L'accès des iles n'est pas toujours possible comme on peut le voir sur
cette photo. Jean Courtin ayant reconnu dans le mur de la grotte Ste
Barbe sur Riou, un mur de batterie, je suis allée aux archives des
Bouches du Rhône à sa recherche. Cette quête m'a conduite sur
le littoral du Massif des Calanques où le système défensif est un peu
plus conséquent, mais pas nécessairement un modèle d'efficacité!
C'est évidemment avec les Grecs, pirates et marchants
que la défense des côtes fera l'objet d'un système de guet appuyé sur
une marine de guerre pour la première fois dans la région des Calanques.
La Positio Immadras, qui est un point de repère lorsqu'on arrive en
bateau, qui peut être un point de mouillage, à Calelongue et Marseilleveyre par mistral, aux Goudes par vent d'Est, cette
ile que nous appelons Maïre
sera la première à recevoir une tour de guet en dur, en l'occurrence en
briques d'argile micacée qui sont éparpillées dans l'éboulis sous le
sommet coiffé d'une tourelle métallique de nos jours. Identification de LF Gantès.
Vers 1300 Robert le Sage décida de remplacer les guetteurs
du littoral par des
Vigies, pour essayer de contrer les pirates. Cela ne préviendra
jamais un adversaire déterminé à nuire, comme dans le cas de l'attaque
des Aragonais. Il faudra encore du temps pour avoir un cordon de
batteries autour de la Baie de Marseille. Henri IV et Sully décident de
fortifier les frontières de la France, et l'on sait que François 1er
avait fait construire le Château d'If. Ensuite ces positions sont
reprises et améliorées jusqu'à Napoléon III. Ces majestueux corps de
garde qui s'élèvent tout autour de la baie prouvent bien qu'ils n'ont
guère vue d'action puisqu'ils sont encore là.
Dans les Calanques qui auraient dû bénéficier de la batterie des Croisettes, il semble que la
construction de la batterie de Caux ait coïncidé avec la fermeture de la
Vigie de Riou. Colbert relance l'économie du port, ce qui entraine une
recrudescence de piraterie. Mais il vaut mieux avoir des canons pour
protéger les caboteurs qui arrivent vers Marseille, plutôt que d'avoir
des guetteurs qui essaient de signaler à des guetteurs sur
Marseilleveyre qui essaient de signaler à Notre Dame, qui passe le
message à Marseille. Comme il n'y a pas de marine offensive, ni
défensive, avant que quelqu'un se remue, les marchants sont en route pour la Turquie ou l'Algérie
en tant qu'esclaves.
Ce sont les capitaines des Galères Royales qui établiront les cartes
approximatives qui leur permettront d'aller aux Echelles du Levant et en
revenir. Le plus grand soin est apporté aux décorations à l'aquarelle en
l'occurrence des roses des vents et les titres ronflants des patrons à
qui la carte est dédiée. Le reste est de l'à peu près.
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Service Historique de la Marine |
Relèvement économique avec Henri IV, Sully et Richelieu, puis Louis XVI et
Colbert. Sous Louis XV les préoccupations commencent à prendre une
tournure mondiale, tout en continuant un imbroglio de guerres de
succession de 1701/1707 et 1744/1747 qui feront du remous dans notre
région.
Dans l'escalier qui menait à l'étage
administratif du Lycée Montgrand il y avait une reproduction à l'échelle
du Radeau de la Méduse, mais je me demande combien de nous qui courrions
entre les colonnes de granit du hall d'entrée, savaient que nous étions
chez le corsaire Roux de Corse?
La prochaine cassure viendra avec 1776: indépendance des USA
qui laisse la France près de la ruine et l'Angleterre libre de
tourner toutes ses forces navales contre la marine marchande française.
La Révolution est le chaos, et après, tout de suite l'ébauche d'une
organisation moderne avec le Génie, le Cadastre, les décrets, les
rapports. Les Anglais ne sont pas en reste pour l'organisation de leur
marine, ce qui permet de contrôler les écrits décrivant les évènements.
Mais ce n'est pas pour cela qu'en 2004 je suis allée sur le Cap Morgiou... Il y
avait surtout la Grotte Cosquer, et la phrase qui sort je ne sais d'où qui dit
qu'en 1614 Morgiou, Cacaù et Cassis furent fortifiés contre les
Sarrazins.
Le fortin du Col du Renard avec son 'pont levis' semblait satisfaire
cette "fortification",
et puis arrivée sur le Cap cet énorme trou! J'avais lu qu'il y avait eu
un projet de percer un trou pour atteindre la Grotte Cosquer par le haut !!
Assez vite mon bon sens l'emporta, je me dis que de nos jours, personne
creuserait un trou pareil dans un endroit pareil sans bulldozers.
Restait à savoir qu'est-ce que c'était. J'aurais dû dépendre la carte de
mon père et la regarder de plus près, car il en faisait les ruines de
corps de garde ! Pas des ruines, juste une fondation abandonnée de Tour
modèle No 9.
Un peu plus tard je repérais un mur circulaire dans la colline au dessus de Marseilleveyre. Là aussi, le dallage des blocs de 10 cms d'épaisseur clamait travail d'esclaves ou de galériens. J'avais trouvé de quoi m'occuper pour arriver à comprendre ce qui s'est passé entre 1700 et 1813 entre les Goudes et Cassis.
En 1818 le Génie dresse pour la monarchie un état des
défenses depuis le Rhône jusqu'à Toulon avec un Atlas de dessins à
l'aquarelle, que l'on peut voir aux Archives des Bouches du Rhône.
Première surprise: toutes les batteries des Calanques ont été
construites en 1811 d'après ce rapport, y compris celle du Cap Croisette
qui figure sur une carte de 1694 avec ses 2 canons!
Deuxième surprise: la batterie Est de Marseilleveyre s'appelle Batterie
de Riou!
Troisième surprise: Le canon de Riou n'est pas mentionné.
Quatrième surprise: Le point d'appui dans la colline de Marseilleveyre ne l'est pas
non plus!
Le 4 janvier 1794, Bonaparte écrit
au ministre de la guerre à propos de Marseille: "Toutes les batteries
circonvoisines qui défendent la rade sont dans un état ridicule. L'ignorance
absolue de tous les principes a présidé à leur tracé. Elles ne sont pas en état
de soutenir une bordée; elles seraient enfilées et les canonniers sont
découverts à certaines pièces jusqu'aux talons, ce n'est cependant pas la faute
qu'il y ait des épaulements, mais c'est qu'ils ne sont pas comme ils doivent
être."
Le 25 janvier il propose d'avoir mis avant 15 jours la
côte entre les Bouches du Rhône jusqu'au Var, sur un pied respectable.
Cela ne se produisit pas car ses consignes ne furent pas exécutées.
Dans une autre lettre du 25 février 1794, il écrit:
"La défense de la côte
avait été livrée jusqu'ici à des architectes qui avaient de la bonne volonté,
mais non pas des connaissances militaires."
S'il y avait eu des Anglais sur Morgiou comme le veut l'histoire locale, il
l'aurait mentionné, ne serait-ce que pour arriver à ses fins.
Il est sur le terrain: Il passe un mois à la Ciotat pour préparer
l'expulsion des Anglais installés à Toulon avec l'aide des monarchistes.
Il visite aussi Cassis et ses 3 batteries le 18 février 1794.
Il y a 140 ans que Colbert et Vauban ont fait de Toulon le port de la France. Vers les Echelles du Levant,
mais aussi vers les Antilles d'où les vaisseaux reviennent avec dans leur
sillage les Anglais. Avant eux c'était les Barbaresques, ce qui couvre tous
les bateaux pirates de la Méditerranée depuis la Turquie, la Libye, la Tunisie,
l'Algérie.
Vers 1300 Robert comte de Provence avait pris les choses en mains avec la
construction de vigies et le renforcement des défenses. François 1er fait
construire le château fort de l'île d'If, mais le mur d'enceinte est construit
par les ducs de Toscane dont les troupes occupent l'ile. Lorsque les
barbaresques enlèvent des esclaves dans la rade de Marseille la garnison du
château d'If ne bouge pas, et les fustes sont dispersées par une escadre
napolitaine!
Les guetteurs de la Vigie de Riou ont des mousquets, cela n'empêche qu'ils sont enlevés en
1527.
Je ne sais d'où vient la mention de fortins datant de 1614, mais cela
concerne Morgiou, Cap Caù et Cassis.
Cassis est un "Château" fortifié, les remparts datent de 1222.
Ce château sera pris par l'armée du Connétable de Bourbon en 1524.
Le 3 Décembre 1623 il y a une flotte barbaresque de soixante vaisseaux
tenant la mer, les Cassidains reçoivent l'ordre de fortifier les
murailles et d'acheter deux canons. S'il y a eu fortification en 1614,
ça ne devait pas être très impressionnant!
Le 11 avril 1638 on donne le
pourvoir aux consuls d'agir. le 22 mai 1650 nouvel ordre d'acheter des
canons et engager des canonniers. En 1684, donc 60 ans plus tard les
Cassidains font savoir qu'ils n'ont pas besoin de canonniers étrangers.
