus facile. Plus haut on
continue sur le fil de l'arête jusqu'à un replat.-R3
Virer alors à l'horizontale dans le flanc sud-est d'un gendarme
percé, enjamber son collet et reprendre le flanc sud-est de
l'arête (que l'on ne quittera plus jusqu'au bout ) On s'arrête
sur un replat. - R4
Une bonne fissure et quelques
gradins amènent sur l'arête maintenant horizontale. - R5
Puis on escalade une très facile cheminée et l'on monte sur
une terrasse.-R6
Une pente douce conduit au pied du
dernier ressaut.-R7
Il est peu incliné et se franchit
par des dalles fissurées facile jusqu'au sommet.- R8
Eperon de la Sirène
L'éperon de la Sirène est
remarquable par la pureté des lignes et la sveltesse de son
arête centrale dont le taillant presque parfaitement rectiligne
sur 90 mètres est mis en valeur et comme souligné, par deux
profonds couloirs sur ses deux flancs.
Vers le haut de
l'éperon dans son flanc est une grotte carrée attire les
regards; c'est par là que fut réussie par Barrin la première
ascension du Massif de la Sirène à Pentecôte 1935. Il
avait déjà fait auparavant plusieurs essais infructueux sur le
bas de l'arête centrale qu'il cherchait à gravir par son
taillant. Quelques mois plus tard il trouvait le passage du
flanc ouest, mais n'arrivait sur l'arête centrale qu'au 3/4 de
sa hauteur au niveau de la grotte qui la perfore de part
en part.
Par la suite à Pentecôte 1937 Lieutard reprenait
l'attaque de l'arête par sa base et passait sur le pilier
d'angle NW rejoignant la voie de Barrin à la grotte. Ce fut la
Voie Directe.
Enfin diverses équipes entreprirent de vaincre
l'arête centrale tout au long de son taillant. Ce furent
Rebuffat et Toto Guérin qui parvinrent à réaliser ce joli
parcours en 1941.
Toutes ces escalades comptent parmi
les plus intéressantes du Quartier d'En-Vau et la Voie de Barrin
en est devenue la grande classique, à juste titre d'ailleurs
car son étape terminale sur le fil de l'arête est de toute
beauté. Et c'est en souvenir de l'enchantement de cette escalade
que les SansSoucis choisirent son nom évocateur.
Groupe des Sans Soucis: H. Barrin, Brun, Gispert, Figeon, Ville, etc..
Vue de la Cheminée de CastelVieil Cliché Dr. Albert |
L'Eperon de la Sirène - Photo A A Grotte de la Sirène B Grotte Ogivale C La Tour Ronde D Haut de l'Arête Saphir E Bas de l'Arête des Garçons de Café I- Voie de la Sirène - Barrin II -Voie de la Sirène - Lieutard III- Voie de la Sirène Intégrale - Rebuffat IV- Couloir de la Sirène V- Voie Sans Nom VI - Sa Variante de Départ
|
|
L'Eperon
de la Sirène - Photo B A Grotte de la Sirène B Grotte Ogivale C Grotte Carrée II -Voie de la Sirène - Lieutard III- Voie de la Sirène Intégrale - Rebuffat IV- Couloir de la Sirène V- Voie Sans Nom
|
I- Voie de la Sirène
( photo A )
Première par : Barrin, Marcellin, Brun le 15
Août 1935
Escalade "libre difficile" - Encordement 25 mètres
Deux étapes difficiles: la 3ème
au Pas du Chapeau, la 6ème sur l'arête; tout le reste est
relativement commode.
Ainsi que nous l'avons déjà dit la Voie
de la Sirène débute dans le flanc ouest de l'éperon. On remonte
le couloir d'éboulis jusqu'à une vingtaine de mètres plus haut
que la base de l'Arête des Garçons de Café et l'on attaque la
muraille par une dalle striée de petites nervures verticales
dans laquelle on s'élève en obliquant sur la droite pour
atteindre une corniche herbeuse.- R1
A l'extrémité sud
de celle-ci escalader une vire ascendante puis des blocs brisés
jusqu'à une grosse écaille décollée .- R2
Revenir
franchement à gauche et par un pas difficile dans une dalle
lisse (le Pas du Chapeau: Barrin y perdit le sien lors de la
première) atteindre un petit replat sur lequel on se rétablira
malaisément. On peut également monter sur l'écaille et virer
plus haut, les pieds sur une mince lèvre rocheuse à hauteur du
replat à atteindre; il faudra alors se pencher dans une position
incommode pour saisir le rebord d'une petite cheminée, car la
dalle à traverser est très raide et lisse et les prises y sont
très rares et petites. Cette variante est un délicat passage
d'équilibre, en un style tout différent du pas du Chapeau, rude
morceau de rétablissement en force; les deux sont l'oeuvre de
Barrin à la première et la deuxième de la Voie de la Sirène.