Le 30 avril 1744 les consuls demandent des pièces
d'artillerie et des munitions
Le 1 Juin 1744 les Anglais débarquent à Portmiou et enlèvent une flotille
espagnole et quelques navires français
6 Juin 1744 M de Pesche fait élever plusieurs redoutes au Bestouan et
armer la batterie du Château
30 août 1744 nouvelles mesures du même genre
Juin 1745 Jean Philippe de Mauriac, brigadier des armées du roi,
commandant en Provence fait construire la batterie des Lombards pour 2
canons de 18
25 Mars 1747 Le Fort St Clair est armé de 2 canons de 24. La commune en
prendra possession le 7 mai et utilisera la chapelle comme magasin à munitions et poudrière
18 juillet 1761 construction du corps de garde aux Lombards
24 déc 1770 les consuls demandent que les canons
enlevés par ordre du roi soient remis en place
5 juillet 1778 La communauté est requise par Ame de St Paul, commandant
l'artillerie de Provence, de l'armer de pièces de 24.
21 avril 1793 le conseil municipal sur l'avis de l'entrée d'une escadre
de 25 navires anglais décide que les batteries seront gardées nuit et
jour
22 septembre 1794 ordre du général de démolir les anciennes bâtisses et
d'élever de nouvelles constructions militaires.
20 avril 1809 Plaintes des habitants au sujet du mal que les Anglais
occasionnent
22 oct 1810 L'escadre anglaise renvoie à terre 14 prisonniers
napolitains!
22 août 1812 Ils capturent plusieurs bateaux pêcheurs
14 Mars 1813 Les Batteries de Cacaù et des Lombards échangent quelques
coups de canon avec une frégate anglaise.
Avril 1813 une chaloupe canonnière française escortant 2 navires de
commerce est attaquée par 3 péniches anglaises sorties de Riou. La
chaloupe abandonne les navires et réussit à rentrer au port
3 août 1813 les anglais retardés par le mauvais temps débarquent à
l'Arène et à la Cacaù dont ils jettent les 5 canons à la mer, s'emparent
des batteries des Lombards et enclouent ses canons
18 août ils débarquent à l'Arène et au Beauneuf, s'emparent des
batteries, prennent d'assaut le chateau, mettent le feu à une maison enlèvent 29 bateaux, et font une trentaine de prisonniers.
18 aout 1813 Prise du chateau de Cassis par les anglais.
8 Septembre 1813 Ils renvoient à terre plusieurs prisonniers français.
9 novembre 1813: 10 embarcations anglaises donnent la chasse à un convoi
qui se refugie à Cassis
6 Avril 1814 L'escadre anglaise renvoie à terre plusieurs prisonniers,
entre autres les officiers enlevés le 18 aout précédent, et une femme
prise sur les côtes de Corse
Il y a un mur de fortification à Morgiou. Mais il n'est certainement pas de 1614. Il
parait surélevé, avec l'ajout de meurtrières mais cela pourrait être
entièrement fait en 1813 parce que ce mur ne sert à rien s'il n'y a pas
de batteries sur le Cap. Il n'y a que la ruine d'une petite tour de Vigie ronde qui n'est certainement pas mentionnée
dans les décrets de 1810.
Quant à Cacaù je ne m'aventure pas à décider ce qui
pourrait dater de 1614.
Les détails qui concernent Cassis, montrent que les
Cassidains ne se souciaient pas de ce qui se passait à l'Ouest de Castelvieil, et rechignaient
à s'armer correctement.. surtout lorsque c'était à leurs frais!
Mais cela donne une idée des temps forts et des ennemis.. 1524 les
aragonais, 1624/1660 les sarrasins, 1744/47 les anglais, 1809/1813
les anglais !
Les batteries des
Calanques serviront surtout contre les Anglais, l'ennemi de toujours.
LA
BATTERIE DU CAP CROISETTE
Batterie de Croizette, des Croisettes, Fort Napoléon
François Blondel, sieur de Croisette fait en
1650/1651 le plan des fortifications de Provence. En 1647 il commande la
galère la Cardinale.
Sur des cartes qui concernent la rade de Marseille on trouve aux Archives une carte de 1694
une liste des batteries jusqu'à celle du Cap Croisette qui se compose
de 2 canons. Puis sur une carte de 1744 un dessin à la location plutôt imprécise
mais qui donne le détail de la batterie.
En 1811 le gardien a disparu, la batterie en mauvais état, une nouvelle batterie
des Croisettes est décrétée par Napoléon. Les roches sont cassées pour préparer
une plateforme où l'on peut mettre 6 pièces. Une citerne, un fossé avec
un mur, un corps de garde qui restera sur la crête suffisamment longtemps pour
être peint par
Jean-Baptiste Olive dans son immense tableau de l'Ile Maïre de 1891. A l'Ouest elle
croise le feu avec la batterie de Montredon pour interdire la calanque des
Goudes et de Mongenet (Mahonnaise) aux pirates ennemis à l'Est avec la batterie de la Mounine pour
"empêcher le refuge ordinaire des corsaires ennemis à l'anse de Carrelongue à 800 mètres à l'est".
Les corsaires ennemis sont les Anglais, qui depuis 1804 font le blocus de la France,
ce qui revient à dire que leur bateaux longent les côtes, cherchant à
se ravitailler par des complicités, ou par des escarmouches.
Petit problème aux Croisettes, l'ennemi attaque les soldats au mousquet à partir de Maïre,
mais sans trop de gravité à cause de la distance.
Les annales de Cassis mentionnent 3 "péniches anglaises" en embuscade derrière Riou en 1809, qui s'en prennent à un bateau de Cassis qui parviendra à leur
échapper. Comme ils avaient attaqué et encloué les canons de Marseilleveyre, ils
avaient les mains libres de toute évidence et bénéficiaient de l'aide de
traitres qu'ils contactaient sur l'Ile Maïre.
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Détail de la Batterie du Cap Croisette en 1695 |
Cap Croisette 1744 |
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Cadastre de Matheron - Archives B-du-R |
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Localisation de la batterie de 1811 dans le Fort Napoléon |
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Atlas 1818 - Archives des B-du-R |
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Jean-Baptiste Olive - L'ile Maïre - 1891 - Corps de garde de la Batterie des Croisettes de 1811 |
Le Génie de Napoléon III revoit le système défensif à partir de 1864
qui se composera des sémaphores de la Ciotat, et de Calelongue,du fortin des Goudes,
de la Batterie de l'Escalette dont le Corps de garde semble être une tour
modèle, mais les canons ne sont pas sur le toit mais sur les fortifications.
En 1886 le corps de garde des Croisettes de 148m2 est loué à un
paysan, Gustave Bounin avec 1301 m2 de pacage. A 30 ans près c'est
le gros bâtiment sur la crête, ci-dessous
Le
mur du temps de Napoléon au sud de la plateforme est toujours là, incorporé, doublé en certains
endroits, et à l'est des tessons, assiettes de Varages, assiette à marli, des morceaux de cruches
vertes mêlés aux tuiles du corps de garde et de la citerne arasés, morceaux de
pipes hollandaises.
En 1933 refonte totale de la batterie transformée par la Marine en Fort Napoléon et que les allemands prendront en main en y ajoutant un seul blockhaus vers l'Ouest.
Le Massif des Calanques est laissé pour compte à cause de l'impression qu'il donne d'être
inexpugnable et inhabité; les Calanques de Marseilleveyre de Sormiou et de Morgiou
permettent de rejoindre Marseille par des sentiers difficiles utilisés depuis
toujours, par des pêcheurs et des chasseurs.
Les Calanques sont des mouillages pour le cabotage et le commerce, qui aux prises
avec les sarrasins, les barbaresques, les corsaires, les pirates anglais
"réclament à corps et à cris d'être protégés".
LES 3 BATTERIES DE MARSEILLEVEYRE
Batterie du Four
de Caux, du Four à Chaux, Baterie de St Michel d'Aïgue Douce
Batterie de Rioux, de Riou, de Marseilleveyre Est
Batterie de Mounine, le Théatre, de Marseilleveyre Ouest
A Marseilleveyre il y a un four à chaux qui marque la limite de la propriété des Soeurs de St Sauveur en 1571* . Il y a sur la carte qui suit, faite par le Sieur Michelot en 1736, une batterie du Four de Caux pour défendre le mouillage du même nom, puis sous l'empire il n'est plus question que d'une batterie de Riou!
*L'incendie qui a devasté le plan des Cailles et le bas du Malvallon au printemps de 2013 a révélé un énorme four à chaux ; que je considère jusqu'à preuve du contraire être celui de la propriété des Soeurs de St Sauveur:
L'évaluation de la "Batterie de Rioux"(Marseilleveyre Est) en 1811 :
batterie construite en maçonnerie sur un front
droit défend le passage du canal pour la navigation... elle est armée de deux
pièces en fer de 24 sur affûts de côte en bon état, mais la lumière un peu
évasée, indispensable à réparer ou à échanger, il y a un mortier en bronze de 9
pouces sur affût en bois qu'il est nécessaire de remplacer par un de 12 pouces.
Sur la droite de la batterie à 400 mètres de distance sud ouest (ce qui sera Mounine),
à l'avancée de la petite anse de droite l'on trouve une pièce de 16 renforcée en bronze, montée sur affût de
siège, sa forme intérieure est conique, et la lumière très évasée.
Il y a à ce poste 2 pièces de bataille de 4 montées sur leur affûts, on peut
supprimer la pièce du 16 et augmenter la batterie d'une pièce de 24 ou de 36 sur
affût de côte.
Le poste le plus près de la gauche de cette batterie est celui de
Cacao à la pointe du golphe de Cassis qui en est éloigné mais
elle aura pour intermédiaire
à ce même coté la nouvelle batterie décrétée par Sa Majesté sur le
Cap de Morgioux".
A noter qu'il n'y a pas de batterie sur Morgiou, en dépit du blocus Anglais qui dure depuis 7 ans déjà.