On grimpe ensuite dans une étroite cheminée où la progression
est assez exposée (prises douteuses mal disposées) et l'on
arrive dans une niche.- R3
On s'élève en opposition
dans la cheminée qui la domine et dès que possible on en sort
par la gauche (rive est) en escaladant une dalle aux belles
prises en direction d'une grande terrasse en pente où l'on
pourra prendre pied puis on la remontera vers l'arête.- R4
Contournant un saillant on pénètre dans un large
couloir, on le traverse à l'horizontale dans une dalle assez
lisse et l'on s'engage dans une bonne cheminée qui débouche
bientôt dans la grotte de la Sirène.- R5
Longer alors
une étroite vire sur la droite et l'on atteint enfin le fil de
l'arête centrale que l'on suivra jusqu'au sommet en une escalade
extraordinairement aérienne, et d'où l'on aura un surprenant
coup d'oeil sur la Calanque.
Les premiers mètres faciles
amènent à un passage très raide et assez exposé où les prises
sont inconfortables. Au-dessus l'escalade redevient assez
commode mais le rocher est disloqué et moins sûr; après 15
mètres sur le taillant on vire à droite pour éviter un ressaut
surplombant on monte sur un petit bloc (1) branlant en chapeau
de gendarme, on gravit des rochers brisés et par une courte
fissure à gauche on escalade un gros bloc(2) en porte à faux; un
dernier gradin amène à une plateforme.- R6 Les
blocs 1 et 2 ont disparu depuis 1945.
On peut aussi arriver
là par une traversée facile sur la droite à partir des rochers
brisés (moins joli)
Il ne reste plus qu'à escalader de faciles
ressauts pour arriver au sommet de l'éperon de la Sirène.
Le retour dans le Vallon se fera sans difficulté par le
couloir d'éboulis à l'est de l'éperon à moins que l'on
entreprenne la difficile descente de la Voie Sans Nom, dont nous
parlerons plus loin à la montée
II - Voie Directe de la Sirène ( photo
A et B)
Première par :P. Lieutard, Jézéquel, Pentecôte 1937
Escalade "libre difficile" ou "artificielle peu difficile" -
Encordement 25 mètres
Ce classement dans la catégorie
artificielle s'impose puisque la dalle de la deuxième étape ne
peut-être franchie sans l'aide de 1 ou 2 pitons-prises; si ce
passage artificiel est commode il n'est pas moins vrai que la
première étape sur le bas de l'arête est plus difficile en
escalade libre que le haut de la Voie Barrin. On démarre sur le
taillant très raide du pilier d'angle NW de l'éperon où l'on
grimpera sur des prises souvent fragiles; Parvenu sous un
ressaut surplombant on vire à gauche dans le flanc ouest de
l'arête et l'on s'arrête au sommet d'un bloc détaché.
Escalader sur un piton une dalle lisse et revenir sur le
taillant par un pas d'équilibre; lorsqu'on l'aura rejoint
dans des blocs disloqués on le remontera jusqu'à une plateforme.-
R2
Contourner le flanc sud d'un gros gendarme par
une vire ascendante assez facile.- R3
Puis escalader
sans difficultés l'arête jusqu'au sommet du pilier d'angle ; on
arrive à l'extrémité supérieure de la grande terrasse en pente
du flanc ouest où l'on rejoint la Voie Barrin pour la suivre
jusqu'au sommet
III- Voie de la
Sirène "Intégrale" ( photo A et B)
Première par :
Gaston Rebuffat, Toto Guérin le 30 Mars 1941
Escalade
"artificielle difficile" - Encordement 20 - 25 mètres
L'escalade est surtout libre avec quelques courts passages
artificiels, le morceau le plus difficile se fait en escalade
libre et se situe dans l'étape sur le taillant de l'arête
Attaquer par le milieu de l'arête centrale
|
Les Arêtes de la
Rive Gauche du Vallon
|
Les Escalades de la Rive Droite
La Rive Droite de
cette partie du Vallon est beaucoup moins riche de voies
d'escalade que la Rive Gauche correspondante.
Un seul groupe important, celui du Couloir des Marseillais est
encadré au nord par l'Arête Rostand-Joubard et au sud par le
Passage des Secouristes.
Nous ne reparlerons pas de la
Cheminée de CastelVieil, ni des Petites Escalades dejà décrites
plus haut dans les voies d'accès d'En-Vau, et nous ne citerons
que pour mémoire la Voie en "T".
Vue du haut de l'Arête des Garçons de Café Cliché Dr. Albert |
La Rive Droite
du Vallon d'En-Vau - Photo A A Sommet de l'Eperon de la Sirène B,B,B, Traçé Rouge du Pont Naturel C Cime du Plateau de CastelVieil I- Voie Joubard II -Voie Rostand III- Couloir des Marseillais IV- Voie Save V- Voie Sans Soucis VI - Sa Variante VII- Arête des Sans Soucis IX- Passage des Secouristes
|
|
La Rive Droite du Vallon d'En-Vau I- Voie Joubard
|
Arête Rostand-Joubard
Cette Arête gravie en deux parcours parallèles descend de la Cime de Castelvieil face à l'arête de la Sirène. Quoique parallèle à un profond couloir embroussaillé au nord, elle n'est bien marquée que dans le bas où son taillant est d'ailleurs infranchissable ; dans le haut on peut choisir entre plusieurs passages plus où moins faciles.