En 1809 les Anglais débarquent à Marseilleveyre et enclouent les canons. Ils
feront de même à "Carri" en 1810
En juillet 1812, La batterie de la Mounine est dite en
construction. Elle est établie sur une place circulaire ayant 47 mètres de
développement intérieur. Tous les travaux concernant l'artillerie de cette
batterie seront "terminés dans le courant du mois d'Août prochain
ainsi que son armement qui sera de 3 pièces de 36 sur affût de côte et
d'un mortier de 12 pouces. Ce poste exigera 16 à 20 canonniers" (SHAT
Vincennes. Renseignements M. Cruciani) Le corps de garde à l'intérieur à
gauche, semble un peu étroit pour autant d'hommes!
D'après l'Atlas de 1818 les commentaires de 1813 rapportent qu'il
y a en contrebas de la batterie Est (appelée batterie de Rioux) des
ruines d'une batterie plus ancienne.
Il est aussi dit que Robert d'Ancézune propriétaire du terrain a demandé
à être compensé pour celle de l'Est, mais pas pour celle de l'Ouest La
conclusion est que le terrain de la batterie de Mounine appartenait déjà à l'Etat! Ancézune réclame aussi quelque chose pour les
Croisettes qui a été agrandie. Cet homme qui a gardé sa particule et sa tête, est depuis
peu propriétaire des Calanques achetées aux enchères. Cela explique
peut-être, puisqu'il n'y aura pas de cadastre officiel jusqu'en 1825,
qu'il n'y a rien de précis sur les limites des propriétés de l'Etat.
Par contre il y a un sentier qui va à l'Ermitage de St Michel d'Eau douce en passant par la Demi-Lune. Le ravitaillement en eau étant un problème par mauvais temps. J'ai d'abord pensé que les soldats allaient se ravitailler en eau, mais je crois qu'il s'agit plutôt d'un accès à la mer pour les ermites qui devaient avoir besoin de se fournir en poisson.
Les soldats de 1811 construiront le chemin des batteries qui est
devenu la route des Goudes et le chemin de la batterie qui va jusqu'à
Marseilleveyre.
Ayant trouvé au Cap Gros et à ce que je pensais être l'appui de Marseilleveyre du
"tourbilloné de l'Huveaune" et des tuyaux de pipes hollandaise, je me rendis chez
Maurice Rafael
qui en mesurant le trou et en se référant à un livre d'origine
anglaise me donna comme dates 1670 pour le diamètre de 2.6mm et 1725 pour le 2.4mm :Plus
le trou est gros, plus c'est vieux, m'a-t-il dit, on a fait ensuite des
économies en réduisant le tirage!
Presque 100 ans plus tôt que ce que je pensais.
Ces dates seront confirmées par des tessons trouvés derrière les
bâtiments et validés par Véronique Abel
Tuyaux de pipes en céramique et poterie de l'Huveaune |
Restes de repas des soldats de l'appui |
Mais en 1701 c'est la guerre de la succession d'Espagne (1701/1707) où l'on envisage que
l'ennemi pourrait refaire le coup des Aragonais et mettre le feu à la
ville de Marseille.
En 1744 nouvelle alerte: les espagnols et les anglais
se battent devant Toulon et les Français se mettent au milieu pour
sauver leurs alliés espagnols. Où l'on trouve un capitaine
Mathews en action dans le coin. Court la Bruyère et ses 15
vaisseaux de ligne vont aider les 12 vaisseaux espagnols de l'amiral Don
José Navarro. Mathews attaque du coté du vent entre le littoral et la
flotte, mais son arrière garde ne peut ou ne veut pas le suivre et la
bataille est indécise.
A-t-on construit ce bel appui à cette époque ? Le sol est encore
tout dallé, et fait penser à du travail de galérien. Il y a un corps de garde
sur le coté qui a depuis longtemps répandu ses tuiles dans les éboulis.
D'après Jean Ferdinand Petrucci l'expert du culinaire de Vallauris les toupins seraient
du 16ème (!?!)
Le reste des tessons assiettes, cruches, plats, tasses des
poteries de l'Huveaune couvrent tout la seconde moitié du 17ème et probablement le
début du 18ème.
En ce 17 avril 2009, j'ai le plaisir de dire que par une chance extraordinaire
j'ai trouvé entre 2 arapèdes une rondelle de cuivre oxydé qui s'est révélée être un double tournois de 1618 de Louis XIII roy de France
et de Navarre. Voilà qui donne raison à Mr. Petrucci, et m'évite des recherches
laborieuses aux archives. Et toujours la petite note : l'expert en numismatique
m'a déclaré péremptoire: "c'est un denier-tournois et ça n'a aucune valeur!
Peut-être pas pour vous cher monsieur.. merci de m'avoir aiguillée dans la bonne
direction et de m'avoir expliqué que les rois ou les nobles lorsqu'ils entraient
dans les villes en jetaient des poignées aux gamins.
Louis XIII R FRAN et NAVA |
1618 Double Tournois |
Il est tentant de penser que cette batterie fut
décidée par Henri IV ou par Richelieu et Louis XIII. Mais je n'ai
pas eu assez de temps pour faire à Paris des recherches. Il s'agit
peut-être de la "fortification" de Morgiou de 1614. Sur les cartes
on voit Morgiou avant Sormiou, pas de Marseilleveyre qui n'est pas
si loin.
Cette carte fait partie d'une carte de la Méditerranée de Gibraltar
au Moyen-Orient, il serait difficile de demander plus de précision que l'indication que
Ces Côtes sont fort hautes!
En ce mois de février 2011 je peux remercier aussi Jean-Marc Nardini,
président de l'association des Calancæurs.
Il m'a gracieusement fait parvenir deux autres preuves de l'existence de cette batterie avant les
constructions de l'Empire. D'abord un Liard au nom de Louis XIIII de 1693, donc du temps de la guerre de succession de 1701/1707.
Ensuite il m'a envoyé une carte du Sieur Bresson de 1773
Juste avant l'indépendance américaine qui va libérer la flotte anglaise
et lui permettre de jouer les corsaires en Méditerranée pour prendre sa
revanche de l'aide apportée aux rebelles américains, il y a une
importante baterie entre 2 calanques, Mounine et Marseilleveyre.
Mais encore plus intéressant pour moi elle croise le feu avec une
batterie située sur l'île de Riou que l'on ne voit pas en entier sur
cette photo. Et cette batterie de Ste Barbe c'est la première fois
aujourd'hui que je trouve confirmation sur un document d'une datation
antérieure de 30 ans à l'empire, que je soupçonnais grâce aux tessons.
Toutefois je doute qu'il y ait jamais eu un échange aussi violent
d'artillerie. Après tout ils étaient du même bord !
D'après l'Atlas de 1818 les commentaires de 1813 rapportent qu'il
y a en contrebas de la batterie Est (appelée batterie de Riou ou Rioux) des
ruines d'une batterie plus ancienne dont il ne reste qu'une moitié de la
fondation du mur. On la voit sur l'aquarelle.
Enfin en 1818, La citerne de la batterie Est de Marseilleveyre n'étant
pas finie il est question de le faire et d'ajouter une tour pour
renforcer la défense, car"
il serait avantageux de défendre le mouillage
pour le commerce, ce qui a été nécessaire dans le passé.
Au lieu de cela le corps de garde sera abandonné aux douaniers, et
divers bâtiments seront loués à des pêcheurs. De nos jours..les
reliquats de 1812
L'épaulement est encore bien visible avant l'exploitation du sable et le
reconditionnement des bâtiments de la batterie de Rioux
En 1886 Marius Giraud loue un pied à terre de 15m2 pour la pêche.
En 1887 Le corps de garde de 150m2 plus les 12m2 du magasin à
poudre seront le logement d'un Marius Bouze , et j'ai retrouvé Bouze père et fils mentionnés dans une chronique de Henry Imoucha qui
dit que ces 2 pêcheurs revenus sains et saufs de la guerre de 1914 érigèrent
une croix monumentale sur les escarpements des Escampons, croix qui
existe toujours, mais qui vient de perdre un bras.
Mais nulle part il est question du canon de Ste Barbe de Riou et de
la batterie de St Michel d'Aïgue Douce. Comment les soldats de l'empire qui ont
reconstruit les batteries de Marseilleveyre ont-ils pu travailler deux
ans sans lever les yeux vers la colline? Bien camouflé, mais tout de
même!! Peut-être n'ont-ils pas tenu à l'armer. Lorsqu'en 1809 les
Anglais débarquent pour clouer les canons de la "batterie de Rioux" un
canon placé à la batterie de Caux aurait-il fait la différence?
Personne, que ce soit en 1818, en 1842 ou en 1853 quand ils évaluent les batteries pour récupérer l'armement et les munitions, personne ne mentionne ces 2 endroits. Pourtant il y a des tessons qui révèlent une présence dans le temps. Jarre de stockage de Biot à Riou, plat de Montelupo spirali verdi (ca 1750), des bols identiques à ceux de Morgiou (1813), et sur la batterie de St Michel (four à Caux) un os de boeuf, des bïous et des arapèdes, avec des poteries de l'Huveaune) (17/18ème), des toupins de Vallauris( début 17ème) le double-tournoi de 1618, le liard de 1693. La petite batterie en fer à cheval sur la pointe, si c'est elle la batterie du four à chaux semble plutôt vulnérable, même aidée de 3 pièces 400 mètres plus loin. Il semble qu'au 17ème il y eut un effort considérable pour bâtir une position efficace et plus abritée. (l'idée sera reprise avec la suggestion de construire une tour modèle en 1812). Il est possible que la distance à la mer ait été un problème. Mais le sieur Bresson fait porter ses bombardes jusqu'au sud de Jarre!
LA BATTERIE DE STE BARBE A RIOU
Batterie de Ste Barbe avec abstraction par photoshop des pierres qui
encombrent la brèche aujourd'hui. Le mur de droite présente un départ de
voûte et le tout a pu avoir un toit de tuiles qui jonchent l'éboulis au
dessous.
A l'origine de ma recherche, la grotte Ste Barbe mentionnée sur la carte
de mon père et l'identification des murs par Jean Courtin comme étant
des murs de batterie. 120cms de haut, 170cms d'épaisseur. Direction: le
Cap Morgiou. Ste Barbe, patronne des artificiers!
Un petit sentier qui mène sur la carte de mon père
d'une petite construction de 2m sur 4m avec des murs de 20 cms qui
aurait pu servir de poudrière en attendant de servir de poulailler à
Pipo Meïni (le garde des Tronc 1896-1927).
Mais à quelle époque? Dr Hiely parle
d'une batterie de Riou peu efficace en 1880, sans
nommer ses sources (mais c'est sans doute celle de Marseilleveyre comme
nous venons de le voir).
Plutôt tardif pour ce genre de construction à cet endroit, à moins que ce soit
au moment de la construction des sémaphores de la Ciotat et de
Calelongue qui datent de 1864. Et surtout les tessons sont résolument du 18ème, y
compris une jarre de stockage de Biot.
J'ai aussi trouvé un rapport sur le désarmement des batteries en 1853 qui couvre Morgiou,
Marseilleveyre et Croisette et ignore totalement Riou. On voit mal
pourquoi on désarmerait 3 sites armés de canons de 36, 24 et 18, pour
construire un petit appui d'un seul canon couvrant seulement la zone au
large de Sormiou.
A cause des tessons il serait plus probable qu'il y ait eu quelque
activité en 1701 dans la région et surtout en 1744 lorsque les anglais entrent en guerre
et le Maréchal de Belle-Isle requiert de la Cadière
"un
farot à la pointe d'Alon et 2 hommes pour signaler l'ennemi à 36
livres chacun".
Il n'y a pas beaucoup de tourbillonné ou jaspé, mais dernièrement
j'ai relevé un fond de bol identique dans sa facture à ceux que l'on
trouve sur Morgiou. Détaché du tour à la va vite, même pas retouché,
émaillé marron avec un peu d'engobe jaune pour décorer.
Je crois donc que Ste Barbe, patronne des artificiers, a eu aussi sous sa protection des soldats de Napoleon. Qu'ils aient donné le nom de l'Aiglon au vallon et à la calanque renforce la date, comme je l'ai fait remarquer, s'il y a des faucons pèlerins sur Riou il n'y a pas d'aigle. Le mortier qui utilise du sable marin se retrouve aussi aux batteries de Marseilleveyre, des Croisettes; et de Morgiou.
Cette photo de la carte du sieur Bresson de 1773 montre clairement une
batterie dans la calanque de Riou croisant le feu avec celle de
Marseilleveyre (Fev 2011)
Sur le cadastre de 1825 entre "l'ancien four à chaux" et la plage de
l'Aiglon il y a une "ruine".
Sur la carte de mon père il y a une "cabane".
Sur l'île il y a un mur de pierres sèches qui barre le vallon, et cet
abri est encombré par un lentisque qui a couvert le sol d'humus. Il y a
dans le coin un figuier. Alors corps de garde? contemporain de la
batterie ?
La Vigie de Riou fut fermée en 1695. Mais celles de Marseilleveyre et du Cap Gros sont mises hors d'état par les Anglais en
1814, ou tout simplement parce que Napoléon abdique pour la première
fois.
Elles devaient donc épauler les batteries. Sur certaines cartes il
en est mentionné une autre sur le Plan de Coulon au dessus de la Bougie.
Une courte visite a révélé une petite cabane au toit de tuiles écroulée.
J'ai passé des week-ends innombrables dans la région de la Grande Candelle, du Devenson et de la Gardiole. Nous n'allions pas sur Morgiou. Sur le Cap, il y a un excavation carrée étonnante, entourée par des pierres qui ont été montées en mur et qui recouvrent une petite maison à tuiles en ruine. Matheron qui fait le cadastre de Marseille en 1825, fait une carte pour le compte d'Auguste Fabre qui vient d'acheter Luminy. Les deux batteries sont là, le mur du fortin construit ou reconstruit par un décret de 1810 de Napoléon et la petite tour est indiquée comme vigie. (A noter: Mourgiou) Monsieur Matheron n'est pas allé se promener sur le Cap
Au cap Morgiou il y a 2 batteries. Leur histoire est
assez confuse avant Novembre 1810, date du décret. C'est "fortifié" en 1614 contre
les Barbaresques, bien avant Vauban donc. Qui dit fortifications dit
Muraille, mais le fortin de Morgiou n'a aucun sens sans les batteries de
Napoléon.
D'après l'histoire locale, il est dit qu'en 1793,
les Anglais aidés par les monarchistes avaient pris
position non seulement à Toulon, mais aussi à Morgiou. Le lieutenant
Matthews de la garnison anglaise deviendra amiral et c'est lui qui
conduira Napoléon à Ste Hélène. (Renseignements J. Courtin et Luc
Vanrell).
L'histoire locale veut que ce soit Lowe le geôlier de St
Hélène. Je me suis donc penchée sur cette histoire bizarre, car
Bonaparte n'aurait pas laissé un groupe d'Anglais sur Morgiou après les
avoir délogés de Toulon.
Bonaparte est chef d'artillerie, mais lors de l'assaut il paye de sa
personne en joignant l'infanterie. Il sera blessé à la jambe.
L'amiral Thomas Mathews
(1676-1751) lui a 30 bateaux sous ses ordres la
bataille de Toulon en 1744. Il devra démissionner après
cette bataille mal conduite.
John Matthews est commandant du Courageux en 1793 lors de l'attaque de
Toulon par les républicains et Bonaparte (Histoire de la British Navy)
Nulle part il est mentionné qu'il soit devenu amiral, ni qu'il ait été
sur Morgiou. Ni qu'il soit allé à Ste Hélène
Et les Matthews de la Pointe rouge ne sont pas alliés d'après eux, aux divers
Matthews de la Navy en Méditerranée entre 1793 et 1813.
Lowe est lui aussi capitaine en Méditerranée, mais il est
plutôt dans la région de Sicile, Sardaigne et Corse. Rien à propos de
Morgiou. C'est l'amiral Hood qui est chargé de la région de Toulon
Donc jusqu'à preuve du contraire à l'aide d'une source historique, cette
histoire d'anglais sur le cap Morgiou en 1793 est
sans fondement.
Pendant le blocus des côtes françaises par les Anglais à partir de 1804,
leurs bateaux patrouillaient depuis
le delta du Rhône jusqu'à Toulon et faisaient de la piraterie pour se
ravitailler, ils ne débarqueront sur le Cap Morgiou que 2 fois en 1813
le 30 mars et le 2 Mai, apparemment à titre préventif- ceci est validé par les archives du Service Historique
de l'Armée de Terre
et de la British Navy, et des compte-rendus dans les gazettes anglaises.
Ces deux batteries sont des constructions identiques à
celles de Marseilleveyre. Elles ont été démolies 2 fois en 1813 et
reconstruites, surélevées et rallongées. La petite batterie montre une date en tessons de
tuile rouge: 1813
D'après un rapport français du 29 juillet 1812 cette batterie devait être armée de 4
pièces de 36, une de 18, toutes sur affûts de côte et d'un mortier de 12
pouces en fer et à plaques.
Autre commentaire présentant un intérêt: Il y a sur Morgiou 23 hommes.
Qui campaient dans des "barraques" en bois (qui seront incendiées)
la seule maisonnette est mentionnée comme poudrière sur le Cap. Elle est
creusée dans la roche qui devait s'y prêter. Les tuiles sont disséminées
alentour.
Le poste était commandé par le sergeant Aymon sous les ordres de Mr le
Lieutenant Pignatel, qui lui était à Cassis.
Il y aura 40 hommes lors de l'attaque en 1813
Celle-ci est armée en 1812 de 2 pièces de 24 sur affût de côte en bon état. Elle est construite pour 2 pièces et un mortier
En Juillet 1812 sur le Cap, il y a 23 hommes en tout - armée de 8 bouches à feu. Il n'y a
pas d'eau. Possède un petit corps bassijsse (?) qui fut fait par
l'artillerie pour les travailleurs et le magasin d'outils qui servira de
magasin d'attirail (Shat Paris - fort de Vincennes - art 3W35 -
Renseignements M. Cruciani).
Le dessin de 1818 ne tient pas compte de l'emplacement du fourneau à
réverbère, ni de la vigie, ni du corps de garde, ni du fortin, ni de la
redoute surplombant la calanque, ni d'une cabane enfouie près de la
batterie de droite, ni de l'appui au dessus de St Pierre.
Cette construction d'un mètre de haut, en forme de L avec des épaisseurs de mur de 1m, et le départ d'une voûte est-elle un fourneau à réverbère de fortune ?
Le 30 Mars 1813, 200 à 300 anglais débarquent à Sormiou, et passant
par les crêtes derrière la Candelle du Cancéou à l'aube, viennent
prendre à revers les 40 hommes de la garnison. Au poste du col du Renard, ils font une
vingtaine de prisonniers, détruisent les épaulements, le fourneau à reverbère, jettent les canons et les affûts à la mer, et s'emparent de
10 des 14 bateaux au mouillage qui ont une cargaison d'huile.