I - Voie Joubard
( photo A et B du Couloir des Marseillais)
Première par :
H. Joubard, Gabriel au printemps 1940
Escalade "libre
difficile" - Encordement 25 mètres
Le passage-clé se trouve dans la
traversée de dalle de la 3me étape : le reste du parcours est
très inégal, avec cependant quelques jolis passages.
Démarrer dans le flanc gauche de l'arête à proximité du tracé rouge: on escalade une cheminée
embroussaillée qui débouche sur une terrasse d'éboulis. R.1
Monter vers la droite sur un minuscule gendarme à la
base d'une grosse fissure. R.2
Gagner alors le
taillant de l'arête, par une traversée horizontale de dalle
lisse sur des prises espacées et mal apparentes ( exposé) et
grimper jusqu'à un replat de l'arête. R. 3
Suivre ce
taillant jusqu'à une terrasse. R. 4
Deux gendarmes
sont plaqués près de la muraille, franchir la brèche entre leur
sommet puis descendre à leurs collets. R. 5
Continuer
sur le fil de l'arête ( raide mais bonnes prises) jusqu'à une
niche dans son flanc gauche. R.6-
Revenir sur le
taillant et monter vers une deuxième niche coiffée par un toit
en auvent. R. 7
Escalader tout droit ce toit ( prise
très haute) puis l'arête d'un petit gendarme. R.8 -
Suivre toujours le fil de l'arête, sur la droite plateforme
herbeuse. R. 9 -
L'arête s'infléchit à gauche et se
termine par un gendarme. R. 10 -
De là, par des
dalles faciles, on atteint la Cime du Plateau de Castelveil.
II / Voie Rostand
Première par :V.Rostand, Ch.Bayet en Juin 1935
Escalade " libre facile"- Encordement: 20 mètres
Ce parcours plus vieux de 4 ans que celui de Joubard, lui est
parallèle sur le coté gauche de l'arête; il est plus facile, il
est possible, mais sans certitude, qu'il ait été déjà gravi vers
1930 par Prudhomme
Monter par la même cheminée
embroussaillée jusqu'à la terrasse d'éboulis. R. 1 -
Continuer sur la gauche par une cheminée raide et une série de
gradins .R. 2 -
Franchir un petit mur à droite et
monter sur une grande terrasse. R.3
Escalader la
brèche entre les sommets des deux gendarmes plaqués à la
muraille. R. 4-
Grimper ensuite à quelques mètres à
gauche de l'arête dans une longue cheminée facile. R.5
sur une plateforme.
Continuer l'escalade de cette cheminée
qui finit sur une terrasse boisée. R.6-
Toujours
à gauche du taillant gravir une nouvelle cheminée étroite qui
s'évase un peu plus haut en "Y "et surplombe; on en sort par sa
branche droite sur une terrasse embroussaillée à droite de
l'arête.-R. 7-
On croise la voie Joubard. On termine
par des dalles redressées faciles. R. 8 -
et on
arrive sur la cime de Castelviel.
III /
Couloir des Marseillais
(photo B)
Première par :L. David E. Guèry en Février 1914
Escalade " libre facile"- Encordement: 20 mètres
Ce vaste et profond couloir,
parcouru par le tracé bleu- Puits de Cancel- Plateau de Puget-
Petites Escalades-Cheminée de Castel viel- Plage d'en Vau,
s'ouvre face à la Tour Ronde
( entre la Sirène et la Petite
Aiguille) et déverse dans le vallon un volumineux cône
d'éboulis. Il est surtout utilisé par les excurssionistes venus à
En-Vau par le tracé bleu et qui terminent leur promenade par
l'agréable descente en rappel de ses 4 ressauts; ( 10 m. pour
les 2 premiers, 17-18 m. pour les 2 derniers.) formés par des
accumulations de blocs empilés dans les étranglements de ses
parois.
Tout comme à la cheminée de Castelviel,
l'usure de la roche par des souliers ferrés, complique
maintenant l'escalade à la montée car les murailles sont
devenues polies et glissantes là où le ramonage s'accomoderait au contraire de surfaces rugueuses et adhérentes.
De plus les chutes de pierres sont à peu près inévitables...
Dès que l'on pénètre dans le couloir - à la montée- on arrive au
pied du premier ressaut; ramoner jusqu'à hauteur des blocs
coincés et les escalader par la droite. Relais sur la gauche
assuré à un arbre. -R.1-
Remonter le thalweg jusqu'au
2eme ressaut tout proche. -R.2 -
Une nouvelle séance
de ramonage amène dans une niche sous un bloc en surplomb; on le
contourne aisément et l'on rejoint la pente caillouteuse du
couloir. - R.3 -
Continuer dans le thalweg jusqu'au
3me ressaut beaucoup plus modeste; on le passe soit par la dalle
de droite, soit par une fissure à gauche.- R.4 -
Le
couloir s'épanouit maintenant dans une combe embroussaillée;
continuer par la droite jusqu'à une énorme dalle coincée " la
boite aux lettres " ; on la franchit aussi bien par la droite
que par la gauche.- R.5 -
De là, la piste du tracé
bleu conduira à la Cime de Castelviel.