Or certains de ces canons ont été repêchés par Albert Falco, le
capitaine de la Calypso.
canon de 24 - la roue n'en fait pas partie |
Canon de 36 - Canon de 8 tronqué
|
Ces boulets n'appartiennent pas aux canons mais à des bombardes ou
mortiers. Le diamètre d'un canon de 24 fait seulement 16cms de diamètre,
ceux de 18, 15cms (Canons des Invalides de l'époque de Vauban). On voit la difficulté d'essayer de démâter un
vaisseau avec un boulet de 16cms qui fait 12 kilos. D'où l'intérêt de
les chauffer au rouge:
Par contre un boulet de huit fait en 2 parties retenues par
une chaine pourrait être plus efficace. Les deux petits canons de
Sormiou semblent être du 8 et du 6.
Les boulets armés d'une chaine déchiraient les voiles:
Le boulet de mortier sur le quai de Morgiou était creux et
pouvait être rempli de poudre par l'orifice que l'on voit.
|
En 2013, donc bicentenaire, assez déçue par le manque d'intérêt des gens de la
partie, historiens, archéologues, directeurs de musées, personnel du
Parc National, j'ai revisité les canons sortis par Albert Falco pour les
mesurer et tâcher de les identifier, et nous sommes allés devant les
falaises du Cap, grâce à Robert Civallero de Sormiou qui plonge régulièrement
sur le site, et qui a bien voulu nous indiquer où sont les canons
qui sont toujours dans l'eau.
Coté Calanque de Morgiou, sous le
cap il reste un 24.
Coté Triperie il en reste 3, un sous la faille à environ 10 m de la
pointe et 2 sous la grande batterie.
Il en manque donc un, si on en croit les rapports anglais qui
spécifiquement mentionnent 5 canons de 36 dans la grande batterie et 2
de 24 dans la petite.
La rumeur locale étant que ce canon serait au club de plongée des Goudes,
j'ai consacré un peu de temps à rechercher ce canon. Daniel Piarot
déclare dans son livre avoir soulevé un des canons pour un documentaire
de TF1, dit l'avoir nettoyé de ses concrétions, et avoir pensé le
ramener aux Goudes pour en faire un point de plongée. D'après un témoin
la tentative de retour du canon s'effectua effectivement,
mais finit au fond de la mer entre Sormiou et les Goudes, après des difficultés pour le tirer.
En 2014, grace à Robert Civallero, je peux compléter la liste des canons restants; et
commenter que le canon ci-dessus semble être le deuxième ; il est sur un
lit de cable. Par contre bien
que le boulet semble avoir une anse, il y a sous la falaise du petit
épaulement des algues comme des boules de différentes tailles autour du canon de 24,
ce qui pourrait faire croire à des boulets.
Canon de 36 - Canon 1 sous le X |
Canon de 36 - Canon 2 sous tache jaune |
Canon de 36 - Canon 3 sous tache jaune |
Canon de 24- Canon 4 sous petit épaulement |
La mode en 1810 était aux fourneaux à réverbère.. pour chauffer le
boulet au rouge de façon à mettre le feu aux bateaux. Un fourneau est
spécifié dans le décret concernant les batteries de Morgiou. Il s'agit de
mettre de la poudre, puis un tampon d'herbe mouillée et ensuite de faire
rouler un boulet chauffé au rouge que l'on apporte à l'aide de grosses
tenailles ou une espèce de louche.
On n'arrête pas le progrès technique! Mais j'ai lu que dans ses mémoires
Napoléon abordera le sujet en se plaignant que cela n'a jamais été
utilisé de manière efficace car les soldats avaient peur que le boulet
mette le feu à la poudre, aussi "n'essayaient-ils même pas".
Le 2 Mai, alors qu'on s'apprêtait à réarmer les batteries, Les Anglais
attaquent à nouveau, et après une canonnade usant de leurs caronades, ils débarquent sur le Cap
par les 2 points moins élevés, St Pierre et la Gorguette. Cette fois ils
font sauter le fourneau, le mortier (le lieutenant Isaac Shaw du
Volontaire, est blessé par l'explosion) et capturent 6 bateaux de commerce, plus un
bateau d'agrès
Débarcadère de St Pierre |
Débarcadère de St Pierre de la mer. |
Je suis descendue à la Gorguette et j'ai découvert que pour empêcher toute escalade les fissures avaient été soigneusement bouchées avec des cailloux dans du mortier. Voir sur la photo suivante, à gauche au dessus des touffes de criste marine. Même chose sur la droite. Plus un mur de pierres, qui maintenant a une brèche de plus d'un mètre de haut
En 1818 le rapport de l'attaque par les anglais de ces batteries laisse
entendre que cette excavation en 1813 était l'emplacement de la
construction éventuelle d'une tour à
plusieurs étages pour le logement des 40 hommes prévus pour la garnison.
Une tour-modèle no 2, c'était le projet de Napoléon d'en avoir 200 en
Europe, surtout en Italie. Seulement une dizaine seront finies en 1814 dont une en Pologne
qui existe toujours.
Les canons sont placés sur le toit. Une tour-modèle no 9 est légèrement
plus petite.
Il n'en est toutefois pas question dans le décret du 17 Novembre 1810 qui ne mentionne que la batterie, le fourneau à réverbère et l'armement, mais le trou est là!
Les pierres rejetées ensevelissent la petite vigie ronde (on
perçoit le départ de la voûte sur le mur de gauche) qui pourrait
dater de 1614. Il y a d'autres constructions tout autour.. abris
temporaires ?
Il y avait 14 bâtiments de commerce dans la calanque dont 10 seront emmenés
par les Anglais. Mouillage soit-disant protégé non seulement par les batteries du Cap mais aussi par 2 canons
près de la cabane de la douane sur la plage, ordonnés
par le décret.
On peut penser qu'il y avait aussi quelques armes sur les 2 plateformes
aux deux bouts du mur.
Comme à la Vigie de Riou le mur est parfaitement intégré à la roche. Il
y avait parait-il un pont levis. Les rapports sont extrêmement pénibles
à lire:
Que faisaient les 40 soldats lorsqu'arrivent les 200 anglais
qui n'ont pas de canons, alors qu'ils sont derrière un mur comme
celui-là? A moins que le mur n'ait pas eu la partie avec les meurtrières
lors de l'attaque de Mars.
La petite batterie Nord-Est de Morgiou montre une surélevation de 50 cms, rajoutée
seulement après l'attaque de Mars 1813 car la partie gauche semble être
de construction identique. Cela explique la différence de forme des
épaulements sur les plans.
Peu de tessons en surface, mais ceux des époques précédentes ont
peut-être fini dans le surélèvement des épaulements en hauteur. A Morgiou quelques
bols de facture semblable à ceux de Riou si la taille est différente. Le pied n'est pas
repris. un peu d'engobe jaune jetée sur un fond marron. Du culinaire Vallauris mêlé aux tuiles du magasin à poudre.
Juillet 2009: trouvé à Vincennes des aquarelles encore
plus précises du projet en 1811 des batteries de Morgiou et après l'attaque des anglais
de 1813 elle fut remaniée, surélevée et l'arc fermé comme on le voit sur l'atlas de 1818 et sur la photo
ci-dessus.
Le fourneau à réverbère se trouvait à l'intérieur de la batterie gauche.
Aujourd'hui il y a des arbres à l'endroit.
Ce plan ne fut pas suivi ou fut modifié ; Il faut aussi tenir compte sur place des constructions sans intérêt historique de passants qui ne peuvent résister à faire des cairns ou des abris, et qui déplacent les dalles des mortiers. |
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Sur cette aquarelle le four à réverbère est dans la batterie
de droite et il est montré détruit. |
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Ce que ça donne sur le terrain
S'il y avait eu des Anglais en 1793 sur Morgiou il aurait fallu les en déloger, et cela aurait été sans aucun doute mentionné dans un des rapports, comme c'est le cas pour Toulon.
Il est fort possible que l'histoire locale a déformé le fait que Undaunted avec Isaac Shaw a participé aux deux attaques de 1813, et que c'est sur ce bateau que Napoléon embarquera à Fréjus avec escale à St Raphaël pour son exil sur l'île d'Elbe, vingt ans plus tard. Ile d'Elbe ou Ste Hélène, on ne va pas chercher la petite bête! Les Anglais se plaisent à reconnaître que Shaw avait une bonne connaissance du coin.. et c'est pour cela qu'on lui confia le commandement de l'attaque
Au fortin de Cacaù qui daterait de la même époque le renforcement est semblable, pas très élevé, cabane "corps de garde" intégrée sol plat.
A l'entrée de la Baie de Cassis, cette batterie est en relation avec les batteries de cette ville; Elles seront aussi attaquées par les Anglais en août 1813.
Comme il n'y a pas dans les archives de Cassis de référence spéciale à une fortification en 1614, j'en ai conclu qu'il s'agit plutôt de 1813/1814. Morgiou et Cacaù ainsi que l'île Verte ont vu des fortifications décrétées en 1810, commencées en 1811 réduites et reconstruites en 1813. Comme à Morgiou le mur de Cacaù montre une surélévation.