IV / Voie Save (Photo
A & B)
Première par :J. Save, Regis Artru,
début 1937
Escalade " libre difficile"-
Encordement: 20 mètres
Les principales difficultés se situent dans les étapes suivantes: 3ème fissure oblique, 4ème cheminée ouverte, 5ème dièdre vertical, 7ème arête raide et délitée.
Elle s'élève le long de l'arête
rive gauche du Couloir des Marseillais, mais n'en suit le
taillant que dans le haut. Elle débute dans le couloir par son
premier ressaut, monte en écharpe dans le flanc sud de l'arête,
passe dans son flanc nord sous un ressaut vertical de 40m.
couronné par un gendarme pour rejoindre le taillant au collet de
ce dernier et le suivre jusqu'à la cime de Castelviel.
Elle
est aussi connue sous le nom de Voie du Pin d'En-Vau, car vu du
chemin au pied du Couloir des Marseillais, le dernier ressaut
est coiffé par un grand pin bien détaché sur le ciel.
Escalader les gros blocs empilés
du premier ressaut du Couloir des Marseillais- R.1 -
Gagner la muraille de la rive gauche en traversant des
broussailles et remonter une cheminée-fissure facile qui aboutit
à un replat du taillant de l'arête. -R.2 -
Grimper
alors dans une fissure oblique parallèle au taillant qui coupe
en biais une dalle raide mais de bon rocher; on y progresse par
coincement du pied et du bras droit et l'on arrive sur une
plateforme.- R.3 -
Passer dans le flanc nord où l'on
escalade une cheminée très ouverte qui finit dans une petite
grotte; monter jusqu'à un balcon qui barre son entrée. -R. 4-
Virer alors à droite dans des chênes-verts
vers la base d'une deuxième cheminée; elle débute par un dièdre
vertical à petites prises qu'il faut passer en opposition (
difficile ) puis elle se resserre et devient meilleure et finit
dans une pente herbeuse. - R.5
De là monter au grand
gendarme de l'arête . -R.6 -
Escalader le taillant
face au gendarme ( rocher délité difficile) pendant une dizaine
de mètres, puis virer dans le flanc nord pour remonter sur le
taillant maintenant horizontal.-R.7
Gravir une courte
fissure occupée par un genévrier mort, puis des gradins faciles,
on arrive au sommet de l'arête, à proximité du grand pin. - R.8 -
Après un trajet horizontal, on descend par une bonne
cheminée du flanc nord et l'on réjouit à un collet la piste du
tracé bleu du Couloir des Marseillais.
V - Voie des
Sans Soucis ( photo A )
Première par :
J. Gispert, F. Ville, Ch. Figon le 5 JUin 1933
Escalade "
libre difficile" - Encordement 20 mètres
Deux obstacles majeurs: les
fissures de la 5ème et 6ème étapes, le reste est assez moyen.
Les Sans Soucis: : groupe de
grimpeurs composé de Barrin, Brun, Gispert, Figon, Ville,
etc.....
Cet itinéraire est presque
symétrique de la Voie Save par rapport au couloir des
Marseillais dont il gravit en partie l'arête rive droite. Il
débute dans la muraille du Couloir, escalade l'arête au dessus
d'une grande fenêtre qui la perfore de part en part, l'abandonne
sous un surplomb noir et après avoir traversé un profond couloir
secondaire, continue vers l'est dans la muraille de Castelviel.
Départ à l'entrée du couloir où
par une montée oblique on s'élève vers le fil de l'arête
échancré par un replat.-R.1-
Revenir dans la muraille
du couloir par une traversée oblique de dalle fissurée, grimper
sur une petite plateforme herbeuse, puis rejoindre le taillant
et le suivre jusqu'à une nouvelle plateforme.-R.2-
On
continue sur le fil de l'arête où le rocher est fragmenté et peu
solide et passant au dessus de la fenêtre on arrive sous un
surplomb noir. relais derrière une écaille encastrée. -R.3
Virer à gauche à l'horizontale dans un couloir embroussaillé et
passer dans la muraille de sa rive droite où l'on remontera une
fissure qui conduira à une plateforme. - R.4-
Escalader alors une deuxième fissure parallèle au fond du
couloir d'abord facile, puis dénuée de prises mais de bon
rocher; ; elle est assez semblable à celle de la 3me étape
de la Voie Save, quoique moins raide, et sera gravie par
coincement du bras et du pied gauches; on débouche sur une
nouvelle plateforme ( chêne vert ) -R. 5 -
Cette
fissure, style Mummery, peut s'éviter par une traversée à
droite de sa base à hauteur d'un genévrier, puis une cheminée
surplombante conduira au 5me relais.
Au dessus du relais
s'élève une nouvelle fissure de 4 à 5 m. aussi raide et lisse
que la précédente mais moins profonde. Elle fut franchie, lors
des premières escalades, grâce à une racine-prise fragile qui ne
résista pas longtemps et dût être remplacée dès 1934 par une
broche en fer. Après avoir surmonté ce passage délicat et
exposé, on atteint une corniche couverte de baragnes. - R.6-
Cette étape scabreuse peut, parait-il, comme la précédente être
contournée par la variante dite du G.H.M. sur la droite mais ce
serait aussi difficile!!! Traverser vers la gauche un
maquis épineux et grimper droit dans une courte dalle (écaille
coincée).- R.7 -
Une série de gradins faciles conduit
ensuite sur le plateau de Castelviel.
Toute la partie
difficile de la Voie des Sans Soucis peut être évitée à partir
de la plateforme de son 4ème relais par une séries de corniches
et de cheminées ( VI, photo A ) montant en gradins plus à
l'est ; cette variante beaucoup plus facile et moins
intéressante serait due à
H. Rolland a une époque non
précisée.
VII - L'Arête des Sans Soucis (
photo A et B )
Première par : Gaston Rebuffat et Toto
Guérin le 27 Mai 1940
Escalade " artificielle
difficile" - Encordement 25 mètres
Un seul passage impossible sans
l'aide de pitons - la sortie par le toit de la niche en auvent
de la 4me étape nous oblige à classer dans la catégorie
artificielle cette fort belle voie par ailleurs entièrement
libre
L'Arête des Sans Soucis forme la
rive droite du Couloir des Marseillais; elle est bordée au
sud-est par un autre couloir parallèle presque aussi profond.
Tout comme l'arête rive-gauche et à la même hauteur, elle se
termine par un gros piton rocheux isolé. Enfin elle est percée
dans son milieu d'une grande fenêtre. L'itinéraire que nous
allons décrire suit son taillant de bout en bout, sauf dans le
bas où il s'en écarte légèrement.
Attaquer dans le flanc droit par
un dièdre qui s'élargit après 5 à 6 m. Escalader alors une dalle
fissurée en s'aidant d'une grosse écaille. - R. 1
Gravir ensuite dans son milieu la dalle convexe du fil de
l'arête. - R.2
Continuer par les rochers faciles de la
voie normale jusqu'à une niche en auvent à hauteur du surplomb
noir.- R.3
Monter dans la niche et franchir son toit
par la droite; revenir aussitôt sur le taillant dans une dalle
qui aboutit à une state horizontale. - R.4
Des rochers
faciles conduisent au pied d'un gendarme, on s'élève jusqu'à son
sommet en opposition contre la paroi voisine. - R.5
Continuer par une traversée fortement ascendante sur la droite;
revenir sur le taillant dans une dalle aux prises arrondies,
gravir un dernier et court ressaut le long d'une fissure
profonde.
VIII - Voie en "T" ( Photo B )
Il s'agit d'un tronçon d'arête au bout du chemin, face à la Petite Aiguille - oeuvre de Joubard; nous ne pouvons expliquer l'origine de ce nom pour le moins imprévu, et nous laissons au lecteur le soin d'exercer sa sagacité pour trouver comment on peut exécuter et surtout terminer un parcours en forme de "T" !!!
IX - Passage des Secouristes (
Photo A et B )
Première par : P. Reboul, M Haudiquet
le 22 Septembre 1929
Escalade " libre facile" - Encordement
15 mètres
Est également connu sous le nom
de Voie R. H., initiales des noms des deux premiers?
beaucoup de grimpeurs considèrent cet itinéraire comme le plus
commode et le plus rapide pour monter de la Plage à Castelviel.
Dans la rive droite del a calanque une corniche bien visible à
une cinquantaine de mètres de hauteur le long d'une ligne de
stratification de Castelviel. Elle se termine contre une
arête à peu près en face de la Sirène après un long parcours
montant en pente douce de l'est à l'ouest. Rejoindre
cette corniche en escaladant les pentes fourrées au dessus de la
plage et la suivre jusqu'à son extrémité montante à l'ouest.
Là commence l'escalade proprement
dite: Escalader une courte cheminée dans le flanc d'une arête
saillante, prendre pied sur un éboulis embroussaillé et monter
sur une corniche que l'on suivra en revenant vers le
taillant de l'arête précitée. - R.1
Contourner le
saillant, passer dans le flanc ouest et par une corniche
ascendante gagner une brèche. - R.2
Descendre
légèrement et vers la droite s'engager dans une cheminée un peu
plus haut on se hissera sur un gros bloc. -R3
Au dessus
grimper dans une fissure très courte et s'élever jusqu'à une
plateforme inclinée. - R.4
Par une marche de
flanc vers la droite, atteindre un pin puis une corniche. -
R.5
A son extrémité ouest franchir une dalle raide
dominée par un chêne et monter sur une plateforme. -R.6-
On rejoint là la fin de la voie des Sans Soucis.- Par la
gauche gagner un replat en passant au dessus du chêne et
terminer par des gradins faciles.