LES ATTAQUES DE 1813
J'ai trouvé un site: www.ageofnelson.org qui tire des archives de la British Navy à l'époque des guerres du premier empire, le rapport suivant des attaques de Morgiou en 1813 par le Volontaire, l'Undaunted et le Redwing et le Repulse, avec beaucoup plus de détails que l'Atlas de 1818. Les cartes anciennes viennent de la Bibliothèque Nationale, les photos aériennes de Google Earth, les aquarelles de l'Atlas des Batteries de 1818 des Archives des Bouches du Rhone. Les lettres de Napoléon sont mentionnées dans Le Blocus de 1804 à 1814 de Paul Gaffarel dont le grand-père était patron-pêcheur à Cassis lors de l'attaque de 1813. Son compte-rendu de l'attaque d'Août 1813 est plus localisé que le rapport des Anglais qui ne connaissent pas les noms spécifiques des batteries de la Baie de Cassis.
Epaulement Ouest Grande Batterie entre le Cap et St Pierre |
Epaulement Est: Petite Batterie à l'entrée de la Calanque de Morgiou |
St Pierre entre les 2 batteries avec le Cancéou |
La Gorguette |
chemin de Sormiou à Morgiou par le Canapé |
La Palée au dessous du poste à boutons (le Canapé) |
Pointe de CaCaù et sa batterie sous les pins |
Château fort de Cassis en haut de la falaise |
Le lieu du drame. Le sommet du Cancéou par où arrivèrent les 200
Anglais. A droite de la falaise de la Triperie les pierres de la
tour jamais construite. Les 2 épaulements en bout de leurs falaises
respectives entre les deux St Pierre dans le V.
Traduit de l'anglais: Age of Nelson.org. Divers rapports qui sont
catalogués
par bateau.
Les bateaux anglais VOLONTAIRE, UNDAUNTED ET REDWING, sous le
commandement du lieutenant Isaac SHAW VOLONTAIRE ont attaqué
Morgiou, à quelques miles à l'est de Cap Croisette, dans la nuit du
30 Mars.
Ils ont débarqué à Sormiou et marché sur les collines à l'aube pour
attaquer deux batteries par l'arrière.
Après une certaine résistance des 40 soldats ont été capturé et cinq
canons de 36 dans l'une, et deux pièces de 24 dans l'autre, ont été
jetés dans la mer. Un mortier a été cloué et toutes les munitions
détruites. D'autres bateaux, en dépit du tir de deux pièces de
campagne, ont fait sortir 11 navires d'entre 25 et 45 tonnes chargés
d'huile et détruit deux autres.
UNDAUNTED a perdu un marin tué et deux marines gravement blessés.
Les français ont immédiatement commencé les préparatifs pour
ré-armer dans les batteries. Capitaine MOUBRAY du REPULSE, ayant
appris cela du capitaine de WALDEGRAVE du VOLONTAIRE, a envoyé 100
marines de son navire, le 2 mai pour rejoindre ceux des frégates
pour finalement détruire les ouvrages ennemis. Ils étaient dirigés
par le lieutenant SHAW en raison de sa connaissance des lieux et,
couvert par REDWING et une vive caronade, ils ont débarqué et
repoussé un détachement du 4ème bataillon du 1èr régiment de ligne,
l'ennemi perdant au moins 12 morts. Les batteries, le fourneau a
réverbère et le mortier de 13 pouces ont été dynamités (lieutenant
SHAW a été blessé par l'explosion) et six navires, diversement
chargés de sel, de vin, de cuir, de farine et de briques, ont été
mis en évidence. Le capitaine USSHER, remarquant qu'ils étaient
attachés au rivage par des aussières de la tête de mât, est allé le
long d'un navire sous un feu nourri de mousqueterie des soldats sur
les falaises. Lui et son équipage réussirent a monter a bord
indemnes de leur prise, remplie à ras bord..
UNDAUNTED a perdu un marin, L. NOSKI, tué et deux matelots, John
DALE et J. SULLIVAN, blessés.
Le lendemain UNDAUNTED a pris en chasse un navire sous les tirs de
garnison dans la baie de Marseille et entretenu un échange animé de
feu alors que le lieutenant. William OLDREY et l'équipage d'un
bateau faisait sortir un brig qui se trouvait à l'entrée du port.
Le 7 Mai, UNDAUNTED a capturé deux navires côtiers d' un convoi et a
conduit plusieurs à terre.
Une bourrasque orageuse les empêcha de capturer la goélette même s'ils donnèrent la chasse aussi longtemps que possible, mais le
lieutenant OLDREY était grièvement blessé et son équipage avait
également souffert.
Au début d'Août, UNDAUNTED et ESPOIR ont découvert un certain
nombre de bateaux à Cassis, à environ 8 miles à l'est du Cap
Croisette. Le capitaine USSHER laissa ESPOIR effectuer le blocus du
port et parti à la rencontre de Sir Edward PELLEW au large du cap
Sicié. Il revint avec REDWING, 200 fusiliers marins et un
détachement de bateaux le CALEDONIE, l'HIBERNIA, le BARFLEUR et le
PRINCE OF WALES. Les vents contraires empêchèrent l'attaque pendant
plusieurs jours et lorsqu'elle eut lieu le 18 août, UNDAUNTED
n'avait pas pris son mouillage prévu devant la ville.
Quatre batteries défendaient l'entrée de la baie et de deux
canonnières françaises étaient amarrées en travers de l'entrée de la
digue, mais REDWING et ESPOIR passèrent rapidement sous un feu
nourri jusqu'à moins de 50 mètres de la ville pour couvrir le
débarquement. Les marines sous le capitaine Jeremiah COGHLAN,
chassèrent les Français devant eux à la pointe de la baïonnette,
passé les batteries vers les hauteurs derrière la ville.
Lieut. HUNT, RM fut le premier à entrer dans la citadelle par une
échelle qui se rompit, le laissant seul sur le parapet.
Les bateaux REDWING sous les ordres du capitaine SINCLAIR entrèrent
alors dans le port et firent sortir deux canonnières et 24 navires
marchands et détruisirent une canonnière et une tartane. Un petit
groupe poste avec capitaine SPENCER d'ESPOIR dans un moulin à vent
à l'arrière de la ville couvrit le ré-embarquement qui a été
accompli sans qu'aucune des maisons ou des propriétés privées soient
touchées.
*1813 Capitaine Richard Hussey Moubray, de la Méditerranée à
bord de REPULSE
Le 2 mai, les bateaux de REPULSE, VOLONTAIRE et UNDAUNTED ont fait
sortir neuf navires chargés du port de Morgion tandis que les
marines des mêmes navires ont été débarqués et ont fait sauter des
batteries dans le voisinage.
*1813 Sir John Gordon SINCLAIR, de la Méditerranée à bord
de REDWING
Le 30 Mars 1813 REDWING était avec UNDAUNTED et VOLONTAIRE lorsque
14 navires marchands ont été découverts dans Morjean, un petit port
entre Marseille et Toulon.
Des groupes de marins et fusiliers marins ont été débarqués à
Sormion et montèrent sur les collines pour attaquer par derrière les
deux batteries couvrant le port à l'arrière.
Cinq canons de 36-en une et deux pièces de 24 dans l'autre ont été
jetés à la mer et toutes les munitions détruites.
Onze vaisseaux chargés de l'huile d'olive ont été pris et les autres
détruits.
REDWING couvrit les marins des mêmes navires quand ils ont débarqué
pour détruire les batteries et faire ressortir six navires de
Morgion, le 3 mai.
Un escadron composé de CALEDONIE, HIBERNIA, UNDAUNTED, PRINCE OF
WALES et de REDWING a attaqué Cassis à l'ouest de Marseille au début
du Août.
Quatre batteries couvrent l'entrée de la baie et deux canonnières
étaient amarrées en travers de l'entrée du port.
Le capitaine SINCLAIR a engagé son sloop sous un feu nourri pour
couvrir les marines qui, sous le capitaine COGHLAN, ont poussé les
Français à partir des batteries à la pointe de la baïonnette.
Les bateaux sous la direction du capitaine SINCLAIR sont alors
entrés dans l'avant port et ont fait sortir vingt à quatre canapés
et tartanes et deux canonnières.
Un sous-officier a été blessé sur REDWING.
Pendant les mois de l'hiver 2011 j'ai dialogué par e-mails avec Jean-Marc Nardini
(Association des Calancœurs) qui se passionne pour la petite
histoire des Calanques et pour Napoléon. Nous avons décidé de partir
à la recherche du passage des Anglais sur les crêtes de Morgiou.
Je m'en tiens au compte rendu anglais ci-dessus, qui dit qu'ils sont partis
de Sormiou avec 200 hommes à l'aurore et au rapport français cité
plus bas qui dit qu'ils sont passés derrière la
Grande Chandelle (sic) pour attaquer la petite garnison au col du Renard après
avoir débarqué à Sormiou. Jean-Marc
lui pense qu'ils ont pu débarquer dans les parages du Cancéou.
Sur les cartes de mon père il y a en rouge un sentier en zig-zag qui part du
petit port et bifurque pour aller rejoindre le sentier des crêtes.
Il y a aussi un sentier marqué en petits tirés qui part de ce qui
semble être une lecque à la Palée. Il mentionne aussi la Candelle du
Cancéou,
à droite de la Calanque du Cancéou.
Nous voilà donc partis ce printemps 2012 par le sentier des crêtes
qui passe malheureusement du coté de Morgiou.
On manque d'élévation pour prendre une photo adaptée au chemin suivi
par les anglais.
Le petit port de Sormiou |
La Palée, débarcadère difficile pour 200 soldats |
Long mais caché du Cap, et surtout existant |
Cancéou trop escarpé, trop près du Cap |
On peut débarquer 200 hommes dans le Petit
Port assez rapidement dans la nuit, à l'abri des regards du
Cap de Morgiou. Il ne leur restait plus qu'à rejoindre la crête
et le sentier bleu d'aujourd'hui. Du coté du Cancéou les bateaux anglais
auraient été en pleine vue du Cap ainsi que les chaloupes nécessaires
au débarquement malaisé de 200 hommes.
Il y a plusieurs postes de chasse avec des vues imprenables sur
les deux calanques. Aucune trace des Anglais, mais des témoins
assez inattendus de la présence de soldats français. Des
boutons d'uniformes du 62 et du 145 et du Premier Ban de la
Garde Nationale!
Le poste des boutons, car il
y en a aussi des boutons modernes d'équipements militaires, qui viennent sans doute
de vêtements de chasseurs dont les cartouches innombrables
parsèment l'endroit.
Poste de garde qui a livré une anse de marmite, et 2 fourneaux
de pipes en céramique.
Endroit à fusillade, car Jean-Marc y avait déjà trouvé des balles
de mousquets et une pierre à mousquet montée dans du bronze, une
mordache, comme il en a été trouvé dans les champs de bataille
des guerres de l'Empire.
Puis ce fouineur invétéré est tombé sur 4 pièces ensemble qui nous ont
d'abord fait penser que nous étions en présence de soldats
royaux car c'est un liard de Louis XV en bronze (date possible
1769), puis un autre qui semble avoir fondu avec une cartouche
moderne, un vingtième d'écu de 1766, et enfin un 12
deniers en bronze de cloche de Louis XVI Roi des François (sic) avec
la mention La Nation, la Loi, le Roi datée de 1793, alors qu'il
est mort le 21 janvier de la même année! La paie des
soldats de Napoléon se faisait avec des monnaies qui dataient
de 50 ans, ce qu'il me faudra sans doute appliquer à la
batterie du Four de Caux. Grace aux boutons nous savons que c'était des soldats de Napoléon en 1812 ou 1813.
Ont-ils participé à une escarmouche avec les anglais qui leur a couté la vie? Nous ne le saurons sans doute jamais.
Ils ne devaient pas être nombreux.
Balles de mousquet |
Mordache |
62e Régiment d'Infanterie de ligne 1813/1814 |
Premier Ban de la Garde Nationale 1813 |
Vingtième d'Ecu Louis XV 1766 |
12 Deniers 1793 Louis XVI Roi des François |
Liard 1769 Ludovic XV Deo Gratias |
Pipe en céramique |
145ème Régiment d'Infanterie de ligne 1813/1814 |
Autre bouton non identifié |
Nous avons continué notre descente "à l'anglaise" sur le Cap, imaginant les soldats français endormis dans leur baraques, ayant sans doute forcé sur le vin, car le chemin est très escarpé et 200 types doivent tout de même faire du bruit.
Sur le Cap où Jean Marc a fini par m'accompagner, mon but était de discuter en particulier du fourneau à réverbère que je pensais avoir localisé par des pierres que j'avais vues dans le four à réverbère des île s Lérins, mais aussi d'échanger des idées sur différents endroits. Nous avons donc fait le tour des différentes constructions, salué la défense de St Pierre avec ses murs, admiré la falaise et la mer, puis nous sommes allés voir ce qui ressemble à un four à chaux pas très loin du dallage du mortier. Nous discutions des pierres jaunes taillées qui émergent quand une pierre en calcaire urgonien a attiré l'attention de Jean Marc, puis une seconde, puis une troisième de plus grande taille. La gouttière qui y est creusée ne pouvant être qu'un conduit pour faire rouler les boulets chauffés au rouge vers le mortier et les canons, d'où la sorte de vasque pour les réceptionner et le coude dans l'une des pierres: j'avais enfin trouvé le fourneau à réverbère détruit par les anglais en Mai 1813. Ce qui prouve qu'il a servi et qu'il était efficace, car le lieutenant Isaac Shaw commandant du Volontaire et de la petite troupe fut blessé en faisant exploser le four et le mortier qui n'avait été qu'encloué lors de la première attaque en Mars. Heureusement qu'il y a à Camaret un four encore entier avec sa goulotte en 3 parties, pratiquement la même que celle de Morgiou. Celui de Lérins n'a plus, ou n'a jamais eu de goulotte.
Pierre jaune taillée en goulets , semblable à celles de la gueule du four de Ste Marguerite (Iles de Lérins) |
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Goulotte du four à boulets de Camaret |
Première partie de la goulotte de calcaire urgonien |
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Deuxième partie de la goulotte avec un coude |
Vasque de réception des boulets |
En repartant vers la Calanque de Morgiou, Jean Marc me montra l'endroit où il trouva un boulet de 18 enfoui dans un éboulis lorsqu'enfant il allait à la pêche avec son grand-père. Aujourd'hui il s'agit de déterminer qui l'a tiré!
Ce boulet semble appartenir à un canon anglais appelé caronade et plus particulièrement au plus petit calibre qui fait 11.5 cms de diamètre de bouche.
Boulet de caronade ? |
Pour en revenir à notre poste à boutons, nous avons donc des soldats du 62ème régiment de ligne. Ce régiment est dans le Nord, mais on trouve des soldats blessés à l'Hôtel Dieu de Marseille. Un Étienne Roure de Coubon dans la Haute-Loire. soldat fusilier de la première compagnie du 4ème bataillon du 62ème régiment de ligne, qui meurt à Marseille à l'âge de 26 ans le 6 Août 1813. Quatre jours après l'attaque de la Batterie de Cacaù!
En préparation de la campagne de Russie la Garde Nationale
devait assurer la défense des frontières et la sécurité de
l'intérieur. Le premier ban organisé en 1813 était
composé d'hommes non appelés et non mariés des classes de 1807 à
1812 entre 20 et 26 ans.
En 1812 le 145e Régiment d'Infanterie de Ligne est formé des 23e, 24e et 25e Cohortes. Il sera démobilisé en
1814.
Les Colonels et Chefs-de-Brigade
du 62ème nous disent les anglais, ne seront jamais fait généraux!
Deux noms: 1813: Nicolas (François-Antoine) - Colonel blessé le
21 Mai
1813: Dolisie (Henry) - Colonel
mais ces hommes ne sont certainement pas à Morgiou puisque les
combats sont en 1813 à Mockern, Lutzen, Wurschen, Katzbach,
Dessau, Leipzig, and Hanau et en 1814, à La Rothière, Pont de
Dienville, Champaubert, Montmirail, Vauchamps, Saint-Julien, and
Limonest.
Toutefois les Anglais mentionnent bien le 62 ème régiment
d'infanterie en Mars; et le 1er régiment en Mai
Ni les Anglais, ni les Français parlent d'une
escarmouche sur les crêtes, seulement du col du Renard. Le petit
poste à boutons était néanmoins facilement repérable de la mer, et il
n'est pas exclu qu'ils aient été tranquillisés à l'arme blanche.
40 hommes se trouvaient sur le Cap, probablement dispersés. Il
semble aussi que peut-être le mur du Fortin n'ait pas été aussi haut que
ce qu'on voit maintenant. Le rapport français mentionne
"le petit poste du Renard" alors
qu'il y a un mur; avec des meurtrières qui effectivement ne sont
pas très soignées. Le mur, plus haut, semble
surélevé: remaniement possible donc comme pour les épaulements, en pure perte
puisque les anglais sachant les batteries sans canons,
débarquèrent au Cap le 2 mai 1913.
Février 2017:
en relisant les photos de commentaires, prises à Vincennes, il est dit que lors de l'attaque de Mars 1813,
l'endroit était escarpé et un sentier le traversait !! Donc aucune protection.
Remarquable, toutefois, le travail de reconstruction en 1 mois
par les hommes du premier régiment d'infanterie, qui selon toute
vraisemblance prirent la relève
30 Avril 2012.
Du nouveau concernant peut-être les blessés
de ces attaques. Le Capitaine Anglais, G.G Waldegrave dit
dans son rapport au Vice amiral Pellew que l'ennemi a 4
morts; 5 blessés et 17 prisonniers dont 1 lieutenant (Aymon?)
et 16 hommes du 62ème régiment. Eux-mêmes ont 4 blessés graves
et un mort.
Rapport anglais du 31 mars 1813 : Il n'y aurait eu que 26
combattants sur la presqu'île, les autres s'étant enfuit. Cela
explique peut-être la rapidité des transports à l'Hôtel-Dieu de
Marseille, il est possible qu'ils aient donné l'alarme!
Jean Marc, qui voulait des preuves de la présence des régiments sur Marseille a trouvé,
outre Étienne Roure mentionné plus haut, que 5 autres soldats sont
morts à l'Hôtel Dieu les premier, 2. 8 et 10 avril, et nous savons que
l'attaque des batteries a été le seul combat dans la région de
Marseille à cette date. A première vue les 5 blessés
n'ont pas survécu.
Joseph VIEL , fusilier dans le 62ème, mort à 20 ans, le 8 Avril 1813
Giraud CLAVAL fusilier dans le 1er régiment d'infanterie mort à 20 ans, le 10 Avril 1813
Louis VIGNERON, fusilier dans la 4ème compagnie du 31 bataillon du 62ème régiment d'infanterie, mort le 1 Avril 1813 à 20 ans
Jean Augustin VINCENT, fusilier dans le détachement du 145ème,
âgé de 21 ans, mort le 2 avril
Jean LAVERGNAS , fusilier dans la 4ème compagnie du 5ème bataillon du 62ème régiment, âgé de 20 ans, mort le 1er avril
Ils étaient 5 blessés lors de l'attaque du 31 mars.