TROISIEME
SECTEUR
|
La Calanque d'EnVau
Vue du haut de la
Falaise de l'Oule
Au dernier
plan: Au premier plan:
Cliché: Dr. Albert |
Les Escalades de la Rive droite
|
La Falaise, rive droite de la Calanque
d'EnVau
Photo B
|
Dans la haute falaise de CastelVieil, rive droite de la Calanque d'En-Vau nous aurons à décrire plusieurs itinéraires longs et difficiles: le Couloir de Gonfaron, la Voie du Débarcadère de la Passerelle et la voie du Gros, la Promenade du Grand rappel et la petite voie de l'Arche.
I- Passage des Secouristes
Déjà décrit au IX des
Escalades de la Rive Droite du Vallon d'En-Vau.
II - Couloir de Gonfaron
Première par : CH. Huguet, Barbier, Quinquii, Eche en 1929
Escalade " libre difficile" - Encordement 20mètres
Trois ressauts verticaux sont
très difficiles, plus particulièrement le dernier; la partie
moyenne du couloir est glissante parce que très pentue et
fortement embroussaillée; c'est un véritable roncier.
Le
rapprochement est facile à faire entre les ânes qui volèrent ou
risquèrent de voler dans ce couloir de Gonfaron.(cfr. Maurin des
Maures de J. Aicard) et les Deux Anes qui opérèrent vers la même
époque dans la Face Sud du Rocher de St. Michel à
Marseilleveyre. Et c'est en ces termes élogieux :"
il fallait être des ânes pour risquer pareille aventure" que
l'on encourageait avant 1930 les grimpeurs qui venaient de
réussir ces exploits remarquables pour l'époque.
Le Couloir
de Gonfaron descend en droite ligne du Plateau de Castelviel
jusqu'à la passerelle du Débarcadère.
Une première partie
haute de 6Om. est très facile dans les pentes boisées jusqu'à la
grande corniche montante dont nous avons déjà parlé à propos du
Passage des Secouristes. - R.1
Attaquer alors le
premier ressaut par un ramonage laborieux en direction d'un bloc
sur la gauche. - R.2 -
Remonter ensuite le fond du
couloir désagréablement embroussaillé et pentu jusqu'au 2ème
ressaut. - R.3
On le franchi par ramonage, puis en
opposition à l'extérieur pour dépasser un bloc
surplombant.-
R.4 -
La pente est beaucoup moins forte au dessus mais la
végétation gêne de nouveau la montée sous le dernier ressaut; on
le gravira encore par ramonage et l'on se rétablira très
difficilement sur la cuvette lisse de son extrémité supérieure.
Une variante permet d'éviter ce dur passage en quittant le
couloir par sa rive gauche au 4ème relais et en remontant une
facile cheminée parallèle.
III - Voie de la
Passerelle du Débarcadère
Première par : Ch. Magol,
R.Duchier le 21 Août 1938
Escalade " libre difficile" -
Encordement 20 mètres
Elle monte droit au dessus
de l'extrémité du Débarcadère, le long de l'éperon rive droite
du Couloir de Gonfaron. On commencera l'escalade dans un dièdre
sur la droite de l'(arête et l'on monte vers un replat du
taillant.- R.1-
Au dessus on s'élève dans une dalle
délitée, puis le long d'une fissure qui conduira à une
niche. -R.2 -
La pente de l'éperon s'atténue
rapidement et l'on arrive sur une plateforme. - R.3 -
Suivre toujours le taillant maintenant horizontal jusqu'à une
corniche montante gagner la base d'une longue cheminée
ouverte sur l'arête rive droite du Couloir de Gonfaron.- R.
4
On monte dans un arbre, puis par ramonage on grimpe
jusqu'à une étroite vire herbeuse; on abandonne alors le fond de
la cheminée et l'on s'élève le long d'une fissure difficile de
son plan gauche jusqu'è un replat. - R.5
Continuer
tout droit et remonter une nouvelle fissure très raide et
délitée qui débouche sur une pente embroussaillée. - R6
La cheminée s'élargit progressivement en vaste couloir, on
continue par des rochers fissurés très raides dans le plan droit
et l'on s'arrête sur une petite plateforme. - R.7
Une
variante de G. Clot due à une erreur de parcours relie à droite
le 5ème et le 7ème relais est sans intérêt)
Escalader une profonde cheminée jusqu'à un surplomb sous lequel
on virera à gauche (est) vers des blocs disloqués. - R.8 -
Terminer par une dalle en gradins sur la gauche.
IV - Voie du Gros
Première
par : V. Busson, H. Rolland en septembre 1942
Escalade "
artificielle difficile" - Encordement 20 mètres
"Riquet" Rolland était le "gros " de l'équipe
L'escalade débute au niveau
de la corniche montante, à 40 mètres à l'est de la rive droite
du couloir de Gonfaron. On arrivera au départ
très aisément, partant de la passerelle, en montant dans les
pentes boisées à l'aplomb d'un énorme surplomb de roche sombre
en auvent..
La corniche atteinte on la descendra un peu à
l'est vers un couloir cheminée.
Démarrer dans une cheminée
fissure de sa rive gauche relativement facile, puis s'élever
obliquement vers l'ouest sur des gradins herbeux. - R. 1 -
Poursuivre l'ascension tout droit jusqu'à une plateforme.
-
R.2
On entame alors une traversée sur pitons en
obliquant de nouveau vers l'ouest dans une dalle en direction
d'une plateforme au dessus du surplomb en auvent. - R3
Par la gauche on gagne assez facilement une grande terrasse.-
R.4
A son extrémité ouest escalader une fissure qui
conduira à un renfoncement boisé.- R.5 -
Passer un
ressaut vertical et terminer facilement par le flanc de l'éperon
rive droite du Couloir de Gonfaron.
|
La Falaise de CastelVieil
Photo B
|
V- Le Grand Rappel
Première par :
L. Garric, L. Lisbonne le 3 Juin 1923
Escalade " libre
facile" - Rappel de 25 mètres
C'est un chemin d'accès facile à la partie médiane du Plateau de Castelviel. Il rejoint la corniche montante par les pentes boisées à l'E st de l'éperon de la passerelle et la suit vers le levant - on contourne un éperon saillant, on traverse un profond couloir et petit à petit on se rapproche de la mer; bientôt la corniche cesse d'être praticable. On pose alors le rappel sur un pilier rocheux et l'on rejoint le rivage pour longer et remonter sur une pointe où l'on trouvera une piste d'éboulis qui conduira sans difficulté sur le plateau.
VI - Voie de la Falaise
Première
par : J. Save, Moyrand en été 1941
Escalade " artificielle
difficile" - Encordement 25 mètres (Renseignements de J. Save)
Elle atteint le plateau de
CastelVieil à environ 150 mètres à l'Est de la plage par la rive
droite d'un très profond couloir où 2 grottes
superposées sont très caractéristiques. On arrivera au
départ
par la Corniche du Grand Rappel et l'on commencera l'escalade en
remontant au-dessus d'un arbre une fissure-dièdre peu commode de
20 mètres jusqu'à une vire. -R1 et R2-
Traverser alors
sur la droite tout d'abord en descente difficile, puis en
remontée en direction de petits gendarmes bien marqués.-R3-
Monter ensuite (facile) vers une terrasse d'éboulis
embroussaillée qui domine la grotte supérieure du couloir.-R4-
Passer tout droit un ressaut fissuré très raide et très
difficile qui aboutit sur un grand éboulis.-R5-
Terminer par des cheminées faciles.
VII - Voie de
l'Arche
Première par : M. Ramond, M. Roubaud, F. Viret le
17 Juillet 1937
Escalade " libre facile" - Encordement 20
mètres (Renseignements de Ramond)
Une
petite arche est visible de la plage au pied d'une arête à
mi-hauteur de la falaise de la rive droite, à 300 mètres
environ du fond de la Calanque. On arrive au départ par des
pistes descendues depuis l'extrémité de la Presqu'ile de
CastelVieil.
Escalader l'arête au dessus de l'arche. Grimper
droit dans une dalle jusqu'à une corniche que l'on suit sur la
droite (délicat); elle se termine dans un long dièdre que l'on
doit escalader jusqu'au sommet de l'arête sur le plateau de
CastelVieil
Les Escalades de la Rive Gauche
Nous signalerons à titre documentaire l'Arête du Peigne, petit ressaut aigu situé au sommet de la Falaise entre la Baume d'En Vau et le Plateau de Cadeiron, à proximité et à l'est du tracé noir de la Calanque de Port Pin; escalade sans intérêt faite un jour de désoeuvrement en 1937 (Voir photo de la Rive Gauche de la Calanque).
Cette
lame de rocher acéré érige sa crête élégante à 80 mètres au
dessus de la mer et à 250 mètres de la Plage d'où elle est bien
visible crûment découpée sur le ciel.
Elle est également
connue sous les noms d'Aiguille de l'Aigle et Demoiselle d'En
Vau.
De la plage on ira au Doigt de Dieu en remontant jusqu'à
la Baume d'En Vau le tracé noir de Port Pin, puis en suivant une
piste qui s'en détache vers l'Est serpentant dans les pinèdes.
Cette piste (A, photo B) atteint bientôt le couloir descendu du
Collet de l'Aiguille. Le propriétaire de ces lieux escarpés y a
disposé des échelles rustiques pour faciliter le trajet entre
son bungalow du Plateau de Cadeiron et la Calanque.
Du
Plateau de Cadeiron, traverser un enclos (autorisation à
demander) et descendre droit vers le Doigt par un sentier en
lacet (B, photo B). A proximité de l'Aiguille une barre rocheuse
est franchie par une échelle (C, photo B).
Dans ce site
pittoresque le Doigt de Dieu est comme enseveli dans la masse de
verdure des pins qui le pressent de toutes parts (dévastés
en Septembre 1948 par un ouragan de levant).
Il est orienté
Est-Ouest dans le sens de sa longueur et s'il n'a que des
dimensions modestes, 15m à partir du collet de la Face Nord et
22m dans sa Face Sud, il est cependant l'une des plus
difficilement accessibles des aiguilles de la région. Qu'on en
juge par l'histoire de ses trois voies d'escalade.
Le 8
Août 1926, la première ascension est réussie par C. Studer qui
s'aide d'un lancer de corde sur le sommet à partir du Collet de
la Face Nord.