Après l'attaque du 2 Mai, un autre décès sera enregistré celui de Pierre DUCOS fusilier dans la 4ème compagnie du cinquième bataillon du 62ème régiment d'Infanterie de ligne, âgé lui aussi de 20 ans
Ils sont tous très jeunes, et font partie du 62 et 145ème régiments dont nous avons
trouvé les boutons sur la crête. On peut supposer que comme les
soldats allemands de 1940, ils devaient se féliciter de ne pas
être sur le front russe.
Les balles de mousquet pèsent 40 grammes et seraient
des balles anglaises, les balles françaises devant être de 30
grammes ( le mousquet Charleville 1777 avait un baril de 16.9 à
17.50mm et les balles pouvaient être de 22/23 grammes. Nous y reviendrons pour confirmation. Nous avions aussi
pensé que le petit poste avait pu être surpris et annihilé, ce
qui expliquerait autant de boutons arrachés et la perte de la
monnaie.
Les blessés sont évacués rapidement sur l'Hôtel Dieu, mais nous
ne savons pas encore par qui, ni ce qu'il advint des morts.
Peut-être par les 14 fuyards ou un renfort de troupe. Il semble
que le 1er régiment stationné à Marseille prendra la relève et
essuiera des pertes semblables lors de l'attaque du 2 Mai. Les
anglais parlent de 12 morts, les français passent cela sous
silence.
Les morts de l'Hôtel Dieu auraient été enterrés au cimetière de
St Martin, qui fut détruit pour faire place à la gare St
Charles. Si les morts du Cap ont été conduits à ce cimetière,
cela expliquerait que l'on ne retrouve plus leurs traces.
52 prisonniers après l'attaque de Cassis en Août furent déposés par les
Anglais sur Planier temporairement! On se demande aussi ce qu'ils faisaient
des bateaux une fois qu'ils les avaient déchargés. Un mois plus
tard des prisonniers furent retournés à Cassis ainsi qu'une
femme Corse!
Il semble que le port d'attache des Anglais ait été Port Mahon à
Minorca (et le Cap Corse), ce qui explique probablement le nom
anglais de l'ami Vanrell dont la famille vient des Baléares.
Si je n'ai pu intéresser qui que ce soit à Marseille pour commémorer le bicentenaire de ces attaques, il me parait juste de montrer la jubilation des anglais après ce coup de main, dans un rapport écrit le soir même du Volontaire, dans les parages du Cap Croisette
Sur des médailles d'officier, la barrette Morgiou 2 May, 1813 voisine avec Trafalgar. Ici celle du Commandant Syer
L'orthographe est celle du document - pas de point seulement des virgules
Batteries de Morgiou<"Les attaques répétées qu'ont éprouvé ces batteries ont assez
prouvé leur importance, si elles n'ont pas mieux rempli leur
but, ce n'est pas que leur site n'est pas très favorable à une
bonne défense, mais les travaux qui devaient seconder ce que
leur position a d'avantageux étaient à peine commencés lorsque
dans la nuit du 30 au 31 Mars 1813 l'ennemi débarqua dans l'anse
de Sormiou au nombre de 2 à 300 hommes guidés par des gens du
pays sans doute, il parvint à traverser les roches dont est
hérissée cette partie de la côte sur le sommet de la Montagne de
la Grande Chandelle° d'où descendant sur le cap il força bientôt
le petit poste chargé de défendre le pas du Renard et tomba sur
les défenseurs de la batterie où se trouvait un détachement de
40 hommes d'infanterie, outre les canonniers, l'officier qui le
commandait, le gardien de la batterie, un canonnier garde Côte
et 16 soldats d'infanterie furent faits prisonniers, eurent
encore 4 hommes blessés, la batterie entièrement détruite, le
fourneau à réverbère dégradé, les canons, leurs affûts et
munitions furent jetés à la mer, les baraques incendiées
etc...enfin l'ennemi captura 10 des 14 bâtiments formant un
convoi mouillé en ce moment dans l'anse du port de Morgiou.
A peine avait-on réparé une partie des dégâts causés par
l'ennemi dans cette batterie, les épaulements reconstruits
allaient être réarmés que l'ennemi s'attaqua de nouveau le 2 Mai
à cette batterie, après une canonnade il débarqua directement
sur le Cap Morgiou par le débarcadère de St Pierre et celui de
la Gorguette, détruisit de nouveau les épaulements, fit sauter
ce qui restait du fourneau à
réverbère* et s'empara de 6 bâtiments du commerce
mouillés dans l'anse et d'un bateau chargé d'agrès
d'artilleries.
Pour prévenir le retour de semblables échecs on s'occupa de
suite des travaux indiqués dans la 2ème colonne de cet article.
On avait également projeté de barrer par un retranchement
bastionné le passage étroit en avant de l'emplacement choisi
pour y établir une tour du modèle n°9.
Avec tous ces ouvrages les batteries de Morgiou auraient été
sans contredit les mieux défendues de toutes la côte et il me
paraissait entièrement superflu d'achever
cette tour dont les déblais
par son emplacement
étaient faits en partie. Je proposais en conséquence d'y
substituer un corps de garde défensif dans le genre de celui
dont j'ai fait la description à l'article de la batterie de
Niolon, et qui beaucoup moins coûteux, plus rapidement
construit, offrant plus de logement que la tour pouvait la
remplacer avec d'autant moins d'inconvénient qu'il est
impossible de monter du canon sur le cap pour l'attaque de ce
réduit."
*un fourneau à réverbère est un fourneau où la chaleur est
réverbérée par la voûte du four. Le combustible est brûlé dans
une chambre différente de celle des matières traitées. En 1775
la Marine Française fait venir un maître de forge britannique,
William Wilkinson pour construire un four à réverbère pour la
fabrication d'artillerie en fonte de fer: ce sera la fonderie d'Indret.
Il y avait donc une fonderie sur le Cap Morgiou en 1813,
Morgiou à la pointe du progrès technique ?? Pas vraiment.. le
four servait surtout à chauffer les boulets au rouge avant de
les envoyer sur les bateaux anglais dans l'espoir de les voir
s'embraser. Plusieurs batteries de la côte marseillaise en
étaient équipées, ainsi que le montre l'Atlas de 1818.
Cette construction pourrait être un four à réverbère de fortune. Murs
de 1m d'épaisseur, 1 mètre de profondeur lorsque la voûte était
en place, la partie de droite de 60 cm de largeur,celle de
gauche de plus de 1m formant un L.
Elle n'est pas entre les 2 batteries comme on pourrait s'y
attendre mais près de la future tour.
En avril 2014 et après que j'ai localisé le four détruit par
les anglais, je ne sais toujours pas ce que c'est.
°La Grande Chandelle se trouve de l'autre coté de la calanque de
Morgiou, et certainement pas entre Sormiou et le Pas du Renard.
Toutefois en regardant de près la carte réalisée par mon père du
Massif de Puget je vois qu'il y a une Candelle au Cancéou, en
fait une aiguille qui est bien, elle, sur le chemin du Pas du
Renard. Il identifie aussi le carré de pierres comme ruines du
corps de garde, la tour qui en fait n'a jamais été bâtie.
Le nombre d'Anglais est identique à celui qui attaque la
batterie de Cacaù en Août 1813 en débarquant de nuit dans
Port-Pin et jetant là aussi les canons à la mer.
Cela est aussi vérifié par les canons qui sont toujours dans
l'eau. 5 à Cacaù, dont un ci-dessous.
Pointe Cacaù - Photo Jean-Claude Cayol |
Canon Premier Empire en fer - à gauche |
Musée de la Marine Toulon |
|
Celui-ci récupéré à la plage des Lecques par les
marins pompiers de St Cyr sur Mer serait du XVIIe
Petit calibre |
Celui-ci en bronze, orné d'une salamandre
daté de 1525 et sombra dans le port de Toulon en
1533 à bord de la nef de François 1er, la Grande
Maîtresse - son calibre est de 36 - le boulet pèse
36 livres |
Je reçois un magasine américain "Archaeology". Récemment
celui de Mars /Avril 2013 avait pour couverture "A
Soldier's story". L'article de Jarrett A. Lobell
rapportait la découverte du squelette d'un homme tué par une
balle de mousquet à Waterloo, balle que l'on peut voir logée
dans son poumon droit. Dans la poche près de sa main droite
des pièces
de monnaie et un morceau d'étoffe rouge. En dépit
d'une cuillère avec les initiales CB, l'homme est surnommé
le "soldat inconnu" de Waterloo.
Les Belges préparent
activement le bicentenaire de la bataille de Waterloo, mais
ne semblent pas attendre la dernière
minute pour communiquer leurs trouvailles
Balle de mousquet française dans le torse du soldat |
Pièces de monnaies dans sa poche |
Ce mois-ci, Dominique Bosquet de l'Université libre de Bruxelles, explique qu'après avoir analysé les pièces, qu'en plus des françaises qui étaient utilisées dans toute l'Europe il y a des pfennings et kreuzer. Comme l'homme a été trouvé près de l'endroit où le régiment du Hanovre était positionné sur le champs de bataille, il y a de fortes chances que ce soit non pas un anglais, mais un Hanovrien. Il me faudra confirmer, mais la balle de mousquet d'après sa dimension serait une balle française, les troupes ennemies utilisant des Brown Bess muskets d'un calibre plus gros. Dans les possession du soldat il y avait aussi une mordache. Étrange qu'il n'y ait pas de boutons d'uniforme!
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