Cette escalade est répétée par A. Couttet de
Chamonix et trois Suisses quelque temps plus tard de la même
manière.
En 1934 le 2 septembre, P. Robert aidé d'Israel,
parvient à lancer une corde sur un béquillon de rocher à la base
d'un replat de la face Nord dans le milieu de la paroi. Il
installe une tyrolienne sur un pin en face, puis atteint le
sommet par la fissure en coup de sabre, maintenant classique.
Le béquillon devait être bien fragile, car il céda peu après.
Le 21 Juin 1936, J. Save et R. Artru attaquaient en traction
directe sur pitons la base surplombante de la Face Nord qui
avait été un obstacle infranchissable pour ses devanciers, et
terminaient leur escalade par le trajet Robert.
Pendant ce
temps, H. Barrin, Haudiquet et Reboul essayaient sans succès de
gravir l'Arête Ouest, car il ne purent aller plus loin aue le
surplomb percé où, les premiers, ils avaient placé un
anneau de corde; puis Barrin faisait 6 ou 7 tentatives dans la
face Sud mais échouait encore à la base d'une fissure sous
le sommet.
Les tentatives de Barrin furent finalement menées
à bien pour l'Arête Ouest par Magol-Chauvet en 1937, et par
Joubard pour la Face Sud en 1939.
|
Le Doigt de
Dieu
|
|
Le Doigt de
Dieu
|
I - Voie de la face Nord ( Photo
A )
Première par : J. Save, R. Artru le 21 Juin 1936
Escalade " artificielle peu difficile" - Encordement 10 mètres
C'est la brièveté de cet
itinéraire qui nous le fait classer ainsi, car si l'on veut bien
se contenter de 2 pitons de "traction" dans l'étape du bas, on
sera contraint de s'y livrer à une gymnastique peu ordinaire et
la deuxième étape en escalade libre n'est pas précisément
commode du fait de sa raideur.
Départ au collet, monter sur
pitons dans la muraille surplombante en obliquant légèrement à
droite jusqu'à un replat inconfortable. - Relais -
Gravir une belle dalle absolument verticale (bonne prises) puis
suivre une grosse fissure qui fend le sommet en coup de sabre.
II - Voie de l'Arête Ouest ( Photo
A et B )
Première par :Ch. Magol, V. Chauvet le 16 Mai 1937
Escalade " libre difficile"
Même remarque que pour la voie de
la face Nord, car la dalle entre le premier et le second relais
et le passage du surplomb percé appartiennent nettement à
l'escalade libre très difficile.
Du collet descendre en
contournant l'arête Est sur une terrasse en contrebas, on
longera le pied de l'Aiguille et l'on gagnera l'arête Ouest en
montant sur des blocs en gradins.
Escalader alors dans le
flanc sud de l'arête une dalle très raide aux belles prises au
dessus de laquelle on atteint une anfractuosité creusée dans le
taillant derrière un gendarme conique. -R1-
On peut
également arriver là par une cheminée dans la Face Nord. Eviter
un gros surplomb en gravissant encore dans le flanc sud une
dalle fissurée difficile, puis on se rétablit sur un replat de
l'arête.- R2-
Au dessus un nouveau surplomb de rocher
délité est pratiquement infranchissable. Dans la Face Nord, à
hauteur de relais on aperçoit tout proche un surplomb percé; on
le rejoint par une traversée de dalle assez lisse, on le
contourne puis on se hisse péniblement dans une large fissure,
mais elle est très vite barrée par un bombement. Virer alors à
droite en repassant au dessus du surplomb percé et revenir sur
l'arête pour terminer soit par une vire ascendante dans la Face
Sud, soit par un taillant dangereusement disloqué.
III - Voie de la Face Sud (
Photo B )
Première par : H. Joubard, Ch. Bayet,
Toto Guérin le 14 Mai 1939
Escalade " artificielle peu
difficile" ou "libre très difficile" - Encordement 15 mètres
Cet itinéraire suit dans le bas
de la Face Sud, celui de l'Arête Ouest jusqu'à son deuxième
relais.
Il s'en écarte ensuite par une traversée de dalle
horizontale pour rejoindre vers l'Est une grosse fissure;
quelques mètres sur pitons (ou en libre) et l'on atteint les
gradins du sommet.
La descente se fera indifféremment par la
Face Nord ou la Face Sud à l'aide d'un rappel posé sur un bloc
posé au milieu de la crête faîtière, ou plus surement par
l'Arête Est à l'aide d'un rappel posé sur un solide genévrier.
A la mémoire de mes parents qui ont passé le meilleur de leurs vies dans le massif des Calanques
Georges Albert 1903-1991
Gisèle Albert 1919-2009
Sorti en 2012, ce
livre rend hommage à celui qui fit le premier l'escalade des
Falaises Soubeyrannes en 1952.
Nous sommes très honorés et remercions vivement les auteurs.
|
|
Copyright© Riou et les Calanques du Dr. Albert. All Rights Reserved
E-Mail Webmaster: micheleweismann@gmail.com